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| future starts slow (andy) | |
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| Sujet: future starts slow (andy) Mer 31 Mai - 20:12 | |
| future starts slow ft. Andy Clark, Donny Moore & Alexander Black « Sérieux mec, tu peux pas le faire toi-même ? C’est ton frère, pas le mien. (…) J’ai des trucs de prévu, demande à quelqu’un d’autre ! (…) Jayden je te préviens je- (…) Ok, ok ! C’est bon, ça va ! Je vais y aller. Mais tu fais chier sérieux, et tu m’en devras une. (…) Ouais c’est ça, bye. » Un geste du pouce sur l’écran de mon portable met fin à l’appel, coupant net la phrase de mon interlocuteur. Je fourre l’objet dans la poche arrière de mon jean tandis que, de l’autre main, je porte à mes lèvres une cigarette déjà à moitié entamée et en tire une bouffée salvatrice. Ce soudain changement de plan me ruine complètement la soirée, la dernière chose dont j’ai envie étant bien de rendre visite à un mec que je n’ai pas vu depuis des lustres. Et pas n’importe quel mec en plus de ça. Pourquoi est-ce que j’ai accepté déjà ? Fucking Jayden, ça l’arrange bien de me refourguer tout le sale boulot dont il est trop honteux pour s’acquitter. Adossé à la devanture du Daddy’s Closet, je tire une nouvelle bouffée de fumée dans l’espoir d’apaiser la frustration accumulée. Jay et Donny, c’est une histoire de chien et chat. Le premier ferait tout pour se racheter auprès de celui qu’il a ignoré durant les pires années de sa vie, l’autre ne veut rien entendre et préfère vivre sa vie de son côté plutôt que de se rapprocher de son aîné – à raison, si vous voulez mon avis. Et moi je me retrouve à faire le pigeon voyageur entre les deux frangins, super. Ça m’apprendra à vouloir rendre service, pour une fois. J’écrase mon mégot sous le talon de ma botte puis expire un dernier nuage de carbone dans un long soupir résigné. Ma pause est terminée, je ferais mieux de retourner bosser avant que Leonard ne pousse une gueulante. Abandonnant mes préoccupations sur le pas de la porte, je m’engouffre donc dans le salon accueillant et reprends le poste à la table de dessin que je ne quitterai pas avant plusieurs heures. Mon dernier rendez-vous de la journée s’est terminé plus tôt que prévu, peu de modifications ayant été nécessaires pour parvenir à un croquis capable de satisfaire entièrement mon client. Un coup d’œil à l’horloge accrochée au-dessus de l’accueil m’apprend qu’il me reste une demi-heure à tuer avant la fermeture ; une période dont j’aurais habituellement profité pour dessiner quelques flashs, cependant aujourd’hui, il y a une corvée dont j’aimerais me débarrasser le plut tôt possible. C’est donc après avoir obtenu le feu vert de mon patron, donné sans même lever la tête du tattoo qu’il est en train de remplir que je remballe mes affaires et sors du studio pour retrouver l’air frais du Castro. Sur le chemin jusqu’à ma moto garée quelques rues plus loin, je ne peux empêcher quelques pensées agaçantes de venir encombrer mon esprit pourtant si imperméable à l’accoutumé. Depuis plusieurs années que j’évite soigneusement la présence de Donny, j’appréhende légèrement ces retrouvailles impromptues et surtout les souvenirs pesants qui vont de pair avec ces dernières. Un aller-retour vite fait, vérifier que le gamin est en relative bonne santé, prendre de ses nouvelles et me casser aussi sec. Un programme simple auquel j’ai l’intention de me tenir à la lettre. Toutes les portes se ressemblent dans ce foutu immeuble, c’est pire que de chercher une aiguille dans une botte de foin. Heureusement que certaines ont encore un numéro gravé dans la peinture usée sans quoi j’aurais rebroussé chemin face à la tâche à laquelle je m’attelle déjà en traînant les pieds. J’arrive enfin devant le numéro indiqué par Jay dans son texto, puis marque un instant d’hésitation avant de toquer à trois reprises. « Donny ? » Avec un peu de chance, il dort ou encore mieux, il a pris une année sabbatique. Enfin, on ne peut pas dire que je sois le type le plus chanceux de la planète… Est-ce qu’il se souvient seulement de moi ? « Donny ! Ouvre, c’est Alex. » J’appelle d’une voix plus forte, ignorant le regard interrogateur des quelques passants en vadrouille dans le couloir. « Do- Ah enfin ! » La porte s’ouvre finalement sur le jeune homme qui n’a pas tant changé depuis la dernière fois, mais je décèle comme un air de panique traverser ses grands yeux bleus. Mes sourcils se froncent alors que je reprends la parole, mon regard balayant vaguement le petit appartement derrière lui. « Ton frère m’envoie prendre de tes nouvelles, mais je vois que t’es pas mort donc je vais… Est-ce que ça va ? T’es vachement pâle. » Malgré mon plan initial de ne pas m’attarder, son attitude de biche prise entre les phares d’une voiture pique ma curiosité.
