« Why not? Are you scared? »

«  I am. »

Tu cherches même pas à te défiler, t’es honnête avec toi, t’es honnête avec elle. Mais elle a pas l’air de comprendre parce qu’elle continue. « Come on, J, it'll be fun! » Tu fais non de la tête.

« I’m not going on that. »

C’est genre la phobie. L’angoisse. T’as vraiment peur. Tu vas pas commencer à lui expliquer le pourquoi du comment mais qu’elle comprenne que tu déconnes pas. I should tell her why.

« You get us a Uber. Or me more like. Cos you’re taking your bike with you right ? I really don’t care about anything, I am not going on that. Also I can walk. I don’t care. I have absolutely nothing to do right now and some meditation walking in San Fran by night would be most welcome. »

YOU TALK A LOT.

«  I am. » He's a big baby, Jesus. Même en le défiant, il ne vient pas. Il a vraiment peur, et il cherche d'autres solutions pour bouger. Okay, fine, ça sent l'explication plus longue derrière. « You're lame. » Je décide, quand même, parce que les motos c'est cool et là Jordan il est en -100 de la coolitude.

Bon, par contre, sans grand étonnement, je n'ai pas Uber. « Is your safe house far? » Ça va être long, s'il faut qu'il marche. C'est San Francisco, ça monte et ça descend. J'observe les alentours, repère deux vélos dans la rue. Un accroché à un lampadaire, l'autre à un panneau de signalisation. « Okay, how well do you know your neighbours? » Et surtout: est-ce que ça le dérange s'ils décident de le détester ? Non ? Parfait, tant pis. Je me rapproche du vélo le plus près, mais vu l'antivol dessus c'est mort. Celui attaché au lampadaire est plus fin, et je sors mon couteau suisse pour utiliser la pince coupante. Je détache le vélo et reporte mon attention sur Jordan.

Je n'ai jamais vraiment dit adieu à mes tendances cleptomanes, même en entrant dans la police.

« Here. You can have the small bike. Is that okay with you, or do you still want to walk? »

 

« You're lame. » Fuck off. Tu le penses si fort. Tu le dis pas parce qu’elle va rester avec toi alors qu’elle est pas obligé et tu l’as bien compris ça. « Is your safe house far? »

« Not that far. Like usually it takes 10 minutes by car. »

« Okay, how well do you know your neighbours? » Tu lèves un sourcil. Tu comprends pas où elle veut en venir. Elle veut leur demander de commander un Uber pour nous ? Mais non. Elle commence à s’attaquer à des vélos. Wow.

« I don’t know them. They’re scared of me. »

Ils t’évitent grave. Sauf la fille qui doit avoir 14 ans qui te regardent beaucoup trop à ton goût. C’est toi qui l’esquive par contre. « Here. You can have the small bike. Is that okay with you, or do you still want to walk? »

« Only if I can ride on the sidewalk. »

C’est tellement pas safe ce genre de transportation. T'en reviens quand même pas de ce qu'elle a fait sous tes yeux. Nah I get it. She doesn't say for the weed. I don't say for the bikes.

Ses voisins ont peur de lui et il a peur de monter sur une moto, j'pense que je peux leur filer le secret ultime de Jordan Fisher. J'envisage un moyen de transport moins dangereux, et un peu plus rapide que sa meditation walk. Et je vole un vélo, ouaip, au passage. Yakoi. Ça lui va ? « Only if I can ride on the sidewalk. » Jesus. « You want a helmet with that? » Safety first, right?

« Let's just go. » Il m'indique le nom de la rue et on est parti. On est lent et j'ai l'accélérateur qui me démange, mais ce serait débile de me séparer de lui maintenant. Ce serait si rapide de prendre une mauvaise direction et rentrer chez moi, quand même. Aherm, professionnelle, voyons.

On arrive devant une maison, à peine plus grande que celle qu'on a quitté. Je ne m'attendais pas à ça, mais soit. « May I ask whose house is this? » Ça fait la conversation, écoutez. Mais la maison a l'air de plus appartenir à une famille, et bien que j'ai remarqué l'alliance qu'il tripote dans ses moments de réflexion - réflexe de jeune marié - je l'imagine mal être amis avec des couples mariés avec des enfants en bas âges qui décident de partir en vacances comme ça.

