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 Guns and roses (ft. Stella)

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MessageSujet: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptySam 25 Aoû - 0:11

Guns and roses

ft. Stella & Oli


Allongé sur mon lit, je rumine les événements des dernières semaines. Ma vie est devenue un véritable cataclysme. Le départ de Sophie, le retour de notre père, la scène avec Emma, ça fait énormément de changement négatif. Puis, au milieu de tout ça, il y a Kinga, il y a ce nous que j'espérais plus et qui me permet de garder la tête haute. Elle me soutient, elle me rassure, elle est ma bouée de sauvetage quand une tempête éclate, mon oxygène quand je me noie. J'aurais aimé que tout ça se fasse dans d'autres circonstances, mais si le destin est ainsi fait, alors ainsi soit-il.

Ce sont les vibrations de mon téléphone posé sur mon bureau qui m'extirpe de mes pensées. Je me redresse et avance jusqu'à celui-ci pour le récupérer. L'écran m'affiche que j'ai un message de Stella.  Ça fait un moment que je n'ai pas eu de ses nouvelles et mon cœur s'accélère. J'ignore pourquoi, mais je crains le pire. Je m'empresse de déverrouiller mon téléphone et de lire son sms. Au bout de ma lecture, j'ai l'impression de manquer d'air. Je tape une réponse rapide, l'informant que j'arrive et qu'elle doit absolument restée enfermer dans sa chambre. Je n'hésite pas une seconde de plus avant d'attraper la batte de base-ball posée sur ma commode et me ruer vers la sortie de l'appartement. Je claque la porte d'entrée avant de tambouriner à celle de mes voisins. La vieille qui occupe l'appartement d'en face ne tarde pas à m'ouvrir et je débite un flot de paroles incompréhensibles à cause de la pression et sans doute de la peur. « Oliver, articule quand tu parles. » Je lui lance un regard mauvais avant de prendre une grande inspiration. « Vous pouvez me prêter votre voiture ? S'il vous plaît. C'est une urgence. » Je suis capable de me mettre à genoux s'il le faut, mais il me suffit de l'implorer du regard pour qu'elle finisse par me donner les clefs. « Merci, merci ! » Je descends les escaliers en courant, n'écoutant même pas les recommandations de ma voisine de palier. Je manque de trébucher une ou deux fois dans la précipitation, mais j'arrive sain et sauf devant la voiture.

Les cinq minutes promises à Stella sont maintenant écoulées et je suis bloqué à un foutu feu rouge. A croire que le monde entier est contre moi. Je serre le volant comme si ma vie en dépendait, fixant nerveusement mon téléphone par intermittence. Le feu passe enfin en vert et j'appuie sur la pédale d’accélérateur. Je suis bien au-dessus de la limite autorisée, mais je m'en fiche. J'arrive en un temps record devant la maison des Linskey, je ralentis, observant du mieux que je peux la façade et le jardin. Dans un premier temps, je ne vois rien, mais lorsque je la dépasse légèrement, je remarque une ombre dans les arbustes et qui tente de s'introduire par l'une des fenêtres de la cuisine. Pendant un court instant, j'hésite à descendre et faire passer un sale quart d'heure à ce type, mais je m'abstiens. Le plus important, c'est Stella et je ne lui serais d'aucune utilité si je me fais prendre. Je décide donc de faire le tour et de me garer de l'autre côté de la rue.
La batte en main, je regagne le jardin et prie pour que la clef de la porte arrière n'ait pas changé de cachette en huit ans. Je soulève les fleurs en plastiques du vase qui décore l'entrée et soupire de soulagement en y découvrant les clefs. J'ouvre la porte en vitesse et pénètre dans la maison sur la pointe des pieds. J'arrive en bas des escaliers lorsque j'entends un bruit de verres brisés en provenance de la cuisine. Il n'y a aucun doute, l'inconnu vient de rentrer. Je cours à l'étage et frappe à la porte de Stella. « Stella, ouvre, c'est Oli ! » Ma poigne se resserre sur le manche de ma batte, bien conscient que si l'intrus possède une arme à feu, je suis mort.

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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptySam 25 Aoû - 12:16

Guns and roses

ft. Stella & Oli


Posé sur le canapé, je redécouvre une fois de plus les joies de la télévision. Avant, j'adorais ça. Mais ensuite, tout a changé et la télé n'a plus fait partie de mon quotidien. Je me sens submergée par ce flot d'images, je ne comprends pas tout. Certaines émissions me sont totalement inconnues, et je m'étonne d'ailleurs de leur succès. D'autres programmes me sont plus familiers, mais me paraissent plus ternes qu'à l'époque où je les ai connus. Où peut-être est-ce ma vision de la vie qui a changé, je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, je regarde l'écran sans vraiment le voir, complètement dépassée par l'engouement général. Je plonge une minute dans mes souvenirs et repense à notre sortie familiale au parc Disney. Tout le monde avait peur que je craque, que je déraille parmi toute la foule présente. Mais je ne l'ai pas fait. Tout au long du voyage et tout au long de la visite, je suis restée de marbre, comme si plus rien ne pouvait m'atteindre. Néanmoins, la joie qui pouvait se lire sur les visages de mes sœurs m'a émue. Je suis encore plongée dans mes souvenirs, pour une fois joyeux, lorsque j'entends un bruit étrange. Je pense tout d'abord l'avoir imaginé car après tout, je suis trop paranoïaque depuis que j'ai reçu le cadeau de Maxime.. J'augmente le son de la télé mais malgré tous mes efforts pour ne pas me focaliser sur l'extérieur de la maison, j'ai l'impression que le bruit redouble d'intensité. Je me lève lentement du canapé en essayant de me détendre et me dirige vers la cuisine. Je suis certaine que ce n'est que le chat qui cherche à rentrer dans sa tanière. Je ne compte plus les allers-retours de ce maudit animal. Il agit comme s'il avait eu la gentillesse de nous prêter SA maison. C'est ridicule. Knox me manque tant. Et quelque part au fond de moi, son propriétaire aussi. Je pénètre dans la cuisine, m'apprêtant à allumer la lumière et à ouvrir la porte pour laisser le maître des lieux rentrer. Mais au moment où mes doigts se posent sur l'interrupteur, je vois la poignée de la porte remuer. Mon geste s'arrête net. Un chat ne peut pas faire ça. C'est impossible.. je recule instinctivement de quelques pas et mon corps bute contre le mur du couloir. Sans réfléchir et avant de perdre toute ma raison, je prends mon téléphone portable qui se trouve dans ma poche et écris un message à Oli. Je sais qu'il n'y a que lui qui peut m'aider. Mais il faut qu'il me croie.. Si c'est bien la personne à laquelle je pense derrière cette porte, je ne veux pas mêler la police à tout ça. Ils pourraient découvrir ce qu'il m'est arrivé, et ça, c'est hors de question, je ne le supporterais pas. Oliver est donc mon seul espoir, et après avoir envoyé le SMS, je prie pour qu'il me réponde rapidement. Je reste plantée là quelques secondes, à regarder de loin cette poignée remuer de temps en temps. Je suis tétanisée, incapable de bouger. Maxime me fait toujours cet effet. Comme si un poids énorme me faisait couler. Rapidement, je reçois une réponse de mon ami. Il a répondu présent, ce qui ne m'étonne pas. Il me dit de m'enfermer dans ma chambre en attendant son arrivée, et même au travers de ce simple SMS, je peux percevoir de l’inquiétude chez mon Oli. Ça me terrifie encore plus, mais ça a le mérite de me faire revenir à la réalité. Je tourne immédiatement les talons et grimpe à l'étage pour suivre les instructions que j'ai reçues. Une fois à l'intérieur de ma chambre, je déplace ma petite table de chevet pour bloquer la porte. J'aurais aimé déplacer un autre meuble, plus solide, plus gros, plus résistant.. Mais je n'ai pas encore récupéré toutes mes forces, alors je me contente de ce que je peux faire. Je réponds en vitesse à Oli et me recroqueville ensuite dans un coin de la pièce en serrant mes genoux contre moi et en attendant l'arrivée de celui qui je l'espère, pourra me sortir de ce cauchemar.

Je ne sais pas combien de temps j'attends, coincée entre la panique et les pleurs mais un bruit fracassant me réintègre à la réalité. Dans la seconde qui suit, j'entends Oli me hurler d'ouvrir ma porte. Je me relève rapidement, infiniment soulagée et reconnaissante qu'il soit venu m'aider. Je suis si tremblante que bouger ma table de chevet pour libérer l'entrée me prend plus de temps que nécessaire. Je finis par y arriver et quand j'ouvre la porte, je vois un Oli complètement aux aguets. Il tient une batte de base-ball à la main et le voir dans cet état me tue. Il a presque l'air plus paniqué que moi. Presque. La logique voudrait qu'on redescende au rez-de-chaussée afin de pouvoir sortir de la maison et de s'enfuir, mais quand je fais un pas vers l'escalier, je me fige. Maxime se tient en haut des marches et ses yeux sont plongés dans le mien. On se regarde. Une seconde, dix minutes, aucune idée. Mais contrairement à ce que je pensais, ce n'est pas de la colère que je perçois chez lui. Ça ressemble plus à.. du désespoir.  Il a des poches sous les yeux et semble épuisé. «Rose... je t'en prie, revient...»  Il tend la main vers moi et je considère cela comme le signale d'alarme. Je bats en retraite vers la chambre et entraîne Oli avec moi. À moins que ce soit l'inverse, peu importe. La porte se referme au moment où Maxime se jette sur nous. Le bruit de ses coups sur le bois résonne. «Rose.. Rose.. Ouvre, putain !»  Cette fois, c'est bien de la colère. Il va défoncer la porte s'il continue et ça en sera fini de moi. Je sais que ce n'est pas le moment, c'est même le pire moment, mais l'entendre à nouveau prononcer ce nom fait lâcher toutes mes vannes. Je m'effondre littéralement au sol et Maxime continue de crier, de me réclamer. Comme si j'étais sienne. Je lève les yeux vers Oli, qui ne doit sûrement rien comprendre à ce qui se passe, et dans un murmure, je le supplie presque «Ne le laisse pas m'emmener, s'il te plaît..» Mais dans ma tête, ma demande est presque vaine, car je crois qu'il est déjà trop tard. «Ne le laisse pas m'emmener ou alors.. achève-moi. Je ne veux pas y retourner.»  
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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptySam 25 Aoû - 17:17

