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 I'm not afraid.. | Barth & Stella

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MessageSujet: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyVen 20 Avr - 15:27

I'm not afraid..
Barth & Stella

Je suis dans ma chambre et je fixe le plafond depuis des heures, comme à mon habitude. Je le connais maintenant par cœur et la moindre petite chose inhabituelle me saute directement aux yeux. Une araignée se promène d'un bout à l'autre des poutres en bois, tissant une fine toile au passage. Je n'aurais pas pu la manquer, elle est énorme. Avant, je prenais peur dès qu'une minuscule araignée croisait mon chemin. Mais j'ai appris à m'y faire, je dirais même que je les aime bien, maintenant. Parfois, je les laisse se promener sur mon corps et j'ai presque l'impression qu'elles essayent de me parler. Je suis tellement concentrée sur ce plafond -qui je l'espère, ne me tombera pas dessus, vu son état-, que je n'ai pas entendu les pas dans le couloir. Maxime vient de rentrer du boulot et comme tous les jours, il vient me saluer. La porte s'ouvre et il apparaît en effet devant moi. Il me dit bonjour et même si je n'ai pas envie de lui répondre, je m’exécute. Quand je ne le salue pas en retour, il est encore plus cruel que d'habitude. Alors, je plaque un faux sourire sur mon visage et tourne la tête vers lui. Je perds immédiatement mon sourire en me rendant compte qu'il m'a apporté un bouquet de fleurs. Et je sais parfaitement ce que ça signifie : je ne vais pas aimer les heures qui vont suivre. J'en ai déjà eu un il y a trois jours. Il entre dans la chambre et ferme la porte derrière lui. Je ne réagis pas, car je sais que ça ne sert à rien et que si je proteste, ça sera pire. Il me rejoint sur le matelas pourri qui me sert de lit et pendant tout ce temps, je continue de suivre l'araignée des yeux. Je ne tremble pas, ne pleure pas, ni ne crie. Car même ce moment ne me fait plus peur.

J'ouvre subitement les yeux, l'esprit encore brumeux de ce cauchemar, souvenir de mon calvaire. De la sueur me tombe dans les yeux et pendant un instant, je ne me souviens pas des derniers événements. Sauf que mon matelas pourri n'est plus là et que le plafond a changé. Où est-ce que je suis, merde. J'essaie de me redresser et de m'asseoir au bord du canapé, mais la tête me tourne un peu alors, je prends mon temps. Une fois enfin assise, je parcours des yeux la pièce dans laquelle je me trouve. Il y fait sombre et je ne distincte presque rien autour de moi. Je remarque cependant que mes blessures ont été soignées. Quelques pansements recouvrent les plaies sur mes pieds, mes jambes et mes bras. En courant dans la forêt, je n'ai pas ménagé mon corps, mais le jeu en valait la peine. Je suis enfin libre. Enfin, je crois. Peut-être que la personne chez qui je me trouve à d'autres projets pour moi.. Je commence à me demander ce qui m'attend ici et un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis longtemps commence alors à m'envahir : la peur.  Je regarde attentivement tout autour de moi, légèrement paniqué et mes yeux, se posent sur quelque chose dans le coin de la pièce. Ou plutôt sur quelqu'un. Je ne sais pas si cet homme est là depuis le début ou s'il est entré pendant que j'étais dans mes pensées, mais là devant moi, il a bien quelqu'un. Et même si je suis morte de peur, hors de question que je le montre. Je me tiens tout d'un coup plus droite et mes yeux vont se planter dans ceux de l'inconnu. Peut-être que sans vraiment le vouloir, j'ai l'air de le défier, mais ce n'est pas le cas. Je ne veux simplement pas qu'il voie à quel point je suis terrifiée, car quand les gens le savent, ils s'en servent contre vous. Je meurs d'envie de lui demander où je suis, qui il est et pourquoi il m'a soigné mais à la place, je reste muette. Je n'arrive tout simplement plus à prononcer un mot. Peut-être ai-je oublié comment faire. De toute façon, j'espère que même si je n'ai pas ouvert la bouche, l'inconnu lira les questions dans mon regard et y répondra, parce que je n'ai définitivement pas le courage de les poser.
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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyVen 20 Avr - 21:02

I'm not afraid
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T'es vautré sur le fauteuil en cuir usé par les âges, éternelle clope au bec. Les yeux vrillés sur la silhouette tremblante et recroquevillée sur ton lit. Tu pensais avoir tout expérimenté, dépassé tes propres limites. Mais comme quoi, y'a toujours plus étrange, plus inattendu. T'étais parti hors de la ville pour quelques heures et le ciel s'était déjà teinté d'encre à ton retour. La vieille radio crachant du rockabilly, ta tête suivant légèrement le tempo. Tu passes un chemin bordé de forêt, le temps de chercher une clope sur le siège passager. Les yeux à peine relevés que tu piles les freins comme un forcené. Une silhouette prise entre les phares de ta bagnole, une biche apeurée faite femme. Jeune fille, d'après ce que t'arrives à distinguer. La visage, les bras, les jambes écorchées. Les cheveux en vrac, le visage blafard. Pourtant, la seule chose à laquelle tu penses c'est qu'elle aurait pu bugner ta caisse. Tu sors d'un seul coup, avançant comme un buffle, la gueule presque ouverte pour aller enguirlander la gamine imprudente. Mais tout ce que tu vois c'est son visage, ces grands yeux clairs aux pupilles dilatées. Elle vacille et tu peux que rattraper le corps inerte entre tes bras. Elle avait vraiment une sale tronche, tu savais pas ce qui avait bien pu lui arriver mais tu pouvais certainement pas la laisser là. T'avais porté ce petit corps mince et délié jusqu'à ta Chevrolet, l'asseyant du mieux que possible sur le siège passager, passant une main sur son front pour en vérifier la chaleur. Une certaine angoisse qui te prends au bide, ça faisait longtemps. Puis t'as conduit, t'as conduit longtemps, essayant de te détendre avec un bâton de mort coincé entre les lèvres, jetant des coups d’œil fréquents sur l'endormie. T'étais arrivé à bon port, faisant de même, essayant de ne pas appuyer sur les blessures. Éraflures sanguinolentes que t'avais pris soin de nettoyer doucement, profitant de son sommeil que t'espérais un peu réparateur. En prison, t'avais rapidement compris qu'il fallait prendre soin de toi, que personne ne le ferait à ta place. Alors t'avais observé les gestes de bases de l'infirmier, pour éviter de retrouver trop souvent dans cette pièce blanche et puante d'antiseptique. Dieu sait que tu savais t'occuper de ta propre personne, autant que faire se peut, mais t'avais pas forcément l'impression d'être le mieux placé pour prendre soin des autres.

T'as l'impression que ça fait des heures que t'es prostré sur ce fauteuil. À guetter le moindre signe. T'as même pas pris le temps d'aller aux chiottes. Tu veux juste comprendre un tant soit peu ce qu'il s'est passé. T'as pas l'habitude de ramasser des gamines sur le bord des routes, qui plus est dans un état lamentable. Puis c'est le déclic et elle se réveille d'un bond. Paniquée, la sueur perlant sur les contours de son visage ciselé. Tu la vois observer les alentours, perdue, ce qui est complètement normal. T'aurais pété un plomb à sa place, cherchant directement la sortie. Elle finit par te remarquer, plissant les yeux, se redressant. T'as un léger sourire tout d'un coup, t'as l'impression de t'observer un peu. Position conquérante, pour éviter de montrer sa peur à l'inconnu. Typique. Tu lèves les bras, ta clope toujours fumante entre deux doigts. « Tout doux, tout va bien. » Dans ces cas-là, faut pas brusquer. On est comme un animal sauvage et le moindre signe vif peut très bien être interprété comme de l'agression. Tu sais de quoi tu parles. « Tu te demandes ce que tu fais là, hein ? » Tu te renfonces dans ton siège, tirant une latte avant de continuer. « T'as failli me rentrer dans le pare-choc au beau milieu de nulle part. T'avais une tête épouvantable et t'es tombée dans les pommes. Grosso modo. » T'y vas pas avec des pincettes. En même temps, t'es pas vraiment du genre à dire les choses avec finesse. « Y'a un verre d'eau sur la table de nuit. » Plus agréable, tu meurs. Tu te lèves doucement, venant prendre appui contre le mur. T'as besoin de te dégourdir les jambes, t'as besoin de réponses aussi. « Tu peux partir quand tu veux, j'te retiens pas. Mais c'est la nuit et t'as pas vraiment l'air en état. Tu sors d'où, en fait ? T'as l'air d'avoir joué à cache-cache avec un grizzli. » T'as envie de lui poser mille questions, t'es intrigué, inquiet un peu aussi. Tu veux pas forcer la chose non plus, elle a pas l'air très causante, la gamine. Puis t'as quand même une certaine notion de respect de la vie privée. Mais t'es curieux.


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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyVen 20 Avr - 22:35

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Pendant une fraction de seconde, il a un sourire en coin et je me dis que je suis sacrément dans la merde. Mais l'instant d'après, il lève les bras et me dit que tout va bien. Je n'en suis pas certaine, mais quelque chose dans son regard me dit qu'il est très différent de Maxime.  Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas. Avec Maxime, je savais à quoi m'attendre. Mais avec lui ? Impossible, je ne le connais pas. Alors, je reste quand même sur mes gardes et fais un pas en arrière. Je cherche des yeux une sortie, juste au cas où. Visiblement, il lit en moi comme dans un livre ouvert, puisqu'il semble comprendre mes questions silencieuses. Si je me demande ce que je fais là ? Un peu, oui. C'est seulement à ce moment-là que je me rends compte qu'il tient entre ses doigts une cigarette. Il tire une longue latte et je ne peux détourner mes yeux de cette clope. Il faut dire que ça fait très longtemps que je n'ai plus senti cette fumée me brûler la gorge. Si j'étais moins terrorisée, je lui demanderais de m'en filer une. Mais on en est pas encore là. Pour l'instant, j'essaie juste d'évaluer sa force physique. Mais vu sa carrure et ma silhouette menue, je doute de pouvoir lui échapper s'il tente quoi que soit. Il me raconte alors que je suis sortie de nulle part sur la route et qu'on a manqué de peu l'accident. Il précise que j'avais une tête épouvantable et instinctivement, je pose la main sur mon visage puis sur mes cheveux emmêlés. Il a sans doute raison, je dois faire peur à voir. Mais c'est le cadet de mes soucis. Je suis surprise de sa franchise, mais en même temps, je me sens soulagée. La dernière chose dont j'ai besoin, c'est qu'on me considère comme une petite chose fragile incapable d'entendre la vérité. Il m'indique ensuite le verre d'eau posé sur la table de nuit et j'ai si soif que je m'y précipite en tendant la main. Pour ne pas avoir l'air d'une chose fragile, c'est raté. Au moment où l'eau franchit mes lèvres, une pensée me vient. Et si l'eau était empoisonnée ? Après tout, Maxime m'a déjà fait ce coup-là, alors pourquoi pas lui ? Ils sont peut-être de mèche tous les deux. Sans boire une gorgée de plus, je repose le verre là où je l'ai trouvé et réfléchi à un plan d'action pour m'enfuir. Mais il me dit que je peux partir si je le veux et je suis stupéfaite. Je ne m'attendais pas à ça. Est-ce un piège ? Il continue en me demandant d'où je sors.. Je suis presque tentée de lui dire la vérité. Mais ça signifierait que je devrais lui raconter tout le reste et ça, je ne m'en sens pas capable. J'opte alors pour une autre réponse. «Je me suis enfuie de chez moi.» Ce qui n'est pas tout à fait faux, puisque ces dernières années, ''chez moi'' était bel et bien chez Maxime. Quant au reste.. il n'a pas besoin de savoir. Sa remarque concernant la partie de cache-cache avec un grizzli me turlupine.. Se doute-t-il que j’essayais d'échapper à quelque chose ? Ou dans ce cas précis, à quelqu'un ? Je comprends qu'il se pose mille et une questions, mais c'est au-dessus de mes forces. Je ne peux pas en parler. Ni à lui, ni à personne d'autre. Je reprends une gorgée d'eau, consciente que si l'inconnu avait voulu me faire du mal, ça serait déjà fait. Après avoir reposé le verre une nouvelle fois, je fais face à l'inconnu et prends mon courage à deux mains. «Je peux vraiment partir, c'est vrai ?» Il me l'a déjà dit, mais j'ai besoin d'une confirmation parce que je ne suis pas certaine d'avoir entendu ça ou alors, je n'arrive pas à y croire. Si je peux réellement partir, alors, c'est que je vais faire. Je me dirige vers la sortie, sans penser au fait que je n'ai nulle part où aller pour le moment. Je pose la main sur la poignée de la porte et soudain, je me sens un peu coupable de laisser l'inconnu avec ses questions sans réponses. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne dois pas avoir l'air franchement sympathique. Je me tourne vers lui, mais je baisse les yeux, comme si c'était Maxime en face de moi. Réflexe pourri. Juste avant de franchir la porte, je lui demande : «Pourquoi tu as soigné mes blessures?» Je n'aurais pas pu être plus directe que ça. Mon ton a l'air accusateur, alors qu'en fait, je suis juste reconnaissante. Je n'ai vraiment plus l'habitude des conversations.
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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptySam 21 Avr - 11:23