 

« You want a helmet with that? » Elle se fou de ta gueule et tu la laisses faire. C’est ce que les gens ignorant font. Parce que la vérité c’est que si y’avait un casque que tu pouvais utiliser, tu le prendrais. Safety first indeed. « Let's just go. » Yeah let’s just die. Mais tu restes sur le trottoir et y’a pas grand monde dans les rues alors ça va. Mais quand y’a trop de voiture t’aimes pas ça et tu ralentis le rythme. T’es pas tranquille. Peut être que la moto ça aurait été mieux en fin de compte. T’aurais fermé les yeux et t’aurais pas dû à te gérer en plus. Nah. Nan la moto vraiment tu peux pas. Et tu sais pas si elle fait ça consciemment mais elle prend des petites rues peu fréquenté. Elle a dû capter que tu plaisantes pas et que t’es vraiment pas bien là. Vous arrivez enfin dans le bon quartier, la bonne rue. Tu te sens mieux d’être ici. Tu connais bien. « May I ask whose house is this? »

« My in laws. »

Et tu descends du vélo. Cet instrument du diable.

La belle-famille, donc, pas un couple chic d'hispter avec des enfants vegans. Ça me semble correct. On rentre à l'intérieur et l'odeur y est épicée, chaleureuse alors même qu'il fait quand même froid. Je ne suis pas chez moi mais lui non plus, pas vraiment, alors que je fais attention à ne rien déranger cette fois. Je laisse ma veste et mes chaussures dans l'entrée, allume la lumière du salon, avise la bibliothèque.

On est sauvé, ils ont des livres.

Maintenant, ça devient bizarre. Qu'est-ce qu'on est censé faire, quand on passe une soirée avec un inconnu dont on n'attend rien et avec qui on a presque rien en commun ? « Sooooo. » yeah I don't have the answer of that question. « You want to talk about it? » Life, his stalker situation, his wife, his whatever? « Or we can play boarding games. » Est-ce qu'il va survivre une soirée sans téléphone ? Il peut aller se coucher, aussi, moi je prends un livre et on attend le petit matin tranquilou pépère.

 

A l’intérieur, tu te sens bien. Tu connais tout. T’as passé tellement de temps ici dans ta vie. C’est chez toi. T’enlèves aussi tes chaussures à l’entrée. « Sooooo. » Tu tournes la tête vers elle alors que tu allumes quelques lumières de plus dans le salon. « You want to talk about it? Or we can play boarding games. » Tu lui indiques une photo qui est en taille A4 encadré, posé sur un meuble du salon.

« Is this what you are talking about ? »

Parce que c’est une photo de ton mariage. Le sourire que t’as sur cette photo est indescriptible tellement t’es heureux. Ton regard sur Rosa est la chose la plus belle au monde. Tout le monde donnerait tout pour être regardé comme ça. Et Rosa est juste la plus belle personne au monde sur cette photo. Elle est parfaite.

« You didn’t google me at all didn’t you ? »

Ca te fait sourire.

Bingo. Newlyweds like to talk about their spouse. Je n'ai pas eu besoin de préciser ce que je voulais dire par it qu'il ramène déjà les photos du mariage. « Is this what you are talking about ? » Je hausse les épaules, même si un sourire glisse presque imperceptiblement sur mes lèvres. « I don't know, you do the talking. » Je lui ai dit, I like my privacy. Je n'aime pas parler de moi, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vraie vie. Il faut passer les cadenas et les levels de l'amitié pour avoir toute l'histoire. Des personnes que je fréquente, il n'y a que Cyrus qui a eu le droit au truc entier - un moment de faiblesse. Je me penche légèrement pour aller observer le cadre. J'y vois un couple heureux, amoureux. La demoiselle est relativement pâle et maigre, mais d'une maigreur plutôt maladive. Je ne fais pas de commentaire là-dessus. « She's pretty. And small. » Je rajoute avec un regard accusateur, parce qu'on s'entend là-dessus. Je ne sais pas quoi dire d'autre.

