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 perfect weapon — alex

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MessageSujet: perfect weapon — alex   perfect weapon — alex EmptySam 16 Juin - 20:59


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« Chérie, est-ce que tu peux passer chercher mon blazer au pressing en sortant des cours ? Tu serais un ange. À ce soir. » Chérie, va chercher mon blazer au pressing. Telle était l'intention réelle dissimulée derrière ces mots doucement pianotés sur un clavier. Josephine Harris, main de fer dans un gant de velours. Dirigeant son unique fille comme n'importe lequel de ses projets politiques. Avec un soin et une réserve exemplaires, feintant l'amabilité pour amadouer d'autant plus. T'avais appris à passer outre, hochant la tête sans grand conviction et suivant les ordres sans aucune opposition. Par dépit, en premier lieu, essayant de contenter les exigences mégalomanes de cette matriarche régnant presque sur le monde. Parce que tu n'étais qu'une enfant à la merci d'une mère protectrice et intransigeante, suivant les conseils maternels sans poser aucune question. Puis avec l'âge, tu y as trouvé d'autres intérêts. Moins de suspicions, moins de fouilles dans ton espace vital. Plus elle avait confiance, plus elle se jetait à corps perdu dans son travail, dans ses campagnes et barbants discours, te laissant le loisir de vivre à ta guise. Dire que t'étais allée jusqu'à choisir le droit comme domaine pour tes études, abandonnant la botanique et l'univers végétal qui t'inspiraient beaucoup plus. Tant que Josephine Harris était contentée, ta vie privée ne s'en portait que mieux. Tu pouvais te permettre de dormir le coeur léger, pressé à l'idée de rejoindre le magasin en fin de semaine. Là où était ta vraie place, parmi les fleurs, dans cette pièce embaumant le jasmin et le pois de senteur. À faire s'entremêler les lianes, piquer quelques renoncules aux pétales délicats, associer formes et camaïeux de couleurs pour apaiser les âmes. Tu laisses échapper un soupir, remontant la lanière de ta sacoche en cuir sur ton épaule. Passage obligé chez le blanchisseur, en fin de compte. T'es pas encore sortie de cet enfer qu'est l'université que tu dois retourner dans un autre, l'esprit encore ailleurs. La main sur le téléphone, telle une parfaite petite descendante du deuxième millénaire. Écrivant furtivement quelques mots à l'encontre de ton patron, espérant secrètement un événement de la plus haute importance, qui t'éloignerait de la maison pendant de nombreuses heures. Il fallait vraiment que tu décides d'arrêter de te planquer, Seraphina.

« Tu sais que j'apprécie toujours ton aide, Finn. Chemins de table, bouquet et une parure de cheveux pour une mariée avec la boutonnière assortie pour monsieur. À installer sur place. Samedi, onze heures tapantes. Ed. » Tu te réjouis au message faisant vrombir ton téléphone, un sourire plus que joyeux ornant tes lèvres. Si t'avais moins de manières, tu te laisserais aller à sautiller sur place. Tu te contentes simplement de te réjouir en silence, tes pas te menant à la sortie de l'université. La blanchisserie n'étant pas très loin, une petite marche à pied ne sera qu'une parfaite occasion pour découvrir plus amplement la ville. Tu détestais cette voiture noire et soigneusement polie qui t'attendait à la sortie de l'école, tous les soirs. Faisant des envieux murmurant à ton passage. T'avais l'habitude, certes, mais ça te dérangeais toujours autant. Par sécurité, t'avais dit ta mère. Mais t'avais jamais vraiment erré dans la ville, eu des contacts avec des inconnus. Par sécurité, toujours. Là, tu pouvais te permettre d'être Finn, sereine et curieuse. Tournant dans un coin de rue plutôt fréquenté, des éclats de voix te font enlever un écouteur de tes oreilles, délaissant les compositions des Space Boots pour t'inquiéter de la situation. Un...couple ? Tu ne sais pas vraiment. Tu vois seulement une jeune femme s'égosiller sur un homme vêtu de noir, la dépassant de nombreux centimètres. On n'entend que ça, en soi, les visages tournés vers eux, avides de ragots à colporter plus tard autour d'un verre. Ils sont dans ton chemin alors il te faudra bien passer près d'eux pour continuer vers ta destination. Tu jettes un oeil à ta montre, tu as largement le temps de passer chercher ledit blazer tant attendu. La musique résonnant dans tes oreilles, tu rates certainement l'appel de quelqu'un parce qu'une main chaude vient entourer ton poignet, t'arrêtant net sur le chemin. Qu'est-ce que...? Quand tu te retournes, c'est un visage aux traits ciselés qui te fait face, le regard perçant. Deux orbes d'azur dardées sur toi, avec un sourire qui ne te dit rien de bon, malgré le charisme qui émane du faciès nettement masculin. T'es paralysée par la peur, la pression sur ton bras venant amener quelques palpitations dans ta cage thoracique. Qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi ?

