Tu étais chez toi , enfin chez ton oncle, mais ça n'avait plus d'importance.Tu étais comme un con en train de fumer un joint dans la maison du commissaire du coin avec ta cousine adolescente au pied de ton lit en train de te raconter ce que la pétasse de l'école lui a fait   «Tu veux que j'aille lui fair peur à cette petite conne? » Tu tires une nouvelle taf « Mais non,t'es bête ! » C'est ce que tu te disais mais dans des termes un peu moins poli. Tu étais con. Con d'avoir invité Esméralda dans la demeure familiale , d'avoir fini par lui dire qu'on allait pas niquer et de l'avoir retrouvé dans ce lit, d'avoir dormis avec elle entre tes bras, contre ton torse … Tu n'avais pas passé une nuit si sereine depuis des années et que ça soit entre ses murs étaient d'autant plus miraculeux. Le lendemain tu t'étais muré dans le silence et ça  jusqu'à votre séparation. Et depuis tu la ghostais en pauvre débile que tu étais car tu t'étais montré faible. Alors oui t'étais pas l'armoire à glace , le mec qui montrait ses muscles toutes les deux secondes, mais tu n'aimais pas pour autant dévoiler tes failles.

« Caleb tu m'écoutes ? » Tu souris. Non tu l'écoutais pas vraiment en fait. « Pas depuis tes premières règles en fait » Tu te prends un oreiller en pleine face lorsque ton téléphone sonne de nouveau . Un message d'Esmé pour savoir si tu étais toujours certains de ne pas pouvoir la rejoindre car tu étais malade... Malade tu n'étais pas. Tu tapes rapidement un -ouai désolé, je me vide par tout les trous - C'était faux, tu te portais très bien si ce n'était ta cousine. Presque quelques secondes après la sonnerie de la maison  retentit « Vas y, rends toi utile, va ouvrir ! Et après on verra comment se débarrasser de ta grognasse » Tu profitais de ces quelques instants de silence pour chercher ta bouteille d'eau sous ton pieu avant que Lea ne revienne, s'installe de nouveau lourdement sur le matelas « Bah en fait c'est pour toi, t'as de la visite ! Tu peux rentrée Esmeralda » Tu étais en pleine gorgée, et celle ci jaillissait en geyser sur ton T shirt alors que surpris, tu crachais tes poumons.

Franchement, t'avais fait fort quand même pour qu'il refuse de prendre du bon temps avec toi, vraiment fort, et si d'un côté ça te plaisait, de l'autre, il avait réussi à te faire de la peine, chose qui n'est pas très bon signe, il faut bien se l'avouer. Tu commençais doucement mais sûrement à faiblir Esmé, tu commençais doucement mais sûrement à t'humaniser à trop le côtoyer. Est ce qu'il était trop toxique pour toi ? Ne serait-ce pas l'inverse à vrai dire ? Difficile à dire, parce que tu as appris à ne pas faire de sentiments, mais avec Caleb, la donne semblait être en train de changer, doucement, mais sûrement, doucement, il semblait prendre un peu plus de place dans ton coeur de glace. Tu étais là pour te venger, tu le désirais ardemment au départ, plus que tout, le faire payer pour des crimes qu'il n'avait pas connu. Mais tu le sais, ce genre de choses c'est dans les gênes, tôt ou tard, il deviendrait comme ça, à moins que tu n'agisses avant pour le rendre parfaitement inoffensif. Mais n'était-il pas déjà un petit agneau à tes côtés Esmeralda ? Si, tu le penses, presque, tu le vois ainsi, surtout depuis qu'il t'avait fait ce petit regard de chien battu, alors que tu étais nue comme un ver, frétillant pour qu'il veuille au moins te donner une petite fessée. Vous aviez dormis ensemble, une nuit douce et tranquille, sans qu'une partie de jambes en l'air vienne l'égayer, chose rare depuis que vous aviez franchis le pas sur le sol du garage où il bossait. Mais parfois, ce n'est pas plus mal d'avoir une nuit normale. Durant celle-ci, tu l'avais entendu parler dans son sommeil, tu avais noté les quelques mots qui avaient été audible, il semblait avoir fait de beaux rêves. Mais une fois la nuit passée, une fois que tu étais levée, il s'était muré dans une sorte de silence. Alors tu l'avais laissé en paix. Depuis, il semblait ne pas vouloir te voir, car il avait honte, honte d'avoir montré cette faille là. Son orgueil de mâle avait été touché et ça te faisait à la fois sourire, parce que ton stratagème avait payé, mais aussi, un peu de peine, parce que peut être il ne méritait pas un tel sort. Difficile à dire, mais insidieusement, petit à petit, la case vengeance semblait s'estomper, parce que tu te disais que oui, il pourrait y avoir quelques choses en plus. Est ce qu'un jour tu lui diras tout ? Non, jamais il ne saura, que tu avais été ici étant gamine, et que tu connaissais bien trop de choses de sa vie. Bref, tu ne lui envoyais pas des messages toutes les heures, mais tu te montrais un peu insistante, juste ce qu'il fallait pour comprendre qu'il faisait le fantôme, qu'il n'était pas vraiment malade. Alors tu allais chez lui, pour le mettre devant le fait accompli pour venir le torcher puisqu'il se vidait par tous les trous apparemment. Tu sonnes à la porte et c'est un minimoys qui vient t'ouvrir, c'est sa cousine, c'est ça ? Oui, tu n'avais pas pris le temps d'en apprendre plus et elle te permettait de rentrer. Il était là, pas en train de se vider, si ce n'est l'eau qu'il avait pu boire à l'instant, surpris que tu sois là.