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ft. Stella & Oli


En cet instant précis, même l’éternité me semble plus courte. Je ne sais pas ce qu’attend Stella pour m’ouvrir, mais je commence à trouver le temps long. Trop long. J’entends des bruits de pas dans l’escalier et je redonne un coup contre la porte de sa chambre, désespéré. Je suis trop jeune pour mourir maintenant ! Quelques secondes plus tard, celle-ci s’ouvre enfin et je pousse un soupire de soulagement. Pas trop tôt. « Tu vas bien ? » Je l’observe, m’assure qu’elle n’a rien, mais je me fais interrompre par une voix dans mon dos. « Rose... je t'en prie, revient… » Fichtre. Je me tourne précipitamment, menaçant l’inconnu de ma batte. Il ne semble pas armé, mais un léger doute persiste. Il pourrait très bien avoir un flingue sur lui sans que je le remarque. Et si c’est le cas, on est foutu. « Mec, ne t’approche pas ou je te jure que je t’explose la cervelle. » Et je suis on ne peut plus sérieux. Qu’il ose faire un pas en avant et il se mangera ma batte en pleine tronche. « Ne m’oblige pas à mettre mes menaces à exécution. » Mais il ne m’écoute pas, ne semble même pas s’inquiéter de ma présence et tend une de ses mains vers Stella. Je commence à lever mon arme quand mon amie m’entraîne avec elle dans la chambre. Je la pousse légèrement pour me dégager de sa poigne et ferme la porte d’un claquement sec juste à temps. Appuyé contre, je sens les coups de ce taré et je comprends bien vite que vu sa force, elle finira par céder sous ses coups. « Putain de merde ! » De l’autre côté, le type persiste à appeler cette mystérieuse Rosa. Mais c’est qui cette Rosa ?! Merde ! Stella s’effondre et c’est là que je fais lien. Le facteur, la rose fanée, Rosa… Je me remémore cette scène qui remonte à plusieurs semaines maintenant et tout devient clair dans mon esprit. Elle n’a jamais été folle, elle n’a jamais eu peur d’un livreur… C’est lui son agresseur, depuis le début ! Un énième coup me fait redescendre sur terre et je cours vers mon amie qui sanglote en me suppliant de l’aider ou de l’achever avant. Ses mots me font mal. « Personne ne te feras du mal, d’accord ? Je ne le laisserais pas te faire quoi que ce soit… » Je passe un bras sous ses aisselles pour l’aider à se relever. « Ressaisis-toi. Je vais te sortir de là, mais j’ai besoin de toi ! Tu peux tenir debout ? » J’attends qu’elle me confirme d’un hochement de tête et je lui donne la batte. « Si besoin, n’hésite pas à t’en servir. Ne réfléchis pas et cogne. » Je traverse sa chambre d’un pas rapide et revient vers l’entrée avec une chaise pour bloquer la poignée de la porte. Ça ne le retiendra pas longtemps, mais suffisamment pour qu’on puisse avoir le temps s’échapper. « Ok. Faut qu’on se bouge. Maintenant. » Je reviens sur mes pas, attrape la main de Stella et la traîne vers la fenêtre que j’ouvre en essayant d’être le plus silencieux possible. Quand je remarque la hauteur qui nous sépare du sol, je suis pris de vertige. « Depuis quand est-ce aussi haut ?! » Je peste en passant une main dans mes cheveux quand je remarque, sur ma droite, l’avancée du toit qui nous permettrait de sauter de bien moins haut. « Faut qu’on passe par le toit du garage. » Je regarde mon amie avant de l’inviter à passer devant. Je récupère mon arme de fortune en échange des clefs de la voiture, tout en lui indiquant où elle est garée. « Fonce, ne te retourne pas et si je ne te suis pas, tu pars sans moi. Et ce n’est pas négociable ! » En espérant pour qu’on n’ait pas besoin d’en arrivée là.

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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMar 28 Aoû - 1:09

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ft. Stella & Oli


Je mets un temps bien trop long à dégager la porte afin de laisser entrer Oli et quand j'y arrive enfin, je me dépêche de l'ouvrir. Oli est presque blanc, paniqué. Il me demande si je vais bien, et ma réponse met un certain temps à sortir de ma bouche.  «Oui, je crois.» Je me demande si Oli va sincèrement gober ce mensonge, mais de toute façon, j'ai bien plus grave à penser maintenant. Un psychopathe est (encore) à mes trousses et je ne sais pas si je vais tenir le coup cette fois. Je n'ai pas le temps d'approfondir la question que Maxime surgit et au bout de trop longues secondes, me demande de revenir. J'ai envie de hurler Jamais, mais mes lèvres refusent de remuer, j'en suis incapable. Qui sait ce que Maxime pourrait me faire si je le défiais de la sorte. Lorsqu'il tend une main vers moi, Oli intervient immédiatement et menace Maxime. Je dois dire que si j'étais l'autre taré, j'hésiterais beaucoup avant de faire un pas de plus. Oli est plutôt convaincant dans le rôle du protecteur, mais je ne peux m'empêcher d'avoir peur. Et de m'en vouloir aussi. Avant, tout ce qui se passait ne concernait que moi. Maintenant, Oli est dans le coup aussi. Et c'est tout ce que je voulais éviter. J'ai gardé le silence sur ces derniers mois pour me protéger, mais également pour protéger ceux que j'aime. Je ne voulais pas que l'un de mes proches risque quoi que ce soit. Mais c'est trop tard, maintenant. Et j'en suis infiniment coupable. Ça me brise le coeur. Oli insiste encore une fois, pour que les choses soient claires, mais comme je m'en doutais, Maxime n'écoute rien et démarre vers nous. Rapidement, avant que les choses dégénèrent, je traîne Oli vers la chambre pour nous y enfermer, ce qu'Oli fait au moment où nous franchissons la porte. Il s’appuie tout contre cette planche de bois, notre seule protection et se met à jurer. «Putain de merde !». Je n'aurai pas mieux dit, en effet. Mais entendre Maxime hurler de l'autre côté de la porte me fait perdre pied plus vite que ce que je pensais. Sans même tenter de m'en empêcher, je m'écroule au sol et tous mes rempares sautent d'un coup. Je sens mon ami s'approcher de moi et je  lui souffle ce qui me passe par la tête à ce moment-là : s'il faut que Maxime me ramène là-bas, je préfère qu'on m'achève. Je le pense sincèrement, je le pense de tout mon être et je ne souhaite que ça. Ne plus souffrir. Mais visiblement, ce n'est pas dans les projets d'Oli puisqu'il me rassure tout de suite en disant que personne ne me fera de mal et qu'il ne laisserait jamais quoi que ce soit m'arriver. J'ai tellement envie de le croire.. Il a l'air d'y croire, lui. Il me relève délicatement, et j'essaye de l'aider tant bien que mal, mais mes jambes se font encore trop tremblantes. «Ressaisis-toi. Je vais te sortir de là, mais j’ai besoin de toi ! Tu peux tenir debout ?» Ses paroles me font l'effet d'un électrochoc, parce que si je ne le fais pas pour moi, je dois au moins le faire pour lui, pour que Maxime ne lui tombe pas dessus et lui fasse du mal.. Je hoche donc la tête, signe que oui, et Oli me donne la batte. Honnêtement, je ne sais pas quoi en faire même s'il me dit de ne pas réfléchir et de cogner. Je suis choquée qu'il me pense capable d'une chose pareil face à Maxime.  «T'es sérieux?», je demande. Qu'il soit gringalet ou non, je ne pense pas que j'aurais la force ni même le courage de lui cogner dessus. Et ça me fait chier de l'admettre, mais ça m'étonnerait beaucoup. Parce que je sais qu'une partie de moi le craindra toujours. Oli met fin à mes questions en annonçant qu'il est temps qu'on bouge, et étant donné les coups portés sur la porte, je ne peux qu'être d'accord. Maxime va bientôt parvenir à défoncer la porte et rien ne pourra l'en empêcher, même la chaise qu'Oli a mise pour faire blocage. Mon ami me tire vers la fenêtre et tente de l'ouvrir sans faire de bruit. «Depuis quand est-ce aussi haut?!» Si nous n'étions pas dans une situation si chaotique, je rirais de cette question. Il n'a jamais beaucoup aimé les hauteurs, si je me souviens bien.  «Depuis euh.. toujours j'imagine?» Je ne me souviens plus vraiment à vrai dire, parce que la seule configuration de maison que je connais désormais sur le bout des doigts, c'est celle de Maxime. «Faut qu’on passe par le toit du garage.» Très bien, alors faisons-le. Parce que la porte ne tiendra plus longtemps et moi non plus. Oli me fait passer devant et nous échangeons la batte contre des clés de voiture. Je ne comprends pas pourquoi il ne le garde pas. Il répond rapidement à cette question et sur le coup, j'en reste totalement mortifiée.  «Fonce, ne te retourne pas et si je ne te suis pas, tu pars sans moi. Et ce n’est pas négociable !» Ce n'est pas possible, je ne peux pas faire ça. C'est tout simplement hors de question, merde.  «Oli, je...» le suite de ma phrase est interrompue par un craquement sourd qui ne laisse place à aucun doute : Maxime est désormais dans la chambre, ou en tout cas, y sera d'une seconde à l'autre. Sans réfléchir, j'avance. Oli est derrière moi, j'en suis sûre, je ne crains rien et lui non plus. Je saute sur le toit du garage, sans même me retourner. J'ai bien trop peur d'apercevoir Maxime derrière moi. Je me penche légèrement en avant pour regarder la hauteur qui me sépare du sol, et je suis presque soulagée. Certes, c'est une belle hauteur, mais rien d'effrayant à mes yeux. Le pire que je puisse risquer c'est de me casser une jambe ou un bras. Pas de quoi fouetter un chat.  «Ce n'est pas bien haut, ça devrait aller..» Je me retourne pour voir si mon ami est prêt pour le grand saut, mais contre toute attente, il n'est pas là. Il était juste derrière, non ? Il me semblait pourtant l'avoir entendu me suivre.. Est-ce que j'ai rêvé ? Ou est-ce que j'ai voulu si fort qu'il soit derrière moi que je m'en suis convaincue ? Aucune idée. Et maintenant, deux solutions s'offrent à moi : soit je saute et cours vers la voiture, soit je tente de regrimper sur le toit principal et d'aller rechercher mon ami. Ce dilemme me brise encore plus. Si je fais demi-tour, je ne pourrais de toute façon pas aider Oli. Je ne suis qu'une plume face à Maxime, face à sa cruauté. Mais si je saute.. je l'abandonne. Et je ne veux pas être ce genre de personne. Un bruit fracassant retentit du côté de la chambre et pendant une seconde, je pense que Maxime a déjà gagné. Sans me poser plus de question, je saute du toit et au moment où mes pieds touchent le sol, je manque d'air. Je crie de douleur et porte directement mes mains à la cheville, qui enfle déjà. Je suis incapable de me relever sur mes deux pieds et je suis terrifiée à l'idée que Maxime me rattrape. Mais la douleur que je ressens est bien plus importante qu'une simple cheville brisée : j'imagine que c'est ce qui arrive lorsqu'on abandonne un ami.
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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMar 28 Aoû - 3:20