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Des situations comme ça, t'en as jamais vraiment géré. T'as du survivre une bonne quinzaine d'années aux coups de ceinture de feu ton paternel mais t'es toujours là. T'as réussi à ne pas devenir fou pendant toutes ces années en taule, à devoir te battre pour rester digne. Mais quand il s'agit des autres, c'est plus compliqué. Parce que ton instinct, il te pousse à vouloir l'aider cette gamine. T'as pas envie de la laisser comme ça, seule, dans cet état lamentable dans lequel elle est là, pour l'instant. Pourtant, tu sais pas qui elle est, ce qu'elle foutait dans cette forêt, pourquoi on dirait qu'elle a traversé une tornade. T'as un millier d'interrogations qui te brûlent les lèvres mais tu continues à la regarder, bouche close. Tirant simplement les dernières taffes de ta cigarette avant de l'écraser dans le cendrier posé par terre. Y'a quelque chose d'étrange dans son regard, quelque chose que t'as du mal à définir. Une sorte d'ombre qui n'avait pas sa place dans les yeux d'une gamine de vingt ans passés. Enfin, c'est l'âge que tu lui donnes, approximativement. Elle est tellement chétive, présentement, qu'elle fait beaucoup plus jeune. Elle finit par ouvrir la bouche, la voix rauque. Le malaise que tu ressens en la regardant est d'autant plus présent. Tu finis par lui indiquer le verre d'eau sur la table de nuit, qu'elle s'empresse d'avaler à moitié avant de s'arrêter net, le reposant de manière trop vive sur la table. C'est pas comme si t'avais rajouté un quelconque drogue dedans, t'es pas trop tiré par les délires dans le genre. La gamine, elle est attentive à tout, tu pourrais presque voir les rouages s'emboîter dans son petit crâne. Y'a une méfiance étrange, autre que celle de se réveiller chez un inconnu. On dirait une petite bête apeurée, qui se recroquevillerait si je m'approchais trop. Tu connais beaucoup bien cette sensation. Celle qui a fait partie du premier quart de ton existence. T'as l'impression que c'était pas très joyeux, là où elle se trouvait. « Ah. » Tu vois pas ce que tu peux dire de plus. T'as pas l'intimité nécessaire pour lui demander un plus d'informations là-dessus. Tu sais rien d'elle, au fond.

Finalement, elle finit par reprendre de l'eau, la soif devant primer sur le reste. T'as toujours les yeux dardés sur elle, observant ses gestes, ses réactions. Avec un pincement au coeur, parce que t'avais les mêmes quand t'étais gamin. T'étais comme un lionceau en cage, prêt à mordre ceux qui osaient s'approcher un peu trop. Alerte, pas très disposé à te lier avec les autres, érigeant un mur aussi haut que possible avec le reste du monde. La seule personne qui t'importait pendant longtemps, ça avait été ta mère. Cette même voix éraillée finit par te sortir de tes songes et cette question posée aussi innocemment fait grossir la boule dans ta gorge. « Je fais pas vraiment dans la séquestration, à vrai dire. La porte est ouverte. » À peine ta réponse énoncée qu'elle se lève, se dirigeant sur la poignée, qu'elle tient à deux mains. Comme si elle ne croyait pas à la liberté de mouvement qu'elle possédait. Vraiment putain de bizarre, cette gamine. T'es toujours appuyé contre le mur, le visage marqué par les quelques rides de l'âge et de l'interrogation. Elle tient à peine debout, elle serait capable de sa vautrer dans les escaliers. Elle ose même pas te regarder dans les yeux. Le malaise ne fait qu'augmenter au fur et à mesure de ses agissements. Tu fais l'addition, t'essayes de mettre une connexion entre chaque et la sensation qui te prends aux tripes est loin d'être agréable. Sa question vient t'achever un peu plus. Pourquoi ? Bah parce que, bordel. « J'allais pas te laisser à moitié morte sur le bitume. J'aime pas franchement les hôpitaux alors je t'ai amené ici. Mais je peux toujours te ramener là-bas si tu veux. » T'es obligé de sortir des conneries pareilles. Sarcasme comme deuxième prénom, bonsoir. Tu finis par passer une main dans ta tignasse, passant sur ta nuque. Tu remontes les manches de ta chemise jusqu'aux coudes. « T'es pas en état de partir, gamine. T'as vu ta tête ? T'as pas mangé depuis combien de jours ? » Tu soupires. Puis tu fais les cents pas sur le parquet de la pièce, sans la regarder. « Je dois bien avoir un truc à bouffer, là en bas...Certainement. » que tu marmonnes, pas tout à fait sûr, parlant à voix haute sans t'en rendre compte. Tu sais qu'il y a des bières, mais c'est pas vraiment indiqué dans cette situation. Quoi que. Tu vas bien finir par t'en ouvrir une tellement t'as l'impression d'être tombé dans la cinquième dimension.
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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptySam 21 Avr - 15:16

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L'inconnu ne me demande pas plus d’explications et je suis soulagée. Sans doute est-il conscient que de toute façon, je ne répondrais rien de plus.  Ou alors, il a déjà compris tout seul les grandes lignes. À vrai dire, ça ne m'étonnerait pas : il a l'air d'être un homme intelligent. Espérons que ça ne me desserve pas.

Après ça, mon esprit se déconnecte quelques minutes -secondes?-. À l'heure qu'il est, Maxime doit être rentré depuis un bon moment et je ne peux m'empêcher de me demander comment il a réagi en voyant ma chambre vide. Peut-être avait-il encore un bouquet de fleurs pour moi, ce soir. À cette idée, je suis prise de tremblements et j'ai l'impression de perdre la tête, ou du moins, ce qu'il m'en reste. Par je ne sais quel miracle, je me reprends rapidement et j'entends alors l'inconnu dire qu'il ne fait pas dans la séquestration. Si c'est vrai, alors il n'y a pas de doute : cet homme est très différent de Maxime. J'essaie de chasser ce nom de mon esprit, mais je ne sais pas pourquoi, j'y reviens toujours. Comme si ce prénom était désormais le seul que je connaissais. Mais pour l'heure, puisqu'il me laisse partir, je me précipite vers la porte. J'avoue que ma question suivante n'était pas nécessaire, mais je suis réellement intriguée. Qui ramène chez lui une fille inconsciente et soigne ses blessures, sans même la connaître ? Il aurait très bien pu se débarrasser de moi à l’hôpital, ou même me laisser étendue sur la route. Il n'a aucun intérêt à me venir en aide. Néanmoins, sa tactique ne me déplaît pas car elle m'évite les questions pressantes auxquelles j'aurais eu droit dans un hôpital. Sa réponse fuse sur un ton agacé et je commence à paniquer. Me ramener là-bas? Non non, hors de question. À coup sûr, Maxime me retrouverait. Je ne pourrais pas survivre une journée de plus avec lui. C'est impossible. Avec une étrange facilité, les mots sortent : «Non, ne me ramène pas là-bas, s'il te plaît. Je suis désolée, je ne voulais pas te sembler ingrate.» Voici la plus longue phrase que j'ai prononcée depuis mon enlèvement. Ça me fait bizarre, j'ai l'impression de retrouver petit à petit ma voix. Comme si même elle ne m'appartenait plus vraiment. J'ose enfin croiser le regard de l'inconnu et avant qu'il ne réponde, j'insiste une dernière fois «Ne m'y ramène pas..»  Ensuite, il me demande si j'ai vu ma tête et depuis combien de jours je n'ai pas mangé. Alors en effet, je n'ai pas vu ma tête. Et je n'y tiens d'ailleurs pas. Jusque maintenant, je ne m'étais pas rendu compte à quel point j'avais faim. Comme si mon corps craignait que je ne réponde pas, mon ventre se met à crier. «Je ne sais pas. 2 jours peut-être.»   Ou trois. J'ai perdu la notion du temps dans cet enfer. De toute façon, la sensation de faim ne me fait presque plus rien., j'ai appris à l'ignorer. Même si là, ça devient difficile. L'homme me donne le tournis tellement il tourne dans la pièce, il a presque l'air inquiet. Ce qui serait ridicule, puisqu'il ne me connaît pas. Mais soudain, je l'entends murmurer qu'il y a certainement un truc à manger en bas. Je pourrais faire comme si je n'avais pas entendu et partir. Mais je n'ai pas un sou en poche, et faire les poubelles ne me tente pas vraiment. «Je ne dis pas non, merci..» J'ai parlé presque aussi bas que lui, gênée, et je ne suis même pas certaine qu'il m'ait entendu. Depuis tout à l'heure, l'odeur de cigarette est restée dans la pièce, et même si je sais que ce n'est pas une bonne idée, je meurs d'envie de m'en griller une. Ça fera peut-être passer ma faim et surtout, ça me rappellera ma vie d'avant. J'en ai bien besoin. «Mais je commencerais bien par une clope. Enfin, si je peux..?»  Je ne vois pas sa réaction car mes yeux fixés au sol. Mais je comprends tout à coup que j'ai envie de faire tout ce que Maxime déteste. Fumer une clope, boire de l'alcool, manger du chocolat, parler fort, regarder devant moi et non à terre, ... La liste est longue, et j'ai bien l'impression qu'à partir de maintenant, je ferais mon possible pour la réaliser. Où que je me trouve.
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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyDim 22 Avr - 10:28

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T'aimes pas les questions qu'elle te pose, parce qu'elle touche au fond du problème. Depuis cette nuit-là, tu ne t'es jamais occupé de quelqu'un d'autre que toi-même. Tu fuis les gens, t'aimes pas te lier. D'ailleurs, qui est-ce qui voudrait s'enticher, même amicalement, d'un meurtrier ? Les gens ne comprendraient pas, Barth, le pourquoi. La raison de tout ça. Du coup, tu joues au loup solitaire, tu mènes ta petite vie avec ton chien, dans cette vieille baraque pleine de secrets et d'histoires. La gamine, elle te force à te dire des choses que t'as pas envie de sortir, ça te brûle presque la langue. T'as juste pas pu, c'est tout. Elle était là, à moitié consciente, comme si elle avait vu le Diable en personne, avant de te tomber dans les bras, comme une mouche. T'aurais jamais pu la laisser là-bas, t'avais trop de conscience morale. L'innocence même qui suinte de ses paroles te laisse presque pantois. Surpris. Alors tu réponds du tac-au-tac, sans vraiment réfléchir. T'es une brute, Barth. « Non, ne me ramène pas là-bas, s'il te plaît. Je suis désolée, je ne voulais pas te sembler ingrate. » Terrorisée. C'est le seul adjectif qui te viens à l'esprit quand tu l'entends. Et ça avait l'air clairement pas amusant, là où elle était. Sa voix éraillée, signe d'un mutisme prolongé, ne faisait qu'augmenter encore cette étrange sensation qui te tiens aux tripes. T'as vraiment pas envie de faire le lien entre tout ça, parce que plus t'y penses, plus ça te sembles macabre.

Elle insiste et tu lèves les bras à nouveau, essayant de détendre l'atmosphère. « Eh, tranquille, gamine. C'est toi qui décides. On va rester là, alors. » que tu souffles, le plus calmement possible. T'façon, personne allait se ramener chez toi, les gens ont trop peur des choses qu'ils ont entendu sur cette maison. C'est peut-être le seul avantage que tu possèdes, la tranquillité. Personne vient te faire chier. C'est pratique. Tu finis par lui demander comme ça, sans vraiment de but, depuis combien de temps elle a pas mangé. Ses jambes sont si minces, si frêles. L'impression de pouvoir les casser en deux avec une telle facilité. La réponse, elle te laisse coi. Ah, très bien. Tu déglutis un peu bruyamment et tu fais des allées et venues sur le parquet de ta chambre. Marmonnant des choses, réfléchissant à voix haute. Sa réponse sonne presque comme une supplique, dans un sens. Heureusement que t'as appris à te débrouiller en cuisine, histoire de survivre, tout seul dans ton coin. « Je dois avoir de quoi faire une omelette. » Tu lui demandes pas vraiment son avis, en même temps t'as pas grand chose dans ton frigo. Tu comptais faire quelques achats demain mais tu pensais pas vraiment avoir une invitée, là comme ça. T'en as jamais vraiment eu, en fait. La demoiselle, elle se réessaye à la communication. C'est déjà un premier pas. Une clope ? Très bien. Tu sors la boîte métallique qui contient les fameux bâtons de cancer de ta poche, tirant deux de ceux-ci dans ta main. En enfournant un entre tes lèvres et approchant doucement de la gazelle effrayée. Elle a les yeux baissés à nouveau, comme coupable. Tu lui tends le deuxième, restant à une distance respectable. On sait jamais. « T'as les mains dans un sale état, gamine. J'allume juste ta clope et je recule. » T'allumes le dragon de poche et tu fais grésiller le bout de la cigarette avant de faire un pas en arrière, profitant pour commencer la tienne. Cette chambre va sentir bon le tabac, ce soir.

Tu lances un regard à la porte avec un mouvement de tête dans sa direction. T'as presque faim, à force de parler de bouffe. « Tu peux tenir sur tes jambes ? Y'a une volée de marches d'escaliers pour aller jusqu'à la cuisine. » Tu pries pour qu'elle dise oui, t'as pas envie de te jouer le remake jeunes mariés. Vraiment pas.


