Je me détestais. Je détestais mon comportement. Depuis ce fameux soir où j’avais refermé la porte de ton appartement. Depuis mes nuits étaient hantées par nos ébats et par ton visage. Alors comme on passait pas mal de temps au bar, j’esquivais cet endroit presque comme la peste. Heureusement mon ami ne m’a pas posé de question, même si je le soupçonnais de se douter de la raison de ma fuite. Mais j’appréciais qu’il ne pose pas de question. Alors je bossais simplement dans le magasin d’optique et je n’avais jamais été aussi productif en pâtisserie, que je donnais à mon ami pour qu’il les vende dans son bar, je passais rapidement dans son bar avant de repartir aussi sec. J’avais amené deux fraisier fraîchement confectionner de ce matin, j’entre dans le bar en déposant les gâteaux sur le bar. Je salue mon ami et discute deux minutes avec lui, il se demandait quand est-ce que j’allais daigner revenir. Que depuis quelques jours tu ne venais plus dans le bar, alors que je n’avais pas d’inquiétudes à avoir, que j’étais parvenu à te faire fuir, finalement. Mais mon cœur se serre à l’entente du fait que tu avais tenté de venir me voir. J’avais pensé que mon comportement de goujat aurait clos définitivement notre relation, mais non, tu étais plus têtu que ce que je pensais. Je soupire, je lui réponds que ce n’est peut-être pas une bonne chose, si on se recroisait, je ne sais pas comment ça se passerait. Je me relève, je dois retourner chez moi, seul. Depuis que je t’ai rencontré je n’ai même plus le cœur à séduire d’autres mecs pour passer une nuit de folie. Je salue mon ami et me retourne quand je te vois entrer. Je me fige et mon teint devient livide. Et merde. Tes traits semblent tout aussi fatigués que les miens, bien sûr instinctivement je m’inquiète pour toi, avant de penser que c’est peut-être moi la cause de cette épuisement. Mes yeux t’auscultent de haut en bas et je ne peux m’empêcher de me mordre la lèvre inférieure. J’étais dans un piteux état, ma barbe de presqu’une semaine pouvait le prouver.

Bien sûr j’avais honte d’être aussi lâche. Mais je craignais trop de subir une nouvelle déception sentimentale. Alors j’ai bridé mon cœur, je ne voulais laisser personne m’atteindre. Et pourtant tu as mis un sacré merdier dans ma vie. Depuis cette fameuse nuit je ne cessais de penser à toi. Mais je me dis que ce bonheur que je touchais du bout des doigts allait obligatoirement éclater un jour ou l’autre et me briser de nouveau mon cœur. Et je ne voulais plus sentir cette douleur, plus jamais. Alors j’avais pensé fermé mon cœur à double tour, de manière à ce que personne ne puisse l’atteindre. Mais, finalement cette carapace vient de se fissurer. Tu as réussi à t’insinuer à l’intérieur, doucement mais sûrement. Et c’est ce qui me faisait peur. Je n’étais pas certain d’être prêt pour une nouvelle relation. Car cela voulait dire que j’allais certainement souffrir de nouveau. pourtant je sentais bien que tu étais différent, j’avais pris le temps de nombreux rendez-vous justement, je sais que je t’ai donné trop d’espoir et je m’en veux terriblement, j’aurais dû mettre les choses au clair dès le départ. Mais, inconsciemment je m’y refusais. À croire que j’aimais souffrir inutilement. Mon ami ne s’était pas gêné de me faire la morale, de me pousser à aller te voir, à t’expliquer pourquoi je ne peux pas m’engager. Mais je préférais me voiler la face, ne pas regarder la vérité en face. Je me disais que tu souffrirais moins ainsi. mon ami s’était bien gardé de me dire que tu venais par ici régulièrement, juste que tu étais passé quelquefois pour savoir où me trouver, mais il avait au moins respecté mon silence en ne dévoilant rien. C’est d’ailleurs pour ça que je suis étonné quand je t’aperçois entrer dans le bar. J’ai mon cœur qui bat la chamade. Je n’avais pas imaginé te croiser par hasard, et ça chamboulait toute ma conviction. Je ne parvenais pas à détacher mon regard de ta silhouette. J’étais comme magnétisé par ta présence. Je soupire doucement mais avant que je ne puisse esquisser un pas, tu t’avances et fini par passer à mes côtés en me bousculant. Je ferme les yeux et fini par me retourner après quelques secondes. J’aperçois le second verre. Je ne sais toujours pas si c’est une bonne idée. Je finirais inlassablement par te faire souffrir encore. Car j’ai l’impression que tu attends plus ce que tu laisses voir. Je devrais faire demi-tour, mais je finis par te rejoindre. Je repousse néanmoins le whisky, ce n’est pas très intelligent d’avoir bu un verre avant le travail. J’ai l’impression que mon cœur va éclater à force de sentir ton parfum, de te savoir juste à côté. Je suis incapable de prendre la parole, je suis prêt à subir ta colère, ta souffrance.