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J'en ai vécue des choses bizarres et dénuées de sens dans ma vie, notamment durant ma jeunesse, mais alors m'échapper par le toit d'une maison pour sauver ma peau d'un psychopathe, ça, c'est une grande première. Et même dans mes délires les plus fous, jamais je n'aurais pu imaginer que ça m'arriverait. Et pourtant, je suis là, à analyser cette situation totalement tordue et à supplier mon amie de se sauver sans moi si besoin. Et je savais qu'en lui demandant de m'abandonner ici, elle protesterait. Mais elle n'a justement pas le temps de terminer sa contestation qu'un bruit sourd l’interrompt. Je me tourne vers la chaise qui vient de tomber sur le sol et de la poignée de la porte qui remue dans tous les sens, prête à céder. « Va s'y, on n'a plus le temps de papoter ! » Je la presse un peu, parce que je suis prêt à parier qu'elle pourrait trouver le moyen de négocier pour que je passe devant et il en est simplement hors de question. Je ne la laisserais pas de nouveau entre les griffes de ce mec. Stella passe de l'autre côté de la fenêtre et j'en profite pour lui donner une dernière recommandation. « S'il arrive quoi que ce soit, tu préviens les flics ! » J'ai peut-être le sens du sacrifice, mais j'aimerais bien qu'on vienne me sauver quand même. Juste au cas où, des fois que je sois encore en vie si je me fais attraper. Au moment où ses pieds touchent le toit du garage, la porte s'ouvre dans un claquement sec, m'obligeant à me retourner. L'agresseur de mon amie se tient devant moi, tel un chien enragé et nos regards se croisent. Tout ce que je peux lire dans ses yeux, c'est la folie. Sans attendre une seconde de plus, je commence à enjamber la fenêtre, mais je sens une main agripper mon tee-shirt et me tirer en arrière. Je lâche mon arme qui tombe quelques mètres plus bas pendant que je bascule sur le sol. Je me cogne la tête contre le parquet et lâche un léger grognement. Quand je rouvre les yeux, l'inconnu est au-dessus de moi, ses mains autour de mon cou. Mes mains sur ses poignets, je tente désespérément de le faire lâcher son emprise, mais il a bien plus de force que ce que je pensais. Je sens sa poigne se resserrer et je commence à manquer d'air, à suffoquer. Dans une dernière lueur d'espoir, je tends le bras vers la table de chevet où est posée une petite lampe. Je l'attrape et tire d'un coup sec. Celle-ci se débranche et j'en profite pour poter un coup à la tempe de ce taré qui s'écroule instrumentalement. Je me dégage et me relève, tremblant. Je m'appuie contre le mur, quelques secondes, attendant que les battements de mon cœur se calment et que mon pouls reprenne un rythme normal. Il n'y a pas de doutes, je viens d'avoir la peur de ma vie. Mais je n'ai pas le temps de pleurer sur mon sort, que je l'entends gémir. Il ne me faut pas une minute de plus pour reprendre mes esprits. Je passe de l'autre côté de la fenêtre et je peux voir Stella, à terre. Mais qu'est-ce qu'elle fabrique ? « Je croyais t'avoir dit de t'enfuir ?! » Je saute sur le toit du garage et parcours la distance qui me sépare de son rebord. C'est là que je comprends que mon amie est blessée. Je peste et regarde derrière moi. La voie est libre, mais il y a un problème. Je suis complètement tétanisé, incapable de sauter. Je n'ai jamais eu de réel problème avec le vide, mais à condition que la hauteur soit raisonnable, là, elle ne l'est clairement pas. Je recule d'un bas pour m'éloigner du vide, mais de l'agitation dans mon dos me fait comprendre que je ne peux pas faire marche arrière. Je n'ai tout simplement pas le choix, je vais devoir sauter. Je prends une profonde inspiration et, sans réfléchir – et surtout sans me poser trop de questions – je saute. J’atterris quelques secondes plus tard à côté de mon amie. « Ça va ? » J'ai l'impression de lui avoir posé cette question au moins vingt fois et qu'elle commence à perdre de son sens. Il est évident que non, elle ne va pas bien, mais je ne pouvais pas rester là sans rien dire. « Je reviens. » En courant, je pars récupérer ma batte avant de revenir sur mes pas et d'aider Stella à se relever. « La voiture n'est pas loin. » Seulement, des bruits de pas sur la toiture se font entendre et avec la blessure de mon amie, je sais qu'on n'aura jamais le temps de l'atteindre. Plus le temps de niaiser, faut réagir. Sans lui demander son avis, je lui refourgue notre arme et la fait grimper sur mon dos. Heureusement que c'est un poids plume parce que clairement, ma condition physique est plus que mauvaise. J'avance d'un pas rapide jusqu'à notre véhicule, évitant de me retourner par peur de voir notre agresseur gagner du terrain. Fort heureusement, nous arrivons en chair et en os jusqu'à celui-ci. Je dépose Stella à côté de la portière passager et me dépêche de faire le tour pour ouvrir. « Rose ! » Dans le jardin des Linskey, l'inconnu court comme un détraqué et je me rue à l'intérieur de la voiture, suivi de près par Stella. Je mets le contact et ni une ni deux, appuie sur l’accélérateur.

Dans la voiture, c'est le silence le plus complet. Je crois qu'on tente tous les deux de nous remettre de nos émotions. En tout cas, c'est mon cas. J'ai encore dû mal à croire ce que vient de se passer. En fait, j'ai l'impression d'être en plein cauchemar. Ou alors dans une caméra cachée. Mais il n'y a pas de caméras et les hématomes autour de mon cou sont là pour me rappeler que tout est bien réel. Je jette un coup d’œil dans le rétroviseur intérieur et me détend légèrement en découvrant que personne nous suit. « Je crois qu'on a réussi à le semer. » Et pourtant, je prononce ce constat à voix basse, par peur de m'avancer et qu'il surgisse à tout moment derrière nous. Les mains crispées sur le volant, j'ose un regard vers Stella. « On doit prévenir les flics… » Je crains sa réaction, mais je devais lui dire quelles étaient mes intentions. Malheureusement, elle n'a pas le temps de me répondre, qu'une camionnette nous percute à l'arrière, me faisant légèrement perdre le contrôle de la voiture. « Bordel ! C'est quoi ça ?! » Mais je connais déjà la réponse. Il nous a rattrapé.

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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMar 28 Aoû - 4:48

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Oli qui me conseille de fuir sans l'attendre, c'est trop éprouvant. Je ne le laisserais pas seul, j'en suis sûre. Je vais le lui dire d'ailleurs, parce que je ne partirais pas d'ici sans lui. «Va s'y, on n'a plus le temps de papoter !» Et pourtant, il lui a suffi d'insister une seule et toute petite fois pour que je me mette à courir. La terreur fait faire des choses bien étranges parfois. «S'il arrive quoi que ce soit, tu préviens les flics !» Je suis tellement secouée que mon cerveau ne comprend même plus ses paroles, filant à toute vitesse vers le toit. De toute façon, il me suit, donc le problème est réglé. Je saute vers le sol et quand je retombe, ma cheville craque. Il faut croire que finalement, c'était quand même bien haut.. Peut-être qu'à force d'avoir côtoyé le danger, je n'y fais plus autant attention. La culpabilité d'avoir laissé mon ami m'étreint le cœur mais au moment où je suis sur le point de m'abandonner aux larmes, sa voix résonne.  «Je croyais t'avoir dit de t'enfuir ?!» Mon dieu. Malgré tout ça, je suis actuellement la fille la plus heureuse du monde. Oli est là, il va bien. Je ne l'ai pas laissé à une mort certaine. «J'ai eu un petit contre-temps.» Je le vois hésiter quelques secondes avant de sauter, mais il finit par le faire, sans doute poussé par l'adrénaline. Il me demande si ça va et je hoche la tête, comme d'habitude. Je suis tenté de lui demande ce qui s'est passé là-haut, si Maxime est sain et sauf... mais ça ferait trop bizarre et Oli part rechercher sa batte. Il m'aide à me relever et je m'excuse. De tout, de rien. De ma blessure, de l'avoir laissé. «Désolée Oli, j'ai foiré.» On se dirige vers la voiture lorsque des pas se font entendre sur le toit et je comprends que malheureusement, Maxime va bien. Oli me donne la batte et sans même me prévenir, il me fait grimper sur son dos. Je suis tétanisée par ce contact physique, je tremble. Mais Maxime est juste derrière, et je resserre ma prise. La brillante idée d'Oli nous permet de prendre de l'avance sur Maxime et à l'instant même où nous grimpons dans la voiture, je l'entends crier mon nom. Mon ancien nom. À moins que ça soit l'actuel, je ne sais plus. Je suis perdue.  Nous démarrons la voiture en laissant derrière nous un homme qui perd tout contrôle et qui déteste ça.

