Looking for the obvious

Space Boots & prospect

La fin de la tournée avait été à peu près aussi redoutée que son début. L'idée de passer trois mois loin de sa soeur et de son neveu, ça lui avait autant brisé le coeur que la perspective de ne plus avoir de scène sur laquelle se défouler, de newfound fans à faire hurler, de bus dans lequel dormir et de bandmates à irriter de son rayonnement solaire. Pour autant, Isaac s'adaptait très bien aux changement de rythme et de vie et sitôt les idées sorties de sa tête, ne restait que le bonheur de participer à la tournée, que celui de revoir sa famille. Il avait bassiné Joan de récits et anecdotes, l'avait couvertes de cadeaux stupides à moins de deux dollars (bon, il a couvert son frigo, surtout), et était revenu sur terre. Sans job.
Sans job autre que la musique, quoi. Ce qui est so very weird pour lui qui est habitué depuis toujours aux horaires de merde et boulots mal payés dans l'optique de pouvoir simplement bouffer. Clairement, il se sent désoeuvré, le petit, et c'est vraiment quelque chose qu'il ne sait pas gérer. Pour le coup, il s'est remis d'autant plus intensément à la course, pour occuper une partie de ses journées, autrement passées à répéter dans son appartement, à passer squatter chez les potes, à s'intégrer dans les activités des uns et des autres,  et à attendre la prochaine tournée, européenne cette fois. Attendre ? Pas vraiment. Car le groupe a décidé d'un commun accord de chercher un nouveau membre et qu'il s'est plus ou moins fait la voix de cette recherche en laissant des mots dans les diverses oreilles qu'il connaît ici et là et dans chacun des bars et clubs musicaux qu'il a lui-même écumé par le passé. Plus qu'à trouver quelqu'un qui clique parfaitement avec les Boots. Ouais, plus facile à dire qu'à faire, mais.... Mais il a bon espoir, Isaac, déjà de façon générale parce que c'est dans sa nature-même, mais d'autant plus parce qu'aujourd'hui, il sait que son voisin viendra leur faire coucou pour auditionner et qu'il a assez hâte de voir ce que peut donner cet énergumène dans leurs compositions (oui, oui, leurs. Vous êtes perdus, vous ne vous débarrasserez plus de lui...). Pour lui, Anton ne manque de chance ; il a déjà le charisme, le talent et la niak. Alors... affaire à suivre. Très vite. Et d'ailleurs, Isaac lui renvoie un texto pour lui dire de rabouler ses fesses rapidement parce que le gars précédent a fait un gros flop. De l'énergie c'est bien, mais si c'est pour la conjuguer avec une technique franchement approximative... Nope, vraiment pas.
Il ne doute pas qu'Anton va être plus que rapide. Un des avantage de connaître la proprio...

Spoiler:

"-Come on Anty, come on ! Ya'll be late !"

Il peste dans sa barbe inexistante. Cheveux plus en bataille qu'à l'habitude sur le sommet de sa tête, voilà qu'Anton en oublierai presque d'enfiler une paire de chaussures. Des flip flop feront l'affaire, il ne veux surtout pas arriver en retard ! Bien entendu, le message d'Isaac, son voisin, lui a provoqué une vague immense de stress. C'est qu'il attend une opportunité comme celle-ci depuis belle lurette le p'tit Anty ! Alors il court comme un malade, sa basse confortablement rangée dans sa housse à la main. Il court, il saute dans le premier métro qui passe en priant tous les dieux du monde d'être de son côté, au moins pour cette fois-ci. Non pas que jouer dans la rue lui déplaise mais il aimerait saisir sa chance à son tour. Et même s'il a conscience que les Space Boots ont encore du chemin à parcourir avant de devenir the band of the decade, il a foi en leur capacités et serait bien crétin de ne pas se présenter à cette audition.

Le métro qui s'arrête à la prochaine station, un Anton tout joyeux qui bondit en dehors pour se jeter dans la rue. Celle où est plantée quelque part la maison de sa frangine. Au moins, aucune chance pour que le musicien se perde en route. C'est un fait qui le rassure un peu et pourtant, quand il toque à la porte par un élan soudain de politesse, il a comme un nœud qui glisse de sa gorge à son estomac. Le vilain stresse n'est jamais bien loin, ça le ronge. Anton n'est pas d'un naturel nerveux pourtant mais là, c'est une occasion en or, il le sait. Il n'a pas le droit de merder. Puis, en jetant un coup d’œil par la fenêtre, son reflet lui donne envie de rire comme pleurer de honte. Qu'il est ridicule avec son débardeur MCR, son jogging gris et ses flip flop jaunes poussins. En temps normal, il aurait pris la peine d'avoir un look de folie mais là, le trac l'a emporté sur sa raison. Il espère seulement être en mesure de jouer convenablement.

