Ça fait déjà – à peine – un mois que Dawn parcourt les routes des États-Unis et t’en peux plus. Tu as beau suivre avec attention le compte Instagram des demoiselles, tous les hastags qui vont avec la tournée – avec un sentiment de fierté et un cœur dès que t’aperçois ta blonde sur la photo – et vous avez beau échanger régulièrement et vous appeler dès que vous pouvez, profitant du fait que le décalage horaire est encore supportable tant que vous êtes sur le même continent ; ça ne suffit pas. Non seulement ta copine te manque, mais en plus tu as l’impression de manquer tellement de choses de cette nouvelle aventure où tu voudrais être là pour et avec elle. Ton quotidien est le même, bien que plus gris. Tu vas au boulot, tu fumes, tu joues aux jeux. Tes colocs commencent à en avoir marre de supporter ton fessier d’amoureux malheureux, et pourtant t’arrives pas à te sortir de cet état de larve dépressive. Tu essaies. Tu avais pensé à vouloir profiter du temps de l’absence de la polonaise pour tester de nouvelles choses. Pour pas être le même qu’elle retrouvera quand elle était partie, pas être au même stade alors qu’elle aura vécu plein de trucs et en sortira grandie d’une certaine manière et différente d’une autre. Mais la salsa c’est pas pour toi, la zumba encore moins – ouais t’as voulu persister, t’es un peu con faut bien l’avouer – tu n’as pas réussi à supporter les chaînes Twitch que tu as voulu regarder avant de vouloir t’y mettre… Putain, t’as même fait un compte Tik Tok, t’as supporté l’application deux heures mais tu as senti le peu d’intelligence et de neurones qui te restent s’en aller au fur et à mesure qu les vidéos s’enchaînaient alors tu as désinstallé le truc. Tu ne seras donc pas une star de la danse ou d’internet. Pas de grandes nouvelles de ce côté-là. Mais tu as toujours rien pour te distraire, et il y a le vide qui s’creuse et le manque qui commence à picoter sous ta peau. T’es sûr que si tu voulais arrêter la weed, comme ça du jour au lendemain, ça f’rait moins mal. Tu l’aimes à ce point-là, Dawn. T’as jamais aimé autant et t’as jamais souffert autant de l’absence de quelqu’un.

C’est Bart qui avait lancé l’idée, plutôt saoulé de tes lamentations qu’oreille attentive voulant t’aider. C’est Mila qui a enquêté auprès de sa meilleure amie pour savoir les trajets, vols et autres heures en bus de la tournée. Elle t’a aidé à faire une carte, avec des dates et des heures, à regarder tes jours de congés pour voir où est-ce que ça peut concorder. C’est toi qui a décidé de garder ça un secret, de faire une surprise à Dawn. Tu as retrouvé le sourire alors que tu as pris ton billet d’avion à la dernière minute, embarquant aucun bagage parce que tu ne comptes rester qu’à peine un week-end et que tout tient dans ton sac à dos.

Direction le Texas, si proche de tes grands-parents que tu n’iras même pas visiter, quatre heures de vol pour Austin. T’es pas en territoire complètement inconnu, au moins. Tu as eu le temps de repérer l’hôtel où dorment les groupes, la salle de concert pour le soir, d’envoyer un message à la chanteuse pour lui annoncer ton arrivée imminente histoire que tu ne te retrouves pas à la rue si tout tourne mal. Ana a réussi à bidouiller pour changer les chambres et que tu puisses te retrouver seul avec ta copine – tu sais pas si c’est par gentillesse ou pour sauver les oreilles de la troisième bandmate, mais t’es plutôt reconnaissant.

T’es arrivé le premier, même si Dawn l’ignore, et t’as le cœur battant à tout rompre. T’as failli faire une crise cardiaque en donnant ton nom à la réceptionniste de l’hôtel, convaincu que tu allais te faire fumer. Mais tu as reçu la clé de ta chambre, t’es monté te rafraîchir mais t’étais trop impatient pour attendre sagement en haut. T’es redescendu, t’as posé tes fesses dans le hall de réception sur un fauteuil moelleux qui te donne une vue directe sur l’entrée, t’as annoncé ton arrivée à Ana qui t’a répondu d’un pouce en l’air. Tu vas peut-être faire une crise cardiaque avant l’arrivée de la blonde. Et il faut vraiment que tu cesses de penser comme ça, t’as 25 ans merde, tu vas pas mourir d’un problème de cœur même s’il menace d’exploser sous tout le stress et l’anticipation et l’euphorie à l’idée de retrouver ta copine qui est à une heure de toi.

T’es une boule de nerfs quand il y a enfin du mouvement, celui que tu espérais en tout cas. Tu vois d’abord Ana et un inconnu – peut-être leur manager, t’en sais rien – entrer à l’intérieur, puis quelques autres membres. Et y’a les fumeurs dehors, ta copine y compris. Tu bondis sur tes pieds et le regard de la rousse se pose sur toi, tu gagnes un clin d’œil et ça te fait sourire. T’avais pas de plan, sur comment l’aborder, alors t’improvises. Tu restes en retrait et regardes Dawn de loin. Tu reçois un message de sa part entre temps et tu sens l’émotion te faire tourner la tête. Entre temps, Ana récupère les clefs des chambres et tu attends qu’elle aille les distribuer. La chanteuse a le chic de faire en sorte que Dawn soit dos à toi. Merci, partenaire de surprise. « […] sorry Dawn, it seems there is a problem with your room, I don’t have your key. » T’entends la fin de sa phrase, et t’échappes un rire déjà bienheureux à ça. « Yeah, I think I'm the problem with Dawn’s room. » Que tu fais, essayant d’être aussi nonchalant que possible alors que tu as juste envie de courir serrer la blonde dans tes bras pour ne jamais la lâcher, attendant qu’elle se rende compte de ta présence. « Hi babe. »