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MessageSujet: Re: perfect weapon — alex   perfect weapon — alex EmptyMer 27 Juin - 17:41


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« Alex ? » L’appel est hésitant, presque une question lancée à l’inconnu sur le trottoir d’en face, tout juste assez fort pour qu’il l’entende. J’ai entendu. C’est une voix féminine que je ne reconnais pas. Me basant donc sur ce simple constat et sans même chercher à me retourner pour tenter d’identifier la personne, je prends mon temps pour fermer à clé le studio duquel je viens de sortir. « Alexander Black ! » Comme toujours, la mention de mon nom dans son intégralité a pour effet de me raidir instantanément. Je me retourne enfin, sourcils froncés, vers celle qui s’est maintenant approchée, l’air décidé. Une petite brune  perchée sur des talons un peu trop habillés pour cette heure de la journée. Je la reluque de haut en bas tout en rangeant le trousseau dans une poche de mon sac-à-dos, déjà passablement agacé. Il en faut peu. « On s’connaît ? » Pas moyen que je fasse le moindre effort sur ce coup là. C’est au tour de la jeune femme de se raidir, ses pommettes ne tardant pas à prendre une teinte légèrement rosée. Vexée ? Imperturbable, je tourne les talons et fais mine de m’éloigner avant qu’une main ne vienne fermement retenir mon bras. « Debra ! On a c-… on a passé la nuit ensemble samedi dernier ? À la soirée de Rob ? » Ça pourrait sembler mignon comme elle évite de prononcer les mots trop crus, mais par expérience, ça annonce plutôt des emmerdes. Le genre de nana qui se croit vivre dans un conte Disney. Celle qui croit trouver son prince charmant dans n’importe quel mec qui a le malheur de croiser sa route. Exactement le genre que j’évite comme la peste. « Non ça m’dit rien, désolé. » que je lâche en me dégageant aisément. En réalité, je me souviens de cette fameuse soirée comme l’une des rares où je suis ressorti aussi sobre qu’à l’arrivée. Loin d’être la soirée la plus excitante de l’année, j’ai préféré passer le temps en compagnie de Debra ici présente pour contrer l’ennui, terminant la nuit au creux des draps chauds d’un lit défait. « Te fais pas plus con que tu ne l’es déjà, tu me reconnais très bien. Pourquoi tu m’as jamais rappelée ? Je pensais que… » « Je te dois rien, Debra. » Je la coupe dans son élan, implacable, tandis que je reprends mon chemin, mains fourrées dans les poches de mon perfecto. J’ai pas besoin d’un dessin, je sais exactement comment cette conversation va finir. Des cris, des pleurs, des menaces et insultes car "je suis le pire connard de tout les temps" et blablabla. Parce que les filles sont des mauvaises perdantes, elles refusent d’accepter les règles implicites et rejette la faute sur leur antagoniste : moi. Je connais l’refrain. Dans mon dos, j’entends Debra presser le pas pour me rattraper, la rage fesant briller ses yeux ambrés. « J’avais un copain ! Mon couple est ruiné par ta faute, espèce de connard !! » Bingo ! Où est mon prix ? Je lève les yeux au ciel avant de lâcher un profond soupir. « Et qu’est-ce que ça peut me foutre exactement ? N’essaye pas de te faire passer pour la victime de l’histoire alors que t’es celle qui a choisi de tromper son mec, pour info. » Autant les insultes me passent au-dessus de la tête, autant les fausses accusations elle peut se les garder. J’ai rien à me reprocher dans cette affaire. « Enfoiré ! Je pensais que- Tu m’as fait rompre avec mon copain parce que je pensais qu’il se passerait quelque chose entre toi et moi ! Qu’on aurait un futur ! » Nous y voilà. Malgré les règles et les avertissements concernant mon point de vue sur la question, rien à faire. Il y en a toujours une pour se sentir pousser des ailes après une nuit de plaisirs. J’peux pas être plus honnête sur mes intentions pourtant, à moins bien sûr de ma balader avec un panneau en carton sur lequel on pourrait lire en grosses lettres "Je ne date pas. Je ne cherche pas de copine. L’amour c’est des conneries".  Le regard fixé sur un point imaginaire à l’horizon, je lui réponds sur un ton neutre qui ne laisse aucune place à la rhétorique. « J’ai pas ce genre de choses à proposer. »

Inutile de préciser que ces quelques mots n’ont pas eu l’effet escompté. L’humiliation de se faire ouvertement rejeter a fini de mettre le feu aux poudres et c’est un flot interminable de rancœur qui s’abat bientôt sur ma personne. Debra martèle le pavé d’un pas rageur, ses gestes menaçants traduisant une colère que je préfère ignorer. « Je vais te pourrir, Black ! Ta vie va devenir un enfer, c’est tout c’que tu mérites ! » J’ai bien conscience d’attirer le regard curieux de tous les passants et ça me fait chier. Comme si j’avais besoin de me donner en spectacle comme une vulgaire bête de foire pour épicer ma journée. Au bout de quelques minutes, les visages interrogateurs débordant de jugement finissent par me gonfler et c’est après une ultime menace de la brune que je me décide à réagir. C’est complètement impulsif et irréfléchi mais sur le coup, c’est la seule idée qui me vient. J’avise la jeune fille qui vient de nous dépasser, le nez plongé dans le téléphone qu’elle tient à la main, allonge la foulée pour la rattraper puis enferme doucement son mince poignet entre mes doigts. « Oh hey ! Je m’attendais pas à te voir là ! » La pauvre a l’air terrifiée tandis que je lui sers mon plus beau sourire et que je lâche son poignet pour enrouler mon bras autour de sa taille menue. Dans quoi j’me suis embarqué… Je regrette déjà ce que je m’apprête à faire, mais un regard mauvais de la part de Debra finit de me décider. Piétinant le peu de galanterie qu’il me reste, je me penche vers la jolie blonde jusqu’à déposer un rapide baiser sur ses lèvres entrouvertes. « Comment tu vas ? » La question innocente transpire d’appréhension tant je prie pour que la gamine joue le jeu. Un mot et je me ridiculise pour l’éternité, en plus de passer pour un enfoiré de la pire espèce. Je me tourne enfin vers Debra, toujours souriant. « Debra, j’te présente ma copine. » Et toute ma dignité s’envole en fumée, en même temps que mes principes.