@Stella Linskey
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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyDim 22 Avr - 19:45

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Quand j'ai terminé ma petite crise de panique à l'idée qu'il me ramène là-bas et qu'il me répond, ses mots me choquent. Depuis quand est-ce moi qui décide? Depuis quand ai-je récupéré ce privilège? Cette sensation de pouvoir choisir et d'être maître de moi-même me grille presque le cerveau, comme si la moindre cellule de mon corps voulait exister. Mon état d'anxiété monte encore d'un cran et j'ai l'impression d'avoir le souffle coupé. Je ne peux m'empêcher de trouver une excuse pourrie pour expliquer cet épisode d'angoisse «J'étais perdue, c'est juste pour ça» Il se fige lorsque je lui dis que cela fait deux jours que je n'ai pas mangé. En voyant sa tête, je suis presque tentée de lui dire que deux jours, ce n'est pas vraiment très grave. Mais je ne dis rien, car cette phrase voudrait dire que je suis habituée à pire et hors de question que cet homme fasse un arrêt cardiaque devant moi. De toute façon, moins j'en dis, plus je pourrais faire comme si ce cauchemar n'avait jamais eu lieu. Le monsieur a l'air agité, il me ferait presque penser à un lion en cage, avec ses grandes enjambées à travers la pièce. On dirait qu'il n'a pas l'habitude du contact humain, ce qui nous fait là notre plus grand point commun. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que cet homme n'a pas une belle histoire derrière lui. Je le ressens dans chacun de ses gestes, et dans chacun de ses regards en coin qu'il me lance. Au fond, je sais très bien qu'avec mon apparence de gamine, comme il m'appelle, il pourrait me balayer d'un revers de main. Mais j'ai envie de croire qu'il n'en fera rien malgré la noirceur que j'aperçois furtivement dans ses yeux. Il pense avoir de quoi faire une omelette, et rien que d'en entendre parler, j'en salive à l'avance. Même si honnêtement, je suis incapable de me souvenir quel goût ça a. Il m'a lancé ça comme s'il était gêné de ne pas avoir plus à me donner, mais en fait, il ne se doute probablement pas que pour moi, une omelette est un repas de luxe. Devant sa gêne, je suis perplexe. Pourquoi se tracasse-t-il de ce genre de chose ? Pourquoi se tracasserait-il de...moi? «Une omelette c'est... parfait.» Ensuite, il accepte de me donner une cigarette et fait un pas vers moi. Je ne recule pas, j'ai la sensation que je n'en ai pas besoin. Mais un léger doute est toujours présent dans le creux de mon ventre et il semble s'en apercevoir. Il a aussi remarqué mes mains lamentables, -logique, puisqu'il les a soignées quelques heures auparavant-. Je baisse le regard sur celles-ci et comme si je les voyais pour la première fois, j’écarquille grand les yeux. J'essaye de me convaincre que ce ne sont pas les miennes, mais il n'y a pourtant aucun doute. Si mes mains ressemblent à ça, je n'ose pas imaginer le reflet de ma silhouette dans un miroir, ou même dans les yeux de quiconque. En imaginant la réaction de ma famille, j'ai presque envie de pleurer. Mais pour ça, il faudrait que j'en sois capable. Mes larmes sont depuis longtemps épuisées et je ne ressens plus rien d'assez fort que pour me provoquer un raz-de-marée. Je reviens dans la réalité quand il allume la cigarette et je vibre d'excitation. Comme il me l'avait dit, il recule rapidement et je me demande si c'est moi qui ait peur de lui ou l'inverse. Probablement les deux. La première latte que j'inspire me brûle la gorge et je tousse à m'en décoller les poumons. J'essaye d'imaginer la tête de Maxime s'il me voyait en train de faire ce que je fais. Il se décomposerait certainement. Cette idée me fait sourire et plus je pense à sa tête déconfite, plus la sensation de victoire m'envahit. Je me mets alors à rire, doucement au début, puis de plus en plus fort. Évidemment, c'est un rire qui sonne faux, un rire d'hystérie plus qu'un véritable rire d'amusement. Voilà où j'en suis. Je tire une deuxième fois sur la cigarette, mais rapidement, ma tête commence à tourner. Ça ne m'empêche pas d'avoir un sourire au coin des lèvres pendant le reste de mon intoxication. Je lève la tête vers l'inconnu et je réalise seulement que j'ai sans doute dépassé les bornes. S'il ne me pensait pas tarée jusqu'à présent, c'est très probablement chose faite. Je ravale mon sourire et je me sens immédiatement coupable de ce qui vient de se passer. Je ne peux m'empêcher de lâcher un «Pardon» avec la voix qui tremble et le volume bien bas, en écrasant ma cigarette là où c'est prévu.

Le lion me demande si je peux tenir debout. Il y a quelques heures, j'aurais dit non à demi-mot. Mais maintenant, je suis un peu reposée et j'ai dormi d'un sommeil de plomb. Alors, peut-être que mes jambes supporteront le poids de mon maigre corps. Je l'espère. «Euh, ouais. J'vais y arriver.» Je n'en suis pas sûre à cent pour cent, mais je veux au moins essayer. Pour être sûre qu'il ait bien entendu, ou pour m'en convaincre moi-même, j'insiste : «Je peux le faire» De toute façon, si je n'y arrive pas, la seule solution serait qu'il me porte. Ce qui serait extrêmement gênant pour lui comme pour moi. De plus.. ça voudrait dire qu'on sera obligé de se toucher. Et je n'y tiens vraiment pas, parce que je pourrais me mettre à vomir au moindre contact. Pas que cet homme soit répugnant, sente mauvais ou soit un véritable connard, mais tout simplement parce que mon corps n'acceptera plus jamais une autre peau que la sienne. Je crois que ce constat me donne un peu de forces dans les jambes. «J'ai tellement faim que je pourrais gravir l'Everest, alors un escalier..» Je ne sais pas pourquoi je dis ça, mais je le dis. Peut-être pour détendre l’atmosphère spéciale qui règne entre nous. Ou peut-être parce que je reprends goût au son de ma voix. Avant de descendre, il faut tout de même que je sache une dernière chose à laquelle je n'avais pas pensé jusque-là. «Qui d'autre est ici?» Je n'ai presque pas l'air effrayé, je crois. Et lui ne doit pas être du genre grande maison avec famille et chien, mais  qui sait? Je suis bien placée pour savoir que les gens sont parfois imprévisibles et que de toute façon, ce n'est pas la couverture qui fait le livre.
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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptySam 28 Avr - 14:45

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Elle est vraiment étrange, cette gamine. Elle t'intrigue au plus haut point, malgré l'étrange sensation qui te tirailles l'estomac. Cette apparition, arrivée de nulle part, terrorisée, égratignée. Ces blessures semblaient plutôt fraîches, certainement produites dans une course contre les éléments, dans cette forêt qui bordait la route où tu l'avais trouvé. Mais il y en a d'autres, sur cette peau pâle, plus anciennes. Des stigmates rose pâle que tu aperçois vaguement, à mesure qu'elle se déplace, qu'elle s'active. Parce qu'elle semble beaucoup plus vivace, d'un seul coup. T'as du la mettre en confiance, d'une certaine manière. T'es pas le mec le plus recommandable du monde, c'est vrai, mais t'aimes pas spécialement faire flipper les autres. Dépendant de la circonstance. Elle murmure une excuse à sa réaction étrange mais tu fais un signe de la main, pour lui faire comprendre que t'avais compris. Pas besoin d'additionner deux et deux pour capter que c'est la dernière chose dont elle a envie : de retourner d'où elle vient. Autant qu'elle reste là, y'a de la place. Mis à part le cabot et ta carcasse de vieux ronchonnant, cette immense maison est totalement vide. Puis tu l'avouerais à personne, même sous la contrainte, ça te change un peu. T'aimes bien avoir de la compagnie, ça se fait rare depuis bien longtemps. Elle a pas l'air emmerdante, ni trop causante, ça te convient plutôt bien. Mais quand elle te dit qu'elle a pas mangé depuis deux jours, tu plisses les yeux, une balle de ping-pong dans la gorge. Merde alors. Tu tournes et retournes dans cette pièce, réfléchissant à ce que tu pourrais bien pouvoir lui faire avaler. Et tu te rappelles que t'as des oeufs dans le frigo, qui conviendront très bien pour une omelette. Rapide, consistant. Parfait. Tu causes à voix haute, sans t'en rendre compte et c'est quand elle agrée à ta recette que tu lèves la tête, sorti de tes réflexions. « Mmh. » Puis elle demande une cigarette et t'as pas le coeur à refuser. Tu lui tends doucement le bâton de mort et t'allumes celui-ci, vu l'état de ses mains. Elle a pas l'air effrayée, du moins, plus autant qu'à son réveil. C'est déjà pas mal.

Elle inspire sa première bouffée de cigarette et t'as le loisir de la voir s'étouffer comme jamais. Comme les premières fois, où personne ne comprend comment il est possible d'aspirer la fumée sans décéder dans les secondes qui suivent. T'as un léger sourire en coin, discret. Elle a l'air ailleurs puis elle se met à rire et tu l'observes d'autant plus. C'est un rire teinté d'un profond désespoir, presque fou. Tu restes silencieux, le temps qu'elle consume complètement la clope. Puis elle se tourne vers toi, s'excusant encore, tout en écrasant le mégot encore fumant dans le cendrier. « T'inquiètes pas, gamine. Chacun sa croix. » Tu rajoutes rien de plus, passant une main dans ta nuque. Pas besoin d'explications. Mais tu comprends. T'as eu des passages identiques, quand t'es sorti de prison. T'as eu ce même rire hystérique quand t'as compris que ton paternel ne pourrait plus jamais faire sa claquer sa ceinture sur ton dos. Que les cicatrices qui persistent sur tes omoplates resteraient à jamais que celles-ci. Sans aucun ajout supplémentaire. Que t'étais libre, que t'en avais fini avec ce cauchemar, même si un autre allait t'embarquer ailleurs. Elle te répond qu'elle peut certainement marcher, se convainquant d'en être capable. Tant mieux. T'as pas spécialement envie de la toucher et tu supposes que ça doit carrément être pareil de son côté. T'as un petit sourire à nouveau quand elle s'exprime, tu pourrais presque entendre le grondement de son estomac. T'espères aussi qu'il y a autre chose dans tes placards. Et t'as envie de te gifler pour cette attention que tu lui portes. Mais t'y peux rien. C'est...incontrôlable. « Tant mieux. » Voilà que tu reviens au strict minimum. T'es pas croyable. Faut que tu te protèges constamment. C'est pas la mioche qui va te faire du mal, tu pourrais l'envoyer valser contre le mur si tu le voulais. Mais c'est ce qu'elle te fait ressentir, qui t'inquiètes. T'as relégué ça très profond, il y a bien longtemps. Se soucier des autres, ça fait mal. Avant de descendre les escaliers, ou l'épreuve numéro une, elle te demande s'il y a d'autres âmes qui vivent dans la baraque. Haha. Tu laisses échapper un rire amer avant de répondre, ouvrant la porte et lui montrant la direction à suivre. « Un vieux cabot qui ronfle à l'étage du dessous pour seul colocataire. Un paria, lui aussi, qui se plaît bien dans cette maison vide. Mais je suis le seul maître des lieux. » T'as pas vraiment envie de lui avouer que personne ne s'approche de cet endroit à cause de ce qui s'y est passé. Qu'elle a un petit nom, cette maison, donné affectueusement par les anciens habitants du quartier. Que l'histoire du bâtiment reste imprégnée dans les esprits. Tu omets donc cette information, restant assez vague. « Knox est tranquille. Il risque de vouloir te sentir, c'est l'inspection obligatoire, mais il préfère chasser les campagnols du jardin. » Tu prends les devants, t'arrêtant devant la volée de marches, le visage baissé de côté pour observer si elle tient sur ses maigres guiboles. Tu descends un peu, la main sur la rambarde en vieux chêne. « Si y'a un problème, tu cries. » Tu voudrais éviter d'être encore inculpé pour homicide involontaire, si possible.

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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptySam 28 Avr - 17:33

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Il pense sans doute être discret, mais j'ai l'habitude d'avoir les yeux partout. Repérer et analyser tout, c'est mon truc. Alors je vois très bien le petit sourire en coin que l'inconnu arbore au coin des lèvres. Et pour un peu, ça me ferait presque recommencer exprès. J'ai l'impression qu'il ne doit pas sourire souvent, alors j'aimerais lui donner quelques occasions de le faire. Mais qu'est-ce que tu racontes, Stella? On dirait bien que cette fois, mes neurones sont grillés. Je ne veux rien du tout. Rien du tout. Cette cigarette est la meilleure de ma vie. Bon, d'accord c'est la première, mais il n'empêche qu'elle est absolument parfaite. À mesure qu'elle diminue, j'imagine Maxime se consumer dans les flammes et je me dis que parfois, la cigarette a du bon. Même si je ne compte pas réitérer l'expérience. Je me suis sortie d'un enfer pour vivre, pas pour être dépendante aux images que ces petites merdes me procureraient dans la tête. Ensuite, je me tape ma crise de rire, et quand je présente mes excuses à l'homme, il me surprend. Je ne m'attendais pas à cette réponse, je pensais plutôt qu'il allait me jeter dehors en me disant de ne plus jamais remettre les pieds ici. Décidément, cet homme est surprenant.