Move around people, y’a des gens en manque qui ont besoin de se câliner, poussez-moi et excusez-vous. Y’a effectivement un problème avec la chambre réservée pour la polonaise et ça t’fait marrer, l’exaspération de la demoiselle ne dure que quelques secondes jusqu’à ce que tu annonces ta présence. « Holy shit! » Problème réglé, c’est le meilleur service après-vente de l’histoire. Tu t’avances, les bras écartés et réceptionnes la blonde à mi-chemin, la serrant ardemment contre toi en faisant attention à ne pas l’écraser non plus. Il y a ton cœur qui tambourine dans ta poitrine, alors que tu retrouves la familiarité de sa chaleur et de son odeur qui t’ont rendu triste par leur absence. Tu serres délicatement Dawn par la taille, profitant pour la soulever un peu du sol au passage. T’es ok pour plus jamais la lâcher. Mais elle se recule déjà et t’es aussi ok pour regarder son joli minois. Ça fait longtemps que t’as pas souri autant. « What are you doing here?! How did you know?! » Tu plisses légèrement les yeux, lâchant un « uh » pensif au passage. M’enfin, c’est évident de ce que tu fais ici. « Oh haven’t you heard? There’s a rodeo contest here that I must attend! » Avec ton plus bel accent texan, évidemment, plus belle imitation de ton grand-père qui te fait lâcher un rire. « Mila and Ana helped. » Tu rajoutes, plus sérieux ensuite. Et la schizophrénie se passe très bien je vous remercie. Ton sourire s’agrandit largement lorsqu’elle dit qu’elle est heureuse de te voir – il faut dire que t’es pas peu fier de ta surprise. Ç’aurait été particulièrement con et tendu si ça ne lui avait pas fait plaisir, heureusement qu’elle est coopérante. Ses lèvres viennent chercher les tiennent et tu ne te fais pas prier pour l’embrasser, tes mains glissant doucement de sa taille à son dos, petite prière de remerciements mentale pour l’industrie de la mode féminine qui oublie de couvrir ses demoiselles lorsque tu sens l’électricité sous tes empreintes. « Which room do you have? » Demande Dawn lorsque vous vous séparez. Tu lâches un rire et attrapes déjà son sac de voyage, elle prend ta main et sa valise de l’autre. C’est beau, le travail d’équipe. « 303, lesgo! » Y’a même pas une seconde à perdre, à ce stade-là.

« How long do you stay here? » Not long enough. « As long as you do. » Un week-end, c'est tout ce que tu as réussi à avoir. Même si t'aurais aimé suivre le groupe pour quelques dates, il y a des questions de logistique et de boulot qui s'imposent. T'es déjà content d'être là, même si c'est qu'un petit peu. Vous vous retrouvez vite collés l'un à l'autre, comme si l'éloignement doit impliquer qu'il n'existe plus aucune distance physique entre vous quand vous vous retrouvez. Et ça te va plutôt bien comme ça. « Is it me or you’ve gotten prettier in only a month? » C’est sa tenue qui t’fait dire ça ? La mauvaise qualité de la connexion quand vous vous appelez en FaceTime ? Le fait qu’elle t’a vraiment beaucoup manqué et que tu vis la distance encore plus mal que c’que t’a imaginé ? D, la réponse d. L'une de tes mains reste contre sa joue alors que tu lui voles plusieurs baisers de suite.« It’s been too long. The morons got tired of hearing me complaining and- » Tu t'interromps, un léger sourire sur les lèvres. Tu t’es aussi un peu saoulé à te lamenter tout l’temps, ouais t’es quand même fort. « And I just miss you. » Tu chuchotes comme une confession, comme si elle ne le savait pas déjà.

« Two days in bed, then. Finally! » Ça ressemble à une promesse à laquelle tu as bien envie de t’accrocher. La demoiselle oublie un peu que si elle est ici, c’est parce qu’elle a un concert à donner, mais qui es-tu pour lui rappeler ses obligations de star en devenir ? Pas la bonne personne en tout cas. Ton attention est plutôt à profiter au maximum de ta copine, ce que tu fais. Vous restez proches et fort heureusement que vous êtes tous les deux parce que tu sens que vous n’allez pas vous décoller – ça aurait bien fait chier vos potes ça. Tu l’embrasses mais tu prends le temps pour l’observer – elle est plus jolie en vrai qu’en pixels, même si elle est très jolie en pixels aussi – et tu remercies vivement les degrés de ta terre de naissance qui l’ont fait adopter des vêtements plus légers. Dawn a l’air d’à peine te croire lorsque tu lui dis qu’elle est devenue encore plus belle, alors t’es bien obligé d’opiner du chef genre ‘sisi crois-moi je suis un expert, je sais de quoi je parle’. « I’m glad you aren’t scared by my face. » T’ouvres la bouche, sourire aux lèvres et petit son d’outrance qui en sort. « What?! This perfect, angelic, delicate face? » Pour la peine, tu vas embrasser les petits bouts de peau dodus et lisses que t’aimes tant – elle ne sait pas de quoi elle parle, vraiment. Tu redeviens sérieux par la suite, essayant d’expliquer maladroitement la raison de ta présence ici même si c’est plutôt évidemment. Elle te manque, c’est pas une grande nouvelle, tu as juste atteins le point où elle te manque trop et où t’es super chiant parce que tu sens super seul et super perdu sans elle. Tu affiches un léger sourire sous son regard et son toucher, sourire qui s’agrandit lorsqu’elle te dit que tu lui manques aussi. « Having you here is the best surprise I could ever hope for. » T’es plutôt heureux de ça, et fier de ta surprise. Vous en aviez besoin tous les deux, de toute évidence. « We drove like ten hours from Albuquerque. I really need to take a shower. » Noooooon trahison ! Tu acquiesces, te retenant de justesse de faire une blague sur Albuquerque qui tu es pourtant sûr est un mythe et un nom de ville fantasmé, parce que y’a pas le temps. Tu râles même pas quand elle promet d’être rapide, tu la laisses filer et en profites pour te mettre un peu plus à l’aise – bye bye les shoes et le hoodie inutile. Tu passes une main dans tes cheveux pour essayer de les recoiffer un tantinet en arrière, tu grattouilles le semblant de barbe que t’a laissé par flemme et parce que t’as plus d’obligation de petit-ami dans l’immédiat – enfin, là, si, mais d’habitude il n’y plus personne pour râler qu’ça pique. Y’a du laissez-aller, et t’aurais pu faire un effort pour arranger le tout mais t’es parti trop vite.

