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 I've got your back (Alex)

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MessageSujet: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptySam 15 Juil - 22:43

I've got your back

ft. @Alexander Black & Jayden Moore



Quand il s’agissait d’Alex et d’Andy, j’avais appris à prendre mes distances. Oui, j’avais été jaloux pendant longtemps parce qu’il me semblait qu’aux yeux de mon meilleur ami, son amitié avec la jolie blonde valait plus que la même. Oui, je m’étais enfermé dans cet état d’esprit au point de développer une certaine animosité mal placée pour Andy. Mais j’avais vite compris qu’elle était la partie la plus importante de la vie d’Alex et qu’elle était comme sa constante au quotidien qui lui permettait de garder les pieds sur Terre. Et pour cela, j’étais reconnaissant envers elle. Alors je savais prendre du recul par rapport à ce lien qui les unissait et que je n’avais jamais vraiment compris. Que personne n’avait jamais vraiment compris. Jamais je ne pourrais passer avant elle aux yeux d’Alex, mais ce n’était pas grave. Moi tout ce que je voulais, c’était qu’il soit heureux finalement. Alors j’avais toléré Andy. Et pourtant nous voilà aujourd’hui. C’était bien à cause de cette amitié que mon meilleur ami était si détruit à présent. Son pilier s’était effondré et il était tombé de haut. A cause d’un stupide accident.
 
Jamais je n’avais vu mon ami dans cet état et je me rendis alors compte de la dépendance qu’il avait développée pour Andy. Il était perdu, meurtri et avec les charges juridiques pesant sur lui, complètement submergé. Je savais que ma présence n’était pas celle qu’il voulait, que mon amitié était loin d’être aussi importante à ses yeux, mais pour moi, c’était différent. Il était mon pilier dans la vie, autant qu’Andy était le sien. J’étais sûrement pathétique, à m’être attaché à notre amitié alors que lui avait une personne bien plus proche de lui que moi. Mais quoi qu’il en soit, j’aurai fait tout ce qu’il était possible d’accomplir pour lui, pour le réparer et le soutenir. J’avais mal de le voir mal. J’avais envie de prendre une partie de la peine qui le submergeait pour le soulager un peu. Et c’était ce que je voulais tenter de faire.
 
Je rentrai dans son appartement sans frapper, la même routine s’installant au fil des jours. L’accident avait eu lieu il y a tout juste une semaine et comme chaque jour depuis, je venais le voir. J’étais là pour lui, qu’il le réalise ou non, et j’étais déterminé à revenir jusqu’à ce qu’il aille ne serait-ce qu’un tout petit peu mieux. En refermant doucement la porte, je remarquais directement l’assiette encore pleine du dîner que je l’avais aidé à cuisiner hier soir. En soupirant, je m’avançais dans l’appartement silencieux.
 
-"Alex ? C’est Jay. Tu sais, faudrait vraiment que tu manges un truc."
 
En l’absence de réponse, je marchais à pas feutrés dans sa chambre. Roulé en boule, il semblait dormir d’un sommeil agité et loin d’être réparateur. En voyant cette vue en face de moi, de mon meilleur ami meurtri à ce point, je me surpris à serrer les poings en pensant à Andy. Pourquoi elle était entrée dans sa vie et s’était accrochée à lui de la sorte si c’était pour, au final, le détruire. Une part de mon subconscient tentait bien de me rappeler que ce n’était pas de la faute d’Andy si l’accident avait eu lieu et si ses parents l’avaient séparée d’Alex. Mais la vue sous mes yeux ne me donnait pas du tout envie d’écouter mon subconscient pour le moment.
 
En soupirant, je relevais la couverture sur le corps endormi d’Alex et fermais la porte de sa chambre avant de me mettre au travail. Après avoir balayé et nettoyé toutes les assiettes encore à moitié pleines et les mouchoirs usagés, je m’occupais de lui cuisiner des pancakes. Après les avoir mis au frais pour plus tard, je me penchais sur toute la paperasse juridique et administrative qui l’attendait. Il n’y avait pas encore touché. Je n’allais pas laisser mon meilleur ami payer pour un stupide accident sans tenter d’atténuer au maximum les charges qui pesaient contre lui. Je savais que lorsqu’il se réveillerait, il me demanderait sûrement de partir et de le laisser tranquille, comme tous les jours avant. Mais si je pouvais l’aider, même à distance et en silence, alors je le ferai.
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyMar 18 Juil - 22:59

I’ve got your back - 2010

ft. Jayden Moore & Alexander Black


Le crissement des pneus sur le macadam. Un cri. Le noir complet. Comme tous les matins depuis une semaine, je me réveille en sursaut et la boule au ventre, des lumières aveuglantes dansant dans mon champ de vision, vestiges d’un cauchemar devenu récurrent. Alors que je me redresse en position assise dans mon lit défait, une main encore tremblante vient essuyer mon front couvert de sueur. Je suis trempé et je meurs de chaud. Tête appuyée contre le mur, je me concentre sur ma respiration laborieuse afin de calmer le cœur qui tambourine dans ma poitrine. C’est toujours pareil. Routine impitoyable qui me réduit à l’état misérable de zombie, voué à subir jour après jour, nuit après nuit, la douleur de ces visions terribles. Elles me hantent, sans relâche, comme pour me punir encore un peu plus pour mes actions irréfléchies. Comme si leurs conséquences désastreuses n’étaient pas déjà suffisantes. « Elle est partie. » Mots secs au ton définitif, implacable. Ses parents l’ont foutue dans un avion et elle est partie. Comme ça. Sans un mot. Je n’ai pas été autorisé à la revoir ne serait-ce qu’une seule fois après notre arrivée à l’hôpital, malgré mes efforts les plus acharnés. Prières, plaintes et menaces, toutes inutiles. Les Clark n’ont rien voulu entendre, prenant même des mesures pour m’empêcher d’approcher de leur maison après que je m’y sois rendu, quelques jours plus tôt, dans un acte désespéré. Depuis, c’est le vide. Un putain de vide qui me ronge de l’intérieur et se creuse au fil des heures. J’ai perdu ce pilier qui me faisait tenir debout depuis le collège, me laissant meurtri, tel un animal qu’on a abandonné sur une aire d’autoroute. Je suis pathétique. Une vraie loque. Ce n’est qu’à ce moment que je réalise à quel point j’étais dépendant d’Andy. Sa présence à mes côtés dans les bons comme dans les mauvais moments, une constante rassurante sans laquelle je me sens presque incapable de fonctionner. C’était elle et moi contre le monde et aujourd’hui je me retrouve seul, sans arme ni bouclier pour me défendre, en proie au doute et à l’incompréhension.  

Je contemple un instant l’idée de rester planqué entre les draps pour le restant de cette journée qui s’annonce probablement aussi insipide que les sept dernières, mais le t-shirt collant de façon inconfortable à ma peau motive mon corps à se mouvoir hors du lit. Malgré mes gestes lents, un faux mouvement du bras gauche me tire une grimace de douleur tandis que j’attrape de quoi me changer. Après avoir galéré quelques minutes à cause du plâtre qui immobilise mon coude, je suis physiquement et émotionnellement drainé. Un zombie, ni plus ni moins.

Lorsque je sors de ma chambre, mon regard se pose immédiatement sur Jayden, assis à la table de la cuisine et le nez plongé dans un tas de papiers reposant en une petite pile à côté de lui. Je ne suis pas surpris de le voir, il traîne à l’appartement tous les jours et s’obstine à s’occuper de moi comme si j’étais encore un gamin incapable de se gérer par lui-même. J’ai beau lui répéter de me laisser tranquille, il n’a pas l’air de comprendre que j’ai besoin d’être seul, loin de tout contact humain. Si je pouvais déménager dans une grotte au fin fond du Groenland, je le ferais sans hésitation. « T’as pas autre chose à foutre, Jay ? » Ma voix sonne plus rauque que d’habitude, faute au manque de sommeil. Je pousse un soupir irrité, mais la fatigue accumulée sape toute motivation pour l’envoyer paître ailleurs que dans mon appart’. « J’ai pas besoin d’une babysitter. » Ni de personne. Enfin, c’est ce que j’aimerais croire.
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyJeu 20 Juil - 17:00

I've got your back

ft. Alexander Black & Jayden Moore



La voix d'Alex me surpris et je relevais vivement la tête des papiers dans lesquels j'étais plongé depuis un bon moment. J'avais un peu perdu la notion du temps pour être honnête. Je ne savais pas s’il se rendait compte des charges qui pesaient sur lui, sûrement qu’il n’en avait pas grand-chose à faire dans l’état actuel des choses, ce que je pouvais comprendre. La voix de mon ami semblait plus grave encore qu'à l'ordinaire, rauque même, témoignant des nuits éveillées qu’il avait dû subir. Ces mots n'avaient rien d'avenant mais je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. D'ailleurs je ne lui voulais pas du tout, je ne pouvais même pas essayer de comprendre le chagrin qui le hantait. Ses cheveux étaient dressés en masse informe sur sa tête, les cernes sous ses yeux semblant de plus en plus creusées et prononcées au fil des jours passés sans Andy. Peu importe mes différents avec elle, et peu importe mes sentiments, j'aurai aimé que, comme par miracle, elle ouvre la porte de son appartement et revienne dans sa vie. Je les aurai laissés tous les deux. J'aurai sûrement été triste, l'importance de son amitié par rapport à la mienne laissant un goût amer, mais Alex aurait été heureux. 
 
-"Non et d'ailleurs je ne viens pas ici en tant que ton babysitter mais en tant que ton meilleur ami."
 
En soupirant, je posais le stylo sur la table et reculais la chaise pour faire face à mon ami. Une douche, un rasoir, un bon repas. Voilà ce dont il aurait besoin et ce qui lui ferait sûrement du bien. Mais j'étais certain à l'avance que c'était peine perdue et je ne voulais pas l'énerver plus que nécessaire. Il semblait s'énerver tellement facilement depuis l'accident. C'était compréhensible et j'essayais de me dire que ses mots ne me blessaient pas, qu'il ne pensait pas réellement tout ce qu'il disait. C'était juste la tristesse et la douleur qui parlaient. 
 
Je me levais, empilant tous les papiers. Je retravaillerais dessus plus tard. Je me dirigeais vers la cuisine, Alex toujours planté au milieu du salon à m'observer, et attrapais le petit déjeuner que j'avais cuisiné. Il allait sûrement râler, encore, refuser, râler un peu plus, mais peu importe. Je lui tandis l'assiette et une fourchette, le poussant à s'asseoir sur le canapé, et pris la parole avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche.
 
-"Oui, je sais t'as pas faim. Et oui, j'ai pas besoin de prendre soin de toi et de te faire à manger. Mais le fait est que j'ai cuisiné ses pancakes alors tu vas les manger que tu le veuilles ou non."
 
