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 it's not living if it's not with you (sophander)

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MessageSujet: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyJeu 1 Aoû - 1:16

it's not living
if it's not with you
sophander


The Bitter End n’est pas un bar comme les autres. Ce n’est pas le genre d’endroit qui accueille les pots de départ, les célébrations entre potes et encore moins les dates Tinder. À l’extérieur, les vieilles lettres dorées ont depuis longtemps perdu de leur éclat, certaines repeintes d’un jaune terne dans une tentative pour masquer les effets du temps. The Bitter End est un repère d’âmes en peine, d’ivrognes tristes et de poivrots pas trop regardant sur la qualité de la bière ou l’hygiène des lieux. Il n’a connu aucune rénovation depuis sa création, comme le prouvent les tapisseries vertes tâchées ça et là par un ancien dégât des eaux ou encore trouées par une invasion de thermites ; et les lampes jaunâtres et poussiéreuses qui donnent à la pièce une ambiance tamisée. Ça sent le whisky, la nicotine et l’humidité, avec un arrière goût de désespoir. Dans le fond, un jukebox datant des années cinquante bourdonne au son chuintant d’un vieil album de jazz, la musique semblant adoucir les mœurs et temporiser l’esprit des plus belliqueux.

La clientèle se renouvelle rarement, la plupart des hommes attablés ici sont des habitués de longue date. Un point de chute familier, un semblant de compagnie, le silence et un verre toujours remplis. Parfois, c’est tout ce qu’il faut. Et parfois, ce qu’il faut c’est une oreille disposée à écouter. Ou cinq. Cinq paires d’oreilles rosies par l’alcool, attachées à des faces plus ou moins barbues qui puent la bière et la sueur. Un éclat de rire passe dans le rang et ça claque des verres sur le bar, éclaboussant sa surface polie par les ans de dizaines de gouttes ambrées. Une main virile s’abat sur mon épaule et je grimace, rechignant à peine à me joindre à l’humeur générale. « What d’you say her name was again ? » « I didn’t say it. » Les rires enivrés redoublent autour de moi et je secoue la tête, un sourire amusé accroché aux lèvres. Dans mon verre, les glaçons ont commencé à fondre dans le liquide brun. Je bascule la tête en arrière, avalant le contenu d’une courte gorgée, puis repose le verre sur le bar. L’homme derrière le comptoir me retourne un regard d’avertissement avant de me servir le suivant. Il n’a pas oublié ma dernière visite, plus d’un an plus tôt, et les effets d’un abus de whisky sur ma personne. Heureusement pour lui et ses meubles, l’autre grincheux au complexe de supériorité est aux abonnés absents et j’ai pu commencer ma soirée de débauche en paix.

Au troisième verre, un type aussi chauve que bedonnant est venu s’installer à ma droite et a commencé à monologuer sur sa vie de merde, son job de merde et sa femme de merde qui menace de le quitter. Il a déblatéré ses problèmes sans une fois demander de participation de ma part et je me suis contenté de l’écouter d’une oreille curieuse et vaguement amusée. Ça fait du bien d’écouter les emmerdes des autres, aussi ridicules soient-elles. Ça met les miennes en perspective. Au cinquième verre, je me suis débarrassé de ma veste et j’ai laissé échapper un rire franc en réaction à l’un des déboires de mon voisin qui n’était même pas si drôle. Les sixième et septième se sont transformés en shots de vodka, gracieusement offerts par ce-dernier. Je me souviens avoir râlé après m’être étouffé avec le second, tachant de liqueur le col de mon t-shirt blanc. C’est à partir de là que j’ai arrêté de compter, accueillant avec soulagement la torpeur de l’ivresse.

« Ok, whatever. No name then. Is she hot though ? » J’peux pas m’empêcher de ricaner devant leur machisme prévisible. « She’s pretty hot, yeah. Everything in the right places. » Un murmure appréciateur parcoure l’assemblée, pendue à mes lèvres, et m’encourage à continuer sur ma lancée. « She has really soft skin, really soft… And tiny hands as well, like it’s crazy how small they are but they’re cute, I think. And God she’s such a smart-ass, it’s pissing me off sometimes. » Tous mes filtres ont disparu, plus rien n’arrête le flot de paroles désordonnées traversant la barrière de mes lèvres humides d’alcool. Je ne crois pas avoir parlé aussi librement de toute ma vie, à personne. Quelle ironie que mon public se résume à une demi-douzaine de poivrots probablement aussi bourrés que moi. Nouvelle gorgée qui me brûle l’œsophage. « Like, she thinks she’s always right, with that stubborn head of hers and her stupid come-backs… » J’arrive à m’agacer tout seul, le souvenir de ma dernière discorde avec Sophie encore frais dans ma mémoire. Ils ne savent même pas de qui je parle, ces ivrognes, mais ça ne les empêche pas d’approuver bruyamment dans un concert de verres qui trinquent et de grognements d’ours. Comme à chaque fois que je repense à cet épisode, je m’attends à sentir mon cœur se serrer dans ma poitrine, mais rien aujourd’hui. Je baisse les yeux sur mon verre, faisant doucement tinter les glaçons contre la paroi. Un ricanement m’échappe, secouant mes épaules, lorsque je passe une main lasse sur mon visage engourdi. « But uuugh, how fucking good is she in bed ?! Not even only in bed, it’s… Jesus. She makes me so fucking horny all the damn time and she doesn’t even notice. » Les hommes éclatent d’un rire gras, certains échangent des regards entendus et des gestes obscènes avant de replonger le nez dans leur pinte. Du coin de l'oeil, je capte même le barman esquisser un sourire dans sa barbe, malgré l’air désintéressé qu’il arbore depuis le début de la conversation. Le chauve abat une nouvelle fois sa grosse paluche entre mes omoplates, manquant de me désarçonner du tabouret où je suis juché. « She sounds like a proper lady alright ! » Son rire me fait penser à un moteur de cylindrée qui a du mal à démarrer. « She is. She saved my life, y’know. » Ma voix, rendue forte et voilée par la boisson, s’adoucit sur ces derniers mots. Sophie et sa grande gueule, Sophie et ses un mètre soixante les bras levés et quarante kilos tous mouillés, Sophie et sa loyauté inflexible, son mental de guerrière et ses putains de yeux verts. Sophie qui a réussi à me sortir du caniveau où je m’étais enterré et m’a offert la perspective d’une vie décente. Tout ça pour que je foute tout en l’air quelques mois plus tard et fuie la queue entre les jambes pour retrouver ma misère d’antan. « Yeah, that’s what they all say. » Ses doigts se referment brièvement sur mon épaule – moins un geste de réconfort qu’un moyen de se stabiliser sur son siège, vu l’état d’ivresse avancée du bonhomme. Je lui offre une pauvre imitation de sourire avant de descendre mon verre pour la énième fois. Ça ne me brûle même plus, noté-je avec amertume. « Welp if you don’t want her, maybe you should introduce her to me then ! She seems like a prize this one, I’d take good care of her, you can trust me on that, haha ! » Un ange passe au-dessus du comptoir du Bitter End. Les rires se teintent de malaise, les regards passent anxieusement du soiffard bedonnant à la vanne trop lourde, au type longiligne couvert de tattoos et au regard soudain glacial. Ils attendent une réaction de ma part, et celle-ci est immédiate. Les pieds de mon tabouret grincent bruyamment contre le parquet lorsque je me lève, mais, trop impétueux, perds mon équilibre et me rattrape de justesse contre le bar. « Don’t- » Je lève un doigt menaçant sous le nez du vantard, luttant pour apaiser les bulles dans mon estomac et dompter le coton qui menace d’engloutir mon cerveau. « Don’t think about it, fucktard. I won’t hesitate to break your little bald skull if you- » « Alright alright alright, I think we got it, kiddo. » Avec une rapidité que j’étais loin de lui soupçonner, le barman s’interpose et me barre le chemin d’un bras musclé, me forçant à reculer d’un pas. « Pack up your fists and your threats, there will be no fight in my bar tonight, thank you. » Je grogne, fusillant l’autre du regard avant de battre en retraite. Il me reste assez de clarté d’esprit pour reconnaître un combat perdu d’avance et une vanne – probablement inoffensive – qui ne vaut pas le coup de s’en prendre un. Avec difficulté, j’extirpe mon portefeuille d’une poche arrière pour régler ma note puis tourne les talons sans un regard en arrière ni prendre la peine d’enfiler ma veste – et le risque de m’humilier d’avantage si le vêtement se montre rétif.

J’échoue dans un taxi, m’empressant d’ouvrir la fenêtre avant même que le chauffeur ne me demande une adresse et ne se mette à rouler. Un peu d’air frais, enfin… Il réitère sa demande et je me détourne à contrecœur de la brise qui fouette mon visage, hésitant quelques secondes quant à la réponse à donner. I don’t want to be alone. Rien que la perspective de me retrouver seul entre les quatre murs de mon appart fait naitre une boule dans ma gorge.

I don’t want to be alone.

Cette vérité m’apparaît comme le Messie, lumineuse dans mon esprit embrumé. De loin, je m’entends débiter une adresse et vois le chauffeur acquiescer dans le rétroviseur, mais je ne suis déjà plus là. Mon regard se concentre sur la route et les lumières des lampadaires qui défilent sous mes yeux telles des lucioles dans la nuit. Qu’est-ce que je suis en train de foutre exactement ? J’en sais foutre rien. Qu’est-ce que je vais faire une fois là-bas ? Espérer qu’elle m’ouvre grand la porte de chez elle et passe l’éponge sur toutes mes conneries pour mes beaux yeux ? L’espoir fait vivre, j’ai plus de chances de me retrouver face au Père Noël. La bile remonte dans ma gorge lors d’un virage un peu trop serré et je grimace en fermant les yeux, luttant pour ne pas retapisser l’intérieur cuir du taxi.

À peine la voiture repartie que le contenu de mon estomac vient rejoindre le parterre de fleurs situé au bas de l’immeuble de Sophie. Mes traits se tordent grossièrement en réaction au goût atroce sur ma langue, mais je n’attends pas qu’une autre nausée ne me vienne pour pénétrer à l’intérieur du bâtiment et m’affaler contre une paroi de l’ascenseur avec un soupir de soulagement. Le trajet aurait pu me permettre de réfléchir à mon plaidoyer si seulement les bribes de phrases ne s’effaçaient pas de ma mémoire aussitôt imaginées. Je grogne ma frustration, misant tout sur le courage apporté par l’ivresse.

I’ll just tell her what I think, what I feel, and that I’m sorry. That’s it. Should be easy enough, right ?
Right. I can do this.


