Sujet: Assault on the soul (ft. Sophie) Mar 30 Oct - 4:15
assault on the soul
Sophie & Oliver
Quarante-huit heures de garde à vue. Quarante-huit heures dont la moitié à répéter en boucle la même phrase. « Je suis innocent. » Puis, quand j’ai compris que tout m’accusait et que sans le témoignage de Stella, j’étais le coupable parfait, je me suis muré dans le silence. À quoi bon essayer de se défendre quand les policiers en face de toi ne sont pas prêts à entendre et prendre en considération ta version des faits ? Peut-être que mon silence m’aura porté préjudice. Peut-être que c’est mon silence qui fait qu’en ce moment, je me retrouve assis, sur le banc en métal d’un fourgon de police à la propreté douteuse. Je baisse les yeux sur les menottes qui retiennent mes poignets, prenant conscience que cette fois, je ne pourrais pas échapper à la prison.
Tout se passe beaucoup trop vite, mon esprit embrumé par la fatigue n’est plus capable de suivre. En deux temps trois mouvements, mes effets personnels me sont retirés, mes empreintes sont relevées et on me bouscule déjà de nouveau pour me faire avancer. Quelques mètres plus loin, on retire mes menottes avant de me pousser dans une salle où m’attend un surveillant. Les épaules carrées, le visage fermé, je suis à deux doigts de prendre les jambes à mon cou. Malheureusement, pendant que je frotte mes poignets engourdis, la porte claque derrière moi, m’empêchant définitivement de fuir. « Déshabille-toi. » Surpris, je recule machinalement d’un pas. Il en est tout simplement hors de question. Seulement, je n’ai pas d’autres options que d’obéir. Les larmes aux yeux et d’une extrême lenteur, je retire l’entièreté de mes vêtements. Comment j’en suis arrivé là, déjà ? « Contre le mur. Les mains et les pieds sur les marques. » Ravalant ma fierté, je fais ce qu’il me dit, priant pour que cet instant disparaisse à tout jamais de ma mémoire. « Écarte les jambes. » Un sanglot s’échappe de ma gorge. Je viens de perdre le peu de dignité qu’il me reste.
Durant tout le trajet jusqu’à ma cellule, j’ai fixé le sol. En revanche, j’ai tendu l’oreille et visiblement, les nouvelles vont vite en prison. Tout le monde sait qui je suis, ou plutôt celui qu’ils croient que je suis. La lourde porte qui abrite ce qui sera ma nouvelle demeure s’ouvre devant moi et une légère pression dans mon dos m’oblige à avancer. La chambre – si on peut appeler ça ainsi – sent le renfermé et je ne serais pas étonné d’y croiser un ou deux rats. Quatre murs gris aussi tristes que la mort, un lit, au confort qui laisse sans doute à désirer, sous une minuscule fenêtre à barreaux. Je me laisse glisser contre la paroi et j’attends. J’attends que mon envie de crier s’estompe, que la rage en moi se rendorme et que mes mains cessent de trembler. J’essaie de me concentrer sur ma respiration, mais il n’y a pas d’air ici et j’ai l’impression d’étouffer. Une nouvelle fois, je chasse les larmes qui naissent au coin de mes paupières. Je ferme les yeux, essayant de faire le vide dans mon esprit, mais je n’arrive pas le faire suffisamment longtemps pour penser à autre chose que tout ce qui m’entoure. L’angoisse m’assaillit. Et si je ne sortais jamais d’ici ? J’ai l’horrible sensation que les murs se rapprochent, qu’ils finiront par m’écraser… Mon poing rencontre l’un deux et la douleur me ramène à la réalité.
Je suis innocent.
Une semaine que je suis enfermé ici et que j’ai l’impression de perdre complètement le contrôle. Ce midi, j’ai encore délaissé le plateau qui m’a été déposé. De toute façon, c’est dégueulasse.
Les minutes se transforment en heures. Les heures en jours. Et je finis par perdre toute notion du temps. Depuis quand suis-je enfermé ici ? Depuis quand attends-je qu’on vienne me chercher pour m’annoncer que je suis enfin libre ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Peut-être que finalement, je suis condamné à croupir ici. Mais surtout, depuis combien de temps me suis-je résigné ? Résigné à accepter ma condamnation, malgré mon innocence. Résigné à encaisser les coups des autres détenus. Si au début, je prenais un malin plaisir à les rendre, notamment pour me permettre d’évacuer mes excès de colère, j’ai vite compris qu’ici, dans ma position, ce n’était pas la meilleure des idées. Alors j’encaisse et je fais abstraction de la douleur.
Qu’on vienne m’aider.
*
Un épais manteau blanc recouvre le sol et la neige continue de tomber à gros flocons dans la forêt endormie. Derrière la fenêtre et à la chaleur d’un feu de bois, je découvre un gamin d’une dizaine d’années, observant ce doux spectacle qu’offre la nature. Je n’ai pas besoin de voir son visage pour deviner que ce petit rouquin aux cheveux en batailles n’est d’autre que moi. Tout comme je n’ai pas besoin de voir son visage pour deviner un sourire naissant devant la magie que l’hiver renferme. Mais des cris viennent briser cet instant de paix et mon regard se perd dans le salon, là où le reste de ma famille se trouve. Emma, pas plus haute que trois pommes, tente d’échapper aux chatouilles prodiguées par mon père, tandis que Sophie, en parfaite héroïne, essaie vainement de la libérer de ses griffes. Ce souvenir me fait sourire. A moins qu’il ne s’agisse du fruit de mon imagination… Qu’importe, ce moment heureux, j’ai envie de le garder auprès de moi et de le chérir. Puis, au milieu de tout ce raffut, légèrement en retrait, assise sur le canapé, ma mère. Elle regarde la scène, les yeux pétillants de bonheur.
Puis son regard croise le mien. Tout devient noir. Et je me réveille.
Mes nuits sont composées de rêves, mais la réalité est un véritable cauchemars.
« Grimm, tu as de la visite. » La voix rauque du surveillant pénitencier me fait sursauter et je manque de peu de me manger le plafond beaucoup trop bas. J’aurais peut-être dû négocier avec mon camarade de cellule pour le lit d'en dessous… « Et plus vite que ça. » Oui, oui, du calme, j’arrive. Je me redresse, et balance les pieds au-dessus de ma couchette en grimaçant de douleur. Même le sol serait sans doute plus confortable pour mon dos. Je saute du lit pour regagner la terre ferme, interrogeant du regard le gardien. Je sais qu’un avocat m’a été commis d’office, mais je ne l’attendais pas avant deux jours. Alors qui me demande ? J’aimerais poser la question, mais je sais que j’obtiendrai aucune information si ce n’est un regard mauvais et sans doute une réponse sarcastique. Si j’ai bien appris une chose en étant enfermé ici, c’est qu’il vaut mieux fermer sa gueule si on ne veut pas se recevoir la méchanceté et l’inhumanité qui règne derrière les barreaux. Je n’ai plus qu’à prendre mon mal en patience et espérer que ce visiteur m’apportera des explications à la multitude de questions que je me pose. Parce que j’ai besoin de comprendre. Comprendre pourquoi est-ce que je suis encore là, comprendre pourquoi Stella n’a pas encore expliqué toute la vérité pour m’innocenter, à moins que d’avoir une personne non-coupable en prison ne dérange pas la justice le moins du monde. Après tout, ce n’est pas comme ci la vie ici était digne d’un séjour à Disneyland dans un hôtel cinq étoiles et où règne l’amour et la bienfaisance… Lorsque je quitte ma cellule, je dois me faire violence pour ignorer les regards accusateurs qui se posent sur moi. Personne n’aime les violeurs ici, à leurs yeux, c’est ce que je suis. Et ça me tue un peu plus chaque jour. Malgré tout, je décide de garder la tête haute. Et ce, jusqu’à notre arrivée au parloir.
Les parloirs sont, par chance, individuels et fermés. Malgré tout une vitre en verre, au niveau de la porte, permet au gardien de surveiller tout ce qui se déroule à l’intérieur. Je suis même prêt à parier qu’on est filmé, voir même enregistré, mais honnêtement, c’est bien le cadet de mes soucis. Qu’est-ce que je pourrais bien avoir à cacher ? « Une demie-heure, pas plus. » Je hoche la tête et pénètre à l’intérieur, le regard baissé, presque honteux de me montrer ainsi. Il me faut quelques secondes pour oser relever la tête en direction de mon visiteur. Et quand je découvre le visage familier de Sophie, toutes les barrières que je m’étais construites ces derniers jours s’effondrent comme un château de cartes. Je chancelle légèrement et les larmes se mettent à couler le long de mes joues. Arrête de chialer, putain… « Sophie… » J’aimerais lui dire à quel point je suis content de la voir, à quel point sa venue me réchauffe le cœur, mais ce ne sont pas ces mots qui franchissent mes lèvres. « Je suis désolé… » Désolé de quoi ? Je ne sais pas. Tout. Et puis rien à la fois. Désolé de ne pas être le frère parfait. Désolé d’avoir menti à toi et Emma. Désolé de toujours m’attirer des ennuis. Désolé que tu sois toujours celle qui souffre le plus. Désolé d’être ici. Et je pourrais sans doute continuer ainsi des heures durant, mais je n’en ai pas la force.
≡ POSTS : 1502 ≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95) ≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants. ≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir. ≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien. ≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle) ≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes. ≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat. ≡ RPS :
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Mar 30 Oct - 22:37
assault on the soul, the heart, the everything
Sophie & Oliver
Je n’arrive plus à respirer. Je sens l’air gonfler mes poumons, je vois mon ventre se tendre et se détendre une seconde plus tard. Mais je n’arrive pas à respirer, pas vraiment. J’ai l’impression qu’un étau s’est resserré autour de ma gorge, qu’on me menace en permanence de le serrer pour toujours. J’ai encore du mal à comprendre comment tout ça est arrivé. Je me suis levée, un matin. J’ai à peine eu le temps de dire bonjour à Alban que je me suis fait agresser d’un millier de messages sur mon portable. J’étais en train de rappeler Emma qui avait oser aligner les mots « Oliver » et « prison » qu’elle était déjà en train de frapper à la porte. Paniquée. En larmes. Pour m’annoncer la pire nouvelle qu’il soit, pour continuer à faire monter mon rythme cardiaque et mes niveaux de stress, panique et colère.
Oliver a été arrêté dans la nuit. Il est en garde à vue mais va sans doute passer par la case prison.
C’est vraiment la pire chose qui pouvait nous arriver. La chose que je redoutais depuis des années, surtout lorsque nous étions gosses, connaissant les tendances cleptomanes de mon frère. C’est la limite contre laquelle je l’ai toujours mis en garde. « Fais gaffe, Oliver, déconne pas, on a besoin de toi. ». « Arrête tes conneries, putain. T’es adulte maintenant, sois responsable. » La seule limite à ne pas franchir. La pire chose qui pouvait nous arriver. Jusqu’à il y a quelques mois, Oliver c’était le ciment des Grimm. Il l’est toujours. On a nos divergences, mais il l’est toujours. Apprendre qu’il va finir en prison, c’est tellement pire qu’apprendre que les parents Grimm ne sont pas morts mais nous ont abandonné. Ce n’est plus mes repères que je perds, c’est un des aimants autour duquel je gravite depuis toujours.
Et c’est tellement… Insensé. Qu’il ne soit pas sur le chemin de la prison à cause d’un vol ou d’un truc con, comme je m’y suis préparée. Non. C’est pire encore. Il aurait séquestré pendant plus d’un an une demoiselle, entre autres méfaits, avant de tuer la personne qui cherchait à la protéger. Bah bien sûr. Et donc, il la cachait où, cette demoiselle ? Il mène combien de vies en même temps, notre frère ? Et on prend en compte le fait que la demoiselle en question est une amie, depuis bien plus d’années que la partie séquestration et que cette même amie avait justement disparue ? Bordel. Le manque de cohérence. « Pas b’soin de cohérence Mademoiselle, on a vu votre frère tirer sur Monsieur Harisson, qu’est-ce que vous voulez de plus ? » Que vous fassiez votre boulot, que vous soyez moins cons, quelque chose, n’importe quoi, j’sais pas ? Peut-être qu’il a effectivement tiré sur quelqu’un, peut-être qu’il l’a abattu de sang froid et peut-être qu’on peut désormais qualifier mon frère de meurtrier. Et alors ? Le détective m’a regardé comme si je venais de lui annoncer l’arrivée des aliens. Je connais mon frère. Il se donne des airs de gros dur, mais c’est une poule mouillée. Il ne ferait jamais de mal à quelqu’un pour le simple plaisir de l’acte. Il n’initie jamais les bagarres, il se contente de répondre. S’il a tiré sur Harisson, c’est qu’il y avait une bonne raison. « Comme le fait qu’il est innocent de tout ce dont on l’accuse, par exemple ? » Exemple refusé. Par le commissariat, par les détectives, par les tribunaux. Par quiconque a un peu de pouvoir dans cette ville de vendus.
Mes poils se hérissent à la moindre personne avec un peu d’autorité, au moindre uniforme.
Tout le monde s’en fout. Tout le monde m’ignore, on me répond d’une voix blasée avant de me coller des tas de formulaires dans les mains. Et je ravale ma colère, je dis merci, je remplis des formulaires plus idiots les uns que les autres. Parce qu’il faut bien que quelqu’un le fasse. Parce qu’il est hors de question qu’Oliver reste en prison, parce que les jours s’enchaînent et que c’est beaucoup de jours de trop. Mais tout ce que je fais, ça ne sert à rien. Ça ne retarde rien, ça n’arrange rien. Oliver est en prison, et il n’y a qu’une seule personne qui peut l’innocenter. Cette même personne qu’il a supposément séquestré. Stella. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, dans les détails. Mais j’ai plutôt l’impression qu’Oliver a cherché à protéger Stella, plutôt que le contraire. Et que ça s’est retourné contre lui. Mais Stella est muette, n’a pas donné sa version des faits.
Pire, même, elle est presque introuvable.
J’ai commencé par la maison Linskey, où on m’a affirmé qu’elle n’était pas là. Je suis allée frapper chez Jasper, l’adresse demandée sans aucune subtilité à Ashton. Mais il n’a rien voulu me dire. Merde, j’ai même réussi à trouver l’une de ses sœurs à qui je n’ai jamais adressé la parole. Mais rien. Les Linskey sont aussi éloquents que des pierres tombales. Et en temps normal, j’apprécie l’esprit de famille et l’envierais peut-être même un peu. Mais Oliver est en prison et cette pauvre idiote a juste à balancer trois pauvres mots pour le tirer de là mais elle n’en fait rien. Quel genre d’amie, putain, mais quel genre de personne fait ça ? « Laissez-là, s’il-vous-plaît. Elle a assez souffert comme ça. » J’en ai rien à cirer, qu’elle ait assez souffert cette garce. « Et donc maintenant c’est à mon frère de souffrir, c’est ça ? Il est innocent. » Enfoirés. Je me suis mis tous les Linskey à dos, assez pour qu’un autre uniforme me menace en toute gentillesse d’un tour derrière les barreaux aussi, parce que le harcèlement c’est puni par la loi. Vraiment ? J’en ai strictement rien à foutre.
J’ai conscience de me laisser dominer par mes sentiments, de réagir avec colère plutôt qu’avec calme. Une vraie folle furieuse, harpie hystérique. Mais je m’en fiche. Il faut bien que je me batte, moi. Et c’est idiot, de rejeter tout la faute à tout le monde. J’ai conscience de parler sèchement à Emma qui ne fait rien d’autre que pleurer et me demander de me calmer, c’est injuste pour elle et ça ne m’apporte rien. J’ai conscience que ça sert à rien aussi d’ignorer les messages qui se veulent encourageants d’Alban, sous prétexte que je n’ai pas besoin de ça. J’ai conscience que je suis en train de jouer à un jeu dangereux à m’énerver après Tom qui me demande quand est-ce que je viens travailler, alors qu’il a été un soutien si grand et précieux quand ça n’allait pas. J’ai conscience qu’Alex a parfaitement raison lorsqu’il me dit que j’ai besoin de prendre une pause, que rester debout toute la nuit ne fera rien avancer et ne m’aidera pas à aller mieux ni être plus efficace. J’ai conscience que je suis en train de me battre avec et après tout le monde, parce que je n’arrive à rien, parce que je ne peux déferler ma haine sur une seule personne parce qu’elles sont trop nombreuses. Je me sens impuissante, inutile. Il n’y a rien de plus terrifiant que de ne pouvoir rien faire pour protéger un proche.