My point is that you got something
I've been hoping and looking for
A real long time
So I'm not gonna waste it 

Pando

Looking for the obvious

Space Boots & prospect

La fin de la tournée, ca voulait dire deux choses : dormir et encore dormir. Après il y avait aussi la nécessité de trier les demandes de traduction qui s’empilaient dans sa boite email parce que malheureusement le Benito n’était pas encore une vedette internationale pouvant vivre de sa musique. Ca attendrait par contre, il venait à peine de rentrer et le chèque de la maison de disques prenait assez de place dans son compte en banque pour qu’il puisse se permettre de procrastiner un tantinet plus qu’à l’habitude. Le schtroumph stagiaire avait débuté la journée en ronflant allégrement, sans voir le soleil se lever et s’installer à son zénit. Sans voir surtout les nombreux sms de ses bandmates qui le menacaient des pires représailles s’il ne se présentait pas le plus rapidement possible à l’audition pour SON PROPRE PUTAIN DE BAND et s’il ne voulait pas que ce soit son poste à lui qui soit affiché.

Il avait juré à voix haute avant d’attraper le premier jean à portée de main et un t-shirt de MCR ayant vu de meilleurs jours avant de foncer vers chez Ana. Une fois arrivé là-bas, il avait fait un détour par la cuisine de la propriétaire question de faire le plein de vitamine caféine. Très heureux qu’elle ne soit pas là puisqu’elle ne pouvait pas du coup l’engueuler pour avoir foutu le bordel et pour avoir prit son mug favori.

Un sourire dopé à la caféine aux lèvres bien caché derrière un mug avec une citation d’un goût douteux, il était finalement descendu au studio. «  What’s up peopleeee » tentative vaine  de cacher son retard. Il avait posé les yeux sur la personne auditionné et ca avait prit quelques secondes avant de faire clic dans sa tête. «  Anty?! » Il avait sursauté légèrement avant d’aller le serrer de son bras libre. Il avait ensuite haussé les épaules en se tournant vers ses collègues. «  I mean… I don’t know what he did to impress you before I got here. But he taught me everything I know about being a rockstar… amongst other thing » il avait ricané. «  So.. good? Its settled? Im taking a nap! » avait-il dit avant de s’asseoir sur le sofa.. pour au moins terminer son café avant tout.

@Isaac Jefferson @Ashton Walker @Anton Parker

Looking for the obvious

Space Boots & prospect

Ça va sonner hyper ingrat de ma part mais j’ai attendu la fin de cette tournée comme le Messie. Pas parce qu’elle ne se passait pas bien – au contraire même, on parle des meilleurs mois de ma vie – mais c’était tellement éprouvant sur le plan physique et émotionnel que je ne pouvais qu’espérer une pause bien méritée dans nos emplois du temps trop chargés. J’ai dormi pendant 24h d’affilée une fois mon lit retrouvé, Ana a cru que j’étais tombé dans le coma, c’était moche. Une semaine pour recharger les batteries, donc. Une semaine pour se reposer à la maison, visiter les potes qui nous ont manqués, manger autre chose que des chips et des plats surgelés, recadrer ses chakras et reposer les pieds sur terre. Personnellement, à part dormir comme un ours, j’ai profité de ces quelques jours de retour à SF pour prendre des nouvelles de Sophie, de Bart et des autres – qui m’ont clairement vexé en m’assurant que mon absence de 3 mois ne les a pas impactée plus que ça dans leurs vies, so there’s that – et essayer de rattraper à la plage un début de vilain bronzage d’agriculteur tout à fait ignoble. Entre autres.

Et puis au bout d’un moment, il a fallu se remettre en selle et s’attaquer aux choses sérieuses. Non pas que mon sex-appeal ne soit pas quelque chose de sérieux. D'un commun accord avec Ben et Isaac, on a décidé qu’il nous manquait vraiment un (ou une) bassiste sur scène afin de pouvoir exploiter au maximum nos capacités. La bande-son a ses limites et elle ne remplacera jamais la personnalité et le talent d’un musicien. Aussi, après avoir obtenu le feu vert du label – label qui doit clairement regretter de nous avoir embauché vu les emmerdes qu’on leur apporte depuis le début, Isaac a pris l’affaire en main en s’occupant de la recherche et, quelques jours plus tard, nous annonce qu’il a assez de candidats pour qu’on fasse passer des auditions.