Les portes s’ouvrent dans un bruit de mécanique et je me redresse aussitôt. « Sophie, I’m sorry I- » Je m’arrête dans mon élan, réalisant avec un léger embarras que j’étais en train de m’adresser au couloir vide. Reprends-toi, abruti. Sophie va t’étriper si elle découvre que tu te pointes à sa porte rond comme un cul de bouteille. Inspire. Expire. Je m’avance prudemment jusqu’au numéro 32, gardant une main au mur afin d’assurer mon équilibre et limiter les zigzags. La Terre tangue dangereusement sous mes pieds, c’est pas bon signe. Mon doigt appuie sur le bouton de la sonnette puis se retire immédiatement, par crainte de réveiller tout le palier. Mais était-ce suffisant pour réveiller Sophie ? Dans le doute, je ré-appuie et attends quelques secondes. Personne ne vient m’ouvrir. Where the hell is she ? Je suis tenté d’user à nouveau de la sonnette quand le battant s’entre-ouvre devant moi, bloqué par la petite chainette en argent – une mesure de sécurité installée par précaution après les frayeurs de janvier dont je regrette aujourd’hui d’avoir promu si passionnément l’utilité. L’arroseur arrosé, ou quelque chose comme ça. « Soph it’s me, I- » Mon cœur a entrepris une course folle dans ma poitrine et pourtant je n’arrive même pas à la voir à travers le maigre entrebâillement de la porte. « I’m sorry, I… Can you open the door, please ? »
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Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 it's not living if it's not with you (sophander) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyMar 6 Aoû - 22:39

Leaning on somebody
is never easy
sophander

Plus je regarde Ava et plus j’en viens à la conclusion que les bébés sont un bout à part de l’espèce humaine. Et oui, certes, ce n’est pas faux. Et oui, encore plus certes, on est tous passé par cet état de larve fragile mais fort heureusement il n’y a que nos parents pour s’en souvenir – quand ils veulent bien rester et vous élever comme le veut la logique faire des enfants. Ça me fait toujours un peu bizarre que Oliver soit père et que je sois tante. Je n’ai jamais vraiment pensé à l’éventualité que la fratrie Grimm allait s’étendre un jour, quand on connaît la chance des Grimm – et leur vie amoureuse un poil désastreuse. Ava est le premier bébé de mon entourage, Dieu merci parce que si j’ai du mal à croire mon frère parent, j’ai encore plus de mal à imaginer mes amis parents et je n’ai donc pas d’autres petits individus à qui la comparer. Elle est petite mais dans la taille des choses de son âge, d’après Kinga. Elle est terriblement mince et fragile bien qu’un peu potelée et j’ai toujours ce petit moment d’inquiétude lorsque je la prends parce que j’ai peur de la faire tomber ou de lui faire mal. Elle était un peu laide, à la naissance, mais Emma m’a fait un discours d’une dizaine de minutes pour me dire que ça ne se fait pas de dire qu’un bébé est moche. Un bébé, c’est beau par essence d’après la rousse, parce que c’est un début de vie et que c’est un bout de deux humains et que c’est naturellement beau et plein d’espoir. Sans grande surprise, Emma s’en sort beaucoup mieux que moi et va sans doute gagner le titre de « Tante de l’année ». J’entrerai en compétition lorsque Ava sera ado et que je pourrais la corrompre avec des comics, ce n’est pas grave, ça me va très bien. Je trouve ma nièce plus jolie, maintenant, quand même. Elle est moins fripée, et elle a une touffe ridicule de cheveux roux – et j’en ai marre d’être la seule Grimm non rousse dans cette fichue famille.

Ava a une aura de bébé, c’est ainsi qu’on m’a dit de la qualifier. Elle vous regarde et vous êtes captivé, elle est plutôt très apaisante à porter lorsqu’elle est calme ou qu’elle dort, elle sent bon. Je ne sais pas si c’est le fait d’être un bébé qui la rend si mignonne, ou bien si c’est un démon incarné dans un bébé qui essaie de gagner notre amour avant de renverser l’équilibre du bien et du mal sur terre – comme s’il n’était déjà pas assez perturbé. « Soph’, t’es méchante ! » Alors oui, Emma a décidé de s’auto-attribuer le titre de gentille Tante et j’ai gagné celui de méchante Tante. Ça m’arrache un rire, et j’arrête de marmonner mes réflexions trop poussées à ma nièce pour relever le regard sur ma sœur qui s’affaire à préparer le repas. Elle n’a pas vraiment l’air fâchée, Emma, plutôt amusée. Je reporte donc mon attention au bébé qui me fixe, pour continuer mes jérémiades. « T’entends, petite larve ? Emma dit que je suis méchante. Comme si tu avais déjà la notion du bien et du mal, alors que tout ce que tu fais de ta vie est crotter et dormir. » Les bébés ont aussi la capacité de vous faire prendre une voix mielleuse et ridiculement aiguë. Vraiment, ils ont un pouvoir aussi étrange que puissant. « C’est drôle, on t’appelait aussi petite larve. Oliver était un gros bébé, et tu étais toute petite à côté de lui. » C’est drôle, j’ai absolument aucun souvenir de cette période de ma vie parce qu’on a décidé de me laisser à un autre adulte alors que j’avais dix ans et ne pas me la rappeler pour me faire honte lors de mon adolescence. La cuisine jusqu’à présent chaleureuse est soudainement prise d’une tension alors que Conrad vient de faire son apparition, et je sais que ça repose sur moi pour apaiser ce froid qui s’installe. Tous les regards des Grimm sont sur ma personne, je ne relève même pas la tête pour notifier la présence de mon père dans la pièce. Je préfère continuer à dorloter ma nièce, innocent symbole de paix de cette famille plus que bancale. « Et Oliver est toujours un gros bébé, mon pauvre chaton, t’es pas gâtée. » Tornade évitée, il y a le rire d’Emma qui relance la machine du semblant de moment familial qu’on partage, et Oliver qui se plaint du salon qu’il entend tout et que je suis vraiment la pire tante qu’il soit. Je n'échappe pas au regard échangé avec Conrad, au bout d'un moment, et il tente un mince sourire auquel je n'ai pas le cœur à répondre. N'abusons pas, j'ai mes limites tout de même et prétendre que la présence de Conrad dans notre cellule familiale est la chose la plus normale du monde en est une.

Malgré cette légère tension, il y a quand même une vague de paix chez les Grimm – et le goût du bonheur qui accompagne la cuisine d’Emma. C’est effrayant, de sentir cette joie d’être présente et réunie avec mes proches. D’être vivante. Parce que après tout ce qu’il s’est passé, après être passée si près de l’envie de néant, j’ai peur de la prochaine arnaque, du prochain tournant et de ce qu’il va encore nous tomber dessus. Me tomber dessus. J’ai déjà une première réponse à ça : Alex. Mais je refuse de croire que ce soit réellement terminé. On ne peut pas effacer les derniers mois, sa présence dans ma vie et ma présence dans la sienne, les silences, les étreintes, les taquineries, les rires, tout, comme ça. Je ne peux pas décider d’arrêter de l’aimer, d’un coup, comme il semble l’avoir fait, pas après qu’il soit devenu si – trop – important. Peut-être qu’il avait raison, au final. Peut-être que notre histoire n’aurait jamais dû prendre ce tournant, peut-être qu’on s’est juste fait leurrer par les incidents de la vie, peut-être qu’on est mieux l’un sans l’autre. Peut-être qu’Alex est plus heureux dans sa vie de solitude, peut-être que je suis tombée pile dans le cliché des pauvres nanas qu’il chassait de son appartement toutes les semaines et qui pensaient pouvoir être celle pour qui il changerait. Je sais que c’est faux, je sais que ce n’est pas là la raison pour laquelle il a décidé de tout foutre en l’air. Il a ses peurs, Alex, et ses petits démons. Il a à peine ou trop confiance à lui. Il a peur de s’attacher, de lâcher un peu prise, parce qu’il a peur qu’on l’abandonne. Et ça se justifie, ça se comprend. Mon départ en France sans le prévenir a dû raviver tout ça, mais je l’ai compris trop tard. Sauf qu’il est vraiment le premier des abrutis, s’il croit vraiment que je fais partie de ces gens qui pourrait l’abandonner. C’est à croire qu’il n’a pas appris à me connaître, après toutes ces années – après ces derniers mois.

Mais peut-être qu’il a réussi, finalement, à planter quelques graines de doutes chez moi et qu’elles commencent à germer. Je vis dans le déni, refusant de transformer ce peut-être en une affirmative décisive. Ça fait quatre semaines. Un foutu mois. Que j’ai quitté son appartement en claquant la porte, qu’il a décidé que c’était terminé. Qu’il m’ignore, moi et mes pauvres tentatives pour renouer le contact – pathétiques tentatives de la demoiselle en déni de rupture. Peut-être que c’est moi qui me trompe, sur toute la ligne, parce que j’ai décidé d’être heureuse et que j’ai fait d’Alex un facteur de bonheur. Attendre qu’il ne retrouve ses esprits est complètement con, pire que son comportement. Je jette machinalement un coup d’œil à mon portable, pour vérifier que son nom n’apparaisse pas à l’écran. Mais seule la discussion du squad m’offre des notifications, je ne sais pas à quoi je m’attendais. A côté c'est l’heure qui s’attarde, et je pousse un bref soupir. « Bon les Grimm, c’est l’heure d’y aller. » Je fais taxi, maintenant. Je dépose Oliver au boulot, ramène Conrad chez lui, et on appelle ça l’esprit de famille. De l’exploitation, moi j’vous dit. Emma reste à l’appart pour assister Kinga dans sa nuit de jeune maman, Sofia est mignonne mais elle a quand même besoin de manger régulièrement – ils sont fous ces bébés. Et je suis très contente de ne pas en avoir un à moi, j’aime dormir.

Je retrouve le confort et le silence perturbant de mon appartement rapidement. Toujours pas de message d’Alex. Merguez est dans l’entrée et commence à miauler alors que je n’ai pas fermé derrière moi. Je jette un coup d’œil à sa gamelle qui est encore pleine de croquettes, et j’ose croire que les miaulements sont un geste de bienvenue de sa part – parce que je lui ai manqué. J’attrape la bête qui me ronronne dans les bras et je me mets à sourire. Ne faîtes pas d’enfants, adoptez des chats. C’est plus doux, ça vous embête tout autant pour manger, c’est ingrat à souhait quand ils ont eu ce qu’ils veulent. « Alright, what do we want to watch ? » Est-ce que je me sens seule ? Oui. Merguez ne me répond pas, et ne me regarde même pas lorsque je cherche à capter son attention. Vous voyez ? Ingrat. La session papouilles terminée, il est passé à autre chose. Je lance un épisode de Flash sans grande conviction – les séries DC deviennent de plus en plus mauvaises au fil des saisons et je ne regarde que pour suivre le conversations avec Tom. Je finis avachie sur le canapé, suivant à moitié l’épisode, scrollant inlassablement sur mon portable le temps que le squad ne réponde sur la conversation groupée. Le chat va et vient, me laissant le caresser. J’ai beau tout faire pour me changer les idées, le sentiment de manque est présent et j’ai très envie de m’auto-flageller pour penser à lui. J’aurais peut-être dû choisir une autre série, aussi. Mais je suis capable de voir Alex dans Mr Darcy, et j’ai finis par pleurer devant Orgueil et Préjugés hier, j’abandonne le combat. « Don’t you miss him ? » La saucisse miaule, cette fois. La saucisse a faim, mais la saucisse ignore ses croquettes parce qu’elle veut de la pâtée et j’essaie d’être un maître insensible et responsable. « We can’t eat our feelings away, Merguez, we’re going to end up fat. » Meow. « Okay fine. » Je ne résiste pas longtemps et on file dans la cuisine. Le rouquin ronronne devant son plat, je me résous à piocher quelques trois cuillères dans le pot de glace. « LOVE SUCKS! :v: » Je conclue ma participation à la conversation groupée ce soir, dans la joie et la bonne humeur, avant d’éteindre mon téléphone et de fermer mes yeux.