" Salut mon mielleux. Alors comme ça, on a pris trop de Smecta, c'est ça ? On dirait étrangement. "

Et tu te tiens à l'encadrement de la porte, avec ce petit sourire et ce petit signe de la main qui voulait tout dire.

Tu ne savais pas si en cet instant tu n'aurais pas préféré avoir ton propre appartement, ne pas avoir à partager la maison de ton oncle et de sa fille. Car soyons honnête la jeune ado avait le chic pour se pointer quand tu voulais être seul mais était aussi douée pour lui changer les idées avec son babillage perpétuelle. Il n'y avait bien qu'elle que tu pouvais supporter de sa tranche d'âge tiens. Toutefois si tu avais toi aussi une forteresse de solitude à la Superman, il n'y aurait personne pour laisser entrer justement celle que tu évitais depuis quelques jours pour de bien peu nobles raisons : tu avais la trouille de lui avoir montré quelque chose que tu n'aurais jamais du. Pourquoi à elle alors que tu la côtoyais assez pour savoir qu'elle n'était pas la plus sensible des filles. Bordel c'était toi qui faisait la gonzesse...

Tu venais de cracher ton verre sur ton t shirt sous le rire de Léa. Esméralda en rajoutait en parlant de tes soit disant problèmes gastriques. Tu essuyais donc ta bouche et haussais les épaules « Je me suis déjà vidé entièrement, je peux pas faire mieux si ce n'est en utilisant une poire à lavement. » Il avait oublié que Léa était là avant ce commentaire et se tourna vers elle « Qu'est ce que tu fous là encore toi ? T'as pas un collage à faire ? Ou un tweet à poster » « Ouai je vais marquer que j'ai rencontré la petite copine de mon cousin ! » «  Lea ta gueule et casse toi... » Tu soupires et attends qu'elle soit dehors, non sans une révérence à Esmé puis tu retires son haut humide pour le balancer dans la banette à linge sale. « J'avais pourtant dis que je n'avais pas besoin d'une infirmière sexy. Qu'est ce que tu fous là ? » Tu t'étais de nouveau affalé dans ton lit  « Pas comme si on avait passé une nuit de folie la dernière fois avec mon idée à la con de t'emmener là bas! » Tu prends de nouveau une clope   « Installes toi, fais comme chez toi. »

Bon, qu'est ce qui allait se passer maintenant que tu étais dans la pièce ? Est ce qu'il allait te rejeter comme une vieille chaussette puante qu'on doit emmener aux linges sales ? Possible, surtout que tu venais d'en remettre une couche avec ce surnom ridicule, mais plus ridicule c'est impossible, et puis tu faisais référence à ce Smecta donné à ce type l'autre jour alors que tu venais de condamner les toilettes et qu'il s'était juste fait dessus. Mais pour Clarke, c'était assurément différent. Est ce qu'il s'était vraiment vider par tous les trous, ou bien qu'il essayait juste de faire profil bas parce qu'il avait tout d'un coup la quéquette molle au moment de passé à l'acte avec ton corps de déesse ? Pour le moment, c'est la cousine qui fait son petit numéro, ça te fait clairement un peu trop marrer cette histoire là. Caleb te sortait la réplique et elle était toujours là. Il s'en rendait compte et donc elle allait twitter qu'elle venait de te rencontrer, la base pour une gamine de cet âge, insupportable quoi. Tu prendrais presque la pose pour qu'elle te prenne en photo mais il ne fallait pas pousser, si tu n'étais sur aucun réseaux sociaux ce n'était pas pour rien, faut dire que c'est pas guère recommandé pour toi. Ainsi donc, il te fait une petite révérence et donc, il enlève son tee-shirt devenu plein d'eau baveuse comme pour t'en faire voir un peu plus et tu en pousses un petit gloussement surtout avec la réplique de l'infirmière sexy. Il te demande qu'est ce que tu fais là puisqu'il ne voulait pas vraiment te voir.

" Justement, qu'est ce qui s'est passé ? Qu'est ce que j'ai fait de mal pour que tu ne veuilles pas m'astiquer de plus près ? T'as vu un fantôme sous la douche ou quoi ? "

Tu ne peux pas mieux dire, tu le sais mais il ne sait pas que tu le sais sans qu'il ne le sache réellement. Quoiqu'il en soit, tu t'installes au bord du lit et tu le regardes, avec ce petit regard triste, comme tu avais fait bien involontairement quelques choses de mal. Oups ...