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@Finn Harris La féministe en moi est morte et enterrée... perfect weapon — alex 652006406
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MessageSujet: Re: perfect weapon — alex   perfect weapon — alex EmptyLun 2 Juil - 18:23


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Tes rapports avec les hommes avaient toujours été compliqués. Josephine était une matriarche que la gente masculine importait peu, pour elle, elle n'était qu'un moyen facile de pouvoir se délester de ses instincts primitifs. Les hommes étaient un fardeau trop exigeant pour se laisser dévorer par l'affection. Ton arrivée même avait été un accident mais elle n'avait pu se résoudre à détruire la vie fourmillant dans son ventre, te laissant par là l'occasion de venir au monde, d'exister. À quel prix, le dirais-tu. Mais c'était le cas. Tu n'avais jamais connu ton paternel, laissé pour compte dans un pays inconnu, n'ayant aucune chance d'en apprendre plus sur son engeance. Tu avais vécu tes premières années sans aucune présence masculine, jusqu'à l'arrivée de William, puis de Conan et enfin d'Ashton. Une vie discrète sous le signe de la féminité, de la douceur, avant le déploiement d'une armée de phéromones brutes et musquées. La découverte d'une autre partie des êtres vivants qui constituaient cette planète. Et tu avais vécu cela comme une agression, au départ, une arrivée déconcertante qui t'avait laissée pétrifiée par l'inconnu et la peur. Te dissimulant derrière les jambes de ta mère, observant ces garçons étranges derrière un rideau de cheveux blonds. Ils étaient braillards ou silencieux, extravagants ou discrets, sauvages ou tendres. Mais toujours imprévisibles, suivant leurs états d'âmes avec une farouche curiosité. Tu avais découvert ce qu'était le regard d'un homme sur une femme, cette insatiable envie d'approcher son opposé, de le découvrir de plus près. Avec une timidité et une prudence qui n'avaient pas complètement disparu, malgré tes échanges plus ou moins intimes. Cela dit, tu n'y connaissais rien aux relations amoureuses. Mis à part quelques baisers et ta virginité disparue dans les cuisines de votre manoir, tu restais une néophyte dans ce domaine et c'était parfois compliqué de comprendre des signes, de réagir à certaines situations, de remettre de l'ordre dans tes pensées. Une novice dans l'art de l'amour, parcourant ce chemin dans le brouillard le plus total.

Tu pensais pouvoir dépasser le couple en plein scandale sans grand fracas mais c'était sans compter la grande main chaude qui s'enroule autour de ton poignet, te faisant t'arrêter net sur la route. T'as pas encore remis ton écouteur dans l'oreille qu'il te rapproche de lui, avec une exclamation de joie mêlée à de la surprise. Tu ne l'avais jamais vu ni d'Adam ni d'Ève mais il venait à ta rencontre sans grande difficulté. C'est quand tu sens un bras glisser dans ton dos pour attraper ta hanche que tu commences à sérieusement paniquer, lovée contre un total inconnu. Qu'est-ce qui se passait, sérieusement !? Tu luttes contre le rougissement de tes pommettes, le tremblement intempestif de gambettes et le milliard de questions qui se bousculent dans ta petite tête. Tu retiens quand même que malgré son air bravache et son visage un peu dur, il a un beau sourire. Même s'il est faux à plus de cent pour-cent. Et Dieu seul sait que tu t'y connais, en expressions factices. Tu réponds un vague « Moi non plus... » avant qu'il ne vienne dissiper tout malentendu et que la lumière se fasse dans ton esprit, alors que ses lèvres sont pressées sur les tiennes. La pression disparaît en un éclair et les connexions s'établissent plus rapidement que jamais. Un substitut. Une excuse. Tu n'es qu'un pion utilisé pour en terminer avec cette blonde perchée sur échasses qui s'égosille depuis tout à l'heure. Malgré ton apparente douceur, tu n'as jamais apprécié être utilisée à des viles fins. Et puis, tu as toujours été douée pour la comédie, n'est-ce pas ? Cela fait partie intégrante de ton monde depuis toujours.

Dès lors, tu souris tendrement, les yeux levés sur l'homme qui doit avoir seulement quelques années de plus que toi. Il a l'air tout aussi doué que toi pour jouer d'illusion et tu reprends du poil de la bête. Au diable le blazer, pour une fois que tu peux t'amuser en dehors des quatre murs du manoir Harris. Et puis, c'est une nouveauté qui te ravis étrangement le coeur. Une nouvelle expérience à vivre. Tu te serres contre l'inconnu dont tu ne connais toujours pas le prénom, observant la jeune femme colérique qui vous fait face avec une fausse surprise. Tu ne cherches pas à en savoir plus, pas pour le moment. Le temps des explications viendrait. « Désolé, mon coeur. J'étais surprise de te voir ici, je pensais que tu finirais plus tard. » que tu réponds avec une moue innocente et légèrement confuse, d'un naturel surprenant. Beaucoup trop de pratique exercée en gala, de réception en réception. Puis il termine avec LA phrase qui vient jeter le coup du sort sur cette rencontre improbable. "Je te présente ma copine." T'as presque envie de rire sous une cape imaginaire, tellement c'est ridicule. Le mec est désespéré d'en finir avec la demoiselle qu'il attrape ce qui lui vient sous la main pour s'en débarasser. Toi, en l'occurrence. Autant en profiter un maximum. Tu déposes ta tête contre son biceps, trop petite pour atteindre son épaule. « Enchantée Debra, Finn. » que tu rajoutes avec un doux sourire, la candeur personnifiée. C'était beaucoup trop simple, à vrai dire.

Ce garçon doit vraiment être un goujat, vu la façon dont ses joues sont rouges de colère, dont ses membres se raidissent de rage. Tu ne sais rien de leur histoire, mais ton sentimentalisme profond te pousse à agir de manière légèrement moqueuse. « Excusez-le, s'il vous a importuné, c'est parfois un vrai goujat. Mais à la maison, je vous assure, c'est vraiment un sucre. Il est siiii attentionné. » que tu ronronnes, dégoulinante de mièvrerie. Tu attrapes une de ses grandes mains aux longs doigts dans la tienne, toujours lovée contre lui, avant de relever la tête pour croiser son regard, du défi dans les yeux. « D'ailleurs, chéri, j'espère que tu n'as pas oublié qu'on allait dîner chez mes parents ce soir ? Ma mère rêve d'enfin te rencontrer. »

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MessageSujet: Re: perfect weapon — alex   perfect weapon — alex EmptySam 14 Juil - 20:10


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Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’une pulsion aliène a soudain pris possession de mon corps et m’a fait accoster la première inconnue dans mon champ de vision pour échapper à une ex – peut-on vraiment parler d’ex ? – en furie ? Il y avait certainement pléthore de solutions plus safe et cent fois plus matures que celle-ci. Un adulte responsable aurait même envisagé d’affronter la colère plus ou moins fondée de la jeune femme pour se tirer de la situation avec dignité. Mais nan. J’ai paniqué. Et la machine est déjà enclenchée, trop tard pour reculer.

Ignorant les regrets qui m’assaillent immédiatement, je plante mon regard faussement surpris de chiot enamouré dans celui, ambré, de la pauvre victime de mes erreurs. Le sourire est factice et l’expression un brin figée derrière le masque du jeu. J’ai bien conscience de jouer avec le feu dans cette manœuvre, un mot de travers de la part de la petite blonde et l’arroseur se fait immanquablement arrosé. Or l’humiliation en place publique ne fait pas vraiment partie de mes projets, dans l’immédiat. Il y a une demi-seconde de flottement, pesante. J’me mettrais presque à prier toutes les divinités auxquelles je crois autant qu’à la théorie de la Terre plate pour que la jeune fille comprenne mes intentions. Oui, je suis un croyant opportuniste. Mais il faut croire que ça fonctionne puisque je sens son corps se détendre d’un coup à mes côtés tandis qu’un sourire vient éclairer son doux visage. « Désolée, mon cœur. J'étais surprise de te voir ici, je pensais que tu finirais plus tard. » Damn, ça c’est ce que j’appelle des talents d’improvisation. Elle sort ça avec tellement d’aise que c’en est presque flippant. Je retient un soupire de soulagement et la remercie silencieusement d’un sourire à la fois surpris et reconnaissant avant de pivoter légèrement pour m’atteler aux présentations, boosté par une confiance nouvellement gagnée.

Copine. Le mot râpe sur ma langue de façon désagréable et je réprime une grimace tandis que d’un simple mot je piétine tous mes principes. Mais c’est pour la bonne cause. Comme je m’en doutais, l’annonce a l’effet d’une petite bombe : Debra nous dévisage, bouche bée, un index pointé stoppé en pleine course redescendant doucement à ses côtés comme un ballon dégonflé. « Enchantée Debra, Finn. » La brune ne prend même pas la peine de répondre, se contentant d’un vague hochement de tête dans la direction de celle qui vient de se lover contre mon bras. Et moi je me retrouve au milieu, maître du jeu déjà dépassé par les événements. « Excusez-le, s'il vous a importuné, c'est parfois un vrai goujat. Mais à la maison, je vous assure, c'est vraiment un sucre. Il est siiii attentionné. » Un peu plus et je me serais brisé la nuque vue la vitesse à laquelle j’ai tourné la tête pour dévisager la dénommée Finn. Un sucre, really ? À quoi elle joue, la gamine ? Ça y est le rôle lui est monté au cerveau. Ou alors elle vient de se rendre compte du pouvoir qui réside entre ses mains, un pouvoir que je lui ai confié de plein gré parce que je suis stupide. Elle peut raconter tout ce qui lui plaît et je ne pourrais pas la contredire tant que Debra nous aura dans le collimateur. Merde merde merde. Ma paupière droite est en pleine crise d’épilepsie. Finn attrape ma main avant d’entremêler ses doigts fins aux miens et, hébété, je suis bien incapable de lui opposer la moindre résistance. Et lorsque son regard rencontre le mien, je suis certain d’y apercevoir une lueur de défi. Bordel de merde. « D'ailleurs, chéri, j'espère que tu n'as pas oublié qu'on allait dîner chez mes parents ce soir ? Ma mère rêve d'enfin te rencontrer. » Okay, Finn, je crois que tout le monde a pu apprécier ton talent d’actrice. Vingt sur vingt. Mérite un Oscar. Mais il serait peut-être temps de se calmer avant que je ne fasse un infarctus, tu ne crois pas ? Mon ego est réduit à l’état de carpette sur laquelle la petite blonde s’essuie les pieds sans vergogne, c’est insupportable. À ce niveau, je me demande même si le courroux de Debra n’était pas préférable. Trop tard Black, ‘fallait y réfléchir avant. Sans réussir à camoufler totalement la moue bougonne qui me tord les traits, je me résigne finalement à enfiler le masque du petit copain idéal. Ou du moins ma version du personnage. « Hum, ouais. Bien sûr. Ta mère. Ce soir. » Mais qu'est-ce que j'raconte, sérieux. J’ai l’impression que tous mes organes internes sont en train de se liquéfier. Alexander Black, tombeur de ces dames, pirate sans lien ni attache, est en train de passer pour le pire canard de tous les temps. J’en connais plus d’un qui feraient des gorges chaudes de cette information. « J’y crois pas une seconde. T’es sérieux, Alex ? Depuis combien de temps vous êtes ensemble ? » Le choc passé, Debra semble avoir repris du poil de la bête, nous fixant maintenant d’un air accusateur, bras croisés sur sa poitrine. Je lui réponds un vague « Une semaine. », prêt à en finir au plus vite avec cette mascarade ridicule, mais une réponse différente de Finn fuse à la même vitesse, engendrant une confusion des plus totales. « C’est hum… récent. » J’enchaîne rapidement après un bref regard de reproche en direction de ma copine factice, espérant que Debra avale le morceau. Mais au lieu de la capitulation espérée, c’est un cri de frustration que lâche la brune. « T’es qu’un- ugh ! J’ai même pas les mots. Finn, j’espère que tu sais dans quoi tu t’embarques parce que ce type est le pire des connards et il va te briser le cœur en mille morceaux. Ne te laisse pas avoir par sa belle gueule, c’est que de l’emballage. » Euh, ouch ? En toute honnêteté, je ne pense pas voir mérité tous ces mots d’amour. Vingt pourcent, ok soit. Mais le reste est complètement infondé et le fruit d’une rancœur mal placée. « Je vais passer sur les insultes parce que, clairement, j’en ai rien à carrer de ce que tu penses de moi, mais tu te donnes en spectacle, Debra. Tu ferais mieux de t’en aller avant d'empirer ton cas. »