Je me réveille en sursaut alors que le bruit strident de la sonnette résonne dans tout l'appart. Il me faut quelques secondes, le temps que la peur parcourt mon corps entier et que j'arrive enfin à bouger. J'attrape mon portable pour vérifier l'heure, quelque deux heures du matin, et s'il y a un message d'Emma qui décide de rentrer en plein milieu de la nuit, non. Mon rythme cardiaque atteint des records de vitesse et c'en est un peu douloureux. J'hésite à me lever, n'attendant clairement personne à cette heure-là, quand le bruit retenti à nouveau – plus longtemps cette fois. Je ne retiens pas un juron et envoie valser les couvertures de mon lit, trottine jusqu'à la porte. La batte de baseball est pas loin, et même si j'ai beau avoir informé mon frère que je ne comptais pas en ça pour ma sécurité je suis quand même un peu rassurée de la voir à côté. « Fuck. » Je marmonne, après avoir regardé à travers l’œilleton qui était le sombre idiot qui venait sonner chez moi à deux heures du mat'. C'est mon sombre idiot. Je tourne le verrou mais laisse la chaîne et entrouvre à peine la porte. Ce n'est pas que je ne suis pas heureuse de le voir, mais. Il est deux heures du matin, et si mon sombre idiot n'avait pas l'air de tenir debout à travers le rond de verre je peux désormais sentir les relents d'alcool qui l'accompagnent. « Soph it’s me, I- » Mon rythme cardiaque ne s'est pas calmé de son réveil précipité, et il ne va pas en s'arrangeant maintenant qu'Alex est là. Ça fait des jours, des semaines, que j'attends un quelconque signe de sa part. Alors je suis un peu soulagée d'en avoir un, mais le soulagement ne dure pas et est vite remplacé par la colère. Ce ne sont pas tellement les meilleures circonstances pour des retrouvailles et une discussion digne de ce nom. He's smashed drunk and I don't want to deal with him. S'il faut qu'il se prenne une cuite pour avoir un tant soit peu de courage pour venir jusqu'à moi... Finalement, je ne suis même pas sûre de vouloir l'écouter. « I’m sorry, I… Can you open the door, please ? » Je plisse légèrement les yeux, non qu'il puisse le voir, avant de refermer la porte. J'observe le bois blanc quelques secondes, hésitante, tentée par l'idée de la laisser ainsi. Je finis par fermer les yeux, d'autres secondes, poser mon front dessus le temps de prendre plusieurs inspirations pour calmer mon palpitant et la vague d'émotions qui m'assaille salement. J'ai le réflexe stupide de passer une main dans mes cheveux pour m'assurer qu'ils sont à peu près bien coiffés. Puis j'allume la lumière du couloir, défais la chaîne et ouvre la porte, sans le laisser entrer toutefois. « Alex. » Et je déteste le fait que ma voix tremble légèrement à l'énonciation de son prénom, tout ça parce qu'il m'a appelé par le mien, a bredouillé un semblant d'excuses et qu'il m'a manqué. « Alex you're drunk. I don't think it's a good idea for you to be here. » Je peux l'observer plus facilement. Il ne se tient pas droit, s'appuie avec une certaine difficulté contre le battant de la porte. Son tee-shirt est tâché et sa précieuse veste en cuir dans ses mains plutôt que sur son dos. Ses cheveux sont plus en bataille que jamais, il a les pupilles dilatées et l'air hagard. Je n'apprécie pas particulièrement cet Alex-là. Et pourtant, je n'arrive pas à prononcer les quatre petits mots qui mettraient fin à ce passage qu'il aura sans doute oublié demain au réveil. « How did you come here? Why are you here? » Je le pense assez responsable pour ne pas conduire dans un pareil état. Responsable et incapable, aussi. Mais si je dois le renvoyer chez lui, je préfère m'assurer avant qu'il puisse y arriver en un seul morceau. I still care for that fucker. La seconde question est lancée sans grande conviction, je ne suis pas certaine d'obtenir une réponse cohérente de sa part dans cet état, et pourtant je demande quand même. Une rencontre à deux heures du matin avec un Alex complètement ivre peut éventuellement transformer ces peut-être en c'est terminé. Parce que ça fait un mois.


Dernière édition par Sophie Grimm le Jeu 17 Oct - 20:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyVen 11 Oct - 23:00

in vino veritas
sophander


Mes jambes sont lourdes, chancelantes, à deux doigts de se dérober sous mon poids pour peu que ma main posée au mur ne m’assure un minimum de stabilité. La tête qui tourne et le regard fuyant, incapable de faire la mise au point à travers l’épais brouillard de l’ivresse. L’impression de se dissocier de ce corps malade tout en restant prisonnier à l’intérieur. J’ai toujours détesté cette sensation. Malgré les ans, malgré mes trop nombreuses expériences à aligner les cuites dans l’espoir d’engourdir jusqu’au dernier de mes sens, malgré tout, cette partie du processus a toujours été la pire – après la gueule de bois du lendemain, évidemment. Lorsque ça commence à redescendre.

Lorsqu’on commence à avoir des idées à la con.

Un mois que je prends soin d’éviter tout contact avec Sophie – c’est long, un mois. Très long. Et ça aurait très bien pu durer encore si j’avais pas forcé sur la bouteille et m’étais arrêté au troisième verre, comme quelqu’un de relativement raisonnable. Malheureusement, il semble que je n’ai que rarement assez d’emprise sur moi-même pour freiner ma consommation, même en ayant conscience de mes limites. Un verre, deux verres, trois… ça s’enfile, c’est malsain. C’est pathétique. Mais honnêtement, c’est la seule manière que j’ai trouvé pour agresser mon corps et faire taire mes pensées sans carrément aller jusqu’à me foutre en l’air, alors de ce point de vue… J’sais pas trop quelles conclusions il faut en tirer.

Pas le temps de douter que mon index vient presser la sonnette de la porte d’entrée. Aucune réponse. J’ai très envie de faire demi-tour tout à coup mais mes pieds sont cloués au sol, comme si mes semelles s’étaient soudain transformées en marbre. J’appuie une seconde fois, ignorant vaillamment l’étau qui me serre la gorge – signe avant-coureur assez clair d’une nausée prochaine. Elle va me tuer. Le panneau en bois finit par s’ouvrir de quelques centimètres dans un léger grincement, m’incitant à me redresser sur mes appuis. J’ignore pourquoi j’essaye de faire bonne impression, mon état ne trompera personne ce soir. L’entrebâillement de la porte n’est pas assez grand pour que je puisse distinguer Sophie, sa silhouette à peine découpée dans l’ombre du couloir, mais lorsque le battant se referme puis s’ouvre à nouveau dans un cliquetis de chaine qui se défait, c’est une confusion des plus sincères qui se peint sur mes traits. « What the fuck d’you do to your hair ?! » Il me faut plisser les yeux pour arriver à ajuster ma vision et réaliser que oui, il s’agit bien de Sophie qui se tient devant moi, les cheveux raccourcis un peu plus bas que les oreilles et l’air pas du tout amusé. « Alex. » L’étau qui se resserre, ma respiration qui se bloque le temps d’un battement de cils. I missed her voice. « Alex you're drunk. I don't think it's a good idea for you to be here. » Je me renfrogne, bêtement vexé par son commentaire. Naïvement, j’avais espéré qu’elle soit un peu contente de me voir, quand même. Non là, elle m’aurait demandé de dégager fissa que ça m’aurait fait le même effet. « I’m not drunk. Well yeah, I am, but that’s not why I’m here. I need to talk to you. Now. » Je commence à m’agiter, jetant des coups d’œil à l’intérieur de l’appartement dans l’espoir d’appuyer ma demande. Mais Sophie n’est pas d’humeur hyper coopérative. « How did you come here ? Why are you here ? » Un soupir impatient m’échappe et je me retiens de lever les yeux au ciel – partiellement par ce que je ne préfère pas jouer avec mon oreille interne, présentement. « Does it really matter ? » Pour être tout à fait honnête, je ne me souviens pas vraiment du trajet. « I told you, I need to talk to you. It’s uh… it’s important. »  Pour la première fois depuis mon arrivée, j’ose poser mon regard sur le visage de Sophie, et le regrette aussitôt. Ses traits sont tirés, un t-shirt trop grand pend lâchement sur ses épaules et des cernes lui mangent les joues. Indubitablement fatiguée, et probablement agacée, aussi, si j’en crois ses lèvres pincées.

Qu’est-ce que je fous là, déjà ?

« I uuh… I wanted… I’m sorry uh, I had a whole fucking speech prepared and I forgot everything. » Si j’écoutais mon instinct je me barrerais aussi sec histoire d’éviter cette situation ridiculement embarrassante. Mais j’suis bourré, mon égo est au placard, et je m’en fous. J’ai plus rien à perdre. « I’m sorry, Soph. I was- I’m a fucking jerk and a coward and I was wrong, so damn wrong. I don’t deserve you, never did really, and I treated you… I will never forgive myself for how bad I treated you, what I told you and… Don’t think I’m asking for forgiveness or some shit, I just… Fuck, I’m sorry. » C’est un torrent d’excuses décousues qui franchit la barrière de mes lèvres dans un débit tellement rapide que j’ai moi-même du mal à m’y retrouver. Ça sonne si dérisoire une fois dit à voix haute. Du vent. J’me sens mal. La chaleur qui me monte aux tempes, l’estomac qui se contracte. Le sol s’est remis à tanguer et je me sens vaciller dangereusement.
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Sophie Grimm

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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyJeu 24 Oct - 22:41

Leaning on somebody
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We don’t owe each other shit, do we ?

L’idée de retourner me coucher et d’ignorer Alex ne me traverse même pas l’esprit, ou bien seulement pour être réfutée l’instant même où elle est pensée. Je ne peux pas l’ignorer, pas le laisser-là comme ça, pas sans au moins m’assurer qu’il rentre chez lui à peu près sain. Aussi sain qu’il peut l’être alors qu’il est carrément ivre, qu’il tient à peine debout et qu’il est plus pâle que d’habitude. C’est pour dire. J’ouvre la porte sans le laisser entrer alors que l’impétueuse colère commence à se réveiller dans mon estomac. Je ne sais pas à quoi je m’attendais. Ça fait un mois qu’on s’est séparé, enfin non, un mois qu’il a décidé de se séparer de moi – oui, il y a une différence – et malgré mes tentatives pour l’atteindre c’était un silence absolu de son côté. J’aurais dû me douter que la seule manière d’avoir un quelque chose de sa part était qu’il se prenne une cuite absolue. Parce qu’il n’est plus tellement l’Alex dont je suis tombée amoureuse, mais Alexander Black, le sale con qui vit seul et qu’c’est mieux ainsi.

There was never an us to begin with.