Tu avais des projets pour la soirée : ne rien foutre devant netflix et avec un joint et résister à l'envie d'appeler miss Esméralda pour un petit tour de rodéo. Le babillage de ta cousine allait t'y aider bien évidemment. Ent out cas c'est ce que tu avais espéré car au final la belle brune se retrouve -pouf comme ça- dans ta chambre. Léa fait son numéro de parfaite adolescente mais au moins ça te permet d'espérer reprendre constance. Espérer seulement puisque tu t'étais déjà baver dessus avec ta bouteille d'eau. Vous vous retrouviez seul et tu te sens d'autant plus pris au piége. Et comme toujours elle frappe où ça fait mal.. Tu penches la tête et léves un sourcil. « Tu peux me dire pourquoi tu tapes toujours dans le mille ? Non en fait... » Tu passes une main dans tes cheveux. « Peu importe. J'avais plus envie de te voir. C'est pas dramatique, si ? » En fait c'était faux, mais elle te mettait aussi bien qu'elle te mettait mal à l'aise . « Tu sais très bien que tu remues ton petit cul et il est entre bonnes mains en deux secondes. Pourquoi t'es venu là ? J'ai eu un moment de faiblesse et tu viens en profiter ? » Tu tires sur ta clope , les bras jambes pliées devant toi. « T'es une meuf sympa mais que je chie ou pas , tu t'en branles non ? Tant que c'est pas dans les chiottes de ton bar... » Tu viras la cendre dans un verre   « Ecoutes... je pense pas que tu veuilles plus de notre relation. Et c'est parfait comme ça... autant..arrêter ? » Ouai elle te plaisait , vraiment beaucoup. Mais à quoi  cela rimait? Tu restais le fils d'un enfoiré et d'une lâche. Tu n'étais pas fait pour autre chose qu'une vie de merde. Il fallait te faire une raison.

Sauf que tout ce que tu as fait est bien volontaire, et ça l'a touché plus que tu ne l'aurais cru, bien au delà de tes espérances. Mais pour la première fois ou presque, tu ressens une pointe de quelques choses, une pointe de culpabilité aussi fou que cela puisse paraître. Tu n'es pas ce monstre froid qui n'est là que pour sa vengeance finalement, peut être que dans le fond, tu commences véritablement à l'aime le Clarke, peut être que c'est ça et que ton coeur de glace est en train de se fissurer pour lui mais est ce que ce n'est pas trop tard ? Est ce que le point de non retour n'a pas été atteint Esméralda ? Même si tu mettais une robe de gitane, tu n'es pas sûre qu'il voudrait glisser ses doigts dessous. Pourtant, tu tapes juste là où il a mal, tu ne peux pas t'en empêcher, tu ne le peux vraiment, mais tu viens de le faire, et il te pose la question, mais il se rend compte que savoir la vérité pourrait lui faire plus de mal que de bien. Est ce que tu lui dirais la vérité à vrai dire ? Non, sans doute que non, même si dans le fond, est ce qu'il te croirait ? Est ce que ça changerait des choses pour lui ? Possible, peut être qu'il ne te détesterait qu'un peu plus encore, ça semblerait logique, tu es détestable Esméralda, vraiment, mais tu as été formée pour ne pas te lier avec quiconque, continuant d'être ce plus parfait caméléon. Alors, il te dit qu'il a plus envie de te voir, que tu pourrais te trouver n'importe qui d'autres pour te faire astiquer la moule. Tu sais qu'il ment, qu'il te veut, qu'il te désire mais il essaye de se faire violence pour te chasser. Il pense que ce n'est que du charnel, qu'il n'y a rien d'autres qui t'intéresse maintenant qu'il t'a bien cuite des deux côtés, à non, que d'un seul mais c'est parce que cette relation là ne restera pas dans les annales pour sur.

" Ah oui, et tu penses que je veux quoi de notre relation dans ce cas ? Tu sais que je le fais pas juste pour l'entretien de mon entrejambe Caleb, tu sais qu'il y a plus que ça, mais parce qu'il y a eu un truc que je comprends pas l'autre soir, je deviens une vieille chaussette puante ? Explique moi, j'aimerais comprendre. Qu'est ce qui a pu se passer de si grave pour que la vue de mon corps nu te répugne tant que ça ? Tu as vu un bouton sur ma fesse droite peut être ? "

Tu lances la vanne juste pour tenter de le faire parler, tu sais toute l'histoire, mais tu as envie d'entendre la version qu'il aurait à te dire si c'est la vraie version, ou une version censurée que tu pourrais avoir en Russie ou en Chine. Tu ne vas pas le lâcher comme ça, il le sait, et même s'il n'arrive pas à l'avoir dure, ce n'est pas un problème, tu peux largement t'en passer contrairement à ce qu'il pense, contrairement à d'autres, pour ne pas les citer évidemment puisque techniquement, tu ne connais pas leur existence, mais c'est drôle d'en faire une petite référence, n'est ce pas ?