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| Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) | |
| Sophie Grimm
i'd love it if we made it
| Sujet: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 13:04 | |
| Sophie GrimmAND YOU MAKE JOKES BECAUSE YOU’RE AFRAID TO TAKE ANYTHING SERIOUSLY. BECAUSE IF YOU TAKE THINGS SERIOUSLY, THEY MATTER.Identité : Sophie Louise Grimm. Une sombre histoire d’origines françaises, vous savez. En revanche, je n'ai très sans doute rien à voir avec les frères conteurs Grimm, et tout ce que vous avez vu dans la série est faux, ne vous emballez pas. Surnom : Mes surnoms sont principalement des raccourcis de mon prénom, du coup, Soph ou Fifi. Il arrive qu’on m'appelle dédaigneusement par mon nom de famille. Mais ça, c'est à cause de mon mauvais caractère, je plaide non coupable. Âge : 24 ans, les années passent et... tout va bien, de ce côté là ? ça y est, je suis une adulte ? Super bizarre. Au moins je n’ai pas de cheveux blancs ni de problèmes d’yeux, ça roule. (01/06/1995) Métier : Je bosse dans la boutique de geek de l’oncle d'Alban. J’aime bien dire que je suis vendeuse de BD, parce que soyons honnête je passe mes journées derrière un comptoir à lire des histoires. Ça fait quelques deux ans que j’ai accepté de faire partie du groupe des nerd et d’assumer ce côté geek. Je gribouille des intrigues et des personnages au nez moche, un jour je ferais mon propre comic. Sans vouloir en vivre, ça passe juste le temps. Je me suis récemment inscrite aux cours du soir pour étudier le management d’équipe et les gars : j’étais pas prête à refaire des dissert. Statut civil : En couple, après quelques péripéties, c'est l'évidence qui s'impose, le destin qui s'en mêle... Bref, la poésie, c'est plutôt lui qui la fait, Monsieur a fait des études pour, mais ouaip, donc, vous pouvez aligner les prénoms Sophie & Alex et ce dernier ne se mettra pas à grogner de rage. Orientation sexuelle : Je suis pansexuelle, et plutôt fière de l’être. Parce que I don’t care what’s in your hair, I just wanna know what’s on your mind. Un truc comme ça. Groupe : Tender Devotion. Scénario ou inventé : Jiezojdeoi, après deux ans de jeu, je peux la proclamer à moi la petiote ? Est-ce un double-compte : C’est la Reine Mère, vous croyez quoi.
Aspiration : Fut un temps, la réponse à cette question était « gagner à la loterie, acheter une maison, une voiture à Oliver, payer les meilleurs médecins pour Elise, et s'il reste encore de l'argent faire le tour du monde ». Parce que fut un temps, ma vie était difficile mais relativement facile. Plate, routinière, on ne vivait pas dans le grand luxe chez les Grimm mais on vivait. On allait bien et on était en bonne santé. Et puis, tout a dégénéré. La base même de mon existence s'est effondrée quand j'ai découvert que mes parents n'étaient pas morts mais nous avaient abandonnés. Toute la colère qui m'habitait de ce décès précoce, pour rien finalement. Comment se reconstruire, après ça ? Ça a pris du temps, c'est toujours en cours. Entre autres atrocités qui me sont tombées sur le coin du nez ces derniers mois... Maintenant, je veux juste être heureuse. Être une humaine décente, qui fait du bien autour d'elle, tout le contraire de mes parents. Je veux que mes proches aillent bien, aussi. Parce que vraiment le karma n'est pas de mon, notre, côté et que c'est épuisant. Un peu de calme et de joie, c’est tout ce que je souhaite aujourd’hui.
Are you fogged up?(φ) L'histoire n'est pas si rose que ça. Elle est même carrément grise, si ce n'est noire. Je suis née à Nice, en France, n'y ai vécu que deux petites années avant de déménager à San Francisco. Maman est française, Papa est américain, petit truc mélange bizarre Sophie naquit, un grand frère, une petite sœur. Mes parents n'étaient pas riches, mais n’étaient pas pauvres non plus. On vivait, bien, à 5 sous le même toit, pour ce que je m’en souviens. Puis mes parents sont morts alors que j'avais neuf ans. Nous avons été recueillis par un duo strict, peu aimant, l'oncle du côté du père et la tante. Les parents ont laissé de l’argent derrière eux et c’est en le dépensant qu’on nous donne de l’amour. Je me retrouve dans des écoles chic, alors qu’on pourrait garder les économies pour payer l’université plus tard. On n’a manqué de rien, matériellement parlant. Dès qu’Oliver a atteint la majorité, il a récupéré le reste des économies et a obtenu notre garde, on a quitté le foyer qui n’était pas notre maison. (φ) L’adolescence, c’est sale et ça cri souvent. Le mutisme dans lequel je m'étais enfermée lors de notre déménagement après l'accident de mes parents n'a duré qu'une année. Je ne me remets jamais vraiment de la mort de nos parents, je n’arrive pas à faire mon deuil, je rejette toute forme d’autorité de nos nouveaux responsables légaux, je m’engueule toutes les semaines avec mon frère qui enchaîne connerie sur connerie. Elise est calme et douce, et ça aussi, ça m’agace. Tout m’énerve, et on me diagnostique des problèmes de management de la colère. Bah tiens, ça m’fait une belle jambe. (φ) Je n’ai jamais eu beaucoup d’amis, mais ceux que j’avais me suffisaient largement. Alban, en fait, me suffisait. Une folle histoire d’âme-sœurs, de morceaux de cœurs séparés à la naissance, on a bidonné des récits plus fous les uns que les autres lorsqu’on a décidé qu’on ne se séparerait jamais. On avait peut-être consommés des substances interdites à notre âge ce soir-là, mais on a tenu promesse. (φ) J’ai terminé mes années d’étude entourée de mes amis et de ma fratrie, l’âme toujours belliqueuse, la colère à peine domptée. J'ai appris me canaliser en grandissant en pratiquant tout type de sport : course, boxe, skate, natation... Tout ce que je pouvais obtenir de mon oncle et ma tante, en échange d'une promesse de comportement impeccable, je prenais. Je suis également une grande fan de musique, bien qu'à mon plus grand regret je sois incapable d'en jouer. Mais ce que je préfère, avec la musique, n'est pas tellement de la produire mais de la vivre, la voir jouer, naître pour mourir immédiatement sous mes yeux c'est quelque chose que je trouve particulièrement beau. Des instants humains que j'aime chérir. Fort heureusement, deux de mes amis proches sont musiciens. C’est peut-être pour ça que j’ai bien voulu les garder dans mes fréquentations, parce qu’il faut le dire, ils sont un peu cons aussi. Mais c’est comme ça qu’on les aime, il paraît. (φ) J'ai découvert ma pansexualité vers l'âge de