Une omelette, c'est vraiment parfait et je le lui dis. Mais quand il répond un simple Tant mieux, il a l'air à des années-lumières d'ici. Je crois qu'il n'y a rien à répondre à ça, et que c'était justement le but. Avant, quand j'étais encore la fille la plus populaire de toute l'école, j'aurais rangé ce mec dans la case Psychopathe Possible et j'avoue que j'aurais pris un malin plaisir à le chiffonner à ce sujet. Seulement voilà, je ne suis plus la même et même si ce gars est étrange, il m'a sauvé. Ce qui lui rapporte le bénéfice du doute. Et puis, si je veux être honnête, il me fait de moins en moins peur. Je ne sais pas pourquoi, mais le lion, -comme je le surnomme désormais, parce que ça lui colle vraiment bien- m'intrigue. Et je n'aime pas ça. C'est comme si soudain, je prenais conscience que tout le monde ne s'était pas transformé en horrible Maxime pendant mon absence. C'est une sensation bizarre et je ne suis pas certaine de vouloir m'habituer à ça. Lorsque je lui demande qui d'autre vit ici, il lâche un petit rire douloureux. Oups, visiblement, j'ai touché une corde sensible. Il pourra dire ce qu'il veux, mais à ce moment précis, je pressens que sa solitude ne lui convient pas autant que ce qu'il essaie de faire croire. Mais je ne dis rien à ce sujet, car je n'ai aucune leçon à donner et puis, ça ne me regarde pas. Quand je me sentirais mieux, il vivra sa vie et moi la mienne. Je ne veux être un poids pour personne, surtout pas pour mon sauveur. Je suis tellement absorbée dans mes réflexions que je manque de rater sa réponse. Mais non, j'ai bien entendu le mot chien. Si je suis d'abord excitée par cette nouvelle, je suis aussi très curieuse car il a dit que le chien «aussi» était un paria. Que veut-il dire par là? Pour quelle raison cet homme qui semble bienveillant (bien que mal à l'aise) serait un paria aux yeux de tous? Je ne comprends vraiment pas. Mais je m'abstiens de poser la question, car s'il me donne des réponses, je serais forcée d'en faire de même concernant ma situation. Donc je fais mine de ne pas avoir tiqué sur ce détail et à la place, je demande : «Un chien, vraiment ? Je peux le voir ?» L'homme me donne le nom du toutou et croit en même devoir me rassurer. Il est loin de se douter que voir le chien est presque aussi excitant pour moi que de fumer ma première cigarette. «Pas de problème, les animaux m'aiment bien d'habitude. Enfin, avant en tout cas..»

La porte est ouverte, alors sans attendre la réponse, je me précipite hors de la pièce, impatience de voir la boule de poils. Tout est toujours plus facile avec les animaux. Le lion s'arrête devant la volée de marches et me lance quelques regards curieux. Il descend légèrement et je comprends que c'est le moment de le suivre. Il me précise que je peux crier s'il y a un problème. Et c'est vrai que mes jambes menacent déjà de me lâcher, mais je vais tenir bon. Il le faut. Je descends la première marche, prenant soin de bien agripper la rambarde des deux mains. Le mouvement me semble durer bien trop longtemps, j'aimerais aller plus vite, être moins fragile, mais mon corps refuse d'accélérer la cadence. Je descends néanmoins la deuxième marche avec cette fois un peu plus d'assurance, comme si j'allais conquérir un pays entier alors qu'il ne s'agit là que d'un tout petit parcours. En descendant la troisième et quatrième marche, je ne peux m'empêcher de m'excuser auprès de mon hôte. «Désolée, je ne peux pas aller plus vite.» Arrivée à la moitié de l'escalier, je sens que mon corps est à bout de forces et si je ne m'arrête pas une seconde, je vais tomber sur la tête de Monsieur. «Pardon, j'ai besoin d'un moment»  Je m'assois délicatement et trouve enfin le courage de poser la question qui me brûle depuis que j'ai ouvert les yeux dans cette maison. «C'est quoi ton nom?» Je doute qu'il apprécie le petit surnom que je lui ai donné dans ma tête. Sûrement parce qu'un lion est gentil, quand on le comprend et qu'on voit clair en lui.  

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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyMar 1 Mai - 16:37

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Elle a l'air tout de même désemparée, la gamine. Venant de nulle part et n'ayant nulle part où aller. T'aurais pu l'emmener à l'hôpital, ouais. Ça aurait d'ailleurs été la meilleure chose à faire, mais tu peux pas. T'as pas mis un pied dedans depuis des lustres, depuis le jour où t'as vu ta mère pour la dernière fois. Dans un coma artificiel, duquel on t'avais assuré qu'elle ne ressortirait pas. Ce visage pâle, exsangue, ce corps décharné. Les tours de bandes blanches encadrant son visage. Cette immense machine, ronflante et sifflante, vrombissant sans arrêt. Cette odeur d'antiseptique, omniprésente mélangée à la maladie et la mort. Ces murs blancs, cette lumière si forte qu'elle finit par brûler les yeux, toute cette ambiance d'un silence funèbre. Ces quelques instants pour observer la seule femme de ta vie, à jamais dans un entre-deux, avant de partir pour une cellule sombre pendant de nombreuses années. Tu pouvais pas l'emmener là-bas parce que t'étais pas capable de passer la porte d'entrée. T'avais des connaissances en infirmerie, maigres certes, mais présentes. Il allait y avoir besoin de temps, pour refermer les blessures. Physiques, en premier lieu. Les stigmates internes ne s'effaceraient jamais vraiment. Tu vérifies constamment derrière toi qu'elle suit le chemin, qu'elle ne s'écroule pas à n'importe quel moment. Si tu pouvais éviter d'avoir encore des problèmes, ça t'arrangerait. Elle est curieuse aussi, la petite. Elle veut savoir si tu vis seul, s'il y a d'autres âmes qui vivent dans cette grande baraque. Non. Mis à part le vieux chien ronflant à l'étage inférieur, t'es seul. Tu l'as été presque toute ta vie, t'es habitué.

Pendant quelques secondes, tu entrevois la jeune fille qu'elle a du être. Intéressée par l'animal. C'est Knox qui va être content. Son être entier réclame une certaine attention que tu essayes de lui donner le plus possible. Autant que faire se peut pour une personne comme toi. « Si tu veux te faire baver dessus, fais-toi plaisir. » Tu le connais, ce vieux corniaud. Vous continuez jusqu'à atteindre les escaliers et tu descends quelques marches avant de te retourner, observant la jeune fille utiliser ses maigres forces pour te suivre. Quelques marches à peine et elle faiblit de nouveau. Normal. Elle s'excuse encore et tu soupires, secouant la tête. « C'est normal, gamine. Tu peux pas péter la forme après quatre heures de sommeil. » Elle continue à culpabiliser. « Je t'arrête tout de suite, "Monsieur" ça me donne l'impression d'avant soixante-dix balais. » que tu lui réponds avec un sourire faussement agacé. Mais elle finit par relever les yeux et elle te demande de décliner ton identité, d'une manière assez innocente. C'est à ce moment que tu remarques que c'est effectivement le cas, t'as même pas son nom et elle le tien. Tu restes néanmoins debout, détournant le regard. « Barth. » Rien d'autre. Tu finis de descendre les marches et le grincement du bois fait apparaître une silhouette familière dans l'encadrement de la porte. Quand on parle de loup. Enfin du chien. « Knox, viens dire bonjour à notre invitée. » Puis ne trouble le silence que les pas de l'animal sur le parquet. Il s'approche, méfiant, avant de grimper les quelques marches qui le séparent de la jeune fille. Tu regardes cet échange, sans bruit. Il renifle l'air, pose sa truffe contre une main, délicatement. Devant sentir les relents de sang sur les paumes, il se fait léger, rempli d'une étrange finesse pour un représentant de la race canine. Puis il jappe et donne un coup de langue vif sur la joue de l'inconnue, amenant un sourire sur tes lèvres à nouveau. Tu parles enfin, cassant le silence. « Et toi ? À moins que "gamine" te conviennes, mais j'en doute. »

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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyMer 9 Mai - 1:17

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Parfois, j'aimerais qu'il existe un remède magique pour effacer les souvenirs. Ça me faciliterait la vie et avec toutes les images dans ma tête, l'idée est tentante. Oublier tout ce calvaire, ne plus jamais revoir son visage en fermant les yeux.. Seulement ici, la magie n'existe pas. On n'est pas dans le monde merveilleux d'Harry Potter ni dans celui de Once upon a time. Dans ces trucs-là, tout se finit toujours bien, les héros vivent heureux et les méchants finissent par payer un jour. Sérieusement, quelqu'un croit encore à des ramassis pareils ? En tout cas une chose est sûre, dans mon monde à moi, ce sont les méchants qui gagnent. Et justement, des victoires, Maxime en a beaucoup à son actif. Chaque regard qu'il a posé sur moi est une victoire. Tout comme chaque geste qu'il a eu à mon égard, chaque contact qu'il a forcé. Et quand j'y pense, la nausée me prend et la tête me tourne. Ça aussi, c'est une victoire pour lui.

Forcément, quand on parle de chiens, ou même d'animaux en général, je suis joie. Alors quand il me dit qu'un chien se trouve un étage plus bas, je ne tiens presque plus en place.  «J'adore les chiens, mais j'espère qu'il gardera sa bave pour lui.»  Dans l'escalier, je ne peux m'empêcher de m'excuser. Mais honnêtement, un oiseau pourrait s'écraser dans une fenêtre que je présenterais toutes les excuses du monde. C'est ridicule, je sais. Je ne sais pas d'où me vient cette habitude bizarre de m'excuser pour un oui ou pour un nom, -ou plutôt je ne veux pas y penser-, mais c'est comme ça. Et tant pis si le Lion en face de moi trouve mon attitude un brin bizarre. Maintenant, ça fait partie de moi, alors autant l'accepter tout de suite. Ensuite, il me dit que je ne peux pas péter la forme après quatre petites heures de repos.. 4 heures, vraiment? Je pensais avoir dormi plus longtemps que ça. Je n'ai d'ailleurs plus dormi quatre heures d'affilée depuis très, très longtemps. J’acquiesce péniblement, pour montrer que je suis d'accord avec ce constat, et je lâche un simple  «Hum»  qui ne convainc probablement personne, pas même moi. Dans la seconde qui suit, je m'excuse à nouveau en faisant une pause sur les marches. Je suis si fatiguée que je ne suis pas certaine d'avoir la force de manger. L'homme n'apprécie visiblement pas que je l'appelle Monsieur, et j'ai un moment de doute : pourrait-il l'avoir si mal prit qu'il décide finalement d'une correction pour moi? Je m'empresse de répondre à voix basse  «Oh, pardon»  À peine cette pensée m'a-t-elle effleuré l'esprit, à peine je me maudis intérieurement. Il va falloir que je me mette dans la tête que cet homme N'EST PAS MAXIME. D'ailleurs, en le regardant du coin de l’œil, je comprends vite qu'il n'est pas si agacé que ça. De toute façon, Monsieur c'est poli, non? Je voulais simplement marquer mon respect envers lui. Mais, je vais éviter à l'avenir. C'est pour cela que je lui demande son nom, parce que je ne vais pas continuer éternellement de l’appeler Le Lion. Quand il répond à ma question, c'est une réponse brève et nette. Il a l'air de cracher son nom plus qu'il ne le donne, comme si son propre prénom le dégoûtait. Étrange. Mais au fond, je comprends ce sentiment. Il m'habite si souvent. J'ai encore les yeux baissés quand il continue de descendre les marches et je l'entends soudain parler à quelqu'un. Je lève les yeux et aperçois une boule de poils beaucoup trop mignonne. J'avais presque oublié qu'il avait un chien. Je vois qu'il est légèrement méfiant, alors je ne bouge pas et reste là où je suis afin de ne pas l'effrayer. La première impression est toujours la meilleure, question d’instinct. Il avance ensuite vers moi et franchit les quelques marches qui nous séparent. Après à peine quelques secondes, il semble m'avoir accepté et je me libère un peu. Je le caresse franchement avec mes deux mains et prends ma voix la plus mignonne possible pour m'adresser à lui  «Bonjour gros toutou... comme tu es beau... oui, tu es un brave chien, c'est ça.. Bon chien..»  Je crois que rien ne pouvait me rendre aussi heureuse en cet instant. Certains pourraient penser que ce n'est qu'un chien, mais pour moi, c'est bien plus que ça. Ça prouve que si la bête à quatre pattes m'a accepté, tout peut peut-être redevenir comme avant. Et j'essaie de ne pas entendre la petite voix dans ma tête qui me dit que je suis encore capable de tendresse. Parce que ce n'est pas possible. Parce que je ne veux pas que ce soit possible. Barth (c'est étrange de pouvoir mettre un nom sur son visage), me sors de mes pensées en me demandant à son tour mon nom. J'aurais dû m'y attendre, je lui ai demandé le sien. Et en effet, gamine ne me convient pas vraiment. Je continue de caresser Knox et à lui lancer des sourires, et sans vraiment réfléchir, je réponds à Barth  «Je m'appelle Rose.»  Je ne percute pas tout de suite ce que je viens de dire, mais lorsque je m'en rends enfin compte, j'ai l'impression de recevoir une gifle et mon corps entier se tend. Je me suis échappée de cet enfer, mais Maxime est toujours là, dans ma tête, à contrôler tout ce que je dis ou fais. C'est lui qui m'appelait Rose et c'est totalement ridicule. Je regarde Bath et avant qu'il ne dise quoi que ce soit, je corrige  «Enfin, non.. euh.. je m'appelle Stella, désolée.»  Mais en prononçant ce prénom, Stella, mon corps redouble de tremblements et cette fois, il semblerait que mes larmes fassent leur grand retour dans ma vie, même si je ne les laisserais pas déborder. Rose me pique au vif, mais Stella me fait peur. Que choisir alors? Qui suis-je vraiment? Ou plutôt, qui suis-je aujourd'hui?  «Bref, appelle-moi Rose s'il te plaît» Je replace mon regard vers le chien et lui fais une dernière caresse avant d'enfin me relever et de descendre le reste des marches, le cœur en miettes et l'esprit embrumé.


@Barth St. John Désolé pour le nouveau pavé, et pour le petit retard I'm not afraid.. | Barth & Stella 380705041
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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyMar 5 Juin - 11:20

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« J'adore les chiens, mais j'espère qu'il gardera sa bave pour lui. » Tu laisses échapper un sifflement moqueur. Très peu de chances pour toi, gamine. Knox avait beau être âgé et d'un calme étonnement étrange pour la race à laquelle il appartenait, il était d'une affection sans bornes. Affection que t'avais appris à lui rendre, petit à petit, sans trop forcer cela dit. T'étais pas dans les débordements d'attentions, c'était pas ton genre, mais t'appréciais cette sensation d'avoir quelqu'un à tes côtés, même silencieux. Les nombreuses soirées moroses à ressasser ton passé, un verre de whisky à la main, le regard sombre posé sur le lambris du plafond. Et il était venu, à pas de loup, se poser nonchalamment à tes côtés, sa tête sous ton bras ballant, venant poser sa truffe humide contre ta main, souffle tiède contre la fraîcheur de tes doigts. Tu secoues la tête, chassant ces pensées avant de reporter ton attention sur la petite créature frêle à tes côtés, descendant les escaliers avec difficulté. Tu fais quelques marches en direction de l'étage inférieur et elle te suit lentement avant de se reposer sur l'une d'elles. Éreintée, c'était le mot. Ça tiendrait qu'à toi, tu l'aurais déjà embarquée sur ton dos, dans tes bras, dieu sait comment, pour l'emmener à la cuisine. Mais tu respectais son espace vital, tu voulais éviter de l'effrayer comme à son réveil. Et déjà qu'elle s'excuse quand tu lui conseilles de ne pas l'appeler monsieur. Putain. T'avais vraiment aucune subtilité dans les paroles, Barth. Tu passes une main dans ta barbe mal rasée, grattant l'épiderme dru avant de continuer, les lèvres pincées. « C'est juste que "Monsieur", ça me donne l'air d'avoir soixante balais. Barth. Barth, ça va très bien. » que tu réponds avec tout de même une pointe de dégoût sur la langue. Quelques secondes plus tard, t'entends le cliquetis des coussinets griffus du cabot qui s'approche et il passe ses oreilles pointues du mur. S'approchant doucement pour jauger l'inconnue, humant son odeur quelques secondes avant de venir lécher sa joue, déjà apprivoisé par la demoiselle.

Tu la laisse s'émerveiller de l'animal, parce que c'est réellement le cas. Comme si elle n'en avait plus vu depuis bien longtemps. Comme si elle avait oublié ce que c'était. Et ce constat là, il te fit plus mal au ventre que le reste. Tu te racles la gorge, légèrement troublé. À ce moment là, t'as juste l'impression de voir une jeune fille tout ce qu'il y a de plus normale. Adoucie par l'aura animale, ce qui semble être caractéristique de la gente féminine. Bon, après, t'avais bien eu la même, sinon Knox serait resté au bord du chemin. Tu finis par demander son nom à la gamine, comme ça vous êtes quittes. Elle est distraite par le chien et répond naturellement. « Je m'appelle Rose. » Avant de se figer d'un seul coup, te faisant bander les muscles de surprise. Tu plisses les yeux quelques secondes, remarquant que quelque chose ne va pas. Elle est repartie dans ce côté presque "psychotique" que t'as remarqué en haut, plus tôt. Elle s'excuse et tu tournes ton visage bien trop rapidement à la suite de ses paroles. Rose ? Stella ? Qu'est-ce que c'était que ce bordel ? T'as envie de lui demander ce qui se passe, interloqué. Mais elle finit par trembler, les yeux déjà débordant de larmes. Merde. Un simple prénom. En plus, t'as l'impression de l'avoir déjà entendu quelque part. Elle t'intime d'utiliser le premier évoqué. Mais c'est tellement étrange que ça grossit encore plus la boule dans ton estomac. « Très bien, gamine. Va pour Rose. La cuisine est juste au bout, à gauche. » Tu cherches pas à pousser le bouchon trop loin, elle a l'air au bout de ses possibilités et t'as pas non plus envie de remuer le couteau dans la plaie. T'avais aussi tes secrets, tes noirs souvenirs. Des choses dont t'avais vraiment pas envie de parler. Jamais. Tu prends la tête de la marche, le chien à tes côtés, jetant des coups d'oeil en arrière toutes les dix secondes pour vérifier qu'elle tient encore debout.

Tu dépasses le chambranle dénudé de porte, atterrissant vers le comptoir. Tu désignes une chaise d'un mouvement de main. « Assieds-toi. Eau, bière, whisky ? » Le choix est assez limité mais bon, tu penses qu'elle saura s'en accommoder. Contournant le meuble en bois, tu t'approches du réfrigérateur que tu ouvres, tes yeux tombant sur la seule chose qui y reste en vie, la boîte d'oeufs. Attrapant celle-ci, tu mets une poêle à chauffer sur la plaque, cassant quelques uns des oeufs dedans. « Une préférence pour la cuisson ? » que tu ronchonnes. On dirait que t'as presque envie de lui faire plaisir, à la gamine, hein Barth ? Papa ours refoulé que tu es.

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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyJeu 7 Juin - 0:51

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On dit toujours que le temps qui passe apaise tout. Les souvenirs, la peine, le malheur. Mais honnêtement, je n'y crois pas une seconde. Quand on a vécu ce que j'ai vécu, on peut certes décider de se battre, et de continuer à vivre. Mais en définitive, est-ce une vie qui vaut vraiment la peine ? Est-ce que ça sert à quelque chose de continuer à se lever le matin, de faire comme si tout allait bien, de parler avec nos proches, de faire semblant de rire à leurs blagues, ... si au fond de nous, on ne peut pas effacer, ou du moins oublier le pire ? Car c'est alors une vie qui n'est pas complètement vécue, une vie sans saveur, mis à part celle de la douleur. Donc oui, en cet instant précis, je me pose la question. Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? D'un autre côté, je trouverais injuste que deux années de misère viennent gâcher le reste de ma vie. Et pourtant, comment faire autrement ? Qui pourrait me reprocher d'abandonner ? D'autant plus que personne, à part Barth, bien-sur, ne sait que je suis vivante. N'est-ce pas plus facile de disparaître quand tout le monde vous pense déjà morte ? C'est à ce moment-là que je retrouve le fil de la conversation avec Barth. Il est sans doute loin de s'imaginer à quel point mes réflexions sont glaçantes. « C'est juste que "Monsieur", ça me donne l'air d'avoir soixante balais. Barth. Barth, ça va très bien. » J'avoue que même si c'est une appellation polie, ce n'est pas très flatteur. Enfin, je crois. Après tout, je ne sais pas vraiment ce qui convient de faire lors d'une rencontre si.. particulière entre deux individus qui semblent aussi brisés l'un que l'autre. Parce que même si Barth fait de son mieux pour le dissimuler, je sens très bien qu'il n'est pas aussi à l'aise que ce qu'il essaie de faire croire. Au moins avec lui, aucun risque qu'il ne pose des questions. «Ok, ok, encore désolée Monsie... Euh, Barth, je veux dire. Pardon.»

Avec le chien, je me laisse complètement aller. J'ai l'impression de vivre mon premier beau souvenir de toute ma vie. Je sais que c'est faux, car des bons moments, j'en ai eu des tas avant que Maxime ne déboule violemment dans ma vie. Mais celui-ci est particulier, dépourvu de tous faux-semblants. J'ai presque l'impression d'être redevenue une gamine insouciante, que rien ne peut faire flancher. Barth me demande mon nom, et c'est tout naturellement que je lui réponds Rose. Encore une chose de fausse. Quoique je n'en suis pas certaine.. Stella était la fille d'avant, et celle de maintenant ne peut être que Rose, au risque de voir Stella s'effondrer pour toujours. Rose, c'est un peu comme une protection qui ne faut surtout pas enlever, à moins de vouloir rester à terre pour toujours. Je panique légèrement, car je sais que Barth est intrigué par  ce que je viens de lui dire. Et à vrai dire, je ne comprends pas pourquoi il ne m'a pas encore fichue à la porte. Qui voudrait venir en aide à une pauvre folle comme moi ? Bah.. lui, apparemment. « Très bien, gamine. Va pour Rose. La cuisine est juste au bout, à gauche. » Je me détends un peu, car il a la gentillesse -ou la folie-, de ne pas me poser plus de questions que ça. Il prend les miettes que je veux bien lui dire, sans jamais relever. Alors, le seul mot qui peut sortir de ma bouche est un franc et sincère «Merci.» Il attend sans doute que je me dirige vers la cuisine qui se trouve au fond, à gauche. Mais je ne connais pas cet endroit, et je me mets à nouveau à me faire des scénarios. Et si quelqu'un m'attendait dans cette cuisine ? Si je m'y engage la première, je serais prise en étau entre Barth et cette fameuse personne. Autant de pas prendre de risque.. J'ai comme l'impression que mon mode méfiance vient de se réactiver, sans que je sache vraiment pourquoi. Mais peu importe. Il prend finalement la marche et je le suis lentement, inspectant chaque détail passant sous mon regard. Régulièrement, Barth se retourne discrètement pour vérifier si je le suis. Ou alors, il vérifie que je ne suis pas en train de préparer son assassinat. Je préfère ne même pas imaginer ce que lui, s'imagine.

Barth entre donc le premier dans la cuisine, le chien à ses côtés, et me montre une chaise. « Assieds-toi. Eau, bière, whisky ? » M’asseoir ? Je n'ai pas le temps de m'asseoir, je dois préparer à manger ! Il avait bien parlé d’une omelette, non ? Ou alors, je suis encore plus folle que je ne l'imaginais et tout ça s'est passé dans ma tête. Je suis peut-être même encore enfermé dans ma chambre, chez Maxime. Non, ça, j'en doute fortement.  «Euh.. je vais prendre un verre d'eau, ça sera très bien, merci.» Je reste debout, car vraiment, je ne comprends rien à ce qu'il attend de moi. Même si pour être honnête, il n'a pas l'air d'attendre quoi que ce soit de ma part. « Une préférence pour la cuisson ? » Ok, je suis peut-être en train de rêver. En fait, je dors encore. Je ne vois que ça. Je reste quelques secondes sans rien dire, puis me décide enfin à protester. «Je ne comprends pas.. Tu avais parlé d'une omelette tout à l'heure et.. je pensais que je devais faire à manger.» Je suis un peu perdue, à vrai dire. Pourquoi voudrait-il me préparer une omelette ? C'est moi l'invitée, c'est à moi de le remercier et de faire tout mon possible pour qu'il soit satisfait. Ces derniers mois, si je ne faisais pas honneur à mon hôte, donc à Maxime, je le regrettais amèrement pendant des jours. Alors, ça m'a servi de leçon et je ne veux en aucun cas contrarier mon nouvel hôte. C'est ainsi, je me dois d'être à cent pour cent reconnaissante. Mais ça ne m'empêche pas de perdre pied et de ne plus pouvoir contenir ma peur, que j'avais plus ou moins réussie à dissimuler jusque-là. Je tourne dans la petite pièce, comme une furie craintive, et je cherche une explication logique au comportement de Barth. «Si tu n'attends pas de moi que je te fasse le repas, que dois-je faire d'autre? Il y a forcément un truc ! Il y a toujours un truc ! Alors, s'il te plaît, dit-le moi maintenant qu'on en finisse» Maintenant, je suis carrément affolée et je sens mon maigre corps trembler si fort que je perds légèrement l'équilibre. À moins que ça ne soit à cause des larmes qui habillent mes yeux.