T’es sur le lit lorsqu’elle débarque à nouveau, Vénus enroulée dans sa serviette. Fair enough, y’a ton petit cerveau qui s’emballe mais tu fais de ton mieux pour rester calme. « I wasn’t long, right? » Tu hoches la tête, un mince sourire sur les lèvres. « I survived. » Tu supportes mieux son absence quand elle est à quelques mètres de toi, bizarrement. « I’m sorry, I didn’t asked. How are you? » Tu plisses légèrement les yeux, l’air d’y réfléchir, laissant la blonde te diriger et relevant la tête. Il y a ta peau qui frissonne à la base de ta nuque et ton estomac qui commence à se contracter. L’une de tes mains vient délicatement agripper son poignet. « I’m feeling pretty amazing right now, thank you for asking. » Tu réponds, large sourire aux lèvres. Ton autre main vient se poser sur sa hanche et tu étreins la demoiselle un peu plus fermement lorsqu’elle prend place sur tes jambes. Douce invasion de ton espace personnel, odeurs fruitées et peau humide alors que tu te mords les lèvres d’anticipation. « I also missed this. » Tu te figes quelques secondes lorsqu’elle pose son front contre le tien, te laissant submerger par le bonheur de la retrouver ainsi – sa chaleur contre la sienne, son souffle, elle tout simplement. Tu ne résistes pas longtemps avant de succomber à l’envie de reprendre l’assaut de ses lèvres, en prenant ton temps cette fois. « You’re a bit naked. » Y’a pas à dire, t’es super observateur. C’est surtout là ta manière pour la prévenir que tu comptes prendre avantage de la situation. Tu l’embrasses une nouvelle fois, tes mains viennent attraper sa taille sur laquelle la serviette remonte déjà, tu t’appliques à faire des gestes lents comme pour te remémorer chacune des formes. Ton toucher glisse doucement le long de son corps, tu échappes un léger rire lorsque sa respiration change presque imperceptiblement alors que tu commences à dessiner des figures inconnues sur ses cuisses. « I love you. » Que tu soupires d’aise, parce que tu te rends compte que tu as oublié de le dire et que c’est trop important pour que tu t’en empêches.

Tu es presque déçu de ne pas avoir eu l’occasion de déshabiller la blonde, mais la vision d’elle fraîche d’une douche et encore enroulée dans sa serviette est assez satisfaisante. Il y a un sourire qui s’installe sur tes lèvres lorsqu’elle se rapproche de toi, un pour lequel tu dois te concentrer pour le garder parce que ton corps commence à être en état d’alerte, à se tendre sous l’idée de retrouver celui de Dawn. Ça t’amuserait presque de l’entendre te demander comment tu vas alors que la réponse est plutôt évidente. Ça roule Raoul. T’es pas forcément plus sérieux quand tu lui fais remarquer qu’elle est un peu nue, tu commences surtout à te laisser doucement submerger par les sensations et les émotions. « Really? I haven’t noticed yet. » Tu t’esclaffes légèrement, te mordant une brève seconde les lèvres pour mieux l’embrasser ensuite. « I can help with that. » T’es volontaire, surtout avide de partager un moment tendre avec la polonaise. Tes mains commencent leur ascension pour redécouvrir son corps, tu t’amuses des réactions que tu récoltes déjà, tu glisses les trois petits mots auxquels tu tiens tant parce que tu es heureux de pouvoir les prononcer. Tu frissonnes sous le toucher de la blonde, les réactions ça va dans les deux sens, puis tu échappes un soupir lorsqu’ils sont prononcés en retour. Ton optimisme naturel te pousserait à penser que ça vaut presque la peine d’être séparée de Dawn, si c’est pour mieux la retrouver ainsi. T’échappes un grognement quand tu dois lâcher ton emprise le temps de se débarrasser de ton tee-shirt, mais ta frustration disparaît rapidement sous les doigts de la demoiselle. Ça se tend, ça frisonne, ça palpite. T’en aurais presque la tête qui tourne, alors que ton corps commence à s’animer de ferveur et que les baisers échangés se font de plus en plus pressants. Tu sens ton estomac se nouer alors que tu résistes à l’envie de dérouler la serviette et t’offrir la vue complète de ta petite-amie. Patience.

« You’re my everything. » Tu tressaillis légèrement à ses mots, un sourire ose à peine s’épanouir sur ton visage avec seulement le coin de tes lèvres pour remonter. Tu ressens la même chose. Ça fait deux ans que c’est Dawn, il ne faut pas se creuser l’esprit bien longtemps pour se rendre à l’évidence. « You’re all I want, all I need. » Tu réponds avec fermeté, pour qu’elle n’en doute jamais, son menton entre tes doigts pour que vos regards se croisent et pour que tes lèvres puissent mieux attraper les siennes ensuite. L’action commence délicatement, alors qu’elle commence à s’attaquer au bouton de ton jean – et franchement tu regrettes de ne pas pouvoir l’effeuiller en retour. Un son guttural t’échappe, tes mains empoignent à nouveau sa taille alors que tu la pousses à se coller un peu plus à toi pour chercher un peu plus de contact. Puis la serviette te gêne, puis tu n’as plus envie de résister alors tu glisses un doigt là où l’extrémité est coincée derrière le tissu et la libère. Ça ne tient plus, le tissu se détend sans pour autant tomber au sol. Tu concentres ton regard sur celui de Dawn, faisant de ton mieux pour retenir l’air de conquérant sur le point de s’épanouir sur ton visage. Tes lèvres embrassent sa mâchoire attentivement, commencent à dévier dans son cou où tu te fais encore plus doux, la serviette disparaît alors que tu te rapproches un peu plus de sa poitrine. Tu resserres ton emprise sur la blonde et la soulève en même temps que tu te recules sur le lit. L’instant d’après tu la poses doucement sous les couvertures, prenant place au-dessus d’elle. Petite pause, pour l’admirer, parce que cette vue t’a manqué. « Hi gorgeous. » Tu sens ton corps qui commence à s’embraser mais tu l’ignores pour reprendre l’assaut les lèvres de Dawn. Puis sa pommette saillante, la courbe près de son cou, le bout de son épaule pour que rien ne soit délaissé. Et tes mains glissent, tantôt caresse douce, tantôt poigne hâtive. Tu commences à descendre dans tes baisers, attentif aux sons et aux frissons, pour parcourir de baisers toute la peau exquise qui se découvre devant toi. Tu veux l’adorer, t’y dévouer. Tu t’appliques, t’es délicat. Tu ne veux pas céder à cette envie de te précipiter parce qu’elle t’a trop manqué, ce qui ne te satisferait que quelques minutes. Tu veux prendre ton temps, que le moment dure, que tu puisses t’en souvenir quand tu seras à nouveau loin d’elle. Tu es proche de son intimité lorsque tu fais une pause pour la regarder, vérifier qu’elle est toujours avec toi, pour lui sourire et la rassurer – t’es prêt à tout pour elle, tu veux que son bonheur et, pour l’immédiat, son plaisir.