Je croisais les bras, le défiant par mon regard et ma posture de ne pas m'obéir. Il ne mangeait rien et tomber malade était la dernière chose dont il avait besoin. Il pensait certainement que j'étais totalement chiant et étouffant, c’était peut-être la vérité, mais il me semblait que cela soit nécessaire. Et puis, au fond, je savais qu'il ne voulait pas être seul. J’avais besoin qu’il comprenne que même si Andy été sortie de sa vie, cela ne voulait pas dire qu’il se retrouvait tout seul face au monde. J’étais son ami et j’étais là aussi pour lui, plus qu’il ne l’imaginait.
 
-"Y'a peut-être un truc bien à la télé."
 
Je m'emparais de la télécommande, allumant la télévision au passage, et m'assit à côté de lui, évitant de toucher son bras plâtré. Il semblait plutôt résigné et trop fatigué pour me contredire aujourd’hui, ce qui n’était finalement pas un si mauvais signe, et je changeais de chaîne jusqu'à tomber sur un film que nous aimions tous les deux. Je lui jetais un coup d’œil furtif pour m’assurer  qu’il avait toujours l’assiette dans les mains. J'espérais au fond de moi qu'au bout d'un moment il accepte de me parler. Cela lui ferai du bien d'extérioriser tout ce qu'il avait sur le cœur, qu'il pleure, qu'il frappe, qu'il laisse tout sortir. Cela demanderai du temps, de la patience, des remarques désobligeantes à mon égard, mais j'avais tout mon temps. 
 
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyVen 21 Juil - 16:43

I’ve got your back - 2010

ft. Jayden Moore & Alexander Black


Une semaine. Ce n’est pas grand chose et pourtant j’ai l’impression d’avoir vieilli de dix ans. Plus que l’absence, c’est plutôt l’ignorance et la fatalité de la situation qui me tuent à petit feu, contraint de subir sans la moindre explication. Une semaine. Elle aurait pu répondre à mes appels, envoyer un texto ou même une putain de lettre, non ? A ce niveau, même un mail aurait fait l’affaire. Mais rien. L’attente imposée, incertaine, pèse sur mes nerfs déjà à vifs. Je ne sais pas où elle est, dans combien de temps elle revient – si elle compte revenir un jour, comment elle va… Si je lui manque autant qu’elle me manque. Sept jours seulement et me voilà rendu aussi faible qu’un gosse. Pathétique.

Je lève les yeux au ciel en réaction à la réplique de Jayden, peu sensible à ses marques d’affection. Pour ce que l’amitié m’a apporté jusque là, ce serait naïf de ma part de lui accorder le moindre crédit. Jay squatte mon appart’ en ce moment, mais dés qu’il en aura marre de jouer au bon Samaritain il m’abandonnera lui aussi, sans même se retourner, ça ne fait aucun plis. Alors bien que je le connaisse depuis un paquet d’année et que je le considère comme un frère, meilleur ami ou pas, je n’ai pas besoin de lui. Sans un mot, je le regarde se lever de la chaise où il était assis pour se diriger vers le frigo et y attraper une assiette de pancakes. Comprenant tout de suite où il veut en venir, j’ouvre la bouche pour refuser en bloc mais il me coupe dans mon élan avant même qu’un mot ait pu sortir de mes lèvres, et me force à m’asseoir sur le canapé du salon. « Oui, je sais t'as pas faim. Et oui, j'ai pas besoin de prendre soin de toi et de te faire à manger. Mais le fait est que j'ai cuisiné ses pancakes alors tu vas les manger que tu le veuilles ou non. » Je le fusille du regard, n’esquissant pas le moindre geste pour attraper l’assiette qu’il me tend. J’aurais aimé pouvoir croiser les bras pour ajouter à l’effet mais mon foutu plâtre aurait rendu le mouvement ridicule. Il commence à voir clair dans mon jeu le bougre, et je vois dans ses yeux que mes caprices ne fonctionnent plus sur lui et qu’il serait prêt à me nourrir de force si j’osais refuser. « Peu importe. » Résigné, j’accepte finalement à contrecœur l’assiette sur mes genoux, fixant les pancakes comme s’ils allaient me sauter à la gorge à tout moment. Ces derniers jours, manger est devenu la dernière de mes préoccupations et la sensation de faim a depuis bien longtemps disparu, balayée par d’autres soucis bien plus importants. Je me force pourtant à en prendre une bouchée, laissant de côté la fourchette que je ne saurais manier d’une main. La pâte a un goût étrange sur ma langue, comme si je mastiquais un bout de carton sans saveur, me faisant grimacer lorsque j’avale avec difficulté. Du coin de l’œil, j’observe mon ami allumer la télé et changer de chaîne jusqu’à tomber sur un film qui en tant normal aurait pu capter mon intérêt. Les images défilent à l’écran mais impossible pour moi de me concentrer dessus. Les personnages pourraient parler en chinois que ce serait pareil. Mes pensées dérivent donc doucement, repassant en boucle les souvenirs de ces derniers jours comme un disque rayé. J’ai l’impression de tourner en rond, de passer à côté de quelque chose, de me raccrocher à des rêves naïfs. Et si elle ne rappelait jamais ? La possibilité redoutée me paraît mince et pourtant elle est bien là, tapie dans l’ombre de mon esprit troublé. Elle me nargue et je ne peux rien y faire. Si mon appétit n’était pas déjà complètement coupé, il le serait à présent. « J’ai besoin d’air. » J’esquisse un geste pour me lever, mais tandis que je repose l’assiette de pancakes à peine entamés sur la table basse, mon ventre émet un gargouillis sonore. Le traître. Dans l’espoir vain de masquer l’embarras que je sens me monter aux joues, je feins une quinte de toux puis lance un bref regard de défi à Jay, appréhendant déjà une remarque que mon humeur déjà explosive ne saurait encaisser. Sans rien ajouter, j’attrape mon paquet de clopes et le briquet qui traînent sur la table et ouvre une fenêtre en grand, plissant les yeux lorsque les rayons de soleil me frappent de plein fouet pour la première fois depuis longtemps. Une cigarette coincée entre mes lèvres, je galère avec le briquet dont la flamme ne cesse de s’éteindre. « Putain de… » Je sens l’irritation monter en flèche, puis atteindre son summum lorsque le petit objet échappe finalement de ma seule main libre. « Bordel de merde !! » Un si petit désagrément qui fait exploser la bombe à retardement que j’étais devenu. La colère prenant enfin le dessus, je shoote dans le briquet qui vient finir sa course contre le mur d’en face, ricochant au passage sur un vase qui s’écrase sur le plancher dans un bruit de fin du monde.
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptySam 22 Juil - 14:11

I've got your back

ft. Alexander Black & Jayden Moore



Aider quelqu'un qui pensait n'avoir besoin de personne était une tâche que j'avais sous-estimée. Alex ne voulait pas de mon aide, il me le faisait bien comprendre, que ce soit dans ses paroles ou dans son attitude. Dommage pour lui, je n'avais pas l'intention de le laisser livrer à lui-même dans cette période difficile. Il oublierait certainement de manger un peu trop longtemps, ou il oublierait simplement de vivre. Je savais que pour l'instant, il se sentait perdu et abandonné, il ne voyait pas que je serai toujours là pour le soutenir, et je ne lui en voulais pas. Je n'allais pas l'abandonner, je n'allais pas partir sans un mot comme Andy l'avait fait, et j'attendrais aussi longtemps qu’il lui faudra pour qu'il le réalise.
 
Alors que je fixais l'écran de la télévision sans vraiment y prêter attention, mes coudes sur mes genoux et ma tête reposant dans mes mains, je sentis Alex s'agiter à côté de moi. Je tournais légèrement la tête vers lui, l'observant fixer la télévision alors que ses yeux semblaient ailleurs, voir quelque chose que lui seul pouvait distinguer. Il semblait en proie à une montée de panique intérieure, sa respiration s'accélérant à mesure que ses yeux bleus s'ouvraient de plus en plus. Il m'informa soudainement qu'il avait besoin d'air et je soupirais, comme un écho de mon échec à le nourrir, lorsqu'il reposa l'assiette à peine entamée. Malgré sa quinte de toux au moment stratégique, j'entendis son estomac émettre un fort gargouillement, témoignant que son absence de sensation de faim n'était pas synonyme que son système n'avait pas besoin de nourriture. J'aurais bien dit quelque chose, fait une remarque pour le pousser à finir son assiette, mais le regard qu'il me lança m'en dissuada. J'allais entendre qu'il se calme un peu avant de faire une nouvelle tentative. Je le connaissais par cœur après toutes ces années et je savais quand il ne valait mieux pas le pousser à bout. Je l'observais en silence alors qu'il se leva pour fumer, accoudé à la fenêtre de son salon. Il semblait avoir toute les difficultés du monde à allumer l'étincelle du briquet, et j'avais le sentiment d'observer une bombe à retardement sur le point d'exploser. Jusqu'à ce qu'il explose finalement, balançant son briquet à travers la pièce tout en criant un juron. Le petit objet brisa un vase, laissant le bruit de verre cassé tombant sur le sol emplir la pièce. Il laissa une légère marque dans le mur contre lequel il avait fini sa course, gardant à jamais la mémoire de ce moment de colère en lui. J'avais gardé mes yeux fixés sur Alex, laissant le silence planer un peu plus longtemps.
 
-"Alex..."
 
J'essayais de formuler des mots, n'importe quoi pour essayer de le calmer, mais rien ne semblait suffisant. Je ne savais plus quoi le dire. Je me levais, ramassant le briquet et m'approchais de lui. Silencieusement, j'attrapais une cigarette, l'allumais et lui tendais. Je lui offris un petit sourire, m'accordant à côté de lui, les rayons de soleil réchauffant ma peau.
 
-"Je sais que tu ne veux pas en parler. Mais si jamais tu veux, je serai toujours là. Et crois-moi ça te ferai sûrement du bien."
 
Je reposais ma main sur son épaule, exerçant une petite pression pour lui montrer que j'étais là que je pensais ce que je disais. En laissant retomber ma main, je tournais la tête vers lui.
 
-"Je sais aussi que tu penses que tu es tout seul, que je vais sûrement te laisser tomber. Mais ce n'est pas le cas. Tu n'as besoin de me croire, juste... Je tenais à te le dire. Tu te débarrasseras pas de moi aussi facilement."
 
J'hochais la tête silencieusement pour appuyer mes propos et j'espérais qu'il verrait la sincérité dans mes yeux. 
 