« What the fuck d’you do to your hair ?! » Je plisse les yeux, un air mauvais et contrarié à l’appui. Sérieusement. C’est ce qu’il remarque, tout de suite ? Que j’ai coupé mes cheveux ? D’un côté : djizodjeif parce qu’il l’a remarqué, d’un autre : fuck off, je n’aime pas la manière dont il me dit ça, comme si je n’avais pas le droit de faire ce que je voulais avec mes cheveux – ou que c’est laid. We broke up, I chope my hair off, I move on, this is how it’s supposed to work. Isn't that what you wanted? J’ignore son commentaire pour lui en faire un tout aussi délicat : il est ivre et je suis presque certaine que rien de bon ne va sortir de sa présence ici. « I’m not drunk. Well yeah, I am, but that’s not why I’m here. I need to talk to you. Now. » Je grimace légèrement, j’étais déjà venue à cette conclusion mais je n’en veux pas. Je ne veux pas discuter avec lui, pas lorsqu’il est dans cet état. « You’re wasted, and I don’t want to talk now. » Et son ton demandeur et pressant, il peut se le garder.

« Does it really matter ? » Le brun commence à s’impatienter. Toute trace de sommeil a disparu de mon côté. Je n’ai pas envie de subir son humeur, je n’ai pas envie de refaire la conversation d’il y a un mois. Je ne dis rien, parce que non. It doesn’t matter – I don’t matter.

« I told you, I need to talk to you. It’s uh… it’s important. »

You’re just like the others.

« Alex, seriously, I don’t want to hear it. We can talk once you’re sober. »

You’re no better than any of them, Sophie. No fucking better.

Ça ne l’arrête pas, il est têtu le bougre. C’est un peu pour ça que je l’aime, oui certes, mais là de suite ça ne m’amuse pas du tout. « I uuh… I wanted… I’m sorry uh, I had a whole fucking speech prepared and I forgot everything. » Un soufflement moqueur s’échappe de mes narines. Yeah, we wonder why. Pourquoi est-ce qu’il ne peut pas être sincère avec lui-même cinq minutes, prendre son courage à deux mains et venir discuter en étant sobre – comme un humain décent ? Il fait à peine sens, dans un marmonnement mal articulé et des phrases sans fin. J’arrive à comprendre l’idée générale : il est désolé – encore heureux – il avait tord – assurément – et il ne me mérite pas – c’est une évidence. Mais dans tout ça, il n’y a pas un seul retour en arrière possible, pas un « let’s forget everything and take things were we left them » ni un « I miss you and I want you back ». Et c’est ça qui me fait le plus mal. L’idée qu’après un mois, qu’avec un Alex dans un état certes déplorable mais plus ouvert que jamais, nous ne sommes toujours pas un nous et nous ne le serons plus jamais. « Fuck, I’m sorry. » So am I. Je sens une chaleur me monter et mes yeux commencent à briller, mais ce n’est rien comparé aux siens. Sauf que ce n’est pas tellement le reflet de la tristesse qui prend Alex, plutôt celui de l’ivresse.

Il commence à tanguer en avant et j’ai à peine le temps d’attraper son bras pour qu’il ne tombe pas. La suite s’enchaîne vite, il titube quelques pas en marmonnant je ne sais quoi, je fais de mon mieux pour l’empêcher de s’écraser sur le sol, sol qu’il décide de repeindre de gerbe. Y’a pas de façon poétique de le dire. « Holy fuck. » L’odeur est terrible et je n’attends pas pour l’entraîner à ma suite dans la salle de bains, le violentant sans doute un peu au passage. Je le lâche près des toilettes, un poil furieuse, sans exprimer tout de fois cette colère. Il ne comprendra pas, ça ne changera rien à la situation, il faut juste attendre que ça passe. C’est la vision clairement pas glorieuse d’Alex qui s’inscrit dans mon esprit alors que je m’empresse déjà d’humidifier une serviette et d’aller ouvrir les fenêtres. I’m going to kill him. Je rumine lorsque je m’agenouille près de lui pour lui essuyer le visage, tirer la chasse d’eau. « Everything’s out? » J’attends confirmation avant d’attraper le bas de son tee-shirt taché pour le lui enlever. C’est une poupée molle que je m’efforce de relever pour le débarrasser de son jean, m’y prenant à plusieurs reprises pour défaire son foutu bouton parce que mes mains tremblent légèrement de rage. Je le pousse ensuite dans la douche mais il ne tient toujours pas debout. J’arrive à peine à fermer la porte derrière moi parce qu’il prend toute la place avec ses grandes jambes, encore moins à me trouver une place. Je tiens le pommeau de douche au-dessus de sa tête alors que je suis à genoux devant lui, encore habillée de mon tee-shirt, et je m’en fiche si l’eau est trop froide et si ça le dérange. « You’d better remember this in the morning, Black, ‘cause I won’t let it go. » And we’re going to fucking talk, not throw up drunk excuses, whether he likes it or not.


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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptySam 2 Nov - 17:36

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J’ai commencé à regretter ma décision avant même que Sophie n’ouvre la porte. Et pourtant, même s’il n’y a qu’une chance sur un million qu’elle accepte de m’écouter, qu’elle pardonne mon ivresse et mes insécurités qui me bouffent la vie, qu’on puisse effacer ce mois passé et reprendre notre petit bout de vie avant que je ne décide égoïstement de tout jeter par la fenêtre, rien qu’une chance… il faut que je la saisisse.

Si seulement c’était aussi simple. Je m’y retrouve à peine dans tout mon baratin. Et mon palpitant s’affole lorsque je réalise que plus les mots jaillissent et plus l’impatience fronce et plisse les traits de la rouquine. Ecoute-moi. Frustration immense que de n’avoir plus aucun contrôle et de lutter contre les vertiges de l’alcool en quête de cohérence. Fuck, I’m sorry. Est-ce que j’ai réussi à tout dire ? Ça m’étonnerait, je me sens encore pire que dans ce foutu Uber. J’ouvre la bouche pour continuer, prêt à piétiner le peu de dignité qu’il me reste, quand mon corps décide de couper court à cette mascarade et de prendre les choses en main : une vague de nausée remonte de mon ventre jusque dans ma gorge tandis qu’un coup de chaud me fait dangereusement basculer vers l’avant. J’ai à peine conscience de la main de Sophie venue attraper mon bras pour m’empêcher de m’écraser au sol lorsque mes genoux finissent par lâcher. « I feel like shit. » Le marmonnement meurt sur mes lèvres quand le contenu de mon estomac revient tapisser le plancher. Pour la seconde fois de la soirée, ma gorge me brûle et un goût dégueulasse s’installe sur ma langue mais je n’ai même plus la force de grimacer. Dans un état second, Sophie me traîne à travers l’appartement et je la suis docilement. J’ai peur d’ouvrir la bouche à nouveau et de lui gerber dessus, signant ainsi mon arrêt de mort certain. Une fois dans la salle de bain, elle me laisse tomber devant la cuvette, je lâche un gémissement plaintif lorsque mon coude heurte le rebord du lavabo, nouvelle vague de nausée.

Je pensais avoir déjà touché le fond dans ma vie, mais je dois bien avouer que la compétition devient serrée.

« Everything’s out ? » La honte m’empêche de regarder Sophie dans les yeux alors que la jeune femme me redresse pour essuyer mon visage d’un tissu humide. J’ai envie de disparaitre. « I think so. » finis-je par lâcher à voix basse parce que je sais qu’elle ne se contentera pas d’un simple hochement de tête. La terre a arrêté de tanguer commun un navire en pleine tempête, ce qui est un bon début, même si j’ai toujours l’impression de jouer au somnambule sur une corde raide. Le moindre pas de travers et tout est terminé. Sans opposer la moindre résistance à ses gestes, je laisse Sophie retirer mon t-shirt puis mon jean avant de me pousser dans la douche où je n’essaie même pas de rester debout. La position est tout sauf confortable, l’habitacle est bien trop petit pour mes jambes et une bouteille de shampoing menace de m’assommer avant d’être écartée d’un geste impatient.

And then came the water.

Froide. Glacée. Similaire à un millier de poignards qui m’agresse l’épiderme en même temps. « OH FUCKING MOTHER OF- » Aucune pitié de la part de Sophie qui continue à m’arroser comme si elle avait l’intention de me noyer. Est-ce le moment de préciser que je ne sais pas nager ? Je me recroqueville contre le paroie en verre, croisant les bras dans une vaine tentative pour me rechauffer le temps que mon corps s’habitue à la température. I deserve that. « You’d better remember this in the morning, Black, ‘cause I won’t let it go. »

Pendant plusieurs minutes, un silence pesant envahit la petite pièce, simplement rythmé du flot continu de la douche et de ma respiration saccadée. Je ne sens même plus le froid qui dévale le long de ma nuque et colle mes cheveux sur mon front, gouttant devant mes yeux perdus dans le vague. J’observe les dizaines de ruisseaux qui s’entrelacent autour de mes bras, de mes mains, de mes doigts, m’attendant presque à en voir l’encre s’en écouler avec le reste de mes regrets. Sophie non plus n’a pas bougé, le menton enterré dans ses bras repliés sur ses genoux. Je me demande à quoi elle pense. Si elle aussi, elle a des regrets. « I’m a dickhead, aren’t I. » Ma propre voix sonne lointaine à mes oreilles, pourtant aussi calme qu’elle était desespérée il y a à peine une heure. « I wish I could go back. I wish I could be someone else. I wish I could be the one for you, but… I fucked it all up. God, I hate myself. » Mes doigts qui se plient et se déplient devant mes yeux. Je n’ose toujours pas tourner la tête. « I’m terrified. Of you, you loving me and… me loving you. It’s like you’re holding a knife at my throat and I’m telling you exactly where to cut. And I want to trust… that, but it’s just… » Retour de Madame Frustration. Les mots se bloquent dans ma gorge et je ferme les yeux. « Fuck. » Sophie n’a toujours rien dit et d’un côté ça me fait flipper parce que je meurs d’envie de savoir ce qui fait remuer ses méninges, mais d’un autre ça me soulage un peu. At least she’s listening. Après une inspiration, je me décide à remonter le regard sur son visage. Il est indéchiffrable. The ol’ ticker missing a beat, once again. « I miss you, Soph. And I just don’t know what to do anymore, my head is a fucking mess all the time, but I don’t want to miss you… I’m not the same without you, I don’t think I’ll ever be anymore. I just want- » Je m’interromps, incapable de finir cette phrase. Qu’est-ce que je veux ? Elle. Je la veux elle. Maintenant, demain, pour les années à venir et jusqu’à ce que nos cheveux deviennent blancs et nos peaux toutes ridées. Mais je me sens tellement illégitime après le bordel que je lui ai sorti le mois dernier. J’ai beau être un enfoiré de première, j’essaye de réparer ce qui peut encore être sauvé malgré tout. « Nevermind what I want. What do you want ? »
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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyVen 8 Nov - 18:39

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« OH FUCKING MOTHER OF- » My thoughts exactly. Pas par rapport à l’eau qui sort glacée du pommeau de douche, mais par rapport à Alex qui débarque en plein milieu de la nuit – dans cet état – cette foutue situation invivable depuis un mois. Je tends une main et tourne légèrement le robinet d’eau chaude, parce que je suis éclaboussée également même si le jet est dirigé vers le brun et que je n’ai pas envie de tomber malade. Les minutes passent, l’eau coule, Alex reprend des couleurs. Je remets le pommeau à sa place, m’assieds en face d’Alex là où je ne peux pas être atteinte. J’attends. Je ne sais pas ce que j’attends. La douche ne va pas s’arrêter d’elle-même, Alex ne va pas disparaître. Mais j’attends. C’est lorsque je ne m’y attendais pas qu’il a décidé de me briser le cœur, alors je suis alerte maintenant. Je suis surtout incapable de savoir quoi dire, je ne sais pas quoi faire. J’attends. Qu’il dise quelque chose, qu’il se relève et s’en aille – une nouvelle fois.