La danse qui se répète, toujours la même mais le rythme toujours différent, le même tempo, les mêmes mouvements. Elle t’a manqué, Dawn, y’a pas à dire. Vos échanges réguliers te permettent d’avoir le droit à ses humeurs et autres râleries que tu aimes tant, à ses plaisanteries et ses boutades que tu apprécies toujours malgré ce que tu en dis. Mais il y la partie charnelle qui te manque, celle où tu as besoin de l’avoir contre toi, d’avoir sa chaleur pour réchauffer la tienne, de pouvoir sentir son cœur battre sous tes doigts et sa peau frissonner à ton contact… Vous n’avez pas discuté beaucoup, depuis que vous vous êtes retrouvés, et l’action prend un tout autre tournant lorsqu’elle sort de la douche mais c’est si naturel et logique que vous n’avez rien à redire, ni l’un ni l’autre. Tu retrouves ta dulcinée et tu prends ton temps pour le faire, voulant apprécier chaque moment, qu’elle apprécie chaque minute passée à tes côtés et que ça vous permette de mieux tenir la séparation quand il faudra y revenir ensuite. Elle est belle, Dawn, t’arrives jamais à y croire vraiment – quel sort t’as jeté dans tes années de latin sans le faire exprès ou quelle divinité déguisée en personne fragile t’as aidé pour avoir autant de chance. Tu la complimentes lorsque tu la déposes sur le lit, le souffle presque coupé de la retrouver ainsi, le palpitant qui s’affole lorsqu’elle sort ses artifices pour te séduire. « Only for you, handsome. » Tes lèvres s’étirent en un fin sourire et tu y passes ta langue devant son manège. Elle va te rendre fou.

Tu reprends possession de ses lèvres avec dévotion, avant que tes baisers ne dévient lentement mais sûrement sur son corps dénudé. Les sons qui s’échappent de la demoiselle t’embrasent, t’es si heureux de pouvoir partager de nouveau ça avec la blonde. Ton prénom est répété alors que tu t’appliques à lui donner du plaisir, ta poigne plus solide mais toujours délicate pour éviter qu’elle ne t’échappe. Tu te concentres sur Dawn et ses réactions, ignorant ton propre désir qui s’éveille et tiraille de plus en plus tes entrailles, jusqu’à ce que tu la sentes déjà proche. Tu quittes son intimité pour mieux la retrouver, souffle chaud contre respiration erratique. Le toucher de la polonaise te fait frissonner et tu sens que tu ne tiendras pas bien longtemps non plus sous son attention. Tu sens ta respiration se perdre déjà un peu alors qu’elle te libère de ton dernier vêtement, c’est un regard empli de désir que tu poses sur elle lorsqu’elle prend place sur tes jambes – tornade blonde et brûlante. Tu laisses tes doigts parcourir doucement la peau de son dos lorsqu’elle vient t’embrasser, avant de te laisser aller sous caresses habiles. Tes gémissements sont bien moins délicats que les siens, plus gutturaux, peut-être plus grossiers aussi. Tu perds les pédales lorsqu’elle se focalise sur ta virilité, tu te mords les lèvres les yeux fermés sous les sensations brûlantes avant de te forcer à la regarder – elle est trop belle pour que t’ignores ça.

« Babe… » Tu finis par souffler, empoignant ses hanches avec plus de fermeté pour qu’elle comprenne où tu veux en venir. Tu as besoin d’elle, tu as assez attendu et tu n’as pas envie de continuer à tester ta patience et vos limites. Tu la laisses prendre les devants dans un premier temps, appréciant de pouvoir profiter de sa délicatesse et préférant agir d’abord selon son plaisir. On te changera pas, Leo.

Déesse à l’âme de démon, ou bien démon au corps de déesse, la frontière est floue et tu t’y perds. À l’écoute de son souffle irrégulier, contre sa peau douce et chaude, sous ses caresses hurlant silencieusement luxure. Tu te perds dans son étreinte, tes sens en alerte et tu meurs d’envie de succomber au plaisir, de te laisser porter et emporter. Tu te concentres pour garder ton attention sur Dawn, si ses gestes te procurent un bien fou tu ne peux pas nier qu’elle te rend fou. De la manière dont ses cheveux cascadent sur ses épaules, ses pommettes qui se colorent sous l’effort, ses soupirs de sa voix si particulière… Tu comprends tous les poèmes et autres mélodies d’amour lorsque tu vois ta copine, lorsque vous passez ces moments intimes qui n’appartiennent qu’à vous, lorsque vous laissez derrière vous la raison et la sobriété. Ta patience ne dure pas bien longtemps, il te faut rapidement plus, tu as besoin de sentir son corps au plus près du tien et de ne faire qu’un avec elle. Mais elle aime jouer, Dawn, elle aime te faire languir et tu aimes encore plus la laisser faire, ça n’en décuple que d’avantage votre plaisir. Tu sens ton rythme cardiaque s’emballer lorsqu’elle vient se mordre la lèvre, l’air malicieux de celle prête à céder mais s’y refusant. Tes lèvres s’étirent en un fin sourire alors que l’une de tes mains remonte sur ses rondeurs délicatement pour terminer sur sa nuque. Ton souffle se fait bataille alors qu’elle s’amuse à parcourir ton corps du bout des doigts, comme si vos nerfs n’avaient pas été assez taquinés comme ça. « Love… » Tu ne sais pas si tu la préviens de possibles remontrances si elle continue ou si tu la supplies de le faire.

La blonde finit par céder, enfin. Les morceaux d’âmes qui se retrouvent en même temps que vos corps se lient de la façon la plus intime possible. Tu échappes un lent soupir, esclave de l’extase de sensations trop intenses. La douceur se fait feu au creux de ton abdomen, la danse continue dans un rythme de plus en plus impétueux. Tu te redresses dans son ordre silencieux lorsqu’elle se saisit de tes mains, profitant de cette nouvelle étreinte pour aller embrasser ses lèvres des tiennes. Tes mains se font à nouveau caresses et si l’une est solidement cramponné autour de sa taille pour l’accompagner dans vos mouvements, l’autre se fait un point d’honneur à se balader sur toute la peau de la polonaise. Tu te sens frissonner sous les gestes échos de Dawn, tu te sens perdre la tête – et même tout ton corps alors que ton cœur bat beaucoup trop vite et que ton souffle est court. Sur le moment, tu t’en fiches, ces petites douleurs sont minimes face au bonheur infini que te procure la blonde. Tes lèvres qui cherchent les siennes, toujours, ce besoin de la sentir partout, le paroxysme qui approche dangereusement – même plus besoin de le dire, tu la connais si bien que tu le sais. Ta main libre qui se fixe sur sa nuque, une nouvelle fois, alors que ton front commence à se plisser sous l’effort et la concentration. « Leo… I… I’m… » Elle vient au bout de la danse et tu n’es pas loin derrière, elle a ce don de t’électriser et toujours t’accompagner jusqu’à la fin Dawn. Rythme décadent qui renforce l’entente mutuelle et les étoiles qui s’alignent, l’alchimie qui se fond en chimie alors que le plaisir court dans vos corps tendus. Tes bras se referment dans le dos de la blonde, tu la tiens fermement contre toi alors que vous vous immobilisez, coincés dans le moment, perdus dans vos sensations et vos émotions.