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MessageSujet: Re: perfect weapon — alex   perfect weapon — alex EmptyDim 15 Juil - 21:53


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Malgré toute cette tension étrange qui t'habites, du fait d'être lovée contre un parfait inconnu avec lequel tu joues une comédie qui te parait irréelle, tu te sens comme un poisson dans l'eau. Ton inexpérience dans ce domaine si intense qu'est l'échange amoureux, le sentimentalisme, tu fais partie d'un monde où l'illusion est de mise, où tu glisses un masque presque permanent sur ton joli minois, pour sauver les apparences. Toujours apparaître au meilleur de soi-même, toujours relever les lèvres, échanger poliment, le regard teinté d'une attention factice. Tout était faux, sempiternellement faux. Un cercle vicieux dont il était difficile de s'échapper, le poids de la matriarche à la poigne de fer, à la renommée grimpant les échelons chaque jour que Dieu faisait, sur les épaules. Traînée de gala en gala, de réception en réception, comme une poupée, un trophée au doux sourire, aux notes excellentes, comme une fierté venant rajouter au prestige de la famille Harris. Ballottée sans prendre en compte tes sentiments, sans prendre en compte tes rêves et tes envies, enfermée dans un cage où il semblait difficile de s'extraire.

Il est pris au piège et tu te réjouis plus que jamais. Il était rare que tu sois maître des événements, que tu tiennes les rennes, que tu sois capitaine de ton destin. Un seul mot de ta part et le petit jeu de dupes tombait à plat. Se dégonflait comme un ballon de baudruche subitement crevé d'une aiguille. Heureusement pour lui, ta décision était ferme. Il n'était rien à tes yeux mais tu allais lui porter un coup de main pour tenter d'évincer la furie qui vous faisait face. Il devait certainement être le goujat que tu décrivais, de ceux qui ne promettent rien mais auxquels on finit par s'attacher, qui s'envolent aux premières lueurs de l'aube sans plus jamais de nouvelles. Qui semblait dans de beaux draps, vu la raideur de son dos, à mesure que les paroles mielleuses s'échappent d'entre tes lèvres. Mais il comprend que je suis de son côté et semble se détendre rapidement. Son visage délicat reprend son aspect altier et tu sens que la confiance est revenue d'entre les limbes.

Et tu continues, en rajoutant des tonnes, accrochée comme une moule à son rocher à ton prétendu prétendant. Tu vois ses traits se crisper, la paupière battre de l'aile soudainement, tandis que le regard de la dinde reste dardé sur vous, perplexe. Il répond vaguement et tu as envie de lever les yeux au ciel pour le manque d'attention qu'il porte à la scénette que vous jouez. S'il voulait s'en sortir, il fallait qu'il y mette plus d'entrain. Et elle se décide à passer à l'action, essayant d'en savoir plus sur ce couple étrange que nous formions. Le grand gaillard à l'épiderme noirci de motifs divers et variés avec la candeur innocente que tu étais. Comme si l'on vous avait assemblé dans le noir, à l'aveugle. Vos deux réponses se contredisent, fusant à la même vitesse et il rajoute quelque chose, son regard agacé tourné furtivement vers toi. Et il a même le cran de te reprocher quelque chose alors que tu tiens son honneur entre tes mains ? Très bien. L'incohérence de ce repas avec la belle-famille après seulement une semaine de relation te fait passer pour la plus grande des psychopathes, le genre de nunuche insensée qui prend un homme pour le prince charmant en sachant seulement son nom. Ce qui n'était pas ton cas, en fin de compte, mais qui revenait au même. Il allait s'en mordre les doigts.

La dénommée Debra s'égosille et tente de te mettre en garde contre l'énergumène qui réchauffe ton être par la pression de sa grande main entrelacée à la tienne. C'était presque comme des pulsations de chaleur qui venaient s'échouer dans ta paume. Il était clairement l'archétype du brun ténébreux, à l'aura aussi trouble qu'un nuage de brouillard. Magnétique et sombre, le genre d'homme que l'on serait prête à suivre dans l'obscurité la plus totale, tant il respirait une sorte de sauvagerie contrôlée. Tu t'avances d'un pas, le regard déterminé. Il était charismatique, tu ne pouvais le nier, avec son regard glacé et son visage aux pommettes ciselées. Avec cette sorte d'élégance nonchalante, ce timbre rocailleux. Mais il se jouait de toi alors même que tu faisais l'effort de lui venir en aide. Il ne méritait pas la bonté dont tu faisais don, mais tu ne pouvais revenir en arrière. Autant en jouer un maximum.