« You didn’t google me at all didn’t you ? » Je hausse les épaules. « No I did. Read 2 lines of Wikipedia, that's all. And your police file, also, but... No, I'm not exactly interested in famous people, no offense. » J'aime ma tranquillité et j'ai quand même un peu de mal avec le concept de vouloir être célèbre pour la gloire. « You don't seem like a bad person, that's enough for me. » Enough for what, I don't know, but enough. « Don't you find this weird, that someone you don't know about can know everything about you in 2 seconds? Don't you miss human connection, people trying to know you? The real you? » Ça devient philosophique, on va peut-être reprendre le sujet de son mariage, moins casse-tête.

 
« I don't know, you do the talking. » Elle veut en parler, sans en parler d’elle même. « She's pretty. And small. » Hmm… Tu laisserais presque sortir un soupire rêveur.

« Yeah she was… »

Tes yeux fixé sur le cadre de votre mariage. « No I did. Read 2 lines of Wikipedia, that's all. And your police file, also, but... No, I'm not exactly interested in famous people, no offense. »

« None taken. »

Tu fais pas de commentaire sur ton casier parce que ‘ya des trucs là bas dedans. Des trucs quand t’étais plus jeune. Quand t’étais pas encore fixé sur ta vie et que ta meuf venait de tomber dans le coma.

« You don't seem like a bad person, that's enough for me. »

« Good. Thank you. »

« Don't you find this weird, that someone you don't know about can know everything about you in 2 seconds? Don't you miss human connection, people trying to know you? The real you? »

Tu t’asseoir sur le canapé parce que tu sens que la conversation va être longue si elle commence comme ça.

« So far so good. I’m not friend with everyone that reads stuff not totally true about me on internet so I can’t say I don’t care, but yeah, it doesn’t affect me much. Everyone will always have something to say about you, good or bad. I don’t care. I know who I am. »

La vérité c’est que toute la merde qui est sorti sur toi sur le net, ça t’a pas mis en danger dans ta carrière. Au contraire. Ça a fait parlé de toi. Les gens aiment bien que tu sois pas clean vu comme t’es messed up mais t’as une bonne vie maintenant et ils t’admirent pour ton chemin en plus de tout.

« Yeah she was… » Fuck, j'ai loupé ce détail dans le dossier. Il ne semble pas relever plus que ça, j'en fais autant. Les sujets lourds, c'est à éviter, je suis presque super sérieuse sur cette proposition de jeux de société d'un coup. « Good. Thank you. » You're Welcome by The Rock starts playing. Je fais rapidement les petites étiquettes pour ranger les gens dans des cases, quand je les rencontre. Jordan tombe dans la bonne catégorie, malgré tous les défauts que j'arrive à lui trouver. Et tous ceux que son casier judiciaire et internet lui trouve. Ça se voit dans son regard, c'est pas un mauvais type. C'est pas plus compliqué que ça.

Il s’assoit sur le canapé et j'hésite quelques secondes avant d'en faire autant. On est là dans la durée, j'imagine. Il répond à mes interrogations maladroitement, je trouve, ou alors je ne comprends juste pas. He pretends he doesn't care but I know it can't be all true. « I'm probably the last human on earth that doesn't read the internet. » J'exagère, mais. Ça veut dire que tout le monde sait qui il est, s'il est aussi célèbre qu'il semble le croire. Donc techniquement, il ne peut être ami avec personne ? Ou bien seulement avec des personnes qui l'ont connu avant ? « It seems lonely. »

Moi aussi, j'en ai rien à faire de ce que les gens pensent et je sais qui je suis. C'est ce que je me dis. Que j'ai besoin de personne, que je me suffis à moi-même, que j'ai Marley. J'ai toujours eu Marley, parce qu'elle a poussé son premier cri quelques douze minutes avant moi, mais même ça ça ne dure pas. On a commencé à prendre des chemins différents il y a quelques années, plus rien n'est pareil, et je me sens terriblement seule. J'essaie de reconstruire une identité et de nouvelles connaissances, et ça a beau fonctionner un peu, c'est difficile. Ça doit être pire pour lui, si tout le monde connaît déjà son histoire et son passé. Je détesterais qu'on se fasse une opinion de moi par mes précédentes actions, parce que j'arrive à chanter trois notes justes ou parce que je suis jolie à regarder. « Don't you feel like everything is fake? » J'en reviens à mes éternelles questions, au fond : est-ce que tout ceci en vaut vraiment la peine ? Mais ça devient lourd, on a dit qu'on évitait les sujets lourds. « Maybe I'm not even real, Jordan. » Je chuchote, un sourire conspirateur sur les lèvres. “Of course it is happening inside your head, Harry, but why on earth should that mean that it is not real?”