Tu reprends tes esprits, rapidement t’en sais rien, et commences à déposer une myriade de baisers sur le visage de la polonaise, y frottant doucement le tien également. Les respirations reprennent un rythme décent, tu lâches tout de même un immense soupir en desserrant quelque peu ton étreinte. « You’re wonderful. » Un baiser doux pour accompagner le compliment, un autre plus tendre et appliqué avant que tu ne vous guides pour vous allonger à nouveau sur le lit et vous y reposer. Tu restes collé à la blonde, incapable de t’en séparer. « I miss you so much. »

C’est le combat ultime, entre le petit chimiste de ton cerveau qui relâche toutes les drogues en même temps et tes organes qui peuvent enfin souffler maintenant que vous avez atteint le paroxysme. Il te faut plusieurs minutes pour t’en remettre, de tes retrouvailles avec Dawn, et tes sentiments de bonheur et d’amour absolu te font presque tourner la tête. Ceux-là, ils ne sont sans doute pas prêts de te lâcher du week-end. Tu gardes Dawn contre toi dans une étreinte forte que tu n’espères pas être douloureuse, ne doutant pas qu’elle te le fera savoir si tu lui fais mal. Lorsque tu te sens enfin redescendre, tu reprends ton adoration de la blonde en embrassant son visage à plusieurs reprises, un sourire qui vient embellir tes lèvres lorsque tu entends le son de son rire que tu aimes tant. Elle est incroyable, Dawn, et si tu ne sais pas comment tu as fais pour qu’elle tombe amoureuse de toi tu ne te lasses pas de te laisser surprendre encore et encore par cette vérité. Tu grognasses ton contentement lorsqu’elle vient doucement te gratter la joue, lâchant un soupir au passage. Alerte gros chat en manque d’affection. « I get more and more self-confidence every time I’m with you. » Tes lèvres s’étirent en un sourire parce que les siennes le font, mais ton petit hochement de tête indique que tu n’es pas certain de voir où elle veut en venir et elle poursuit. « Before we met, I thought that no one would ever love me the way you do and now… I understand what it means to be wonderful to someone. » Tes lèvres embrassent délicatement ses doigts qui traînent dessus, l’une de tes mains vient se poser sur sa joue pour que tu puisses embrasser l’autre ensuite. « I despise every single person who had the occasion to make you feel that way and didn’t. » Tes lèvres dévient pour aller embrasser les siennes avec douceur. « You’re a freaking goddess. » Même si tu ne les aimes pas parce qu’ils n’ont pas appréciés Dawn à sa juste valeur, tu es plutôt heureux d’être le premier – elle ne serait pas tienne, sinon. « You’re my whole world. » Ça se retrousse en un sourire taquin, encore. Quand on connaît tes talents en géographie, on sait que tu ne peux que surenchérir sur un ‘you’re my whole universe’, et c’est parce que c’est vraiment mauvais que tu la fermes, préférant embrasser délicatement la blonde pendant que ton palpitant s’affole dangereusement une nouvelle fois.

Vous retrouvez une position plus confortable, allongés l’un contre l’autre, et tu ne peux t’empêcher de lui répéter qu’elle te manque avant de fermer les yeux sous le toucher familier de ta petite-amie. Oui, ça en particulier. Pouvoir passer tes soirées avec elle, les petits-déjs improvisés à n’importe quel moment quand aucun de vous ne travaille, les discussions sans fins généralement poussées par tes jeux sortis de nul part… C’est pas pareil, avec l’écran et le décalage horaire qui s’agrandit au fur et à mesure que la tournée file à l’est. Et bien sûr que tu le savais et que tu ne t’attendais pas à ce que ce soit pareil, mais ça n’empêche pas que t’aimes pas ça. « I miss you too. » Tu esquisses un mince sourire avant de rouvrir les yeux, tendant une main pour aller recaler quelques mèches rebelles derrière l’oreille percée de la blonde. « This is so powerful between us. » Ta main glisse dans son cou et te ressens le besoin urgent de t’excuser, pourquoi t’en sais rien, peut-être parce qu’elle a l’air troublé et que tu détestes l’idée d’être l’auteur de ses tourments. « It hurts so much to be far away from you but I remember all of our talks. Every time you said that we’ll grow stronger. I get that now. » Tu grimaces, chassant rapidement ce vilain air quand elle se rapproche pour poser son front contre le tien. « Yeah? Because I tend to believe that it was bullshit, I feel so… Powerless, without you. » Ses lèvres trouvent les tiennes et tu sens ton estomac se contracter sous le contentement. Tu échappes un soupir lorsqu’elle recule légèrement, trop heureux de la manière dont elle alerte tous tes sens. « Maybe I… I needed this distance to understand… » Tu te recules un peu plus, intrigué par ce qu’elle semble avoir envie de te confier, tes doigts massant délicatement la base de sa nuque pour l’encourager. « … That I’m bound to you. » Quelques secondes où tu la regardes, brûlant d’amour, laissant les mots résonner à tes oreilles alors que ton cœur est déjà parti en lambada. Tu la laisses lier vos mains en prenant l’une de ses inspirations de joie, avant de laisser un sourire s’épanouir sur tes lèvres. Ça te plaît plutôt bien, cette idée de lien. Tu te sens spécial, à ses yeux, aussi spécial que ce tu as toujours voulu qualifier ce qui vous unis. Tu te mordilles légèrement les lèvres pour chasser ton sourire et adopter un air sérieux. T’es dans le genre plaisantin, mais pas ce soir. « I can’t live my life without you in it. » Tu hoches la tête, le mouvement vite compliqué par l’oreiller contre ta joue. « I can’t even imagine it. » Sans parler de volonté, tu n’en as pas envie non plus. « You make everything so much better… You make me so much better. » Tes doigts pressent doucement les siens entre, tu rapproches doucement ton visage du sien une nouvelle fois. Tu as pu comprendre pas mal de petites choses, ces derniers temps. Avec toutes tes remises en questions et tes interrogations. « I… never felt like I belonged to something, and maybe that’s why I haven’t really committed to anything yet… » Les petites plantes, ça ne compte pas vraiment. C’est si naturel pour toi que tu ne vois pas ça comme un effort, quand à celles que tu fumes c’est surtout pour oublier tout le reste. Le fait que tout ça, ça n’a pas vraiment d’importance, que ça ne mène à rien et que ton existence n’a pas d’autre sens que celui d’être. Ton carpe diem te sied bien, parce que jusqu’à peu t’étais incapable de comprendre comment voir plus loin que demain. Tu t’humidifies les lèvres, effrayé d’aller trop loin et qu’elle ne comprenne pas, continuant tout de même. « But you… If the only purpose in my life, if the only reason why I exist, is to make you happy then I’m fine with that. »