quinze ans. Déjà perturbée depuis quelques années, déjà en train de rejeter les standards de la société et pof, une intervention d'une association LGBT plus tard et me voilà pansexuelle. Ce n'a jamais été une lubie, mais vraiment un moment où j'ai trouvé un mot qui décrivait parfaitement ce que je ressentais, une révélation. Ce n'est pas quelque chose dont je me suis cachée, et j'aime assez en parler non pour mettre les gens mal à l'aise mais pour ouvrir l'esprit de chacun et chasser cette vilaine hétéronormativité de notre vie. Aujourd'hui, je porte presque toujours mon petit pins aux couleurs du drapeau de la communauté, sur ma veste en jean ou mon sac. (φ) J'aurais vraiment aimer aller à l'université. Pour étudier les genres, les langues, la philosophie, l'histoire... Un peu tout, à vrai dire. Mais Elise est tombée malade l'année où j'ai obtenu mon diplôme, alors la priorité financière n'était pas à mes caprices. Le fol espoir qui s'envole pour toujours. Oliver a dû faire des sacrifices pour nous, il était normal que j'en fasse autant. J'ai tout de même pu approcher les bancs de la grande école en rejoignant mes amis dans certains de leurs cours, pour me consoler, les premières années. (φ) C'est deux ans après le lycée que j'ai commencé à travailler dans la boutique destinée aux geeks tenue par la famille d'un de mes meilleurs amis. Auparavant, je n'y connaissais rien à cet univers et regardais le tout d'un très mauvais oeil, n'y allait que pour la paie en fin de mois. Après de longues après-midi d'ennui, j'ai commencé à lire et dévorer les comics et autres BD. Quelques temps plus tard et me voilà à dessiner des petits personnages ridicules au coin d'un cahier. Un semblant de vocation trouvé. Heureusement, j’ai des collègues cool. Et avec les années, je me suis trouvée ma place au sein de la petite boutique et des clients réguliers. (φ) J’ai mis du temps, à quitter ma période colère. Beaucoup de temps. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi le sort s’acharnait sur les Grimm, sur ma petite vie que je voulais paisible, quel karma j’ai non intentionnellement maudit pour me retrouver là. Lorsque Elise a été officiellement guérit, j’ai essayé de prendre les choses du bon côté. Une famille en bonne santé, des amis fidèles, un travail. J’y arrive, petit à petit. Je gratte la croûte bordeaux pour mettre un pansement dessus. Je n’arrive quand même pas à m’ouvrir aux autres, aux nouveaux, cherchant plutôt à me protéger moi et ma famille. C’était un travail en cours, ça l’est toujours aujourd’hui. (φ) C’était un début d’été comme un autre, les petits geeks qui désertent à cause des examens, les grands geeks qui en profitent pour passer, la fureur du dernier Marvel qui ramène des clients. J’aurais pu ne pas relever lorsqu’un homme de la cinquantaine est passé dans la boutique, s’il ne ressemblait pas à une version plus âgée de mon père. Un ouragan dans ma petite vie tranquille, un signe du destin qui me rappelle d’où je viens et que, j’ai peut-être tout juste 23 ans, je ne me suis pas remise de la mort de mes parents. Je rentre à la maison en larmes, pour retrouver mon frère qui plutôt que me rassurer sur ce qu’il s’est passé décide de m’avouer la vérité. Nos parents ne sont pas morts dans un accident de voiture, ils nous ont juste abandonné. Il a décidé que ce mensonge serait plus facile à accepter, notre oncle et notre tante ont suivi parce que c’était plus facile ainsi. Un gamin de 13 ans a décidé que c’était mieux de mentir à ses petites sœurs et des adultes ont consenti. Ma vie et ma construction en tant que Sophie Grimm sont basées sur des mensonges, Conrad est bien en vie et de retour à San Francisco. Après ces révélations, je quitte l’appartement des Grimm et vais habiter avec Alban. Je ne renoue pas avec mon père, je me méfie, à juste titre. Je ne parle plus à Oliver, jusqu’à ce qu’on me l’enlève aussi. Il est révélé quelques mois plus tard que Conrad a un cancer des reins et espérait que l’un de nous puisse faire quelque chose pour lui. Pourri jusqu’au bout. (φ) Ça s’est passé et j’en ai compris que la moitié, vécu l’entièreté. Oliver dealait pour James. Stella, l’une de ses amies, s’est faite séquestrer par Maxime pendant plusieurs années. James et Maxime sont frères. Stella s’est échappé mais Maxime l’a retrouvé. Oliver a abattu Maxime alors que ce dernier avait capturé les deux dans sa demeure. Légitime défense. Pas suffisant pour que Oliver ne passe pas par la case prison, avant d’être libéré deux mois plus tard. James a donc deux problèmes avec Oliver, et pour se venger décide de s’attaquer à sa famille également. Moi, donc. Je rentrais de la soirée du nouvel an lorsque je disparais. La semaine suivante, je reste captive de James et de ses sbires, subissant coups et insultes, torture psychologique. Personne ne vient, pour moi. Je perds l’envie de vivre, mais c’est dans un élan fou que j’arrive à m’échapper en mettant le feu à la planque. Plus rien n’est pareil, depuis. Il me faut des mois pour m’en remettre, aussi bien physiquement que psychologiquement. (φ) Alexander Edward Black. C'est une histoire qui remonte à il y a quelques années, maintenant. Une rencontre banale dans une soirée étudiante, qui se termine en rencard sur la plage et en mariage avec un coquillage. L'histoire d'un soir qui se transforme en amitié, parce qu'il a quelque chose chez Alex qui était assez libérateur et que j'aimais passer du temps avec lui. Une amitié bancale, certes. Sans doute principalement motivée parce que ça fait enragée mon frère. Mais une amitié, quoi qu'on en dise. Les années passent et on s'apprivoise, on comprend comment on fonctionne l'un avec l'autre, et Alex devient mon échappatoire lorsque c'est la merde chez les Grimm et que j'ai besoin de râler. Lorsque l'affaire Conrad est survenue, ça n'a pas manqué. D'autant plus que le brun n'allait pas forcément bien non plus, ce qui explique mon squattage intensif. On n'a jamais passé autant de temps ensemble que cet été-là. Et après. J'ai manqué de perdre Alex pour me rendre compte trop tard que j'ai eu la bonne idée d'en tomber amoureuse. Après sa sortie de l'hôpital, ma présence à ses côtés s'est intensifiée. L'amitié bancale qui dérive vers plus. Le kidnapping. Toujours plus. Jusqu'à ce plus ne se transforme en plus, en rien. Quelques semaines de séparation pour qu'il se rende à l'évidence : on s'aime, et on est ensemble, et c'est cool, et on est heureux parce qu'on a le droit d'être heureux dans la vie.