Ce n'est que quelques minutes plus tard que je me rends compte du silence qui règne dans l’habitacle. Je ne sais pas si je suis censé dire ou faire quelque chose, mais je n'ose tout simplement pas. Après ce qu'il vient de se passer, rien de ce que je pourrais dire n'aura vraiment d'importance. Et je ne crois pas devoir expliquer à Oli qui était cet homme, il n'est pas stupide et a sans doute déjà compris. Mes yeux ne cessent de chercher un signe de Maxime derrière nous, mais je ne vois absolument rien à l'horizon. Ce n'est pas pour autant que je me détends, parce que je connais ce psychopathe et je sais qu'il n'abandonne jamais, il a toujours une dernière carte à jouer. J'ai l'impression qu'où que j'aille, il me suivra. Oli regarde dans son rétroviseur, probablement à la recherche de la même chose que moi et soulagé de ne rien voir, il me dit qu'on a réussi à le semer. Je m'apprête à lui dire ce que j'en pense, mais mes yeux se posent sur les marques qu'il a dans le cou. À cet instant précis, il ne reste plus rien de moi. Oli a risqué sa vie, uniquement pour me venir en aide et moi.. je l'ai abandonné. J'ai sauté sans lui, sans même me retourner. Je l'ai laissé avec ce taré alors que je savais ce qu'il risquait. Une égoïste et une lâche, voilà tout ce que je suis. Je sens le regard de mon ami se poser sur moi et sa phrase me glace. Le sang, les os,.. il n'y a plus la moindre trace de chaleur en moi. Prévenir les flics ? Je me doutais qu'il dirait ça. Et je dois trouver une solution pour qu'il ne le fasse pas. C'est une option qui n'est pas envisageable. Je réfléchis à la manière dont je vais exposer mon point de vue, à la manière dont je vais me sortir de cette merde, quand quelque chose percute la carrosserie de la voiture, nous faisant zigzaguer dangereusement. Il y a tout un tas de tôle entre ce monstre et moi, et pourtant, j'ai l'impression de sentir son souffle dégoûtant sur ma peau. «Bordel ! C'est quoi ça ?!» Est-ce vraiment la peine que je réponde à Oli ? Non, je ne crois pas. En voyant sa tête, je pense qu'il a déjà compris ce qui se passe. Maxime nous percute une seconde fois et je m'accroche autant que je le peux à la portière. «J'appelle les flics, continue de rouler» Je n'ai définitivement pas le choix, parce que si je ne fais rien, Oli et moi pourrions y laisser la vie. Et il est impensable qu'Oli ait quoi que ce soit d'autre par ma faute. J'attrape mon portable dans ma poche arrière afin de composer le numéro d'urgence, mais mes espoirs s'envolent vite, car l'appareil est complètement détruit. Il a dû se briser quand j'ai sauté du toit. Honnêtement... Quel quota de malchance une seule et même personne est-elle censée accumuler lors d'une journée ou d'une vie ? Je me pose réellement la question, parce que je crois que je viens d'atteindre le mien. Je jette un coup d’œil vers l'arrière afin de voir quelle distance nous sépare encore de la voiture de Maxime, mais ses fards m'aveuglent totalement et je n'arrive à rien à voir. Je reprends ma position et désespérée, la peur au ventre, je m'adresse à Oli. «Où est ton téléphone? Le mien est inutilisa....» Mais un mouvement attire mon attention vers la vitre de mon côté, et lorsque je tourne la tête, je suis face au sourire diabolique de Maxime. Je sais ce qu'il compte faire, je le vois dans ses yeux. J'essaie de prévenir Oli en criant. «Attention, il....» Mais c'est trop tard, Maxime percute notre flanc et avant que je comprenne ce qui va suivre, la voiture finit sa course dans un arbre. Le choc est si violent que je pourrais presque sentir ma tête se détacher de mon corps. Mes yeux se brouillent et tout devient noir.  
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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMar 28 Aoû - 17:50

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Panique. Nom féminin signifiant une terreur extrême et soudaine.
Mais si je vous disais que même ce terme là n'est pas suffisamment fort pour exprimer ce que je ressens actuellement ? Ma gorge est nouée, un nœud s'est formé dans mon estomac et, tout ego surdimensionné mis de côté, je pourrais me mettre à pleurer comme un nourrisson. L'angoisse, la frayeur et l'adrénaline s'entrechoquent. Et je suis presque certain, qu'ensemble, ces sentiments causeront ma perte. À moins que ce ne soit le psychopathe qui s'amuse à jouer aux autos tamponneuses avec ma voiture. Ma voiture... Bordel de… Putain ! « Si on s'en sort vivant, ma voisine va m'achever à coups de cannes, tu peux en être sûre ! » Comment est-ce que je vais bien pouvoir expliquer l'état de sa voiture quand je devrais la lui rendre ? Jamais elle ne voudra croire que j'ai été victime d'un accident de la route à cause d'un malade mental. Elle est peut-être âgée, mais elle est loin d'être stupide et ce sera ma parole contre l'absurdité de cet aveux. Je suis fini. Totalement fini. « J'appelle les flics, continue de rouler. » J'ai finalement une chance de m'en sortir vivant, que ma voisine me croit et surtout me pardonne. J'hoche la tête et ne lâche pas la route des yeux. Je dois absolument éviter de regarder ce qui se passe derrière moi et pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque. Les rues sont désertes, il n'y a pas âmes qui vivent, sans doute à cause de la chaleur, mais je ne vais pas m'en plaindre. Je profite de l'absence de passants ou d'automobilistes pour accélérer plus que de raisons, priant le Dieu de la circulation pour qu'il en soit ainsi jusqu'à ce qu'on soit en sécurité. A mes côtés, je vois Stella glisser sa main dans la poche de son jeans et en sortir son portable. Tout va enfin prendre fin. Je suis tellement soulagé que ça pourrait en devenir ridicule. J'attends avec impatience qu'elle compose le numéro, qu'elle explique la situation, mais rien de tout ça ne se produit. Qu'est-ce qu'elle attend ?! « Où est ton téléphone? Le mien est inutilisa.… » Je tourne la tête au même moment qu'elle et découvre la petite camionnette blanche qui roule maintenant à nos côtés. Mais le pire, c'est le sourire diabolique qui étire les lèvres de son conducteur. J'entends la petite voix de mon amie qui me prévient d'un danger potentiel, mais c'est déjà trop tard. On se fait percuter de plein fouet et, après plusieurs tête-à-queue, nous terminons notre course dans un arbre.

Le choc est d'une telle violence qu'il me faut quelques minutes avant de comprendre ce qui vient de se passer et surtout de reprendre complètement connaissance. Ma tête me fait mal, j'ai l'impression d'avoir une bombe à retardement à l'intérieur, prête à exploser à tout moment. Puis il y a ce liquide chaud qui semble couler le long de ma tempe. Dans un léger gémissement, je porte ma main à ma blessure et grimace en remarquant le sang frais sur mes doigts. Je dégluti difficilement, peu rassuré par cette vue et cligne plusieurs fois des yeux devant l'ampleur des dégâts. L'avant de la voiture est complètement détruit, il ne reste plus rien du pare-brise et des deux vitres avant. C'est un miracle qu'on soit encore en vie… Merde. Je tourne vivement la tête vers mon amie. « Stella… ? » Elle semble inconsciente, mais j'ignore si elle respire encore. « Pitié, répond-moi ! » Je relève les yeux vers la route où je peux apercevoir le taré en train de quitter son véhicule, l'air ravie de la situation. L'effroi s'empare de moi à nouveau et il me faut un temps fou pour réussir à me détacher et ensuite détacher Stella. J'en profite pour prendre son pouls et constate avec soulagement qu'elle fait toujours partie des vivants. On doit sortir de cette voiture et vite. Je me tourne vers ma portière pour l'ouvrir, mais celle-ci est coincée. Impossible de faire quoi que ce soit. Je m'acharne sur la poignée comme un forcené, mais rien n'y fait, elle ne cède pas. De l'autre côté, le kidnappeur de Stella n'est plus qu'à quelques pas de la voiture et se rapproche dangereusement de nous, dans ses mains, un bidon d'essence. Il va nous brûler vif ! « Rose ! Je vais te sortir de là, mon amour. » Rectification, il va me brûler vif ! Mon cerveau est en ébullition. Je sais qu'il ne la tuera pas, il la veut vivante… Mais moi, il n'hésitera pas une seule seconde et si je suis mort, plus de preuves, plus de témoins, plus rien. Je lance un dernier regard vers mon amie avant de me décider à passer à l'arrière de la voiture pour tenter une nouvelle fois de m'échapper. La portière gauche s'ouvre et je pourrais presque pleurer de joie. Je ne mourrais pas maintenant. Je m'apprête à quitter l'habitacle, à abandonner mon amie quand mon pied se heurte à un petit objet sous le siège de la voiture. Je me baisse et y découvre un revolver. Et puis merde. Si je dois mourir, autant que ce soit de façon héroïque. Je me retourne au moment où la portière passager s'ouvre et plaque le flingue sur la tempe de Stella, regardant notre agresseur droit dans les yeux. Je tente le tout pour le tout. « Dégage. » Tout mon être tremble, mais pas ma voix. Elle est sèche, autoritaire. « Pose une main sur elle, je la tue. Et tu ne pourrais plus jamais revoir ta Rose. » Ces mots me brûlent la gorge, mais c'est ma dernière chance. Et pour montrer que je suis sérieux, je charge l'arme, le doigt sur la détente, prêt à tirer. « Je ne plaisante pas, mec. Barre-toi. » Un peu plus tôt, Stella me suppliait presque de l'achever avant qu'il ne l'attrape. Je sais que j'en suis tout simplement incapable, je ne pourrais jamais avoir sa mort sur la conscience, mais ça, lui, il ne le sait pas. Et j'espère être suffisamment convaincant pour qu'il s'en aille. « Et la police a été prévenue. Elle est en chemin. » Un autre mensonge. Personne ne viendra nous sauver, du moins, pas les flics. On est seul. Mais une fois de plus, il ignore le vrai du faux et c'est notre seule chance de survie.

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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMar 28 Aoû - 23:10

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Je ne sais pas si Oli peut voir la terreur qui déforme mon visage comme moi je peux voir la sienne, mais cet instant restera probablement gravé dans nos mémoires à tous les deux. Si on s'en sort vivants évidemment, ce qui n'est pas gagné. D'ailleurs, Oli semble avoir une illumination qui vient compléter la mienne, puisqu'il imagine ce qui lui arrivera dans ce cas. «Si on s'en sort vivant, ma voisine va m'achever à coups de cannes, tu peux en être sûre !» Mais de quoi parle-t-il bon dieu ? Sa voisine n'a absolument rien à voir dans toute cette histoire. À moins bien sûr que... Oh, je n'y crois pas. «Oli, es-tu en train de me dire que cette voiture n'est pas la tienne ?» Si cette voiture est celle de mon ami, tout va bien. Je pourrai le convaincre de ne rien dire à personne, surtout pas aux flics. Avec un peu de chance, il me fera cette faveur. Mais si elle n'est pas à lui, alors.. Je vais avoir un problème. La fameuse voisine voudra sans doute savoir ce qui s'est passé, normal. Donc, je vais encore devoir trouver un mensonge à raconter. Et évidemment, qu'elle soit à n'importe qui, je compte bien payer les frais de réparations. Comme si c'était le moment de penser à ça, merde. J'aurai le temps de m'interroger sur ce point plus tard, enfin, je l'espère. Pourtant, quelques secondes plus tard, je suis bien obligée de me résigner à appeler la police. C'est sans doute l'une des dernières choses au monde que je souhaite faire, mais je n'ai pas le choix. Je ne vois pas comment on peut se sortir de ce cauchemar sans aide extérieure. Et puis, c'est une chose de risquer ma vie, mais s'en est une autre de risquer celle d'Oli. Il a déjà pris assez de risques pour moi. Mon téléphone brisé, je m'apprête à demander pour avoir celui d'Oli mais c'est à ce moment-là que Maxime nous percute et que je sombre rapidement dans le noir.

Combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai perdu connaissance, je n'en sais rien. Mais c'est tout d'abord une voix lointaine qui me parvient, comme si elle était à des kilomètres d'ici. D'ailleurs, je n'arrive pas à comprendre ce qu'elle essaye de dire, je n'arrive pas à savoir à qui elle appartient. Mes yeux refusent de s'ouvrir et mon esprit ne cesse de faire des allers-retours entre l'inconscience et l'éveil. Il n'y a pas une seule partie de moi capable de remuer. Je sens vaguement une main dans mon cou et j'entends frapper violemment sur ce que je pense être la voiture, mais rien n'est clair, je ne suis pas sûre. L'esprit encore embrumé et le corps terriblement douloureux, je tente à nouveau d'ouvrir les paupières. Rien. Je suis trop fatiguée, je n'y arrive pas. J'essaie de toutes mes forces, je me bats avec moi-même mais... toujours rien. Une voix que je ne pourrai jamais oublier résonne soudain à mes oreilles et je hurle intérieurement. «Rose ! Je vais te sortir de là, mon amour.» Pitié, non, pas ça. Je dois absolument me réveiller pour tenter de m'enfuir, même si je sais que c'est peine perdue. Il me rattrapera vite. Au moment où mes yeux s'ouvrent enfin, où je récupère un minimum de contrôle sur mon corps, Maxime ouvre ma portière et s'apprête à s'emparer de moi. Je pourrais hurler de toutes mes forces, mais je suis résignée et de toute façon, un objet froid se plaque contre ma tête. Je savais que je pouvais faire confiance à Oli, il va respecter mon souhait, celui d'en finir si mon bourreau devait encore m'attraper. Oli ne laissera jamais plus Maxime me faire quoi que ce soit, j'en ai la preuve sur la tempe. Et si étrange que ça puisse paraître, je lui en suis reconnaissante plus que tout. Je ressens un étrange soulagement, mon calvaire va s'arrêter maintenant.

J'attends la délivrance pendant quelques secondes, ne craignant ni la douleur ni le sommeil infini. Mais elle ne vient pas et j'entends Oli s'adresser sèchement à l'homme en face à moi. «Pose une main sur elle, je la tue. Et tu ne pourrais plus jamais revoir ta Rose.» C'est donc ça son plan ? Je comprends enfin ce qui se passe. Mais cette idée ne me plaît pas, je préférais de loin ce qui était prévu à la base. «Tu n'oserais pas !»Pourquoi Oli ne tire pas directement qu'on en finisse ? Il doit être cinglé, au moins autant que moi. «Je ne plaisante pas, mec. Barre-toi.» Mon regard est plongé dans celui de Maxime et je comprends tout ce qu'il essaye de me dire. Il n'a pas besoin d'aucun mot pour me faire passer le message : il reviendra. Sans quitter Maxime des yeux, je m'adresse à mon ami, très sérieuse. «Tire, Oli.» Je ne vois que cette solution pour être réellement libre et hors de danger. Parce que si celle d'Oli n'est pas mortelle pour moi, elle ne résoudra que l'instant présent. Or, je sais que Maxime ne lâchera jamais l'affaire. Les paroles qu'il prononce me font l'effet de milliers de poignards dans le cœur. «Je t'aime, Rose.» Jamais. Oli insiste encore une fois, se montrant convaincant. «Et la police a été prévenue. Elle est en chemin.» La police ? Est-ce vrai ou est-ce encore une manœuvre d'Oli pour qu'on s'en sorte ? De toute façon, ça n'a aucune importance. «Mais merde Oli, qu'est-ce que tu fous ? Tire ! Maintenant !» Ma phrase n'est même pas encore terminée que Maxime recule de plusieurs pas, comme s'il s'avouait vaincu. Je suppose qu'il n'y a que moi pour comprendre qu'il joue la comédie, et qu'un jour ou l'autre, on le reverra avec un plan bien plus ficelé que ça. Il s'éloigne donc, le sourire mauvais aux lèvres et un bidon de je ne sais quoi à la main. Il grimpe ensuite dans sa voiture sans me lâcher des yeux, nous laissant totalement sous le choc. Le véhicule s'éloigne et je me permets seulement de relâcher tous mes muscles, m'affalant contre le siège. Ma respiration est encore saccadée, je n'arrive pas à croire qu'il est parti. Dans un murmure douloureux, je m'adresse à mon ami. «Tu aurais dû tirer.» Ça aurait été la meilleure décision de sa vie, autant pour moi que pour lui. Parce que maintenant que Maxime l'a vu agir de la sorte pour me protéger, cela veut dire que lui aussi est dans son collimateur. «Il va revenir et crois-moi, il aura ce qu'il veut ! Quand je t'ai envoyé cet SMS, je pensais sincèrement qu'on avait une chance. Mais je me suis trompé. On en a jamais eu aucune face à lui, les dés sont déjà jetés et c'est comme si nous étions déjà morts.» Je manque d'air, parce que pendant toute ma tirade, j'ai oublié de respirer, comprimée par l'évidence : soit je dois mourir, soit je dois tuer Maxime. Il n'y a que ces deux solutions possibles. Essuyant mes yeux, je répète une nouvelle fois : «Tu aurais dû tirer.»  
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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMer 29 Aoû - 1:19

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Je sens le regard accusateur de mon amie se poser sur moi. J'aimerais être une petite souris ou pouvoir disparaître dans mon siège et ne faire qu'un avec lui. « Oli, es-tu en train de me dire que cette voiture n'est pas la tienne ? » Je me racle la gorge, un peu gêné. « Euh… oui, c'est ce que je suis en train de dire. » Je tourne légèrement la tête vers elle avant de reprendre, un peu agacé. « Attends, tu ne crois quand même pas que j'ai assez d'argent pour me payer une voiture ? » C'est déjà à peine si j'en ai pour payer le loyer et me nourrir tous les mois, alors une voiture, c'est inconcevable. Mais le véritable problème n'est pas de savoir si cette voiture est la mienne ou non, mais plutôt de savoir comment est-ce qu'on va faire pour s'en sortir en un seul morceau.

Gamin, je rêvais d'être l'un de ses personnages héroïques des gros films d'action. Celui qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour sauver le monde entier d'une attaque d'extra-terrestres, d'un savant fou ou encore de monstres sortis tout droit de notre imagination. Je rêvais d'être quelqu'un qu'on remercierait pour l'éternité, à qui on devrait une reconnaissance éternelle. En fait, je voulais juste exister, être plus qu'un gosse abandonné par ses parents et à qui la vie ne sourit jamais. Mais il n'y a jamais eu d'attaque extra-terrestre, de savant fou et encore moins de monstres dangereux et répugnants. Mes méchants, ce n'étaient que mon oncle et ma tante, le manque d'argent, la maladie, les hôpitaux. Et aujourd'hui, je me rends compte que je n'aurais jamais eu la force ou le courage pour être celui que je rêvais d'être. Je ne serais jamais le héros de qui que ce soit, juste un survivant.

« Tire, Oli. » La voix de Stella me parvint comme une plainte, comme une dernière demande avant la mort. Mais j'en suis incapable et elle devrait le savoir. J'aimerais lui dire qu'il en est hors de questions, qu'elle a complètement perdu la tête, mais je ne peux pas. Le pire, c'est qu'elle semble si sûre d'elle, si prête à mourir de mes mains et ça me donne la nausée… Je voudrais qu'elle se souvienne que malgré tout, que malgré les obstacles que la vie sèment devant nous, elle mérite d'être vécue, qu'elle est belle. « Je t'aime, Rose. » Je relève la tête vers l'inconnu avant de lâcher un juron. « La ferme, connard. » Et je joue ma dernière carte, priant pour que cette fois, il se tire et nous fiche la paix. Je lui annonce que la police a été prévenue et qu'elle est en route. Mais il ne bronche pas, comme si il savait que tout ça, ce n'est que du bluffe, que je ne suis tout simplement pas capable de tirer et encore moins de la protéger. Oui, j'en suis persuadé, il le sait. Et Stella aussi. « Mais merde Oli, qu'est-ce que tu fous ? Tire ! Maintenant ! » Non, je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça et je ne veux pas être obligé de le faire. Je resserre ma poigne autour de l'arme et, avec soulagement, je constate que le kidnappeur de Stella recule, s'avouant enfin vaincu. Il regagne sa voiture d'un pas lent et je ne bouge pas d'un iota, par peur qu'il change d'avis ou qu'il attende un moment de relâchement de ma part. Ce n'est que quand je vois la silhouette de sa camionnette s'évanouir au loin que je me permets enfin de me détendre. Mes muscles se relâchent instantanément et je me laisse tomber sur la banquette arrière, lâchant le flingue avec dégoût. « Tu aurais dû tirer. » Je préfère éviter de répondre à ce reproche, alors je l'ignore. Parce que même si elle le pense réellement, je ne peux pas me résoudre à ça et je ne veux pas qu'elle soit obligée de s'y résoudre également. Alors je fais comme si je n'avais rien entendu et dépose mes mains tremblantes sur mon visage, pour tenter de calmer la crise d'angoisse qui me menace depuis de longues minutes. J'ai besoin de silence, de calme et putain, qu'on me dise que tout ça n'était qu'un horrible cauchemar et que maintenant, je vais me réveiller. J'essaie même de me pincer, mais je reste coincé dans cette foutue réalité. Et pour couronner le tout, Stella remet en cause ma décision. « Il va revenir et crois-moi, il aura ce qu'il veut ! Quand je t'ai envoyé cet SMS, je pensais sincèrement qu'on avait une chance… » Je plaque mes mains sur mes oreilles, incapable d'en entendre d'avantage. Je refuse de croire que j'ai pris la mauvaise décision. Pas cette fois, pas encore. Je ferme les yeux, me concentrant sur ma respiration saccadée, mais j'entends de nouveau mon amie me dire que j'aurais dû tirer. Et je craque. « Putain, Stella, la ferme ! » Je donne un violent coup de pied dans la portière avant de me redresser. « Répète encore une fois que j'aurais dû tirer et je… Et j'en sais rien, ok ? Mais bordel, ferme-là et estime toi heureuse d'être encore en vivante ! » J'essaie de me calmer, mais j'ai besoin d'évacuer ce trop-plein d'émotions. « Puis merde, tu crois franchement que j'aurais pu faire ça ?! Comment est-ce que j'aurais pu te tuer, hein ? J'avais un milliard d'occasion de lui tirer dessus, que tout ça se finisse une bonne fois pour toute et je ne l'ai pas fait ! Et tu sais pourquoi ?! Parce que ça me faisait flipper ! Alors maintenant, je t'en conjure, si c'est pour dire des absurdités de la sorte, ferme-là ! » Et pour éviter de prononcer des paroles que je finirais pas regretter, je préfère sortir de la voiture. Ce que je m'empresse de faire, tout en claquant bien la portière qui tient par je ne sais quel don du sort. Tous mes muscles me font mal et je dois me faire violence pour ne pas chanceler. Je m'éloigne légèrement de la carcasse de la voiture et je me laisse tomber dans l'herbe sèche, presque brûlée par la chaleur en grimaçant. Je sors mon téléphone de ma poche, soulagé qu'il soit encore intact. Je compose le numéro de la police, bien décidé à raconter la vérité, même si Stella n'est pas de cet avis. Cette histoire prend des proportions bien trop importantes pour que je garde le secret. Seulement, je suis incapable de franchir le cape. Le petit téléphone vert me nargue, mais mon doigt reste en suspensions au-dessus du clavier. « Fait chier… » J'efface le numéro et compose celui d'une dépanneuse. Le combiné plaqué contre mon oreille, je donne notre position et remercie mon interlocuteur qui devrait arriver d'ici une dizaine de minutes. Je me relève difficilement et rejoint Stella qui n'a pas osé s'approcher. « J'ai appelé une dépanneuse, elle ne devrait pas tarder… » Je croise les bras sur mon torse et la regarde droit dans les yeux. « Qu'on soit bien d'accord, un chien est sorti de nulle part pour traverser la route et j'ai tenté de l'esquiver. » Bien conscient que vu l'état de la voiture, ce simple mensonge ne suffira pas, je m'empresse d'ajouter. « Et je roulais au-dessus de la limitation autorisée. » Seulement, je veux bien mentir, mais il y a des conditions. « Je ne dirais rien pour cette fois, mais Stella, demain tu dois tout raconté aux flics. Tu dois me promettre de le faire. Tu ne peux plus continuer de vivre comme ça… Tu dois prendre les choses en main. »