@Barth St. John Tu es entièrement pardonnée I'm not afraid.. | Barth & Stella 2170676962 Ça fait du bien de te lire à nouveau I'm not afraid.. | Barth & Stella 1887575387
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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptySam 9 Juin - 12:27

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La gamine est perdue dans ses pensées et d'après les émotions qui passent furtivement sur son visage délicat, t'es certain que ça ne doit pas être très marrant. Tu dois avoir la même tronche, au bar, quand tu repenses à ta vie mouvementée en faisant distraitement tourner le whisky dans ton verre. Mais c'est la vie, chacun de vous aviez vos secrets, vos noires pensées et ne tenait qu'à vous d'en faire part à quelqu'un. Et t'avais le ressentiment qu'elle était aussi muette que toi, à ce niveau là. Si un jour lui viendrait le besoin d'en parler, tu saurais écouter avec le recul qu'il se doit. Parce que tu savais ce que ça faisait d'être seul et entouré d'une sombre aura, retenant les mots et l'envie de cracher toute cette noirceur à l'air libre. De devoir garder tout ça à l'intérieur, laissant le mal ronger les chairs et les nerfs. Parce que ça ne devait pas être sorti au grand jour, cela devait rester dans l'ombre, à jamais. Il n'y avait qu'Angie qui savait, parce qu'elle était tenue au secret professionnel. Parce que tu n'avais pas eu le choix, parce qu'il avait fallu vomir les informations au prix de ta liberté. Observer son beau visage focalisé sur le tien, imperturbable, toute ouïe dehors, écoutant les paroles de manière immuable. Si t'avais pu, tu serais parti sans demander ton reste, toi et ton passé sanglant sous le bras. Mais la vie est parfois chienne et t'es obligé d'y faire face.

« Merci. » Tu continues à marcher, avec un léger sourire. Ça fait du bien de trouver quelqu'un auquel tu t'identifies, d'une certaine manière. Vous n'êtes, au fond, que deux animaux blessés et craintifs de la jungle extérieure. Chacun avec son histoire propre mais aux réflexes de survie similaires. Tu hausses les épaules, continuant ton chemin. « Pas de quoi. » Atteignant le seuil de la cuisine, cherchant toujours à vérifier qu'elle te suit, la gamine. Qu'elle ne s'effondre pas en plein effort, avec la fatigue physique qui lui pend au nez. Elle était encore toute débraillée, les mains soignées mais le reste encore pétri de ses aventures. Nourriture d'abord et après tu l'enverrais sous la douche. Elle en aurait besoin, t'en étais certain. Tu t'approches du réfrigérateur, quémandant quelque chose qu'elle voudrait boire et elle répond de l'eau. Simple. Tu chopes une bière au passage, avant de faire couler le liquide limpide dans un verre, que tu déposes à ses côtés sur le comptoir. Et elle n'est toujours pas assise. Tu décapsules ta boisson sur le bord du meuble, à l'ancienne, prenant une gorgée fraîche qui te ravit l'oesophage. « C'est plus confortable sur le tabouret, je t'assure, à moins que tu veuilles manger par terre. Mais je réserve ça à Knox. » que tu rajoutes, avec un malin sourire. Puis c'est la débandade. Elle te regarde, pleine d'incompréhension, te faisant part de sa surprise. Faire la cuisine ? Mais elle était l'invitée, bordel, blessée en plus de ça. Tu te grattes une barbe mal rasée, les sourcils froncés. « Pourquoi tu ferais la cuisine ? T'es chez moi, c'est mon rôle. Et vu ton état, c'est largement préférable, gamine. » Elle est vraiment étrange, cette...Stella-Rose. Qui se met à tourner comme une furie dans la pièce, longeant le comptoir central, le visage affolé. Se mettant à rugir férocement sur des choses à faire, obligatoirement, comme si tu attendais d'elle qu'elle soit serviable et malléable entre tes mains. Putain, tu savais pas ce qui lui était arrivé mais c'était devenu encore plus pénible à entendre. Comme un soldat qui n'attendait que les ordres qu'on lui crierait, prêt à se jeter au combat, quelque soit l'indication.

Elle rugit et tremble, vacillante, avant que tu ne te déplaces rapidement devant elle, attrapant ses épaules de tes paluches. « Stop. » Tu vrilles ton regard dans le sien, les sourcils toujours froncés, avant de relâcher la pression de ses épaules, tes poings sur tes hanches. Tu voulais pas la toucher, respecter son mal être au contact humain, mais fallait un coup de fouet pour l'arrêter. Contenir les larmes qui pointent à nouveau dans ses yeux. « Stop, gamine. Je sais pas par où t'es passée, mais ici, c'est moi qui cuisine. Même mal. Tu poses ton cul sur cette chaise et tu attends ta bouffe. Compris ? Relax, hein. » Puis tu soupires, rempli de questionnements qui fourmillent dans ta petite tête recouverte d'une tignasse de jais, avant de retourner aux fourneaux. Cool, les oeufs n'ont pas eu le temps de cramer. Tu sors une assiette du placard avant de déposer l'omelette baveuse dessus, rajoutant des couverts sur le meuble en bois. « Faut que tu comprennes quelque chose...Rose. » T'as vraaaaaaaiment du mal avec ce prénom, parce qu'apparemment, c'est pas le bon. Mais faut t'y faire, Barth. Elle l'a choisi. « Ici, la seule obligation que t'as, c'est de ne pas me réveiller avant onze heures le week-end. C'est tout. Tu fais ce que tu veux, tu pars quand tu veux, c'est toi qui vois. Faut que tu te mettes ça dans la tête. Peut-être que c'était normal là où t'étais, mais ça l'est pas. Alors mange, avant de tomber dans les vapes à nouveau. » que tu termines, l'air grave. Fallait lui faire rentrer dans le crâne qu'elle n'était pas un esclave soumis à dieu sait qui, mais une personne, un être humain. Avec son libre-arbitre et ses propres décisions. Et t'avais l'impression que ça allait pas être facile, ce bordel.

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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyLun 11 Juin - 15:58

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J'aurais fais n'importe quoi pour que cette vie soit celle de quelqu'un d'autre. En quittant la maison de Maxime, je n'avais pensé qu'à une seule chose : la liberté. Mais je n'avais pas saisi tout ce que ça impliquait. Je n'avais pas réfléchi aux conséquences de cette année d'enfer, à la souffrance qui se ferait tenace et aux rêves à jamais perdus. Je croyais que m'enfuir était synonyme de guérison. Mais j'étais loin du compte, car m'enfuir n'était que la première étape. Et les autres petits à franchir me paraissent maintenant être des montagnes insubmersibles. Le moindre bruit suspect me fait sursauter de terreur, le son de ma propre voix m'est totalement inconnu et mon cœur est constamment en arrêt. Alors, là, tout de suite, je me demande non pas comment je vais pouvoir vivre, mais comment je vais pouvoir survivre. Parce qu'à partir de maintenant, c'est uniquement ça : de la survie. Et comme dans n'importe quel jeu tordu, on ne sait jamais qui du méchant ou du gentil va remporter la manche. Et je ne sais toujours pas lequel des deux je représente aujourd'hui. Si je représente encore quelque chose, du moins.  

Barth dépose un verre d'eau sur le comptoir et je me rue sur ce dernier, le vidant d'une seule gorgée. Il prend une bière pour lui et je me surprends à me demander quel goût a cette boisson que je connaissais pourtant bien. Je reste debout, attendant patiemment qu'il me demande de lui préparer à manger, mais ce moment ne vient pas et je m'interroge en fouillant la pièce du regard. L'homme me parle d'un tabouret, du chien aussi -je crois-, mais je n'écoute déjà plus ce qu'il dit. Je sens la panique gonfler dans ma poitrine, et je ne peux rien faire pour l'écraser. Elle augmente à chaque demi-seconde et explose, comme pour se libérer. Barth semble dubitatif avec ses sourcils froncés, mais ça ne m'aide pas à me calmer, je pense qu'il se moque de moi. « Pourquoi tu ferais la cuisine ? T'es chez moi, c'est mon rôle. Et vu ton état, c'est largement préférable, gamine. » Mais...non...je...non. «Je suis capable de le faire, je le jure !» C'est la stricte vérité. Je revois dans mon esprit les images de ces nombreuses fois où j'ai été contrainte de repousser mes maigres limites. Me tenir droite, alors que plus rien ne l'était chez moi. Peut-être que marcher un peu m'aidera à comprendre ce que vient de dire Barth et surtout, pourquoi il dit une telle chose. Alors je commence à tourner dans la cuisine, de plus en plus affolée par ce qui pourrait se passer, par ce qui pourrait ne pas se passer. Je suis perdue et j'ai peur. J'essaie de trouver une solution pour contenter Maxime, pour ne pas le mettre en colère, qu'il ne me fasse pas de mal ce soir et que je puisse échapper à sa colère. Mais je ne trouve rien, je n'arrive pas à réfléchir. Je tourne toujours plus, croyant que la solution me tomberait plus vite. Je ne suis plus sur Terre quand deux grandes mains viennent se poser fermement sur mes épaules et que je sursaute instinctivement. Je crois entendre un stop, j'ouvre les yeux et vois un visage légèrement familier planté devant moi. Ce n'est pas Maxime, c'est Barth. Évidemment puisque je me suis enfuie ! Pourtant, il y a quelques secondes, c'était encore dans la maison de l'enfer que je me trouvais, à tenter de faire ce que Maxime attendait de moi. Je me rends compte que j'ai complètement déconnecté de la réalité. Mon esprit a quitté mon corps amaigri et a trouvé le seul chemin qu'il connaissait : celui de la peur. Le temps que je revienne totalement au présent, les mains de Barth sont sur ses hanches, et je recule d'un pas. Je tremble encore légèrement, mais les battements de mon cœur commencent à se calmer. « Stop, gamine. Je sais pas par où t'es passée, mais ici, c'est moi qui cuisine. Même mal. Tu poses ton cul sur cette chaise et tu attends ta bouffe. Compris ? Relax, hein. »  En entendant ces paroles, je ne suis pas certaine de bien les comprendre, mais je pense saisir l'essentiel : je dois m'asseoir. Je recule vers la chaise d'un pas lent, comme si j'attendais que Barth change d'avis. Mais il n'en fait rien et retourne rapidement vers la cuisinière. Je reste silencieuse, ne sachant plus ce que je suis censée dire ou ne pas dire. Pendant que pour une fois, quelqu'un prend soin de moi.

Barth reprend la parole, et je suis pendue à chacun de ses mots. Quand il prononce mon prénom, Rose, ce dernier sonne étrangement à mes oreilles. C'est comme si quelque chose clochait, comme si ce prénom n'avait pas la même résonance qu'avant. Ça me laisse perplexe et encore une fois, je suis perdue. Je pensais que ce prénom était désormais le mien, mais peut-être n'est-ce finalement pas le cas. Ou en tout cas, peut-être l'est-il de moins en moins. Barth me dit que la seule obligation dans cette maison est de ne pas le réveiller avant onze heures le week-end et je souris légèrement.  Ainsi donc le lion se fait parfois passer pour la marmotte. Cette idée me fait un peu rire. Il dit aussi que je suis libre, que je peux partir quand je veux. Je me sens coupable de l'obliger à se répéter ainsi, car je me souviens avoir déjà entendues ces paroles plus tôt. Mais il faut croire que j'ai surestimé ma capacité à faire taire mes émotions.. Barth pense que tout ceci n'est pas normal. Et au fond de moi, je le sais très bien aussi. Mais je suis si habituée à vivre de la sorte, que ça me semble malgré tout banal. «Désolée, ça n'arrivera plus..» Bien sûr, c'est totalement faux, je sais très bien ce que ma petite caboche renferme, mais je serais la seule à le savoir. Je n'en parlerai jamais. «Je n'ai pas l'habitude d'être traitée comme ça.. Il va me falloir un temps d'adaptation, je suppose. Et si je fais des choses étranges, je m'en excuse.» Et pour dire, l'épisode hystérique que je viens d'avoir m'a même coupé l'appétit. Mais j'accepte l'omelette que Barth a préparée, par respect. Je suis mal à l'aise, j'ai l'impression de me trouver du mauvais côté de l'assiette. «Est-ce que.. tu veux bien qu'on partage ?» Ça me rendrait moins nerveuse, car je ne suis même pas certaine que mon estomac puisse garder toute cette quantité de bouffe. Et la dernière chose que je voudrais, c'est de vomir au milieu de la cuisine.


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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyVen 15 Juin - 20:32

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La gamine est à moitié perdue dans une autre réalité, t'en es bien conscient. Ses réactions destinées à une personne sans visage qui semble encore lui inspirer de la crainte, même si elle s'est enfuie. Parce que t'en es presque certain, tu peux pas demander vérification au risque de passer pour un malotru, mais elle s'est tirée de quelque part, sans permission. Tu le vois dans son visage effrayé, biche prise entre les phares d'une voiture, telle que tu l'as retrouvée sur cette route, quelques heures auparavant. Dans sa manière de guetter, à chaque recoin, à chaque bout de couloir. Dans cette insistance perturbante, féroce, de vouloir faire les choses alors qu'elle se retrouve invitée dans une maison qui n'est pas la sienne. Peut-être qu'un jour, tu sauras, qui sait. Si tant est qu'elle y reste, dans cette baraque. T'as rien imposé, normal, mais t'avoueras jamais que ça te fait quand même du bien, d'avoir un autre être humain dans cette maison si vide, si morne. Même si c'est une gamine qui à l'air de flipper devant son ombre, peu importe ce qu'elle a vécu, elle est la bienvenue. Des fois, t'as l'impression d'avoir oublié ce que c'était, le contact humain, les "bonjour" les yeux encore collés de sommeil, les repas partagés, cette sensation d'avoir une présence presque réconfortante. Pour oublier le silence, la platitude des journées qui se suivent et se ressemblent beaucoup trop. Si elle avait besoin de crécher ici, qu'elle prenne le temps qu'il lui faut, tu seras le dernier à te plaindre.