Ça t’est impossible de ne pas l’aimer, Dawn, de ne pas apprécier chaque instant que tu as la chance de pouvoir passer en sa compagnie. Elle te séduit depuis le début, depuis vos premières conversations, depuis la curiosité de voir une nouvelle tête dans ton appartement après que ta meilleure amie ait prononcé son nom à plusieurs reprises jusqu’aux premières palpitations en la voyant et en entendant sa voix si particulière dont tu raffoles. De la première fois où elle t’a envoyé promener, le plus naturellement du monde, alors que c’était peut-être bien la deuxième fois où elle t’adressait la parole. Ça te fume toujours qu’elle ne s’en rende pas compte, d’à quel point elle t’attire, d’à quel point elle est séduisante naturellement. Et c’est peut-être un besoin pour toi de le lui rappeler, constamment, combien elle est géniale, merveilleuse, peut-être un peu terrifiante. Tu manques jamais à ton devoir, tu détestes toutes les personnes qui ont osé lui faire douter de sa force un jour. Elle est tellement belle, douce et frêle contre toi, tu te sens tellement vivant lorsqu’elle se laisse embrasser, lorsqu’elle sourit de tes mots et te glisse des caresses d’une douceur infinie. « I… I have to confess something. » Tes sourcils se froncent légèrement sous la surprise, t’es pas certain d’apprécier son air hésitant et son visage qui commence à se renfermer. Tu ne dis rien, lève légèrement le menton alors que ton étreinte autour d’elle est constante, signe que t’es prêt à écouter. « Something that happened before we met. » Toujours rien. Ton cœur loupe un battement lorsqu’elle baisse les yeux. Un truc qui ne va pas. « I never told you because I think I was afraid to say it out loud. » L’une de tes mains glisse doucement dans son dos, tu profites que vos visages soient toujours proches pour déposer un bref baiser d’encouragement contre sa mâchoire. « What’s wrong? You can tell me anything, babe… » Même si c’est compliqué, difficile, inavouable… T’es prêt à l’entendre, parce que t’es prêt à tout pour elle. Mais t’aimes pas son regard fuyant, t’aimes pas la tension qui l’anime trop rapidement après votre moment, tu sens déjà que c’est quelque chose qui la perturbe. « Remember I used to work in a lot of video games companies as an intern and… » Tu acquiesces lorsqu’elle place le contexte au moment où elle était interne dans des boîtes de jeux vidéo, tu souviens que vous en avez discuté à plusieurs reprises. Si rien ne t’avait perturbé dans ce genre de discussions, tu t’es toujours demandé pourquoi elle ne recontactait pas les boîtes où elle a pu passer pour essayer de décrocher un job dans le domaine où elle mourrait d’envie d’exercer. « … I dated one of my supervisors for a couple of months. Turns out, one night, we got really wasted. » Well that’s why. Tu sens ton rythme cardiaque s’emballer, pas du premier aveu mais de la suite pour laquelle tu imagines déjà les pires scénarios. Ta mâchoire se contracte alors que tu sens une colère naître en toi, visualisant la scène qu’elle te raconte. Tu restes silencieux, le souffle court, tu la gardes contre toi parce que t’es énervé mais pas contre elle, tu ne veux pas qu’elle comprenne ça. Tes sourcils sont froncés quand vos regards se croisent, alors qu’à l’intérieur tu brûles de rage. Tu attends qu’elle termine l’épisode, essayant de ne pas te satisfaire qu’aucun mal physique ne lui ai été fait – tout le reste, ça compte aussi.

Tu échappes lentement l’air de tes poumons lorsqu’elle prend une pause, caressant doucement les pointes de ses cheveux dans son dos et pressant tes lèvres avec légèreté contre son épaule. Tu te sens terriblement impuissant, de ne pouvoir rien faire maintenant, de la voir blessée. Tu ne sais pas exprimer ta douleur et tu sens tes yeux s’embuer malgré toi, tu essayes de te rassurer avec son odeur. « It’s been three years. I felt like shit until our very first day together even if you and me weren’t official. I needed time to figure out what is… true love I think. » Tremblement du côté de tes sourcils, parce que tu es touché qu’elle t’accorde autant d’importance dans sa reconstruction. Tu te mords l’intérieur de la joue, essayant de faire passer l’émotion trop vive qui t’assaille, frottant doucement ta mâchoire poilue contre sa main alors qu’elle essaie de sourire. « That’s why I was… always running away from you at the beginning I guess? » Tu déglutis avec difficulté, essayant de te sortir de ta léthargie. « Yeah? » Tu réponds, finalement, avec un petit sourire en écho au sien alors que tu as plus envie d’aller casser la gueule à quelqu’un en voyant qu’elle est sur le point de pleurer. « And here I was, thinking I was an intimidating person. » Tu essaies de plaisanter, sans vraiment en avoir le cœur. « I was scared to send you the wrong message… I thought I was a slut or something. » Tu tressailles à l’injure et commences à hocher la tête de gauche à droite, visiblement mécontent. « Don’t… Don’t say that. » C’est de ta copine, dont elle parle, tu ne la laisseras pas faire. Tu prends une légère inspiration, chassant une bonne fois pour toute celle sale envie de pleurer, mettant en cage la colère qui ne te ressemble pas. « I could never think that poorly of you, Dawn. I’m not letting you think that about yourself. » Tes lèvres traînent doucement contre sa peau toujours chaude. « What happened to you is… It’s terrifying. I’m sorry you had to live something like this. » Tu fermes les yeux quelques secondes, sentant ton rythme cardiaque s’emballer. C’est pas le genre d’histoires faciles à partager, mais c’est en les partageant pas que tu te rends compte que vous vous rendez coupables de choses dont vous n’êtes pas. Tu avales difficilement, sentant ta pomme d’Adam se mouvoir près de ta trachée, avant de continuer. « My first time with a man was… Barely a one night stand. » Tu lèves les yeux au ciel devant ton euphémisme. Concrètement, tu l’as rencontré en soirée, vous avez papoté quelques deux heures et il était séduisant et il avait l’air gentil, et surtout intéressé par ta personne. C’était la première fois qu’un homme s’intéressait à toi. T’avais un peu bu, vous avez fumé ensemble, il avait l’air assez innocent et tu t’es laissé aller. « I didn’t know the guy, and he only wanted to get with me to make his crush jealous. He took pictures of us in the morning, it was… Shitty. » Tu serres les dents, pas fier de cette expérience non plus. Tu te souviens que tu as recroisé le type il y a quelques mois de ça et qu’il s’en est amusé, de ce qu’il vous est arrivé, de ce qu’il t’a fait. Pas désolé, même heureux que ça t’ait marqué. Sick bastard. « We’ve had our bad experiences, alright? But it’s not on us. You can’t blame yourself for that. » C’est ton problème, si t’accordes ta confiance trop facilement, mais ce n’est pas de ta faute si on en abuse immédiatement. « I’ve got you now, ‘kay? I love you, I promise to never hurt you. » Tu pourrais pas vivre avec toi-même si tu arrivais à lui faire du mal, même sans le faire exprès.