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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMer 29 Aoû - 3:01

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Oli m'annonce avec un peu de gêne qu'effectivement, cette voiture n'est pas la sienne. Je manque de m'étrangler, parce que dans mon esprit, c'était forcément le cas. «Attends, tu ne crois quand même pas que j'ai assez d'argent pour me payer une voiture ?» Son ton agacé ne me plaît pas beaucoup, il a l'air d'oublier certaines petites choses. «Comment veux-tu que je le sache? Je te rappelle que je n'étais pas en ville.» parce que personne ne m'a vraiment cherché, ai-je envie d'ajouter. Pourtant, ce n'est pas le moment de débuter une engueulade ou une séance de reproches, alors je me tais et garde mes rancunes pour plus tard.

La camionnette de Maxime enfin au loin, je me permets de dire ce que je pense de ce qu'il vient de se passer. Je ne remarque pas tout de suite l'état dans lequel se trouve Oli, mais lorsque je termine mon pitch, il explose. «Putain, Stella, la ferme !» Je sursaute, horrifiée et n'ose même pas tourner la tête vers mon ami. C'est la première fois de ma vie que je suis en présence d'un Oli vraiment furieux. «Répète encore une fois que j'aurais dû tirer et je… Et j'en sais rien, ok ? Mais bordel, ferme-là et estime toi heureuse d'être encore en vivante !» Heureuse d'être vivante ? Il plaisante, j'espère ? Je me mets à ricaner tout bas, comme si ce qu'il disait était d'une absurdité sans pareille. Ce qui est le cas, en fait. «Tu n'as aucune idée de ce dont tu parles, Oli !» Il continue ensuite un long discours totalement risible. Le pire, c'est que mes répliques me brûlent la langue, mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit, parce qu'il sort de la voiture en claquant la portière. Je reste à ma place en regardant droit devant moi, sans un regard pour lui. Il a besoin de temps, j'imagine. Ce qu'il vient de vivre dépasse l'entendement et même si mon cœur menace d'imploser, je préfère laisser Oli se calmer. Il n'a pas besoin de moi pour ça. J'en profite pour faire le bilan général : je passe la main sur ma cheville, sur mon bras, sur ma pommette. Je constate que ma lèvre est ouverte aussi, je ne l'avais même pas senti. Au bout de quelques minutes, j'aperçois du mouvement dehors et me décide à tourner la tête pour voir Oli se relever du sol. Il me rejoint en m'annonçant qu'une dépanneuse va arriver et il plonge ses yeux dans les miens. «Qu'on soit bien d'accord, un chien est sorti de nulle part pour traverser la route et j'ai tenté de l'esquiver.» Je ne comprends plus rien, pourquoi fait-il ça? «Et je roulais au-dessus de la limitation autorisée.» Il accepte de mentir pour me sauver la mise et ce, malgré la colère qu'il a ressentie après mes paroles. Par contre, je refuse qu'il paye pour mes erreurs. «Attends. Pourquoi on ne dirait pas que c'est moi qui conduisais ? Après tout, c'est à moi d'assumer ce merdier, pas à toi.» Je suis très sérieuse, si je peux lui éviter les ennuis, je le ferais. «Je ne dirais rien pour cette fois, mais Stella, demain tu dois tout raconté aux flics. Tu dois me promettre de le faire. Tu ne peux plus continuer de vivre comme ça… Tu dois prendre les choses en main.» S'il savait à quel point je compte les prendre en main. Je me laisse quelques jours pour réfléchir à la manière dont je vais procéder, mais après ce délai, quelqu'un sera mort. Maxime ou moi, voilà la bonne question à se poser. Mais je dois rester évasive, sinon il comprendra que je prépare quelque chose et étant donné la nature de mes projets, il pourrait tenter de m'en dissuader. De plus, je sens moi aussi la colère me gagner et ce que je garde enfui tout au fond de moi menace de sortir de ma bouche. Je décide de ne pas me taire, pour une fois. «Je n'ai pas à promettre quoi que ce soit, Oli. Cette décision me revient à moi et à moi seule ! Et puis merde, si quelqu'un avait retourné cette foutue ville pour me retrouver, on en serait peut-être pas là.» Voilà, je l'ai dit. Et je ne m'arrête pas là, je dis tout ce qui me ronge depuis mon retour. «Vous avez tous continuez votre petite vie pendant que moi.. Vous auriez pu venir me chercher, vous auriez pu m'aider !» Depuis je ne sais quand, je pleure à chaudes larmes et je suis incapable de m'en empêcher. «Alors sérieusement Oli, si je te demande de tirer, tu tires ! Parce que toi ou encore n'importe quel membre de ma famille, vous me le devez bien !» Au fond de moi, je suis parfaitement consciente que ces paroles ne sont pas justes. Mais les événements de ce soir me font exploser, et je ne contrôle plus rien. Avec ce mélange de colère et de désespoir, un nœud se forme dans mon ventre. La vérité, si je veux bien l'admettre, c'est que toute cette colère est surtout dirigée contre moi, qui n'ai pas pu m'enfuir avant que tout ne soit trop tard. Je relève les yeux vers Oli et tente de reprendre contenance. «Mais ne t'inquiète pas, je ne vais pas rester sans rien faire. Dans une semaine, on en parlera plus et tout sera réglé.» Ma phrase dévoile peut-être un peu trop mes réelles pensées, alors je prononce un dernier mensonge pour convaincre Oli. «Demain, je vais chez les flics.»
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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMer 5 Sep - 2:05

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Si elle n'était pas aussi sérieuse, je lui demanderais si elle ne se moque pas de moi. Sa proposition est totalement absurde, mais comme ça part d'une bonne intention, je ne vais pas en tenir compte. Pas trop du moins. « Tu ne crois pas qu'il y a un petit paramètre à prendre en compte ? » Je dirais même un gros paramètre. Ce n'est pas un petit détail qu'on peut se permettre d'oublier et de laisser sur le côté, non. « Bien que j'apprécie ta proposition, je suis dans l'obligation de la refuser. Parce que si c'est toi qui conduisait, tu peux être sûr que tous les projecteurs seront braqués sur toi. Et les flics se sentiront obligés de récolter notre témoignage voire même d'enquêter s'ils trouvent que nous sommes mauvais menteurs. Et là, ils se rendront bien compte que d'éviter un simple chien ne provoque pas autant de dégâts... » Je ne dis pas que l'excuse du dépassement de la vitesse autorisée ne marchera pas comme excuse s'il s'agit de Stella, les flics ne seront peut-être pas aussi parano que je le pense, mais je ne préfère pas jouer avec le feu. Même si, au fond, ça m'arrangerais pas mal qu'elle se décide à tout avouer à la police et ce, dès maintenant. Seulement, je sais qu'elle ne le fera pas et qu'elle n'hésitera pas une seule seconde à leur mentir et à affirmer haut et fort que oui, c'est bien un chien qui nous a fait dévier de notre trajectoire. Moi, je ne pourrais pas. Je ne peux pas mentir aux forces de l'ordre, c'est bien au-delà de mes non-principes. Et si je ne peux pas mentir, c'est trahir ma promesse à Stella. Alors autant nous éviter un tête-à-tête avec eux. « De toute façon, avec un peu de chance, le mec de la dépanneuse ne nous posera aucune question… On n'a blessé personne, si ce n'est ce pauvre arbre dans lequel la voiture est encastrée et nous non plus. Enfin pas vraiment… » Et j'ose espérer que ce soit le cas, sinon, on est plus que dans la merde. « Et dans le cas contraire, tu n'auras qu'à dire que tu passais par là quand tu m'as vu perdre le contrôle de mon véhicule. Tu ne risqueras rien comme ça… » Je la dévisage de haut en bas avant de soupirer. « Faudrait juste que tu enlèves le sang séché que tu as sur le visage. Il y a de l'eau dans la boîte à gant. Si tu arrives à l'ouvrir et qu'elle a survécu. » Le mieux aurait été d'avoir une trousse à pharmacie, mais à défaut, l'eau fera l'affaire. De toute façon, à force de récolter les coups, on fini par savoir quelle plaie est superflue ou non. Par chance, nos blessures n'ont rien de bien inquiétantes et d'ici quelques jours, plus aucune trace physique de cette affreuse journée ne sera visible. Pour ce qui est des liaisons psychologique, ça, je crois qu'il me faudra plusieurs séances chez une psy. Tiens, si j'avais annoncé ça, quelques années en arrière, à Alex et Will, ils seraient sans l'ombre d'un doute en train de se foutre de ma gueule.