 
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyMer 26 Juil - 20:29

I’ve got your back - 2010

ft. Jayden Moore & Alexander Black


Lorsque la frustration accumulée ces derniers jours est enfin libérée, je la laisse me consumer tout entier, bien trop faible pour résister plus longtemps. J’ai envie de hurler, d’appeler à l’aide, de maudire le monde entier, tout pour qu’on me fournisse enfin les réponses à ces questions qui me torturent lentement. Après toutes ces années d’amitié, de hauts et de bas, je mérite de savoir, non ? Cherchant à reproduire l’étrange satisfaction procurée par le fracas du vase sur le sol, mon regard passe frénétiquement d’un coin de la pièce à l’autre à la recherche d’un autre objet à détruire, en vain. Dans un geste empli de rage, mon poing vient alors s’abattre contre le mur, une plainte sonore exprimant autant la colère que la douleur suivant le mouvement. Bordel ! Je me sens tellement inutile, laissé sur la touche, je déteste ça. Je ne peux pas continuer comme ça, c’est au-dessus de mes forces. Le silence s’abat enfin sur la pièce, seulement brisé par ma respiration saccadée. C’est finalement Jayden, dont j’avais presque oublié la présence, qui prononce le premier mot et me ramène à la réalité. « Alex… » Je tourne vivement les yeux vers lui, déjà prêt à l’envoyer balader sans autre forme de procès s’il ose me reprocher de foutre le bordel dans mon propre appartement. « Qu’est-ce que tu veux ? » C’est probablement la première fois que je lui parle sur ce ton et je sais au fond de moi qu’il ne mérite pas toute cette hostilité, mais la fatigue et la faim ne font que décupler mes émotions. Sans un mot, je le regarde ramasser le briquet échoué au pied du mur et s’en servir pour allumer une cigarette qu’il me tend avant de s’accouder à la fenêtre à mes côtés. Le calme olympien de ce type m’impressionnera toujours autant qu’il me frustre en ce moment. J’accepte néanmoins la cigarette, tirant une longue bouffée salvatrice qui me remplie les poumons. Soupir reconnaissant alors que je sens déjà la pression faiblir légèrement. « Je sais que tu ne veux pas en parler. Mais si jamais tu veux, je serai toujours là. Et crois-moi ça te ferait sûrement du bien. » Lèvres serrées, je ne le lâche pas des yeux alors que sa main vient saisir mon épaule d’un geste amical. Pourquoi est-ce qu’il ne me crie pas dessus ? Pour une raison inconnue, j’ai envie de l’entendre me hurler à la gueule combien je suis un imbécile incapable, un pauvre type qui ne mérite pas qu’on s’attache à lui. J’en suis à me demander s’il ne perd pas son temps avec moi, si j’ai vraiment quelque chose à lui apporter. Quoique ce soit, apparemment ce n’était pas suffisant pour Andy. Ce n’est qu’une question de temps avant que mon ami ne se rende compte que mon cas est irrécupérable. La colère en grande partie passée, ce ne sont plus que de sombres pensées qui embrument mon esprit éreinté. « Je sais aussi que tu penses que tu es tout seul, que je vais sûrement te laisser tomber. Mais ce n'est pas le cas. Tu n'as besoin de me croire, juste... Je tenais à te le dire. Tu te débarrasseras pas de moi aussi facilement. » S’il y a bien une chose dont je suis certain, c’est que Jayden a toujours été un mec sur qui l’on pouvait compter, en toutes circonstances. Encore une fois, il me prouve par ces mots qu’il ne me laissera pas tomber, et pour une fois, je ne doute pas de leur sincérité, mais plutôt de la promesse tacite qu’ils contiennent. « Tu ne peux pas aider tout le monde Jay, tu ne peux pas… » Ma voix ne sort pas aussi ferme que je l’aurais souhaité, se brisant même vers la fin alors que je cherche mes mots. Est-ce qu’un jour je ne sentirai plus cette boule au creux de mon ventre ? Ou ce petit monstre sur mon épaule qui ne cesse de murmurer à mon oreille que je joue aussi un rôle dans ce merdier ? La lumière au bout du tunnel me paraît bien loin. Mais ai-je seulement envie de l’atteindre ? « Il n’y a rien à faire. Elle est partie. » Trois petits mots pour la première fois prononcés de vive voix. Fatalité inéluctable qui m’étouffe soudain, sonnant le glas des plus heureuses années de ma vie. Plus de trace d’animosité cependant, uniquement de la tristesse. Sentant que mes genoux tremblants ne pourront plus me porter longtemps, je me laisse glisser contre le mur en dessous de la fenêtre ouverte. « Tu crois qu’elle m’en veut ? Pour l’accident ? » Je ne sais pas comment je pourrais supporter une réponse affirmative, et pourtant j’ai l’impression pesante qu’elle me pend au nez. « J’ai merdé, tout est de ma faute… » Malgré toute mes résistances, ma voix est coupée par un sanglot, le premier depuis une semaine.
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyVen 28 Juil - 0:03

I've got your back

ft. Alexander Black & Jayden Moore



La rage d’Alex se traduit ensuite par un violent coup de poing contre le mur, un cri mélangeant tristesse et douleur s’échappant de sa bouche. Le mur resta intact, contrairement à la main désormais meurtrie de mon ami. Je ne l’avais jamais vu dans cet état, et j’avais l’impression que c’était un pas en avant. Enfin, il semblait extérioriser. Enfin, il criait et frappait. Que ce soit sur moi, sur le mur, sur un pauvre briquet, peut-importe.
 
-"Qu’est-ce que tu veux ?"
 
Te secouer jusqu'à ce tu comprennes qu'il fallait arrêter de t'en vouloir ? Je tentais de cacher toutes mes émotions, gardant mes yeux sur lui et les traits de mon visage impassibles. On m’avait déjà parlé mal dans ma vie, on m’avait déjà insulté. Mais jamais mon meilleur ami ne m’avait parlé de cette façon. Il n’avait même pas levé la voix, mais son intonation était telle que j’eu presque un mouvement instinctif de recul. Je n’avais peut-être pas beaucoup de qualités, mais une chose était sûre, j’étais une personne très calme. Alors je contentais d’écouter ses paroles, semblables à du venin qu’il me crachait dessus, m’assurant de ne pas les laisser m’atteindre. Il ne le pensait pas, il avait juste besoin d’en vouloir au monde entier avant d’aller mieux. Il avait ses bleus profonds, rendus encore plus éclatants par les rayons du soleil, braqués sur moi alors que je lui expliquais que je ne laisserai pas tout seul. Et je pouvais encore voir l’éclat dans ses yeux. Il était certes embrumé par la haine et la tristesse, mais le Alex que je connaissais, le battant,  était encore là, il pouvait se relever. J’avais l’impression que cette soudaine crise de rage et cette cigarette l’avait peut-être un tout peu calmé. Au moins, il m’écoutait sans que je n’aie peur de recevoir un briquet dans la tête ou un poing dans l’estomac.
 
-"Tu ne peux pas aider tout le monde Jay, tu ne peux pas…"
 
Je ne manquais pas d‘entendre le léger craquement dans sa voix, ses mots tellement moins violents et assurés que quelques minutes auparavant.
 
-"Je m’en fous de tout le monde, pour l’instant je veux juste t’aider toi."
 
J’avais l’impression que c’était la première vraie conversation que nous avions depuis l’accident. Quelque chose avait changé, il avait abandonné le ton dur pour quelque chose de plus vulnérable et de plus sincère. J’avais enfin l’impression que nous allions quelque part, qu’il allait me parler. Qu’il frappe, j’étais prêt à encaisser. Qu’il s’effondre, j’étais prêt à le rattraper.
 
-"Il n’y a rien à faire. Elle est partie."
 
Enfin l’acception. Je crois que c’était la première fois que je l’entendais dire cela à voix haute. Le son s’échappant de sa bouche paraissait soudain si faible et si tremblant. Aussi tremblant que ses genoux qui ne le supportais plus vraiment et il s’assit doucement par terre, son corps glissant le long du mur. Je m’assis à côté de lui, gardant mes yeux plongés dans les siens. Je ne disais rien parce que je sentais qu’il voulait encore parler, et qu’il était sur le point de craquer.
 
-"Tu crois qu’elle m’en veut ? Pour l’accident ?"
 
En soupirant je me tournais pour lui faire face et posais mes deux mains sur ses épaules, le forçant à me regarder. Son corps était parcouru des sursauts et je raffermis ma poigne gentiment, comme pour l’empêcher de trembler comme une feuille.
 
-"Bien sûr que non. Alex, ce qui est arrivé, personne aurait pu le prévoir. Et au moment où c'est arrivé, elle avait envie d'être avec toi. Tu ne l'as pas forcée."
 
Et enfin, toutes ses émotions qu’il tentait de masquer par la haine ressortirent d’un coup, en un sanglot qui secoua son corps et déchira presque mon cœur.


-"J’ai merdé, tout est de ma faute…"
 
Sans réfléchir, je pris son corps tremblant dans mes bras. Cela me brisait littéralement de le voir comme cela mais c’était un passage inévitable. Il ne pouvait pas garder la tristesse au fond de lui pour toujours. Et même s’il m’assure qu’il veut être seul, personne ne veut se retrouver tout seul dans ces moments-là. Et je tenais beaucoup trop à lui pour le laisser livré à lui-même juste parce qu’il ne voulait pas pleurer devant personne.
 
-"Non, ce n’est pas ta faute, ce n’est pas la faute d’Andy. C’est juste la vie, qui peut vraiment être une sacrée conne parfois. Et je sais que pour l’instant, tu as l’impression que rien ne va, que tu ne te relèveras jamais, mais je te promets que tu y arriveras."
 
En décollant doucement son corps de mon torse, je gardais mes mains sur ses bras, le regardant dans les yeux. J’avais besoin qu’il m’écoute et qu’il croit en ce que je lui disais. Je parlais plus fort, mon ton toujours calme, mais animé de l’envie qu’il comprenne vraiment ce que j’avais à dire.
 
-"Ecoute-moi bien, Alexander Black. T’es un mec génial. Et j’ai passé nos années d’amitié à t’admirer et à envier ton courage. Ne l’oublie pas, je ne te laisserai pas l’oublier. Te blâme pour toujours pour quelque chose qui n’est pas ta faute, ne laisse pas ça te pourrir la vie. Et je t’aiderai, jusqu’à ce que tu réalises qu’au final, tu vas t’en sortir."
 
En hochant la tête pour accompagner mes propos, je lui souris. Un sourire sincère, scellant la promesse que lui et moi, c’était pour la vie. Ce mec était devenu tellement plus qu’un simple ami, c’était comme mon frère et jamais je ne le laisserai penser une seule seconde qu’il était seul.
 