Mais je ne peux pas, me calmer. Rien faire. Attendre que ça passe, que les choses s’arrangent d’elle-même.
Je n’arrive plus à respirer.
« Mais fais quelque chose, putain ! Tu as de l’argent, trouve-lui donc un vrai avocat ! » Je suis si désespérée que j’en suis à quémander de l’aide à notre paternel. Qui n’a pas l’air très heureux d’apprendre toute l’histoire, qui hoche la tête lorsque je lui demande de m’aider d’une quelconque manière mais de préférence financière. On n’a pas d’argent, nous. L’avocat a été choisi pour Oliver, et je sais très bien comment ça se passe. Ceux-là sont débordés, ils ne prennent pas leurs affaires à cœur. Le copain d'Alban me l’a confirmé. Et comme tout désigne Oliver comme coupable, la personne supposée le défendre n’ira pas voir plus loin que le bout de son nez. On peut espérer de plaider une sentence longue plutôt qu’une à vie, mais c’est tout. « C’est la merde, Conrad, sois pas inutile pour une fois. » Et Papa a l’air aussi mécontent que je l’appelle par son prénom. « L’argent ça ne fait pas tout, Sophie. Et ne me parle pas comme ça. » Typiquement, un truc qu’un riche pouvait dire. Connard. Je me lève brusquement de la table, récupère mes affaires non sans déverser quelques autres insultes au passage. « J’te parle comme je veux, t’as aucun ordre à me donner. » Sale con élitiste, lâche, pauvre excuse qui veut se donner le nom de Père. Je ne sais pas à quoi je pensais en venant ici, vraiment.
La nouvelle de mon autorisation de droit de visite pour aller voir Oliver arrive peu de temps après. Enfin. Ça fait déjà trop longtemps qu’il y est. C’est horrible. Je n’ai pas avancé, je n’ai réussi à rien, je me sens nulle et j’ai envie de hurler après le monde entier. Je n’ose pas imaginer son état d’esprit à lui.
C’est une nouvelle fois la course, cette fois sur une route inconnue. Mon cœur bat trop vite, trop fort. Si fort qu’il en résonne à mes oreilles, que je le sens palpiter dans ma cage thoracique. J’écoute à peine le gardien me conduire à travers des couloirs et me donner ses instructions. Ce n’est qu’un autre uniforme, qu’un autre type blasé, qu’un autre qui ne me croit pas. Je m’en contrefous, de ce qu’il a à me dire, je veux juste voir mon frère.
Je ne peux plus respirer lorsqu’il est enfin devant moi. J’avais envisagé son teint blafard, l’air fatigué et dépité, déprimé, triste, tout. Non, pas tout. Je n’avais clairement pas envisagé les marques violacées, les croûtes de sang à peine sèches, le creux sur ses joues. Je reste figée sur place, interdite, le cœur au bord des lèvres. Bordel. Putain, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’il se passe ? A quel moment la vie a pris un tel tournant pour qu’on en arrive là ? Des larmes commencent à m’échapper sans que je ne puisse les prévenir ni les retenir. Elles trouvent rapidement des miroirs sur les joues de mon frère, et c’est trop. Un sanglot m’échappe, je me lève bruyamment pour aller le serrer dans mes bras. Pour m'assurer qu'il est vivant, pour qu'il ne tombe pas, pour que je ne tombe pas. Toutes ces années, si j'ai pu être chiante à l'emmerder pour qu'il fasse attention, c'est parce que je savais très bien que je ne supporterais pas cette situation. Parce que je savais très bien que je réagirais mal, que je n'y arriverais pas. Parce que jusqu'à présent, je me tournais toujours vers lui au moindre problème. Mais si lui n'est pas là, comment je fais, moi ? Comment je fais, fasse à un problème si grand ?
« Je suis désolé… » Je ravale ma fierté, je fais taire la colère et j'avance. Pour nous deux, je le dois. J'attends que mes larmes et sanglots s'espacent et cessent, le serre un peu plus fort contre moi durant ce temps. Même si j'ai conscience que je risque de le blesser un peu plus. C'est un mal pour un bien, disons. « C'est pas grave. » Et j'ai envie de me gifler alors que ces mots quittent ma bouche. Bien sûr que si, c'est grave. On court dans un mur. On est des pauvres créatures soumises à un système, à un ensemble plus grand et plus fort que nous. Si, c'est grave. Mais on ne peut pas être désolé, on ne peut pas ne serait-ce qu'envisager d'arrêter de se battre.
Je finis par lâcher mon frère, pour pouvoir me reculer et le regarder. Ici, pas moyen que je panse ses plaies avec un sermon et qu'on passe à autre chose. Je renifle bruyamment, la respiration courte et l'amertume ancrée au fond de l'âme. Le karma, c'est vraiment une salope. « Je vais te faire sortir de là, tu m'entends ? » Perds pas espoir, Oliver, te laisse pas faire s'il-te-plaît. Perdre les parents, c'était quelque chose. De terrible, mais j'étais jeune et j'ai pu m'en remettre. De façon bancale, peut-être. Manquer de perdre Alexander, c'était un choc, le genre dégueulasse qui vous réveille bien comme il faut, qui vous file la nausée pendant des jours et la peur au ventre pendant des semaines. Je ne veux pas perdre les gens que j'aime, bordel, c'est beaucoup trop douloureux et dur et je peux pas. Je ne veux pas, je ne peux pas. Je ne veux pas qu'Oliver subissent toutes ces putains d'injustices, je ne peux pas le laisser seul dans cette merde. « Tiens bon, Oli, j't'en supplie. » Me laisse pas, toi aussi.
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Mer 31 Oct - 17:41
assault on the soul
Sophie & Oliver
J’étais loin d'être un enfant calme et obéissant. Encore moins un modèle de sagesse. Alors oui, des conneries, j'en ai fait à la pelle, sans jamais vraiment me soucier de ce qui pouvait m'arriver si je me faisais choper. Parce que je me croyais intouchable, invincible. Alors mes journées d'ado, quand je n'étais pas enfermé entre les murs du collège et par la suite du lycée, elles étaient rythmées par le vol, dans un premier temps, puis plus tard, par le deal. Et si voler m'apportait ma dose d'adrénaline nécessaire pour que je me sente vivant, le milieu de la drogue n'était là que pour l'argent. Après avoir claqué la porte de chez mon oncle et ma tante, entraînant mes sœurs dans mon périple, on manquait cruellement d'argent. Si au début le salaire de mes petits boulots suffisait à payer le loyer, il s'est avéré que la vie ne se résume pas qu'à une seule et unique facture. Puis plus tard, la maladie d'Emma nous est tombée dessus et les soins coûtent une petite fortune. C'est là que j'ai commencé à dérailler, à accepter tout et n'importe quoi, du moment que ça me rapportait gros. Et même si j'avais conscience des risques que je prenais, je continuais de jouer avec le feu, trouvant une satisfaction presque malsaine à briser les interdits. Forcément, je m'attendais à un juste retour des choses. Je savais qu'un jour, la police me tomberait dessus ou qu'un jour, je me ferais prendre la main dans le sac lors d'un de mes petits vols quotidien de pâtisseries. Mais c'était les règles du jeu et je les avais acceptées. D'autant plus qu'aujourd'hui, mes sœurs étaient suffisamment grandes pour ne plus avoir besoin de moi. Je veux dire, elles pouvaient veiller l'une sur l'autre et gérer sans moi durant quelque temps. Je croyais donc être prêt pour cette éventualité, mais la vérité, c'est que c'était bien loin d'être le cas.
Être accusé de vol à l'étalage ou d'être dealer, c'est du pipi chat à côté des crimes qu’on m’inculpe aujourd'hui. Et le pire dans cette histoire, c'est que si les flics lors de ma garde à vue ne m'avaient pas annoncé les faits, je n'en saurais rien. Stella ne m'a jamais parlé du calvaire qu'elle avait vécu avec Maxime. Je l'ai simplement deviné, mais je n'avais pas la certitude que mes doutes soient réels. Malheureusement, ils le sont. Premier coup de poignard. Avoir eu la confirmation de ce qu'avait vécu Stella m'a donné la nausée et j'avais beau être bouleversé par ces aveux, personne n'a voulu croire en mon innocence. Pourquoi aurais-je séquestrée mon amie ? Pourquoi ? Je tenais à Stella autant qu'à mes sœurs, me croire coupable frôlait le ridicule. Pourtant, j'étais bien le responsable de la mort de Maxime Harisson. Je le savais, les flics le savaient, tout le monde le savait. Mais encore une fois, personne ne voulait croire à la légitime défense. Pourtant, c'est bien de ça qu'il s'agit, non ? Il allait emmener Stella, la tuer, qu'aurais-je dû faire ? Regarder la scène en croisant les bras ? Impossible. Du moins, pour mon inconscient. Parce que je ne me souviens pas vraiment de ce qu'il s'est passé. Je ne sais pas à quel moment j'ai eu suffisamment de courage pour tirer. Tout ce dont je me souviens, c'est de la sirène des voitures de police et du sang... Le reste m'est entièrement flou. Si j'avais voulu le tuer se sang froid, juste par plaisir de donner la mort, je me souviendrai n’est-ce pas ? Mais visiblement, tirer dans le dos de quelqu'un, malgré le fait qu'il soit en train d'agresser une amie, n'est pas considéré comme de la légitime défense. Bravo la justice.
Et en parlant de cette amie, Stella, où est-ce qu’elle est, qu’est-ce qu’elle fait ? Si je pouvais comprendre la raison de son silence avant toutes ces merdes, aujourd’hui, je commence à en avoir marre. Maxime n’est plus là. Il est mort. Mort… Alors peut-être qu’elle a réussi à tourner la page, peut-être qu’elle se sent mieux dans sa vie maintenant que ce connard n’en fait plus réellement partie. Mais moi, putain, moi, je suis encore en vie ! Alors pourquoi est-ce qu’elle reste toujours muette ? C’est quoi son plan ? M’oublier aussi, me faire payer parce que je l’ai abattu et que je n’aurais pas dû ? Je suis lassé de toutes ces conneries, tout ce que je veux, c’est sortir d’ici. Quitter cette cellule, quitter cet immense bâtiment de béton, serrer mes sœurs dans mes bras et que ma vie reprenne le cours des choses. Mais peut-être que c’est trop demandé. Peut-être que chez les Grimm, on est condamné à enchaîner les merdes jusqu’à ce qu’on en crève. Mais je ne veux plus vivre comme ça. Je veux retrouver le sourire innocent d’Emma. Entendre le rire joyeux de Sophie. Alors par pitié, Stella, parle. Dis leurs que je n’ai rien fait, dis leurs toute la vérité.
Sophie est là. Elle est venue. J’ignore pourquoi, mais mon esprit s’était fait à l’idée que je ne la reverrai jamais, tout comme Emma, alors découvrir sa silhouette me réchauffe le cœur autant qu’il me le brise. Elle a l’air épuisé, presque autant que moi et à bout de force. Non, Sophie, reprend toi. La vie ne l’a pas épargné dernièrement. La dernière fois qu’on s’est vu, en dehors des rares fois où elle passait à l’appartement pour récupérer quelques affaires, en m’ignorant, évidemment, c’était à l’hôpital, pour Alex. On devrait vraiment arrêter de se voir dans des lieux incongrus et franchement déprimants. Si on continue, ce genre de retrouvailles déchirantes va finir par devenir une marque de fabrique chez les Grimm. Qu’est-ce qu’on a fait pour mériter tout ça ? Chienne de vie. Des perles salées s’échappent de ses yeux, bientôt suivies des miennes. Je déteste la voir pleurer, la voir souffrir. Ça me rappelle à quel point j’ai merdé avec elle, avec Emma, et sur toute la ligne. Mon rôle de grand-frère, c’était de les protéger et j’ai lamentablement échoué.
Sophie brise la distance qui nous sépare pour venir me serrer dans ses bras. Un sanglot déchirant s’échappe de ma gorge et je l’étreins à mon tour. Pendant quelques minutes, j’oublie tout. Ma tenue de prisonnier, la pièce où l’on se trouve, mon ego beaucoup trop gros qui m’interdisait de laisser apparaître ma faiblesse. Aujourd’hui, je m’en fiche de montrer que, comme tout être humain, je suis faible, je m’en fiche de laisser les larmes couler. J’ai besoin de ma sœur pour avancer, pour continuer de survivre dans cet endroit. J’ai besoin d’elle, tout simplement. Même si elle m’énerve, même si elle a toujours raison, ou presque, même si elle semble s’être entichée du seul mec de la Terre que j’aurais aimé qu’elle ne côtoie pas…
Nos corps se détachent et je sèche mes larmes d’un revers de manches. Calme-toi Oliver… Je prends une profonde respiration pour tenter de me ressaisir. « Je vais te faire sortir de là, tu m'entends ? » J’observe ma cadette en silence et joue nerveusement avec mes doigts. J’ignore comment elle compte faire pour m’aider et me sortir d’ici. On n’a rien, absolument rien. Notre seul témoin semble m’avoir oublié ou prendre un malin plaisir à me laisser moisir en taule. Je ne pense pas que cette deuxième option ressemble à Stella, ou alors, je la connais très mal et je ferais mieux de changer immédiatement d’amis, mais il n’empêche qu’elle, elle est libre, dehors et visiblement foutrement silencieuse. Alors à moins que Sophie ait un plan infaillible pour me faire évader, je suis coincé ici. « Comment ? » Je finis par demander, la voix éraillée. « Tu ne peux rien faire pour moi, Sophie. » Et ça me déchire de lui dire ça, ça me fait encore plus mal que de recevoir une dizaine de coups à la minute, mais c’est la vérité. À part continuer de creuser un peu plus ses cernes, elle n’arrivera rien. Parce qu’ils ont des preuves. Lesquelles, ça, je l’ignore, mais ils en ont. Et c’est bien ça le problème. « Pense à toi et à Emma. S’il te plaît. » Je ne veux pas qu’elle finisse par perdre pied, par se sentir encore plus impuissante que maintenant. Je veux qu’elle continue de vivre, qu’elle retrouve le bonheur même si je ne peux pas être là pour le voir. « Tiens bon, Oli, j't'en supplie. » Je hoche la tête. J’essaie, je te le jure que j’essaie, mais parfois, je préférerais être mort plutôt qu’ici. « Promis. » Je lui souris, pour la rassurer, pour éviter qu’elle s’imagine que je suis au bout du rouleau. « Merci. Merci d’être ma sœur. » Et parce que je ne le dis jamais assez, parce que je ne me souviens même pas de la dernière fois où je lui ai dit, j’ajoute à mi-voix. « Je t’aime. »
≡ POSTS : 1502 ≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95) ≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants. ≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir. ≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien. ≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle) ≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes. ≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat. ≡ RPS :
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Lun 5 Nov - 22:37
assault on the soul, the heart, the everything
Sophie & Oliver
Cela fait des jours que j’attends le moment de pouvoir voir Oliver. Des jours que je maudis les uniformes, la paperasse. Des jours que je cherche un moyen, n’importe quel moyen, pour que nos retrouvailles se fassent sous la lumière du soleil avec le rouquin en liberté plutôt que dans cette boîte grisâtre. Des jours que je m’efforce à n’assassiner personne au risque de ne me pas me retrouver moi aussi dans une boîte grisâtre similaire. Mais c’est dur. Ça l’est encore plus lorsque je retrouve enfin mon frère, lorsque j’aperçois les marques dégueulasses sur sa peau, lorsque je me rends compte une nouvelle fois que la vie s’acharne beaucoup trop auprès des enfants Grimm. Ça suffit, bordel. Je regrette plus que je n’oublie toute la rancœur et tous les non-dits de cet été lorsque je le sers dans mes bras. On a l’air de deux parfaits imbéciles, à pleurer l’un sur l’autre. Mais il y a quelques jours encore, j’étais convaincue qu’un mensonge d’une dizaine d’années orchestré par mon frère était la pire chose qui puisse nous arriver. La vie aime bien nous rappeler qu’elle a toujours pire à nous offrir.
Je vais le faire sortir de là.
Et comment, je ne sais pas encore. N’importe comment. Un second hoquet me prend lorsqu'il me dit que je ne peux rien faire pour lui. « C'est pas vrai. » Je peux trouver un moyen pour que Stella parle, harceler Conrad pour qu'il mette la main à la poche. Je peux récupérer les noms des imbéciles qui lui ont infligés ces nouvelles marques pour aller menacer les demoiselles qui les attendent de l'autre côté. Je peux trouver de l'argent, engager quelqu'un qui mène une vraie enquête. Je peux faire beaucoup de choses, j'essaie. Sans grand succès pour l'instant. Mais je peux y arriver, putain, laisse-moi essayer. « Pense à toi et à Emma. S’il te plaît. » Je hoche négativement la tête à plusieurs reprises alors que les larmes deviennent plus lourdes et tombent plus rapidement sur mes joues. « Arrête. N'me demande pas de rien faire, je peux pas... » Je peux pas te laisser croupir là. Même si t'étais coupable, pauvre crétin. Même si t'étais coupable, j'aurais quand même besoin de toi dans ma misérable existence.
Je sais que lorsque je lui demande de tenir bon, c’est que je suis moi-même au bord du gouffre et que j'ai peur de perdre espoir. Je me force à croire qu’une solution va arriver, rapidement, pour nous deux. Que je peux trouver une solution. Sauf que si lui n’a plus une once d’espoir, mes pauvres restes ne suffiront pas. Je me refuse de croire qu'il a raison, que je ne peux vraiment rien faire pour lui. C'est que ce n'est plus vraiment une question de pouvoir, à ce stade là, mais de devoir. Je dois faire quelque chose pour lui, pour moi, pour Emma. Mais de son côté, il ne doit pas baisser les bras. Et il promet. Mais sa promesse semble fade et vide de sens, et j'ai peur qu'il ne soit déjà trop tard. Qu'est-ce que je fais, s'il est déjà trop tard ? Je n'arrive toujours pas à respirer, et ça s'empire. Je ne sais pas si je vais être capable de retrouver le calme d'antan. Probablement pas. Jamais.
« Merci. Merci d’être ma sœur. » Mes paupières s'ouvrent et se ferment à plusieurs reprises. J'ai vraiment peur. Il est vraiment trop tard. J'ai plus l'impression qu'il est en train de me dire au revoir plutôt qu'autre chose. Je déteste ça. Fais pas ça, bordel, Oliver. « Je t’aime. » Je pleure. Evidemment, que je pleure. On ne se le dit jamais. Ça fait des mois qu'on n'a pas réellement discuté. C'est de sa faute, c'est de ma faute. Il ne peut pas employer les grands mots et le tout plein de sentiments maintenant et croire que je vais aller bien par la suite. Peut-être que lui aussi agit par égoïsme. Mais il n'a pas le droit, je refuse. Pas si tôt après sa fausse promesse. Je referme une nouvelle fois mes bras autour de lui, pour une étreinte plus brève. « Je t'aime aussi, mais dis pas ça comme si c'était la dernière fois qu'on se voit. » La vie des Grimm, notre relation fraternelle, c'est un grand bout de ficelle emmêlée dans plein de nœuds. Mais la ficelle, en vérité, c'est un grand 8. Elle ne finit pas. Je refuse qu'elle se termine. Oliver ne restera pas en prison toute sa vie, c'est hors de question. « Sérieusement, Oli. » Je souffle, avant de le relâcher. Je n'en peux déjà plus, c'est trop. Déconne pas, merde.
Un petit coup sur la vitre me fait sursauter et nous rappelle à l'ordre. Je retiens un geste grossier et des injures, et vais plutôt prendre place sur la chaise prévu à cet effet. Les nouvelles ? « Conrad est un putain d'enfoiré. » Je déclare, pour commencer. Il faut que je le dise. Je n'ai pas eu la chance d'avoir la discussion à propos de notre père avec Oliver. J'ai pu m'en plaindre à Alex, à Alban. J'ai essayé d'aborder le sujet avec Emma mais elle a l'air de vouloir lui accorder le bénéfice du doute. Alors qu'avec mon frère, je sais que je vais pouvoir rager et faire sortir un peu de mon amertume. On se réconcilie comme on peut. « Et je... Je n'arrive pas à atteindre Stella. Elle ne veut pas parler, je crois. » Je ne sais pas. Je n'ai pas réussi à atteindre les défenses Linskey. Mais j'y arriverai, un jour. Peut-être avec l'aide d'Emma. Je ne lâcherai pas l'affaire, en tout cas. Ça aussi, c'est hors de question.
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Mer 7 Nov - 5:14
assault on the soul
Sophie & Oliver
La vérité, c’est que j’ai peur. Peur que Sophie finisse par faire une connerie en essayant de me sortir d’ici, peur de lire le désespoir sur le visage de mes sœurs quand elles découvriront que c’est sans espoir et surtout, peur de me bercer de fausses illusions. Je ne doute pas de ses capacités, ni d’elle en fait, non, mes doutes sont portées vers la justice, vers la police et malheureusement, vers Stella. Si j’ai une confiance aveugle en Sophie, ce n’est plus le cas pour toutes ces autres personnes. Quoi que pour mon amie, je lui laisse le bénéfice du doute, encore un peu. Mais peut-être que je suis trop naïf ou trop stupide, tout dépend du point de vue, j’imagine. Et j’ai conscience que mes mots font mal, qu’ils ne sont pas faciles à digérer, mais ne sont-ils pas légitimes ? « Sophie… Écoute moi s’il te plaît… » Devant les larmes de ma cadette, je ravale une nouvelle fois mes sanglots avant de reprendre la parole, d’une voix étranglée. « Je ne te demande pas de rien faire… Ou peut-être que si, j’en sais rien. Mais je ne veux pas que tu t’arrêtes de vivre parce que je suis là ou pire, que ta vie ne soit plus que définie par ton envie de me faire sortir. Tu ne peux pas. Parce qu’à l’extérieur, il y a Emma et d’autres personnes qui tiennent à toi… » Et même si je suis son frère, même si j’ai besoin de savoir que malgré toutes nos querelles elle est encore là, je ne veux pas devenir un problème de plus à gérer dans sa vie. « Et putain, Sophie, tu me fais peur… Depuis combien de temps, tu n’as pas passé une véritable nuit de sommeil ? » Il faut croire que nous sommes deux à avoir des nuits très courtes, mais je refuse que ce soit le cas pour elle. Peut-être est-ce égoïste de penser que je dois être le seul à souffrir de cette situation. Non, en fait, ça l’est carrément, mais j’imagine que personne ne souhaite voir ses proches partir à la dérive par sa faute. « Tu dois me promettre de lever le pied. » Parce ce que comment je fais, moi, pour tenir le coup si je sais que, de l’autre côté des barreaux, ma sœur perd le contrôle ?
J’essaie de m’accrocher. Vraiment. Mais plus le temps passe, plus j’ai l’impression que mon sort est scellé. Je sais que l’enquête rame, parce qu’à part l’appel téléphonique de Maxime pour me dénoncer et me faire porter le chapeau, ils n’ont rien. Stella ne semble pas prête à parler, mais le sera-t-elle vraiment un jour, ça, je l’ignore. Seulement, elle est à la seule à pouvoir démentir les mots de ce taré. Je me suis toujours cru maître de mon destin, mais aujourd’hui, il est entre ses mains. Et je déteste ça. Je déteste devoir dépendre de quelqu’un, ne pas pouvoir prouver mon innocence et crier au monde entier que je n’ai rien fait. Ou presque. Parce que finalement, je suis un meurtrier. Légitime défense ou pas, il est mort à cause de moi. « Je l’ai tué. » J’ignore pourquoi je ressens le besoin d’énoncer ce fait de vive voix. Peut-être que j’espère que de me l’avouer enfin me permettra de mieux dormir, mais j’en doute. Depuis que c’est arrivé, je ne cesse de revivre la scène. J’entends le coup de feu partir, puis son corps s’effondrer sur le sol… « J’ai tiré… » Et le coupable, c’est moi. Je ne peux pas nier ce crime, tout ce que je peux faire, c’est plaider la légitime défense, sauf que personne ne croit à mon histoire. « Je ne voulais pas. Enfin pas vraiment… Je voulais juste que toute cette merde s’arrête. » J’en pouvais plus de vivre dans la peur et la paranoïa. J’en pouvais plus de m’inquiéter pour mes proches, pour mes sœurs et pour Kinga. Parce qu’au fond, je m’en fichais de mourir des mains de ce type. Je n’avais pas peur pour ma vie, mais pour celle des personnes que j’aime.
Sophie et Emma, ce sont mes piliers, mes repères. Du plus loin que je me souvienne, nous avons toujours été très proches, mais cette solidarité s’est davantage développée après le départ de nos parents. On n’avait plus personnes sur qui compter, plus d’adultes vers qui se tourner, alors on s’est soutenu les uns les autres, parfois de façon complètement bancale, mais c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, notre lien est si fort. J’ai beau être l’aîné, ce sont mes sœurs qui m’ont obligé à garder la tête haute et je n’avais jamais compris à quel point j’étais chanceux de les avoir. Alors ce je t’aime, même s’il ressemble atrocement à un adieu, je ne pouvais pas le garder plus longtemps pour moi. Les bras de Sophie se referment une nouvelle fois autour de moi et mon cœur éclate en un millier de petits morceaux. « Je t'aime aussi, mais dis pas ça comme si c'était la dernière fois qu'on se voit. » Même si j’ose croire qu’il n’y aura jamais de dernière fois, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est peut-être le cas. Si la vérité ne finit pas par éclater, je sais très bien ce que la Californie réserve aux violeurs et aux meurtriers… « Sérieusement, Oli. » Sophie se détache et je détourne légèrement mon regard. Elle a raison, je n’ai pas le droit de baisser les bras. Pour moi. Pour elle. Et surtout pour emmerder ce foutu karma. « Ne crois pas que tu te débarrasseras si facilement de moi. »
Le gardien qui m’a escorté jusqu’au parloir donne un léger coup au niveau de la vitre, nous fusillant par la même occasion du regard. Sérieusement ? J’avais presque réussi à oublier sa présence, à faire abstraction à cette horrible pièce, mais la réalité me frappe de nouveau. Je me sens tout d’un coup à l’étroit dans cette salle bien trop petite. Je dois fermer les yeux quelques instants afin de me concentrer sur ma respiration. Il est hors de question de me mettre à angoisser devant ma sœur et encore moins de devoir abréger ces retrouvailles parce que je me découvre des tendances claustrophobe. Ce n’est qu’en entendant le léger grincement de la chaise sur le sol que je rouvre les paupières. Je rejoins ma sœur, m’asseyant sur la chaise d’en face. « Conrad est un putain d'enfoiré. » Et ces mots sont magiques. Un léger ricanement m’échappe et bon sang, qu’est-ce que ça fait du bien. Pendant un court instant, j’ai l’impression d’être dans notre appartement pourri à critiquer la personne qu’on déteste sans doute le plus au monde. « C’est aussi ce que j’ai pu constater. » Et je ne sais pas si je suis foutrement soulagé que Sophie pense comme moi ou simplement déçu qu’elle n’ait pas retrouvé le père qu’elle aurait aimé avoir. « Tu crois qu’il est là parce qu’il a des remords ? » J’ai besoin de savoir ce qu’elle en pense. Peut-être que je suis le seul de nous trois à avoir un mauvais pressentiment. En même temps, il serait justifié, mais j’éprouve bien trop de haine envers mes parents pour avoir un regard neutre sur la situation. « J’te jure que si dans quelques mois il nous annonce qu’il va mourir et qu’il voulait obtenir notre pardon avant de s’en aller, je lui creuse moi-même sa tombe… » Je suis même prêt à lui choisir un beau cercueil.
« Et je... Je n'arrive pas à atteindre Stella. Elle ne veut pas parler, je crois. » Je prends mon visage entre mes mains, dépassé par la situation. Stella n’a jamais voulu parler et finalement, je ne suis même pas étonné qu’elle se taise encore. Je ne sais pas ce qui l’effraie, maintenant, alors que tout est fini. Plus ou moins. Jamais on ne pourra réécrire le passé et l’effacer de sa mémoire, mais le futur, son futur, il ne peut que s’éclaircir. « Je ne sais pas quoi te dire… Je ne comprends pas. » Ma voix se brise et je me racle la gorge. « Mais s’il te plaît, ne soit pas trop dur envers elle. Elle a vécu des choses bien plus horribles que ce que je traverse en ce moment, crois-moi. » Alors non, ce n’est pas comparable. Pas vraiment. Pour nous deux, toute cette histoire reste injuste, mais moi, ça ne fait que quelques semaines que j’endure la prison. Elle, elle a encaissé bien pire et pendant plus d’un an. « Et je sais que ça n’excuse pas le fait qu’elle se taise ou qu’elle se cache. Elle a peut-être simplement besoin de temps… » Et j’espère que ce n’est qu’une question de temps, qu’une question de courage et de travail sur elle-même. J’espère que dans quelques jours, on viendra enfin m’annoncer que je suis libre parce qu’elle aura enfin trouvé la force de parler et de tout expliquer. J’espère sincèrement. Parce qu’elle mérite d’avancer, de tourner la page. Et parce que je ne mérite pas toutes ces accusations. Je finis par pousser un profond soupir. Qu’est-ce que je peux faire de plus de toute façon ? Je ne connais pas son numéro de téléphone et le mien est… je ne sais où. Sans doute entre les mains des flics. Je pourrais également fournir l’adresse de la maison de ses parents, là où j’imagine qu’elle se cache, mais je suppose que ça ne servira à rien. Si Stella se cache, si Stella est surprotégée par sa famille, ce n’est pas en allant toquer à la porte de chez ses parents que ma sœur réussira à en tirer quoi que ce soit. Alors je préfère ne pas m’attarder sur le sujet, parce que ça me fait beaucoup trop mal et parce que j’aimerais éviter de parler de ma supposée victime. Je ne suis pas certain que le gardien apprécie que ma cadette soit à la recherche de la pauvre fille que j’ai soit disant séquestrée. « Est-ce que tu as des nouvelles de Kinga ? » Question soudaine, je l'avoue. Seulement, je ne crois pas qu’elle soit au courant et je refuse qu’elle prenne mon silence pour de l’évitement ou une pseudo-rupture. « Et je crois que justement, faudrait que je te parle d’elle. » Je ne suis pas sûr que ce soit le bon endroit et encore moins le bon moment pour discuter de mon statut relationnel, mais parler de quelque chose de plus joyeux ne nous fera pas de mal, si ?
≡ POSTS : 1502 ≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95) ≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants. ≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir. ≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien. ≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle) ≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes. ≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat. ≡ RPS :
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Jeu 8 Nov - 19:25
assault on the soul, the heart, the everything
Sophie & Oliver
Il ne me demande pas de rien faire, mais il me dit que je ne peux rien faire pour lui. C’est assez contradictoire, non ? Non, Sophie, écoute. Il ne veut pas que je m’acharne à trouver une solution pour lui, mais que je m’occupe plutôt d’Emma et moi. Ce n’est pas rien faire, certes. Mais c’est fini, le temps où Oliver se mettait en arrière plan pour nous faciliter la vie. Les Grimm, ça a toujours été cette cellule familiale bancale mais soudée. Menée auparavant d’une main de maître par un grand frère beaucoup trop protecteur qui n’a pas toujours pris les meilleures décisions. Mais ça ne marche plus comme ça, maintenant. On est encore plus bancal qu’avant, Oliver n’est plus maître de rien et tout part en couilles comme dirait l’autre. Et clairement, Oliver a besoin de notre aide. Et il va l’avoir qu’il la veuille ou non. « Et putain, Sophie, tu me fais peur… Depuis combien de temps, tu n’as pas passé une véritable nuit de sommeil ? » C’est un détail, ça, on s’en fiche. La situation serait différente que je ne me gênerai pas pour l’envoyer promener. Mais là, il a juste le droit à un regard méchant. Eh. C’est de la faute de qui, au juste, ça ? Neuneu. Je marmonne un vague accord pour sa promesse. « J’essaierai. » Têtue un jour… Je lèverai le pied quand tu seras dehors, Oli.
« Je l’ai tué. » C'est quatre mots qui font beaucoup de mal. J'ai eu le droit de les entendre dans de nombreuses versions par des uniformes, mais l'entendre de la bouche de mon frère c'est différent. La limite à ne pas dépasser, pour moi, c'était qu'il finisse en prison. Mais quand on en parlait, alors qu'il était assis sur le rebord de la baignoire et que je pouvais profiter des quelques centimètres de gagnés pour le gronder d'un air maternel, lui comme moi n'avions jamais envisagé cette raison pour le dépassement de la limite. « Oliver... » Il ne m'entend pas, il semble être parti loin. Il doit revivre ce qu'il s'est passé sans doute. Et je ne peux rien faire pour l'aider, pas pour ça. J'essaie tout de même, pressant maladroitement son poignet dans ma main. « Ce n'est pas toi le méchant dans cette histoire, Oliver. » Je ne dis pas que ce qu'il a fait été bien, et que ça ne devrait rien lui faire. Je n'ai pas envie de m'imaginer à sa place pour pouvoir prétendre comprendre ce qu'il traverse. Je ne comprends pas, et je n'ai pas envie de comprendre. Mais je sais qui il est. Il n'est pas un meurtrier. S'il a tiré, c'est parce qu'il n'avait pas le choix. C'était pour protéger quelqu'un qu'il aime. Oliver reste cet éternel gamin paumé, qui ne sait jamais comment agir en suivant les règles du jeu. Si je devais vraiment ranger les gens dans les catégories, il irait dans les gentils. Même après cet acte. Il a sauvé Stella, il a sauvé Alex, il a juste oublié au passage de se sauver lui. Pour le reste, rien ne change. Je l'aime toujours, même s'il m'effraie à adopter cette attitude défaitiste. Je dirais que c'est de famille, ça aussi. Ou juste nous. Je suis obligée de m'insurger pour qu'il se reprenne un peu. « Ne crois pas que tu te débarrasseras si facilement de moi. » Et c'est l'heure des promesses en l'air. Il ne baisse pas les bras, je lève le pied. C'est que ça fait beaucoup de métaphores utilisant le corps humain pour dire que la situation est mauvaise.
Séquences émotions avortée par un gardien, il me semble important d'aborder un sujet de taille. Conrad Grimm. Pour ou contre, vous avez quatre heures. Contre, très clairement. Je n'ai jamais réussi à faire mon deuil de mes parents, et lorsque l'un d'eux est revenu du royaume des lâches ça a fait de sacrés dégâts. Et j'ai eu quelques mois et autres rencontres pour me faire à l'évidence : notre père n'a rien d'une belle personne. La seule chose bien chez lui, c'est que ma remarque sur le géniteur arrive à faire rire Oliver. C'est une petite victoire, je prends. « C’est aussi ce que j’ai pu constater. » Il aurait dû commencer par là, alors, il y a quelques années. Ah oui, Sophie, nos parents ne sont pas morts mais ce n'est pas grave parce que ce sont des enfoirés. Est-ce que Conrad a des remords ? « Un peu. Je crois. Mais je crois aussi que tu ne peux pas ne pas avoir de remords dans ce genre de situation. Il y a autre chose, c'est sûr. » Je n'ai toujours pas réussi à savoir quoi. Principalement parce que lorsqu'on se voit, je finis par m'énerver et insulter le géniteur. Je n'arrive pas à prétendre ne pas être agacée de son retour, blessée de sa présence. Je ne sais pas ce qu'il veut, j'attends toujours le moment où il va faire son mea culpa ultime. Et ça m'angoisse, un peu. Parce qu'en attendant, Emma s'attache. Emma n'a pas eu à subir beaucoup la première perte de nos parents, mais je n'ai pas envie qu'elle ait à vivre l'expérience. Et je grimace lorsqu'il parle de la potentielle nouvelle mort de Conrad. Parce que j'y ai pensé aussi. Parce que j'ai vu des films ridiculement niais où le scénario était le même. Mais la vie des Grimm, ce n'est pas un film niais. Il se fourre le doigt dans l'oeil le vieux, s'il pense pouvoir obtenir notre pardon si facilement. Sous prétexte que. « On sera deux. Il aura une tombe très profonde. » Je rajoute, mauvaise. Conrad Grimm a causé beaucoup trop d'ennuis et de peine dans mon existence pour que je veuille lui pardonner aveuglément, et je n'en suis même pas désolée.
Autre sujet de taille : Stella. L'élément clé, en vérité. Sans elle, Oliver risque de passer la fin de sa vie en prison. Et c'est hors de question, mais Stella ne parle pas et je n'arrive pas à l'atteindre pour la raisonner. Par raisonner, je veux m'énerver jusqu'à ce qu'elle réagisse, oui. Oliver ne comprend pas, moi non plus. Mais contrairement à lui, je n'arrive à faire preuve d'aucune compassion envers la demoiselle Linskey. Je sais bien qu'elle a vécu des choses horribles, que je ne souhaite à personne. Mais justement. Elle aussi, elle ne devrait souhaiter des choses horribles à personne. Sauf qu'elle en fait subir à mon frère, son ami, par son silence. Une injustice de plus. Quelle genre d'amie est-elle, au fond ? Est-ce qu'elle compte se réveiller, un jour ? « J'm'en fous, Oli. C'est par sa faute si t'es ici, et c'est elle qui peut te faire sortir? Mais elle ne fait rien, ça me tue. » Vraiment. « Elle a peut-être simplement besoin de temps… » Peut-être. Mais c'est toujours Oliver qui subit, en attendant. Avant de ne commencer à m'agacer, une nouvelle fois, je pousse un soupir de rumination par les narines. C'est un taureau, Sophie, elle voit rouge. Je me retiens d'ajouter quoi que ce soit. De toute façon... Je ne peux pas faire grand chose, ma prochaine offensive est d'envoyer Emma la douce pour séduire la famille Linskey et pour qu'elle puisse parler à Stella. Apparemment, le forcing, ça ne fonctionne pas.
« Est-ce que tu as des nouvelles de Kinga ? » Sa question me déroute et il me faut quelques secondes pour resituer le prénom et la personne. Je plisse les yeux, observant le visage de mon frère. Noooooooooooooooon ? Un sourire finit par se glisser sur mes lèvres. Kinga ? Est-ce que j'ai des nouvelles de Kinga ? Pas vraiment. Il me semble avoir croisé la princesse des royaumes de l'Est en ville, mais à part une vague salutation lointaine je ne lui ai pas vraiment adressé la parole. Aurais-je dû ? Maintenant que j'y pense, il me semble avoir entendu Emma en parler. « Et je crois que justement, faudrait que je te parle d’elle. » Un gloussement enfantin m'échappe. KINGA ?! « Est-ce que je peux faire la conclusion que tu as une petite-amie, Oliver Grimm ?! » Incroyable. Tout fini par arriver. Demain, Alex pourrait me dire qu'il a rencontré une jeune gourgandine dans la rue et qu'il va l'épouser et lui faire des enfants que je le croirais. Si Oliver est capable de se trouver une copine, qui plus est sur le long terme... Il y a de l'espoir, après tout. « Wow. Je suis impressionnée. Elle est vachement jolie, Kinga, comment tu as fait pour la séduire ? » Elle a l'air gentille, aussi. J'approuve ? J'approuve. Et je n'ai toujours pas répondu à sa question. « Mais non, je n'ai pas de nouvelles de Kinga. Il me semble qu'Emma lui a parlé, récemment, mais je ne sais rien de plus. » Si j'avais su, j'aurais fait plus attention à ce que me disait ma soeur. Diantre.
Oliver.
Une petite-amie.
C'est que j'en ai loupé, des choses, en quelques mois. Et ça m'amène au dernier sujet de taille. Et je prononce les mots avec lesquels je bataille depuis quelques mois, que je retiens par fierté et qui me brûlent un peu plus chaque jours. « Je suis désolée de... D'avoir si mal réagit pour les parents. Et de ne pas être revenue vers toi plus tôt, surtout. » J'aurais pu le faire après avoir rencontré Conrad. Reprendre contact après le passage d'Alex à l'hôpital. Mais je n'ai pas osé, je n'ai pas cherché à prendre le temps, à faire l'effort. Et je regrette énormément, maintenant. Des retrouvailles dans ces circonstances, c'est pire que tout. L'hubris humaine aura presque eu raison de notre relation.
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Sam 17 Nov - 2:59
assault on the soul
Sophie & Oliver
J’ignore si je deviens complètement cinglé, si mon cerveau en manque de sommeil me joue des tours ou simplement si je me mets à rêver éveiller, mais il est là, je le vois. Il se tient debout dans un coin de la pièce, derrière ma sœur. Il me regarde, son sourire étirant ses lèvres de façon presque diabolique. Ma gorge se resserre, ma respiration s’accélère et je dois me faire violence pour ignorer sa présence, pour ignorer le sang qui coule sur son visage, tout ce rouge sur le sol. « Meurtrier. » Je ferme les yeux, je serre les poings. Il n’est pas réel. Il n’est pas réel. Il n’est pas…« Meurtrier. » Sa voix est comme un murmure sifflant contre mon oreille, je peux presque sentir son souffle sur ma nuque. Ta gueule, connard. Tu n’existes pas. Et j’essaie de me convaincre que tout ça n’est qu’une hallucination, une manigance de mon subconscient, seulement, quand je trouve de nouveau le courage d’ouvrir les yeux, il n’a pas bougé, il est toujours là. Mais quelque chose a changé. Maintenant, je vois l’impacte de la balle, je vois le trou béant que celle-ci a laissé et je suis pris de nausées. Je l’ai tué. Je suis l’unique responsable de sa mort. Je ne devrais pas le pleurer, je le sais. Je ne devrais pas avoir de remords, surtout pas après ce qu’il a fait subir à Stella, mais… « Meurtrier. » Et si j’étais comme lui ? Et si je n’étais pas capable de vivre avec ce sang sur les mains ? Et si… Ça suffit, dégage !
Une légère pression sur mon poignet me ramène à la réalité, loin de la vision cadavérique du kidnappeur de mon amie, loin des horreurs qui me hantent jour et nuit. Je cligne plusieurs fois des paupières, soupirant de soulagement en découvrant qu’il n’y a personne d’autre dans la pièce, juste nous deux, ma sœur et moi. « Ce n'est pas toi le méchant dans cette histoire, Oliver. » Ah bon ? Pourtant, j’ai souvent l’impression que si, c’est le cas. Pourquoi est-ce que je suis ici si je ne suis pas le méchant ? Pourquoi est-ce que tout le monde semble le croire ? Peut-être que… Peut-être qu’on est juste trop aveugle pour se rendre à l’évidence et qu’admettre cette vérité nous ferait beaucoup trop mal. « Je n’ai rien fait alors que je savais… » Me taire, garder cette histoire secrète, ça ne fait pas de moi un bon gars, je le sais. « Ce type, Maxime, je savais de quoi il était capable et pourtant, je n’ai rien dit aux flics. Je l’avais promis à Stella, j’espérais qu’elle le ferait elle, que je n’aurais pas besoin de trahir ma parole, mais la vérité, c’est que j’avais juste la trouille ! J’étais terrorisé à l’idée d’aller leur dire ce que je savais et cette promesse, au fond, elle m’arrangeait… » Et on est là, à reprocher à Stella de ne pas parler, de rester aussi muette qu’une tombe, mais moi, quel genre d’ami j’ai été ? Je me suis comporté comme un lâche parce que j’avais peur des répercussions si je venais à avouer la vérité aux autorités. « Je ne suis pas non plus le gentil dans cette histoire, Sophie. » Et finalement, je mérite sûrement ce qui m’arrive. Mais je dois me reprendre, je vois bien que mon comportement défaitiste ne plaît pas à ma cadette. Alors je fais la seule chose que je sais faire, je mens.
On en est tous les deux rendus au même point. On est tous les deux, là, à se supplier de tenir bon ou de lever le pied, à essayer de se protéger mutuellement, à essayer de se garder en vie. Parce que même si on passe notre temps à se prendre la tête, parce que même si on n’est jamais d’accord, on tient à l’autre. Le problème, c’est que chez les Grimm, on est de vraies têtes de pioches, et ce, de génération en génération. Même Emma est têtue, c’est pour dire. Alors que ce soit elle ou moi, on se retrouve à prononcer des promesses qu’on ne tiendra pas. J’ai été le premier à mentir, en disant que je ferais tout pour garder espoir, pour continuer d’avancer, parce que je ne veux pas l’inquiéter encore plus en lui disant quel enfer c’est de vivre entre ces murs en béton, parce que j’aimerais juste retrouver ma petite sœur. Et je sais que quand elle a accepté de ralentir un peu, elle a menti à son tour pour les mêmes raisons que moi. Et si je sais quand elle ment, elle sait également quand je mens. Je la connais et je reconnais ces regards qu’elle me lance, parfois à la dérober. Ce sont ceux qu’elle me lançait quand elle enfilait le rôle de la sœur qui devait rappeler à l’ordre son imbécile de frère, ceux qu’elle me lançait quand elle voulait me faire comprendre que je n’ai pas à prendre de décision à sa place, pour quoi que ce soit. Et je les déteste. Parce que je sais que j’ai perdu d’avance, je sais qu’elle ne me croira pas quand je lui promettrais de persévérer, quand je lui dirais que je ne baisserais pas les bras, je sais qu’elle refusera d’écouter mes conseils, de prendre en compte le fait qu’elle a besoin de lâcher prise et qu’elle ne peut pas passer son temps à réparer mes erreurs. Ouais, ce n’est pas facile de gagner face à Sophie Grimm.
Je n’ose pas demander ce que pense Emma de notre paternel. J’ai peur de découvrir qu’elle l’adule déjà et lui a pardonné son abandon. Et en même temps, je ne serais pas étonné que ce soit le cas. Après tout, ce serait du Emma tout craché. Toujours voir le bon côté d’une personne, même si celle-ci s’avère être la réincarnation du diable. Bon, j’exagère un petit peu, mais l’idée est bien là. Je ne sais pas s’il s’agit de sa naïveté ou de son optimisme débordant. Quoi qu’en réfléchissant bien, la différence n’est peut-être pas si grande entre les deux. Quoi qu’il en soit, je me rassure en me disant qu’au moins, Sophie est de mon avis. Avoir l’une de mes sœurs de mon côté me rassérène. Je ne suis donc pas le problème, ma haine envers mon paternel n’obscurcit pas ma vision des choses. Même si Sophie semble croire que ses remords sont vraies, ce que j’ai encore du mal à croire, et ce, malgré notre dernière entrevue, elle est d’accord avec moi. Il y a bien un truc qui cloche dans son retour. Mais quoi ? La seule explication m’ayant traversé l’esprit sort tout droit d’un feuilleton niais qu’on nous passe à la télé pendant les vacances de Noël. Et aux dernières nouvelles, nous ne sommes pas les protagonistes d’une comédie dramatique. Je finirai par percer son petit secret, même derrière les barreaux, je trouverais le moyen. Je suis prêt à tout pour le faire tomber et le dégager de nouveau de nos vies. Quoi que ça puisse m’en coûter. Et je suis persuadé que Sophie m’aidera. Après tout, elle est bien prête à m’aider pour creuser cette très profonde tombe. « Tu sais, si tu cherches de l’aide de son côté, je crois que tu perds ton temps. » D’accord, elle ne m’a pas dit explicitement que c’est ce qu’elle faisait, je l’ai simplement déduit. Et je peux d’ailleurs me tromper. Si ça se trouve, elle n’a jamais eu la moindre intention de demander de l’aide à notre paternel, mais dans le doute, je préfère la mettre en garde. Elle n’obtiendra sans doute rien de Conrad. Et bizarrement, je ne pourrais pas en vouloir à notre géniteur d’en avoir rien à cirer de mon avenir. Ce n’est pas comme ci ça l’avait intéressé jusqu’à présent. Et puis, soyons honnête, la dernière fois qu’on s’est vu, on était bien loin d’agiter le drapeau blanc. « En guise de bonjour, il a eu le droit de faire la connaissance de mon poing. Je ne crois pas qu’il aura envie de m’aider. » A ses yeux, je ne suis qu’un petit merdeux qui lui doit le respect. Très drôle, vraiment.