Quand j'ai revu Stella pour la première fois après son enlèvement, plusieurs choses m'ont heurté. Que ce soit dans son comportement ou à sa façon de me parler. Et il y a une phrase en particulier que je n'ai pas oublié. Cette phrase où, elle me fait comprendre, à demi-mot qu'on l'a abandonné alors qu'elle était là, sous nos yeux. Je pensais qu'elle était en colère contre moi parce que je venais de lui annoncer, de façon un peu maladroite, que je la croyais morte, mais en fait, il n'en était rien. Ce n'est pas qu'après moi qu'elle en veut et encore moins à cause de ce que j'ai pu penser. Elle en veut à tout le monde et à la terre entière, parce qu'elle pense qu'on l'a laissé tomber. Mais ce n'est pas vrai. Pas pour tout le monde en tout cas. Si moi, j'ai perdu espoir, ça n'a jamais été le cas de ses parents. Ils n'ont jamais baissé les bras, eux. « C'est faux. » Je la regarde droit dans les yeux avant de répéter. « Ce que tu dis es faux. Tes parents, ta famille, tes sœurs... ils t'ont cherché partout. Et ils ont mis en œuvre tout ce qui était en leur pouvoir pour te retrouver. Et je t'ai cherché aussi. Pendant des semaines... J'espérais que tu aies simplement fugué... » Mais je n'ose pas lui dire que quelques mois plus tard, mes recherches se sont espacées avant de cesser entièrement. Et encore moins que oui, malheureusement, la vie devait continuer même si elle n'était plus là. Il y a des vérités qu'on doit taire et celles-ci en font parties. Mais sa colère est trop grande. Et je la comprends. Mes paroles ne réussissent pas à la calmer. Et, inlassablement, comme une boucle sans fin, on en revient toujours au même reproche : celui de ne pas avoir tirer. J'avais réussi à me calmer, mais mon agacement remonte en flèche à l'entente de ses paroles que je tourne et retourne dans tous les sens. Je n'entends plus ce qu'elle me raconte, bien que je crois comprendre qu'elle se rendra à la police demain. Tant mieux. Mais il est hors de question qu'elle s'en tire comme ça. Sans un regard, je retourne à la voiture où je récupère le pistolet à l'arrière. Je dois être complètement fou pour faire ce que je m'apprête à faire. Je retourne vers mon amie et lui donne l'arme de force. Ma main posée sur la sienne, je guide le flingue jusqu'à ce qu'il se pose sur mon front et dans un murmure, je lui ordonne de tirer. « Va s'y, tire. » Je veux qu'elle comprenne ce que j'ai pu ressentir. « Puisque ça semble si facile, qu'est-ce que tu attends pour appuyer sur la détente ? »

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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyDim 9 Sep - 2:49

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C'est sans doute l'une des soirées les plus longues de toute ma vie. Je ne sais plus quoi faire, ni quoi dire. Je suis simplement sous le choc de tout ce qui s'est produit et je doute que le calme revienne rapidement. Néanmoins, je propose à Oli de dire que c'est moi qui conduisais cette fichue voiture. Naturellement et comme je m'y attendais, il refuse. Je voudrais sincèrement lui éviter les ennuis, mais je n'arrive pas à le contredire. Les arguments qu'il m'expose sont des raisons suffisantes pour me taire et faire ce qu'il me dit. La priorité en ce moment, c'est d'éviter les flics. Alors oui, c'est dégueulasse de ma part, mais je préfère laisser mon ami gérer ça. Parce que je ne suis pas certaine d'avoir assez de force pour mentir une énième fois. Dans un murmure et en baissant la tête, je capitule. «D'accord. Mais sache que je suis désolée de t'avoir mêlé à cette histoire.»  Si seulement je pouvais faire machine arrière, je le ferais et éviterais donc qu'Oli se retrouve entre Maxime et moi. À partir de maintenant, je ne vais plus craindre seulement pour moi-même, mais aussi pour celui qui a tout fait pour me venir en aide. «Je suis vraiment désolée.»  Oli soupire et me conseille d'enlever le sang qui se trouve sur mon visage. La seule chose dont je sois capable à l'heure actuelle, c'est d’acquiescer. Je me dirige vers la voiture fumante et essaie d'atteindre la boîte à gant. Grâce à je ne sais quelle raison, celle-ci s'ouvre assez facilement et deux minutes plus tard, il n'y a plus la moindre trace de sang sur ma peau. J'ai frotté un peu plus que nécessaire, comme si cela pouvait me débarrasser de la culpabilité que je ressens.

Le problème avec la colère, c'est qu'on ne peut pas la cacher au fond de soi bien longtemps. Il a toujours un moment où elle ressort, où elle explose. Et dans ces moments-là, elle ne laisse rien de positif sur son passage. Dans mon cas, les mots qui sortent de ma bouche sont durs et impitoyables. Ils ne me ressemblent pas. Ces phrases sont prononcées par une autre Stella, une Stella bien plus sombre que jamais. Évidemment, ces paroles m'ont souvent traversé l'esprit, surtout lorsque j'étais enfermée là-bas. Mais Oli ne les mérite pas plus qu'un autre, et pourtant, c'est lui qui doit y faire face. Dans la seconde où j'ouvre la bouche pour annoncer mes reproches, je le regrette. Mais c'est trop tard, les vannes sont lâchées et rien au monde ne pourrait me faire taire. J'ai besoin que toute cette rancœur et ce désespoir sortent de ma poitrine, parce que je suis presque sûr de mourir sous tant d'émotions différentes. Oli me regarde dans les yeux et je suis surprise de lire dans son regard une émotion sincère. «Ce que tu dis es faux. Tes parents, ta famille, tes sœurs... ils t'ont cherché partout. Et ils ont mis en œuvre tout ce qui était en leur pouvoir pour te retrouver. Et je t'ai cherché aussi. Pendant des semaines... J'espérais que tu aies simplement fugué...»  Malheureusement, cette explication n'est pas assez pour moi. Parce que quoi qu'il puisse dire, ça ne changera rien. Personne ne m'a retrouvé. «C'est justement ça le problème Oli. Je n'aurais jamais fugué et je pensais qu'au moins une personne me connaissait suffisamment pour le comprendre.»  Je continue pendant de longues secondes à cracher des pensées et des idées brutes que je sors sans aucun filtre. Je dis à mon ami qu'il aurait dû tirer, qu'il me le devait bien. C'est probablement la seule chose de censée qui traverse mes lèvres ce soir. Je m'apprête à lui dire une énième fois qu'il aurait dû tirer, mais je le vois filer vers la voiture. Quand il revient, il semble hors de lui et j'aperçois le pistolet dans l'une de ses mains. Je suis pétrifiée et j'hésite entre m'enfuir ou me laisser tomber directement au sol. Oli me fourre l'arme de force dans les mains, et mon souffle se coupe. Ensuite, il dirige l'arme vers son front et je panique plus qu'à n'importe quel autre moment de la soirée. «Putain Oli, merde !»  Il me répond en m'ordonnant de tirer et mes yeux s'écarquillent encore un peu plus. «Tu es devenu dingue ou quoi, qu'est-ce qui te prend !»  Puis, je comprends enfin pourquoi il agit de la sorte. «Puisque ça semble si facile, qu'est-ce que tu attends pour appuyer sur la détente ?»  Je ne sais pas s'il prend tout ça comme un jeu, mais en comprenant ses intentions, je me détends. Je fixe mes grands yeux dans les siens et me calme automatiquement. D'une voix froide et distante, je m'adresse à lui. «Crois-moi, s'il venait te chercher, je n'hésiterais pas une seconde à tirer.»  Ça lui éviterait tellement de souffrance. «D'ailleurs, c'est peut-être ce qu'il va faire après cette soirée»  Je m'approche encore un peu de mon ami, les yeux toujours fixés dans les siens. «Peut-être que c'est ça la solution idéale. Tirer sur toi, tirer sur moi et nous libérer de toute cette merde.»  Honnêtement, je le pense vraiment. D'ailleurs, si je tirais... Non, je ne peux pas faire ça. Du moins, pas à mon ami de toujours, pas à celui qui n'a pas hésité une seule seconde avant de venir m'aider. Par contre.. D'un coup sec, je libère ma main de celle d'Oli et sépare l'arme de son front. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, elle se retrouve collée sur ma tempe et je recule de plusieurs pas. Je n'ai qu'à presser la gâchette, et tout s'arrête pour moi. Genre THE END. «Alors Oli, on fait quoi maintenant ?»
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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyDim 9 Sep - 16:06

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Essayer de raisonner quelqu'un qui est aveuglé par la colère c'est comme vouloir essayer d'aider une personne qui ne veut pas être aidée. Ça ne sert à rien. Et je sais pertinemment que je suis sur une pente glissante où, tout en haut, devant moi, se dresse Stella. Quoi que je pourrais dire ou tenter pour lui faire prendre conscience qu'elle a tort serait inutile. Elle est enfermée dans une spirale sans fin, se laisse sombrer dans un gouffre géant qui ne la mènera qu'à l'autodestruction. En refusant de parler de tout ce qui s'est passé à qui que ce soit, elle s'interdit et s'empêche d'avancer. Elle accumule de la rage et de la haine jusqu'à ce que tout ce qu'elle ressent devienne trop difficile à supporter et qu'elle craque. Comme maintenant. Seulement, il arrivera un jour ou évacuer ses émotions par des accusations infondées ne suffira plus et je n'ose même pas imaginer ce qu'il se passera... « Je n'y ai jamais cru. J'espérais seulement me tromper et tu ne peux pas me le reprocher. » S'avouer que son amie n'a pas simplement fugué, mais s'est fait kidnappée, ce n'est pas aussi simple qu'on le croit. Accepter le pire n'est jamais facile. « Et si tu parlais avec ta famille, tu saurais que je ne suis pas le seul à ne jamais y avoir cru. » Je sais que mes paroles peuvent faire mal. Je sais également que je n'arriverais sans doute pas à lui faire comprendre l'importance d'une discussion et du dialogue, mais si je peux au moins la faire réagir, ne serait-ce qu'un tout petit peu, même de façon inconsciente, je suis preneur. « Quelques jours après ta disparition, Luna est venu me voir... Elle était au plus bas, je ne l'avais jamais vu comme ça. » Me remémorer cette scène ne me fait aucunement plaisir, mais je dois lui dire. « Elle ne croyait pas non plus à cette lettre de suicide et encore moins à une fugue. Pour elle, quelque chose de grave s'était produit. » Je marque un petit temps de pause avant de reprendre. « Elle le sentait. Au plus profond d'elle, elle le savait. Je ne sais pas si c'est dû à votre espèce de super pouvoir de jumelles, mais elle a toujours su que tu étais en vie et n'a jamais cessé de te chercher. Alors ne me dis pas que personne ne te connaît... »