« Il a changé ! Il m'a promis de faire des efforts, tu sais ? Il respecte même mon voeu de chasteté ! C'est le plus bel acte d'amour à mes yeux. » réponds-tu, une moue timide, revenant en arrière pour retourner à ses côtés, venant déposer tes lèvres sur le velouté blafard de sa joue, feintant l'adoration à la perfection. Facile, quand on savait que tu avais tant vécu cette sensation aux côtés des deux hommes de ta vie, avant l'arrivée fracassante de ton cousin dans ton existence. La tête blottie contre son biceps, ta main toujours coulée dans la sienne, tu continues à observer les réactions de la harpie qui vous fait face. Concentrée également sur les répercussions de tes paroles sur ton "petit-ami", un léger sourire sur les lèvres. Tu te ridiculisais avec cette expression énamourée et ces paroles sans fondement réel, mais c'était amusant, au final. « Il n'a pas l'air comme ça, c'est vrai, mais c'est vraiment un ange. Je suis tellement contente de l'avoir rencontré ! » tu rajoutes, étalant une couche supplémentaire, ronronnant presque contre son bras. « Je pensais que c'était un geek refoulé avec ses tatouages de Superman sur les bras et son air perpétuellement grognon, mais il est vraiment adorable. N'est-ce pas, mon coeur ? » tu termines, faisant volontairement l'amalgame à propos des motifs représentant Batman sur son épiderme. Tu t'amusais comme une enfant, à ses dépends, mais c'était le prix à payer pour t'avoir détournée de ton but. En même temps, c'était infiniment plus plaisant d'être là que d'aller récupérer le fameux blazer tant attendu par ta mère. Autant en profiter le plus longtemps possible.

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MessageSujet: Re: perfect weapon — alex   perfect weapon — alex EmptyMer 1 Aoû - 16:22


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De toute évidence, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais avec ce plan foireux. À quoi je m’attendais exactement ? Sûrement pas à tomber sur une nana aussi bonne actrice qu’elle est irritante, avec sa jupe sage et son air à ne pas y toucher. Elle touche là où ça fait mal, jouant la niaiserie à la perfection comme si elle avait fait sa toute sa vie. C’est bien ma veine. J’en suis à me demander si je ne suis pas victime d’un vaste coup-monté fomenté par Debra pour assouvir son besoin de vengeance.

Cette dernière tente de démêler le vrai du faux à grand renfort de cris et de mises en garde, mais la petite blonde qui m’accompagne se montre imperturbable, déployant avec soin tout l’éventail de la mièvrerie. « Il a changé ! Il m'a promis de faire des efforts, tu sais ? Il respecte même mon vœu de chasteté ! C'est le plus bel acte d'amour à mes yeux. » Mes yeux s’écarquillent et je manque de m’étouffer avec ma propre salive. Je me rattrape rapidement, feignant une quinte de toux pour masquer mon trouble et préserver les apparences devant Debra. D’ailleurs, je crois qu’elle affiche la même expression atterrée que moi en ce moment. Un vœu de chasteté ? Sérieusement ?! C’est la connerie la plus ridicule que j’ai jamais entendu. Aucune chance que la brune avale ça, le morceau est bien trop invraisemblable. Et puis elle m’a bien regardé ? À quel moment j’ai une tête à faire des actes d’amour ? Non clairement, la gamine se fout de ma gueule et y prend son pied. Mettant de côté mon égo blessé qui pourtant  me prie à genoux d’intervenir, je me contente d’exercer une brève pression de ma main qui renferme la sienne en guise d’avertissement. Avertissement qu’elle ignore royalement puisque Finn choisit de ponctuer ses mots d’un baiser délicat sur ma joue avant de se lover un peu plus contre mon bras. What. The. Fucking. Hell. Si le malaise était déjà bien présent, je le sens maintenant qui me bouffe les tripes à la manière d’une centaine de petits vers affamés. Et ça m’agace, doucement mais sûrement. Mais je ronge mon frein et piaffe en silence, ravalant la réplique libidineusement cassante que j’ai au bord des lèvres au prix d’un énième sourire forcé. J’ai très très envie d’une clope, là tout de suite. « Il n'a pas l'air comme ça, c'est vrai, mais c'est vraiment un ange. Je suis tellement contente de l'avoir rencontré ! » Abrégez mes souffrances et faites que ça s’arrête, je n’en peux plus. Il y a une limite au nombre de mots doux dégoulinants de niaiserie qu’un homme peut supporter et on vient de la dépasser d’au moins quinze kilomètres. « Je pensais que c'était un geek refoulé avec ses tatouages de Superman sur les bras et son air perpétuellement grognon, mais il est vraiment adorable. N'est-ce pas, mon cœur ? » Quelle audace. L’idiotie de ses propos est flagrante, les dessins étant facilement reconnaissables grâce aux manches relevées de ma veste, ce qui, non seulement fait passer la petite blonde pour une simple d’esprit, mais m’entraîne également dans cette putain de tourbière. Parce que je suis son "petit-ami" parfait, parce que trop aveuglé par l’amour que je suis censé lui porter pour tiquer sur ce genre de détails. Elle m’a coincé, la saleté ! À force de jouer avec mes nerfs, la gamine vient d’arriver au bout de ma patience. Les bras croisés et un rictus moqueur au coin des lèvres, Debra jubile déjà, probablement prête à aller crier sur tous les toits à quel point Alex Black est un canard. Impossible de rattraper le coup de ce côté-là mais, foutu pour foutu, je peux néanmoins réajuster le tir. Fini de jouer, je reprends la main. Alors je force mes muscles à se détendre pour adopter une attitude décontractée. Je ricane, dégageant ma main pour l’enrouler autour de la taille de Finn avant de baisser les yeux vers son visage de poupée, sourire aux lèvres. « Et toi tu es toujours aussi drôle. Ton vœu de chasteté… Tu n’étais pas très chaste hier soir, si je me souviens bien. » J’arque un sourcil évocateur, le défi brillant dans mes iris glacées, tandis que  je vois déjà le rose lui monter aux joues. N’ayant pas l’intention de m’arrêter en si bon chemin, je me tourne vers Debra pour continuer. « Elle est très… créative. Derrière ce physique un peu gringalet se cache une vraie petite lionne… très habile de sa langue. N’est-ce pas, mon cœur ? » Le surnom n’a jamais été prononcé avec moins d’affection, j’en suis certain. Il est mordant, aussi froid que de la glace.

Heureusement, la harpie ne semble y voir que du feu. Du coin de l’œil, je la regarde esquisser une grimace dégoûtée face au couple bizarre que nous formons avant lever les bras en l’air, paumes vers le ciel en signe de défaite. Enfin ! « Vous me dégoûtez. Mais vous savez quoi ? Je m’en fous. T’es un putain de menteur égocentrique, Alex ! » Elle se tourne légèrement pour s’adresser à Finn, index pointé en avant. « Quant à toi ! J’espère que t’y tiens pas trop à ton vœu de chasteté et que t’es aussi talentueuse qu’il le prétend si tu veux pas te retrouver un matin avec un lit froid. Conseil d’amie. » Un conseil étrangement tourné, si vous voulez mon humble avis. Debra nous dévisage une dernière fois avant de tourner les talons et de s’éloigner à grandes enjambées. Une fois la brune suffisamment éloignée, je m’écarte vivement de Finn comme si son contact m’avait subitement brûlé. « C’était quoi ce cirque ?! » Je gronde, toujours vexé qu’une gamine de sa trempe ait réussi à me ridiculiser. Et sur le moment, j’en oublierai presque l’aide qu’elle m’a apporté contre son gré. « Ça va ? tu t’es bien amusée ? »

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MessageSujet: Re: perfect weapon — alex   perfect weapon — alex EmptyJeu 2 Aoû - 22:35


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Tu ne devais certainement pas être le type de fille avec lequel il sortait -si il sortait réellement avec des filles- mais vous paraissiez presque jouer la comédie assez bien pour qu'elle prenne un air effarouché, se mouvant de manière scandalisée dans votre direction. Il avait demandé de l'aide, il en avait. Pas forcément de la manière dont il l'aurait souhaité, vu les regards effarés et rageurs qu'il t'envoyait, mais c'était déjà ça. S'il n'était pas content, il n'avait qu'à se débrouiller tout seul.

Il n'avait pas été compliqué de trouver quoi faire, quoi dire, tu avais eu tout le temps d'observer les mièvreries des étudiantes à l'université, se collant outrageusement à leurs petits-amis et babillant des inepties de ce genre à tire larigot. Les cils qui papillonnent, la bouche en coeur, les mots remplis de miel. Tout une comédie pour amadouer l'élu de leur âme, ou soit disant, afin d'attirer leurs faveurs. Un peu d'observation et de mimétisme et le tour était joué. Tout en rajoutant quelques petites subtilités afin de faire comprendre au ténébreux qu'il n'était pas maître de la situation. Enfin, c'est ce que tu croyais. Il voulait se débarasser d'elle au plus et rien de mieux que de lui prêter une réelle relation amoureuse, afin que la dinde s'en aille furibonde. Elle ne viendrait plus jamais lui casser les pieds. Mais tu sens la fureur émaner de toutes les pores de sa peau, enrichissant l'aura sombre qui tourbillonne autour de lui comme des vapeurs noires. Puis subitement, tu sens la tension se relâcher d'un seul coup, sa main lâchant la tienne pour s'enrouler "possessivement" autour de ta taille, te glaçant. Il avait trouvé une parade. Et les mots qui s'échappent d'entre ses lèvres te font arrondir les yeux de telle manière qu'ils semblent vouloir s'échapper de leurs orbites. Mer..credi. Le salaud. Tu sens la rougeur prendre place sur ton visage, venant brûler tes pommettes. Tu déglutis difficilement, les lèvres tremblantes. Une traînée, c'était ce qu'il sous-entendait. « Je...tu... » tu babilles, sans réplique à rétorquer au brun mais déjà il se tourne à nouveau vers Debra, continuant sur sa lancée, devant ton regard mortifié. La platitude de ses mots, l'évocation des images derrières les paroles. Doux Jésus. Il avait osé. Tu serres les poings, fermant les yeux de colère. Tes manières de jeune fille de bonne famille n'acceptaient en aucun cas que l'on t'associe à ce genre de grossièretés en public. Salaud, salaud, salaud !