Les minutes s’allongent et je commence à avoir froid.

« I’m a dickhead, aren’t I. » C’est assez faible pour qualifier ce qu’il est, mais c’est un début. Je ferme les robinets et le jet d’eau meurt au-dessus de nos têtes. Je préfère entendre tout ce qu’il a à me dire, même si ça risque de ne pas me plaire. Ça fait un mois. Je relève légèrement le menton pour mieux le voir. Il prend bien soin de ne pas me regarder. Je ferme les yeux quelques secondes, alors qu’il reprend, échappant un soupir inaudible. « I wish I could go back. I wish I could be someone else. I wish I could be the one for you, but… I fucked it all up. God, I hate myself. » Je me retiens de hocher la tête pour montrer mon désaccord. Ça m’agace, un peu, qu’il n’ait toujours pas compris. Que je n’ai pas envie qu’il soit quelqu’un d’autre que lui. Je ne suis pas tombée amoureuse de quelqu’un d’autre que lui. Je n’ai pas envie d’avoir une version lisse et parfaite d’Alexander Black, ou peu importe ce qu’il imagine avec son the one. Pour le reste, je suis d’accord, he fucked it up. Et pourtant, je n’arrive pas à passer à autre chose. He is the one. Je reste silencieuse. J’attends. J’observe. J’écoute. « I’m terrified. Of you, you loving me and… me loving you. » He loves me. « It’s like you’re holding a knife at my throat and I’m telling you exactly where to cut. And I want to trust… that, but it’s just… Fuck. » Yeah, the opposite works too and you cut exactly where it hurts. Alex et l’affection, c’est une bataille. Compliquée, sanglante. Je pensais que c’était relativement simple, entre nous, mais il faut croire que non.

On est trempés, en plein milieu de la nuit, coincés dans ma douche et dans le manque l’un de l’autre.

Je soutiens son regard lorsqu’il tourne enfin la tête vers moi, me perdant dans le bleu que j’arrive à peine à discerner avec la lumière de ma salle de bain. Je ne dis toujours rien. Pas parce que je n’ai rien à dire, mais parce que j’ai toujours peur. Qu’il ne dise ça que parce qu’il a bu, bien qu’il me paraisse terriblement sincère sur l’instant. Qu’il change d’avis une fois qu’il aura dormi. Qu’il me donne de faux espoirs pour mieux me briser plus tard. « I miss you, Soph. And I just don’t know what to do anymore, my head is a fucking mess all the time, but I don’t want to miss you… I’m not the same without you, I don’t think I’ll ever be anymore. I just want- » Mes sourcils se haussent légèrement sous ses signaux contradictoires. I don’t want to miss you. Est-ce qu’il veut passer à autre chose, oublier tout ce qu’on a partagé ? Est-ce qu’il veut oublier ce dernier, plutôt, reprendre comme avant ? Je n’en ai toujours pas l’impression. Et je regrette qu’il s’arrête si abruptement.

Wish we could turn back time.

« Nevermind what I want. What do you want ? » You, always you. Je sens ma tête s’agiter de gauche à droite, comme pour me rappeler à l’ordre. Ce serait si facile, si c’était si simple. Je ne suis même pas certaine de savoir ce que je veux, après ce qu’il s’est passé et ce mois de silence. Je l’aime toujours, j’ai toujours envie d’être avec lui, il me manque. Ça, c’est sûr. Mais je n’ai pas envie de reprendre notre relation comme elle était, de garder mes sentiments pour moi et de faire attention à tout pour ne pas me retrouver dans une situation similaire à celle d’aujourd’hui. « I want someone who will love me and not be afraid of it. Someone who won’t hurt me at every mistake I make – because I’m going to make a lot of them. » Je ne suis pas parfaite, je peux faire des choses idiotes ou dire des choses blessantes sous la colère ou dans un moment. Ça ne veut pas dire que je les pense ou que je ne peux pas m’excuser plus tard, mais j’aimerais au moins avoir la chance d’essayer. Il ne me l’a pas laissé, la dernière fois. Mais il n’est pas parfait et il peut aussi faire des erreurs. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas essayer d’arranger les choses. Mais s’il est vraiment redevenu le type qu’il était il y a des mois de ça maintenant, alors je ne veux pas essayer. Il m’a quand même blessé, salement. Je passe une main dans mes cheveux, laissant la colère revancharde résonner. « I want you out. Of my life. Move on. Get better. Be happy. » Une to-do list qu’ont dressée mes amis lorsqu’il n’a pas répondu à mes messages, lorsque les quelques jours se sont transformés en une semaine puis deux, lorsque mon entêtement était plus obstiné que fondé. Un sourire las glisse quand même sur mes lèvres, parce que même si j’aimerais les penser – et ce n’est pas le cas – les mots sonnent faux. « And that’s the biggest lie I ever told you. Yours is ‘I don’t love you and we were never a thing’. » I’m just like the others, right.

C’est à mon tour d’éviter son regard, alors qu’un soupir m’échappe parce que ça commence à faire beaucoup d’émotions. Je vais tripoter du bout des doigts le tuyau de douche, marmonnant le reste sans prendre le temps de respirer entre-temps. Il faut que ça sorte. « I want the sappy and the happy and I want you to be my fucking boyfriend, not just the guy I’m madly in love with and fuck casually 5 times a week and who still believes there is no ‘us’. » Je le regarde du coin de l’oeil, pour m’assurer que le terrain est sécurisé, avant de me retourner légèrement vers lui. I want him, in all his imperfections. He’s the one. « I think you know what I want, Alex, it’s not that hard to understand. Yet I still don’t know what you want, what you’re doing here, what you’re trying to say. » Maybe he himself doesn’t know. « And I’m probably getting my hopes too high and you’re just drunk. » C’est pour ça que je ne voulais pas l’écouter, pas en parler maintenant. « Please don’t leave in the morning. » Please don’t leave me. Again.

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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptySam 23 Nov - 23:18

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C’était si simple, au début. Quand je ne me posais pas de questions. Quand elle n’était que Sophie, la sœur d’Oliver à la grande gueule et une faiblesse pour les gâteaux au chocolat. Quand je n’étais qu’Alex, loup solitaire sautant de lit en lit sans me soucier des conséquences. Deux âmes un peu cassées qui se ressemblaient, malgré tout. Quand est-ce que ça a changé ? Quand est-ce que j’ai changé ? Baisser ma garde, m’exposer au risque, offrir mon cœur sur un plateau d’argent accompagné de tout le nécessaire pour le réduire en miettes. Le changement me terrifie, bien plus que je n’ose déjà l’admettre.

Et pourtant.

Quand ai-je enfin réalisé que Sophie valait bien plus que mes craintes ? Que son amitié, son affection, sa tendresse… son amour, apportaient toutes ses couleurs à ma vie, sans quoi je replongeais dans un camaïeu de gris et de noirs ? J’ai commis la pire connerie de ma vie en la repoussant le mois dernier et j’ai regretté cette décision tous les jours qui ont suivi. Et même avec ce fardeau de regrets, il a fallu que je me mette dans un état minable pour enfin me décider à réparer ce merdier que j’ai créé. Quel lâche je fais.

Le contact du carrelage derrière mon dos et sous mes pieds me fait frissonner tandis que les gouttes d’eau s’amoncellent sur ma peau. Sophie a coupé la douche. Pendant de longues secondes, on n’entend plus que le silence. Pesant. Lorsqu’enfin les mots finissent par sortir, ils ne font que m’accabler d’avantage et me forcent à garder les yeux baissés. Honteux. Le discours est haché, empli d’amertume et de frustrations que je peine à exprimer. Mais il est sincère. Je veux avoir confiance en elle, en nous, autant qu’elle a confiance en moi. Je veux arrêter de m’inquiéter et de craindre l’abandon, je veux vivre dans le présent sans redouter le futur. Je veux me débarrasser de cette armure qui m’écrase de tout son poids une bonne fois pour toutes.

Je veux apprendre à aimer.

L’aveu est à deux doigts d’être formulé à voix haute, avant d’être réprimé au dernier moment. C’est une réelle bataille intérieure entre mon cœur et cet instinct d’autoprotection bancal qui se joue dans mon être. Sophie n’a toujours pas prononcé un mot et une vague de doutes me retombe en pleine face. What does she want? La question est à double-tranchant, j’en ai bien conscience : mais j’ai toujours un peu d’espoir, aussi ridicule que ça puisse paraître. « I want someone who will love me and not be afraid of it. Someone who won’t hurt me at every mistake I make – because I’m going to make a lot of them. » Mes yeux scrutent les siens tandis que ses paroles s’impriment dans mon esprit. J’encaisse le reproche, secoue doucement la tête. « I’m sorry for hurting you. What I said was shitty and wrong, I didn’t mean any of it. I’m sorry. » Je lutte pour ne pas baisser le regard : je veux qu’elle mesure dans mes yeux l’ampleur de mes regrets. Je ne veux plus fuir. Et je ne suis pas fou au point d’espérer que de simples excuses, aussi sincères soient-elle, puissent régler la situation, mais je pense que c’est important pour nous deux, quand même. Pourtant, après une énième pause silencieuse, les traits de la jeune femme se ferment complètement, n’affichant plus qu’un masque de colère froide : « I want you out. Of my life. Move on. Get better. Be happy. »

Dans ma poitrine, mon cœur résonne une dernière fois dans mes tympans avant de cesser de battre, terrassé par la violence de ces mots qui sonnent comme autant de coups de poignard. J’ai l’impression que le sol s’est ouvert sous mes pieds, je suis en chute libre. Is that it then? It’s over? Of course it is, what was I expecting? Mes paupières se ferment, encaissant la douleur qui me vrille le cœur, impitoyable. I won’t cry. I deserved it. Mais putain, ce que ça fait mal. « And that’s the biggest lie I ever told you. Yours is ‘I don’t love you and we were never a thing’. » Bouffée d’oxygène, retour à la surface. Mes yeux qui s’ouvrent en grand, incrédules, avant de comprendre. L’ombre d’un sourire soulagé, vite rattrapé par la réalité. « Fair enough. » J’ai encore du mal à croire que j’ai pu lui sortir de pareilles horreurs ; en vérité, je n’en réalise l’exacte force que maintenant, après avoir reçu leur équivalent en pleine face. Je donnerai gros pour revenir en arrière et tout effacer. Mon discours serait bien différent.

Et puis Sophie continue sur sa lancée, le ressentiment à peine dissimulé dans sa réponse. « I want the sappy and the happy and I want you to be my fucking boyfriend, not just the guy I’m madly in love with and fuck casually 5 times a week and who still believes there is no ‘us’. » Boyfriend ? I think we’re so much more than that. Et pourtant c’était cette même étiquette qui me faisait fuir à toutes jambes il n’y a pas si longtemps. Accepter le changement au lieu de le fuir. Ce nous a toujours existé, j’étais simplement trop con pour l’admettre. « I think you know what I want, Alex, it’s not that hard to understand. Yet I still don’t know what you want, what you’re doing here, what you’re trying to say. And I’m probably getting my hopes too high and you’re just drunk. » Yeah, I’m a pathetic drunk. Un lâche aussi, un enfoiré de première. Un abruti qui a risqué sa raison de vivre au prix de quoi, au juste ? Une liberté d’apparence, une solitude insupportable ? Je serre les dents, triturant mes doigts entre mes genoux repliés. « Please don’t leave in the morning. » L’idée ne m’avait même pas traversé l’esprit, mais ça me tue que mon comportement de ces derniers mois la pousse à imaginer que je puise la quitter à nouveau.

Elle paraît si fragile dans la lumière tamisée de la salle de bain ; si vulnérable malgré la froideur qu’elle s’efforce d’afficher pour se protéger. How could I ever leave her again? Elle m’a tellement manquée. Elle me manque. Encore maintenant, alors que la distance qui nous sépare se mesure à quelques dizaines de centimètres dans cet étroit carré de douche, c’est comme si un mur invisible nous séparait. « I won’t go anywhere, I promise. As long as you want me, I’ll stay. » Je murmure d’une voix rauque, osant à peine soutenir son regard de peur de me reprendre un revers dans la gueule. Je ne lui en voudrais pas.

Je laisse passer un silence, remontant mes genoux contre mon torse pour me préserver du froid qui commence à me faire claquer des dents. « Sophie, I’m sorry for hurting you the way I did. I can’t forgive myself, but I hope I can fix it someday, somehow. Let me fix it. I want to try to be better, to be the best version of myself for you. I want to change and be that person you see when you look at me with stars in your eyes, not the one who makes you cry… Because I’m the happiest when I’m with you, and I kinda like myself in these moments. You make me better. » Ce n’est pas facile de tout balancer comme ça, sans filtre, et probablement que l’alcool y joue pour beaucoup, mais ça fait du bien. Honnêtement, je pourrais écrire tout un bouquin sur mes sentiments à propos de Sophie et les leçons de vie qu’elle me donne jour après jour ; et franchement je déteste de toute mon âme ce cliché de littérature moderne où le "bad boy"  finit par renoncer à sa vie de bâton de chaise pour plaire à sa dulcinée, ce n’est pas comme ça que ça se passe dans la vraie vie : les gens sont bousillés, ils ont des traumas ou des blocages et ce n’est pas les beaux yeux d’une demoiselle en jupons qui changera grand-chose. Dans la vraie vie, le déclic vient de soi. Personne d’autre ne prendra la décision à notre place parce que changer, c’est un putain de processus qui demande une putain de volonté. Changer pour quelqu’un, c’est des conneries. On ne change que pour soi-même. Changer pour avoir une vie meilleure, changer pour s’accepter, changer pour avancer.

Je veux changer pour être capable de rendre à Sophie tout ce qu’elle m’a apportée et enfin lui offrir le soutien et l’amour qu’elle mérite. « I want you. And I may be drunk off my ass right now but that’s not gonna change tomorrow: I want you, you and your terrible jokes, you and your smart mouth, your beautiful mind and your perfect imperfections... I’m in love with you, Soph. » There. I said it. Bizarrement, la révélation ne déclenche pas de séisme ni ne me brûle la gorge, au contraire : un poids insoupçonné est d’un coup retiré de mes épaules tandis qu’une vague de chaleur empli ma poitrine. C’est une sensation nouvelle, pas forcément agréable tant je me sens vulnérable et exposé, mais l’expression que me rend le visage de Sophie vaut bien mille fois le désagrément. « And that’s the first time I’ve ever said these words and surprisingly, the world hasn’t stopped yet! » Je ne peux m’empêcher de commenter avec un demi-sourire nerveux.
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Sophie Grimm

Sophie Grimm
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≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
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≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyLun 23 Déc - 0:44

Leaning on somebody
is never easy
sophander

La douche froide aura au moins eu l’effet escompté : lui remettre les idées en place. Peut-être un peu trop, d’ailleurs. Alex enchaîne des bribes d’excuses et d’explications, que j’écoute avec une certaine méfiance. Parce qu’autant les mots qu’il m’a balancés la dernière fois qu’on s’est vu que le mois de silence derrière m’ont blessé, parce que j’étais venue à la conclusion que mon obstination n’était qu’une idiotie têtue et que c’était bien terminé entre nous. Il aimerait revenir en arrière, il m’aime et je lui manque. Et si mon cœur s’emballe de toutes ces informations, il n’y a pas l’essentielle qui m’intéresse. Celle d’un possible futur. Je ne sais pas s’il essaie de me dire que c’est ce qu’il veut, ou si c’est juste une lamentation pathétique d’un homme ivre que j’écoute. Et il n’arrive pas jusque-là, dans ses balbutiements, qu’il me demande finalement ce que je veux. Peut-être que mon silence l’angoisse aussi, et pourtant il n’a pas duré un mois.

Après tout ce qu’il s’est passé, je le veux encore et toujours lui. Parce que le « tout » ne comprend pas seulement mon retour de France et son comportement de sale con, non. Le tout contient les mois avant ça, la présence rassurante d’Alex après l’affaire James. Et si on remonte plus loin, Alex et le simple fait qu’il soit là, qu’il soit capable de m’écouter et de répondre de la manière dont j’ai besoin quand ça ne va pas, d’être son emmerdeur taquin quand ça va. Je ne sais pas pourquoi et je ne sais pas comment ça se fait que ce soit lui, de toutes les personnes que j’ai pu rencontrer. Peut-être parce qu’au fond, on est aussi brisé l’un que l’autre et qu’on a commencé à se reconstruire ensemble. Depuis le coquillage sur la plage au baiser échangé sur son lit d’hôpital après son overdose. Ça a toujours été nous, quoi qu’il ait osé en dire. « I’m sorry for hurting you. What I said was shitty and wrong, I didn’t mean any of it. I’m sorry. » Mon regard reste accroché au sien. Je déglutis mais garde ma bouche fermée, n’en pense pas moins. Still, you said it. Je garde un calme olympien avant de lui faire goûter à sa propre médecine, des mensonges éhontés et blessants. Une toute partie de moi voudrait que ce soit vrai, je crois. Mais cette toute petite partie est vite noyée par le reste, par mes sentiments et même ma raison qui s’en mêle. J’ai besoin de lui, et il a besoin de moi. On a fait des erreurs et on fera d’autres, mais à la fin, on sera des gens meilleurs. Ça ne m’empêche pas de ressentir un bref sentiment de satisfaction devant ses lèvres qui s’étirent vers le bas et ses yeux qui se ferment. Je ne le laisse pas mariner là-dedans longtemps, cela-dit, et l’informe que ce n’est pas la vérité. Mon regard est défiant et je ne souris même pas face à son air de soulagement. « Fair enough. » Point partout, du coup.

Ce que je ne veux n’est pas compliqué, et même s’il n’a jamais été énoncé il était déjà clair. Je l’aime, je veux partager un peu de ma vie avec lui et la seule ambiguïté qu’il y aura dedans serait celle de nos tentatives de flirt et pas du fait qu’on soit ensemble ou non. Mais il le sait déjà, sinon il n’aurait pas fait autant d’efforts pour me rejeter. Et on revient au début, la boucle est bouclée. Il sait ce que je veux et je ne sais toujours pas ce qu’il fait là. Je n’ai pas beaucoup eu affaire à Alex ivre, plutôt à Alex avec sa gueule de bois. Je ne sais pas si je dois le croire ou si je me fais une nouvelle fois de faux espoirs. Lorsque je lui demande de rester lorsqu’il se réveillera plus tard dans la matinée – parce que c’est évident qu’il va dormir ici – c’est plus pour assurer l’arrière et le lendemain. Que les faux espoirs soient inscrits et que je puisse passer à autre chose, une bonne fois pour toutes. « I won’t go anywhere, I promise. As long as you want me, I’ll stay. » Mon cœur est encore trop fragile pour que j’arrive à le croire entièrement, et ça me donne envie de pleurer. Je me mords légèrement la lèvre inférieure, le regard parcourant son corps dénudé avant de se fixer près de sa mâchoire. Plus facile que les prunelles océans. « Then stay. » Demain et les autres jours. « For real, this time. » Pas une promesse en l’air, balancée au premier coup de peur ou de colère.

Et bon sang, ce que c’est compliqué de le suivre. Peut-être qu’il n’est pas bavard pour une raison, Alex, finalement. Entre mon cœur qui s’emballe au fur et à mesure des résolutions et promesses, pas le temps de me remettre d’une qu’il enchaîne déjà. Let me fix it. Ça devient de plus en plus difficile de retenir les larmes, j’ai les oreilles qui bourdonnent tellement mon cœur bat fort. Je ne sais pas s’il se rend compte que j’aimais déjà beaucoup la version d’Alex, avant mon départ en France, mais que c’était la version de Sophie que j’objectais plus que tout. On n’a juste pas réussi à s’aligner sur ce coup-là, mais j’ai bon espoir pour le futur. Avec un peu d’efforts. « Because I’m the happiest when I’m with you, and I kinda like myself in these moments. You make me better. » Je hoche légèrement la tête, renifle légèrement au passage. « I’m not. You’re doing this all on your own, I just happen to be here. » We’ll take it slow and grow as we go.

La délivrance vient, enfin. « I want you. » J’ai beau faire de mon mieux pour les retenir, deux perles salées s’échappent en toute traîtrise pour rouler sur mes joues. « And I may be drunk off my ass right now but that’s not gonna change tomorrow: I want you, you and your terrible jokes, you and your smart mouth, your beautiful mind and your perfect imperfections... I’m in love with you, Soph. » Mes sourcils se froncent au fur et à mesure, honnêtement je ne sais pas s’il m’insulte ou me professe son amour – un peu des deux, je crois. Mes lèvres s’étirent en un sourire incontrôlable, que je cache rapidement d’une main. « And that’s the first time I’ve ever said these words and surprisingly, the world hasn’t stopped yet! » Un rire à la fois amusé et agacé m’échappe, quelques autres larmes en plus. « Gosh you’re so fucking stupid. » Je marmonne, passant mes mains sur mes joues pour en chasser les larmes. Je ne suis pas triste, plutôt le contraire. Je crois que c’est toute la fatigue de ce dernier mois et la frustration de la situation qui s’échappe, finalement. Je ne bouge pas, ne fais rien pour me rapprocher de lui. Je pleure, plus ou moins silencieusement et rageusement parce que je n’ai pas envie de pleurer à ce moment-là. Lorsque j’arrive à contrôler les sursauts qui me prennent, je tends une première main presque timide vers lui. J’attends qu’il s’en saisisse, frissonne légèrement sans savoir si c’est parce qu’il a froid ou parce que son contact m’avait manqué. Après ça, je retrouve temporairement une position à genoux pour aller embrasser le haut de son crâne et ses cheveux mouillés. Il sent toujours mauvais et la seule raison qu’on soit dans cette douche est parce qu’il a vomi tout l’alcool ingurgité, il est hors de question que je l’embrasse même si j’en ai très envie. Je pose une main contre sa joue, me recule légèrement pour pouvoir le regarder. « So stupid. » Que je répète, dans un chuchotement qui ne veut pas vraiment dire ça.

Je finis par me relever, pousse la porte de la douche et l’aide à en faire autant. J’attrape deux serviettes, une que je pose sur mes épaules et utilise l’autre pour l’aider à s’essuyer. L’intimité et la lenteur de mes gestes me permettent de reprendre à peu près contrôle de mes émotions. Lorsqu’il est sec, j’attrape son poignet et l’attire à ma suite jusque dans ma chambre. Il y a un carton avec ses affaires, et il y en a un paquet, mais il n’a jamais demandé à les récupérer. « I may have stolen half of your wardrobe, at this point. » Je plaide coupable, mais finalement c’est bien pratique. Je le laisse se changer et attrape de quoi en faire autant, bien que je rejoigne une nouvelle fois la salle de bains pour me sécher et enfiler des habits secs. J’observe mon reflet dans le miroir après ça, presque interdite. Hésitant entre me réjouir maintenant qu’Alex est de retour, toujours terrifiée à l’idée de le voir partir et changer d’avis. Guess it’ll take time for this wound to heal up too. Alex est déjà dans mon lit lorsque je le retrouve, et je n’attends pas plus pour le rejoindre entre les draps. Je reste en position assise, tout de même, alors que son dos est contre le mur. « Were you as miserable as I was this past month ? » J’attrape ses mains pour y mêler les miennes, essayant de les réchauffer au passage. Je ne m’excuse pas pour la douche froide, cela-dit. Elle a eu ses effets. « Have you… » Je déglutis avec difficulté, préférant observer nos mains plutôt que son visage. « Have you been with someone else ? » Parce que j’ai connu l’ancien Alex, et qu’il avait l’air de tendre à redevenir cette personne-là… Je ne sais pas si j’ai vraiment besoin de cette information, ce que je ferais si c’est le cas, mais j’ai besoin de savoir.

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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyDim 12 Jan - 16:51

in vino veritas
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Elle me dit qu’elle ne comprends toujours pas ce que je veux ni ce que je fous là, à me lamenter comme un chien malade sur le carrelage de sa salle de bain, mais ça me paraît évident, à moi. Ça doit se voir sur mon visage mortifié par la culpabilité, ça doit s’entendre dans mes paroles qui demandent le pardon, ça doit se comprendre dans mes gestes, timides et brouillons, jusque dans mon état, ravagé par l’ivresse dans l’espoir de grapiller quelques bribes de courage… Non ? Non. Dans les traits fermés de Sophie, je ne vois que méfiance et rancune tenace.

Do better.

Si j’admets rarement mes erreurs, les assumer en présentant des excuses relève du miracle. Ça me demande trop d’humilité, souvent pour des gens qui n’en valent pas la peine. Aujourd’hui c’est différent, je n’ai pas le choix. L’enjeu est trop important pour que ma fierté continue à prendre le dessus. I already wasted a month. Alors même si elles ne me viennent pas naturellement, les excuses doivent sortir, aussi confuses et décousues soient-elles. Je comprends au regard de Sophie que cet effort ne sera pas suffisant pour me faire pardonner, mais c’est déjà un début, j’imagine. I’m fucking trying, I hope she sees that. Les mots dévalent mes lèvrent, résonnent contre les paroies en verre de la douche étroite, à la recherche de leur cible. Est-ce que ça fait sens ce que je raconte ? Je regrette, je regrette tellement. Je sais que j’en demande trop, que c’est peut-être peine perdue, mais je veux qu’elle m’accorde une chance de me rattraper, de devenir la personne qu’elle mérite. Parce qu’elle me rend meilleur. « I’m not. You’re doing this all on your own, I just happen to be here. » Mon cœur bat super fort dans ma poitrine, je me demande si elle l’entend. « I wouldn’t do shit without you. » Tout ça, mon chemin vers la rémission, la thérapie de groupe puis les séances de psy, j’y aurais pas foutu un seul pied sans ses encouragements. Putain, ça fait longtemps que je nourrirais les tulipes par la racine sans elle. Je veux grandir, je veux apprendre, je veux être heureux… Et je ne peux faire tout ça sans le soutien sans faille de la femme devant moi.

Ma longue tirade se termine là-dessus : c’est toi que je veux. Aujourd’hui et demain et tous les jours qui suivent, parce que je suis enfin prêt à admettre à quel point je suis amoureux de Sophie Grimm, tellement que ça en devient ridicule. La révélation me procure une sensation de légèreté, comme si je me tenais debout au bord d’une falaise immense, porté par le vent. Mais la peur de la chute est reléguée tout au fond de mon esprit lorsque mon regard se pose sur celui de Sophie, embué de larmes, et ce sourire furtif qui me réchauffe le cœur et le gonfle d’espoir. « Gosh you’re so fucking stupid. » Pas forcément la réponse que j’aurais espéré mais je prends, vu la situation. Elle pourrait m’insulter de tous les noms que je ne pourrais le lui reprocher, même si celle-là n’en est pas vraiment une, enfin je crois. N’osant toujours pas faire le moindre geste, c’est d’un petit sourire hésitant que je réponds à son rire – gosh how I missed that sound. Ça se mélange assez vite à des pleurs qui viennent secouer ses épaules et mouiller ses joues, la pression qui s’évacue, enfin. Et je ne bouge pas. Pas encore. Je ne veux pas interpréter la situation de travers ou me faire des films : rien n’empêche encore la rouquine de me jeter dans les prochaines minutes. Ce n’est que lorsque les sanglots se sont calmés que je me décide à relever les yeux, prudent, pour finalement remarquer cette main tendue qui fait bondir mon cœur dans sa cavité. Tu-dum. Je ne me fais pas prier pour m’en saisir, glissant délicatement mes doigts entre les siens. Le contact, aussi doux soit-il, m’électrise toujours autant. Sophie se rapproche pour m’étreindre et c’est à ce moment que je relâche la pression, à mon tour. Ça s’effondre tout d’un coup, le stress et les émotions compliquées de ce dernier mois, les doutes, les angoisses, les peurs. Je laisse mon front retomber dans le creu de son cou et ferme les yeux pour mieux apprécier cette odeur qui m’a tant manquée. Le palpitant qui accélère lorsque ses lèvres effleurent mes cheveux, puis lorsque sa main se pose sur ma joue. Une position qui me renvoie près de 6 mois en arrière, alors que j’étais plus perdu que jamais. But I’m home now, and I’m sorry. « So stupid. » L’ombre d’un sourire où se mêle espoir et regrets. « I know. »

La sortie de la douche se montre être une toute autre paire de manches : si la pièce a au moins arrêté de tourner, j’ai encore du mal à assurer mon équilibre une fois debout. Alors je m’accroche à ce que je peux tandis que Sophie m’aide à me sécher – elle fait un peu tout le travail, je l’avoue, j’essaye juste de ne pas la gêner. Chose faite, je me débarrasse du boxer trempé qui me colle à la peau pour enrouler la serviette autour de ma taille avant de docilement suivre Sophie dans sa chambre, au milieu de laquelle se trouve un carton rempli de fringues en désordre. « I may have stolen half of your wardrobe, at this point. » Et moi le seul truc que je trouve à répondre c’est « You packed my stuff… » d’un air tout à fait bénêt. Plus une observation qu’une accusation, mais ça me fait un pincement au cœur tant ça rend la chose réelle. Un aperçu de l’état d’esprit dans lequel elle était, ces dernières semaines. Finalement, j’acqiesce et Sophie retourne dans la salle de bain. J’attrape le premier t-shirt qui dépasse de la pile, fouille un peu pour mettre la main sur un pantalon de jogging, en vain, et me rabat sur un boxer gris qui sent la lessive fleurie de Sophie. It’ll do. Après quoi je m’installe dans le lit - côté droit, comme à mon habitude – et remonte la couette sur mes jambes pour me réchauffer en attendant Sophie. « Hi. » que je croasse faiblement lorsqu’elle ferme la porte derrière elle pour venir s’asseoir sur le matelas. Elle a les traits tirés et les yeux gonflés. « Were you as miserable as I was this past month ? » Je la laisse prendre mes mains entre les siennes, reconnaissant pour la chaleur bienvenue qu’elles me procurent. Les yeux baissés, je hoche la tête. « I was just… Numb. Out of it, every day. It was like trying to live the life of someone else. And no matter how hard I tried, I couldn’t… » Exécuter de simples tâches quotidiennes se transformait en épreuve. Compter les heures qui défilent, méchanique. Essayer de garder le cap sans penser à la douleur et au manque. « Yeah I was miserable. I uuh… I drank a lot. » Ya de la culpabilité dans ma voix, mais j’ai décidé d’être sincère. Plus de mensonges, plus d’excuses. L’alcool est l’un de mes nombreux vices qui s’empirent avec le temps, hélas. « Have you… » Elle hésite, son regard rivé sur nos doigts entremêlés. « What ? » « Have you been with someone else ? » Oh. J’imagine que la question est légitime, vu mon attitude… Et j’aurais aimé être plus vexé que ça, en vérité. « No, I haven’t. » Don’t hide, Alex. Je laisse passer un court silence, le temps de rassembler mes idées et que ça ne sorte pas de travers. « I thought about it, at one point, sort of as a way to prove to myself I wasn’t so fucking whipped you know, but erhm… Truth is I am, so. » Je hausse les épaules avec un léger sourire pour lui montrer qu’elle ne doit pas prendre cette confession trop au sérieux. Ce n’était qu’une pensée intrusive, moi qui cherche à me convaincre que je suis toujours le même coureur sans attache qui se fout de tout. Mais dés que je m’imaginais passer à l’acte avec une autre, c’est l’image de Sophie qui s’imposait et ça s’arrêtait là. Alors j’allais boire, et boire, et boire encore. Ne penser à rien, c’était mieux que de voir la rouquine partout où je posais les yeux. « Have you ? » Parce que, pourquoi pas ? Elle aussi, elle a dû vouloir passer à autre chose, elle a bien foutu toutes mes affaires dans un carton pour s’en débarrasser. Mais ai-je seulement le droit de lui demander ? Pire, qu’est-ce que ça me ferait si elle répondait à l’affirmative ? J’suis pas quelqu’un de jaloux (?), mais je crois pouvoir aisément le devenir lorsqu’il s’agit de Sophie, et ce n’est pas quelque chose que j’ai envie d’ajouter à la longue liste de mes défauts. « You don’t have to answer that. »

Une fois suffisamment réchauffé, c’est finalement la fatigue qui finit par me rattraper. Sans m’en rendre compte, j’ai glissé plus profondément entre les couvertures en position semi-couchée, la couverture remontée jusqu’au menton. Mes paupières se ferment, ma tête tombe à gauche et ça me réveille. « Can I hold you ? » que je marmonne, à moitié dans le brouillard, changeant déjà de position pour étreindre Sophie par la taille, ma tête posée sur sa poitrine et nos jambes entremêlées.

I'm home now.



