Je souris tout en haussant les sourcils à sa réponse. Je ferais exactement comme lui. Mais, malheureusement, ce n’est pas comme ça que l’on gagne notre vie. Et même si on veut vivre d’amour et d’eau fraîche, on avait quand même besoin d’un minimum d’argent. Mais j’étais le plus heureux des hommes de vivre avec Adan. J’avais du mal à quitter son corps si parfait et bouillant. Je brulais d’envie pour lui dès que je posais mon regard sur lui. Je le suis dans la chambre. Je glisse ma main autour de ses hanches pour le garder tout contre moi. Je l’embrasse une énième fois alors que l’on s’allonge sur le lit moi au-dessus de lui. Je frémis en sentant ses caresses sur ma peau qui réagit au quart de tour. Je le regarde fiévreusement avec un sourire amoureux. Je me penche, posant mes mains autour de son visage et l’embrassant avec envie. Je m’emballe dans ce baiser avant de coller mon corps contre le sien. Je glisse mes lèvres dans son cou pour le dévorer tandis qu’il appelle la pizzeria. Je glisse mes mains le long de son corps, nous collant l’un à l’autre très étroitement. On continue de se caliner pendant de longues minutes, le temps que les pizzas arrivent. Et c’est dans un moment très intéressant que l’on est interrompu. Je grogne avant de me décaler à contre coeur. Je prépare notre série du moment en attendant qu’il revienne. Je souris alors qu’il me tend les cartons de pizzas le temps qu’il s’installe. J’ai finalement une faim de loup et dévore ma pizza, collé à mon homme. La soirée est plutôt tranquille. Notre lit est une fois de plus témoin de nos ébats, tendre et passionné qui dure une bonne partie de la soirée, avant que l’on s’endorme repus.

Les jours qui suivent sont aussi passionné entre nous. Mais on est bien obligé de se séparer pour le boulot. Je passais le plus clair de mon temps à bosser dans le bar le soir, heureusement Adan m’y rejoignait dès qu’il avait du temps. Je n’avais pas revu Jonathan et je m’en portais mieux. Je n’étais pas à l’aise avec l’idée qu’il soit en ville. Et je sais sue, même si Adan ne laissait rien transparaitre, il en était pareil pour lui. On passait tout notre temps libre ensemble, je voulais l’assurer qu’il était tout pour moi. Et je commençais à songer au mariage, moi qui disait vouloir toujours être libre. Je n’avais pas encore aborder le sujet avec lui, ni même à y réfléchir concrètement.

J’étais quelque peu dans mes pensées lorsque quelqu’un rentre dans le bar. J’étais seul pour le gérer ce soir, et je n’avais qu’une hâte: retrouver mon homme. Je redresse la tête avant de me figer en voyant Jonathan sur le seuil. Je reste stoique derrière le bar alors qu’il m’aborde de nouveau. Je tente de rester froid, mais pour une fois, j’accepte d’écouter sa version des faits. Je peux enfin lui dire tout ce que j’ai sur le coeur. L’ambiance finit par se détendre entre nous. Les minutes passent et je me laisse happer par le passé. Je sers les rares clients qui se présentent avant de retourner vers Jonathan. La glace était brisée entre nous, même si je n’imaginais plus ma vie avec lui, je haissais les conflits. Mais je ne m’attendais pas, au bout de l’après-midi, alors que je terminais mon service, de ressortir avec lui et de me retrouver soudainement avec ses lèvres sur les miennes. Je suis figé de surprise, incapable de bouger, ni même de le repousser avant de longues secondes. Je secoue la tête, ce n’est pas lui que j’aime.