Dernière édition par Alexander Black le Mer 4 Juil - 13:03, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Dim 18 Juin - 3:25 | |
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future starts slow — donny x alexander x andy. ✘
Assis en tailleur sur le rebord de la fenêtre de ma chambre, tout élément extérieur ou événement du quotidien ordinaire semble largement plus fascinant de la pile de feuilles théoriques entassées dans le creux de mes jambes repliées. Termes scientifiques, graphiques et statistiques incompréhensibles représentant des normes humaines, la moindre notion se rapprochant de près ou de loin à mon parcours universitaire me donne l'envie de bâiller aux corneilles jusqu'à m'en déboîter la mâchoire. Je l'admets volontiers, je ne mets sans doute pas suffisamment d'efforts dans la compréhension de ce que je suis censé scrupuleusement étudier pour véhiculer l'image d'un élève studieux au gré des membres de ma famille, mais je ne parviens à trouver d'intérêt que dans un nombre infimes de choses ces derniers temps. Ce que je pensais être un nouveau départ n'est en réalité que la continuité inlassable de journées déjà ternes et vides de sens. Bien sûr, le fait qu'Andy soit revenue dans ma vie me pousse à ne plus autant me foutre en l'air, par respect, par gêne ou peut-être même par honte, je n'en sais trop rien. Ayant à de nombreuses reprises imaginé le pire la concernant, la voir en vie et en bonne forme m'emplit le coeur d'un amour réconfortant. C'est de la folie, plus rien n'est pareil à l'intérieur de moi, toutes ces pulsions destructrices qui parfois me submergent semblent s'amenuiser depuis qu'elle a posé bagages dans la chambre d'ami. Mais si ça ne tenait qu'à moi, je tuerais probablement le temps en regardant des séries sur le sofa tout en enchaînant des joints suffisamment chargés pour que je m'évade intérieurement et que je puisse, dans une certaine mesure, expérimenté les voyages que j'ai jadis fantasmé d'entreprendre et sur lesquels j'ai progressivement fait une croix par la force des choses. Manipulé par mes doigts fébriles, le papier à cigarette que j'enroule se froisse légèrement avant que le bout de ma langue ne s'abatte dessus pour rétablir l'ordre et sceller les extrémités de ce dernier pour former le joint idéal que je coince aussitôt entre mes lèvres pour l'allumer. J'exhale la fumée opaque qui part s'écraser contre le mur de briques claires puis jette un œil à mes fiches de révision. Des examens arrivent à grands pas, mes capacités mémorielles se veulent plus sélectives que jamais et je n'ai absolument pas la patience de plonger avec sérieux dans toutes ces explications comportementales et études de cas spécifiques. Boring as shit. Un soupir traverse ma bouche, mon téléphone se met à vibrer sur mon lit. Mettant en pratique toute la souplesse de mon corps, je me contorsionne habilement pour m'en emparer et décroche rapidement, mon joint coincé entre mes doigts et la fumée qui s'en échappe m'aveuglant à moitié. « Yeah ? », une amie des bancs de l'université qui traverse une crise de panique parce qu'elle n'arrive plus à mettre la main sur des notes de cours magistraux. J'échappe un rire visiblement malvenu puisqu'elle m'incendie à l'autre bout du téléphone. Levant les yeux au ciel, je balance mon tas de feuilles sur un guéridon à côté du sommier de mon lit et bondis de la fenêtre, mes pieds nus embrassant avec bonheur la moquette moelleuse. Ma pote s'époumone en me conjurant de lui venir en aide, j'avais l'intention de bosser et voir ma bulle de concentration initialement déjà fragile être brisée m'insupporte. Mais je l'aime bien, alors ça passe. Mon ventre gargouille et se tord pour bien me faire comprendre que n'avoir rien avalé depuis mon réveil n'était sans doute pas la décision la plus judicieuse à prendre. Je termine mon joint, l'écrase dans un cendrier en verre fumé qui traîne et farfouille dans mes fiches à la recherche du sujet à propos duquel elle semble être à deux doigts de faire une attaque. « Mh. Ouais, ouais, j'ai tout. » Enfin, peut-être. Probablement pas, en fait, mais je lui rends déjà un fier service en lui proposant de la retrouver d'ici une quinzaine de minutes au Starbucks au coin de ma rue pour lui filer tout le contenu que je possède. Je raccroche, enfile une paire de Yeezy couleur chair et ouvre la porte de ma chambre à la volée, mon regard allant aussitôt se poser sur Andy qui est au coin salon, plus belle encore qu'hier. « Salut. » dis-je entre deux sourires et en lui déposant un simple baiser sur le front. « Je fais un saut à Starbucks vite fait pour donner des affaires de cours à une pote, tu veux que je te rapporte quelque chose peut-être ? » Je désigne du menton les feuilles que je tiens dans la main et attends sa réponse avant de tourner les talons en direction de la porte d'entrée. Je m'arrête net lorsque j'entends des coups retentir contre cette dernière, le son élevé de la télévision empêche manifestement Andy d'entendre quoi que ce soit puisque aucune réaction ne se fait entendre dans mon dos. Putain elle abuse, je lui avais pourtant bien précisé qu'on se retrouverait au Starbucks, elle a encore moins de patience que moi c'est dingue. « Donny ? » Mon sang se glace. Cette voix. Je serais capable de la reconnaître entre mille. « Donny ! Ouvre, c'est Alex. » Il balance ça comme si sa visite était anodine. Bordel de merde. Qu'est-ce qu'il fout là. Andy ne m'a pourtant pas dit qu'elle était entré en contact avec lui depuis son retour à San Francisco, c'est donc impossible qu'il soit venu pour la voir directement à elle. En plus, il prononce mon prénom, pas le sien. Mon prénom dans sa bouche, sa voix caressant chaque lettre de son ton grave et profond. Ma main tremble, les feuilles semblent se transformer en haltères de compétition. Je sais pas quoi faire mais je peux pas le laisser m'appeler pendant une heure, les voisins vont l'incendier et je dois filer au plus vite. « Do- » J'inspire un grand coup, n'arrive pas à croire un seul instant ce que je m'apprête à affronter et ouvre en grand la porte dans un geste brusque. « Ah enfin ! » Je déglutis difficilement, me retrouvant instinctivement dans l'impossibilité de plonger mon regard dans le sien, c'est bien trop dangereux actuellement. Si près du but, après l'avoir presque plus ou moins effacé de mon esprit après tant de temps passé à l'éviter au maximum de mes capacités, le voilà qui resurgit à son tour comme un cheveu sur la soupe. Ils ne doivent pas se rendre compte de tout ce que ça me fait dans ma tête. Andy est assise dans le salon en train de regarder une émission qu'elle apprécie, Alexander se tient droit comme un piquet devant moi pour une obscure raison et je me retrouve au milieu comme à l'accoutumée. J'ai l'impression d'être en plein cauchemar. « Ton frère m'envoie prendre de tes nouvelles, mais je vois que t'es pas mort dont je vais… » Je fronce les sourcils, ne relevant pourtant pas le regard en sa direction. « Jayden, évidemment. » Tout s'explique, mon frère aîné n'a pas les couilles de venir prendre directement de mes nouvelles alors il envoie son sbire fétiche. Même quand il veut essayer de bien faire, c'est un gros con. Je me frotte la nuque avec nervosité et fuis toujours les yeux de la source de tout ce bordel dans mon esprit. « Est-ce que ça va ? T'es vachement pâle. » « Tout va bien. Pourquoi ça irait pas ? » Je me racle la gorge, un sourire gêné naissant au coin de mes lèvres, je n'ai jamais été un bon menteur pour être honnête. « Bon c'est sympa d'être passé mais je suis un peu pressé là alors si tu pouv- » La sonnerie de mon cellulaire m'interrompt, j'échappe un râle colérique et soudainement excédé avant de l'extirper de ma poche avant de le mettre en silencieux, privant ainsi l'autre impatiente de me joindre. Des bruits de pas se font entendre derrière moi, pitié pas ça, elle a pas entendu les coups contre la porte mais ça oui, évidemment. Elle prononce mon prénom avec un ton étonné dans le timbre de sa voix et je me retourne alors, la mine défaite, déviant un peu de l'encadrement de la porte qui laisse aussitôt apparaître la silhouette d'Alex. Merde. |
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Jeu 6 Juil - 7:03 | |
| ≈ ≈ ≈ {future starts slow} crédit/ tumblr ✰ Donny/Alexander. Un craquement provenant de mon genou se fait entendre alors que mes jambes se déplient de la position dans laquelle j’étais placée depuis une bonne trentaine de minutes. Je décide de m’étendre finalement sur le canapé qui devait probablement prendre la forme de mon corps vu que je n’avais pas bougé de cet endroit depuis mon réveil. Ça fait plusieurs jours que je m’installe devant netflix à passer divers films et séries, venant du profil que Donny avait créé pour moi, pendant que celui-ci passe ses journées dans des salles de classe. Il m’est arrivé quelques fois d’imaginer ce que ma vie aurait été si j’avais suivi à la lettre ce que mes parents avaient initialement prévu, au lieu de me concentrer sur les images qui défilaient à l’écran. Je serais peut-être assise en classe en ce moment même, dans un cours qui ne m’aurait surement pas intéressée parce que soyons honnêtes, l’école n’a jamais été une priorité. Mais peut-être que j’aurais été plus stable que je le suis présentement, à squatter l’appartement d’un ami que je n’ai pas vu depuis des années sans lui avoir donné quelconques nouvelles. Un fantôme du passé revenant hanter son présent, littéralement.