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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyMer 22 Jan - 23:00

Leaning on somebody
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Alexander Black est un idiot fini – mais apparemment j’ai un truc pour les idiots finis. Je m’en serais bien passé, de tout ce petit drama du mois dernier. Mais en même temps, lorsqu’on est des gens aussi tordus et qui tiennent à peine debout que nous… Ça se comprend, presque. La résolution a peut-être mis du temps parce qu’en plus d’être idiot, le brun est têtu, mais elle est là. Les petits poids qui pesaient sur mes épaules commencent à s’enlever, et me font pleurer au passage alors que j’aimerais arrêter d’être dans cet état de sensibilité permanent. Une fois calmée, j’attrape un bout du tatoué pour mieux me rapprocher de lui. Le retrouver est finalement aussi désagréable – à cause de l’odeur et du peu d’espace disponible et de la froideur qui me rappelle de mauvais souvenirs – que réparateur. Je le serre contre moi de longues secondes, ignorant mon cœur qui me tire et mes genoux qui vont me faire la gueule. Je me recule tout de même pour lui embrasser les cheveux avant de lui rappeler à quel point il est idiot, esquissant un semblant de sourire à sa réponse. « I know. » C’est déjà ça, au moins. Je prends une nouvelle fois les devants pour sortir de la douche, aide mon idiot fini pour se sécher avant de l’entraîner dans ma chambre. Mes tendances cleptomanes sont souvent utiles lorsqu’un imprévu reste dormir – même si clairement je possède beaucoup trop d’affaires d’Alex. « You packed my stuff… » Je sens mes sourcils se hausser légèrement en entendant sa remarque. Je vois son air confus mais tourne vite le regard. « You broke up with me. » Je réponds dans un chuchotement, pas accusateur non plus mais simple énonciateur du fait. That hurt too. Je ne rajoute rien, trop fatiguée pour avoir cette conversation encore une fois, et m’échappe quelques minutes dans la salle de bain pour me sécher et enfiler d’autres habits pour dormir.

J’ai toujours le cœur un peu lourd lorsque je retrouve Alex dans mon lit. J’ai encore peur, de ce qu’il s’est passé et même si j’ai envie de croire en l’avenir… Je reste méfiante. C’est un sentiment étrange et je ne sais finalement plus quoi ressentir, entre le début d’euphorie de retrouver Alex et qu’il accepte enfin ses sentiments pour moi – et les miens pour lui – et la peur que tout se casse la figure à nouveau. Je glisse sous la couette, mon cœur loupant un battement devant la simplicité avec laquelle il a repris nos habitudes. Comme s’il ne s’était rien passé. Sauf qu’il s’en est passé, des choses. En un mois, et même un peu plus si on compte mon départ précipité en France qui a déclenché la crise. Tout ça n’était pas très plaisant à vivre, pas à la suite du procès avec le frère Harrison, pas alors que j’avais réussi à retrouver un peu de lumière en m’éloignant de San Francisco. Je ne sais pas ce qu’il en était de son côté, on n’a pas vraiment d’amis en commun et je n’ai pas non plus cherché à le savoir. Alors je lui demande, maintenant. « I was just… Numb. Out of it, every day. It was like trying to live the life of someone else. And no matter how hard I tried, I couldn’t… » Et je n’aime pas particulièrement ça, numb étant l’état qui l’a conduit à l’hôpital quelques mois plus tôt… Je grimace légèrement, baissant le regard sur nos doigts liés plutôt que sur son visage pour ne pas voir plus de peine que je ne peux en supporter. « Yeah I was miserable. I uuh… I drank a lot. » Un mince sourire en coin s’affiche sur mes lèvres, yeah no shit Sherlock. Même si ça me fait un peu plaisir de savoir que, globalement, il n’a pas très bien vécu la séparation – ça ne me rassure aucunement. Le brun n’a jamais été connu pour être l’homme le plus romantique qu’il soit, plutôt du genre à enchaîner les conquêtes et à hausser les épaules quand on questionne son sens moral. Alors forcément, je doute et je me demande s’il a repris cette vieille habitude-là aussi. ‘You’re just like the others.’ « No, I haven’t. » Je relève péniblement le regard vers lui, encore trop suspicieuse. Est-ce qu’il me dit non parce que c’est ce que j’ai envie d’entendre ou parce que c’est la vérité ? « I thought about it, at one point, sort of as a way to prove to myself I wasn’t so fucking whipped you know, but erhm… Truth is I am, so. » Mes lèvres se pressent fermement l’une contre l’autre alors que ma bouche s’étire lentement vers le bas. J’imagine que c’est une bonne chose – pour lui, vu le petit sourire qu’il aborde – mais je n’arrive pas à m’en réjouir. J’ai plutôt l’impression que ma peau vient de prendre feu et je ne sais pas si je suis en colère ou juste blessée, une nouvelle fois. Je n’aurais peut-être pas dû demander, pas maintenant. « Have you ? » Un rire nerveux et presque méchant m’échappe à son retour de question. Is he fucking serious ?! Est-ce que je suis allée voir ailleurs alors que je lui envoyais des messages presque toutes les semaines pour savoir quand est-ce qu’il allait décider de retrouver la raison ? Quand il est l’une des personnes les plus importantes et qui m’a le plus soutenu ces derniers mois ? Il pensait que je pouvais l’oublier aussi facilement, juste parce qu’il avait décidé que c’était terminé ? Fucking idiot. « You don’t have to answer that. » Je lève les yeux au ciel, maintenant un peu agacée. « Of course not, I haven’t fucked someone else. I have some respect. » Pour lui et pour moi-même, parce que c’est moi qui aurait dû vivre avec cette connerie et pas lui. Je finis par échapper un long soupir. J’aurais dû me taire. « Just… Forget about it. » Et il n’a pas tellement besoin de mon autorisation pour ça : il est déjà en train de s’enfoncer dans les oreillers. Je lâche finalement ses mains et m’allonge à mon tour, à ses côtés. Écoutant le rythme de sa respiration qui se fait de plus en plus lente, veillant du coin de l’œil à ce qu’il soit assez couvert. Les paroles défilent et rejouent déjà dans ma tête, et je sens que je ne vais pas m’endormir avant un long moment. « Can I hold you ? » Il demande, m’attrapant déjà. Son côté tendre me colle un sourire sur les lèvres, il a fallu du temps pour qu’il l’accepte aussi et ça me fait du bien de le retrouver. Je ne réponds pas – pas nécessaire vu son état – et me contente d’ouvrir les bras et d’ajuster ma position pour que nous soyons tous les deux confortables. L’un de mes bras tient fermement la couverture contre lui, l’autre est près de sa nuque et ma main glisse doucement contre ses cheveux encore humides.

Il est toujours contre moi lorsque je me réveille, ignorant à quel moment je me suis endormie. Il fait jour, et il n’y a pas que le soleil qui s’est levé. Alex est réveillé également, et son regard est déjà sur moi lorsque je gigote. Mon cœur commence à s’affoler alors que les souvenirs reviennent, et surtout que je m’en rends compte : il est toujours là. « You stayed. »

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MessageSujet: Re: it's not living if it's not with you (sophander)   it's not living if it's not with you (sophander) EmptyDim 8 Mar - 16:28

in vino veritas
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Peut-être que je suis encore trop dans les vappes pour mesurer l’importance de cette question. Ou peut-être suis-je réellement doté d’un sens moral bancal pour quasiment m’auto-féliciter de ne pas avoir couché avec une autre pendant ce mois de séparation. Malgré la sincérité de ma réponse, je vois bien qu’elle ne plaît pas à Sophie. J’aimerais reformuler pour la rassurer mais la crainte d’empirer la situation me retient d’en dire plus tandis que mon début de sourire fond comme neige au soleil. Plus pour combler le silence que pour satisfaire ma curiosité, je lui retourne quand même la question, réalisant trop tard mon erreur. De mon point de vue, la logique voudrait qu’après une "rupture", on cherche à tourner la page le plus vite possible pour avancer ; c’est ce que j’ai essayé de faire et ça ne m’aurait donc pas vraiment étonné que Sophie fasse de même de son côté. Grossière erreur. Elle se met à ricaner, clairement vexée, avant de lever les yeux au ciel comme si j’étais l’être le plus stupide que cette terre ait jamais portée. « Of course not, I haven’t fucked someone else. I have some respect. » J’ai encore perdu une occasion de me taire, on dirait. Embarrassé, je me recroqueville dans les oreillers en balbutiant de faibles excuses. « Yeah yeah I know, I’m… Sorry, I shouldn’t have asked. » Imbécile. « Just… Forget about it. » Dans un long soupir qui veut tout dire, Sophie met un terme à cette conversation. Je sens bien que j’ai merdé – encore – mon cœur se serrant un peu plus dans sa cavité lorsque je perds la chaleur de ses mains autour des miennes.

L’esprit embrouillé par la fatigue, la frustration et les restes d’alcool, je finis par m’allonger plus profondément entre les couvertures. Je lutte quelques minutes pour garder les yeux ouverts, rechignant à m’endormir le premier alors que la tension dans l’air n’a pas été totalement dissipée. Malgré tout, malgré les circonstances, c’est le soulagement qui domine finalement la tornade de mes émotions : soulagé de ne pas avoir été rejeté, d’avoir pu être écouté en dépit de mon état et d’un courage bien relatif. D’avoir retrouvé ma place auprès de celle qui a changé ma vie à jamais. Aussi, il ne faut pas longtemps à mon corps pour réclamer son contact et la familiarité de son corps contre le mien. C’est donc sans attendre de réponse ou même d’autorisation de m’approcher que j’attrape la taille de la rouquine pour l’étreindre, me laissant bercer par les battements de son cœur et les caresses délicates de ses doigts dans mes cheveux jusqu’à sombrer dans un sommeil sans rêve.

La pièce est baignée d’une douce lumière que filtrent des rideaux mal tirés, faisant jouer sur les murs quelques ombres chinoises vaporeuses. C’est la première chose que je remarque lorsque j’émerge, plissant les paupières de façon à protéger mes yeux trop sensibles. J’ai également un sale mal de tête qui se prépare, la gorge sèche et la langue pâteuse. Je grimace. J’ai trop bu hier soir et je vais en payer le prix toute la journée, ça promet. Lentement, mes pensées se remettent en place et les souvenirs remontent à la surface : le bar, le whisky, le taxi, la douche glacée, Sophie. Mon regard se relève sur le visage endormi à mes côtés au moment où je prends conscience de mes bras qui entourent négligemment sa taille et de nos jambes emmêlées sous les draps. Je ne crois pas avoir bougé de toute la nuit, ne serait-ce que d’un milimètre. Comme si, inconsciemment, je craignais de la perdre à nouveau si je relâchais ma prise. Je me redresse avec précaution sur les oreillers pour mieux l’observer, m’imprégner de ses traits et du profond bien-être que sa présence me procure. Je ne réalise que trop bien la chance que j’ai de me trouver là, entre ses bras, après toutes mes conneries et le merdier que je lui ai fait traversé pour des caprices de gamin effrayé. Je suis loin d’être parfait, je suis encore rongé par le doute et l’angoisse de tout gâcher, de la blesser, de me blesser, mais la seule chose dont je suis certain c’est que je ne peux plus vivre sans cette femme. C’était naïf de ma part de croire le contraire. Alors même si j’ai encore beaucoup à apprendre pour devenir la personne qu’elle mérite, je veux le faire à ses côtés. Je ne fuirai plus. « You stayed. » Tel un écho à mes pensées, Sophie ouvre les yeux et les ancre dans les miens. Et ma gorge se serre sous l’émotion que portent ces deux mots. « I won't leave anymore, I promise. » Ma voix est tellement rauque qu’elle se brise sur un chuchotement. « Thank you... for falling in love with me. »

Through rain, through growth, through change.
Thank you for loving me, still.



FIN


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