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyDim 30 Juil - 20:03

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Une larme solitaire vient rouler le long de ma joue puis s’écraser sur mon t-shirt. Une seconde empreinte bientôt le même chemin sans que je n’esquisse le moindre geste. Je déteste pleurer. La colère, la rancœur, ça je peux gérer. Ce sont des émotions que je connais bien. La tristesse, en revanche, me met dans une position de vulnérabilité que j’exècre plus que tout. En grandissant, j’ai toujours mis un point d’honneur à dissimuler mes faiblesses derrière une apparente force de caractère. Paraître intimidant aux yeux de ceux qui chercheraient à percer ma carapace, paraître solide, inébranlable. Mais aujourd’hui, le poids des regrets est bien trop lourd sur mes épaules et je n’ai plus la force de lui faire face. Jay me prend par surprise en serrant mon corps secoué de sanglots entre ses bras, mais je ne fais rien pour m’écarter. Au contraire, je me recroqueville un peu plus contre son épaule, comme s’il était le bouclier derrière lequel je pouvais enfin m’affranchir de toute résistance et laisser libre cours à mon chagrin sans redouter de jugement extérieur. « Non, ce n’est pas ta faute, ce n’est pas la faute d’Andy. C’est juste la vie, qui peut vraiment être une sacrée conne parfois. Et je sais que pour l’instant, tu as l’impression que rien ne va, que tu ne te relèveras jamais, mais je te promets que tu y arriveras. » Il dit ça avec tellement de conviction que je pourrais presque le croire sur parole. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque. Effacer Andy de ma mémoire jusqu’au moindre vestige, oublier le bon pour pouvoir se débarrasser du mauvais. En suis-je seulement capable ? Tout dans cette foutue ville la rappelle à mon souvenir, que ce soit le terrain vague au bout de Mission Street qui fut témoin de nombres de nos jeux, jusqu’à mon putain de canapé, sans parler du lycée dans lequel il me reste encore quelques mois à endurer. Je suis pris au piège, aucun moyen de m’échapper. J’ai juste envie de me rouler en boule dans un coin et ne plus jamais bouger. Lorsque Jay me repousse gentiment, je baisse honteusement les yeux pour éviter d’avoir à croiser son regard, mais une légère pression de ses mains sur mes bras me pousse à relever la tête. « Ecoute-moi bien, Alexander Black. T’es un mec génial. Et j’ai passé nos années d’amitié à t’admirer et à envier ton courage. Ne l’oublie pas, je ne te laisserai pas l’oublier. Te blâmer pour toujours pour quelque chose qui n’est pas ta faute, ne laisse pas ça te pourrir la vie. Et je t’aiderai, jusqu’à ce que tu réalises qu’au final, tu vas t’en sortir. » Dés sa première phrase, je sens les larmes refaire leur apparition, embuant mes yeux déjà rougis. J’ai toujours nourri une certaine jalousie cachée envers mon meilleur ami. Il vient du quartier chic de San Francisco, il a une vie de famille proche de la perfection et pour couronner le tout, il s’apprête à entrer  dans une des meilleures universités de l’Etat afin de poursuivre de prometteuses études de médecine. Que pouvait-on rêver de mieux, sérieusement ? Et moi, qu’est-ce que je suis à côté ? Un pauvre mec de dix-neuf ans, sans famille digne de ce nom et à l’avenir plus qu’incertain. Il n’y a rien à admirer. Et pourtant il est là, à mes côtés, à me procurer des mots d’encouragement comme à un gamin qui aurait peur de sauter dans la piscine sans bouée. Aucun jugement dans ses mots, uniquement de la sincérité pure et simple. Pourquoi fait-il tout ça ? Il se donne tant de mal pour m’aider malgré mes nombreux rejets et des paroles hostiles. Mais il reste. Jamais il n’abandonne devant l’ampleur de la tache. Peut-être que je ne suis pas seul après tout. Je suis fatigué de porter le poids de mes erreurs sur mes épaules ; si je permettais à Jayden de me prêter main forte, peut-être que je pourrais alors envisager d’avancer. Je me laisse retomber contre le mur, une main venant essuyer sur mes joues les stigmates d’une crise passée tandis que l’autre porte à mes lèvres cette cigarette à peine entamée. « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un meilleur ami comme toi… » Une question qui n’aspire aucune réponse. « Merci. » Je n’ai jamais été un homme à grands discours comme peut l’être Jay, mais toute ma reconnaissance est retransmise dans ce simple mot, tandis que le plus faible des sourires vient brièvement retrousser le coin de mes lèvres. J’exhale un nouveau nuage de fumée et mon regard se perd un instant dans l’admiration des volutes sombres. Lorsque je reprends la parole, ma voix est débarrassée de toute intonation froide et défensive pour laisser place à un désespoir résigné. « Je suis perdu, Jay. Qu’est-ce que je suis supposé faire maintenant ? »
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyMar 1 Aoû - 14:04

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Je vis une série d'émotions passer dans les yeux et sur le visage de mon ami après mon petit discours. Les larmes d'abord qui semblaient à nouveau embuer ses yeux. Le questionnement sur ses traits et puis enfin, la réalisation. J'avais l'impression que mes paroles avaient enfin eu un effet sur lui, qu’il les avait enfin entendues, et surtout qu’il les avait enfin crues. Je pensais du fond du cœur ce que je lui avais dit et j'étais content qu'il réalise qu'il n'était pas tout seul. Il se reposa alors contre le mur, essuyant la trace de ses larmes passées sur ses joues et portant la cigarette à ses lèvres. Bien que je ne fumais pas, il y a bien longtemps que l’odeur du tabac ne me dérangeait plus et je regardais les fumerolles s’élevant dans les airs. Je suivis son mouvement, me calant à côté de lui. Mes yeux se posèrent naturellement sur l'impact qu'avait laissé le briquet contre le mur en face de moi, puis les débris du vase sur le sol. Il y avait eu de la casse aujourd'hui, des cris, des pleurs aussi, mais le plus important, il y avait eu une avancée. 
 
-"Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un meilleur ami comme toi…"
 
Je reportais rapidement mon regard sur lui, laissant échapper un petit rire. Parce que réellement, je me posais la même question. Et qu'Alex n'était pas le genre de personne à exprimer oralement ses sentiments, même si je ne doutais pas de ces derniers. Qu'il le dise à voix haute, cela me touchait particulièrement. Il avait toujours tendance à se rabaisser sans vraiment le faire exprès, mais c'était qui il était. Il avait toujours placé ma vie, ma famille, mes études sur un piédestal, même s'il ne me l'avait jamais dit, je l'avais compris. Certes ma vie n'étais pas parfaite, mais tout le monde semblait le penser alors je prétendais qu'elle l'était.
 
-"Merci."
 
Ce simple mot, prononcé de cette façon, valait tous les discours du monde et je me contentais d'hochais la tête silencieusement. Je me doutais que ce n'était pas facile pour lui ce genre de moments, ce n'était pas vraiment dans sa personnalité.
 
-"Je suis perdu, Jay. Qu’est-ce que je suis supposé faire maintenant ?"
 
Il avait enfin laissé tomber ses murs défensifs et j'avais l'impression que maintenant, nous pouvions vraiment avancer. Que faire maintenant ? Aller de l'avant, reprendre une vie normale, arrêter d'en vouloir au monde entier ? Puis mes yeux se posèrent une fois de plus sur les éclats de verre, les papiers administratifs et les pancakes à peine mangés posés négligemment sur le canapé. Je pouvais l'aider à lui rendre la vie plus facile, à le soutenir, à le conseiller mais la vérité était qu'il y avait des choses que seul lui pouvait faire. Je pouvais l'aider à aller de l'avant, à guérir, mais il était le maître de sa vie et de ses sentiments et je ne pourrais jamais changer cela. 
 
-"Avant de réfléchir à ça, crois-moi t'auras l'esprit plus clair après une bonne douche et un bon repas. Après, on s'occupera des papiers administratifs et après, on verra. Une vraie nuit de sommeil ça ne te serait pas de trop aussi. Chaque chose en son temps."
 
Je lui souris et me redressais rapidement et lui fis face.
 
-"Allez bouge ton cul, Alex."
 
Finis les grands discours, rien n'avait changé entre lui et moi. J'étais toujours le même, toujours son meilleur ami, toujours son pote avec qui il pouvait discuter de tout et de rien, déconner avec et échanger des insultes parce que c’est quand même la base de l’amitié. Et cette phrase, je l'avais prononcée à la fois pour mentionner le fait qu'il doive se lever du sol, mais aussi qu'il reprenne sa vie en main. Je lui tendis la mienne de main pour l'aider à le relever, remarquant au passage qu'il avait perdu plus de poids que je n'avais pu réaliser.
 
-"Tu te douches, tu manges pendant que je nettoie les vestiges de ce pauvre vase."
 
Je lui souris avant de m'emparer de son balai et de sa pelle, espérant qu'il allait m'écouter. 
 