Adan remercia son homme lorsqu'il le laissa se lever pour aller chercher le repas du soir, de bonnes pizzas fumantes qui ne tardèrent pas à embaumer tout l'appartement. Les deux jeunes hommes s'installèrent l'un contre l'autre devant la télé, mangeant et se calinant jusqu'à ce que le désir ne les prennent à nouveau et qu'ils ne fassent l'amour une partie de la nuit. Ce n'était peut être pas reposant, mais Adan était heureux de pouvoir vivre ainsi avec Nate, d'être enfin dans un couple stable, avec quelqu'un avec qui il imaginait un futur radieux. Il était loin d'imaginer que Nate partageait ses pensées, les deux hommes n'ayant pas encore évoqué le futur ensemble, un futur qu'ils construiraient à deux. Le seul petit nuage dans leur couple, c'était l'ex de Nate. Adan faisait de son mieux pour ne pas y penser, pour ne pas se montrer jaloux mais c'était la plupart du temps bien difficile d'y parvenir. Parce qu'il savait que ce qu'il y avait eu entre eux avait été fort avant que l'ex de Nate ne foute tout en l'air. Il avait cependant confiance en son homme, conscient qu'il ne tomberait pas dans le panneau de Johnathan. C'était du moins ce qu'il se disait lorsqu'il arriva à l'heure de la fermeture devant le bar de Nate. Il voulait lui faire la surprise d'un petit restaurant en amoureux mais avait du sa garer plus loin que d'ordinaire. Ainsi il vit toute la scène, les deux ex sortant ensemble du bar, assez détendus au vu de leur gestuelle, de leur attitude. Adan déglutit et serra un peu plus la lanière de son casque de moto, s'arrêtant dans ses pas. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il vit les deux hommes s'embrasser, trop loin pour voir que c'était Johnathan qui avait lancé les choses, trop loin pour s'apercevoir de sa réaction. Et aussi trop prit dans sa jalousie et la colère qui montait alors en lui. Mais il resta figé ainsi, les regardant s'embrasser, ne sachant pas comment réagir, quoi faire. Soudain ses jambes se mirent à marcher, presque d'elles mêmes, et il se retrouva en quelques pas devant les deux et de tirer Johnathan par le bras. "C'est quoi ce putain de bordel ?" jura t'il en regardant les deux hommes tour à tour. "C'est quoi le plan là ? Depuis quand tu le vois ? Je croyais que tu le détestais." demanda t'il en se tournant vers son compagnon, tremblant de colère.

Je ne pensais pas qu’après ce bonheur idyllique, on allait tomber dans un gouffre noir et sombre. Je ne pensais pas non plus que simplement accepter de discuter avec Jonathan allait me mettre dans une telle situation. Pour moi la situation était très claire. Je n’éprouvais plus rien pour mon ex. Je ne pensais qu’à Adan et à son sourire parfait, à son air mutin. J’aimais vraiment me perdre en lui, sentir son corps tout contre le mien. Je ne lui disais pas beaucoup, mes actes étant bien plus parlant à mes yeux. J’espérais rester sur ce nuage très longtemps.
Alors cet après-midi, quand je me retrouve face à face avec Jonathan, tout était lucide dans mon esprit. Je n’avais même qu’une seule hâte : retrouver mon homme ce soir. Me couler dans ses bras devant une bonne série, ou dans le lit pour des choses bien plus intéressantes. Mais alors que je m’apprête à reprendre la route de notre appartement mais Jonathan avait apparemment décidé de retenter sa chance. Je m’étais figé, paralysé d’effroi. J’étais incapable de le repousser, alors que tout on corps criait à l’abomination. Je n’avais même pas le temps de protester qu’une silhouette plus que connue tire Jonathan. Au moins lui a réagi. Mais ça me pétrifie encore plus lorsque je croise son regard de feu. Sa colère irradie au moindre de ses pores. Je n’ose même pas m’approcher. Je sais que la moindre de mes paroles va être interprêtées de la mauvaise manière. La colère prendra le pas sur l’objectivité. Et ce qu’il avait vu prête vraiment à confusion. « Adan… » JE tente de m’approcher de lui, mais sa fureur me fige. Je le regarde désespérément alors que mon cauchemar semble défiler sous mes yeux. Jonathan tente de s’interposer. « Dégage… » Je me recule « Tu ne vois pas que tu as déjà assez fait de mal… » je tremble de peur, de colère. Je ne veux pas le perdre. Je me retourne vers Adan. « Bébé… Laisse-moi t’expliquer.. »