Et malgré un fâcheux sentiment de déjà-vu, celles-ci se passent plutôt bien.

C’est faux.

Ben n’est toujours pas là – non pas que ce soit très surprenant d’autant qu’il ne rate pas grand-chose mis à part un candidat qui confond les cordes de son instrument avec celles d’un arc – m’enfin. Ça fait longtemps que je ne tiens plus rigueur au chanteur son manque de ponctualité. J’espère juste qu’il arrivera à temps pour le prochain candidat : ni plus ni moins qu’Anton Parker, frère d’Ana en personne. Je le connais assez peu, étrangement, mais le peu de fois où nos chemins se sont croisés, le gars m’a donné un bon feeling. Il dégage une bonne énergie.

Robin des Bois se retire finalement après un « On te rappellera. » peu convaincu de notre part et, comme prévu, c’est l’aîné des Parker qui prend sa place devant nous. J’peux pas m’empêcher de sourire en le voyant s’installer au centre de la pièce. « Hey man, glad you could make it! » Il a l’air un peu nerveux, le pauvre. « Ben’s not here yet but I’m sure he’s on his way. Honestly I would hire you on the spot for the drip of those flip flops alone but contractually... » Je suis coupé dans mon laïus par un Ben sauvage qui débarque tout fringant, sourire au visage et tasse fumante entre les doigts. Ce chacal a pris le temps de se préparer un café, je rêve. « Welp, look who’s finally decided to join the party… » La diva prend le temps de saluer son public avant de reconnaître Anton et de l’étreindre à son tour et j’en profite pour me laisser tomber dans le vieux sofa trônant en face des instruments. « I mean… I don’t know what he did to impress you before I got here. But he taught me everything I know about being a rockstar… amongst other things. » Je lève les yeux au ciel. Allons bon. Ça m'aurait étonné. « I already know you shagged half the city, spare me the details, will ya. » « So… good? Its settled? I’m taking a nap! » Tututut, tu ne t’en tireras pas si facilement, Jackiewicz. « First of, I would never trust anyone who taught you anything; and actually, Anton just got there and we were about to listen to his audition. Do you mind taking a seat now? » Je lui demande entre deux rires, pointant l’autre bout du canapé d’un revers du pouce.

Spoiler:

Premiers pas dans une pièce où plusieurs paires d'yeux le scrutent à la manière de projecteurs. Un bruit de déglutition, un sourire un peu nerveux et voilà qu'Anton agite sa main comme un gamin pour les saluer. Sa conscience lui colle une gifle et c'est l'instant que choisit un visage plus que familier pour se pointer sous son nez. Ben, autrement dit cutie Benie, une vieille connaissance du lycée amateur des cours particuliers et pas que de guitare d'après les souvenirs intactes d'Anty. Si cette présence aurait pu le mettre à l'aise, ce n'est pas le cas. Of course, Anton a apprit bon nombre de chose dans le domaine musical à Ben qui ont fait de lui l'artiste qu'il est aujourd'hui, raison de plus pour ne pas se ridiculiser, lui le grand maître. Sa conscience pouffe de rire, lui il grimace en sortant minutieusement sa basse de sa housse de transport.

"-I don't know if you saw it but... I'm so fucking nervous." La transparence, son plus gros défaut, enfin dans une situation comme celle-ci. Il part pourtant s'asseoir sur une chaise. Ici, c'est chez sa sœur alors il a l'habitude de faire comme si c'était sa propre baraque, à la différence que chez lui c'est le bordel. "-Do I have to play something special or it doesn't matter ?" Autant être sûr avant de se jeter dans le grand bain. Le fait d'être assit, son bébé à corde entre les bras, le rassure déjà un peu. Le rôle du bon élève ne colle pas trop au personnage qu'est Anton mais aujourd'hui c'est différent. C'est l'occasion de sa vie et il l'a bien compris. Un coup d’œil en direction des trois énergumènes qu'il a déjà croisé au moins une fois dans sa vie et il fait courir ses doigts sur les cordes de sa basse chérie pour se détendre. Il ne joue rien en particulier, juste quelques accords pour se calmer. Il en a besoin.