Pseudo/Prénom : ginger squid / Laura Age : J'avais 20 ans quand j'ai posté la première fiche de Sophie, je chouine, ça passe vite cette chose. (22) Pays : France. Avatar : Violett Cute Beane Rang : /// Comment as-tu connu le forum ? Et si c'est le forum qui m'a connu, plutôt ? Qu'en penses-tu jusqu'ici ? J’sais pas, j’hésite. Un dernier mot ? Je change pas Sophie, promis, je la mets juste à jour - Code:
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<pris>violett beane</pris> • sophie grimm |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 13:05 | |
| What they throw at me's too slow I'll morph to someone elseSometimes the most broken people try to fix each others because they cannot fix themselves(in Haut les Coeurs) « J’crois que j’aurais aimé avoir une sœur, en grandissant. J’aime avoir mon espace perso, ça c’est clair et net, mais… La solitude, c’est pesant parfois. » Est-ce qu’Alex est fils unique ? Je souris à l’idée que ce n’est pas ma sœur qui est envahissante, mais plutôt l’autre zigoto qui me sert de frère, mais… Oui, c’est agréable d’être lié à d'autres par des liens de sang et savoir que quoi qu’il arrive, ces personnes seront toujours là. Mais ce n’est pas parce qu’il n’a pas de liens de sang qu’il doit vivre dans une solitude pesant. Il existe quoi, quelques sept milliards de personnes pour combler cette solitude ? Je le regarde quelques secondes, hésitante, avant de me décaler des quelques centimètres qui nous séparent pour tenter un câlin-de-côté, tentative extrêmement bizarre parce que j’arrive à peine à faire le tour de sa taille de mes bras et qu’il n’était pas prêt, à rencontrer Sophie maman ours. « Tu n’as pas à être seul, Alex. Il me semble qu’on vient de décider que la vie c’est bien trop merdique pour qu’on l'affronte seul. » Je le presse un tantinet plus avant de bien vouloir lui rendre sa liberté. Je reste toujours près de lui, cela-dit. Parce que je suis là, moi. Ah il avait dit quelque chose par rapport à l'espace personnel ? Mais si ce n'est pas assez clair, je le précise à haute voix. « Je suis là, pour ce que ça vaut. » Parce que ça ne vaut peut-être pas grand chose, on s'est rencontré il y a à peine une heure. Mais je pense sincèrement mes paroles, et sur le moment ça a l'air de valoir beaucoup. C'est sans doute dû au fait que nous sommes seuls, contre l'océan et le ciel et les millions de grains de sable, contre ce que nous voyons du monde entier. Quelques dizaines de vagues s'échouant sur la plage plus tard, je jette mon dévolu sur un coquillage qui se trouve pas loin d'un paquet de bonbons. Je me penche pour l'attraper, un sourire sur les lèvres, avant de bouger une nouvelle fois pour me placer face à Alex. J'attrape sa mimine, relève le regard pour observer son visage intrigué, avant de venir déposer le coquillage au creux de sa paume. Je suis là, et si jamais il l'oublie le coquillage le lui rappellera. Ou peut-être est-ce un coquillage magique qui fait office de talkie-walkie. On n'sait pas. « Nous sommes unis par les liens sacrés du coquillage, maintenant, Alex Batman. » Je plaisante, une fois qu'il a fermé sa main autour de mon présent. Do you take thee, Alex Batman, as a weird companion of infortune ? C'est qu'il a fait une grande erreur en acceptant de me suivre et de me promener, tout à l'heure. Il ne va plus pouvoir se débarrasser de moi, désormais. En vrai ? Peut-être que j'aurais dû m'en douter, que Oliver n'allait pas tarder à s'attirer à nouveau des problèmes. Parce que ça faisait longtemps. Et que de toute évidence, mon imbécile de frère ne peut pas rester plus de quelques semaines sans s'attirer d'ennuis. D'abord il perd son boulot, pour la énième fois de l'année, et maintenant... Maintenant, je ne sais pas vraiment, en fait. Je sais juste qu'il est encore plein de sang, qu'il a décidé de refaire l'entière décoration de notre salle de bain et qu'on peut sonner la cloche des ennuis. Une fois la trousse de secours en ma possession, c'est moi qui ai la carte des soins alors l'avantage est mien. Je lui fais signe de s'installer sur la baignoire, pour qu'il soit à une hauteur relativement facile d'accès. Je commence à le soigner, d'abord en silence, profitant de ces quelques secondes de calme avant la tempête. Mais mon esprit curieux, mon ennui surtout, reprend vite le dessus alors je suis obligée de prendre la parole « Alors ? Qui est-ce que je dois aller menacer, pour régler cette histoire ? » Et le gueux, il ose rire. Mes sourcils se haussent, je m'arrête dans un air entendu. Il se racle la gorge, je lève les yeux au ciel. Malgré moi, un léger rictus vient orner mes lèvres. « Tu te moques, mais je suis plutôt terrifiante dans mon genre. » Je suis peut-être petite, mais je suis une vraie teigne et je sais à peu près me battre. Bon, en même temps, mes adversaires n'ont jamais été des types super balèzes et semblait avoir peur de frapper une fille. Mais les quelques cours de boxe et initiations aux arts martiaux payés il y a quelques années par l'oncle sont toujours là, et je suis parfaitement capable de me défendre. Pas comme mon frère, de toute évidence. « Je vais régler ce problème. » Comme la centaine d'autres problèmes qu'il a déjà eu par le passé ? Et puis, c'est bien gentil de vouloir régler ce problème. Est-ce qu'il peut arrêter d'en avoir, tout court, des problèmes ? Est-ce qu'il peut devenir un type bien comme dans les films, finir par se ranger et accepter d'être ce que la société attend de lui ? Trouver un boulot, trouver une copine, fonder une famille. Je préférerai tellement panser des genoux égratignés que des arcades éclatées, bon sang. « Je te le promets. » Qu'il me dit, yeux dans les yeux. Oui, il fait souvent ça aussi. Et à chaque fois, j'ai envie de le croire. Et à chaque fois, je suis déçue. Il m'agace, alors j'appuie peut-être un tantinet plus que de raison sur sa plaie. Histoire que ça rentre bien dans sa tête. « On espère que tu vas la tenir, cette fois, ta promesse. » Parce que ça commence à faire trop de promesses non tenues, et que ça ne fait qu'alimenter un brasier de colère dont j'aimerais beaucoup me débarrasser. A force de traîner dans l'univers des comics, voilà que je me prends pour une super-héros. J'veux une cape avec un drapeau LGBT, et un manteau avec un drapeau pansexuel en plus du petit pins que j'ai déjà. Merci, et happy pride month ! Voir l'expression d'une supposée non normalité me rend heureuse, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. L'autre grognon fait sa grognasse et roule des yeux comme un grognongnon. Il me faut quelques secondes pour le reconnaître, quelques autres pour démarrer la conversation. « Hey Jordanie, l’amour naissant ça te donne envie de vomir ou c’est le fait que ce soit deux jeunes éphèbes qui te file de l’urticaire ? » FIGHT ME BITCH. « C’est surtout le bordel qui me saoule. » C'est toi qui me saoule. C'est à mon tour de lever les yeux au ciel. Bah voyons. Il ose se plaindre du bordel, dans un café. C'est l'endroit des rencontres sociales, you potatoe with eyes. « Tu t'attendais à être au calme dans un café ? Fallait aller au hipster du coin, pas ici. » Personne ne te retiens, toi et ta négativité, tu peux partir. « Tu veux te la jouer justicière hein ? » FIGHT ME j'ai dit. Oh okay, il me prend pour une bille en plus. Au cas où je cache de mon avant-bras mon carnet pour ne pas lui donner raison. Je pousse un bref soupir, avant de ne commencer à m'énerver pour rien. « Je suis juste fatiguée de l'intolérance sociale, je vois pas où est le mal. » Enfin, si, je le vois. J'agresse les gens pour le plaisir de vivre, et après je joue la carte de la fille mignonne tiret victime. Je suis chiante dans mon genre, j'en ai particulièrement conscience, mais on n'a qu'une vie et je suis trop vieille pour changer maintenant. Un truc comme ça.« Non. Il faut qu'on parle. » Ses mots résonnent quelques secondes, quelques longues secondes, à mes oreilles. Un sentiment de nausée m'assaille presque immédiatement, par automatisme. Mais qu'est-ce qu'il fait ? J'ai envie de me rouler en boule et de mourir sur place. Je peux pas. Je ne peux juste pas. Quoi qu'il ait à me dire, c'est trop. Je suis trop fatiguée, tellement que s'en est de l'épuisement. J'ai déjà trop pleuré. Je ne suis plus qu'un nœud d'émotions et je ne peux pas affronter plus. « C'est à propos de nos parents. » Je hoche négativement la tête. Des larmes viennent de nouveau couler le long de mes joues sans que je ne puisse rien y faire. A vrai dire, je ne pense plus être capable de contrôler mon corps entier. « Non, s'teuplait. » Je trouve quand même la force de le supplier. J'ai déjà trop pleuré nos parents ce soir, je n'ai pas envie de plus. Il pourra m'expliquer sa réaction idiote, à me demander si je suis certaine qu'il s'agissait de notre père que j'ai vu, plus tard. Mais c'est comme une tragédie. Le sort s'acharne, se joue devant mes yeux et je ne peux rien y faire. On savait déjà qu'Antigone allait vers sa mort, trop loyale envers ses frères. On sait déjà que Sophie va vers un gouffre, trop grand pour elle. Un silence s'installe, mais il n'est que bref. J'ai encore la force d'observer Oliver. Ses cheveux sont ternes parce que l'éclairage de notre appartement est médiocre. Son visage est plus blafard que d'habitude. Il n'a pas l'air d'être à sa place. Il n'a pas l'air d'être très à l'aise non plus, mais j'ai à peine le temps d'être désolée pour lui qu'il me balance une montagne dessus. Quelque chose s'est passé. Oui, un accident de voiture. Ils sont morts, on est orphelins, fin de l'histoire. « Je suis désolé. Je suis sincèrement désolé. » Je pousse un énorme soupir, mécontente. Agacée. Il m'agace. Il joue avec mes sentiments, il me tourmente, il pourrait me brûler vive que j'aurais aussi mal. « Arrête d'être désolé, tu m'fais chier. » Je me lève, pensant encore pouvoir fuir avant de récolter plus. C'est peine perdue. « On vous a menti. Il n'y a jamais eu d'accident de voiture… Il n'y a jamais eu d'accident tout court. Ils sont juste partis. C’est d’ma faute. Je vous ai menti. » Je le regarde, aussi méfiante que choquée. J'ai l'impression d'être un animal blessé, il me faut une bonne minute pour comprendre et analyser les mots qu'il a alignés. Oliver a menti. Sur le fait que nos parents ont eu un accident de voiture. Parce qu'ils sont juste partis, en fait. Comment est-ce qu'on peut être, juste parti ? On se lève pas un matin en se disant, tiens, je m'en vais et ah oui j'ai trois enfants ? non, peu importe, je pars. Ma respiration s'amoindrie, je ne suis pas loin de suffoquer. Je ne peux juste plus respirer, peu importe. « Je te demande pardon ? » Quel genre de discussion nous avons, présentement ? Une où il m'explique calmement que l'événement qui a bouleversé ma vie et mon être entier n'a pas eu lieu ? Qu'il a menti pour me protéger, dit-il, comme si un adolescent de 13 ans pouvait savoir ce qui était le mieux ? Que l'homme que j'ai vu tout à l'heure, qui m'a complètement bouleversé, était possiblement et réellement mon père ? « Ils ne sont pas morts, Sophie. » Un rire nerveux m'échappe. Je m'en mords immédiatement les lèvres, de cette seule pauvre réaction que j'ai à offrir. Mais à quoi il s'attend ? J'ai autant envie de disparaître que