Je ne veux plus parler de Stella. Je ne veux plus penser à elle. Je ne veux plus. Je n’ai plus la force pour essayer de comprendre ce qui peut bien se passer dans son cerveau ou dans sa vie pour qu’elle ne soit pas encore venue me porter secours. Je veux bien continuer d’espérer. Un tout petit peu, parce que je refuse de me bercer de douces illusions, mais pitié, je ne veux plus entendre son prénom. Parce que j’ai peur que la prochaine fois qu’on le prononcera, le peu d’espoir qui me reste s’envole. Parce que ça me fait autant de mal qu’à Sophie et je ne le supporte pas. « Je sais que je ne peux pas te demander de lui faire confiance… Alors, si tu le peux encore, aie simplement confiance en moi, d’accord ? » Et j’espère vraiment ne pas avoir tout gâcher avec mes erreurs. « Tout ira bien, ok ? »
Maintenant que le sujet ‘Stella’ est enfin clos, j’en profite pour en ouvrir un autre. Celui concernant Kinga. Parce qu’il est grand temps de mettre au courant Sophie à son ou notre sujet. Et parce que j’ai besoin de savoir si elle va bien. Peut-être que mon silence radio l’aura suffisamment inquiété pour prendre contact avec l’une de mes sœurs. Malheureusement pour moi, Sophie ignore tout bonnement ma première question, préférant se concentrer sur la deuxième partie. « Est-ce que je peux faire la conclusion que tu as une petite-amie, Oliver Grimm ?! » Fichtre ! « Sophie Grimm, vous êtes vraiment la pire… » Je soupire en levant les yeux vers le plafond. Je sens que cette conversation va horriblement devenir gênante et désagréable. Pour moi, évidemment. « Wow. Je suis impressionnée. » Ah. Carrément. Ma sœur est impressionnée parce que j’ai enfin une petite amie. Je ne sais pas comment je dois le prendre, vraiment. « Elle est vachement jolie, Kinga, comment tu as fait pour la séduire ? » Et voilà maintenant qu’elle doute de mon charme naturel, je suis sincèrement offusqué. Pff. « Peut-être qu’elle a un faible pour les voleurs de pâtisseries ? » Certaines filles aiment les bruns aux yeux bleus, bah peut-être que Kinga aime les garçons qui viennent voler des muffins dans le café où elle bosse. Interdiction de juger. Finalement, Sophie décide de délaisser mes talents de dragues pour répondre à ma question initiale. Soit, si elle a eu des nouvelles de Kinga dernièrement ou non. Et sa réponse me rassure à moitié. Je hoche toutefois la tête. Je ne sais pas si j’ai envie qu’elle connaisse la vérité, mais en même temps, je refuse qu’elle s’imagine n’importe quoi à mon sujet. Je ne le supporterais pas. « Tu pourras lui dire que… » que je l’aime ? Non, je ne peux clairement pas demander ça à ma sœur. « Non, rien, oublie. Je lui dirais moi-même. »
« Je suis désolée de... D'avoir si mal réagit pour les parents. Et de ne pas être revenue vers toi plus tôt, surtout. » Partagé entre la surprise et le soulagement, je secoue la tête de droite à gauche avant de poser mon regard sur le visage de ma sœur. « Non, tu n’as pas si mal réagit… Ta réaction était légitime. C’est la mienne qui ne l’était pas. Je n’aurais jamais dû vous mentir, à toi et Emma. » Et il était peut-être temps que je m’en rende compte. Ou plutôt que je l’avoue. « Je pensais que ce mensonge valait mieux que la vérité, mais j’avais tort. » Il y a des vérités qui sont difficiles à entendre, mais qui sont nécessaires et celle-là, elle l’était. Alors certes, ce détournement de vérité, il partait d’une bonne attention, mais maintenant, j’ai compris. « Je suis désolé. Sincèrement désolé. » Je ne suis pas un super-héros et je ne peux protéger mes sœurs de toutes les douleurs qui semblent insurmontables. « J’ai cru que tu me le pardonnerais jamais et que je t’avais perdu… » Pour toujours. « Et même si tu es vraiment une sœur agaçante quand tu t’y mets, je ne veux plus jamais revivre ça. Je ne le supporterais pas. »
≡ POSTS : 1502 ≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95) ≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants. ≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir. ≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien. ≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle) ≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes. ≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat. ≡ RPS :
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Jeu 22 Nov - 13:44
assault on the soul, the heart, the everything
Sophie & Oliver
Je suis convaincue que Oliver n'est pas le méchant de l'histoire. Et je ne le pense pas seulement parce que c'est mon frère et que je suis prête à défendre mon sang coûte que coûte. C'est faux. On s'est déjà à maintes reprises pris la tête pour des broutilles et des branches, avec Oliver. Avec Emma aussi, à moindre importance peut-être. Je ne suis pas prête à accueillir Conrad Grimm à bras ouverts. Le nom Grimm n'est pas un laissez-passer pour obtenir mon amour et ma loyauté. Mais je connais Oliver. Mon frère est tout en paroles, rien en actions. Il n'est pas méchant, il est parfois un peu con et naïf mais ça s'arrête là. Je sais qu'il n'est pas responsable de tout ce dont on l'accuse. Quant à la partie qu'il admet sans difficulté mais avec peine... Oui. Oui il a tué Harison, mais je refuse que ce simple geste le définisse entièrement pour le reste de sa vie. Harison était une pourriture et mon frère n'aurait jamais ainsi agit s'il en avait vraiment eu le choix. J'ai bien peur qu'il ne s'en rende pas compte. Mes sourcils se foncent lorsqu'il me dit qu'il savait de quoi ce Maxime était capable mais qu'il n'a jamais rien dit car il l'avait promis à Stella et qu'il avait trop peur. Bah ouais Oli, t'es une poule mouillée, ce n'est pas une grande nouvelle. Mais ça fait beaucoup d'informations, beaucoup que je ne possédais pas et je n'ai pas tellement le temps de les analyser pour savoir quoi lui dire. Je finis pour soupirer, légèrement frustrée, lorsqu'il me dit qu'il n'est pas non plus le gentil dans l'histoire. « Incroyable, Oli, apparemment la vie n'est pas blanche ou noire ! » Vraiment, je comprends pourquoi ils s'entendaient bien avec Alex. Ils ne connaissent pas la notion de gris et n'ont qu'une vision de la vie manichéenne. « Retiens simplement que tu as fait ce que tu pensais juste... Et c'est ça qui est important, ok ? T'es vraiment pas un salaud et tu mérites pas d'être ici. Laisse personne te faire croire le contraire. » S'il-te-plait. Aies encore un peu confiance et surtout foi en toi, je ne peux pas naviguer ce navire seule.
Après quelques grandes déclarations, étreintes, larmes et autres promesses, on se retrouve à aborder le sujet de discussion qui a poussé notre dernière dispute. Conrad Grimm. L'ironie étant qu'on arrive à se mettre d'accord sur le sujet. Conrad est un enfoiré et il cache quelque chose. On ne sait pas quoi, mais je suis convaincue qu'on fera tout pour qu'il ne l'obtienne pas. Le type est vraiment une enflure s'il croit qu'il peut se ramener après tout ce temps et penser pouvoir récupérer son rôle légitime de paternel. Clairement, il n'a aucune idée de qui nous sommes devenus. De vraies teignes, des têtes têtues insupportables. « Tu sais, si tu cherches de l’aide de son côté, je crois que tu perds ton temps. » Je hoche négativement la tête. Peut-être. Mais peut-être pas. « S'il veut quelque chose de nous il va vouloir se faire bien voir. Il a clairement besoin de racheter notre amour... » Notre respect, pour commencer. Il a beaucoup de chances avec Emma, parce qu'elle veut croire aux bontés de l'humanité. Mais les aînés sont vraiment des épines dans le pied. « En guise de bonjour, il a eu le droit de faire la connaissance de mon poing. Je ne crois pas qu’il aura envie de m’aider. » Un rire moqueur m'échappe. Je le savais ! J'avais remarqué la pommette violacée et violentée du paternel lors de nos retrouvailles. Et j'avais espéré très fort qu'il s'agisse d'un cadeau d'Oliver. Vœu exaucé. « Et je t'aime énormément pour ça. Mais on verra. » Conrad a intérêt à se bouger les miches, sinon lui aussi va connaître la colère de Sophie Grmm... Comment ça, c'est déjà fait ? Un sourire tout aussi moqueur que mon précédent rire me prend.« Je suis presque certaine de l'avoir insulté toutes les fois où on s'est vu. » Et en trois mots : il le mérite.
Et j'ai comme des impressions de déjà vu, lorsqu'il clôt le sujet Stella. Le sujet qui fâche. « Alors, si tu le peux encore, aie simplement confiance en moi, d’accord ? » Est-ce que je peux ? Après toutes les fois où il me l'a demandé ? Après tout ce qu'il s'est passé ? Alors qu'il se trouve dans le seul lieu où je lui ai interdit d'aller ? Mes lèvres s'étirent en une grimace, j'ai presque envie de me remettre à pleurer. En vérité, ses mots ne font que raviver la colère qui boue à l'intérieur. « Tout ira bien, ok ? » Un ricanement nerveux m'échappe. « Tu dis tout le temps ça, Oliver. » Je rajoute même, amère. Mais il y a quand même des choses importantes dans ce qu'il s'est dit. Stella ne parle pas, je n'arrive pas encore à l'atteindre et cette situation risque de durer. Je me promets de trouver un moyen. Emma, ou May. Je n'ai pas encore employé toutes mes cartes. Et je suis prête a tout, ce qui est un peu dangereux mais qu'importe. Je ne peux pas ne rien faire, malgré tout.
« Sophie Grimm, vous êtes vraiment la pire… » Uh-uh, objection votre honneur ! L'imbécile est passé du coq à l'âne en me posant une question sur une demoiselle que j'ai du rencontrer trois fois à tout casser. Et je n'ai pas le droit de m'insurger que le bougre a une petite-amie ? Oliver Grimm ? L'incapable ? L'handicapé sentimental ? Non mais vraiment, il y a vraiment beaucoup trop de points communs entre mon frère et Alex, c'en devient limite dérangeant. Je ne saurais pas vous dire à quand remonte la dernière fois qu'il a eu une copine, c'est pour vous dire. Et en plus il fait particulièrement fort cette fois-ci, il a décroché le pactole princesse. Je suis impressionnée, vraiment. « Peut-être qu’elle a un faible pour les voleurs de pâtisseries ? » Mes yeux s’écarquillent un peu à sa défense. Qui répond à une accusation qui date de quelques mois, maintenant. « Ah-ah ! Je l'savais que tu ne les avais pas achetés, ces muffins ! » Je lui lance un regard mécontent, pour la forme. En vérité, je suis plutôt heureuse de la nouvelle. Il était temps que mon frère se pose avec quelqu'un. Et j'ai été trop distante de lui ces derniers temps pour savoir si j'approuve cette relation, mais... Kinga n'avait pas l'air d'être une mauvaise personne. Pour l'instant, je ne m'y oppose pas fermement. Comme il pourrait le faire si je l'informais aimablement que je fricote avec Alex. Chacun son degré de maturité. Mais pour en revenir à la question de départ, non, je n'ai pas de nouvelles de la demoiselle. Emma oui, il me semble. « Tu pourras lui dire que… Non, rien, oublie. Je lui dirais moi-même. » Un sourire étire mes lèvres à son hésitation. Diantre, cet idiot a l'air d'être vraiment enamouré. J'ai presque envie de le pincer pour m'assurer qu'il se sent bien, mais il a assez de marques comme ça. Est-ce que je me pince moi du coup ? « Tu sais si tu peux envoyer des lettres, sinon ? » A défaut de lui dire oralement, c'est déjà ça ?
Je finis par prononcer les mots qui me pesaient depuis des semaines, et que j'aurais dû prononcer bien plus tôt. J'aurais dû ravaler ma fierté et renouer le contact avec lui avant qu'on arrive à cette situation. Je ne sais pas combien de temps encore j'aurais attendu, autrement. C'est idiot. La reconstruction de Sophie Grimm est passée par une destruction de ce en quoi elle croyait. Mais s'il y a bien une chose qui est ressorti, entre autre péripéties, c'est qu'elle a terriblement peur de perdre les gens qu'elle aime. Et il a été démontré précédemment que Sophie aime Oliver, on ne revient pas sur ce qui a été dit. « Non, tu n’as pas si mal réagit… Ta réaction était légitime. C’est la mienne qui ne l’était pas. Je n’aurais jamais dû vous mentir, à toi et Emma. » Je grimace une nouvelle fois. « On était gamins, Oli. » Et encore une fois, il a réagit du mieux qu'il pouvait. Il était tard et j'étais fatiguée quand j'ai écris ça mais je me permets de laisser ma petit glissade de petit support de cours ici : rationalité limitée d'Herbert Simon. Mais le mieux qu'il pouvait, c'était le mieux d'un gosse de 13 ans avec deux petites soeurs, des parents lâches et un oncle non moins enfoiré. Ça n'aide pas. « Je pensais que ce mensonge valait mieux que la vérité, mais j’avais tort. » Je hoche la tête. Oui et non. Encore une fois, c'est gris, Oliver. « T'aurais pas dû garder ça pour toi aussi longtemps. » Il est surtout là, le problème. Ça a fait mal parce que le mensonge s'est étendu sur des années. Et peut-être qu'on en avait besoin quand on était petite, en grandissant. Quoi que se retrouver orpheline du jour au lendemain ne nous a pas fait que du bien. Mais on avait aussi besoin d'apprendre la vérité, on en avait le droit en tout cas. Au lieu de nous la révéler au moment propice, quand on aurait pu comprendre, il a préféré la garder pour lui et ça nous a tous explosé à la figure lorsque le géniteur est revenue. Le truc avec les morts pas morts, c'est qu'il y a de grandes chances qu'ils reviennent à la vie. Je pince les lèvres lorsqu'il me dit qu'il est désolé. Je le sais bien. La blessure a été pansée, depuis, et est en voix de guérison mais ça reste douloureux et je préfère ne rien ajouter.
« J’ai cru que tu me le pardonnerais jamais et que je t’avais perdu… Et même si tu es vraiment une sœur agaçante quand tu t’y mets, je ne veux plus jamais revivre ça. Je ne le supporterais pas. » Je me mets à sourire, un peu bêtement. L'art d'exprimer son attachement tout en insultant la contre-partie, maîtrisé par les Grimm depuis les années 2000. « T'as d'autre secrets à me raconter, pendant qu'on y est ? Histoire qu'on ne reproduise pas le même schéma parce que moi non plus, je ne l'ai pas très bien vécu. » Soyons honnêtes, j'étais un gros bordel en plein de morceaux qu'il fallait recoller parce que certes, apprendre la vérité a été un choc. Mais la trahison tiret séparation d'Oliver en qui je pensais pouvoir avoir entièrement confiance n'a pas vraiment aidé. « J'avais juste besoin de temps, Oli. Tu sais que je finis toujours par revenir. » Éventuellement. Et même si j'aurais largement préféré d'autres circonstances. Je pense que j'aurais agité le drapeau blanc vers Noël, peut-être. Au nom de cette charité chrétienne en laquelle je ne crois pourtant pas. Mais même si je ne l'avais pas fait, Emma nous aurait obligé à nous asseoir à une table et régler nos problèmes. Et mon cœur se sert un peu à l'idée qu'on n'aura peut-être pas le droit à un Noël, cette année. Je pousse un léger soupir. « Alex va bien, si tu te posais la question. » J'essaie de détourner le sujet, l'air moqueuse, et détendre l'ambiance. En vérité, j'implique derrière qu'il va bien parce qu'Oliver a eu la gentillesse de lui sauver la vie. Et si avec ça il ne croît toujours pas que c'est quelqu'un de bien... Je ne sais pas ce qu'il lui faut.