Je tournais ce verre entre mes doigts. Je regardais ce liquide tournoyait contre le verre. Je soupire doucement, je sais que c’est à moi d’entamer la discussion et pourtant je me sens incapable de le faire. Parce que je sens que mes mots ne feront pas le poids face à ton amertume, à juste titre. Je finis par boire mon verre, inconfortable avec ce silence plein de reproches. Et puis cette proximité avec ton corps est un rappel de cette nuit dont je n’ai oublié aucune seconde. ni même aucun des rendez-vous. J’ai bien conscience que j’ai peut-être gâché une histoire qui aurait pu fonctionner. tout ça à cause de cette fichue trahison qui me colle au corps et dont je n’arrive pas à me départir, comme si c’était une partie de moi. Je ne t’en ai jamais parlé, je ne voulais pas que tu subisses ma tristesse. Tu n’avais pas mérité cette fuite. Tu venais me mettre devant le fait accompli. Je te devais les explications, que j’aurais dû te donner depuis longtemps. JE ferme les yeux alors que tu me demandes pourquoi. J’ai mon coeur qui se serre à la suite. « C’est pas ça… » Je mords ma lèvre inférieure. Je regarde à la dérobée tes mains, je les vois crispées, elles extériorisent ta colère. Mais je relève subitement mon regard. « Tu es plus que ce que tu crois… » Mon ton ferme ne flanche pas. « C’est moi qui ai merdé…qui ai eu peur… » Je passe mes mains sur mon visage avant de remarquer que tu te serres un troisième verre. Sans réfléchir je pose une main sur ton poignet. Je voulais que tu restes sobre pour ce que j’ai à te dire. « Ca fait longtemps que je n’ai pas ressenti ce que je ressent avec toi, Adan. Je n’ai même jamais ressenti ça. » Je soupire doucement « Je m’étais promis de ne plus jamais ressentir ça. » Je remarque que j’ai toujours mes doigts sur ton poignet. Je retire doucement refermant mes doigts sur le vide. « Il y a un an, mon ex est parti sans me laisser de nouvelles, il a juste disparu…. » Je soupire doucement « J’ai fermé mon coeur ensuite… Et tu es arrivé…. » Je soupire doucement et j’ai gâché un bonheur potentiel. Juste parce que je ne veux pas parler de cette blessure qui a attaqué ma fierté en quelque sorte.

Je sais bien qu’aucune excuse ne serait valable à tes yeux, qu’aucune explication n’aurait d’importance. Je peux tout à fait comprendre que tu ne veuilles plus me croire. Je sais que j'ai joué au con. Mais je ne veux pas perdre cet infime espoir de réparer ce que j’ai brisé. cet étincelle quand nos peaux se touchent. Mes doigts se resserrent doucement autour de ton bras. Mon pouce caresse ta peau. J’avais presque oublié cette attirance presque magnétique entre nous. Je dois me retenir pour ne pas te sauter dessus. Ton regard devrait me refroidir, mais tu dégages une telle aura que j’en suis presque hypnotisé. J’avais décidé de mettre les cartes sur table. De raconter ce qui me pèse sur le coeur. J’étais un éternel romantique, qui croyait en l’amour. Mais cet ex avait tout ruiné. Je n’étais pas certain de pouvoir redonner une entière confiance en quelqu’un d’autre. Pourtant t’avouer ce secret est déjà un premier pas. Ca me demandait beaucoup d’abnégation. Je ne m’étais jamais autant ouvert à un amant. Tout comme je n’avais plus pris le temps avant de partager mon lit avec un amant. Mais tu as tout chamboulé. Je soupire avant de baisser de nouveau le regard. « Je te fais confiance…Mais je ne fais pas confiance à l’amour. » JE soupire, le coeur qui se serre. Je ne voulais pas te briser le coeur. Mais j’avais été trop égoïste. Tu me rends la monnaie de ma pièce. CEs derniers jours ont été un véritable calvaire. LEs regrets sont ancrés au plus profond de mon être. Faut-il seulement cette menace de ne jamais te revoir et t’aimer. Je prends enfin conscience que les sentiments sont déjà bien installé, bien pus que je ne voulais le croire. J’attrape ta main alors que tu t’apprêtes à partir. « Non… S’il-te-plaît… » Je te laisse enfin voir ma vulnérabilité alors que mes yeux se posent sur toi. Je n’aimais pas montrer ma faiblesse. Mais tu as su voir au-delà de ce que je laissais voir. « Je ne peux pas te promettre de ne plus douter, mais je peux te promettre de faire des efforts. » Je ne te lâche pas du regard. Tu as cet ultime choix.

Je t’attrape ce bras. Je ne veux pas que tu partes. je sais que j'ai sacrément merdé, mais je veux me rattraper. Je voulais retrouver ce plaisir que je n’avais ressenti avec aucun autre de mes amants. Je soupire doucement, je me rendais compte que j’étais peut-être prêt à oublier cette histoire douloureuse. Je n’avais pas le choix si je voulais que ça marche entre nous. Je ne sais simplement pas si je suis prêt à souffrir de nouveau si je te donne mon coeur. Pourtant tu le méritais, tu as fais preuve d’une patience sans faille envers moi. Je devais désormais faire un pas vers toi maintenant. JE te laissais voir cette fragilité que je cachais à tout le monde. JE te donnais les cartes, c’est à toi qu’advient l’avenir de notre relation maintenant. Bien sûr tu me mets au pied du mur, tu me fais part de tes doutes. Doutes que je ne peux pas entièrement te rassurer ou te faire des promesses. Je ne veux plus te faire de promesse dans le vide. Je soupire alors que je remarque également ton désarroi. J’ai envie de te serrer dans mes bras quand je te vois te recroqueviller ainsi. Je soupire doucement en cherchant mes mots pour ne pas te faire fuir. « Je ne peux pas te promettre de ne plus douter, mais je ne veux plus partir. » Je me sens soulagé de t’avoir dit la vérité. C’est comme si un poids s’était envolé de mes épaules. Je te laisse te rapprocher. J’ai mon coeur qui bat la chamade. Je hoche la tête à tes mots. J’ai mes épaules qui se détendent alors que tu entres dans mon espace intime. Nos souffles se mélangent et je fais un effort pour attendre la fin de ton discours. » Parler… bien sûr… » Je murmure alors que je me rapproche doucement de toi. « Mais s’embrasser aussi » Je pose mes lèvres contre les tiennes avec un soulagement certain.

J’avais enfin l’impression qu'un poids se retire de mes épaules. J’étais prêt à faire des efforts pour t’ouvrir davantage mon cœur, te faire une place dans ma vie. Bien sûr, je sais qu’il y aura des moments plus difficiles que d’autres, mais j’étais prêt désormais à affronter ces difficultés. Ces derniers jours loin de toi a été un véritable calvaire. J’avais mon cœur qui hurlait de douleur. Alors je laisse maintenant le soulagement m’envahir. Je m’approche de toi jusqu’à venir te frôler. J’en profite pour humer ton parfum, je laisse ta chaleur m’envahir. Et je sombre dans les affres du plaisir en venant t’embrasser. C’est un baiser doux, lent. Je ferme les yeux et savoure cet instant suspendu hors du temps. C’est presque comme si je ne t’avais jamais embrassé. C’est un feu de joie à l’intérieur de moi. Mes bras entourent naturellement tes hanches, les serrant au plus près de moi. Je souffle doucement avant de poser mon front contre le tien. « Hum hum… » Je frotte mon nez contre le tien avant de te voler un dernier baiser. Je serre mes bras autour de tes hanches avant de te soulever et de prendre la direction de la porte. « Je te kidnappe chez moi… » J’affiche un sourire qui s’étend jusqu’aux oreilles. Je te dépose devant la porte, que je t’ouvre, faisant preuve de galanterie. « Après toi… » Je hausse les sourcils te laissant passer, ne manquant pas de reluquer le spectacle que tu m’offres. J’ai encore les yeux sur tes fesses quand tu te retournes. J’affiche un air goguenard. « On y va ? »

Je laisse traîner mes lèvres à proximité des tiennes tout en reprenant mon souffle. Je caressais ta joue avec tendresse. J’admirais ta beauté. Une protection semblait se briser petit à petit. Je redécouvrais qu’ouvrir son coeur n’était pas si mauvais que ce que je pensais. Je souris, charmé par ta présence. Je voulais te prouver que je ne voulais plus fuir, alors t’emmener chez moi, c’était mettre toutes les chances de mon côté. Je te prends sur mon épaule, te laissant aucun moyen de t’échapper. Je frappe tes fesses avant de te déposer devant la porte. Je te regarde faire avec un sourire accroché à mes lèvres. Je t’ouvre la porte. Je te reluque avec avidité, sans vergogne. Je me fais surprendre, mais cela ne me gêne pas. Et cela ne semble certainement pas te déranger. Je hausse un sourcil. « C’est dommage, je ne sais pas si elle est encore viable alors… » Je te laisse t’approcher avant de glisser mes mains sur tes hanches. Je colle mon corps contre le tien. Je prolonge ton baiser. Mes bras glisse tout autour de tes hanches. « Je suis tout à toi. » Je glisse mon nez contre ta joue Je te laisse reculer avant de te rejoindre et d’enlacer nos doigts ensemble. On se dirige vers mon appartement, à 5 minutes à pied d’ici. J’ouvre la porte avant de te tirer à l’intérieur de l’appartement. Je t’embrasse de nouveau te tirant en direction du canapé. Je m’assieds dessus avant de t’ouvrir les bras.