de le frapper que de hurler. Ma vie entière est un mensonge, et ce n'est pas une vérité arrangeante qui se cache derrière. Simplement la lâcheté de mes parents, l'hypocrisie de mon frère qui était pourtant la seule personne en qui je pensais pouvoir avoir une confiance absolue. Je ne pleure même pas, cette fois. C'en est vraiment trop. « Putain, c'est juste... Non mais tu t'entends ? » C'est la colère qui sort, finalement. C'est toujours elle qui gagne, à la fin. « Tu te rends compte ? De ta connerie ? Tu crois que nos vies étaient pas assez... Ridiculement misérables comme ça ? Tu t'es dis qu'un deuil c'était plus supportable qu'un abandon ? T'as jamais pensé à quel point tu pouvais gâcher nos vies avec un mensonge aussi gros ?! » J'essaie de garder ma voix relativement basse pour ne pas réveiller Elise. Sauf que ma voix basse est grave, dégoulinante de haine et que je m'effraie moi-même. Je me rapproche de lui, l'air menaçant. Ça m'énerve de le voir si passif, avachi sur le canapé, comme s'il ne venait pas de lâcher une bombe plus grosse que son ego déjà surdimensionné. « T'es trop con, bordel ! Maintenant en plus de détester nos parents, je dois te détester également. T'avais pas le droit de faire ça, c'est juste... » Juste. Je hoche la tête. « C'est de ta faute. Si on est si détruits et anormaux dans cette famille. » Nos parents ont peut-être versé l'essence, mais Oliver a allumé le briquet et foutu le feu à nos vies. Je ne suis pas sûre ni de vouloir pardonner aux uns, ni d'être capable de pardonner à l'autre pour ça. J’ai l’impression que mon âme s’est déchirée en d’innombrables morceaux, mais que Alban a le don d’être un bout de scotch et un aventurier avec le corps de The Rock qui va défier montagnes et océans pour retrouver tous les morceaux et les recoller un à un. Alban, avec ses cheveux en bataille, son semblant de pyjama ridicule et ses blagues consolantes me propose déjà un peu de réconfort. Alban reste Alban, cet andouille qui me supporte depuis des années et sur qui je peux compter quoi qu’il arrive. J’ai peur de le perdre, aussi. Je n’aurais jamais pensé pouvoir ne plus croire en mon frère et pourtant… J’ai peur qu’Alban se rende compte que je ne lui apporte rien de bon, qu’il en est marre que je vienne me plaindre chez lui en plein milieu de la nuit pour lui demander de m’héberger alors que je n’ai rien à lui offrir en retour. J’ai peur qu’il décide de grandir, d’un coup, de devenir un adulte et de se trouver une femme et faire des enfants et qu’il me dise que, non désolé Sophie, mais ce n’est pas toi que je choisis, trouve-toi un appartement. Mais pour l’instant l’indien est là, et je tais mes craintes pour ne pas lui donner d’idées. Je lui raconte plutôt la raison de ma présence et de mon état. Nos verres vides finissent sur la table basse, Jafar est gentiment poussé du canapé et je me retrouve une nouvelle fois contre Alban. Je pousse un soupir, plus pour ne pas me remettre à pleurer inlassablement que parce que je suis à l’aise. Même si son étreinte est confortable, qu’il est un peu mou et terriblement chaud, je suis toujours embarrassée de devoir lui mettre sur les épaules le rôle de sauveur de l’humanité de Sophie. Je ferme les yeux lorsqu’il commence à parler, préférant me concentrer sur sa cage thoracique vibrante que sur ses paroles. Non pas qu’il dise des âneries. Juste que ce soir, tout brûle et qu’il faudrait autre chose que des mots pour apaiser la douleur. Mais ça reste un bon début. « Je me retiens d'aller lui casser la gueule, en passant. » Un bref esclaffement m’échappe, l’idée qu’Alban veuille frapper quelqu’un étant… Ridicule ? Peu faisable ? Il a déjà du mal à chasser les mouches de son appartement, alors blesser quelqu’un, Oliver qui plus est, ça risque d’être compliqué. Il le relève, d’ailleurs, cet inversement des rôles. Ce n’est pas vraiment à savoir qui de nous est l’homme et la femme. C’est plutôt de voir de quelle classe sociale on vient. Alban n’a jamais eu besoin de se battre pour se faire respecter, ses beaux habits et sa magnifique chevelure suffisait. Chez les Grimm, c’était différent. « Tu peux rester autant que tu veux, mais tu devras confronter ton frère un jour où l'autre. Et tes parents, si t'en as l'envie et le courage. T'es en droit de demander des explications. » Berk. Je hoche la tête et me décolle un peu de lui. C’est dans un élan de maturité intense que mon cerveau rejette l’idée. Je n’ai pas envie de parler à Oliver, et encore moins à mes parents. J’ai déjà tout dit de ce que je pensais à mon frère, j’ai été cruelle et je ne sais pas si on pourra effacer ça un jour. Je ne sais pas si je souhaite lui pardonner, pour commencer. C’est trop tôt pour que j’envisage la chose, pour sûr. Quant à mes parents… Je ne sais pas ce qu’ils veulent. S’il s’agit juste de mon père, des deux. Mais ils ont réussi à vivre plus d’une décennie sans nous, sans aucun remords, et ils pourraient être au précipice de la mort que ça n’y changerait rien. Ils nous ont abandonné, ont détruit nos vies. Je ne veux pas savoir pourquoi, je préfère qu’ils gardent un rôle de monstre plutôt que d’humains avec des raisons logiques derrière leur geste. Leur humanité n’était pas là quand la situation à la maison dégénérait avec notre oncle, quand Oliver a commencé à voler, quand je devais pleurer pour obtenir quelque chose, quand Elise est tombée malade. C’était plus simple quand ils étaient morts, au moins, ils n’étaient pas coupables. « J’ai pas l’courage. » Je finis par marmonner dans un autre soupir. Je n’ai pas le courage, et je n’ai pas envie de l’avoir. J’ai plus le sentiment d’être