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Mar 27 Nov - 21:40
assault on the soul
Sophie & Oliver
Est-ce qu’un jour, je pourrais me pardonner d’avoir été aussi lâche ? J’en sais rien. Dans l’immédiat, j’imaginais sincèrement rendre service à mon amie, mais finalement, le seul à qui je rendais service, c’était moi. Menacer la brune d’aller moi-même à la police, ce n’était que du vent. Et je soupçonne Stella de s’en être douté. Peut-être qu’elle me connaît trop bien et qu’elle savait que je mentais, ce qui expliquerait pourquoi elle n’a jamais parlé. Pourquoi la supplier d’aller à la police de son plein gré avant que je le fasse moi n’a jamais eu l’effet escompté. Et aujourd’hui, je m’en mords clairement les doigts. Tout ça aurait pu être évité si j’avais eu le courage de l’ouvrir. Tout aurait pris fin dés le début des emmerdes. Je n’aurais pas vécu plusieurs semaines dans la paranoïa et surtout, je ne serais pas ici et Sophie non plus. Alors peut-être que ça ne fait pas de moi le méchant de l’histoire, mais si je ne suis ni le méchant, ni le gentil, je suis quoi au juste ? « Incroyable, Oli, apparemment la vie n'est pas blanche ou noire ! » Je lève les yeux vers le plafond, poussant un théâtral soupir. C’est ma sœur tout crachée ça. « Non, mais elle n'en reste pas moins sacrément merdique... » Et ça, c’est typiquement du Oliver. L’optimisme ? Je ne connais pas. D’ailleurs Voir la vie en noir pourrait très certainement être le titre de l’œuvre retraçant ma vie. « Retiens simplement que tu as fait ce que tu pensais juste... Et c'est ça qui est important, ok ? T'es vraiment pas un salaud et tu mérites pas d'être ici. Laisse personne te faire croire le contraire. » Je ne mérite pas d’être ici ou du moins, d’être ici pour des crimes que je n’ai pas commis. Mais c’est difficile de continuer de croire le contraire quand tout le monde pense que tu es le coupable et que ton futur se limite peut-être à ça… Les barreaux aux fenêtres, les discussions aux parloirs, l’enfermement. « À quoi ça sert de penser que ce que j'ai fait est juste si lors du procès, Stella n'a toujours pas parlé, et que je viens à être jugé coupable ? On sait tous les deux que je ne sortirai jamais d'ici... » Et ce n’est même pas concevable. « Je ne pourrais pas tenir, Sophie. » Et il est bien là, le nœud du problème. Je ne suis pas courageux, je n’ai pas la même force mentale que mes sœurs. Je finirais par opter pour la solution de facilité pour mettre fin à ce cauchemar. « J’aurais préféré qu’il nous tue… » Ma voix n’est plus qu’un murmure lorsque je termine ma phrase et je n’ose même plus regarder ma sœur dans les yeux. Parce que c’est horrible d’avouer un truc pareil et que je sais que je vais lui faire mal.
Conrad n’a rien de l’homme parfait et encore moins du père modèle. Mais lui, contrairement à notre génitrice, il a eu le cran de revenir. Elle ? On ne sait même pas où elle est. Conrad reste bizarrement silencieux à son sujet. C’est autant surprenant qu’étonnant, mais j’ai déjà suffisamment à faire avec un seul de mes parents, alors, disons que pour le moment, ça me convient assez bien. Dans tous les cas, je ne porte ni l’un ni l’autre dans mon cœur et je ne suis pas certain d’en être capable un jour. S’ils étaient revenus plus tôt, s’ils avaient fait leur mea-culpa en revenant après quelques mois de disparition, j’aurais pu être clément, je le sais. Et surtout, je n’aurais pas un avis d’adulte, mais celui d’un gamin paumé. Mais avec des si on referait le monde, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, je n’attends rien venant de Conrad, contrairement à Sophie qui reste persuadée qu’il finira par nous aider. Seulement, rien que l'idée de lui devoir quelque chose, de devoir être reconnaissant envers sa petite personne me dégoûte. Honnêtement, si les accusations n'étaient pas aussi graves et surtout infondées, je pourrais affirmer que je préférerais subir les conséquences de mes actes plutôt que d'accepter l'aide de mon géniteur. Mais je suis dans la merde jusqu'au cou et surtout innocent. Il est donc hors de questions que je paie pour des crimes que je n'ai pas commis. « Je déteste lui être redevable. » Mais je vais me rassurer et me dire que si nous avons raison et qu'il est ici dans l'unique but d'acheter notre amour, je ne peux tout simplement pas refuser. Soutirer de l'argent au paternel, qui pensera être en bon chemin pour se faire pardonner, alors que de mon côté, il aurait plus vite fait de se jeter d'une falaise, et bien ça me comble de joie. Sans doute même plus que la fois où il a goûté la saveur de mon poing. « Je suis presque certaine de l'avoir insulté toutes les fois où on s'est vu. » Je souris, amusé. « Il a vraiment dû apprécier toutes ses marques d'affection venant de ta part. » Aucun doute là-dessus. Conrad à dû adorer et surtout prendre beaucoup de plaisir à rappeler qu'on n'a pas le droit de lui parler sur ce ton. « J'imagine que tu as aussi eu le droit au sermon ? Du genre on lui doit le respect parce qu'il reste notre père, blablabla. » Quel connard franchement. « Parfois je me demande comment j'ai pu considérer ce type comme mon héros... » Petit Oliver qui vénérait son père. Petit Oliver qui ne jurait que par lui. Petit Oliver était un brin naïf visiblement. « Et Emma ? » J'ose finalement demander, pas serein. « Elle en pense quoi de tout ça ? »
Je me rends compte de la stupidité de mes paroles quand elle se met nerveusement à rire. J’aurais vraisemblablement mieux fait de me taire et de lui donner l’autorisation pour aller harceler un à un tous les Linskey. En revanche, je ne peux pas empêcher mon cœur de se serrer à la simple pensée que Sophie n’ait tout simplement plus envie de me faire confiance. « Tu dis tout le temps ça, Oliver. » Je n’ai rien à dire pour ma défense. C’est la vérité. j’en ai bien conscience. « Je sais. » J'ai abusé des ces quelques phrases pendant beaucoup trop d'années, et aujourd'hui ce n'est pas si différent. Je ne pense pas un mot de ce que je dis. Non, tout n'ira pas bien. Comment ça le pourrait ? « Mais ce ne sont pas les choses que les personnes disent à leurs proches pour justement éviter qu'ils s'inquiètent ? » Je soupire avant de reprendre : « D'accord. Je ne sais pas si tout ira bien et je suppose que non... Mais cette fois, j'ai vraiment besoin de croire le contraire. » Pour tenir. Juste pour tenir.
Si quelqu’un m’avait dit que de voler des pâtisseries dans le café du coin me permettrait de rencontrer l’amour, j’aurais ri au nez de cette personne. Quelle fille voudrait d’un mec un peu kleptomane sur les bords ? Mais Kinga, ce n’était pas n’importe quelle fille. Elle était tenace, beaucoup trop d’ailleurs, et elle avait su voir au-delà du voleur, au-delà de ce que j’avais seulement envie de lui montrer. Elle avait d’ailleurs ouvertement menti à ma sœur lors de notre rencontre, assurant que je ne lui avais fait aucun tort. « Ah-ah ! Je l'savais que tu ne les avais pas achetés, ces muffins ! » Oliver Grimm ou l’art de se faire griller tout seul. Même si honnêtement, Sophie n’avait pas vraiment besoin de mes aveux pour me savoir coupable. « Tu me connais trop bien. » Et c'est franchement agaçant. « Mais je ne regrette pas. Pas le moins du monde. Et tu n’as pas le droit de faire le moindre commentaire à ce sujet. » Je lui rends son petit regard méchant tout en croisant les bras. C’était il y a plus d’un an maintenant, inutile de ressasser le passé. Ou de me faire enguirlander. De toute façon, qu’importe comment j’ai fait la connaissance de Kinga, le plus important c’est tout le reste, non ? Comme le fait que je sois heureux avec elle et que ce soit réciproque. Oui, je viens bien d’avouer que j’étais heureux, et non, personne ne rêve ou n’hallucine. Je me suis toujours plus ou moins refusé d’avoir une petite amie, et ce, pour diverses raisons. Je n’ai pas l’habitude de ressentir toutes ces choses et je suis prêt à parier que je ressemble à un collégien vivant sa première histoire d’amour. C’est ridicule. Ou faussement mignon. « Tu sais si tu peux envoyer des lettres, sinon ? » Je grimace légèrement. J’y ai déjà songé, je me suis même renseigné. Qu’est-ce que l’amour ne nous fait pas faire, hein. « Oui, je pourrais... Mais tout est lu, presque analysé, avant d'être envoyé. Ou réceptionné. » Et je ne suis vraiment pas certain d'avoir envie de livrer mes sentiments devant l'ensemble des surveillants. Carrément gênant.
Oui, nous étions des gamins. Mais je doute que la majorité des mômes de mon âge ment aussi ouvertement à ses deux petites sœurs. De toute façon, combien de gamins voient leurs parents partir et ne jamais revenir ? Combien de gamins sont élevés par un enfoiré tel que notre oncle ? Sans parler de notre tante qui n’était capable que d’observer et de tout accepter en silence. Je n’ai aucun souvenir d’elle prenant notre défense, nous adressant un petit mot gentil ou des encouragements. Ni devant son mari, ni en cachette, comme elle aurait dû le faire. Elle ne vaut pas mieux au final. A croire qu’on vit dans une famille plus que bancale et qu’on ne peut compter que sur trois de ses membres pour relever le niveau plutôt bas des Grimm. Nous. Sophie, Emma et moi. Même si je ne suis certainement pas la personne la mieux qualifiée pour relever ce défi, mais comme j’estime être au-dessus de mon père, de mon oncle et cie, on va dire que j’en ai les capacités. Même infimes soient-elles. Et si on oublie mon mensonge que j’aurais amené avec moi dans ma tombe si j’avais pu. « T'aurais pas dû garder ça pour toi aussi longtemps. » Ou ne jamais mentir. Un mensonge reste un mensonge. Sophie comme Emma m’en aurait voulu et ce qu’importe le temps qu’il aurait duré. « J’ai fini par croire à ce mensonge. Pour moi, ils étaient vraiment morts dans cet accident de voiture et… je ne savais même plus faire la différence entre la réalité et le mensonge que je vous avais raconté. » Je baisse légèrement les yeux pour fixer mes mains sur la table. Je sais bien que ce n’est pas une excuse et que si je n’avais pas attendu autant de temps pour tout avouer, j’aurais été capable de différencier le réel de l’irréel. A moins que, pour me protéger, je me sois simplement conditionné à faire de mon histoire la réalité. Je n’en sais rien et la magie du cerveau ou de la psychologie, ça me dépasse complètement. La seule chose que je peux faire, c’est seulement de m’excuser, encore.
« T'as d'autre secrets à me raconter, pendant qu'on y est ? Histoire qu'on ne reproduise pas le même schéma parce que moi non plus, je ne l'ai pas très bien vécu. » Aïe. Des secrets, j’en ai des tas et des tonnes. Tous plus ou moins sans une importance cruciale, parce que oui, j’ai mon petit grand jardin secret et vu le nombre de problèmes que je suis capable de m’attirer en moins de dix minutes, il y a beaucoup de choses que je garde pour moi. Dans le cas contraire, je crois que Sophie m’aurait déjà enfermé au sommet d’une tour. Sœur dragon, v’voyez. Mais je crois qu’il est temps d’avouer au moins une chose et ça ne risque pas de lui faire plaisir. Il s’avère que la prison est un excellent endroit pour se retrouver en tête-à-tête avec soi-même et se poser une multitude de questions sur tout et n’importe quoi. Et pendant ces longues heures de solitude, j’ai pu faire un rapprochement assez conséquent entre le kidnappeur de Stella et l’une de mes vieilles connaissances. Je me contente de hocher la tête quand elle m’annonce qu’elle avait simplement besoin de temps et qu’elle aurait fini par rentrer. Même si c’est vrai, une partie de moi a encore du mal à la croire. Mais je préfère rebondir sur le premier sujet, parce qu’il est nettement plus important. « Hum. J’ai peut-être quelque chose à t’avouer, oui, mais tu dois me promettre de ne pas m’enterrer vivant. » Ne suis-je pas déjà en train de creuser ma tombe en demandant ça ? Si. « Tu te souviens, avant Noël, quand tu as soigné mes blessures et que je t’ai assuré que j’allais régler ce problème ? » Je n’ai pas besoin d’attendre un quelconque signe de sa part, je sais qu’elle voit très bien de quoi je parle. « Je n’ai jamais vraiment réglé ce problème, en fait. Il s’appelle James, c’est un parfait connard et je lui devais de l’argent… Plus maintenant, promis. Mais il ne me porte pas réellement dans son cœur. » J’ai l’impression que ce que je raconte n’est qu’un flot de paroles incompréhensibles. « Maxime. Le kidnappeur de Stella. Je crois que…, non, en fait, j’en suis sûr. Maxime, est le frère de James. » Pourquoi faire simple quand il est possible de faire compliqué, hein ? Je devrais songer à demander à mon paternel s’ils n’ont pas vendu mon âme au diable ou si je n’ai pas été maudit par une sorcière lorsque j’étais bébé. « Écoute, je ne sais pas si ça aura un quelconque impact, mais promets moi de faire attention… S’il te plaît. Et de faire attention à Emma. » Si James ressemble à son frère, lui aussi, il est capable du pire.
Elle me prend de court en me parlant soudainement d'Alex. Non pas que je n'en ai rien à faire, mais je ne m'y attendais pas. Pas du tout même. Et si j'ai à plusieurs reprises commencer à écrire un simple texto pour prendre de ses nouvelles, je n'ai, en revanche, jamais réussi à appuyer sur la touche 'envoyer'. De toute façon, si son état avait empiré, Sophie m'aurait prévenu, non ? N'ayant donc aucun appel de ma sœur, j'en avais conclu qu'il s'en était sorti. Maintenant, j'en ai la confirmation et je ne sais pas comment réagir. Je suis soulagé, certes, mais on parle d'Alex aka Le mec que je déteste sans doute le plus sur cette planète. Alors je prends un air faussement détaché, préférant rester évasif sur le sujet, plutôt que de tenter de m'exprimer sincèrement sur toute cette histoire. « Dans l'immédiat, je ne me posais pas vraiment la question, mais je suis content de l'entendre... » Content. C'est vrai que mon visage transpire la gaieté en ce moment. Mais passons. Une question me brûle les lèvres depuis bien trop longtemps maintenant et puisque ma sœur à mis le sujet sur le tapis, il serait dommage de ne pas en profiter. « Il se passe quoi entre Black et toi ? » Et promis, qu'importe la réponse, je ne ferai aucun scandale.