@Isaac Jefferson @Ashton Walker @Ben Jackiewicz

My point is that you got something
I've been hoping and looking for
A real long time
So I'm not gonna waste it 

Pando

Looking for the obvious

Space Boots & prospect

Ben avait fait mine d’être blessé par le commentaire du batteur. « listening to you someone could think I was raised by wolf! My mom wasn’t that hairy! » il lui avait répondu du tact au tact en lui faisant la grimace au dessus de sa tasse. Son ami avait prit place à ses côtés sur le sofa, ce qui l’empêchait efficacement de s’allonger le temps d’une sieste éclair, c’est qu’il le connaissait trop bien pour son bien. Il lui avait donné un – gentil faut-il préciser – coup de coude dans les côtes pour se venger. Son attention était revenu rapidement sur Anton qui ne semblait plus trop savoir où se mettre. « Relax man, you’ve got it » Voyant que ses mots avaient peu d’effet, il avait posé sa tasse sur la surface plâne la plus près du sofa. « Okay then, I’ve got an idea » Anton réfléchissait décidement trop et il lui fallait juste se concentrer sur l’important : la musique donc. Il s’était levé et avait attrapé une des guitares installées sur les supports. Une fois la sangle passé au dessus de sa tête, il avait commencé à jouer la mélodie de Mama de MCR, un clin d’œil à peine subtile à leur première rencontre, en sachant pertinement qu’Anton l’accompagnerait rapidement. Lorsque celui-ci avait été assez concentré sur ce qu’il jouait, Ben avait simplement arrêté de jouer et s’était installé sur un banc libre afin que les autres puissent entendre jouer l’autre musicien. Il se doutait que la réponse serait positive (c’est qu’il connaissait le talent d’Anton) mais paraitrait que lorsqu’on vivait en démocratie il fallait passer par des étapes du genre, alors soit, il laisserait la chance aux deux autres garcons d’entendre ce qu’Anton était en mesure de faire.

@Isaac Jefferson @Ashton Walker @Anton Parker

Looking for the obvious

Space Boots & prospect

Quand Anton débarque, Isaac retient un petit ricanement. Il paraît que le ridicule ne tue pas, mais le pauvre a déjà l'air bien assez nerveux sans qu'il ait besoin d'en rajouter avec des réflexions sur son accoutrement.... Quoi que. « Dude, you lost a bet or something ? » Ouais, bon, retenir sa langue n'avait jamais été son fort, désolééééé. Mais il rattrapa le coup en lui donnant une accolade amicale et un grand sourire typique de sa composition. C'est à dire, suffisamment chaleureux et encourageant pour exprimer que ses claquettes jaune poussin pouvaient rester, il l'aimait quand même. Ashton se retrouve à faire un petit commentaire sur la même chose, bien plus courtois et sympathique que ce qui était sortit de sa bouche il faut le dire mais je ne pense pas que ça étonne qui que ce soit, quand Ben se décide finalement à débarquer. « Welp, look who’s finally decided to join the party… » L'odeur du café envahit la pièce et retient son attention un instant : « Well shit, you're not dead then ? That too bad, I was already gunning for your job... » il ponctue sa phrase d'un sourire de petit merdeux. Il laisse les deux autres Boots se chamailler pendant que le bassiste sort son instrument, toujours stressé, et Isaac lui lance un petit clin d'oeil complice : « Relax, you'll do great. » Les premiers accords lancés dans le vide attirent finalement l'attention des gars, qui se calment aussitôt. C'est Ben qui se lance à la rescousse, attrapant une guitare pour aider Anton à se concentrer sur la musique plutôt que sur les six yeux qui l'observent. Le décoloré en profite naturellement pour prendre sa place sur le sofa. Lorsque Ben cesse de jouer pour laisser tout le champ à Anton, Isaac s'est attribué sa tasse de café chaude et y plonge ses lèvres avec bonheur tout en écoutant le morceau. Voilà. Ça c'est un bassiste ! Il sourit, avant de porter ses mains en porte-voix pour l'encourager : «  Wooooh. Come on, shake that ass ! » Quoi ? C'est important, de montrer l'énergie qu'il pourra déployer sur scène ! Isaac est persuadé que s'il se détend suffisamment pour la déployer ici, ça en ferait un no-brainer.

Spoiler: