Slight change of plans, puisque notre existence est vouée à la sentence finale et qu’on ne peut rien y faire autant mourir selon nos conditions, heureux et en quête du plaisir. Ma plainte est surtout pour la forme, mes lèvres contredisent mes paroles lorsqu’elles vont embrasser son cou avant de s’étirer en un sourire amusé. « If you keep doing this, I will. » Je me recule légèrement, parce qu’on est déjà dans sa chambre et surtout que nous ne voudrions pas en arriver là. « …But please, don’t stop. » Esclaffement amusé libéré au vol avant que les lèvres ne se retrouvent et qu’il ne reprenne sa place familière au-dessus de mon corps. Le palpitant qui s’affole, et les muscles qui se la ramènent. J’échappe un bref soupir lorsque je décide de le mettre au courant de ma situation – le menaçant s’il décide d’en rire. Il n’y a pas à dire, l’art de la séduction et Mila Kowalski ça fait zéro. Bart a l’œil amusé mais il fait l’effort de ne pas rire, c’est apprécié. Mon pouce vient taquiner le coin de ses lèvres, juste pour être sûre qu’il ne remonte pas. « Oh. » C’est plutôt les miennes, qui remontent, alors qu’il fronce les sourcils. « And that’s why you need to quit drinking, Bart. » J'exagère, poussant la plaisanterie. Pense à tes fesses. Enfin, pour le coup, plutôt aux miennes qui ont souffert. C’est plus pour lui demander gentiment de faire attention que j’aborde le sujet, et le message a l’air de passer puisqu’il se fait doux. « Where exactly? » Docteur improvisé, aussi, mais doux. « To the right. » Ses doigts sont à peine un frôlement lorsqu’ils passent sous mon tee-shirt, je sens ma peau frissonner sous le glissé et un léger soupir d’aise m’échappe. C’est fourbe, un peu. « Here? » Je plisse légèrement les yeux, gardant mon regard sur son visage pour mieux profiter de son toucher. Il a l’air de prendre son nouveau rôle très à cœur, mais il se méprend un peu. « My right Doctor. » L’autre main est tout aussi douce, quoi qu’un peu plus baladeuse. Les miennes viennent délicatement caresser ses épaules, avertissement rapide qu’il n’a pas non plus intérêt à trop perdre son temps de ce côté-là. « Or here? » J’acquiesce légèrement, mince sourire sur les lèvres – cette droite-là, oui.

L’inspection terminée, Bart m’embrasse à nouveau – trop brièvement. « ‘Wanna take care of it now or… wait a little? » Je hoche la tête, mordillant légèrement ma lèvre inférieure alors que ses mains se font une nouvelle fois baladeuses. « No no no, I’m good. » Interdiction de s’arrêter maintenant alors qu’il a refusé ma première pause repas. We die like men here. « Just wanted to warn you for possible weird faces. » That’s sexy, yeah. Pour reprendre un peu de pouvoir et de contrôle sur la situation, je me redresse légèrement sur mes coudes, vais attaquer ses lèvres des miennes avant de le pousser tout en délicatesse pour échanger nos positions. Une fois correctement installée à califourchon sur Black Bart, l’assaut est moins tendre et plus joueur. Les baisers sont appuyés et appliqués, pour mieux savourer ces retrouvailles avec le sauveteur et parce que, bigre, il m'a manqué. Je m'attarde sur son cou, mes mains glissent sous son tee-shirt et j'échappe un soupir un poil trop grand lorsque je le découvre de son vêtement. Still fucking pretty. « I- Missed you- So much. » Déclaration entrecoupées d'une nouvelle vague de baisers. Mes mains descendent encore un peu plus, prêtes à aller taquiner la proéminence que je peux sentir grandir contre ma cuisse depuis quelques minutes. « Missed me? » Le ton est flambeur alors que mes lèvres effleurent une nouvelle fois celles de Bart.

Nos retrouvailles commencent sur un ton joueur et taquin, mais c’est surtout pour ma propre survie que je suis obligée de le prévenir de mes blessures de guerre. Le voir lutter pour ne pas rire m’amuse plus que je ne voudrais, et je ne garde pas mon sérieux bien longtemps non plus. Son toucher pour inspecter les dégâts m’embrase lentement, et il n’est pas question de s’arrêter-là. Ma main se perd dans ses cheveux lorsqu’il embrasse délicatement mon cou, le guide gentiment pour qu’il remonte afin que ses lèvres retrouvent les miennes. « I'll be more gentle. » Elle s’étirent en un sourire, c’est tout en délicatesse et baisers que je le pousse pour reprendre un peu de contrôle. Je m’installe relativement confortablement contre lui, volant d’abord un baiser avant de lui répondre avec un air de défi. « I can handle it. » Je prends ensuite les devants pour l’embrasser et commencer à réveiller son corps de caresses, le mien fébrile de celles qu’il gagne en retour et de là où nous allons. Je me débarrasse de son tee-shirt sans céder à l’envie de laisser une trace dans son cou ou contre son torse avec un baiser trop appuyé, bien consciente que c’est compliqué à cacher dans nos boulots, m’applique seulement un peu plus. Mon corps se réchauffe doucement de retrouver celui de Bart, mon rythme cardiaque n’en fait qu’à sa tête et je réalise à mesure que les secondes passent à quel point il m’a manqué. Mes lèvres sont taquines lorsqu’elles effleurent les siennes pour mieux lui demander si je lui ai manqué en retour, je lâche malgré moi un soupir satisfait à sa réponse avant de l’embrasser. Il commence à faire trop chaud et je me débarrasse de mon tee-shirt à mon tour, ce qui n’est pas très utile étant donné que je gagne encore quelques degrés sous le brasier du regard du sauveteur. Si les baisers sont tendres les gestes sont parfois brusques, véritables soubresauts de désir, les esprits tiraillés sous l’envie qui grandit en nous. Les soupirs commencent à être plus longs, plus bruyants, trahissant grandement nos états soumis au plaisir mutuel recherché. Je suis obligée de fermer les yeux alors que son toucher fait naître des palpitations dans ma zone de plaisir, ne les rouvre que lorsque je le sens se redresser pour que ses lèvres parcourent mieux ma peau. « Take it off, you’re killing me. » Un rire amusé m’échappe alors que nos regards se croisent et que le sien est espiègle. Je caresse le coin de sa bouche du bout de mon pouce, dépose brièvement mes lèvres sur les siennes avant de relâcher mon emprise sur lui pour céder à sa demande. Je prends tout mon temps, debout à côté du lit, pour enlever le bas. Glissant d’abord un doigt sous l’élastique, mon regard fixé dans le sien et l’air ingénu, le sien impatient et brûlant de désir réveillant un écho dans tout mon corps.

Je l’aide à quitter ses derniers vêtements, le cœur battant à tout rompre, avant de reprendre place au-dessus de lui sans toutefois initier le contact libérateur. Je caresse son visage du bout des doigts, m’amusant de son souffle effréné contre mon visage. « You drive me insane. » Rire mesquin qui se meurt sur ses lèvres. « You love it. » Mais, ne pouvant résister plus longtemps à la tentation, je finis par me laisser aller contre lui pour posséder tout son corps, désir qui se fait plaisir. Mon palpitant et mon souffle perdent toute notion de normalité, je dois lutter pour ne pas fermer les yeux sous la vague de sensations qui me prend pour pouvoir le regarder. Il est si beau, Bart, si fragile dans ce genre de moments… Mes mains guident les siennes contre mon corps, mais il n’a plus besoin de directions qu’il reprend l’avantage dans la danse et signe au passage la fin de ma sanité. Je profite du fait que nous soyons seuls pour lui communiquer mon plaisir dans des gémissements, mes mains encourageantes parcourent son dos et terminent leur course dans ses cheveux. Ses lèvres reprennent l’assaut des miennes et je sens que la fin est proche, ça fait bien trop longtemps que nous avons envie de ça. « I love you so much, Mila. » D’autres frissons qui naissent, le sourire déjà fatigué alors que je cogne doucement mon nez contre le sien. « I love you too. So, so much. » La puissance de mes sentiments et de ce qu’on vit en ce moment qui me submerge en même temps que le plaisir nous foudroie, mon étreinte sur Bart se fait un peu plus pressée.

Le besoin de l’avoir contre moi, de redécouvrir cette tendresse d’après. Mon souffle est erratique et c’est le bordel là-dedans, j’échappe un soupir long lorsqu’il bouge légèrement, avant que sa bouche ne revienne quémander la mienne. Des baisers doux, engourdis mais qui veulent dire tellement. Mon toucher qui se fait léger, maladroit dans sa nuque car de la mauvaise main, je me redresse pour pouvoir me serrer contre lui et profiter de sa chaleur. Mon regard fermement ancré dans le sien, quand nos yeux ne sont pas clos pour mieux savourer la tendresse, attrape en son coin le reflet du grenat et un sourire glisse sur mes lèvres. Je n’arrive toujours pas à croire ce qu’il nous arrive. « Shower? » Je demande, rompant le silence au bout d’un court moment. Entre les événements de la veille et ceux-là, mes priorités changent et la nourriture peut attendre encore un peu. On prend la direction de la salle de bain après quelques autres minutes passées à traîner au lit, le temps de calmer nos corps agités mais pas assez longtemps pour céder aux endorphines. La douche de la coloc n’est pas très spacieuse, mais largement suffisante pour qu’on y tienne avec une petite liberté de mouvements. L’ambiance oscille entre la minutie et la taquinerie, Bart fini par s’échapper le premier pour me laisser me laver les cheveux. Je m’attarde un peu, profitant de l’eau chaude pour détendre mes muscles qui sont prêts à rendre les armes et faire une mutinerie pour que je les laisse un peu tranquille. J’enroule une serviette autour de mon corps pour retourner dans la chambre du sauveteur, ne me gênant pas pour aller lui voler un tee-shirt propre pour me rhabiller. Retour à la case départ, dans la cuisine. Mon cœur loupe plusieurs battements en repensant à la manière dont je l’ai retrouvé ici un peu plus tôt, j’échappe un soupir avant d’aller me coller contre Bart, nichant ma tête dans son cou. « I’m still scared of what is going to happen… After we leave this moment. » Là, tout de suite, j’ai l’impression de planer sur un petit nuage et c’est une très longue chute qui m'attend. Même si j’ai confiance en lui, même si je suis prête à y croire, même si je l'aime avec une certitude qui me ferait presque tressaillir, j’ai quand même peur de cette nouvelle relation qu’on a négocié, ce nouveau départ distancé.

Quelques petites secondes prises appuyée dans l’embrasure de la porte, le temps de calmer mon cœur de la mauvaise impression de déjà vu qui me renvoie à quelques heures plus tôt et pour admirer la vue. Non, pardon, mais vraiment. Mon fourbe de petit-ami n’a pas enfilé de tee-shirt, et il est de dos, ses muscles se tendent sous l’agissement et décidément c’est quelque chose de très agréable à regarder. Je finis par parcourir les quelques pas qui me séparent de lui avec un mince sourire sur les lèvres, parce que même si j’aime beaucoup la vue je ne me lasserais jamais du toucher non plus. Besoin irrépressible de le sentir proche. C’est dans la chaleur de l’étreinte de Bart que je me rends compte d’à quel point j’ai pu avoir froid, pas seulement ce dernier mois sans lui mais dans ma vie entière – existence menée seule, griffes devant pour mieux affronter les dangers et les obstacles qui pouvaient se mettre en travers de mon chemin. Ce n’est pas facile, mais ça fait tellement de bien, de partager un peu du fardeau. Me reposer sur lui, prendre un peu du sien, équilibrer les craintes et les angoisses pour qu’on soit plus forts, à deux. Je ferme les yeux en me pressant doucement contre Bart, le palpitant qui s’emballe lorsqu’il passe ses doigts dans mes cheveux. J’échappe un court soupir d’aise, laissant mes mains se balader le long de son dos, soumise au bonheur de le retrouver mais vite rattrapée par les petites peurs qui sabotent toujours tout. Pas cette fois. Pas question de saboter quoi que ce soit, c’est pour ça que je préfère formuler à voix haute ce qui me trouble. Ses lèvres embrassent mon front longuement et je grimpe sur la pointe des pieds pour prolonger la pression, pendant que mes bras se referment un peu plus fortement autour de sa taille. « It’s gonna be okay. I won’t go anywhere. You know where to find me, I’ll always be here for you. » Je sens mes yeux s’embuer légèrement, fourbe mélange de joie et de peur, et je me mords l’intérieur de la lèvre avant de forcer un sourire sur mes lèvres lorsqu’il se recule et que nos regards se fondent l’un dans l’autre. Je laisse ma joue reposer délicatement contre sa main, libère l’une des miennes pour caresser doucement la base de sa nuque.

« There’ll be a lot of moments like this one. I just… Be patient with me, okay? I don’t want to screw everything up again. » J’oublie trop vite de prendre en considération ses sentiments, être égoïste voulant vivre les siens au maximum. J’acquiesce presque imperceptiblement, les sourcils froncés sous le sentiment de culpabilité, avant de me laisser aller contre la douceur de ses lèvres. Mes mains viennent cadrer son visage d’une part et d’autre, le frôlant à peine au début, comme si j’avais peur d’attraper une chose fragile et de la briser. Je ne résiste pas à l’envie de poser mes lèvres sur les siennes une nouvelle fois, le temps de calmer les battements de mon cœur et de mettre un peu d’ordre dans la pagaille de mes pensées. « Yeah… I’m sorry. I don’t want to… Pressure you. » Je garde les yeux fermés quelques secondes encore, trace du bout du pouce sa pommette avant de me reculer de quelques centimètres. « It’s just… You’re probably the first person, besides my brother, that I’m terrified to lose. » Je suis dans le genre à m’inquiéter de mes proches, ce n’est pas une grande nouvelle. Mais il n’y a qu’une poignée de personnes que j’ai peur de perdre, dans ma vie, celles sans qui je ne serais pas capable de continuer de vivre. Piotr en a toujours fait partie à cause de nos parents qui ont menacé à de trop nombreuses reprises de nous séparer. Dawn, après nos années éloignées où nous étions toujours aussi proches, a quitté la liste parce que nous sommes liées pour toujours. Bart y est rapidement entré, mais j’ai peur de le considérer pour acquis pour arriver à ce résultat. Pour le reste, mes autres amitiés et amourettes, j’ai toujours eu conscience que ça arriverait à une fin sans que ce ne soit très grave. L’envie de croire que c’est le chemin qui compte, pas le résultat. « I’ve… I’ve only been in love once, and I knew it wasn’t meant to last, so it felt safe in a way… I could let myself go, be happy for a year, and then it was over and I was glad I had that… I’ve been in love! I’ve lived it all! But I had some control about it. » Ce fichu besoin d’avoir toujours un peu de pouvoir, incapable de lâcher prise même lorsqu’il le faut. Le coin de mes lèvres s’étirent en un mince sourire, alors que j’essaie de lui expliquer mon comportement presque irrationnel. J'ai aucun contrôle là-dessus, ça me terrifie autant que ça m'enchante. « You, this… You’re the first one I want to love, unconditionally, for a long, long time. » Ça s’agite dans ma poitrine, ma lèvre inférieure glisse entre mes dents alors que j’essaie de refréner le sourire bienheureux prêt à éclore. Je me perds quelques secondes dans les prunelles brunes de Bart, lucide quant à ma chance de l’avoir à mes côtés, heureuse que ce soit lui et pas un autre, avant de hocher légèrement la tête. « But it’s… Fine. We’ll take our time, we’ll make this work, I trust us. » Maintenant plus que jamais, sans aucun doute, et je veux bien enfin en venir à la même conclusion. Il n’y a plus rien à craindre, maintenant. « Don’t hesitate to tell me if I’m… If I’m too much, or if I don’t care enough, or anything, alright? I want to be here for you. We’re partners. » Je vais embrasser l’une de ses joues du bout des lèvres, avant de laisser mes bras glisser à nouveau dans son dos pour me presser encore contre lui.