Un bruit provenant de la chambre de mon colocataire des derniers jours me sort finalement de mes pensées. Je tourne ma tête au même moment où la porte s’ouvre et un sourire s’installe immédiatement sur mes lèvres lorsque j’aperçois la silhouette de Donny. Il s’approche de moi, les mains remplies de cahiers et feuilles mal placées. « Tu as cours ce soir ? » Dis-je de façon curieuse afin de masquer la déception qui s’était formé à l’idée de me retrouver seule pour la soirée. « Je fais un saut à Starbucks vite fait pour donner des affaires de cours à une pote, tu veux que je te rapporte quelque chose peut-être ? » Son contact et ses paroles sont suffisants pour que je retrouve un regain d’enthousiaste peu dissimulé. « Non merci, c’est gentil. » Je le vois commencer à se diriger vers la porte, mais avant de le perdre de vue, je m’empresse de lui lancer cette idée qui m’était venue un peu plus tôt dans la journée. « À ton retour, on pourrait peut-être cuisiner et s’installer devant un jeu pour gamer ? » Je prends le risque de lui demander sachant très bien qu’en tant qu’étudiant universitaire, il devait y avoir plein de fêtes dans le secteur qui pourraient davantage captiver son attention qu’une simple soirée jeu vidéo et je ne pourrais pas lui en vouloir. « D’accord, JE peux faire à manger ! Est-ce plus attirant comme ça ? » Ses talons sont tournés vers la sortie à la suite de sa réponse et je le laisse partir, retournant ainsi mon attention sur la télévision en face de moi. En réalité, mes yeux regardaient l’écran, mais ma tête était en train de réfléchir à ce qu’il y avait dans le frigidaire. Si mes souvenirs sont exacts, il n’y restait que l’essentiel typique d’un étudiant. C’est donc à ce moment que je réalise qu’il allait falloir que je sorte de l’appartement pour aller acheter les ingrédients nécessaires à la survie. Une activité pourtant si banale qui ne m’est d’aucun plaisir. Marcher dans les rues de San Francisco me rend nostalgique et surtout nerveuse. Je n’ai pas envie de prendre le risque de croiser quelqu’un que j’ai jadis connu et répondre à des questions inutiles, posées par politesse, dont l’interrogateur se fou éperdument de la réponse. Je soupire en passant ma main dans mes cheveux et déplie mes jambes. J’amasse le peu de motivation que j’ai et me lève immédiatement avant que la paresse me gagne à nouveau et que je décide d’annuler le projet. En me levant, j’en profite pour ramasser le verre d’eau sur la petite table et remarque les clés de Donny juste à côté. Je m’empresse de les prendre et de me diriger vers l’entrée. Sa sonnerie de téléphone, résonnant dans l’appartement, me confirme qu’il n’est toujours pas parti. Heureusement pour moi. « Donny, attend. » Mon sourcil se lève en questionnement face à l’expression faciale de mon ami lorsque je le rejoins. Il est très loin d’avoir la même que lorsqu’il a quitté il y a à peine quelques minutes, mais je n’en fais aucune remarque sinon de justifier ma présence. « Je voulais juste te redonner tes clés, je comptais passer… » Ma main tendue vers lui, prête à lui redonner ce qui lui appartient, fige dans son mouvement, tout comme le reste de mon corps. Plus un son ne veut sortir de ma bouche, plus rien ne répond sauf mon cœur qui, lui, tambourine fort dans ma poitrine, comme si à tout moment, il allait en sortir. La peur, le stress et surtout l’incompréhension se font ressentir et ma première pensée est de fuir, d’aller m’enfermer dans la chambre d'amis et de ne pas en ressortir. Pourtant, mes pieds fixés sur le sol empêchent toutes tentatives d’évasion de se réaliser, me forçant à continuer de fixer les iris de la personne se tenant dans l’encadrement de porte. Une personne que j’aurais reconnue même après 50 ans, il avait beau avoir vieilli de quelques années, rien n’avait changé si ce n’est que de l’encre couvrant sa peau. J’étais loin d’être préparée à ce moment, à vrai dire je le retardais du mieux que je pouvais jusqu’à trouver comment j’allais reprendre ma vie en main. Je suis la première à baisser la tête, ne disant pas un mot. Comme avec Donny, je n’avais aucune idée de la façon correcte d’agir après avoir passé 7 ans sous le radar. C’est d’ailleurs vers celui-ci que je me tourne à nouveau cherchant dans son regard des réponses aux diverses questions surgissant dans mon esprit. Quand je réalise qu’il est autant dans l’incompréhension que moi, mes bras viennent se croiser en prenant soin de replacer ma veste au passage. « Je… » Qu’est-ce que je pouvais bien dire en fait... Je suis de retour ? Je suis heureuse de te revoir ? Je devrais m’en aller ? Je suis désolée ? Je suis conne ? Toutes ces réponses ont un fond de vérité, mais aucune ne semble être la bonne chose à dire dans ces circonstances peu traditionnelles. |
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Sam 15 Juil - 17:19 | |
| future starts slow ft. Andy Clark, Donny Moore & Alexander Black Sourcil paresseusement levé en témoignage de mon incrédulité, j’écoute Donny me répondre à l’affirmative, semblant se donner un mal fou pour se convaincre de ses propres mots. Il me cache quelque chose, c’est aussi évident que le nez au milieu du visage, mais honnêtement j’ai autre chose à foutre que de l’interroger à ce sujet. Des stripteaseuses pourraient se planquer derrière son canapé que ça ne me ferait ni chaud ni froid. Tant mieux pour lui, j’ai fait bien pire dans ma vie. Son frangin n’est donc pas en danger de mort dans l’immédiat, Jayden devra se contenter de ça. La nervosité contagieuse de Donny commence cependant à me taper sur le système, l’impatience me faisant lever les yeux au ciel lorsqu’il tente de me virer de son palier, son futile laïus bientôt interrompu par la sonnerie de ce que j’imagine être son téléphone portable. Ce n’est pourtant pas la mélodie stridente qui me fait lever la tête vers l’intérieur du petit appartement, au contraire de la voix qui vient de parvenir à mes oreilles. Une voix trop familière aux accents nostalgiques, comme issue d’un rêve depuis longtemps oublié, et tout espoir de m’être trompé est balayé dans un souffle lorsque mon regard croise le sien. « Je voulais juste te redonner tes clés, je comptais passer… » Tout mon corps se fige instantanément et j’ai l’impression que mon cœur a même cessé de battre dans ma poitrine. Le silence nous enveloppe tous les trois, comme si le temps aussi s’était arrêté. Je ne vois plus qu’elle, ce visage qui a longtemps hanté mes nuits, ces iris bleues qui renferment tant de souvenirs. Je l’ai reconnu au premier regard, comment l’oublier ? Ses cheveux ont poussés, ses traits se sont affinés avec le temps, mais ces quelques minimes changements ne laissent aucune place au doute quant à l’identité de la jeune femme qui se tient devant moi. « Andy ? » Mon cerveau semble anesthésié, complètement imperméable à la situation, alors que je ne réalise pas encore ce que je suis en train de vivre. « Qu’est-ce que… » Les mots meurent sur mes lèvres tant je suis dans l’incapacité de former la moindre pensée cohérente. Bordel de merde. Elle est vraiment là, devant moi. Idée surnaturelle, impensable. C’est pas possible. S’il existe quelqu’un là-haut, il est clairement en train de se foutre de ma gueule en se tenant les côtes. Tout le contrôle que je m’efforce de maintenir sur mes émotions depuis sept putains d’années vient d’être réduit à néant en trois secondes, c’est le bordel dans ma tête. « Qu’est-ce que tu fous là ? Et depuis combien de temps ? Quand est-ce que t’es arrivée ? » Le volume de ma voix monte crescendo au fur et à mesure que je retrouve mon assurance, débitant une flopée de questions désordonnées. Mon cœur tambourine beaucoup trop fort à présent et j’ai l’impression d’être à bout de souffle. Mon regard quitte celui d’Andy à la recherche frénétique d’une aide quelconque à laquelle me raccrocher. Animal terrifié, acculé. Je fais mine de faire un pas en arrière dans le couloir, obéissant à un instinct de fuite primitif lorsque soudain, quelque chose clique dans mon cerveau et je me tourne vivement vers Donny qui n’a toujours pas esquissé le moindre geste. « Et toi ? T’étais au courant, putain ! » Il savait et il n’a même pas cherché à me contacter. Je mérite de savoir, je suis le premier concerné à ce que je sache ! Parmi toutes les émotions qui sèment le chaos dans mon esprit, c’est finalement la colère qui prend le dessus, un sentiment refuge derrière lequel je me suis planqué pendant un paquet d’années. Trahison, abandon. Un cocktail aussi puissant qu’il est destructeur. Je pensais avoir tourné la page sur cette époque sombre de ma vie mais je suis forcé de constater le contraire. Les vieilles habitudes. Et maintenant que la raison de toute cette rancœur se retrouve enfin devant moi, rien ne semble plus pouvoir m’arrêter. « Pourquoi t’es revenue ? » Le peu d’emprise qu’il me reste sur la colère qui gronde au fond de mes entrailles retient ma voix de littéralement exploser à en faire sursauter tout l’immeuble, seul un grondement rauque semblable à celui d’un fauve parvient à sortir de mes dents serrées. J’ai tellement de questions, tellement de rancœur qui me pèse depuis tout ce temps, tellement de rage et d’incompréhension. J’ai besoin de réponses, tout de suite. « Dégage, Donny. » Un ordre cinglant lâché sans m’embarrasser d’une quelconque forme de politesse. A ce niveau, c’est un effort surhumain qui m’est demandé afin de conserver un semblant de calme extérieur et chaque mot est finement maîtrisé si je ne veux pas péter un plomb. D’un regard noir lancé vers le petit frère de mon ami, je le défis de me faire répéter, et d’obéir. Pour son propre bien.
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Ven 24 Nov - 17:10 | |
| ≈ ≈ ≈ {future starts slow} crédit/ tumblr ✰ Donny/Alexander. Mes yeux sont posés sur lui et même si je peux le voir physiquement, j’ai l’impression qu’il n’est que le fruit de mon imagination, une illusion qui a tout moment pourrait s’évaporer. Combien de fois j’avais imaginé le revoir, que j’avais rêvé ne jamais l’avoir quitté. Je me réveillais parfois en plein milieu de la nuit, incapable de me rendormir par la suite. Rafael avait été là pendant la tournée avec les princes. Si sa présence avait été rassurante, elle ne me permettait aucunement de totalement oublier le passé et tout ce qui me rattachait au brun ténébreux. Je n’espérais cependant plus de le retrouver, pensant être plus sage de le laisser continuer sa vie après toutes ces années. De toute façon, peu importe le scénario de retrouvailles possible, il ne finissait jamais bien. « Andy ? » La même intonation de voix que Donny avait utilisé quelques semaines plutôt alors que je lui confirmais l’identité de la personne qui le dérangeait à deux heures du matin lorsque mon avion venait tout juste d’atterrir sur le sol californien. Un mélange de surprise, de doute et beaucoup d’incompréhension. Mon cœur se serre à l’entente de sa voix, plus grave. « Qu’est-ce que… » Je recule de quelques pas, incapable de trouver la force d’être prête à répondre à n’importe quelle question qui pourrait lui traverser la tête. C’est lorsque le mur s’interpose entre mon envie de m’enfuir et moi que je finis par inspirer, chose que j’avais oublié de faire inconsciemment. Je suis réduite à le regarder essayer de faire les connexions dans sa tête et attendre qu’il réalise pleinement la situation. Je m’en veux de lui faire subir ce bazar et une partie de moi voudrait le rassurer, mais j’en suis incapable, alors c’est vers le sol que je trouve un attrait. « Qu’est-ce que tu fous là ? Et depuis combien de temps ? Quand est-ce que t’es arrivée ? » Je ferme les yeux, inapte à sortir une réponse convenable partiellement en raison de la colère qui commence peu à peu à se démontrer au travers de ses syllabes prononcées de façon plus rudes et fortes. Ce n’était pas la première fois que j’étais en présence d’Alex alors qu’il s’énervait. Il n’y avait qu’à entrer trop dans sa bulle pour voir ses pupilles se dilater et ses muscles se raidir. J’y avais été habitué, cet homme contenait parfois assez de colère pour nos deux personnes que je n’avais pas eu d’autres choix que d’apprendre à calmer la situation. Or, c’était une tout autre game quand cette dite colère est dirigée directement vers soi. « Et toi ? T’étais au courant, putain ! » Je relève la tête vers mon ami qui est maintenant cible des fureurs et si j’avais été incapable de me défendre quelques minutes plus tôt, je n’ai pas une seconde d’interrogation pour prendre la défense du cadet. « Laisse-le en dehors de ça. » Ces mots sont sortis avec plus de contenance que ce à quoi je m’attendais. Je n’ai pratiquement laissé aucune chance à Donny de ne pas être mêlé à cette situation le soir où je l’ai appelé. Cependant, je lui ai clairement demandé de n’en parler à personne. C’était ma décision, pas la sienne. Il n’a fait que la respecter. « Pourquoi t’es revenue ? » À nouveau cette question qui me tord les entrailles. La même que j’avais réussi à esquiver partiellement en quelques semaines avec mon colocataire. J’avais réussi à faire un compromis en lui donnant que les informations superflues. « Dégage, Donny. » L’ordre était clair, prononcé avec ce même ton qui te donne des sueurs froides. Je n’avais aucune envie que mon ami s’en aille, mais aucunement la force de rétorquer cette fois. J’avais qu’une envie et c’était de dégager avec lui. C’est en marmonnant quelques mots inaudibles que le plus jeune finit par claquer la porte non sans regarder une dernière fois en ma direction avant. « T’as pas le droit de lui parler comme ça, il n’a rien fait de mal. » Inconsciemment, je me dirige vers la cuisine, comme pour éviter de confronter sa colère de face. « Et c’est son appartement, tu ne peux pas virer les gens comme ça. » S’il peut et il l’a fait avec tellement de facilité que ça en était déconcertant. Défendre le cadet de cette façon n’était probablement pas pour aider ma cause, mais c’était tout de même plus facile que d’affronter les vraies choses. Je traverse de l’autre côté du comptoir pour m’installer devant l’évier où je prends appui. « Qu’est-ce que tu fais ici Alex ? » Je finis par retrouver le contact de ses iris, si claires mais si menaçants à la fois avec comme seule sécurité l’îlot nous séparant.
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Sam 23 Déc - 17:53 | |
| future starts slow ft. Andy Clark & Alexander Black C’est une vaste blague, une farce montée de toutes pièces, je ne vois que ça. J’ai beau la voir devant moi, en chair et en os, mon cerveau semble refuser catégoriquement d’enregistrer l’information. C’est un trop gros morceau à avaler d’un coup. Alors, tel un automate bien huilé, il se met en position défensive, prêt à mordre le premier qui s’approcherait de trop près. Je sens une colère panique monter en puissance au creux de mon estomac, bouillonnante. Ça m’étouffe. J’essaye de faire les connexions, d’y comprendre quelque chose au milieu de ce bordel, mais personne ne semble décidé à me répondre, amplifiant encore un peu ma frustration. Et Donny qui n'a pas été foutu de me prévenir ! Depuis combien de temps est-ce qu’il la planque entre les quatre murs de son appartement ? Est-ce qu’ils avaient tout simplement prévu de ne pas m’inclure dans l’équation ? Pire, est-ce qu’Andy a totalement tiré un trait sur moi dés le jour où elle a posé le pied dans ce putain d’avion ? Rien que d’envisager cette possibilité me tord les entrailles. Rassemblant toutes mes forces pour ne pas hurler, je gronde tandis que les questions impatientes et désordonnées fusent entre mes lèvres. Lorsque je finis par m’en prendre au cadet en revanche, la jeune femme semble retrouver la parole pour le défendre. Et ça aussi, ça m’énerve. Tous les deux, alliés contre moi, comme si c’était moi le méchant de l’histoire. Je fulmine, serrant les poings pour contenir tout débordement malheureux. Même si Donny porte une part de responsabilité non négligeable dans ce merdier, il me reste tout de même assez de savoir-vivre pour ne pas lui en coller une sur-le-champ. Et puis c’est le frangin de Jayden accessoirement, j’ai pas le droit de déconner. A la place, c’est d’un ordre intransigeant que je le contraints à nous laisser, Andy et moi. Heureusement pour lui, il ne perd pas de temps pour obéir et claquer la porte derrière lui, nous laissant tous deux dans l’arène de gladiateurs qu’est devenu son appartement. C’est Andy qui brise la première le silence plein de tension qui s’est installé. « T’as pas le droit de lui parler comme ça, il n’a rien fait de mal. » lâche-t-elle avant de me tourner le dos. Je serre les dents. Est-ce que je suis le seul à trouver cette situation complètement fucked up ? « Et c’est son appartement, tu ne peux pas virer les gens comme ça. » « J’en ai rien à foutre ! » Non mais je rêve ! Elle a réellement l’intention de me faire la morale dans un moment pareil ? Et pourquoi reste-t-elle aussi calme, bordel ! Mes jambes finissent par retrouver leur mobilité tandis que je la suis en direction de la cuisine. Je reste dans l’entrée de la pièce cependant, encore réticent à trop m’approcher de ce fantôme ressuscité. Je m’interdis de la regarder trop en détails, ça ne ferait que remuer le couteau dans la plaie. Ou peut-être que j’ai peur que ses yeux si bleus me fassent perdre tous mes moyens jusqu’à en oublier colère et rancœur. « Qu’est-ce que tu fais ici Alex ? » J’éclate d’un rire dénué de toute trace d’humour en réaction. Ça c’est la meilleure. « Qu’est-ce que moi je fais ici ?! Tu te fous d’ma gueule là ? » Sept ans. Ça fait sept ans que j’essaye d’oublier, de foutre tous ces souvenirs au placard, fermé à double tours au fin fond de ma mémoire. Et je pensais avoir réussi. Je pensais avoir grandi, être passé à autre chose. J’ai fait une croix sur mon passé, j’ai changé. Je suis plus le gamin pathétique de même pas vingt ans qui s’apitoie sur son sort pendant des jours et des nuits. J’ai changé. Mais maintenant qu’elle est de retour, à quelques mètres de moi seulement, je n’en suis plus si certain. Putain de merde, elle a pas le droit de me faire ce coup-là ! « T’as pas le droit de débarquer comme ça après sept putain d’années de silence radio ! Tu comptais me prévenir à un moment donné ou même pas ? » Lassée d’être contenue, ma voix explose enfin contre les murs de la cuisine. « C’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce que tu fous là, Andy ? » Je répète sa question, braquant mon regard furibond dans le sien comme si je pouvais y lire cette réponse tant désirée.
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Mer 27 Déc - 18:20 | |
| ≈ ≈ ≈ {future starts slow} crédit/ tumblr ✰ Alexander. « J’en ai rien à foutre ! » C’était catégorique. Ça ne laissait aucune place au doute ou à l’interprétation. Façon brutal de faire taire le sujet pour en venir à ce qui l’intéressait vraiment et il était maintenant beaucoup plus prudent de ne plus rétorquer. Je n’ai jamais eu peur d’Alex, jamais eu peur qu’il dérape ou devienne violent envers moi. Cette confiance reste bien présente malgré les sept années qui nous ont séparé et la colère qu’il peut ressentir présentement. Il reste que même s’il ne s’approche pas, sa voix est déstabilisante. Ma seule défense est de lui tourner le dos et de dévier le sujet sur lui, ce qui n’est aucunement pour m’aider au final. « Qu’est-ce que moi je fais ici ?! Tu te fous d’ma gueule là ? » Son rire sarcastique a pour effet de me glacer le sang. Il en vient presqu’à me faire peur, mais je ne bouge pas essayant de lui faire comprendre que ma question était bien sérieuse. Il n’est pas supposé être là, dans la même pièce que moi, si près. Je n’avais qu’à avancer de quelques pas pour pouvoir le toucher et rien que cette pensée me torture l’esprit. Donny m’avait assuré que ce n’était pas possible, que son appartement était un refuge. De plus, ils ne s’étaient pas adressés la parole depuis des lustres, avait-il dit un soir où je n’ai pas pu m’empêcher de poser des questions sur le brun. Clairement, il devait y avoir une raison pour laquelle il s’est retrouvé ici, mais il ne semble pas vouloir me répondre. Autant pour moi qui cherchais à éviter ses questions. Une chose est certaine, ça ne devait certainement pas être le cadet du trio qui l’a averti de mon retour. « T’as pas le droit de débarquer comme ça après sept putain d’années de silence radio ! Tu comptais me prévenir à un moment donné ou même pas ? » Probablement pas, enfin peut-être. « J’en sais rien. » C’est un murmure qui sort d’entre mes lèvres, incertaine d’être capable de trouver la bonne réponse. Mes doigts viennent machinalement se poser sur une de mes tempes afin d’apaiser le mal de tête qui commençait à faire son apparition. Comme pour m’aider avec cette douleur, la partie de ping pong, avec comme balle la fameuse question, venait de se terminer avec ce coup de grâce de la part du jeune homme qui s’était mis à crier dans cet appartement loin d’être si bien insonorisé. « C’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce que tu fous là, Andy ? » Ma main précédemment placé sur ma tête vient s’écraser sur le comptoir dans un claquement sonore alors que je réponds avec la même intonation. « J’en sais rien, d’accord ? » J’appuie mes paroles en tenant son regard du mieux que je pouvais avant de soupirer, relâchant ainsi la pression. Ce n’était pas moi de m’emporter ainsi. Je connais mieux que de combattre la colère par de la colère. J’essaie de prendre de grandes respirations pour me calmer tout en fixant l’évier en face de moi. Je sais qu’il ne se contentera pas de cette réponse, qu’il lui en faut plus. Je lui en dois plus que ça, mais je n’avais rien à lui donner pour le moment. J’étais perdue et je ne savais pas ce que je faisais ici. J’étais supposée être au Canada aujourd’hui, en avant d’une scène ou dans les coulisses, à prendre des photos des fans, des musiciens, des techniciens, de tout ce que j’avais envie. Puis, demain j’aurais été dans un autre endroit, mais ce n’est pas le cas et j’ai encore de la difficulté à assimiler tout ça et à savoir comment avancer. Ma décision de revenir ici reportait sur un choix qui consistait à choisir entre un fantôme ou un autre. Je reprends finalement la parole, plus calmement cette fois. « J’ai rien planifié. » C’est le moins qu’on puisse dire. « Et encore moins ça. » Je trace une ligne droite en l’air entre lui et moi à l’aide de mon index afin de mimer ce bordel, cette situation, ces retrouvailles inattendues...
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Ven 29 Déc - 1:09 | |
| future starts slow ft. Andy Clark & Alexander Black Sa main s’écrase à plat contre la surface lisse du comptoir en écho à mon propre éclat de voix. Elle me répond sur le même ton, prenant par surprise celui qui a peu l’habitude qu’on lui tienne tête. Pendant un instant étiré, on n’entend plus rien. Seul le bruit de ma respiration saccadée vient rythmer le silence qui s’est installé. Elle crépite la tension dans l’air, c’est électrique. Comme le bleu intense de ces deux regards qui s’affrontent dans un match silencieux. Même après sept ans, je ne me souviens pas l’avoir jamais vu s’emporter ainsi. Pas comme ça, pas contre moi. De nous deux, elle a toujours été la plus réfléchie, toujours prompt à calmer le jeu des ardeurs trop échauffées. Un tel détail ne devrait pas retenir mon attention, c’est futile. Je m’en fous. Sa réponse est loin de satisfaire ma faim de vérité, pourtant quelque chose m’empêche de renchérir sur le même ton. Comme si, inconsciemment, j’avais le sentiment d’avoir été trop loin. Alors j’attends. Le visage fermé, les poings serrés. J’attends et j’observe. Son regard troublé, maintenant fixé sur l’évier qui lui fait face, les quelques mèches de cheveux blonds qui lui tombent sur le front. Elle n’a pas changé, pareille à une vision venue directement d’un ancien temps, la même qui hantait mes nuits et troublait mes sens. Celle-là même qui m’a laissé de côté pendant des années. Pauvre Alex, il ne manque à personne. Encore cette voix qui peuple mes cauchemars les plus sombres. Je la chasse rageusement et elle retourne se tapir dans un coin, attendant son heure, un sourire satisfait se retroussant sur ses crocs. La colère est toujours là, bien présente au creux de mon ventre. Elle ne s’en ira pas de si tôt, c’est une compagne de bien trop longue durée. Mais elle ne déborde plus, elle est contenue, telle un fauve que l’on vient de museler. Devant n’importe qui je n’aurais pas hésité une seconde à la libérer complètement, faisant peu de cas des conséquences. Seulement je ne suis pas devant n’importe qui, et un mur invisible semble avoir surgi de mon passé pour m’entraver. Je n’aime pas ça. Mes doigts commencent à me démanger, réclamant l’apaisement du bâton blanc. Andy reprend finalement la parole, la voix cette-fois nettement plus maîtrisée. « J’ai rien planifié. » Je serre les dents en réaction, préférant lui épargner un ricanement dubitatif et certainement improductif. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque. « Et encore moins ça. » ajoute-t-elle en traçant une ligne imaginaire entre nous deux. Cette fois en revanche, je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel, amer. « Ça j’veux bien te croire ! J’suis sûr que t’aurais été parfaitement heureuse de ne plus jamais croiser ma route. » L’allusion est limpide, l’attaque féroce. Je n’ai jamais été du genre à tourner autour du pot, et je suis rancunier. Oh ça oui. Et je n’ai pas l’intention de la laisser s’en tirer avec ses réponses évasives qui ne trompent personne. Qu’elle me renie de vive voix, qu’elle piétine notre pseudo amitié et me confirme qu’elle n’était basée que sur du vent. Qu’elle me dise qu’elle ne regrette rien. Quelle que soit son excuse, je suis prêt à l’entendre. J’ai juste besoin d’un point final à cette histoire. Toujours aussi nerveux et dans une vaine tentative d’évacuer la pression accumulée, je croise les bras sur mon torse et m’adosse contre le mur de la cuisine, ne quittant Andy des yeux que pour examiner un cadre-photo représentant Donny et l’un de ses nombreux frères dont le nom m’échappe, posé négligemment sur le comptoir entre un panier à fruits – vide – et une bouteille de Jack – vide elle aussi. Donny. Depuis sept ans que je n’existe plus aux yeux de la blonde, ça je l’ai bien compris depuis le temps. Mais Donny ? Pourquoi lui ? Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ? Ça me tue rien que d’envisager les possibles scénarios montés derrière mon dos. « Pourquoi Donny ? » Le son de ma propre voix me parvient aux oreilles avant même que je ne réalise avoir ouvert la bouche. Parmi toutes les questions qui grouillent dans mon crâne, c’est étonnamment celle-ci qui se démarque la première.
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Ven 1 Juin - 22:05 | |
| ≈ ≈ ≈ {future starts slow} crédit/ tumblr ✰ Alexander. Ce silence fourbe est une illusion traitre d’un contrôle que je ne possédais pas réellement. C’est probablement l’effet de surprise du bruit qui a résonné un peu plus fort que ce que j’avais anticipé qui m’a accordé ce temps de répit. Sauf que je sais que ça ne s’arrêtera pas là, je ne peux simplement pas fermer les yeux et espérer qu’il ne soit plus devant moi. Ironie de constater que j’avais déjà souhaité le contraire arrivé à maintes reprises. Le calme m’ayant été accordé durant quelques minutes s’avérait être beaucoup plus stressant qu’imaginé. Je pouvais presque sentir mon cœur battre dans mes oreilles alors que celui-ci s’activait de façon ascendante, me pressant ainsi à trouver une réponse précipitée. Une réponse qui n’avait pas l’air de lui faire plaisir, mais celle qui résume parfaitement ma situation jusqu’à présent. « J’ai rien planifié. » Les seuls mots avec lesquelles je suis capable de décrire ce qui m’arrive, enfin pour le peu que j’arrive à réaliser.
C’est un air retenu qui empêche probablement mon voisin de me crier toute la colère qu’il a accumulée. C’est visible dans ses traits, dans son rire, sa posture. Tout de lui m’en veut d’être partie il y a sept ans. Sept. J’aurais aimé avoir perdu le compte à mesure que les années avançaient, ça aurait réduit l’importance que j’accordais à ce moment, mais la vérité en est tout autre. « Ça j’veux bien te croire ! J’suis sûr que t’aurais été parfaitement heureuse de ne plus jamais croiser ma route.» Mes bras viennent se croiser en face de moi, position de défense automatique. Au contraire de ma posture, ma voix ne montre aucun signe de peur. « Non. » Cette protestation aurait voulu être suivi d’un fort you don’t get it avant que je ne réalise que son incompréhension des circonstances est 100% ma faute. L’explication se coince dans ma gorge, la serrant, m’empêchant de montrer plus d’émotions. C’est sous ce bouclier émotionnel que je me trouve à l’abri d’une noyade imminente contre une flopée de sentiments tels que regret, déception, colère, honte, angoisse, … Tous plus ravageurs les uns que les autres. Cependant, je sais parfaitement que ce n’est qu’un contrôle à courte durée et que je ne saurais les retenir indéfiniment. De peur qu’ils explosent en face de l’homme que je connaissais autrefois par cœur, je réfléchis à une porte de secours qui pourrait me sortir de cette situation. Malheureusement, la seule personne qui aurait pu me servir vient de claquer la porte il y a à peine quelques minutes. Comme s’il avait lu dans mes pensées, Alex reprend la parole. « Pourquoi Donny ? » Toujours les bras croisés contre moi, mon regard se dépose sur le jeune homme et finalement contre l’objet qui a captivé son attention. Une photo du cadet Moore avec un sourire que je n’avais pas vu depuis longtemps. « Ça n’… » Je me tais aussitôt les premiers mots prononcés. Ça ne servait plus à rien d’esquiver la vérité ou de changer de sujet. Peu importe ce que j’allais lui dire, rien ne pourrait le protéger de n’importe quels dommages, ceux-ci ayant déjà fait trop de dégâts. C’est donc après une longue inspiration que je relâche la réponse qu’il attend. « Parce que je l’ai revu. » Je baisse la tête vers le sol, en retenant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Avant qu’il s’énerve encore plus contre moi ou qu’il assume des choses loin de la réalité, j’enchéris avec un peu plus de détails. « Durant un concert, il a fini par me reconnaitre. » Je ferme les yeux tandis que je me remémore la scène d’il y a plusieurs mois déjà. J’étais en avant de la scène, dans un festival. Je me souviens m’être éloignée pour prendre des photos des attractions avec leurs couleurs brillantes illuminant la nuit déjà bien entamée. Son groupe d’amis m’avaient approchés pour que je les prenne en photo, pensant que je travaillais pour le festival et non pour le groupe de musique qui rockait la scène plus loin. Je l’ai reconnu, mais je n’ai rien dit. « Il n’était pas sobre. » Je me souviens le regard de Donny qui me scrutait attentivement, un peu comme celui d’Alex en ce moment. Les deux cherchant à comprendre. « …Avant qu’il n’ait le temps de me reconnaître ce soir-là, je suis partie. » Je suis retournée à l’hôtel essayant d’oublier ce passage de ma soirée. « J’ai pensé qu’il allait tout oublier le lendemain... mais il m’avait écrit. » Je m’arrête sec dans l’histoire, n’ayant pas envie d’entrer dans les détails plus personnels. Je n’avais pas répondu au message de Donny la même journée, mais il avait été persistent. Nous nous sommes revus seulement qu’il y a quelques semaines lorsque ma vie avait pris un tout autre tournant. Je n’ose pas regarder le jeune homme en face de moi, croiser ses pupilles bleues perdues m’aurait probablement rendue encore plus faible que je ne le suis déjà. Parfois, j’assumais totalement ce qu’il s’est passé. D’autres, où j’en voulais à la terre entière. « Peu importe les réponses que tu cherches, ça ne changera pas ce qui s’est passé... »
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| Sujet: Re: future starts slow (andy) Mer 4 Juil - 17:42 | |
| future starts slow ft. Andy Clark & Alexander Black « Non. » Le petit mot claque et résonne dans la pièce, brutal. Sans plus d’explication. Tellement libre d’interprétations. Non quoi ? Non en effet, j’aurais préféré ne jamais plus te revoir ? Non, tu te trompes ? Non, tu es sorti de ma vie aussitôt ai-je posé le pied dans cet avion ? Pendant une fraction de seconde j’ai l’impression qu’elle va continuer sur sa lancée, mais c’est finalement un silence pesant qui s’installe et fait doubler de volume la boule d’angoisse qui s’est logée dans ma poitrine. Je cherche un appui mais elle évite consciencieusement mon regard. Elle se braque, se renferme derrière un mur en me glissant une fois sur deux un semblant de réponse incompréhensible qui ne fait qu’accroître ma frustration. Pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? Ne voit-elle pas à quel point je suis paumé ? À quel point je crève de recevoir la moindre explication ? Peut-être qu’elle le voit, peut-être qu’elle s’en fout. La colère qui me brûle les entrailles s’est un peu calmée, tapie dans l’ombre, prête à ressortir à la moindre occasion. C’est la frustration et la rancœur, je crois, qui l’ont remplacée. Je commence à me faire une raison sur cette histoire. Loin d’être la plus agréable à digérer, certes, mais qui paraît être la plus logique. Alors je recule d’un pas, décidant de relâcher la pression quelques instants en m’adossant au mur. Il feint la décontraction, quel mauvais acteur. Andy se tient là, à quelques mètres à peine, l’expression indéchiffrable derrière un masque sans émotion. Bras croisés comme pour se préserver. Tout son être respire l’inconfort et le malaise. Pourquoi ? Parce qu’elle a trop honte d’avouer ses erreurs ? Parce que ma présence l’indispose ? Elle ne te veut pas ici, qu’est-ce que tu crois ? Qu’elle allait t’accueillir à bras ouverts ? Imbécile. Je serre les dents, accuse le coup. J’ai l’impression d’être dans un match de boxe contre un fantôme de mon passé, inatteignable mais au crochet du droit formidable. Et je ne suis pas loin de perdre le combat, si je ne déclare pas forfait avant. Mes yeux tombent sur une photo de Donny et de l’un de ses frères, tout sourires, et les questions recommencent à m’assaillir sans pitié. Pourquoi lui ? Ce n’est même plus de la jalousie à ce stade, j’en ai plus la force, mais je ne peux pas m’empêcher de questionner à nouveau la jeune femme qu’un jour je connaissais par cœur. Il y a une éternité, on dirait. « Ça n’… » Encore une fois, Andy tente d’esquiver et je fronce les sourcils, prêt à gronder de nouveau. Arrête d’essayer de le protéger, bordel ! Il est grand, il peut se défendre seul ! Mais elle se tait, semblant changer d’avis. Ce manège va me rendre complètement dingue. À moins que ce ne soit déjà fait. « Parce que je l’ai revu. » Elle me balance ça comme la chose la plus normale du monde, comme si ce n’était pas une confirmation de tout ce que je redoutais. Avant que je n’aie le temps d’articuler mes pensées, la blonde enchaîne rapidement sur les détails. Elle ferme les yeux en se replongeant dans ses souvenirs – ou bien prépare-t-elle un mensonge ? – tandis que je la fixe froidement. Un concert, une rencontre inopinée. Comme par hasard. Et c’est avec amertume que je note que la seule explication relativement valable de la soirée à laquelle j’ai droit concerne Donny. « J’ai pensé qu’il allait tout oublier le lendemain... mais il m’avait écrit. » « Quel veinard. » que je commente en levant les yeux au ciel, le sarcasme mordant. C’est vrai ça, quelle chance il a eut le gamin : croiser une amie d’enfance perdue de vue pendant des années lors d’un concert random ? Ça relève du miracle, j’espère qu’il a tenté sa chance au loto juste après ! Et en plus de ça, il a réussi à la joindre en lui écrivant un pauvre texto. Comme si je n’avais pas fait la même putain de chose pendant des années, sans résultat. Un grand veinard ce Donny Moore. Silencieusement, je fulmine, blessé dans ma fierté. Andy garde une fois de plus les yeux baissés sur la surface en pierre de l’ilot central. Silence. J’ai encore un demi-millier de questions à lui poser, mais est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Elle va sûrement encore les esquiver de toute façon. Et honnêtement, je suis à bout. Enfin je le croyais, jusqu’à ce qu’une phrase vienne m’achever définitivement. « Peu importe les réponses que tu cherches, ça ne changera pas ce qui s’est passé... » Ouch. Celle-là fait mal. Un uppercut qui me souffle tout l’air de mes poumons. Ça ne changera pas ce qui s’est passé. Je ne fais que me battre contre du vent, en fin de compte. Peu importent les explications, peu importent les réponses, le résultat est le même. Elle est partie et elle ne voulait pas revenir. Et même si, pour une raison que j’ignore, elle a fini par réapparaître à San Francisco, je n’ai jamais fait parti de l’équation. Et ça me tue de l’admettre. Dring dring, c’est un K.O. « Ouais, t’as raison. Ça change rien du tout. » Vaincu, je décroise les bras et me dirige vers la porte d’entrée, bien décidé à la franchir pour la dernière fois. À quoi bon rester ? J’ai obtenu ce que je voulais, je crois. Autant limiter les dégâts. Je ne peux cependant m’empêcher de lancer un ultime regard vers cette femme qui a marqué ma vie au fer rouge. Rancœur, frustration, honte… Tristesse. Et puis sans un mot, je saisis la poignée pour m’en aller de cet appartement où je n’ai jamais été le bienvenu.
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