Je ne sais pas si je perds la raison à mon tour ou si cette journée est simplement en train de me rendre complètement fou. Sûrement un peu des deux. Parce qu'il faut être sincèrement taré pour guider son amie en posant le canon d'une arme à feu sur son propre front. J'ignore même si c'est cette idée qui me fait frissonner d'effroi ou s'il s'agit du contact du métal froid contre ma peau. « Tu es devenu dingue ou quoi, qu'est-ce qui te prend ! » Si elle aussi le pense, c'est sûrement que oui, je suis dingue. Et comme pour confirmer notre pensée à tous les deux, j'insiste une nouvelle fois, lui demandant de tirer. Elle doit prendre conscience qu'on ne peut pas tuer de sang froid un de ses amis. Mais si mon idée me paraissait excellente sur le coup, la reponse de Stella me glace le sang. « Crois-moi, s'il venait te chercher, je n'hésiterais pas une seconde à tirer. » Est-elle sérieuse ou bluffe-t-elle ? J'ai dû mal à croire qu'elle oserait... « Rien de tout ça n'arrivera. Il ne sait pas où je vis et tu as promis d'aller tout raconter à la police demain. Elle est là, la solution. Tout expliquer aux flics. » Alors à moins qu'il soit stupide au point de retenter quoi que ce soit en si peu de temps, j'ose espérer qu'on n'a plus rien à craindre de lui. « Peut-être que c'est ça la solution idéale. Tirer sur toi, tirer sur moi et nous libérer de toute cette merde. » Je tombe des nus. Comment est-ce qu'une idée qui me semblait aussi brillante peut déraper à ce point ? « Tu ne dis pas ça sérieusement j'espère ? » L'arme n'a pas bougé d'un iota et je me sens soudainement bien petit face à elle. « Stella, je n'ai aucunement envie de mourir. Je... putain, j'ai une petite amie, je ne veux pas crever comme ça. Et encore moins à cause de ce type ! » Mais je n'ai pas besoin de plaider ma cause plus longtemps. D'un mouvement rapide et agile, la situation se retourne contre moi. Le pistolet m'échappe des mains et Stella le pose contre sa tempe, menaçante. « Alors Oli, on fait quoi maintenant ? »  Ces mots me glace le sang. Je suis figé, incapable de réfléchir ou d'aligner deux pensées cohérentes. Je refuse de croire à ce qui est en train de se passer, mais c'est pourtant bien la réalité. Je dégluti difficilement avant de prendre la parole d'un ton calme, presque serein. « Si c'est ce que tu veux, fais-le. » Suis-je vraiment en train de dire ça ? « Si tu estimes que c'est la seule solution, qu'il n'y a plus que ça à faire, appuie. » Oui, je suis vraiment en train de dire ça. « Après tout, ce ne sera pas ton problème s'il frappe de nouveau et s'en prend à une autre femme..., ce sera le sien. Alors je te comprends, ne t'inquiète pas. Je ne te retiendrai pas. » Je termine ma phrase en la regardant droit dans les yeux. Tout ce que je souhaite, c'est la déstabiliser et, j'ignore si mon plan fonctionne ou si elle faiblit simplement, mais je profite de ces quelques secondes d'inattention pour la plaquer au sol. On tombe à la renverse sur l'herbe jauni par le soleil et je lui arrache l'arme des mains avant de la jeter plusieurs mètres plus loin. Au-dessus d'elle, je l'observe d'un air déterminé avant de me laisser tomber à ses côtés. Dans un soupir, je lui avoue : « De toute façon, il n'était plus charger. »

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MessageSujet: Re: Guns and roses (ft. Stella)   Guns and roses (ft. Stella) EmptyMer 12 Sep - 1:29

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La colère que je ressens me brûle presque le moindre centimètre carré de peau. Un flot continu de paroles injustes sort de ma bouche et je ne cherche même pas à m'en empêcher. Je ressens ce besoin viscéral de tout balancer, de manière abrupte et violente, comme si un volcan entrait en fusion après des millénaires. Je dis tout ce qu'il y a au fond de moi, je n'oublie rien, pas le moindre détail, pas la moindre pensée. Et ça me fait un bien fou. Oli quant à lui essaye de me calmer, mais je ne crois pas tellement à tout ce qu'il me dit. Je suis persuadée qu'il ne dit tout ça que dans le but de calmer ma haine, mais je ne suis pas dupe. Il ment, je le sais. Sinon, comment expliquer que personne ne m'ait retrouvé ? À la seconde où je me pose cette seconde, je comprends ma bêtise. Personne ne m'a retrouvé parce que Maxime ne le voulait tout simplement pas. Ce n'est la faute de personne, seulement la sienne. Voilà encore quelque chose que ce monstre m'a pris. Avant, je ne doutais de rien ni de personne, j'avais foi en l'être humain, en la vie.. Maintenant, je me méfie de tout et de tout le monde, même de mon meilleur ami. Mais que suis-je donc devenue ?  Petit à petit, je me calme et la colère laisse place à une souffrance indéfinissable. Une fois de plus, je suis perdue. «J'entends bien tout ce que tu me dis et je te crois. Mais dans les faits, ça ne change rien.»  Absolument rien.

Quand Oli m'ordonne de lui tirer dessus, je ne peux plus respirer. Si la peur ne me pétrifiait pas sur place, je pourrais m'évanouir tout de suite. Avec une froideur qui m'étonne moi-même, je lui assure que pour le protéger de Maxime, je lui tirerais dessus sans l'ombre d'un doute. Même le contact froid de l'arme sur ma peau ne me fait pas douter. Oliver dit que la meilleure solution est de tout raconter aux flics.. Je n'y crois pas une seule seconde. Selon moi, ça ne pourra qu'empirer les choses, en plus de me prendre le peu de dignité qu'il me reste. «Mais qu'est-ce que tu peux être naïf, Oli ! Tu crois vraiment que tout se terminera bien ? Avec ce monstre dans l’équation, c'est impossible !»   Maxime le sait, moi je le sais, mais Oli n'en sait visiblement rien. Comment lui faire comprendre  ? La seule chose que je trouve à dire est que la solution idéale serait de nous flinguer tous les deux. Honnêtement, à l'heure actuelle, je ne vois que ça. «Tu ne dis pas ça sérieusement j'espère ?» Le voilà qu'il flippe, parfait . Il comprendra peut-être dans quelle merde nous sommes avec mon kidnappeur à nos trousses. «Je n'ai jamais été aussi sérieuse de toute ma vie!»  Mais mon ami m'annonce qu'il ne veut pas mourir et surtout pas à cause de Maxime. La mort serait tellement plus douce . «C'est pourtant ce qui va se passer.. Je t'aurai prévenu.»  Après tout, s'il veut prendre des risques inconsidérés, c'est son problème. Mais moi, il est hors de question que je retourne là-bas avec ce fou furieux. Plutôt mourir.  Rapidement, je réussis à libérer ma main contenant l'arme, et en moins de deux secondes, elle se pose sur ma tempe. Je ne suis plus ni énervée, ni triste. Juste calme. Calme par rapport à ce qui m'attend, heureuse d'éviter de revivre le pire.

Oliver se crispe, mais contre toute attente, ses paroles sont aussi calmes que moi. Je l'entends sans vraiment l'écouter, parce que malgré l'arme que je pointe sur ma tête,  une infime partie de moi tente de me raisonner. Malheureusement, je ne trouve aucune bonne raison de ne pas appuyer. Au contraire, plus je réfléchis, et plus je sens mes doigts s'accrocher au pistolet. Mon esprit revient plus ou moins à la réalité lorsque j'entends la voix d'Oli. «Après tout, ce ne sera pas ton problème s'il frappe de nouveau et s'en prend à une autre femme..., ce sera le sien. Alors je te comprends, ne t'inquiète pas. Je ne te retiendrai pas.» Merde. C'est petit ça.  Je n'avais jamais pensé à l'éventualité d'une autre femme. Mais même si ça me déchire le cœur, je ne veux pas porter une telle responsabilité sur les épaules. Je ne le pourrai pas. Enfin.. je crois ? Peut-être que si, si au moins j'essayais.. Mais non, c'est impossible . Je suis dans une réflexion intense lorsque Oliver me plaque soudainement sur le sol. Il m'arrache l'arme et l'envoie valdinguer au loin tandis que je me débats brusquement en criant. «Laisse-moi faire, Oli, par pitié.. Laisse-moi faire.»  Un torrent de larmes s'échappe de mes yeux quand mon ami m'annonce que le pistolet n'était de toute façon plus chargé. Je ne suis plus capable de rien dire, tant les sanglots affluents. Je repousse Oli afin de me dégager de lui et le temps de me relever, je sens la bille monter dans ma gorge. Après avoir rendu le contenu de mon estomac, je me retourne enfin vers Oliver. Je n'ose même pas croiser son regard, le mien reste fixé sur le sol. Avant de plonger dans un silence total, je m'adresse une dernière fois à mon ami. «Je te préviens, ne refais plus jamais ça.»  Je pensais que ma réaction serait claire et nette, mais en le disant à haute voix, je n'en suis plus certaine. Oli pourrait penser que je parle du flingue. «Je veux dire.. me toucher.»  Le reste me passe au-dessus de la tête, ou presque. Mais pas ça . Et je pourrais lui être reconnaissante de m'avoir sauvée, mais ce n'est pas le cas. À peine ma phrase terminée, nous entendons un véhicule s'approcher. Je n'ai pas le temps de paniquer à l'idée que Maxime soit de retour, parce qu'au bout de la rue, la dépanneuse pointe enfin son nez.
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