≡ POSTS : 1502 ≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95) ≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants. ≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir. ≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien. ≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle) ≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes. ≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat. ≡ RPS :
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Mer 12 Déc - 22:34
assault on the soul, the heart, the everything
Sophie & Oliver
Mon frère, cette tête de mule. Il n’est ni le méchant ni le gentil dans l’histoire, parce que la vie n’est ni blanche ni noire. Elle est merdique, pour sûr. Ce n’est pas une grande nouvelle. J’essaie de lui faire comprendre qu’on va vouloir lui mettre des bâtons dans les roues et qu’il ne doit pas croire tout ce qu’il entend, mais c’est peine perdue. J’ai peur d’arriver trop tard déjà. « Je ne pourrais pas tenir, Sophie. » Mon cœur s’arrête et le souffle me manque un très court instant. Mes yeux s’humidifient à ses derniers mots murmurés. J’ai peur d’avoir mal entendu. Ou plutôt j’ai peur d’avoir bien entendu. Mais vu sa tête, la manière dont il évite soigneusement mon regard, mon frère vient bien de m’avoir dit qu’il aurait préféré avoir été tué ce soir-là que de se trouver ici. Après tout ce qu’on vient de dire. Après les « tiens bon » et « ne perds pas espoir toi sinon moi aussi je perds espoir ». La colère commence à faire gronder une nouvelle fois mon estomac, et il me faut quelques secondes pour me ressaisir. Ma main finit par s’abattre avec fracas sur la table, tandis qu’un « Arrête. » cinglant m’échappe. « Arrête de penser ça, Oliver, ou je t’assassine moi-même. » Je suis sérieuse. Il l’est aussi. Mais il ne comprend pas, Oliver. Il ne peut pas baisser les bras, se culpabiliser, s’en vouloir toute sa vie. Il ne peut pas se laisser bouffer comme ça. Sois fort, un peu, merde. On est toujours là, avec Emma, et on un besoin de lui.
Ne nous abandonne pas, bordel.
Le sujet est mis de côté, et on passe à un tout aussi joyeux : Conrad. Conrad est un enfoiré, nous ne sommes pas très heureux de son retour, qui cache évidemment quelque chose. On a décidé de faire une passion de le frapper et de l’insulter dès qu’on le voit, c’est tout nous ça. Disrespectful Grimms. « J'imagine que tu as aussi eu le droit au sermon ? Du genre on lui doit le respect parce qu'il reste notre père, blablabla. » Un gloussement presque dégoûté m’échappe, je lève les yeux au ciel. C’est une évidence. Conrad est un abruti de première, Conrad ose abandonner ses gosses et se ramener des années plus tard en exigeant un respect de leur part. « Yep. Apparemment, planter les petites graines offre tous les droits. » Il a oublié que dans le package « enfants », il y a une grande partie dédiée à l’éducation et surtout à être présent quand ils grandissent. S’il voulait des gosses loyaux même après un abandon, c’est mort. Il aurait eu plus de chance en adoptant une portée de chiots. Je grimace lorsqu’il me rappelle que fut un temps, nous considérions nos parents comme des modèles absolus. C’est peut-être plus vrai pour Emma et moi que pour lui, qui détenait toutes les informations dès le départ. Ça pique vraiment beaucoup, en tout cas. « Et Emma ? Elle en pense quoi de tout ça ? » Je hausse les épaules, incapable de retenir un soupir un peu frustré. « C’est Emma. » Emma était jeune quand nos parents nous ont quitté. Elle n’a pas eu le temps de former de mauvais souvenirs de cette sale période de transition, où il a fallu quitter notre bulle heureuse pour aller vivre dans une bulle plutôt neutre voire carrément négative de l’oncle et la tante. Le changement de comportement d’Oliver, du jour au lendemain. La colère aveuglante et ingérable de Sophie. Non, Emma n’a pas eu à subir tout ça, et c’est tant mieux pour elle. Mais aujourd’hui, Emma est prête à aller de l’avant, n’ayant aucune rancœur à revendiquer pour repousser le paternel. « Elle essaie de m’en parler mais je préfère changer de sujet, ça m’énerve. » Yep big news, Sophie’s got anger issues.
Et entendre les mensonges d’Oliver aussi, ça m’énerve. Tout ira bien, comme d’habitude. Et c’est beau de vouloir dire des choses rassurantes, mais c’est mieux quand on y croit et qu’on ne le dit pas tout le temps. Finalement, on voit le lien de parenté entre Conrad et Oliver Grimm. Tous les deux sont des imbéciles. Oui c’était gratuit.
Heureusement, le sujet redevient plus léger lorsque mon frère s’enquit de savoir si j’ai des nouvelles d’une certaine demoiselle. Tout arrive, Oliver a une petite-amie. Dans d’autres circonstances, j’invoquerais une chorale gospel et ce serait ti-par pour le Glorious Hallelujah. Et effectivement, l’imbécile l’a séduit en volant des muffins. Ah. Mais c’est qu’il en faut peu, aujourd’hui, pour séduire les demoiselles. J’tiens à préciser que Sophander ont volé des bonbons lors de leur rencontre. A voir si le vol est effectivement un motif récurrent. « Mais je ne regrette pas. Pas le moins du monde. Et tu n’as pas le droit de faire le moindre commentaire à ce sujet. » MEH, c’est injuste ! Je bats des paupières pour gagner sa confiance, mais ça ne fonctionne pas. Je ne me gène pas pour le chambrer, tout de même. Mon frère est amoureux. C’en est presque drôle, on attend la caméra cachée ! Il hésite quelques secondes, prêt à me demander de passer un message, avant de se rétracter. Je ne vais pas le forcer, mais s’il a des choses à dire à Kinga… Il peut les lui écrire, en attendant qu’elle ne vienne. Si elle vient. Je ne sais pas si c’est assez sérieux entre eux pour que cette situation nouvelle ne mette pas leur couple en péril. Et je me vois vraiment mal aller voir la demoiselle pour aller plaider la cause de mon frère. Il est assez grand comme ça, la preuve. Il s’est trouvé une petite-amie tout seul. « Écris en français. » Pas certaine que les gardes fassent l’effort de traduire, et Kinga… Eh bien, elle découvrira la langue de Molière ainsi.
Ça pique aussi, énormément, de ravaler sa fierté et de s’excuser. Des deux côtés. Je suis désolée d’avoir mal réagit, ou si excessivement disons, lorsque j’ai appris le mensonge de mon frère et l’abandon de nos parents. Il est désolé d’avoir menti, toutes ces années. On ne peut pas refaire le passé, malheureusement. Je ne dis toujours rien, lorsqu’il me dit qu’il a fini par croire à son propre mensonge. Je ne sais pas quoi dire, je n’ai pas envie de dire des choses stupides ou blessantes. C’est déjà beaucoup pour moi d’avoir réussi à aborder le sujet, il ne faut pas m’en demander trop d’un coup. Je vais tout de même une nouvelle fois presser la main d’Oli dans la mienne.
On guérit lentement mais sûrement.
Et je plaisantais à moitié lorsque je lui proposais de me raconter d’autres secrets. C’était surtout pour lui dire que je n’avais pas très bien vécu notre séparation et que je n’avais pas envie de recommencer. Mais le rouquin a décidé de saisir l’occasion, et mes sourcils se froncent immédiatement. « Hum. J’ai peut-être quelque chose à t’avouer, oui, mais tu dois me promettre de ne pas m’enterrer vivant. » Uuuuuh, non ? Je n’aime pas du tout ça ? « Qu’est-ce que tu as fais, encore ? » Je demande avec un soupir déjà las. Je me souviens d’avant Noël dernier ? Oui. Peut-être. Le nombre de fois où on a joué la scène où je dois soigner ses égratignures et le menacer de nettoyer sa merde avant que je m’en mêle est très élevé. Je ne suis pas sûre de bien situer, mais soit. J’acquiesce. Oui, et ? Le « tout ira bien » ne va pas bien, finalement ? Est-ce que c’est vraiment étonnant ? « Je n’ai jamais vraiment réglé ce problème, en fait. » Un « urg » m’échappe, mais je fais bien attention à me taire et à le laisser finir avant de m’agacer. Le problème s’appelait James, avec de l’argent, James n’aime pas Oliver comme à peu près toute la population de San Francisco. Oh, et bonus point, James est le frère de Maxime. « What the fuck. » J’étais pas prête pour cette révélation là, ça c’est certain. « Écoute, je ne sais pas si ça aura un quelconque impact, mais promets moi de faire attention… S’il te plaît. Et de faire attention à Emma. » Eh, vous savez quoi ? Hop-là, je suis encore énervée ! Yay. « T’es chiant, putain. » Est-ce que je peux changer de frère, en fait ? A ce stade-là, je ne veux même pas le revendre, tellement ce n’est pas un cadeau.
Il me faut quelques minutes, cette fois, le temps de remettre de l’ordre dans mon esprit et que mon estomac cesse ses contractions habituelles de mécontentement. On se calme. Mais c’est que ça fait beaucoup trop d’émotions différentes, d’un coup. Ça fait du bien, d’un côté. Mais tout de même. La dernière fois où mes émotions ont fait le grand huit, ça date de la nuit à l’hôpital passée à attendre le réveil d’Alex. Et c’est finalement sur ce sujet que je dérive, parce qu’il concerne un tantinet mon frère. Sans lui, le brun ne serait plus de ce monde. Et on en doit une belle et grande à Oliver pour ça. Je l’informe donc de l’état de santé de son meilleur ami, dit-on avec beaucoup de sarcasme, et il a l’air d’abord surpris avant de paraître faussement détaché. Un sourire amusé étire mes lèvres. Ils sont vraiment neuneus, ceux-là. Oliver. C’est plutôt évident qu’il tient à tantinet à son ennemi déclaré, il ne se serait pas donné la peine de le sauver sinon. « Dans l'immédiat, je ne me posais pas vraiment la question, mais je suis content de l'entendre... » Un rire moqueur m’échappe. Dans l’immédiat, bah non, mais d’un point de vue général… ? Vais-je arriver à lui faire avouer qu’il n’est pas si indifférent de la bonne santé d’Alex ? « Il se passe quoi entre Black et toi ? » Et mon rire meurt immédiatement à la question fatidique, celle qu’il ne faut pas poser. C’est presque encore pire que ce soit Oliver qui la pose. Honnêtement ? Il se passe beaucoup de choses, et rien, et c’est le bordel. Je suis obligée de prendre une grande inspiration, mais je finis par rire nerveusement. Bêtement. Diantre. C’est le retour du bâton, je n’aurais pas dû le titiller autant sur la situation Kinga. Je fais attention à ne pas éviter son regard, histoire de ne pas avoir un comportement d’adolescente. Mais c’est difficile. « Ce n’est pas mon petit-ami, si c’est ce que tu demandes. » J’ai presque l’impression d’entendre la voix moqueuse et faussement dégoûtée d’Alex dans ma tête, à prononcer ce mot. Boyfriend, disguting, ew. Mais ? « Mais je tiens beaucoup à lui, et il tient à moi, et on est là l’un pour l’autre et pour l’instant c’est tout ce qui est important. » Ça fonctionne plutôt bien, en tout cas. Je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe à proprement parler, mais je sais que c’est l’une des rares choses positives dans ma vie en ce moment et que je suis prête à me battre pour ça. Contre le principal intéressé, pour commencer. Mais contre mon frère aussi. « Si tu t’opposes à cette union, dis-le maintenant ou tais-toi à jamais. » Je rajoute, clairement moqueuse. Même s’il s’oppose maintenant, ça m’importe peu. Et c’est trop tard, je suis déjà unie par les liens sacrés du coquillage à Alexander Black.
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Sam 15 Déc - 16:37
assault on the soul
Sophie & Oliver
À l’instant même où j’ai prononcé ces mots, je savais que j’allais les regretter. Parfois, il y a des vérités qui font beaucoup trop mal pour être entendue et celle-ci en faisait partie. J’aurais dû me taire et garder ces idées noires pour moi. Et je m’en rends compte quand sa main s'abat sur la table dans un immense fracas. Je sursaute et, par réflexe, me recule instantanément. Il ne manquerait plus qu'elle décide de frapper autre chose, comme ma joue, par exemple. Un deuxième coup, mais contre la porte cette fois, provoque la même réaction et je m’affaisse un peu plus sur ma chaise, le cœur battant la chamade. Il va falloir arrêter de jouer avec mes nerfs. « Arrête de penser ça, Oliver, ou je t’assassine moi-même. » Si seulement. Elle ne se rend même pas compte que m'assassiner réglerait beaucoup de mes problèmes. Je suis à deux doigts de lui dire que je ne demande que ça, mais je me ravise en découvrant les perles salées au coin de ses yeux. Ce n'est vraiment pas le moment de l'ouvrir et de se la jouer sarcastique. « Tu n'as pas idée de ce que ça peut faire... » C'est à mon tour d'avoir les larmes qui me montent aux yeux. « Mettre un pied en dehors de la cellule et subir, juste subir... Tu sais ce que les autres détenus font aux violeurs ? Non, évidemment que non. Et bien, crois-moi, tu préfères ne pas le savoir. » J'ai haussé le ton sans m'en rendre compte, mes mots sont presque agressifs. « Alors putain, Sophie, ne me demande pas de ne pas penser ça ! » Je voulais être honnête avec elle, le plus transparent possible, mais finalement, tout ce que j’y gagne, c’est de me retrouver avec la casquette ‘Roi des cons’. « Essaie juste de te mettre à ma place dix secondes et de comprendre pourquoi je t’ai dit ça… » Parce qu’à moi aussi, ça me fait mal, Sophie.
Conrad. Un sujet tout aussi incroyable que le précédent. Conrad, on pourrait écrire une saga en dix tomes sur lui et son comportement d’imbécile, mais Conrad reste notre géniteur et nous lui devons le respect. Ah ah ah. Plutôt rester enfermé ici plutôt que de lui donner la moindre considération. Et comme le dit si bien Sophie, monsieur s’imagine que planter des petites graines lui donne tous les droits. « En tout cas, il semble y croire dur comme fer. » Mais en même temps, Conrad n'est certainement pas le père de l'année, Conrad n'est qu'un pauvre type et finalement, Conrad en sait sans doute autant que moi sur les gosses, si ce n'est pas moins. Je n'ai pas eu trois marmots, mais je sais pourtant qu'il n'y a aucun chapitre sur leur abandon positif dans le guide du meilleur parent. Et malgré tout, je me souviens des bons moments qu'on a passé en famille, de ces quelques souvenirs joyeux quand tout n'était qu'innocence et naïveté. « Il m'a dit que ce n'était pas de notre faute s'ils sont partis... » Et cette remarque me fait lâcher un petit rire jaune. On connaît tous, c'est le refrain habituel que tous les coupables sortent pour essayer d'apaiser les tensions. « D'ailleurs, tu sais ce qu'elle est devenue ? » Elle étant, bien évidemment, notre mère. Et après avoir évoqué le sujet ‘papa et maman’, on aborde le sujet ‘Emma’. Parce que notre plus jeune sœur n'a que très peu de souvenirs de nos parents et vu son caractère, il y a de fortes chances pour qu'elle décide de renouer contact avec eux. Et la réponse de Sophie me confirme rapidement ce que je crains. Effectivement, on ne changera pas Emma. « Elle essaie de m’en parler mais je préfère changer de sujet, ça m’énerve. » Suis-je étonné ? Pas vraiment. Sophie aussi ne changera pas. « Tu as conscience qu'elle ne lâchera pas l'affaire de si tôt ? Elle doit être prête à tout pour qu'on accepte de garder contact avec eux... ou du moins, avec Conrad. » Et ça me ravit tellement, si vous saviez.
Écrire en français. Je dois le dire, l'idée est bonne. Je pourrais aisément coucher sur papier tout ce que j'ai à dire à Kinga, tout en ayant la certitude que personne ne pourra me lire. Le problème ? Et bien, c'est que ça ne va pas être possible. « C'est sans doute interdit, tu sais. » Et c'est également le cas au parloir. Si l'envie de communiquer avec notre deuxième langue maternelle nous prenait, notre échange prendrait fin ici et maintenant. Et autant vous dire que je n’en ai pas envie et que je ne souhaite pas non plus tenter le diable et vérifier par moi-même. Il ne manquerait plus que j’aggrave mon cas. Et puis même si je ne souhaite qu’écrire une lettre, ce serait le même souci. Tout ça par peur qu’on mette en place un merveilleux plan de fuite. J’ai sérieusement une tête à m’évader ? « Et je suis rouillé. Je n’ai pas pratiqué le français depuis des années… » Si ce n’est peut-être deux ou trois jurons par-ci par-là, notamment à l’encontre de mes professeurs quand j’étais encore scolarisé. A part mes sœurs, je n’ai personne avec qui le parler et on ne peut pas dire qu’on utilise beaucoup la langue de Molière à la maison depuis qu’on ne vit que tous les trois. La seule qui doit continuer de s’exercer, c’est Emma. Je suis déjà tombé, par hasard, sur des romans en français dont je ne comprenais même pas la moitié des mots. Un comble pour un franco-américain.