 
« I'm probably the last human on earth that doesn't read the internet. » Tu hoches la tête, tu te demandes ce qu’elle fait de son temps libre parce que y’a genre que l’internet partout de nos jours.   « It seems lonely. » I’m alone anyway. Parce que Rosa était ton monde, ta vie et tu te sens pas complet sans elle. Jamais.  « Don't you feel like everything is fake? » Tu tournes la tête vers elle. « Maybe I'm not even real, Jordan. » Elle te fait sourire.

« You mean that shroom I got the other day is kicking in just now? »

Mais tu reprends ton sérieux et tu confirmes ses dire.

« Yeah I don’t have many friends. I don’t trust many people. »

Parce que oui. Dans le milieu de la musique c’est fake fake fake fake fake fake. Quand il s’agit du management et des labels en tout cas. Les artistes eux, c’est des personnes vraies, entières. Pour la plupart.

« Do you want something to drink or eat? I’m sure there’s some cake in the freezer. »

Y’en a toujours. T'es vraiment comme chez toi ici.

« You mean that shroom I got the other day is kicking in just now? »

Well, shit.

Mon corps devance ma pensée et j'éclate de rire, comme ça, c'est plus fort que moi. J'étais partie sur une boutade mais je ne m'attendais pas à me confronter à un maître de l'humour, excusez-moi. Je pose une main devant ma bouche pour me reprendre, bien que l'hilarité reste sur mes traits. « You're not supposed to say that to me! » I'm the police, dude. Je fais partie de la police et je vole des vélos, we're way past that in our relationship.

« Yeah I don’t have many friends. I don’t trust many people. » C'est triste, mais j'comprends, et high five. « Do you trust me? » He doesn't know me, why should he? Question de curiosité plutôt que d'intérêt, disons.

Le sujet de la nourriture vient, et j'dois avouer qu'il me plait. J'ai mangé rapidement avant de me diriger chez lui, donc j'dis pas non. « What, no Uber eats? » Je suis obligée. « Cake sounds nice, please. » And ? « Sorry for being an asshole most of the time. »

 
Tu la fais rire. Tu ris avec elle. « You're not supposed to say that to me! »

« Oh please homie. We’re way past that in our relationship. »

Elle vole des vélos. Elle te dit de cacher ta weed. Vous avez fait un lien assez intime en un temps record. « Do you trust me? » Ca c’est une bonne question.

« Show me your mad skills first. Didn’t see shit so far. »

Et puis c’est parti pour la bouffe.

« What, no Uber eats? » Tu plisses les yeux en la regardant, t’es amusé. Elle fait exprès. « Cake sounds nice, please. » Et tu te lèves. « Sorry for being an asshole most of the time. » Tu t’arrêtes dans ton ascension vers la cuisine et tu te tournes vers elle.

« Don’t be sorry. I like it. »

C’est vrai. Les gens qui te mangent dans la main ça te fait juste chier. Et tu disparais dans la cuisine avant de revenir environ cinq minutes plus tard avec des assiettes, cuillères et de quoi boire mais sans gâteau.

« It's in the microwave. It's hazelnuts and nutella. »

Tu te rassois sur le canapé. Tu commences à servir deux verres de jus multi vitamine, c'est tout ce que y'avait autre que de l'eau et t'as bizarrement pensé qu'elle allait forcément en vouloir.

« Oh please homie. We’re way past that in our relationship. »

I know J, I know.

Je sais aussi que si jamais il décide d'être un serpent et de me trahir, c'est cinquante-cinquante pour savoir qui mes collègues vont croire. J'ai des antécédents pour vol, il a des antécédents en... Plein d'trucs. Va falloir faire les yeux doux, ou gagner sa confiance. « Show me your mad skills first. Didn’t see shit so far. » Mes sourcils se froncent légèrement. « You want me to show you if I can fight? » Puisque apparemment je ne l'ai pas séduit en fouillant ses affaires, insultants sa poussière ET en volant un vélo ? Il est dur en affaire, j'trouve, quand même.

Je deviens polie et un poil plus gentille, we're past that, et m'excuse au passage d'être d'une chianterie absolue - parce que je sais que ça peut vite saouler, mais j'suis juste pas à l'aise avec les gens, c'est comme ça. « Don’t be sorry. I like it. » OKAY GREAT. Je lève un pouce en l'air - Lewis m'a dit que c'est plus cool depuis au moins deux ans mais tant pis. Message compris. We're consenting to this asshole-ness in this relationship.

Je sors mon portable le temps qu'il est dans la cuisine, pour voir si j'ai des messages. Mais ni mes collègues ni ma sœur ne s'inquiètent de mon sort, j'en suis presque vexée. That's fine, I surprisingly found good company. J'en suis à absorber les cadres photos lorsque la blondinette débarque, sans gâteau, I've been lied to. « It's in the microwave. It's hazelnuts and nutella. » 'Kay. J'ai rien à redire, et je ne sais pas comment fonctionne la nourriture congelée donc je lui fais confiance, j'imagine. J'attrape le verre de jus de fruits lorsqu'il est rempli, un mince sourire sur les lèvres. « Just so you know, it was me or Robert. For the bodyguard gig for tonight. And Robert is a 45-ish shit person who smells, so you're lucky that it was me. » Ceci était un toast, à notre rencontre loufoque qui lui inspirera évidemment une chanson. Un truc comme ça.

 
« You want me to show you if I can fight? » Elle a retenu que c’était de ça qu’il était question à la base. Mais là t’étais plutôt en mode mad skills en tant que personne trustable. Et ouais en vrai pour l’instant, elle est plutôt pas mal. Elle a montré des côtés d’elle qui ne sont pas forcément recommandable et ça prouve qu’elle doit te faire un peu confiance à toi aussi. C’est donnant donnant. So far, so good.

« Just so you know, it was me or Robert. For the bodyguard gig for tonight. And Robert is a 45-ish shit person who smells, so you're lucky that it was me. »

« You need to know one thing about me. »

Tu la regardes alors que tu prends ton verre, intérieurement content de la voir prendre le sien sans commentaire. Feels right. Et c’est la mine très sérieuse que tu reprends la parole.

« I’m into smelly older man. »

Puis tu bois une gorgée de ton verre.

« You need to know one thing about me. »

Je plisse les yeux, ça a l'air sérieux tout d'un coup.

« What? »

Je sais déjà plein de trucs sur lui.

« I’m into smelly older man. »

Qu'il balance, avec l'air le plus sérieux du monde.

« Jesus fuck. »

Le rire de bécasse m'échappe une nouvelle fois, c'est la fin. Je suis presque sûre qu'il m'a drogué, ce n'est pas mon comportement habituel et il a le matériel. Je me reprends, les sourcils légèrement levés. « Fine, message well received, I'm leaving right now and I'll send you Robert. » Je fais mine de partir, un sursaut de rire au passage.

Mais je ne vais pas loin, juste chercher le butin dans la cuisine. Lorsque je reviens, je reprends ma place à ses côtés sur le canapé. Je relève la tête, le fixe quelques secondes, amusée. « How dare you make me laugh, J. » J'suis une personne sérieuse, je ne ris pas. Rarement. Jamais avec des inconnus. Il m'a drogué, ce n'était pas de la poussière.

 
« Jesus fuck. » T’as juste le temps d’avaler ta gorgée et pas la lui recracher sur la gueule avant qu’elle explose de rire et que tu en fasses de même. T’es beaucoup trop beau quand tu te marres. Tu te marres souvent. Tu te marres pour un rien. Les petits plaisirs de la vie tu les prends tous toujours. Parce que tu sais que c’est fucking precious. « Fine, message well received, I'm leaving right now and I'll send you Robert. » Et ta main qui va se poser sur son bras pour pas quell s’échappe tu l’avais pas vu venir. Mais elle file quand même. Elle va dans la cuisine. T’as quand même un très net souvenir de ce contact que t’as eu avec elle parce que ta main a fini sur la sienne. Tes yeux rempli de ton sourire qui se défont pas d’elle alors que sa silhouette disparait dans l’autre pièce. Tu passes un bon moment avec cette flic.

Elle revient, tu aimes beaucoup trop qu’elle ait pris ses aises pour s’occuper du gâteau. Feels right. « How dare you make me laugh, J. » Ca te fait rire de nouveau et t’es toujours aussi beau holy shit.

« Not sorry. Everyone look better with a smile. »

Tu commences à couper le gâteau.

« Specially cops who have no clue what they’re doing. »

Boom. Ton sourire se fait encore plus grand. Tout comme la part que tu te coupes. Parce que oui, celle là est pour toi.

Mon estomac fait un bon dans ma poitrine lorsque sa main s'empare de mon bras, et je file presque encore plus vite que prévu dans la cuisine. Il a laissé la lumière allumée, c'est déjà ça. Ça, c'est aussi la panique de ce geste soudain, je ne sais pas comment l'interpréter ni quoi en faire. C'était dans le moment, c'était rien, on se calme.

Je prends une grande inspiration avant de ramener le gâteau à un Jordan tout sourire, ok Amandine p't'être qu'il est beau, yakoi. Et je râle parce qu'on a consenti pour le Maisie asshole, et que ce n'est pas dans mon habitude de perdre si rapidement mes inhibitions avec des inconnus.

Am I finally a sociable person?

« Not sorry. Everyone look better with a smile. » Je lève les yeux au ciel, parce que damn, c'était une belle pick-up line clichée. Is he hitting on me? What do I do? « Right. » Y'a débat à faire, mais je ne rentre pas dedans. « Specially cops who have no clue what they’re doing. » Fuck. Okay. Okay I need help. « With stalker people, that was the end of your sentence. » Je précise, parce que pour le reste, je gère un peu. Ça va. A peu près. Par contre, I have no clue what you're doing. « Sorry, just so we're clear... You're not flirting with me, are you? » Il va falloir appeler Robert pour de bon, sinon.

 
« Right. » Tu sens qu’elle commence à perdre pied. « With stalker people, that was the end of your sentence. » Mais elle se reprend bien vite avec sa petite précision qui effectivement est importante. Ca te fait sourire. « Sorry, just so we're clear... You're not flirting with me, are you? » T’ECLATE DE RIRE. Tu t’y attendais pas à celle là.

« What ? »

Et puis tu réfléchis deux secondes. T’arrives pas à t’enlever de la tête ce feels right. Vos échanges, sa façon d’être avec toi et ici et là bas.

« Oh wow… I think… I maybe… am ?? »

T’avais même pas remarqué.

« I don’t know. I’m just… Having a good time ?? And I know it’s not what we’re supposed to but… yeah?? »

T’es un peu paumé et tu es sans filtre aussi.

« It just feels right… »

Pas de question mark à la fin là.

« What ? »

OKAY SHIT NEIN PANIC HE WASN'T FLIRTING.

J'échappe un rire nerveux, embarrassée à l'idée d'avoir rendu les choses bizarres. Mais au moins, c'est clair, on peut passer à autre chose et-

« Oh wow… I think… I maybe… am ?? »

Fuck, no, not helping.

« What ? »

On ne se comprend plus.

« I don’t know. I’m just… Having a good time ?? And I know it’s not what we’re supposed to but… yeah?? »

Mon front se plisse sous la concentration, je crois qu'on est aussi perturbé l'un que l'autre. C'est sympa. J'étais pas prête pour ce tournant.

« We are. » Having a good time. « Yeah? » I'm confused.

« It just feels right… »

Shit, it kind of does.

Je pousse un soupir, secoue légèrement la tête pour remettre toutes mes idées en place.

« Riiight. » Serious Maisie. « It's nice, but... You're sort of married, and I sort of have a boyfriend. Who's a prick. 'Cause I've got a thing for pricks apparently. » Et pour les blondinets dont la couleur semble être particulièrement exagérée, wait. « Let's just... Eat that cake, or whatever. » Serious. Trop de conventions sociales à suivre, c'est compliqué, c'état plus simple quand il fallait juste le surveiller, wow.