un oisillon blessé, et je n’ai plus envie de sortir du nid que l’appartement d’Alban m’offre. « Mais je serai là, tu sais. Je serai toujours là, si tu veux venir chouiner, ou boire, ou crier et ravager mon appartement, te gaver de cookies, te rouler en boule dans mon lit. Je serai là. » Pourquoi on n’a pas investi dans des bracelets brésiliens de meilleurs amis, au juste ? Mes lèvres s’étirent en un maigre sourire, mais quelques larmes m’échappent. Je serais rien sans Alban. Si j’avais personne avec qui chouiner, boire modérément et prendre quelques kilos, ça ferait sans doute longtemps que je ne serais plus de cette terre. D’un côté, ce serait peut-être pas plus mal. D’un autre, ça serait triste. Une terre sans Alban et Sophie, ce serait un monde fade. J’attrape ses mains, et on se passera des bracelets d’amitié mais il est important que le serment soit fait. « Je t’aime, Alban Ward. Je serais rien sans toi, merci d’exister et d’être là. » Me laisse pas tomber, jamais. Je peux pas affronter ça toute seule, et même si ça me peine d'être dépendante de quelqu'un je suis plutôt heureuse d'être dépendante de lui. Sophie, c'est une femme forte et indépendante. Mais derrière chaque Sophie Grimm, il y a un Alban Ward pour les moments de faiblesse. « Alex il faut que j’te parle. J’suis enceinte. Et je suis certaine que le bébé est de toi. » [Alex ragequit la pièce, réfléchit, revient.] « On a pas couché ensemble depuis… » « Ok. Haha. Très drôle, Sophie. Super intelligent. J’espère que t’es fière de toi parce que tel que tu m’vois j’suis mort de rire. »« Je suis un génie de l'humour, Alexander Edward Black, accepte ta défaite ! » […] « Tu sais, Alex, je t’apprécie. Beaucoup. Mais un jour, je vais t'assassiner si tu continues à manquer de respect à mon chat. Et notre troisième chat s'appellera Chat-chat, c'est tout ce que tu as gagné. » […] [Ils se sont péchos de ouf.] C’est qu’il faut être d’un égoïsme fou pour vouloir abandonner ses enfants, à un si jeune âge. Pourquoi est-ce que Conrad revient, maintenant ? C’en est d’un ridicule, vraiment. On n’a plus rien à lui offrir, maintenant. L’intérêt des enfants, c’est de les voir grandir il me semble. De les aider à grandir. De leurs offrir les cartes pour qu’ils découvrent la vie du mieux possible. Pour qu’ils deviennent des individus corrects, des belles personnes. Sans doute à l’image des parents. C’est tout le principe. Il ne suffit pas de les faire, il faut les élever. Ils étaient bien partis, les parents Grimm. Jusqu’à ce que, six ans après la naissance d’Elise, ils se décident que non. Non, finalement, on n’en veut pas de nos enfants. Ils ont pris la première âme charitable qu’ils avaient sous la main avant de prendre le premier vol pour je ne sais où. J’aurais préféré qu’ils soient vraiment morts, je crois. Malgré toute mon amertume accumulée cette dernière décennie, exacerbée ces deux derniers mois, j’accueille Conrad Grimm avec un sourire sur les lèvres. Je me suis faite à l’idée qu’il allait bien falloir qu’on discute, qu’on parle. Qu’il tire sa carte de mea culpa avant de nous demander ce dont il a besoin. Je ne suis pas dupe. On n’a plus rien à lui offrir, comme accomplissement de soi. Je ne suis pas naïve comme Elise, il n’est sans doute pas de retour seulement à cause de remords. Si c’était le cas, s’il était un homme bien, il serait revenu bien plus tôt. Il aurait demandé des nouvelles, en aurait donné. On aurait pu le supporter, ça. « Je… » Je relève le menton, dans l’attente. Oui ? Tu te sens comment, Conrad ? Parce qu’il a l’air con. Vraiment. Je n’ai pas envie de l’insulter pour le plaisir de vivre, enfin si. Mais je ne pense pas ça pour le faire. C’est juste que devant moi se tient mon père, âgé d’une cinquantaine d’années, que je n’ai pas vu depuis plus d’une dizaine. Et qu’il a l’air troublé, gêné, penaud. Comme un gamin pris en faute. Un bel exemple paternel, mon père ce héros. « Je te dois des excuses. » Yeah, no shit Sherlock. Un rire sans cœur m’échappe malgré moi. Il commence mal, vraiment. « Et avant que tu protestes, je ne te demande pas de me pardonner tout de suite, ça serait vraiment con de ma part. » Ah ! Un élan de lucidité, quand même. La sagesse l’habite un tantinet, quand même ? Incroyable. « Je ne proteste pas. » J’attends les excuses, je ne compte certainement pas le pardonner tout de suite. Plutôt jamais, de préférence, même. Mais bizarrement, les excuses ne viennent pas. Non, il préfère attaquer sur les requêtes. Il veut qu’on essaie de se connaître. Ah. « Oui d’accord, mais c’est que ça ne ressemble pas à des excuses ça. » Généralement, les excuses ça commence avec « je suis désolé », pas « je voudrais ». [...] « T’as eu 14 ans pour revenir, 14 ans pour préparer tes excuses, et c’est tout ce que tu as à offrir ? C’était pour votre bien, super, merci ! » Aaah, la colère est encore et toujours là. Ma voix commence à monter, et je me rends compte seulement maintenant qu’on est toujours en plein milieu de la boutique. Il n’y a personne autour de nous et Tom a eu la décence d’esprit de trouver refuge à l’arrière. C’est le moment de briller. « Avant, j’aurais donné beaucoup pour que vous reveniez. Pour qu’on retrouve la vie qu’on avait avant, pour qu’on soit de nouveau une vraie famille. Mais avant, je pensais que vous étiez mort, qu’on m’avait privé d’être heureuse et que je ne pouvais rien y faire. Mais c’est pire. Vous nous avez privé de ça, tu es parti. » Et ce n’est pas seulement le fait qu’il soit parti, le problème. C’est plutôt celui qu’il ne soit pas revenu immédiatement. « C’est trop tard. C’est trop tard, Conrad. J’en ai rien à foutre que tu sois désolé, que tu veuilles oublier le passé et aller de l’avant. Tu mérites absolument rien de nous, je ne sais pas ce que tu attends, mais tu n’auras rien. » Vraiment, je préférais le croire mort. Au moins, dans mes souvenirs, c’était quelqu’un de bien mon père. En vérité, c’est juste un enfoiré égoïste. « T’as fini ? T’en as pas marre d’être un sale con ? » Il se sent mieux, peut-être ? Ça lui apporte rien, d’être méchant, à Alex. Je vais rester là. Il faut vraiment qu’il arrive à se mettre ça dans le crâne. Mais de toute évidence, ce qu'il a consommé cette nuit a gravement nui au peu qu'il y avait dans sa boîte grise. S'il croit que je peux vraiment vivre sans lui. Alex est peut-être un enfoiré de première, mais c'est l'une des rares personnes avec qui je peux être moi-même sans avoir peur d'un quelconque jugement. Et ce, depuis le début. C'est le pauvre imbécile cynique qui arrive à me coller un sourire sur les lèvres alors qu'il passe son temps à se plaindre et râler comme un grand-père. C'est un havre de paix quand j'ai besoin de me cacher de ma famille qui part en couilles et que je n'ai pas envie d'affronter l'optimisme d'Alban. Parce que sa famille aussi, c'est pas ça, et qu'il comprend. Il me comprend, il sait comment je fonctionne. Je sais comment il fonctionne. On se complète, d'une certaine manière. Il ne s'en rend vraiment pas compte, en fait. A quel point il est important. Et toutes les choses qu'il a à offrir, que ce soit à moi ou au monde entier. A lui-même, pour commencer. Je ne sais pas ce qu'il lui faut, comme choc, pour qu'il se réveille et commence à arrêter d'être si passif. Et finalement, je retire. Ce qui me blesse le plus, c'est de voir ses pupilles bleues cachées par des perles salées. Ça, c'est pire que tout. Alors au lieu de m'énerver, au lieu d'essayer de le faire réagir encore avec d'autres mots. Plutôt que de m'énerver, plutôt que de risquer de me recevoir d'autres remarques désagréables. Je grimpe un peu maladroitement sur le lit d'hôpital, commence à attraper l'une de ses épaules. Il esquisse un geste pour me repousser, mais je suis coriace. « Arrête. » S'en suit une bataille des plus ridicules, où je cherche à l'attraper et où il se débat. « Laisse-moi faire, merde. » Je profite largement du fait qu'il est encore groggy de tous les liquides qui ont été injectés dans son corps pour pouvoir attraper les cheveux présents près de sa nuque, que je tire légèrement sans délicatesse, avant de réussir à l'attirer contre moi pour pouvoir refermer mes bras dans son dos. Ma prise est ferme et il finit par rendre les armes, le bougre. Enfin.Une larme m'échappe tandis que je vais coller mon menton près de sa tempe. Il est toujours froid, mais déjà plus chaud que tout à l'heure et ça me rassure un peu. J'aimerais l'étouffer dans un cocon de chaleur, qu'on reste comme ça jusqu'à ce qu'il arrête de voir tout en noir. J'accepterais un gris foncé, à ce stade là. Je desserre mon emprise sur ses cheveux que je commence à caresser tendrement, une nouvelle fois. « Ce n'est pas à toi de décider si je tiens à toi ou non. » On ne contrôle pas vraiment les sentiments et attachements des personnes autour de nous. On contrôle juste la manière dont on réagit. Et si on veut bien partager les sentiments et attachements en retour ou non. Et malgré toutes les saloperies qu'il m'a sorties, je sais qu'il tient à moi. « Tu m'as appelé hier soir. » Il m'a appelé hier soir, il a commencé à ouvrir la carapace et j'ai voulu répondre, n'y ai pas réussi. Ou qu'à moitié, d'une très petite moitié. Je regrette de ne pas m'être déplacée chez lui, mais c'est trop tard, on ne peut pas refaire le passé. « Je suis là, maintenant. Un peu en retard peut-être, mais je suis là. Et t'es pas seul, Alex, putain. T'es pas seul, arrête de croire ça. » Et non, je ne vais pas le sauver. Je ne peux pas le sauver, c'est après lui-même qu'il doit se battre. C'est son combat. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas l'épauler. Je suis là, j'ai besoin de lui. Ce sont les trois petits mots, qui lui foutent la trouille et qui font tordre mon estomac. Mais j'ai déjà été trop égoïste avec lui aujourd'hui. A lui demander de se battre, de ne pas me laisser seul. Il ne m'adressera plus jamais la parole si je lui dis que je l'aime, ce serait trop pour lui. J’observe distraitement mes cheveux encore colorés dans la lumière filtrée par les volets. Je comprends. Ce que Oliver a pu ressentir lorsqu’il était en prison. Ce désespoir qui vous prend à la gorge, cette attente qui n’est pas tellement une attente mais une douleur agonisante constante. Quand on n’a rien à faire d’autre que de respirer. Quand on ne sait pas ce qu’il va advenir de nous, et qu’on n’a pas la main dessus. Je comprends maintenant, et je me sens ridicule d’avoir tant voulu qu’il s’accroche pour nous. J’ai envie de m’accrocher, pour eux. Pour Oliver, pour pouvoir le revoir et me faire un plaisir de lui hurler toute ma colère dessus. Pour Elise, parce que la simple idée de laisser Elise derrière moi me rend malade. Pour mes idiots d’amis, que j’aime et avec qui j’ai envie de vivre et vieillir encore. Je ne peux pas laisser Alban grandir tout seul, il serait perdu sans moi. Il faut que je rencontre la copine de Jude. Et qu’on en trouve une à Ashton. Et je ne peux pas non plus laisser à May la charge des garçons, elle ne survivrait pas. Et puis, ils ne peuvent pas me remplacer non plus. Ils ont besoin d’une emmerdeuse dans mon genre, pour casser la routine et créer des conflits quand tout va trop bien. Pour Alex. Je ne me pardonnerais sans doute jamais si je faisais du mal à Alex, malgré moi. Et c’est en me battant contre ce vide en moi, contre cette force de vivre qui a complètement disparu, que je me rends compte que cette fois-ci je suis seule. Personne ne va venir me secourir. James ne va pas changer d’avis et devenir gentil tout d’un coup. Je vais devoir me sauver moi-même. Que sauver signifie sortir d’ici en vie, ou bien tout le contraire. The forehead thing(in Truce) « I didn't think I would get out of there alive. » « I don't... I don't think I want to live anymore. » « It's just too much, I'm too tired, I want it to be over already. » « Don’t say that. Just… Don’t. Please. » « You’re gonna be alright, I know you will. You’re one of the strongest people on this damn planet, Sophie. You can’t… You can’t give up. » « I'm not strong enough, Alex. I'm sorry, I love you, but you deserve better. » « Ok listen to me now. Listen closely. I’m not good at this, I don’t know how to cheer people up and to make them smile and shit. I’m not this kind of guy. I’m the kind of crappy human with poor social skills and a fucked up brain, remember ? I’m the kind of guy who needs to be cheered up, and who needs someone who I can be myself with, someone who won’t hesitate to knock some sense into that stupid stubborn head of mine and… » « I guess what I’m trying to say is that I can’t live without you, Soph. I need you. More than you can possibly imagine. » « Oh god. » « I can’t give up on you, so please don’t give up on yourself. » « But I'm a mess. » « Yeah, you are. »« But you’re a mess I’m willing to deal with. »« I'm gonna need you so damn much, Alex. It will be awful. I don't want you to think less of me. » « How could I ? You’ll always be the strongest person in the room, but even strong people need to rest sometimes. »Je peux voir la fenêtre de son salon ouverte, mais le gueux qui me sert de meilleur ami a décidé de bouder et de me raccrocher au nez. Oui, alors non. Je n'ai pas annulé une soirée d'analyse intense de Titans avec Alex, chacun ses hobbies mêlez-vous de vos affaires pour faire trois kilomètres à vélo pour rien. Alban ne décroche pas lorsque je l'appelle à nouveau, alors je suis obligée d'employer la manière forte. Je sors l'enceinte que j'utilise au boulot lorsque la radio ne fonctionne pas, allume la dent bleue ... le bluetooth, vous l'avez ? et lance Don't You à la Breakfast Club à fond. On est classe où on ne l'est pas. Je vois plusieurs têtes curieuses se retourner ou passer par la fenêtre, et il faut une bonne minute pour que celle qui m'intéresse daigne bouger son gros fessier. Il sourit, j'arrête la musique, évidemment que c'est moi sale neuneu, maintenant descends sinon je passe à Africa. La discussion se fait en échanges de regards et en gestes tout à fait ridicules, pas de déclaration d'amour digne d'un film, les voisins d'Alban rentrent déçus. Désolée. « J'peux toujours aller frapper ton Babtou. » J'accueille l'indien lorsqu'il passe finalement la porte de son immeuble. Il n'a pas l'air convaincu, je lui embrasse une joue, « Ça va ? » quand même, avant de lui coller mon casque de vélo sur le crâne. Non, je n'ai toujours pas de voiture. Un jour. En attendant, c'est moi qui conduit et c'est lui qui pilote. Il monte sur le porte bagage, grande saucisse qu'il est, et le voyage est compliqué et on manque de mourir à de nombreuses reprises. On fait la bonne moitié à pieds, lorsque ça monte, l'autre à vélo lorsque ça descend. On arrive chez Ashton sans bobos, et ça c'est une grande réussite. Le musicien a le droit à son embrassade aussi, parce que non, Alban ne peut pas être le seul en mal d'amour, on n'a pas assez de boulot comme ça. Si on m'avait dit, quelques ans plus tôt, que j'allais être heureuse en ménage alors que mes amis non... J'aurais ri, très fort. On m'annonce que May a abandonné la partie aujourd'hui, meh, Alban a le droit à sa place sur le canapé. Juste à côté d'Ashton. J'ai envie d'aller chercher le Polairoid, alors qu'ils ont leurs bières à la main comme des dépressifs. C'est un peu drôle, quand même. If it feels right, that is all that matters
Dernière édition par Sophie Grimm le Mer 16 Oct - 23:07, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 15:42 | |
| quelle cutie. bon courage pour cette nouvelle fiche. |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 15:46 | |
| Bon courage pour ta mise à jour |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 16:11 | |
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| | | Sophie Grimm
i'd love it if we made it
| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 16:23 | |
| Est-ce que vous pouvez arrêter d'être aussi mignons svp ? J'vais être obligée de dépenser tout mon argent pour vous envoyer des cartes de vœux à Noël, pfff. |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 17:26 | |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 17:48 | |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 19:04 | |
| Rebienvenuuuuuuuue à la maison Bonne chance pour ta fiche |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 19:11 | |
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| | | Sophie Grimm
i'd love it if we made it
| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 23:23 | |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) Mer 16 Oct - 23:41 | |
| Evidemment |
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| Sujet: Re: Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) | |
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| | | | Oh my, too deep, please stop thinking. (SOPHIE) | |
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