Tu es chamboulé par vos précédentes révélations, mais une chose est sûre, ça ne change rien entre vous. Elle te manque, et les rôles s’inversent puisque c’est elle qui s’essaie à être l’optimiste de votre relation en affirmant que ça vous renforce. Tu te sens naze, sans elle. T’étais plein de bullshit back then et tu l’es encore plus aujourd’hui. Tu ne peux pas t’empêcher de sourire lorsqu’elle te dit qu’elle n’arrête pas de penser au jour où elle reviendra. Peut-être que tu devrais penser à ça aussi. Et au chemin que tu espères parcourir d’ici-là, même si tu n’as pas beaucoup avancé sans elle tu sens que tu es capable… D’un début de quelque chose. Tu as toujours bien vécu le fait de ne pas avoir d’ambition, d’être celui dans le fond qui soutient les autres. Peut-être que t’es pas destiné à grand-chose d’autre qu’à errer, peut-être que t’es là juste pour aimer. Destiné à l’amour, ah. Qu’est-ce que c’est con et niais. Mais pourtant, avec Dawn dans ta vie, t’arrives à y croire à ces conneries romantiques. Tu ne crois pas en Dieu, mais tu crois en un truc, une loi bizarre régissant tout le bordel, le destin peut-être. Tu peux pas expliquer autrement la famille que tu t’es construite avec tes meilleurs amis, sinon. Et si ce truc a décidé que t’étais fait, pour les quelques années de ta vie, pour rendre Dawn heureuse, t’as aucun problème avec ça. Elle te rend meilleur et tu veux être là à ses côtés, tout le temps, pour le lui rendre. Tu as bien conscient d’être un peu méta, et t’as même pas fumé, mais tu l’exprimes quand même. Dawn se colle un peu plus à toi et t’embrasses, et tu sens ton rythme cardiaque s’enflammer. Tu t’appliques à être tendre une nouvelle fois, pour qu’elle comprenne à quel point tu es sincère et lucide. « You make me happy. You never hurt me, you’ve never been angry, you’ve always been so kind and you always make me feel like I matter. » Un sourire naît sur tes lèvres et s’agrandit alors qu’elle fait sa petite liste, le dos de tes doigts glisse doucement sur son côté jusqu’à ce que ta main ne vienne se loger dans le bas de son dos. « Everything you did towards me was perfect and I’m sure it will always. » Ton regard oscille entre la dévotion et la tendresse, appuyé par tes sourcils si expressifs. Tu te sens fondre à l’entente de son rire, envie d’aller le cueillir directement sur ses lèvres, tu mords délicatement les tiennes pour t’en empêcher. « Like… You never screwed up. You never did something wrong. » Ton nez qui se plisse lorsqu’elle l’embrasse, t’échappes un rire nerveux. « You’re perfect to me. » A l’intérieur, une vague de pur bien-être. T’es si heureux de l’avoir à tes côtés, déjà, mais qu’elle veuille de toi à ses côtés. Ce n’est même pas une question d’avoir bien agit, c’est… De l’amour, tout simplement. Tu secoues légèrement la tête, relâchant un mince soupir, tes lèvres qui s’étirent en un sourire éclatant. « Miss Jaroszewicz I have bad news for you. » Ton ton est taquin, évidemment. Ta main remonte doucement le long de son dos. « I think you are in love in love with me, if you can’t find me any flaws. » Bad news, t’es certain d’en avoir des tas, des petits défauts. Les trucs chiants, mignons aux débuts, saoulants à force. Tu pourrais presque les oublier, à l’entendre, même si dans le fond t’es plutôt heureux qu’elle les omette. « I never cared about anyone the way that I care for you. » T’es pas plus réel et vulnérable qu’en cet instant, t’es prêt à la conforter, réconforter, t’es si sérieux à propos de vous deux… « You’re perfect to me. » Tu répètes ces mots, parce qu’ils sont… Parfaits. Même si tu sais bien que la perfection rêvée ça n’existe pas, toi, tes petites critères, ils sont atteints. « My favorite human on earth. » Tes lèvres embrassent sa joue, entamant une lente quête jusqu'à sa bouche. T'es sérieux quand tu dis que t'es plus fort avec elle. Que vous êtes plus fort ensemble. Tu te sens invincible à ses côtés.