Elle est perdue, bien trop perdue. Incertaine quant à l'attitude à adopter, alors tu choisis de prendre les rennes à sa place, lui laisser la liberté qu'elle s'est octroyée en atterrissant jusqu'ici. T'aimes pas décider pour autrui, autant que tu détestes qu'on le fasse à ton propos. Mais il faut bien calmer le jeu, sinon tu t'attends à l'implosion. Alors tu lui intimes de s'asseoir sagement et d'attendre son plat. Que t'as réussi à ne pas faire cramer, pour une sainte fois. Elle s'excuse encore, inexorablement et tu hausses les épaules. T'as bien compris que t'auras beau lui expliquer que c'est inutile, elle continuera encore et encore. Comme si c'était imprimé au fer rouge dans ses nerfs, dans chaque cellule de sa matière grise. Elle persiste à vouloir argumenter, tente d'expliquer son comportement. Tu respectes, malgré le malaise qui persiste encore dans le creux de ton ventre. Parce que ça te rappelle beaucoup trop de choses que tu veux envoyer balader aussi loin que possible de ta tête. Cette soumission qui te renvoie à des épisodes lointains et tout aussi réels. Presque tangibles, si tu te mets à y repenser de trop près. « Ouais. Je vois. T'es pas la seule à faire des trucs étranges, rassures-toi. On a tous notre part de mystère, gamine. » Et tout aussi tranquillement que tu l'as énoncé, tu transvases l'omelette dans une assiette que tu apportes à la demoiselle, qui a enfin décidé de s'installer au comptoir. Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité.

« Est-ce que...tu veux bien qu'on partage ? » T'as presque eu le temps de finir de nettoyer la poêle. On pourrait penser que t'es bordélique, ce qui est assez généralement le cas, mais t'as décidé de faire un effort, de bonne grâce. Tu déposes le tout sur le séchoir près de l'évier, te retournant, un sourcil bien haut. Puis tu pinces les lèvres, réduisant la distance entre le meuble de cuisine et toi. Plissant les yeux quelques secondes, réfléchissant jusqu'à ce que le gargouillement de ton estomac te trahisse. Merde. T'as pas mangé hier midi, ton corps te rappelle à tes besoins primaires. « Va pour l'omelette. » Attrapant deux fourchettes dans un tiroir. Nul besoin de couteaux, ton omelette est parfaite. C'est bien la seule chose que t'arrives à cuisiner correctement. Avec la gamelle du clébard, accessoirement. Tu chipes un morceau de d'oeuf brouillé, le portant à ta bouche et retenant un soupir de plaisir. T'arrives presque à oublier ce que ça fait, de se nourrir d'autre chose que de clopes et d'alcool. De prendre un repas à peu près sain. L'arrivée de cette gamine chamboule tout, pas forcément de manière négative. Faut te reprendre en main, Barth.  « Tu comptes rester ici ? » T'es un peu abrupt, oui. Mais tu poursuis rapidement, un morceau d'omelette maladroitement piqué sur ta fourchette, menaçant de s'envoler au moindre geste brusque. Knox s'en chargera, au besoin. « Savoir si je dois préparer une chambre. Déblayer des affaires. Faire les courses, des trucs du genre. » que tu demandes, un peu comme ça. T'as jamais eu besoin de réfléchir à ce genre de choses, alors t'es un peu paumé.

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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptySam 16 Juin - 1:57

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Après ce qui s'est passé quelques secondes plus tôt, je ne sais pas si c'est vraiment nécessaire de préciser que je fais des choses étranges parfois. Mais je le fais, et m'excuse platement. Barth doit sans doute penser que je suis tout droit sortie d'un asile psychiatrique, et je préfère de loin qu'il croie à cette théorie plutôt qu'il sache la vérité. Tout ce qui s'est passé chez Maxime restera un secret pour tout le monde, un secret seulement connu de ma petite tête détraquée. Ça ne regarde que moi.. Moi et ma conscience. Parce que même si je n'ai pas voulu toute cette merde, je suis coupable. Maxime a agi comme ça parce qu'il était malade. Mais moi ? Pourquoi me suis-je résignée si vite ? Pourquoi je n'ai pas tenté de fuir, jour après jour ? Pourquoi j'ai laissé Rose s'installer confortablement, pendant que Stella mourrait à petit feu ? Quand je me pose toutes ces questions, mes souvenirs remontent à la surface, je revois les épreuves que j'ai traversées dans cette maison et j'ai mes réponses. Je n'avais plus de force, plus de courage, plus de dignité, rien. J'ai été obligé d'obéir pour survivre. Je devrais donc être clémente envers moi-même, mais la vérité, c'est que je déteste Maxime et que je me hais encore plus.

Barth me ramène une fois de plus à la réalité en me répondant que je ne suis pas la seule à faire des choses étranges. Il dit que nous avons tous notre part de mystère. Instinctivement, je me demande quel est celui qui l'entoure, lui. Je ne pose aucune question le concernant, car je crois déceler en lui quelque chose qui nous rassemble : la douleur. Il ne m'en faut pas plus. Par contre, j'aimerais beaucoup qu'il arrête de me surnommer gamine. Ce n'est certes pas une appellation très méchante, mais je ne l'aime pas. C'est à mille lieux de ce que je suis réellement. Je me racle la gorge, cherchant mes mots avant d'enfin oser me lancer.  «Tu sais, ça fait longtemps qu'on ne m'appelle plus gamine. Tu peux utiliser mon prénom.. enfin, si tu es d'accord..» Loin de moi l'idée de lui dicter ce qu'il doit faire ou dire, j'essaie juste de trouver une manière délicate de lui dire que ce surnom me dérange. Enfin en même temps, j'ai d'autres choses plus grave en tête. Alors s'il continue, ce n'est pas très grave. Au fond, j'aurais dû me taire.

Je demande ensuite à Barth s'il est d'accord de partager cette omelette et sa réponse positive me surprend. Je pensais qu'il insisterait pour que je mange tout, pour je reprenne le plus de force possible. Mais il ne l'a pas fait. Ça me laisse une sensation étrange, car il vient de prouver que ce que je souhaite est important et qu'il sait lire entre les lignes. Il commence à picorer des bouts d'omelette et je reste là, profitant du silence ambiant. Mais soudain, Barth redevient le Lion et me demande « Tu comptes rester ici ? » Oh.. je ne m'attendais pas à cette question si directe. « Savoir si je dois préparer une chambre. Déblayer des affaires. Faire les courses, des trucs du genre. » Alors là, je reste pantoise. Il est sérieux ? Hors de question que je déboule dans la vie de cet homme et que j'y foute le bordel. Ça n'a pas l'air d'être son truc de faire les courses, ou de préparer une chambre.  « Euh, je... Oui... enfin, je ne sais pas...» Honnêtement, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Premièrement, je ne veux être un fardeau pour personne. Deuxièmement, j'ai besoin de savoir que je peux me débrouiller, seule. Et troisièmement.. Ok, je ne trouve pas de troisièmement. Mais ça ne change rien.  «...non, je ne reste pas.» Cette fois, c'est décidé. Et puis en plus, j'imagine que je suis censée retrouver ma famille.. À cette idée, un nœud se forme dans mon ventre et je sens la peur reprendre le dessus. Mais avant qu'elle ne me submerge une nouvelle fois, me faisant encore passer pour une tarée, je chasse cette idée de ma tête. Clairement, je ne suis pas prête à rentrer à la maison. Et comme je n'ai pas de blé, je vais sans doute dormir dans la rue. J'imagine que je pourrais me trouver un petit coin tranquille, où personne ne viendra me chercher.  «Pas la peine de te déranger avec tout ça, je vais m'en aller.» Je ne veux cependant pas le vexer ou lui faire croire que je suis ingrate. Alors je pense bon de lui préciser  «Mais merci pour ton hospitalité, vraiment.» C'est vrai que tout le monde n'aurait pas été si.. bien vaillant. N'importe quel taré aurait pu me ramasser sur cette route. Il faut croire que pour une fois, j'ai eu de la chance. De peur d'avoir lancé un froid sur notre conversation, je m'essaie à un nouvel exercice, celui de la légèreté.  «Cette omelette est une vraie réussite, tu sais.» Ça fait d'ailleurs des lustres que je n'ai pas mangé quelque chose d'aussi bon.  Pourtant, je n'arrive pas à manger le dernier morceau qui se trouve dans l'assiette. C'est idiot, mais avec Maxime, je devais toujours laisser un bout. Sans doute prenait-il plaisir à me voir saliver devant quelque chose que je ne pouvais pas prendre, même si j'en avais cruellement besoin. Je repose ma fourchette sur la table et timidement, je reprends la parole.  «Merci pour ce repas en tout cas. Ça compte pour moi.» Je me lève, presque plus chancelante, et regarde autour de moi. Bordel, j'ai rien à faire dans la vie de ce mec. Si je ne pars pas rapidement, je pourrais me sentir trop à l'aise ici. Et surtout, je n'oublie pas que quoi que je fasse, je le fais toujours mal. Et je ne veux pas faire mal avec Barth, parce que lui, malgré ses airs de vieux ours, je sais qu'il est gentil.  «Bon, je vais y aller maintenant. Désolée de t'avoir gâché ta journée et encore merci pour l'omelette.» Je meurs d'envie de lui demander la permission de prendre une douche rapide avant de partir, mais d'expérience, je sais qu'il ne faut jamais rien demander. Si je fais une telle chose, il pourrait souhaiter quelque chose en échange, et avec les hommes, on ne sait jamais à quoi s'attendre. Même si je pense avoir déjà vécu le pire.


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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptySam 16 Juin - 10:54

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La petite avait l'air encore perdue dans ses réflexions et tu continues à picorer dans l'assiette, à peine rassasié. Fallait quand même tu lui en laisses, Barth. L'ombre du cabot se découpe dans la lumière, la queue battante, l'espoir vif d'obtenir un petit morceau du festin et tu glisses un petit bout dans ta main. Laissant un léger sourire orner tes lèvres à la sensation de sa langue venant l'attraper pour l'engloutir d'une traite. Gourmand va. Tu jettes un coup d'oeil à la ronde, observant la pièce, qui paraît inhabitée si ce n'est votre présence. Tout avait l'air vide, plat, presque poussiéreux, malgré les rénovations entreprises à ton retour dans la bâtisse. Comme si elle n'avait pas foncièrement changé depuis ton enfance, gardant l'empreinte de la peur, de la douleur, des souvenirs sombres. Et constat était douloureux. Parce qu'il était l'exact reflet de ce qui rongeait ton intérieur, jour après jour. Un miroir identique à l'essai vain de vouloir oublier, passer à autre chose, refourguer les images aussi loin que possible. Sans grand succès. T'étais encore imprégné de tout. Des sensations, des scènes, chaque moindre meuble se rappelant à toi comme un cauchemar sans fin. Les cris, les pleurs, les portes claquées, les longues nuits recroquevillé sous la couverture, à attendre que ça passe, à soigner les blessures pour éviter que l'on ne remarque. Les lendemains à nettoyer le bordel, empiler les bouteilles dans un sac, le nez attaqué par l'amertume de l'alcool et de ses ravages sur ta famille. Alcool qui aurait du te dégoûter, au fond et qui ne faisait que t'attirer dans ses profondeurs. Mais t'avais choisi de plonger seul, tu voulais pas répéter le schéma. La solitude étant une compagne largement suffisante.

Sa remarque te sort vivement de tes réflexions, qui commençaient à prendre une tournure bien peu réjouissante. Tu sens simplement le doute s'installer sur son minois et tu fais la moue, qui doit paraître sur ton visage marqué par la fatigue et l'absence de rasoir. C'est normal de peser le pour et le contre, en fin de compte. Un inconnu étrange et certainement effrayant ou la liberté de rentrer chez soi. Mais quel était son chez elle ? D'où était-elle partie, dans ce cas ? Trop de questions fumeuses qui venaient se rajouter à l'appréhension persistante dans ton estomac. Et d'un seul coup, tu sens qu'elle est décidée, malgré tout. Elle refuse poliment, préférant certainement l'impression de pouvoir se débrouiller seule. Tes yeux roulent dans leurs orbites, parce que t'es le même, au fond. À te démener pour prouver au reste du monde que tu peux vivre sans lui, que tu sais survivre sans sa présence écrasante à chaque coin de rue. Mais ça te fait quelque chose, parce que cette boule, qui grossit à chaque phrase qu'elle prononce, elle ne veut pas s'en aller. Parce que t'as l'impression qu'il  y a toujours quelque chose qui cloche et que si tu la laisse partir, ça aurait été comme abandonner un chiot au bord de l'autoroute. Faillir à son devoir. Relâcher un oisillon blessé sans avoir pris le temps de soigner ses ailes. « Tu déranges pas, tu sais. Il reste une chambre et ça lui ferait pas de mal de voir la lumière. » Et ça sentirait presque comme une invitation à rester, n'est-ce pas, St. John ? Tu te refuses à voir la vérité en face, prétextant inconsciemment que c'est de l'aide à une personne dans le besoin. Mais dans le fond, t'es déjà attaché à la petite. Parce qu'elle te ressemble beaucoup trop pour que tu passes à côté de l'évidence. « Enfin, tu sais où aller si jamais t'as envie d'une omelette. » Tourner autour du pot pour éviter de lui dire que t'aimerais bien qu'elle reste. Parce que malgré son attitude carrément étrange, elle reste sympathique. Pas trop extravagante. Fin, le genre de personne qui te dérange pas d'héberger. Elle te complimente sur l'omelette et tu laisses échapper un maigre rire. C'était gentil, mais elle t'avait jamais réellement vu aux fourneaux. « C'est bien la seule réussite culinaire dont je peux me vanter. » Mais déjà, elle te remercie, se levant et réussissant dieu sait comment à se tenir debout, près du comptoir. Et tu paniques presque à l'idée de partir qu'elle émet, si soudainement. Tu peux pas la retenir, Barth, ça serait fonctionner comme la personne qu'elle a fui, mais en même temps, vu son état, ça serait de la négligence pure et dure de la laisser partir.