Et finalement, il semble avoir trouvé seul la solution à son problème. Elle s'avoue vaincue, gesticulant de dépit avant de cracher quelques mots à votre encontre, dégoûtée. Puis elle se retourne avant de partir à grandes enjambées, le claquement de ses talons résonnant encore bien après son départ définitif. Et là, c'est le drame. Le dénommé Alex, menteur égocentrique de surcroit -d'après la dinde-, s'écarte vivement de toi, comme brûlé avant de commencer lui aussi à vociférer. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à s'égosiller, aujourd'hui ? Ça réclame de l'aide et après ça se plaint. Le blazer n'aurait pas été une si mauvaise idée, en fin de compte. Tu inspires doucement, sans te soucier de ses critiques à ton égard. Tu sentais encore la brûlure de la honte reposer sagement sur ton joli minois, malgré la fin de votre jeu de dupes. Tu croises les doigts, butée, le visage désormais fermé, mais la lèvre toujours tremblante. Tout comme tes mains cachées derrière ton dos. « Je croyais que tu voulais de l'aide ? Tu l'as eu, n'est-ce pas ? » tu commences, les yeux fuyants. Désormais seuls, c'était bien moins solide qu'en face d'un public. Tu ne savais rien de lui, il était peut-être capable de s'en prendre à une femme ? Alors tu joues la carte de la sécurité. « J'ai improvisé, c'est tout. C'est pas tous les jours qu'on me kidnappe pour servir de petite-amie potentielle. » tu rajoutes, les yeux plissés dans sa direction, moralisatrice. Avant d'avancer et de pointer son torse du doigt, enfonçant la pulpe de l'index au milieu de son tee-shirt sombre. « Si tu ne voulais pas en arriver là, il fallait mieux te comporter avec la dinde à talons ! Je n'ai pas décidé d'être l'élue de ton coeur de mon plein gré, Alex » tu continues encore, appuyant bien sur son prénom ; « alors des remerciements ne seraient pas de trop : elle est partie, comme tu le souhaitais. Enfin, tu es certainement ce genre de mec qui ne s'excuse pour rien ni personne, quel que soit le contexte. Je m'en vais. » Terminant sur ces mots, blasée, tu rebrousses chemin avant de te retourner et de partir en retraite. Tout ce stress t'avait émotionnellement vidée, tu ne voulais que récupérer ce fichu blazer, rentrer chez toi et oublier cette histoire. Échec et mat.
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MessageSujet: Re: perfect weapon — alex   perfect weapon — alex EmptyMar 21 Aoû - 16:35


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Le jeu de dupes est terminé. Rideau. Les masques se retirent et révèlent toute la frustration bridée des acteurs. Sensation familière, la colère bout dans mes veines tandis que je m’écarte de Finn d’un geste vif, le regard noir. Ce petit bout de femme aurait bien failli ruiner complètement cette réputation d’insaisissable que je m’efforce de tenir si je n’avais pas trouvé de parade au dernier moment. Elle espérait vraiment que j’allais jouer à l’abruti enamouré sans broncher, me pliant à la moindre de ses lubies ? Elle s’est sentie pousser des ailes, la gamine, pensant sans doute, au contraire, me donner une leçon ou une connerie du genre comme si elle avait voix au chapitre ! Qu’elle se réveille, je ne suis pas le genre d’homme à courber l’échine, la queue entre les jambes tel un clebs qu’on vient d’engueuler. Au contraire, je me rebiffe et profite de ma haute stature pour la toiser, ignorant avec toute la mauvaise fois du monde les erreurs dont je suis l’auteur. La fierté finira par m’étouffer, mais c’est tout ce qu’il me reste.

La petite blonde baisse les yeux, penaude face à ma voix profonde qui l’accuse sans vergogne. Depuis le départ de Debra, les rôles semblent s’être inversés : j’ai repris la main, imposant, elle retrouve cet air de biche apeurée qu’elle arborait quand je l’ai abordée. « Je croyais que tu voulais de l'aide ? Tu l'as eu, n'est-ce pas ? » Ses questions tremblent, bien moins assurées que le script qu’elle débitait tout à l’heure. Le rose colore encore ses joues de poupée. « J'ai improvisé, c'est tout. C'est pas tous les jours qu'on me kidnappe pour servir de petite-amie potentielle. » Peu à peu, Finn retrouve son assurance et son regard finit par se planter dans le mien, farouche. Je fronce les sourcils, ouvrant la bouche pour répliquer mais le bout de son index parfaitement manucuré s’enfonce au milieu de mon torse, accusateur. Surpris par l’aplomb dont elle fait preuve, je suis coupé dans mon élan. « Si tu ne voulais pas en arriver là, il fallait mieux te comporter avec la dinde à talons ! Je n'ai pas décidé d'être l'élue de ton cœur de mon plein gré, Alex, alors des remerciements ne seraient pas de trop : elle est partie, comme tu le souhaitais. Enfin, tu es certainement ce genre de mec qui ne s'excuse pour rien ni personne, quel que soit le contexte. Je m'en vais. » Et sur ce, sans même me laisser le temps de répondre, elle tourne les talons et s’éloigne la tête haute. Je rêve ! Cette petite diva attend des excuses en plus de ça, alors qu’elle vient de se payer ma tête pendant vingt minutes, c’est à en mourir de rire ! Quelle audace pour un si petit corps. « Ok c’est ça, barre-toi ! » que je lance, venimeux, assez fort pour qu’elle m’entende malgré la distance qui nous sépare. Mais elle ne se retourne pas et je me retrouve comme un con, seul sur le trottoir. « Bon débarras… » que je grogne dans ma barbe, faisant déjà jaillir un bâton blanc entre mes doigts. Tandis que la fumée grise emplit mes poumons de son exquise brûlure, je repense à la dernière tirade de Finn, dans laquelle elle se permettais de me faire la morale et de se porter en victime innocente, pleine de condescendance. Ce culot c’est… ugh ! Elle m’agace. Elle est comme toutes les autres, à juger sans connaître. (Tu l’as embrassée de force…) Elle m’a ridiculisé avec ses mots doux à la con ! (Tu lui as imposé un rôle sans lui demander son avis…) Elle… (T’es déstabilisé face à une force de caractère inattendue…) Je rumine, ma raison et mon égo en pleine bataille intérieure. Bataille dont le cours, après quelques allers-retours de cigarette, semble pencher du côté de la première. Jesus fucking Christ... « Hey ! Attends une minute, je- » J’ai élevé la voix dans la direction empruntée par la petite blonde, mais évidemment, elle n’est déjà plus là. Comme si elle allait attendre que je mette ma fierté de côté pour m’excuser… Je lâche un soupir frustré avant de secouer la tête, effaçant l’épisode de ma mémoire, et tourne les talons pour m’éloigner dans la direction opposée. Songeur.  

F I N

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@Finn Harris  Je me suis permise de conclure.  perfect weapon — alex 274243323
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