T’es pas dégoûté de Dawn, ça c’est un truc qui est tout bonnement impossible tellement tu l’adores, t’es plutôt dégoûté de ce qu’il lui est arrivé. T’es pas d’une nature agressive ou revancharde, mais tu estimes qu’il y a des personnes qui méritent plus de malheur que d’autres – généralement les brutasses qui te font chier ou emmerdent leur petit monde pour se sentir supérieures. Dawn, elle ne fait pas partie de ce tas là. Clairement pas. Alors même si tu ressens des sentiments négatifs lorsqu’elle se confie à toi, la blonde, t’es quand même soulagé de savoir qu’elle se sent assez en confiance pour te le raconter. Tu t’en fiches, qu’elle ne le fasse que maintenant alors que son comportement incertain au début de votre relation y était grandement lié. Il y a des blessures qui prennent du temps à guérir, tu peux le comprendre. Tu peux voir qu’elle est toujours touchée aujourd’hui, t’aimes pas ça. T’as pas les mots magiques pour soigner, mais il y a certains que tu ne veux pas entendre – ceux-là t’es sûr qu’ils sont néfastes. Tu la reprends, gentiment, t’essaies d’être doux et de la rassurer, tu fronces trop les sourcils lorsqu’elle s’imagine que t’aurais pu mal le prendre. Elle est folle, la guêpe, de s’imaginer que tu puisses penser du mal d’elle d’une quelconque manière. Tu échappes un long soupir, chassant ces ondes de colère, avant de t’ouvrir à elle à ton tour. Plus t’avances, dans la vie, plus le risque d’avoir de mauvaises expériences augmente. Faut vivre avec, après. « The first time we napped together… You talked about a guy you had a relationship with. Is he the same guy you’re talking about? » Tu fronces les sourcils, parce que ça remonte quand même et que tu t’en souviens pas spécifiquement de lui avoir déjà parlé de ça. Tu te souviens de la naissance de golden bear & catogird, de ta proposition de date maladroite, de vos mains liées et des petites histoires échangées pour détendre l’atmosphère. Après, tu n’as pas non plus beaucoup eu de relations épouvantes, c’était bien la seule. « Probably, yeah. » Tu finis par répondre dans un soupir. C’est pas important, enfin… Ça ne l’est plus. T’es passé à autre chose, t’as compris que ce n’était pas entièrement de ta faute. Dawn aussi, ça ne l’est pas, le plus dur c’est d’apprendre à lâcher prise mais tu peux au moins lui promettre qu’elle est en sécurité avec toi. « You already promised me. » Tu hoches la tête, l’air trop sérieux. Peut-être, mais t’es sincère. Tu l’aimes trop pour vouloir y faire du mal, tu ne lui souhaites que le contraire même.

Prêt à dédier un peu de ta vie à la blonde, sans sacrifice, juste parce que ça te rend heureux. Tu crois à plein de trucs idiots, tu n’crois pas en Dieu (pas si idiots), tu changes toujours d’avis pour t’accaparer des petites histoires que tu trouves rigolotes, mais tu crois au moins à ça. Dawn, c’est la personne que t’aimes le plus au monde – par choix. T’es pas prêt à abandonner ça. Et la polonaise te rassure que tu n’es pas prêt à la perdre non plus, parce que d’après elle tu as été parfait avec elle. Il y a ton petit cœur qui gonfle à ses paroles, un sourire bienheureux sur tes lèvres, l’euphorie du moment qui ne fait que grandir. Forcément, tu perds un peu de ton sérieux, même si c’est surtout que t’es pas capable de recevoir un compliment sans te détourner en dérision. Dawn rit lorsque tu lui annonces la mauvaise nouvelle : elle est vraiment amoureuse de toi. C’est inquiétant, elle ne devrait pas rire ! Tu gardes ton sourire sur les lèvres. « I am, yes. I totally accept it. » Ça va, si elle le vit bien. « Dope. » Que tu commentes, même. Merci pour cette intervention. La suite te surprend un peu, tu l’écoutes te sermonner presque avec un sourire plus mince sur les lèvres. Cette discussion, tu l’as eu à des milliers de reprises avec des millions de gens différents. Changer, grandir, trouver qui tu es… T’as jamais su comment, mais aujourd’hui t’es déterminé à trouver – et réussir. Ok, tu t’y prends mal et c’est un peu ce que te fait comprendre Dawn. En encore, elle n’a pas eu la chance d’assister à ton fiasco salsa. « The person you’re is the one your friends love, that’s why you have a circle that strong. You can progress but it’s okay if you don’t want to do it now, or never. You’ll always be the same to me. » Tu ne sais pas si elle t’encourage à changer ou tout le contraire, tu t’en fiches un peu. T’échappes un souffle bienheureux, poses une main sur l’une de ses joues pour mieux embrasser l’autre. « Thank you. » Pour les petits mots encourageants, que tu prendras le temps de décrypter plus tard, histoire de ne pas tout de suite les prendre comme une excuse pour ne rien changer alors que tu en as envie – pour une fois.

Tu continues d’embrasser sa peau délicatement, réaffirmant à quelle point elle est importante, soupirant lorsque vous restez collés l’un à l’autre. Toi aussi, t’avais vraiment besoin de ça. Tu t’en veux presque de ne pas avoir pris l’initiative de toi-même, toujours besoin qu’on te pousse un peu il faut croire. Alors que tu serais prêt à rester contre la blonde et à converser à voix basse jusqu’à ce qu’il ne soit l’heure pour elle de quitter cette réplique de nid, Dawn s’échappe pour aller se rhabiller. Ton cœur tambourine un peu lorsqu’elle revient, tu mords doucement ta lèvre inférieure alors qu’elle reprend place sur toi. Elle est si belle, si petite dans tes vêtements, si douce contre toi… « ‘Want to show me around Texas? » En la voyant comme ça, presque tentatrice, t’aurais plutôt tendance à vouloir rester au lit avec la demoiselle. Mais c’est le Texas, où vous êtes, c’est pas la porte d'à côté et une partie de ton enfance et l’idée de lui faire partager ça t’enchante pas mal. Tu pousses un soupir, pour la beauté du geste, mais acquiesces avec un sourire naissant sur les lèvres. « Hell yeah. » Ça fait un petit moment que tu n’as pas mis les pieds par ici, à Austin, tu n’sais pas si les quelques endroits que tu connais et où tu traînais avec ta sœur et tes cousins ado existent toujours, mais t’es impatient de le découvrir. « Well, there is one thing we absolutely must do. » Line dancing, it’s line dancing. Tu grappilles quelques secondes, lui laissant le loisir d’y réfléchir. « We need to find you a cowboy hat, girl. » C’est généralement ce que faisait ton grand-père quand vous débarquiez, vérifier que votre tête n’avait pas trop grandi et que les chapeaux qui vous étaient destinés au ranch étaient toujours à votre taille. C’est carrément une tradition que tu t’apprêtes à passer à Dawn.

FIN