Adan bouillonnait. Certains diraient que le karma l'avait enfin rattrapé. Lui qui avait profité des absences répétées de son ex lors de ses concerts pour sortir avec d'autres hommes, il découvrait enfin ce que ça faisait d'être de l'autre côté de la chose. Et ça faisait un mal de chien. Il ne savait pas quoi penser, quoi dire de tout ça. Il ne comprenait pas comment Nate n'avait pas pu réagir avant tout ça, comment il avait pu laisser faire les choses. Ca le rendait dingue, ça lui donnait envie de taper dans un mur. Quitte à s'en briser la main. Il regarda Nate, ses yeux d'habitude si amoureux étaient désormais emplis de colère, contre Nate, contre Johnathan. Il n'avait pas voulu se méfier, lui dire de ne plus le voir, car il n'était pas ce genre d'homme là...mais là il s'en mordait les doigts. Il aurait du agir pour empêcher tout ça, empêcher que Johnathan ne lui vole Nate. Adan regarda ce dernier s'approcher de Nate mais il lui fit comprendre qu'il ne voulait plus de lui, qu'il avait déjà fait assez de mal. Ca calma, un peu, Adan, mais il lui en voulait toujours. Et quand il se tourna vers lui pour s'excuser, le brun se détourna, regardant partout sauf les deux hommes. Il voulait fuir, partir loin d'ici mais s'il le faisait, il savait que ça laissait une chance à Johnathan de continuer son entreprise, de reconquérir Nate. Et ça il ne pouvait le laisser faire. "Pourquoi Nate ? Pourquoi t'es avec lui là ? Tu m'as dit qu'il t'avait fait du mal, et là je vous retrouve tous les deux comme si rien s'était passé, comme s'il t'avait jamais rien fait. Il a déjà failli nous détruire mais toi tu le laisses revenir dans ta vie mais c'est juste pas possible...parce qu'il va encore te faire du mal, et cette fois je serais pas là pour toi, je serais plus là."

J’avais l’impression de perdre le contrôle sur ma vie. Il m’échappait. Je n’imaginais pas une seule seconde perdre Adan, mais il m’avait vraiment surpris en mauvaise posture , et quoique je dise, il ne pourrait pas me croire. Mon coeur battait jusque dans mes oreilles. J’avais l’impression d’éclater de l’intérieur. Les larmes s’accumulaient dans mes yeux. Je m’en voulais cruellement d’avoir laissé les choses déraper ainsi. Je soutiens son regard, j’avais envie de le prendre dans mes bras, mais cela ne ferait qu’empirer. Jonathan tentait de se rapprocher, mais je le repoussais, même si le mal était déjà fait. Je lui somme de partir, pour qu’il arrête d’envenimer la situation. Je recherche le regarde d’Adan, sans y parvenir. Il me fuyait, je le sentais s’éloigner de moi. Mon coeur se déchire, j’ai une boule dans la gorge qui m’empêche de parler, et même si j’y arrivais cela ne ferait qu’aggraver les choses. Mais ses mots me fracassent. Je ne réfléchis plus et m’approche de lui pour prendre sa main, je le sens se tendre, mais je ne baisse pas les bras. Cette fois, il allait comprendre que je ne suis plus le même. « il était venu discuter…je ne me suis pas méfié, c’était clair dans ma tête… » je soupire doucement, ça paraissait vraiment vaseux comme explication. « mais pas pour lui » je tente de me rapprocher. « Je ne voulais pas… c’est toi que j’aime… » C’est acec lui que je vois ma vie, sans lui c’est le noir complet. Je monte ma main à sa joue. « ne me laisse pas… » Je mordille ma lèvre. C’est lui qui à notre relation en main, je ne le forcerais jamais à faire quoique ce soit.