Tu donnes le dernier bout d'oeuf au clébard qui se lèche les babines de contentement après l'avoir englouti. Puis tu hausses les épaules, feignant un désintérêt totalement factice. « Comme tu veux, c'est toi qui choisis. La porte est ouverte, dans tous les cas. » L'assiette est envoyée dans l'évier, avec les couverts, tu rangeras plus tard. Tu te retournes à nouveau, observant cette silhouette bien trop mince, ce visage pâle mangé par deux grands yeux azur, ces écorchures dispatchées à tous niveaux sur ce petit corps encore frêle. Et bordel, tu peux pas accepter qu'elle s'en aille comme ça. T'es quasiment certaine qu'une bourrasque de vent pourrait la faire chanceler, aussi facilement. « Ou tu peux profiter d'une douche et d'un lit jusqu'à demain. C'est trois heures du matin, il fait noir dehors et la température doit avoisiner les dix degrés. » T'es maintenant accoudé au meuble de cuisiner, grattant ta barbe mal rasée. T'es terrible, avec tes arguments. Tu sais pas si ça va faire mouche mais tu tentes le coup. Sait-on jamais. « Après tu peux t'en aller. Mais c'est pas une bonne idée de vagabonder comme ça. » Ouais, t'es clairement inquiet, en fait. Mais tu l'avoueras jamais. Maintenant, t'as plus qu'à espérer qu'elle fera le bon choix.

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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptySam 16 Juin - 18:06

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Quand je le regarde, je suis persuadée que cet homme a déjà été brisé. Peut-être décèle-t-il aussi cela chez moi, comme si les individus blessés au plus profond de leur être pouvaient se reconnaître entre eux. Je ne sais pas tout à fait ce que je perçois dans ses yeux, mais il y a pourtant quelque chose de semblable à ce que je ressens. Ce gars transpire les ténèbres, comme s'il y avait lui-même goûté. Tout indique qu'il n'a pas dû avoir une vie très joyeuse, ou en tout cas qu'il lui est arrivé des trucs moches. Sans doute pas les mêmes choses ignobles que moi, mais des trucs graves quand même. Ma curiosité est piquée, j'ai clairement envie de savoir quelle est son histoire à lui. Ça m'aiderait peut-être à le cerner un peu mieux. Pourtant, je devine que si je lui posais des questions, il n'y répondrait pas. C'est en tout cas ce que moi je ferais. Après tout, chacun sa vie, chacun ses secrets. Mais je me demande pourquoi la vie m'a mise sur son chemin ? De tous les humains sur Terre, il a fallu qu'on me pousse ici, chez lui, à manger une omelette et taper causette. Je ne m'en plains pas, loin de là. C'est juste que je dois partir. Et si on se ressemble autant que je le crois, alors, il n'en a peut-être pas très envie, peu importe le ton détaché qu'il essaye de prendre.

Lorsque je lui annonce que je vais partir, sa réaction est étrange. Il tente d'argumenter une première fois, en parlant d'une chambre qui aurait bien besoin de lumière. Ouais, ce n'est pas avec moi qu'elle le pourra.. Mais sa réponse me touche, sans que je comprenne vraiment pourquoi. Je ne sais pas quoi dire, parce qu'il a l'air sincère et sympa, au fond. Il précise que dans tous les cas, je sais où je peux aller si j'ai envie d'une omelette. C'est sûr que ça doit être meilleur que du rat d'égout. Donc si on part de ce principe, j'aurai toujours envie d'une omelette. Je remercie une nouvelle Barth et complimente son repas. Sa réponse me fait légèrement rire, car effectivement, il n'a pas l'air de cuisiner très souvent. «Oh, je suis sûre que tu exagères.» Bon, en vérité, je ne suis sûre de rien, mais ça, il ne le sait pas. Je repense à toutes ces fois où le repas que je préparais pour Maxime était immangeable, selon ses propos. Mon ventre se serre. «Tu es sans doute meilleur cuistot que moi» De toute façon, si j'en crois Maxime, je suis la pire.

En me levant, j'essaie de ne pas le regarder, parce que j'ai trop peur de lire de la déception dans ses yeux. Mais c'est sa voix qui le trahit, car j'entends bien qu'il voudrait me voir rester. « Comme tu veux, c'est toi qui choisis. La porte est ouverte, dans tous les cas. » me dit-il. Petit à petit, je commence à me faire à l'idée de pouvoir décider par moi-même avec ce grand gaillard. Et comme j'ai l'autorisation de partir, c'est bien ce que je vais faire. M'enfuir vite et loin, avant qu'il ne change d'avis. Et comme ça, il pourra reprendre le cours de sa vie, sans qu'une loque humaine ne vienne s'imposer. Je m'apprête à me diriger vers la sortie, à prendre mon courage à deux mains et à affronter l'extérieur, mais Barth insiste doucement en disant que je peux aussi profiter d'une douche et d'un lit jusqu'à demain. Je songeai à une douche il y a moins de deux minutes, et c'est justement ce qu'il vient de proposer. Lit-il dans les pensées, genre super pouvoirs ? Est-ce que je ressemble à ce point à un livre ouvert ? Ou bien le hasard fait-il bien les choses ? Quoi qu'il en soit, je suis plus que tenter d'accepter cette proposition alléchante. Mais comme il vient de le dire, il est trois heures du matin.. Je ne sais pas exactement où je me trouve, mais j'imagine que Maxime doit être à ma recherche. Et s'il veut rester discret, patrouiller de nuit semble être une bonne idée... Je ne sais pas. J'hésite. Partir ou rester ? Devrais-je me poser cette foutue question toute ma vie ? Barth est accoudé au meuble de cuisine et je sens son mal à l'aise pointer. « Après tu peux t'en aller. Mais c'est pas une bonne idée de vagabonder comme ça. » On dirait presque que tacitement, il m'implore de rester ici. De ne pas le laisser seul. Et pour je ne sais quelle raison stupide, ça me fend le cœur, ça me provoque des choses inhabituelles dans le creux de mon ventre. J'ai connu bien trop de solitude ces derniers temps, je ne peux l'imposer à quelqu'un d'autre. Parce que ce qu'il ressent, je le comprends. «Euh, ouais, va pour la douche alors.» Je ne dis rien à propos de rester dormir ici. Parce que toute cette liberté me donne le tournis et je ne suis pas capable de prendre plus d'une décision à la fois. «Enfin, si tu es sûr que ça te dérange pas.» Mais s'il l'a proposé, c'est que la réponse est non. C'est donc la première fois depuis des mois que je vais prendre une douche seule. Heureusement, je me souviens comment on fait. Frotter, enlever toute cette crasse, toute cette merde qui me colle à la peau. Avec un peu de chance, la honte que je ressens s'en ira aussi. «Est-ce que tu aurais des vêtements propres pour moi ? N'importe quoi fera l'affaire. Même un vieux tee-shirt ou un pantalon troué serait parfait.» Du moment que je peux me débarrasser de ceux que je porte actuellement. Parce que si c'est le cas, c'est sûr, ils finiront en cendres dans un petit brasier libérateur. Trop occupée à guetter les mouvements de Bath, à l'affût du moindre signe de violence -que je n'ai par ailleurs pas constaté-, j'en ai oublié la présence du toutou. Je me baisse pour caresser l'animal, en essayant de ne pas penser à la peur qui m’étreint encore les tripes.


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MessageSujet: Re: I'm not afraid.. | Barth & Stella   I'm not afraid.. | Barth & Stella EmptyDim 17 Juin - 11:36

I'm not afraid
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T'aurais jamais pensé rester dans cette maison, suintant l'effroi et la douleur. Personne ne s'y approchait et pour cause, elle renfermait tellement de souvenirs que le quartier aurait souhaité pouvoir occulter pour toujours. Au départ, ça avait été par soucis d'argent, ta sortie de prison ne te permettant pas le luxe d'obtenir ton propre logement. L'obligation de retourner dans ta baraque d'enfant avec tout ce que ça impliquait comme crises d'hystérie. La moquette avait été arrachée, provoquant un soulagement immense. Mais il y avait encore trop d'ombres, glissant contre les murs, flottant au travers des couloirs. Amenant ces flashs persistants : ces cris, ce sang, ce claquement de ceinture contre ton dos. Encore et toujours. Il avait suffi d'un déclic pour tout foutre dehors, balancer, jeter, repeindre, déplacer, cloîtrer les instants pénibles au plus loin de la bâtisse. Malgré tout, le sentiment était toujours là, parce qu'il résiderait à jamais dans ton esprit. Puis le sentimentalisme avait pris le dessus, étonnement. Cette maison, elle renfermait les douces attentions de ta maternelle, son visage délicat et serein malgré la violence, les murmures tendres susurrés au creux de ton oreille, quand Morphée tentait de t'attirer entre ses bras. T'avais jamais pu te résigner à t'enfuir, à reléguer l'endroit à quelqu'un d'autre. Qui en aurait voulu, de toute manière ?

T'as pas l'habitude des compliments, de manière générale. Au garage, tu n'es qu'une simple silhouette que l'on voit glisser sous l'automobile, des bruits de cliquetis, de molettes qui resserrent les écrous. Une tâche d'huile qui s'écoule sous le moteur, un sifflement d'agacement parce que les plaquettes de frein sont usées jusqu'à la moelle. T'es pas le meilleur cuisinier, c'est certain, ce n'est généralement pas une priorité. Mais ça fait plaisir au fond, parce que malgré les maigres bouchées de moineau qu'elle déguste, t'es content que ça convienne. Mais déjà, elle se lève et t'intime ton départ. Et t'auras toute la bonne volonté du monde à feindre le désintérêt, t'es mortifié par l'idée de te retrouver à nouveau seul. Avec l'infime chance qu'elle ne le comprenne pas. Mais soit t'es trop bon comédien, soit elle fait l'effort de ne pas le remarquer, par pur respect. T'avais l'impression de faire face à un alter ego, féminin certes, mais il y avait trop de ressemblance entre vous pour que tu n'y attaches pas d'importance. Et puis, l'inquiétude venant pointer le bout de son museau, à l'idée de la gamine déambulant dans les rues noires, dans le froid, sans savoir si elle avait réellement un but à atteindre. Elle serait capable de dormir dehors, par soucis de ne pas déranger. T'en étais certain, vu son comportement jusque là.

Alors t'essayes ce que tu peux, retournant droit dans tes cours d'économie sociale, gravissant les étages de la pyramide de Maslow. Après les besoins primaires, passons au secondaires. Et vu son état, se prélasser sous l'eau chaude devenait une nécessité. Tes yeux roulent dans leurs orbites à nouveau, incorrigible gamine. « Deuxième porte à gauche de la cuisine. Il y a des linges dans le tiroir sous l'évier. » Si elle te dérangeait, ça ferait bien longtemps que tu l'aurais dégagée de chez toi. La preuve, t'étais presque prêt à l'héberger aussi longtemps qu'elle le voulait. Elle demande également si il lui est possible d'avoir des habits de rechange, caressant doucement la tête du cabot et tu acquiesces. Grattant ta barbe, réfléchissant à ce qu'il est possible de lui trouver. T'aurais bien aimé trouver quelque chose dans les affaires de ta mère, quelque chose de moins impersonnel, de plus...féminin mais elles ont été emportées par ses parents lorsque t'étais cloîtré en taule. Va pour quelque chose qui t'appartient, donc. « Je vais trouver ça. Prends ton temps. Et si t'as besoin de quelque chose, tu cries, j'suis pas loin. » que tu termines, toujours accoudé au comptoir. Tu te lèves finalement, prenant les devants et dépassant le chambranle de la pièce, tendant le bras pour lui indiquer la porte. Tu tournes à tête aux trois-quarts, toujours dos à elle, un léger sourire sur les lèvres. « Je reviens. Fais comme chez toi. » Puis tu continues de longer le couloir, retournant en bas des escaliers, soupirant. Quelle étrange gamine. Tu savais pas de quoi l'avenir serait fait, ce qu'elle déciderait, en fin de compte. Mais tu sentais que tu pourrais t'y habituer, au bout d'un moment. Et c'est ce qui te faisait peur. Te réhabituer à un autre être humain, en apprécier même la compagnie. T'entends la porte se refermer et tu gravis les premières marches accédant à ta chambre. Peu importe qui elle était, Stella, Rose, les deux, elle était la bienvenue. Ne dit-on pas que les âmes remplies de noirceur savent se reconnaître entre elles ?

@Stella Linskey ça te dit de terminer à ce moment là ? si tu veux répondre encore une fois I'm not afraid.. | Barth & Stella 1343069851 mais j'aime bien l'idée de stopper sur cet instant, sans réellement savoir si elle reste ou pas I'm not afraid.. | Barth & Stella 380705041
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