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyMar 8 Aoû - 17:42

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L’impression d’avoir perdu tous mes repères, de devoir tout recommencer à zéro. Je veux toujours croire au retour d’Andy, s’il n’est physique qu’il soit au moins sous forme d’appel téléphonique. J’ai besoin de l’entendre, qu’elle me rassure et m’assure son pardon. J’en ai besoin, plus que n’importe quoi. C’est à cet espoir que je me raccroche désespérément alors que je refuse d’envisager cette possibilité planante telle une épée de Damoclès au dessus de ma tête, l’éventualité que jamais plus le son de sa voix ne parviendra à mes oreilles. Puis-je avancer dans ces conditions ? Envisager une vie sans mon amie à mes côtés ? « Avant de réfléchir à ça, crois-moi t'auras l'esprit plus clair après une bonne douche et un bon repas. Après, on s'occupera des papiers administratifs et après, on verra. Une vraie nuit de sommeil ça ne te serait pas de trop aussi. Chaque chose en son temps. » Mes sourcils se froncent, en proie au doute. Non, je veux des réponses maintenant. Si une douche et un pancake étaient la solution miracle, ça se saurait ! Chaque chose en son temps. Les mots du brun se répètent en écho dans mon esprit, apaisant une panique naissante. Il a raison. Si je continue dans cette voie, mon corps poussé à bout finira par me lâcher. « Allez bouge ton cul, Alex. » Je fais mine de protester, fixant sa main tendue comme si elle allait me morde à tout instant. Clairement, rester prostré au sol dans un coin de mon appartement me semble une idée bien plus attractive que de rassembler le moindre effort nécessaire à me lever. Rien ne pourrait m’empêcher de céder à cette solution de facilité. Ce sont finalement les propres mots d’encouragement de mon ami, ressassés tel un mantra, qui me poussent encore une fois à accepter son aide. Je t’aiderai, jusqu’à ce que tu réalises qu’au final, tu vas t’en sortir. Une promesse lumineuse au fond d’un tunnel sombre peuplé de démons terrifiants. En saisissant enfin la main qu’il me tend, c’est ma confiance aveugle qui lui est transmise. Un pacte tacite entre un guide et celui qui s’engage à le suivre. Je n’ai plus la force de lui opposer la moindre résistance de toute façon. « Ugh, très bien. T’as gagné. » Cédant au ton ferme de Jayden, mon corps s’ébranle enfin jusqu’à prendre appuis contre le rebord de la fenêtre ouverte pour redresser cette coquille vide que j’ai l’impression d’être devenu. Une fois debout, je tire une dernière fois sur ma cigarette avant d’en écraser le mégot dans le cendrier prévu à cet effet, expirant lentement ce nuage aussi noir que le souvenir d’une crise passée qu’il semble emporter. « Tu te douches, tu manges pendant que je nettoie les vestiges de ce pauvre vase. » Mon regard se pose alors sur le-dit vase, ou du moins ce qu’il en reste. Un nombre incalculable de débris de verre gisent sur le parquet, témoins d’une colère non-maîtrisée dont ils sont la malheureuse victime. Culpabilité naissante néanmoins tempérée par la pensée raisonnée qu’un vase brisé vaut mieux qu’un nez. Je marmonne une excuse honteuse à l’attention de celui qui s’est désigné pour nettoyer le carnage, puis tourne les talons en direction de la pièce que j’ai omis de visiter depuis trop longtemps. Une fois à l’intérieur, je tombe immédiatement face au grand miroir surplombant l’évier et mon reflet me rend le regard tourmenté et voilé d’une silhouette que je peine à reconnaître comme la mienne : mes joues se sont creusées, ma peau naturellement pâle a pris une teinte maladive, presque translucide, accentuée par le contraste de ma tignasse hirsute de cheveux noirs. On dirait un fantôme. Je détourne rapidement les yeux de cette vue qui ne manque pas de me rappeler la faiblesse psychologique dont je fait preuve depuis l’accident, puis j’entreprends de me déshabiller avant de laisser mes pensées se noyer sous le jet puissant de la douche. Le flux aquatique me fait serrer les dents lorsqu’il frappe un des hématomes qui colorent mon épiderme mais paradoxalement, les douloureuses pulsations détendent mes muscles raidis par l’anxiété alors je ne cherche pas à les esquiver. L’apaisement dans la douleur, quelle ironie. Après quelques minutes passées dessous, je coupe l’eau et sors de la douche au moment où un bruit de fracas de verre se fait entendre, signe que, dans l’autre pièce, Jayden s’active à nettoyer mes débordements de toute à l’heure. Tandis que je passe une serviette sur mes cheveux trempés, mes yeux tombent à nouveau sur mon reflet. J’ai l’impression d’avoir repris apparence humaine, même si les cernes qui me bouffent le visage sont toujours bien présentes. Au moins je suis propre. Et je me sens déjà relativement mieux. On est encore loin de la joie de vivre, mais c’est toujours bon à prendre. Je profite de cette bonne volonté pour passer un coup de rasoir sur les quelques poils parsemant ma mâchoire et qui me donnent un air de clochard, enchaînant avec un brossage de dents dans les règles de l’art. Vu mon manque hygiène certain, je n’étais pas si loin du clochard finalement. De retour dans ma chambre, j’enfile un t-shirt repassé et une paire de jogging propre avant de rejoindre Jay au salon. Plus aucune trace de vase brisé sur le plancher, même le cendrier a été vidé. « Est-ce que… » Je me racle la gorge, soudain mal-à-l’aise. « Est-ce qu’il reste des pancakes ? »
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptySam 12 Aoû - 15:31

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Je souris quand il attrapa enfin ma main et je savais que ce geste anodin représentait bien plus qu'une simple aide à lever ses fesses du sol. Et je savais aussi qu'à cet instant précis, notre amitié s'était encore davantage renforcée et qu'il serait dans ma vie pour toujours. Pas de grands discours, pas d'effarantes effusions d'émotions. Mais un regard, une main tendue, puis une main tenue fermement, une promesse silencieuse de confiance aveugle. C'était tout ce dont nous avions besoin.  
 
-"Ugh, très bien. T’as gagné."
 
Je l'aidais à se redresser sur ses jambes, un petit sourire au coin des lèvres. Ravi que tu l'admettes enfin. Je l'observais se diriger dans la salle de bain du coin de l'œil avant de me mettre à la tâche. J'avais l'impression d'avoir un poids soudainement enlevé de mes épaules de savoir que mon meilleur ami avait enfin retrouvé le bon chemin. Je ne m'étais pas rendu compte de la responsabilité que je m'étais silencieusement attribuée, de le remettre sur pieds, au sens propre mais encore plus au figuré. Le plus dur était fait mais je n'allais pas l'abandonner maintenant. Ni jamais. Et il savait qu'il pourrait toujours compter sur moi, et je savais aussi qu'il serait toujours là pour moi. Avec un soulagement certain, je commençais à ramasser les bouts de verre du bout des doigts, ces restes d'une âme brisée appartenant maintenant au passé. Je me dépêchais de passer un coup de balais et j’en profitais également pour vider le cendrier, bien trop rempli à mon goût, mais qui étais-je pour le priver de la drogue qui l'aidait à allait mieux ?  
 
-"Est-ce que..."
 
Je me retournais rapidement en entendant sa voix et fut presque surpris de voir à quelle point il semblait plus... humain. Il avait même pris la peine de se raser.
 
-"Est-ce qu'il reste des pancakes ?"
 
Je sentais la gêne dans sa voix mais je l'ignorais, attrapant rapidement l'assiette de pancakes à peine entamée de plus tôt dans la matinée.
 
-"Je savais que tu ne pouvais pas résister à mes talents culinaires."
 
Je lui tendis l'assiette et une cuillère en rigolant doucement avant de m'assoir sur le canapé. Il est vrai qu'une fourchette et un couteau auraient été plus pratiques, mais certainement pas avec un plâtre. Oui, nous avions des choses importantes à régler, comme les charges et les accusations qui planaient au-dessus de la tête d'Alex. Mais pas maintenant, pas tout de suite. Nous avions le temps de juste tenter d'oublier tout cela le temps d'une journée. J'allumais la télévision une fois de plus avant d'attraper un feutre qui traînait sur la table basse. 
 
-"Merci de me laisser exprimer mon art sur toi, t'es vraiment un frère."
 
Je ricanais en commençant à dessiner sur le plâtre de mon ami. Pour être honnête, je ne lui avais pas vraiment demandé l'autorisation, ni laissé le choix, mais je doute qu'il soit en état de beaucoup riposter. Non pas que cela puisse m'arrêter dans tous les cas. Je n'étais pas vraiment doué en dessin, tellement moins que lui, mais je tentais de reproduire les tatouages cachés sur la peau de mon ami, enfouis sous le plâtre. Le fait que je me souvienne de presque tous ne m'étonna pas tant que cela. J'avais passé des heures à étudier ses dessins encrés dans sa peau. Je les trouvais fascinants et peut-être qu'un jour, j'aurai le courage de lui demander de m'en faire un à mon tour. 
 
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyJeu 17 Aoû - 18:57

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Maintenant que j’y prête attention, mon estomac vide se manifeste de plus en plus douloureusement, la sensation de faim probablement réveillée par la maigre bouchée de pancake avalée plus tôt. J’ai beau l’avoir enterrée tout en bas de la liste de mes problèmes, elle est toujours bien présente. Je n’en suis pas encore au stade où la faim me ferait tourner de l’œil, mais tenter le diable n’arrangerait rien non plus. C’est donc avec une avidité dissimulée au mieux que j’attrape l’assiette que me tend Jayden, un sourire moqueur collé à ses lèvres. « Je savais que tu ne pouvais pas résister à mes talents culinaires. » Je lève les yeux au ciel en réaction, refusant farouchement de lui faire ce plaisir. Même dans la misère, j’ai trop de fierté pour admettre à voix haute qu’en effet, sa cuisine n’est pas pas dégueu. « Faut pas non plus être un chef cinq étoiles pour savoir cuisiner des pancakes, calme tes ardeurs. » Avec une certaine impression de déjà-vu, j’imite mon ami et m’installe sur le canapé qui trône au milieu du salon. Cette fois je me sens plus détendu cependant. Émotionnellement et physiquement drainé, mais détendu. Ça m’a fait du bien d’ouvrir les vannes, de laisser enfin ma frustration éclater. J’ignore si ça aura réellement fait avancé les choses concernant le bordel qu’est devenu ma vie, mais il fallait que ça sorte. Tandis que je mords dans un pancake, ignorant volontairement la cuillère, mon regard croise brièvement celui de Jay que je trouve songeur, comme s’il voulait me parler de quelque chose. Est-ce qu’il craint un nouvel accès de colère de ma part ? Je m’apprête à l’interroger mais il se détourne finalement afin de rallumer la télévision alors je laisse tomber. Il finira bien par lâcher le morceau si c’est important, sinon tant pis. Lorsqu’il se redresse vers moi, Jay arbore un sourire que je qualifierais de machiavélique, un feutre débouché entre les doigts, et j’ai à peine le temps de protester avant qu’il ne commence à dessiner sur mon plâtre. « Merci de me laisser exprimer mon art sur toi, t'es vraiment un frère. » Je laisse échapper un faux rire, sans pour autant chercher à fuir. « Tu profites de ma faiblesse, tu parles d’un frère. » Tout en mâchonnant mon deuxième pancake, j’observe avec attention les traits noirs tracés par le feutre, jetant de temps à autre un œil amusé à l’air concentré de l’artiste à l’œuvre. Ce n’est que quelques minutes et un troisième dessin plus tard que je comprends que mon ami est en fait en train de reproduire les tatouages qui colorent la peau dissimulée sous le plâtre clair. Il y en a une petite dizaine, collectés depuis mes seize ans et répartis dans un patchwork hasardeux sur toute la longueur de mon bras gauche. Je suis d'ailleurs surpris qu’il sache tous les placer sans en oublier aucun. Si l’on fait abstraction des erreurs graphiques ou d’échelle, le résultat est même plutôt impressionnant. Bientôt, toutes les zones accessibles à son feutre sont recouvertes de petits dessins reproduisant avec une exactitude relative ceux encrés dans ma peau. Je ne peux m’empêcher d’en pointer un en particulier tandis que je prends un air offusqué. « Ah bah bravo. T’as fait six branches à mon pentagramme, on dirait l’étoile de David maintenant. Nan franchement, restes-en à la cuisine, vieux, c’est mieux. » J’étouffe un rire en me mordant l’intérieur de la joue, luttant pour garder mon sérieux. L’image me fait rire pourtant, tel un de ces fameux tattoo fails postés sur le net. D’autant que l’étoile juive associée à la croix inversée située au-dessus de mon coude pourrait faire croire à un étrange hommage aux religions… ou bien à la sleeve d’un mec n’y connaissant absolument rien en théologie. Je secoue la tête d’un air mi-désespéré mi-amusé avant de me replonger dans la dégustation des petites crêpes décidément délicieuses. Ce n’est qu’une fois avoir complètement vidé mon assiette – devenue aussi propre que si j’y avais soigneusement léché chaque miette – qu’une pensée beaucoup moins agréable me vient à l’esprit. « En parlant de frère… T’as des nouvelles de Donny ? » Je ne me suis jamais vraiment occupé du benjamin Moore, n’ayant que peu d’intérêt à porter à la vie d’un gamin de quatorze ans. Or ledit gamin est – était ? – proche d’Andy depuis des lustres, aucun doute qu’il soit aussi affecté par le départ de la blonde. Mais au-delà de ça, il y a aussi le mince espoir naissant qu’il en sache plus que moi sur cette affaire.
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyMar 22 Aoû - 21:03

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Je rigolais doucement quand je vis avec quelle avidité il attrapa l'assiette de pancakes que je lui tendais, tentant après coup de dissiper ma remarque sur mes soi-disant talents culinaires en levant les yeux aux ciels.
 
-"Faut pas non plus être un chef cinq étoiles pour savoir cuisiner des pancakes, calme tes ardeurs."
 
Tellement de jalousie en ces mots, qui ne m'atteignaient point du tout. Même pas un tout petit peu. En réalité son ton moqueur et blagueur me donnait de l'espoir quant à l'avenir. Et alors que nous étions tous les deux assis sur son canapé, je sentais qu'il était plus détendu à côté de moi. Je savais qu'il restait un long chemin à parcourir avant qu'Alex redevienne l'Alex que je connaissais, peut-être même que sans Andy cela n'arriverait jamais, mais au moins il avait fait un pas dans la bonne direction. Je l'observais mordre à pleines dents dans le pancake avec un petit sourire en coin. Je savais que mes pancakes étaient à tomber, son ardeur à les dévorer ne pouvait le nier. Après un petit moment, je commençais à dessiner sur son plâtre auparavant d'un blanc immaculé.
 
-"Tu profites de ma faiblesse, tu parles d’un frère."
 
Je relevais rapidement la tête vers lui, posant un doigt sur sa bouche pour lui intimer le silence.
 
-"Chut, tu vas déconcentrer mon âme d'artiste."
 
Je m'appliquais autant que je le pouvais pour reproduire les tatouages de mes amis que j'avais imprimés dans mon esprit sans réellement m'en rendre compte. À chaque nouveau dessin, je me demandais quelle était la signification derrière ce dernier. Ces courbes, ces lignes noires transportant toute une histoire, plus ou moins importante, plus ou moins sérieuse. Mais une histoire quand même.
 
-"Faudra vraiment que tu me tatoues un jour. Et je fais confiance qu'à toi pour transpercer ma peau avec une aiguille pendant beaucoup trop longtemps."
 
J'hochais la tête pour appuyer mes propos avant de me remettre à la tâche. Alex avait dû passer des heures assis ou couché sans bouger à se faire charcuter l'épiderme et la chair. Il fallait être sacrément motivé, mais comme je l'avais déjà établi depuis bien longtemps, mon meilleur ami était loin d'être quelqu'un d'ordinaire et de conventionnel. Tellement différent de moi. Certains jours je me demandais comment notre amitié pouvait si bien fonctionner malgré nos différences monumentales. Je relevais la tête, un sourire fier sur les lèvres et rebouchant le feutre après avoir terminé mon œuvre. Je boudais un peu devant l'air offusqué d'Alex alors qu'il désignait une espèce d'étoile que j'avais tracé avec tant de concentration.
 
-"Ah bah bravo. T’as fait six branches à mon pentagramme, on dirait l’étoile de David maintenant. Nan franchement, restes-en à la cuisine, vieux, c’est mieux." 
 
Je secouais la tête et levais les yeux au ciel tandis qu'il tentait de retenir un rire. Je gardais un air meurtri, en réalité bien heureux de le voir sourire et presque rire. Je lui montrai rapidement mon doigt d'honneur avant de croiser mes bras en signe de mécontentement.
 
-"T'es juste jaloux. De mes pentagrammes et de mes pancakes. Je te donnerai des cours si tu veux, je te prendrai pas trop cher de l'heure parce que je t'aime bien."
 
Je rigolais avec lui, et cela faisait du bien. Mais l'ambiance changea rapidement alors qu'il venait d'engloutir la dernière miette de l'assiette que je lui avais préparée. Je vis son regard se durcir, l'ombre du sourire partagé quelques minutes auparavant totalement disparaître. Je savais déjà que ce qu'il s'apprêtait à me dire ne traiterait certainement pas de cuisine ou de dessin.
 
-"En parlant de frère… T’as des nouvelles de Donny ?"
 
Je soutins son regard un instant avant de river mes yeux sur mes mains posées sur mes genoux. Je n'étais pas idiot, je savais très bien pourquoi il me posait soudainement cette question. Donny et Andy étaient très proches, cela n'avait jamais été un secret. Alex pensait peut-être que mon petit frère avait des nouvelles ou des informations sur la belle blonde qu'il aurait pu me transmettre. Seulement, il y avait bien un problème avec ce cheminement de pensées. Donny et moi n'avons jamais été particulièrement proches, et j'avais toujours eu le sentiment que cela était de ma faute. Mais après la disparition soudaine d'Andy, il sembla qu'il refusait tout simplement de me parler. Aucun appel retourné, aucune réponse à mes messages, aucune porte ouverte lorsque j'étais venu le voir chez lui. C'était comme s'il s'était soudainement coupé du reste du monde. Du moins de moi. Je ne savais même pas comment l'aider. Et c'était certainement parce que finalement, je ne connaissais pas totalement mon frère. C'était de ma faute.
 
-"Non. Désolé mais j'ai rien d'intéressant à te dire sur Andy à travers Donny étant donné qu'il ne me parle pas."
 
Je ne savais même comment il prenait la nouvelle. Mal certainement d'après son silence. J'aurai aimé pouvoir être là pour lui et l'aider mais jamais il ne me laissera entrer dans sa bulle. Même avec tous les efforts du monde, il était clair que je n'avais pas rempli mon rôle de grand frère avec Donny.
 
 
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyJeu 31 Aoû - 17:40

I’ve got your back - 2010

ft. Jayden Moore & Alexander Black


Le feutre se balade sur sa surface rêche de mon plâtre. Les lignes et les courbes s’enchaînent, l’outil manié consciencieusement  tachant de reproduire les dessins indélébiles dissimulés en-dessous. Jay a cet air concentré qui lui fait froncer les sourcils tant il s’applique, un air dont il ne se départi pas lorsqu’il reprend la parole. « Faudra vraiment que tu me tatoues un jour. Et je fais confiance qu'à toi pour transpercer ma peau avec une aiguille pendant beaucoup trop longtemps. » Je hausse un sourcil narquois, mon sarcasme revenant soudain au grand galop. « Jayden Moore préfère confier sa peau à un amateur plutôt qu’à un tatoueur pro. C’est que tu deviendrais téméraire ! » Même si ça me flatte, il place bien trop d’espoir dans un mec avec si peu d’expérience. À vrai dire, je n’ai tatoué qu’à une seule reprise : il s’agissait d’un mec avec qui j’avais traîné lors d’une nuit passée à refaire le monde en élaborant des plans sur la comète, comme si les étoiles étaient à portée de main. En signe d’amitié autant qu’en souvenir de cette soirée, on s’est tatoué mutuellement à l’aide d’une machine d’occasion achetée sur le net, dans le hall d’entrée de son immeuble. Un chat assis sur une Lune toute ronde, je m’en souviens. Le résultat avait été plus satisfaisant que je ne l’aurais espéré. Loin d’être aussi propre et précis que celui d’un professionnel, mais pas ridicule non plus. En échange, j’ai hérité d’un koala en veston de cuir, une bouteille de whiskey à la main, et dont l’air de ressemblance entretenu avec son propriétaire est tout sauf fortuit.

« T'es juste jaloux. De mes pentagrammes et de mes pancakes. Je te donnerai des cours si tu veux, je te prendrai pas trop cher de l'heure parce que je t'aime bien. » « Hmm non merci, je passe mon tour. » Je ris doucement en secouant la tête de droite à gauche. Il se donne du mal pour alléger l’atmosphère, effacer le moindre résidu de tension flottant dans l’air, et je lui en suis reconnaissant. Vraiment. Mais je sais que c’est éphémère, temporaire tel un nuage noire planant au-dessus de ma tête dans l’attente de laisser éclater le tonnerre. Ce n’est qu’une question de temps. Mon sourire se fane, je serre les dents. C’est à cet instant que m’est rappelé l’existence d’un troisième acteur, quelqu’un qui saurait peut-être répondre à mes brûlantes questions. Je m’aventure en terrain instable, sachant pertinemment que Donny et Jay n’ont jamais été très proches pour des raisons qui m’échappent, mais je me dois de passer outre ces différends fraternels en lui posant cette question. Malheureusement, je vois dans le regard peiné de mon ami que sa réponse sera telle que je m’y attendais. Négative. « Non. Désolé mais j'ai rien d'intéressant à te dire sur Andy à travers Donny étant donné qu'il ne me parle pas. » Ça ne me surprend pas vraiment. « Ça s’arrange toujours pas entre vous deux, hein ? » La chance que le benjamin Moore décide enfin de se confier à son frère au moment où ça m’arrange est trop mince, et il a déjà été prouvé que je ne suis pas l’homme le plus chanceux de la planète. Ma tête retombe lourdement contre le dossier du canapé tandis que je lâche un soupir las, le regard perdu dans le vide qui me fait face. J’ai l’impression d’avoir pris vingt ans dans la gueule en une semaine. Mes yeux se ferment quelques secondes, me laissant considérer cette nouvelle option, un mince espoir lumineux auquel je dois maintenant m’accrocher. « J’irai le voir. » Je n’ai pas l’intention de baisser les bras si facilement. Pas avant d’avoir tout essayé.
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyLun 11 Sep - 20:47

I've got your back

ft. Alexander Black & Jayden Moore



Ma relation avec mon petit frère a toujours été plutôt tumultueuse, ce qui tranche drastiquement avec le lien que j'entretiens avec les autres membres de ma famille. Nous sommes une relativement grande tribu et les choses sont simples entre nous. Nous nous parlons, nous nous aimons et j'ai comme en moi le besoin viscéral de les protéger. Mais Donny est diffèrent. Il ne veut pas de mon aide, il ne veut pas parler, il n'aime pas se confier. Quand les choses deviennent trop compliquées pour faire face, il se renferme, rejetant toute aide extérieure. Un peu comme Alex finalement. La seule différence entre mon frère et mon meilleur ami, une différence majeure tout de même, est que j'arrive presque toujours à briser les murs qu'Alex montent contre le monde pour qu'il accepte que je l'aide. Encore une fois, cela ne se passe pas de la même façon avec Donny, et j'ai beau avoir essayé tout au long de ma vie, je n'ai jamais réussi. Andy l'avait fait, et je crois bien qu'elle soit la première, même sûrement la seule, à être entrée dans sa bulle. Maintenant qu'elle est partie, la simple pensée de l'état dans lequel mon frère doit se trouver me fait frissonner.
 
-"Ça s'arrange pas entre vous deux, hein ?"
 
Je le regarde avec un air désolé, secouant doucement la tête en signe de négation. Cette situation me fait bien plus de mal que je ne peux l'avouer, alors j'essaie au maximum de ne pas y penser. 
 
-"Je ne suis pas sûr que les choses s'arrangeront un jour. Les seules fois où il m'adresse la parole, c'est pour parler de..."
 
Je m'arrête soudainement avant de lâcher le dernier mot de ma phrase. "C'est pour parler de toi, Alex". Je garde cette information pour moi, ma phrase laissée en suspens dans la pièce alors que mon cerveau me plonge soudainement dans mes souvenirs. En réalité, maintenant que j'y pense, les seules fois où Donny est venu me parler de son plein grès, cela a été pour me questionner sur Alex. Il a pour habitude de me demander quand est-ce qu'Alex vient à la maison, quand est-ce que je vais chez lui, des questions sur ce qu'il aime ou au contraire, ce qu'il déteste. J'ai toujours vu ces courtes et ponctuelles discussions comme un moyen de me rapprocher de mon frère, toujours tellement heureux de voir qu'il a été celui qui faisait le premier pas. Mais toutes ces tentatives de rapprochements ont toujours tourné autour du même sujet. Alexander Black. Un doute s'insinue peu à peu en moins alors que mes sourcils se froncent légèrement face aux pensées tourbillonnant dans ma tête. Est-ce que mon frère avait des vues sur mon meilleur ami ? Le long soupir de ce dernier à côté de moi me rappelle à la réalité et je pose rapidement mes yeux emplis de questions et de mystères à demi résolus sur lui. Je me rends compte que je n'ai jamais fini ma phrase. S'il te plaît, ne me demande pas le faire. Une pensée peu plaisante me traverse soudainement l'esprit. Mon frère se servant de moi pour obtenir des informations sur mon meilleur ami. Mon meilleur ami se servant de moi pour obtenir des informations sur Andy, à travers mon frère. 
 
-"J'irai le voir."
 
Je repère cet éclat dans ses yeux. L'espoir. J'espère seulement qu'il ne sera pas déçu et que Donny pourra en effet l'aider. Et lui apporter les réponses et les éclaircissements que je ne peux lui fournir, et que je ne pourrai sûrement jamais lui fournir. Dans toute cette histoire, je suis le seul à ne jamais avoir été proche d'Andy après tout.
 
-"Oui, il acceptera sûrement de te parler... à toi."
 
Je lui offre un petit sourire, un sourire forcé et figé cette fois. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais j'espère qu'il n'y verra que du feu. Je laisse mon regard planer sur son visage quelques secondes de plus avant de rejeter mon attention sur le film actuellement en train de se dérouler sur l'écran de la télévision et auquel ni lui ni moi ne prêtons le moindre intérêt. 
 
-"J'ai pas envie que tu te fasses de faux espoirs par contre. Je ne connais pas en détail la relation qu'il avait avec Andy, mais je ne pense pas qu'elle lui aurait dit plus de choses qu'à toi."
 
Elle est devenue tellement proche de mon ami, je ne sais pas qui peut rivaliser avec ce genre de complicité. Pas moi en tout cas, et je ne sais pas si elle a été à ce point fusionnelle avec mon frère. 
 
-"Alex... Est-ce tu aimais Andy ? Je veux dire, en tant que plus qu'amis."
 
Je le regarde avec un brin d'appréhension, craignant que cette question le dérange et le braque. Je veux juste savoir, je veux comprendre si ce chagrin qui le déchire est aussi dû à un cœur amoureux brisé. Je ne me suis jamais vraiment posé la question sur leur possible amour, mais encore une fois, ce ne serait pas la première fois que je suis complètement aveugle à ce genre de sentiments. 
 
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyJeu 21 Sep - 22:22

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ft. Jayden Moore & Alexander Black


Peut-être que je m’entête, que je m’accroche naïvement à quelques chimères capables de me faire miroiter un espoir imaginaire. Peut-être que mon obstination est vouée à l’échec, mais je refuse d’envisager la possibilité qu’Andy ait quitté la ville aussi brutalement… qu’elle m’ait quitté sans un mot. Elle n’aurait pas pu tout laisser en plan derrière elle et disparaître, c’est impossible. Je la connais. Elle m’aurait laissé une piste, un moyen de la contacter, n’importe quoi. Pour le moment, c’est Donny qui représente un atout crédible, je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas songé plus tôt. J’aurais dû aller le voir directement, ça me semble tellement évident à présent ! Je ressens comme un regain d’énergie tout à coup, comme si je tenais enfin quelque chose de concret. « Oui, il acceptera sûrement de te parler... à toi. » La voix de mon ami me ramène à la réalité. Il m’encourage, mais son sourire ne remonte pas jusqu’à ses yeux bleus. Je ne lui en tiens pas rigueur, mettant ça sur le compte de la peine qu’il doit ressentir vis-à-vis de la relation bancale qu’il entretient avec son frère. Je ne l’ai jamais vraiment compris ce gamin : il a la chance de vivre dans une grande famille aimante avec au moins un frangin qui serait prêt à tout pour lui faire plaisir, mais lui préfère se renfermer dans son coin avec une fierté beaucoup trop mature pour son âge. Je finis par hausser les épaules, balayant les problèmes d’un autre que ma capacité émotionnelle actuelle ne saurait encaisser. S’il refuse de parler à Jayden, soit, mais rien ne m’empêchera de tenter ma chance. « J’ai plus rien à perdre de toute manière. » Si Andy lui a confié quelque chose que j’ignore, il est probable que Donny refuse de m’en faire part. Question de loyauté, j’imagine. Mais clairement, je n’en ai rien à foutre de ces principes et je n’accepterai pas non pour une réponse. Ils n’ont pas le droit de me laisser dans l’ignorance. « J'ai pas envie que tu te fasses de faux espoirs par contre. Je ne connais pas en détail la relation qu'il avait avec Andy, mais je ne pense pas qu'elle lui aurait dit plus de choses qu'à toi. » Je fronce les sourcils, réfléchissant à l’information. Il n’a pas tort au fond… Ou peut-être que si, j’en sais rien. J’en suis arrivé à un point où je doute de tout, même de ma meilleure amie. Donny était son voisin après tout, et puis… il n’est pas impliqué dans l’accident. Ça ferait une bonne raison de se confier à lui et je ne lui en veux même pas pour ça. Je m’en fous qu’elle l’ait choisi lui plutôt que moi, je veux juste savoir. « Des faux espoirs, ça fait une semaine que j’y fait face. Tous les jours. Une sonnerie de téléphone, une voiture qui se gare devant ma fenêtre, une porte qui grince… J’ai l’impression qu’elle va pousser la porte à tout moment ! J’en peux plus, Jay… » Une semaine et je suis au bord de la crise de nerfs. Je pousse un long soupir, tentant d’évacuer la pression soudain montée en flèche. « Même s’il n’existe qu’une mince possibilité… Je dois tenter le coup. » Ce n’est pas comme si j’avais le moindre choix, continuer à tourner en rond entre les quatre murs de mon appartement finira par me rendre complètement fou. Si ce n’est pas déjà fait… Sentant poindre une migraine, je ferme les yeux un instant, comme si mon corps prenait enfin conscience de l’état de fatigue dans lequel il se trouve. Je profite de quelques secondes de silence, à peine perturbé par le bruit de fond émit par la télévision, jusqu’à ce que Jayden reprenne doucement la parole. « Alex... » « Hmm ? » Je ne prends pas la peine de rouvrir les paupières, j’ai sommeil… « Est-ce tu aimais Andy ? Je veux dire, en tant que plus qu'amis. » Toute fatigue brutalement envolée, je me redresse d’un coup et dévisage mon ami en fronçant les sourcils. Il est sérieux là ? Cette question sort de nulle part, qu’est-ce qui peut lui faire penser ce genre de choses ? Ce sont pourtant des iris graves teintés d’appréhension qui me fixent en retour. La vérité c’est que je suis incapable de lui donner ce qu’il veut. Je n’ai jamais été du genre à analyser mes sentiments à la loupe, à m’embarrasser de questions brumeuses qui au final apportent plus de mal que de bien. Bien sûr que j’aime Andy. Elle est la personne qui me connaît le mieux sur cette Terre, mais aussi tellement plus que ça. Un roc auquel me raccrocher, une partenaire à qui me confier. Sans parler d’amour – parce que clairement, qui croit à cette merde ? – mais j’aurais été prêt à tout lui donner si elle me l’avait demandé. Enfin. Qu’est-ce que ça peut faire maintenant après tout ? Tout ça n’a plus d’importance. Elle est partie. Jay ne pipe mot, il attend sa réponse. Je serre les dents. Il va pouvoir attendre longtemps. « Dis pas de conneries. » Les mots sont lâchés d’un ton sec, le défiant presque de s’aventurer plus loin sur le sujet. Sans lui laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit, je me lève brusquement du canapé et tourne les talons en direction de la cuisine ouverte. Ça me démange littéralement de m’allumer une cigarette, mes doigts tremblants n’en sont qu’un signe extérieur, mais j’opte plutôt pour me faire un café. Vue l’heure, c’est toujours mieux qu’un scotch. Alors que je manipule en silence la machine posée sur le comptoir, mon regard accroche la pile de papiers sur lesquels Jayden étaient penché un peu plus tôt dans la matinée. « Tu bossais sur quoi ? » Une question innocente autant qu’elle est intéressée, elle me permet aussi et surtout d’alléger l’ambiance devenue excessivement pesante depuis mon éclat de voix impulsif. Je soupire et attrape ma tasse de café fumante une fois que le ronronnement de la machine cesse enfin, accueillant avec délice l’amertume de l’expresso brûlant ma langue.
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptySam 30 Sep - 21:42

I've got your back

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Quand je pense vraiment à toute cette histoire, en essayant de me détacher et d’adopter un regard extérieur, je me questionne sur la légitimité que je possède à me mêler de tout cela. Je n’ai jamais réellement parlé avec Andy, je ne l’ai jamais tellement appréciée. Mon amitié avec Alex est passée comme au second plan quand la belle blonde est entrée dans sa vie. Le lien déjà ténu que j’entretenais avec mon frère a complètement disparu. Alors, honnêtement, quel droit ai-je d’avoir ma place au milieu de tout ce bazar ? Et pourtant, il s’agit bien de mon frère et de mon meilleur ami qui sont affectés. Techniquement, je pense que cela me donne le droit de me mêler de choses qui ne me regarde pas forcément. Pas directement, car j’ai quand même l’impression de voir ma vie impactée par les actions de la blonde, désormais hors de vue.  