Le problème avec le karma, c’est qu’il finit toujours par nous rattraper. Et manque de bol, il s’avère qu’il était à mes trousses depuis bien trop longtemps et qu’après lui avoir échappé à de maintes reprises, celui-ci a réussi par m’avoir. Et il était hors de questions de faire dans la demi-mesure. Trop facile sinon, pas vrai ? Alors, ouais, le karma est un connard qui a décidé, qu’en plus de m’envoyer en prison – ce qui, on ne va pas se le cacher, était déjà une sanction amplement suffisante pour me punir de toutes mes conneries – a eu la merveilleuse idée de donner un frère à l’un de mes ennemis. J’aurais presque préféré qu’Alex ait un frère jumeau, really. Donc, oui. Maxime a un frère et ce frère n’est d’autre que James, le mec qui me déteste sans doute le plus dans cette ville. « What the fuck. » N’est-ce pas ? Je me suis posé la même question un nombre incalculable de fois. Alors par mesure de sécurité, je demande à ma sœur de faire attention à elle et à Emma. Je sais de quoi ce type est capable par simple esprit de vengeance et vu qu’il a toujours apprécié prendre mes sœurs comme cibles dans ses menaces, je ne serais pas étonné qu’il tente quelque chose. « T’es chiant, putain. » J’ouvre la bouche pour rétorquer, mais la referme aussitôt. Non, elle a raison, je suis chiant et je n’ai rien à dire pour ma défense. De toute façon, je ne suis pas défendable. Je pourrais aussi m’excuser, mais ça ne sert à rien. Sophie doit en avoir marre des excuses. Alors je me contente de baisser les yeux.
Je ne sais pas si j'ai réellement envie de savoir ce qui se passe entre ma sœur et Alex. Déjà parce que ça fait remonter des souvenirs dont je me passerais bien, notamment le jour où le bougre a osé coucher avec elle, et ensuite parce que, nom de dieu, on parle d'Alex quand même ! Et en même temps, je le connais suffisamment pour savoir que ce n'est pas un connard fini et que derrière ses allures de gros dur, se cache quelqu'un de bien. Vraiment. Il faut juste apprendre à le connaître et gratter un peu à la surface. J'imagine que c'est ce que Sophie a réussi à faire. Vu que ce cher Black n'est ni un psychopathe, ni un tueur en série et tout simplement pas quelqu'un pouvant avoir de mauvaises intentions, je vais difficilement pouvoir râler si j'apprends qu'ils sortent ensemble. Mais ew. Cette idée me donne tout de même quelques frissons. « Ce n’est pas mon petit-ami, si c’est ce que tu demandes. » Oui, c'était plus ou moins ce que je demandais. Mais en même temps, Alex n'est pas du genre à avoir de petite-amie. En attendant, ça ne répond pas entièrement à ma question. J'ai bien compris que ces deux-là étaient proches, surtout à la suite de l'épisode overdose. Alors c'est quoi l'entourloupe ? « Mais je tiens beaucoup à lui, et il tient à moi, et on est là l’un pour l’autre et pour l’instant c’est tout ce qui est important. » En conclusion ? Ça sent mauvais. Ça commence comme ça et ça se termine avec un môme et deux chats à élever. Je ne suis pas prêt pour ça, moi. Je pousse un léger soupir de contrariété avant de croiser les bras sur mon torse. « Si tu t’opposes à cette union, dis-le maintenant ou tais-toi à jamais. » Je manque de m’étouffer avec ma salive. Est-ce qu'elle vient sérieusement d'utiliser le mot union ? Bon sang... « Je ne m'oppose à rien du tout, Sophie. » Oui. Oui. Je n'essaierai même pas de la convaincre qu'Alex n'est pas fait pour elle et qu'elle mérite mieux. De toute façon, je ne le pense pas vraiment. « Je veux juste que tu sois heureuse. Et si tu l'es en étant avec Alex, je n'ai rien à redire. » Puis même si ce n'était pas le cas, je sais qu'elle ne m'aurait pas écouté. De plus, je dois apprendre à ne plus me mêler de la vie de mes sœurs, alors autant commencer par celle de Sophie. « Et ce qui s'est passé entre Alex et moi ne regarde que nous. Ça n'a pas à impacter sur votre relation. » Et surtout, c'est entièrement de ma faute... Mais ça, je le garde pour moi. J'aimerais autant éviter que ma sœur me déteste encore un peu plus.
≡ POSTS : 1502 ≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95) ≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants. ≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir. ≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien. ≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle) ≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes. ≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat. ≡ RPS :
Sujet: Re: Assault on the soul (ft. Sophie) Mer 19 Déc - 16:35
assault on the soul, the heart, the everything
Sophie & Oliver
Ma réaction est peut-être excessive mais il faut me comprendre. Oliver, c'est mon monde entier et je ne peux pas le perdre. J'ai un rapport à la mort très compliqué, depuis celle de mes parents. Même s'ils ne le sont pas, finalement, j'ai vécu des années en le pensant. En croyant fermement que j'avais dû faire quelque chose de mal pour mériter pareille punition. En ayant cette épée de Damoclès en permanence, cette information qu'on ignore simplement notre vie durant, celle qu'on va perdre nos proches. L'angoisse de perdre ses parents ne doit venir que plus tard, alors que notre vie est établie et qu'on les voit vieillir et tomber malade. Mais pour moi, pour nous, ça nous est tombé dessus d'un coup et nous n'avons rien pu faire. Alors non, je ne veux pas perdre Oliver, d'un coup sans que je ne puisse rien y faire. Et je ne veux pas me mettre à sa place, parce que je n'ai pas envie de comprendre. Je veux juste qu'il obéisse, pour une fois. Qu'il tienne bon, pas pour lui mais pour nous. Pour moi. Il n'a pas le droit de se rendre aussi important et de disparaître comme ça, de baisser les bras à la moindre difficulté. Je me contente de lui jeter un regard noir, cette fois. « Et toi essaie de comprendre que je ne veux pas te perdre. » C'est fatigant, les hommes, ça ne pense qu'à eux.
Tout comme Conrad. Ce n'est peut-être pas de notre faute si nos parents sont partis, à la bonne heure !, mais ils sont quand même partis et nous ont détruits au passage. Ça n'excuse ni n'explique rien, ça ne fait que m'énerver un peu plus et attiser la haine nouvelle pour des individus que j'adulais et regrettais jusque là. « D'ailleurs, tu sais ce qu'elle est devenue ? » Je hoche la tête. C'est l'une des premières questions que j'ai posé dans les futurs réponses de notre RP aherm, pour savoir où est notre mère aujourd'hui. « Il ne m'a rien dit. Il avait l'air peiné, je crois qu'ils se sont séparés. » C'est dommage, mais mon cœur est couvert d'apathie et je m'en fiche pas mal. « Elle est toujours vivante, elle aussi. » C'est tout ce dont j'en suis sûre, au moins. Je ne sais pas si on peut donc accorder des points à Conrad pour le fait qu'il soit revenu, alors que ce retour cache clairement des choses. Ce n'est pas suffisant, cet abandon, pour que Emma se méfie et ne veuille pas accorder une confiance aveugle au géniteur Grimm. « Tu as conscience qu'elle ne lâchera pas l'affaire de si tôt ? Elle doit être prête à tout pour qu'on accepte de garder contact avec eux... ou du moins, avec Conrad. » Je hausse les épaules. Mes tentatives d'esquives fonctionnent très bien et on a d'autres chats à fouetter. Conrad n'est pas le cadet de mes soucis, parce qu'il en représente un trop important. Mais pour l'instant, je n'ai pas envie de renouer le lien avec lui et prétendre que tout va bien. J'ai surtout besoin qu'il paie un avocat digne de ce nom à Oliver. On verra après.
Ai-je proposé à Oliver de devenir un rebelle hors-la-loi par amour pour sa belle fraîchement trouvée ? Woopsie. Un maigre sourire s'affiche sur mes lèvres à l'idée. D'accord, le français c'est interdit, fort bien. Tant pis. Il n'a plus qu'à continuer de la séduire avec ses ondes karmiques, bon courage. « Et je suis rouillé. Je n’ai pas pratiqué le français depuis des années… » J'acquiesce légèrement, tout pareil. C'est bien simple, j'ai catégoriquement refusé de simplement entendre parler cette langue après le décès de nos parents. Emma et Oliver s'en servaient au début, pour communiquer entre nous sans que notre oncle et notre tante ne comprennent. Mais ça faisait trop mal, ça semblait trop faux sans notre mère pour nous corriger derrière et notre père pour râler qu'il préfère qu'on parle anglais. J'ai rapidement fuit ces conversations françaises, ne regrettant que des années plus tard ce comportement qui m'a fait perdre l'usage d'une de mes langues maternelles. J'ai envisagé de reprendre l'apprentissage, un jour, mais c'était toujours trop douloureux et vain. Je me suis faite une raison, même si l'envie est de retour depuis la nouvelle que nos parents ne sont pas vraiment morts. Un jour, peut-être. Quand tout sera rentré dans l'ordre et que la seule question à se poser en se levant le matin est de savoir ce qu'il y a à faire aujourd'hui.
Oliver m'a manqué, c'est sûr. Même s'il est particulièrement chiant, à toujours se fourrer dans des problèmes pas croyables. Malgré son mensonge que j'aurais dû commencer à pardonner bien plus tôt, mon frère reste l'une des personnes les plus importantes dans ma vie. Pour ne pas dire la plus importante. Mais il est très vrai que j'envisage sérieusement à le renier à nouveau lorsqu'il me conte le fin fond de l'histoire. Maxime est la face visible de l'iceberg, sous lequel entre en jeu un autre problème du même genre. James, le frère avec qui Oli a aussi des problèmes. Est-ce qu'il y a au moins une personne dans cette ville avec qui mon frère n'a pas de problèmes ? Je m'énerve une nouvelle fois, parce que. Il me demande de faire attention à Emma et moi, indiquant que ses embrouilles peuvent retomber sur nous maintenant. Oui, mais non. Je l'ai toujours prévenu, qu'il fasse attention. Qu'il trouve sa merde si ça peut lui faire plaisir, mais qu'il ne nous y mêle pas. Je lui ai aussi dit que ce qui le regarde nous regarde, plus ou moins directement, mais il n'a jamais voulu m'écouter. Et nous en sommes là, aujourd'hui, à se mettre en garde au cas ou. Ce n'est pas parce qu'il est en prison que je veux bien le ménager. Même ici, il a toujours son rôle de frère aîné. Et il l'a toujours joué avec plus ou moins de succès, mais il a toujours plus ou moins déconné aussi. Il le sait, je le sais. Emma doit le savoir aussi.
Il y a certaines choses qui ne changeront jamais, il faut croire.
On peut ajouter à ça l'aversion que je jure surjouée et ridicule entre mon frère et Alex. Je donne des nouvelles du dernier au premier pour l'enquiquiner et changer de sujet, et je me fais prendre à mon propre piège. Que se passe-t-il entre le brun et moi ? Uuuuuuh. Non, le temps est écoulé, à la prochaine ? Je n'élude pas la question, même si l'envie est présente. Oliver est bien la dernière personne à qui j'ai envie de parler de ma relation avec Alex, et je pense qu'il n'a pas non plus très envie de savoir. Il veut juste être fixé, peut-être. Savoir si on agrandit la famille de mon côté aussi ou pas. C'est une boutade, mais je rappelle aimablement que c'est lui qui a commencé à avoir une petite-amie, pas moi. Non, Alex n'est pas mon petit-ami. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne se passe pas rien entre nous, ce serait mentir que de dire ça. Concrètement, je ne sais pas ce qu'il se passe. Outre une présence mutuelle rassurante et un début de domesticité troublant, pas grand chose. Mais le peu qu'il y a est suffisant pour que ça nous fasse du bien à tous les deux, c'est ce qui importe pour le moment. Un sourire amusé se colle sur mes lèvres lorsqu'il me fait sa plus belle grimace de dégoût lorsque je prononce le mot union. Il est idiot, un peu, mais soit. « Je ne m'oppose à rien du tout, Sophie. » Hallelujah, le mariage peut avoir lieu, sortez le pasteur et les enfants de chœur ! Ça me fait bizarre, tout de même, d'avoir un début de réponse positive de la part du rouquin. Qui l'eut cru, peut-être que vraiment tout fini par arriver. Je me retiens tout de même de lui préciser que ça n'aurait rien changé, s'il s'opposait à quoi que ce soit, parce que bon je suis une femme libre et indépendante. Un petit pas pour Oliver, un grand pas pour Olivander. Un truc comme ça.
« Je veux juste que tu sois heureuse. Et si tu l'es en étant avec Alex, je n'ai rien à redire. » W.O.W. Is that a character development I'm seeing over here ? Consider me: shooketh. Et c'est qu'il pose les bonnes questions, Oliver, même s'il n'a pas de ton interrogatif. Est-ce que je suis heureuse avec Alex ? Vu mon rythme cardiaque qui s'accélère tout d'un coup et le sourire niais qui s'affiche malgré moi sur mes lèvres, je pense qu'on peut partir sur une réponse positive. Pour être sûre, je laisse passer quelques secondes et lève les yeux au ciel pour réfléchir. Mais mes pensées s'emballent et ça n'aboutit qu'à moitié. J'en viens à la même conclusion, Alex est aujourd'hui un des soutiens infaillibles que j'ai. Et l'une des rares personnes avec qui j'ai envie de passer du temps. Entre autres choses. Je finis par pousser un léger soupir avant de reporter mon attention sur mon frère. « Je suis heureuse avec Alex. » Je finis par affirmer. C'est le cas. Même si ce n'est pas mon petit-ami et que de toute façon les étiquettes c'est surfait, le semblant de relation que j'ai avec l'énergumène me rend heureuse. Même si j'ai peur que ça se casse la gueule et s'arrête un jour, même si j'anticipe le moment où il se rendra compte que les sentiments ont changé de mon côté, le moment où il va se rappeler que « I don't do girlfriends » et qu'il va m'éjecter de sa vie comme une malpropre. Pour l'instant, ça a l'air d'aller. Mais on n'sait jamais. « Et ce qui s'est passé entre Alex et moi ne regarde que nous. Ça n'a pas à impacter sur votre relation. » Un mince rire m'échappe, cette fois. « Je ne t'ai pas attendu pour ça. » Vraiment. La pseudo rivalité entre mon frère et son ennemi déclaré n'est qu'une anecdote, depuis le début. Heureusement, d'ailleurs. Elle m'aurait coûtée une belle amitié et de beaux souvenirs, sinon. « T'auras quand même le droit de lui coller un pain s'il me brise le cœur. » Je précise. Si ça peut lui faire plaisir, ça me fera plaisir, d'autant plus que j'aurais le cœur brisé.
Le gardien frappe une nouvelle fois sur la vitre qui nous sépare, et j'ai très envie de m'énerver après lui. Mais il tapote son poignet pour nous faire signe que notre temps est écoulé, et je préfère me tenir à carreau histoire de ne pas me voir interdire le droit de venir visiter mon frère à nouveau. Je retiens les larmes de tristesse qui menacent de couler en serrant Oliver une dernière fois dans mes bras. « Je t'aime. » Je lui répète en me reculant légèrement, attrapant fermement son visage entre mes mains. « Sois fort, tiens bon, je reviens bientôt. » Je lui promets, à défaut de pouvoir lui promettre qu'il ne restera pas ici longtemps. Je monte sur la pointe des pieds pour lui embrasser le front, avant de bien vouloir le lâcher. Chacun suit son gardien, Oliver retourne à la place qui n'est pas la sienne et je rejoins les rues froides de San Francisco, déterminée.