-« Des faux espoirs, ça fait une semaine que j’y fait face. Tous les jours. Une sonnerie de téléphone, une voiture qui se gare devant ma fenêtre, une porte qui grince… J’ai l’impression qu’elle va pousser la porte à tout moment ! J’en peux plus, Jay… »

Un grand soupir accompagne ses propos, témoignant de la bataille intérieure qui semble avoir lieu dans son esprit. Je lui jette un coup d’œil, l’expression sur son visage confirmant mes pensées. Je ne peux pas dire que je comprends ce qu’il est en train de vivre, rien de similaire ne m’est jamais arrivé et il n’a pas besoin que je fasse semblant. Je crois que je n’ai jamais laissé quelqu’un prendre autant de place dans ma vie que j’en deviendrai dépendant. Ni en amitié, ni en amour. Parce que je ne suis jamais tombé amoureux. Ce qui m’amène à penser que si Alex est devenu si accro à Andy, c’est parce que des sentiments plus qu’amicaux se sont développés en lui au fil du temps, l’amenant subitement au ressenti de vide béant qu’il ressent maintenant. Je ne sais même pas si je suis jaloux de cette affection qu’il a réussi à porter à quelqu’un, et que je n’ai jamais pu reproduire, ou si je ressens plus de la pitié. Parce qu’aujourd’hui, les conséquences sont telles que pendant une semaine, il n’était que l’ombre de lui-même. Et aujourd’hui n’est que le début d’un long chemin dans la bonne direction.

-« Même s’il n’existe qu’une mince possibilité… Je dois tenter le coup. »

L’espoir, encore et toujours. J’ai tendance à penser qu’il est plus destructif que bénéfique mais qui suis-je pour l’empêcher d’y croire encore. Je garde le silence pendant un moment et je crois que si j’étais resté silencieux encore quelques minutes de plus, Alex se serait probablement endormi sur le canapé. Ce qui n’aurait pas été une mauvaise chose au vue des cernes sombres sous ses yeux. Je me sens presque coupable de le déranger en reprenant la parole. Je ne me suis pas attendu à une réaction aussi violente de sa part. C’est comme si ma question a soudainement envoyé un courant d’électricité parcourir tout son corps, effaçant toute trace d’endormissement et le portant sur le qui-vive. Il me fixe silencieusement pendant des secondes qui me semblent interminables avant de me répondre, le ton sec et fermé à tout débat.

-« Dis pas de conneries. »

J’ai à peine le temps de réagir qu’il se lève comme une furie, l’action si rapide et soudaine qu’elle ne m’apparaît que comme une forme floue et incertaine. Je retiens un petit rire de sortir de mes lèvres, cela ne ferait qu’aggraver les choses. Mais sa réponse et sa réaction sont toutes les preuves qu’il me faut pour me faire mon propre avis sur ma question.

-« Désolé, je voulais pas te brusquer. Juste... Peut-être qu’il y a des questions que tu ne t’es jamais vraiment posées mais qui pourraient t’aider à y voir plus clair. »


Je l’observe se faire un café avant de m’étirer doucement sur le canapé.

-« Enfin pour ce que j’y connais, moi... »

Je marmonne dans ma barbe, le ton de ma voix bas et monotone. Je suis le regard furibond d’Alex qui finit par se poser sur le tas de papiers juridiques que j’ai laissé négligemment traîner, quelques heures auparavant.

-« Des papiers sérieux que t’as ignoré pendant un peu trop longtemps. Mec, tu risques pas mal. Des dédommagements à payer et des peines plus importantes. Il fallait que je m’en occupe pour m’assurer que tu t’en sortes relativement bien. »

J’hoche la tête et me lève pour le rejoindre à côté de la table. Je sais que toutes ces peines possibles lui passent au-dessus de la tête au vue des événements récents et de son état d’esprit, mais plus la réaction est rapide, plus les chances de s’en sortir sans grands tords sont grandes. Il a besoin d’un petit coup de pouce, je suis là pour lui donner.

-« Mais t’inquiètes pas pour ça, je me charge de tout, ça va aller. Toi tu concentres juste sur aller mieux. »

Je jette un mauvais coup d’œil à la tasse de café dans ses mains. Pas étonnant qu’il semble ne pas avoir dormi depuis une semaine s’il carbure au café toute la journée en ne dormant pas de la nuit.

-« Tu veux pas essayer de te reposer un peu ? Tu semblais prêt à t’endormir sur le canapé y’a pas cinq minutes. »

Je range les papiers rapidement, tentant d’éviter d’éveiller trop la curiosité de mon ami. Je n’ai pas vraiment envie qu’il s’inquiète encore plus maintenant alors qu’il semble s’être calmé.

-« On pourrait peut-être arrêter de parler d’Andy ou de l’accident, ou même de Donny pendant un moment. Ça pourrait te faire du bien d’essayer de te changer les idées le reste de la journée. »

Je lève un regard incertain sur lui, comme prêt à recevoir sa peine et sa colère en pleine face. Je me doute bien qu’il n’arrive pas à penser à autre chose, mais peut-être que juste essayer de le faire pourrait l’aider et l’apaiser un peu.
 
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MessageSujet: Re: I've got your back (Alex)   I've got your back (Alex) EmptyMar 10 Oct - 20:03

I’ve got your back - 2010

ft. Jayden Moore & Alexander Black


Pas la peine d’avoir fait Harvard pour comprendre où est-ce qu’il veut en venir avec cette question. Putain. Pourquoi est-ce qu’il me demande ça maintenant. J’aurais espéré que mon ton ferme le dissuade de s’éterniser sur le sujet, mais force est de constater que mon meilleur ami n’a pas l’air d’avoir saisi le message. « Désolé, je voulais pas te brusquer. Juste... Peut-être qu’il y a des questions que tu ne t’es jamais vraiment posées mais qui pourraient t’aider à y voir plus clair. » La ferme, Jay. Ma mâchoire se crispe encore davantage tandis que je me retiens de toutes mes forces pour ne pas lui en coller une en travers de sa tronche de psychologue improvisé. Clairement, me poser de nouvelles questions existentielles sur un sujet aussi stupide que celui-là est bien la dernière chose dont j’ai besoin. Comme si j’avais pas assez à me préoccuper… « Enfin pour ce que j’y connais, moi... » Sa voix me parvient en un marmonnement à peine discernable à travers le ronronnement de la machine à café. « Exactement. » Je lui réponds sur le même ton, l’intonation cassante dans ma voix mettant enfin terme à cette discussion qui n’aurait jamais eu lieu d’être. J’en profite pour changer de sujet quelques secondes plus tard alors que mes yeux tombent sur la pile de documents posée sur la table de la cuisine. « Des papiers sérieux que t’as ignoré pendant un peu trop longtemps. Mec, tu risques pas mal. Des dédommagements à payer et des peines plus importantes. Il fallait que je m’en occupe pour m’assurer que tu t’en sortes relativement bien. » Il me faut un petit moment avant de comprendre le sens de ces mots et leur portée tellement ils me semblent surnaturels. Vague souvenir de mon passage au commissariat, de la sensation du métal froid autour de mes poignets, du père Clark me hurlant insultes et menaces à la gueule sans qu’elles aient le moindre effet sur mon esprit engourdi. Bordel. J’avais totalement oublié ces merdes. Le départ précipité d’Andy a fait passer tout le reste au second plan. Mes doigts se resserrent autour de ma tasse fumante. « Tu risques pas mal ». Pas mal ? Ça veut dire quoi exactement ? L’euphémisme n’est certainement pas bon signe en tous cas. Je n’avais jamais vraiment envisagé faire face à d’autres conséquences issues de ce foutu accident, et même si elles me paraissent futiles en comparaison avec ce que je traverse actuellement, la perspective de me faire jeté en taule me terrifie. Jayden essaye de me rassurer mais la tension est perceptible dans sa voix, à la limite du reproche. « Tu veux pas essayer de te reposer un peu ? Tu semblais prêt à t’endormir sur le canapé y’a pas cinq minutes. » Ouais, avant que tu viennes fourrer ton nez dans des affaires qui ne te regardent pas. Les mots corrosifs me brûlent les lèvres mais je les retiens, sachant pertinemment qu’ils sont injustes. Finalement, je les laisse s’évaporer dans un long soupir, mon regard tombant sur mes jointures devenues blanches à force de serrer la petite tasse en céramique rouge. « Nan, ça va. Je vais bien. » Je ne vais pas bien, ce n’est plus à démontrer. Mon corps est au bord de la rupture et mon esprit succombe lentement sous l’effet d’un stress constant. Mais fermer les yeux, affronter l’obscurité et les cauchemars qui me hantent, c’est au-dessus du peu de forces qu’il me reste. Tandis que j’avale une nouvelle gorgée pleine de caféine, j’observe sans un mot Jayden ranger les papiers maîtres de mon destin hors de ma vue. Ça ne me plaît pas vraiment d’ignorer à quel point je suis dans la merde, mais je sais qu’il le fait pour mon bien alors je remballe mes protestations. On verra plus tard. « On pourrait peut-être arrêter de parler d’Andy ou de l’accident, ou même de Donny pendant un moment. Ça pourrait te faire du bien d’essayer de te changer les idées le reste de la journée. » Nos regards se rencontrent en même temps, incertain pour lui, piqué au vif dans mon cas. Aucun filtre ne vient bloquer le flot continu de paroles acerbes dont le volume monte crescendo qui s’ensuit. « Ah vraiment ? Ouais t’as raison, super idée ! Parlons donc du dernier match des Niners en NFL, ils ont gagné ? Perdu ? J’en sais rien, j’ai pas vraiment suivi. Ou de la météo de demain ! Ou pourquoi pas du lycée tant qu’à faire, c’est tellement intéressant ! » Un réquisitoire sans queue ni tête, craché sans considération pour mon interlocuteur contraint de faire les frais de mon immense frustration qui explose pour la seconde fois de la matinée. « Tout le monde s’en f- ouch ! Fuck ! » C’est une vive douleur sur le dos de ma main droite qui m’interrompt enfin, là où quelques gouttes de café brûlant viennent de gicler après un geste trop brusque du bras. Ça me fait assez d’effet pour me rappeler à la réalité, le remord surgissant immédiatement lorsque je prends conscience de l’air sincèrement blessé sur le visage de mon ami. Et merde. « Excuse-moi. Ecoute, je… T’as raison, pardon. » Je repose la tasse sur le comptoir et porte deux doigts au niveau de l’arrête de mon nez, les yeux hermétiquement clos. La migraine s’est bien installée à présent, je la sens frapper derrière mon front comme sur une enclume. Contrôler ma colère devient presque impossible, Jayden n’en est même pas la cible, un simple dommage collatéral à défaut de trouver mieux. Il mérite pas ça. Pour la première fois depuis une semaine, je réalise à quel point, en plus d’être une présence constante à mes côtés, il s’est investi afin de me rendre la situation moins difficile à vivre. Je sais pas ce que je ferais sans lui. Je serais devenu fou probablement, si ce n’est pas déjà le cas. « Excuse-moi… » Je répète, tout bas. « C’est juste que… Je peux pas. » Tout me paraît si futile, si vide de sens et du moindre intérêt. Ce n’est plus qu’un monde en noir et blanc dans lequel je suis condamné à errer sans but. « Je suis épuisé… »
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