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 The sound of hearts breaking. (Sophander)

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Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 The sound of hearts breaking. (Sophander) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




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MessageSujet: The sound of hearts breaking. (Sophander)   The sound of hearts breaking. (Sophander) EmptySam 23 Mar - 23:42

It’s 2 am and I’m still trying to figure out how everything
went so wrong so fast.
alexander & sophie


Mon cœur bat fort dans ma poitrine alors que la voix du commandant de bord résonne dans l'avion. Je suis obligée de prendre mon temps pour inspirer et expirer. Alban vient attraper ma main dans la sienne, et on se penche tous les deux vers le hublot pour regarder le sol s'éloigner de nous. Au revoir, Paris. Mes émotions s'emballent, vont et viennent alors que la première heure de vol passe et que Captain Curry me ronfle sur l'épaule. J'ai dû mal à croire que cette semaine se soit vraiment passée. Tout est allé si vite et pourtant j'ai savouré chaque instant. J'ai pu être étonnée à chaque coin de rue, je suis tombée amoureuse d'un bâtiment et d'une personne et d'une statue, je me suis amusée comme une enfant dans un musée et mais épanouie comme une étudiante en art dans un autre. J'ai réussi à découvrir une autre manière de vivre, où je n'avais à penser qu'au jour présent. Je n'avais pas à penser à San Francisco, à mes journées banales et routinières, aux nuits que j'anticipais toujours de peur de mal dormir. A Paris, on marche beaucoup, et on tombait généralement de sommeil en rentrant à l'hôtel avec Alban. Mais surtout, à Paris, je pouvais être qui je voulais. Être personne si je le voulais. Oublier Sophie Grimm, oublier toutes les cicatrices que la vie m'oblige à porter depuis des années, oublier James et effacer de ma mémoire les souvenirs du procès pour les remplacer avec des coups de pinceaux vieux de plus de 500 ans et des statues grecques encore plus vieilles que ça.

Même s'il était précipité, je suis convaincue d'avoir pris l'une des meilleures décisions de ma vie avec ce départ soudain à Paris avec Alban. Je vais mieux. J'en suis certaine, je ne le crois pas. Je vais mieux. Je suis prête à bien vouloir avouer que le procès m'a complètement fait replonger et perdre la tête. Mais grâce à ce temps loin de tout ça, grâce à Alban et nos conversations et nos fous rires, grâce à Paris et à la magie française, je vais mieux. J'ai presque envie de dire que je suis heureuse. Mais j'anticipe un peu notre arrivée à San Francisco et mon retour à mon quotidien. Mes retrouvailles avec Alex, qui n'a clairement pas apprécié mon départ soudain et non prévenu. J'ai peut-être exagéré dans mes messages, aussi, à dire qu'il était trop protecteur. Mais j'étais fatiguée, le décalage horaire, et je pourrais trouver d'autres excuses pour détourner la faute de moi mais j'ai envie d'assumer ça aussi. Si j'avais demandé à Alex de venir avec moi à Paris, ça n'aurait pas été pareil. C'aurait été bien, parce que c'est Alex et c'est Paris et que j'aime les deux tout autant l'un que l'autre, mais je pense qu'il aurait toujours été un peu méfiant, à me surveiller du coin de l’œil pour savoir à quel moment j'allais vriller. Ou alors peut-être que ç'aurait été moi, qui me serait surveillée pour justement ne pas vriller. Trop de retenue. Avec Alban, je n'ai pas eu à me poser la question, et le sujet n'a jamais été ne serait-ce qu'évoqué ou pensé. C'était reposant. J'ai peur de perdre ce repos, de retour à San Francisco. Mais bêtement, j'ai espoir. Que ce soit un nouveau chapitre, enfin. La famille Grimm va bientôt s'agrandir, je vais mieux, je vais pouvoir reprendre le cours de ma vie. Pas comme s'il ne s'était rien passé, mais au moins en commençant à être guérie de ce qu'il s'est passé.

C'est avec un sourire aux lèvres et le cœur enfin un peu plus léger que je me laisse reposer sur mon meilleur ami pour pouvoir m'endormir à mon tour.

Finally, she breathes again.

* * *

« C'est looong ! » Alban geint à mes côtés, pour la énième fois depuis deux heures, et il reste une heure de vol. C'est vrai que c'est long. C'est la première fois que je prends l'avion aussi longtemps, et même si j'ai dormi une bonne partie du vol, ça reste une demie-journée de voyage. Ou nuit. Ce qui est fou, c'est qu'on part en milieu de matinée de France pour arriver en début d'après-midi à San Francisco. Techniquement parlant, si on ne devait changer que l'heure de notre montre, on ajouterait quatre heures. C'est incroyable, le décalage horaire. J'ai l'impression d'être une voyageuse dans le temps. Je vais demander à ce qu'on m'appelle le Visiteur du Futur à partir de maintenant. Parce que le Visiteur du Futur > Doctor Who, même si krkrkr Matt Smith. Sauf que je viens du passé ? Il faut encore que je me penche sur la question, je ne maîtrise pas entièrement le sujet. Avant qu'Alban n'enchaîne qu'il a hâte de retrouver son Babtou Fragile, je le distrais en lançant une nouvelle partie de 2048 sur mon téléphone. On s'occupe comme on peut. Il en a marre du Sudoku, c'est un homme difficile, si j'suis un mâle alpha Sophie, j'ai des poils de torse j'te dis. Un enfant. Mais je dois avouer que je suis aussi impatiente d'atterrir, maintenant. J'en ai marre d'être assise, et j'ai envie de voir Jude et Emma et Oliver, quoi que Oliver ce ne sera sans doute pas aujourd'hui, et Léna et Alex. Surtout Alex, en fait. Je ne sais pas s'il a répondu à mon message, s'il boude toujours, s'il est passé à autre chose et que des excuses suffiront pour oublier. Connaissant l'individu, c'est peu probable. Mais j'ai décidé d'avoir espoir, et je l'ai déjà séduit pour le sortir de son gneugneutisme naturel, je suis convaincue que je peux recommencer. J'espère, au moins, parce qu'il me manque. Et que c'est bien la dernière personne sur cette planète avec qui j'ai envie de me disputer.

« Gueux ! Je cherche des gueux ! » J'entends la voix de Jude avant de me retourner pour voir sa tête de faux blond avancer vers nous. Un sourire immense vient s'inscrire sur mes lèvres et je sautille jusqu'à lui. Mon intention est devinée et il ouvre ses bras pour me réceptionner quand je lui saute dessus pour l'agresser d'un câlin. Gngngngn. Il faut quelques secondes à Alban pour rejoindre le mouvement. Un peu plus et on l'aurait perdu le bougre. Mais tout va bien, il trouve le chemin de l'amitié, et je suis enfermée dans un cocon de bras et de mâles alphas trop grands pour ma survie. « J'peux pas respirer lâchez-moiii. » Ça les fait rire, mais je retrouve ma liberté. Hallelujah. Jude, gentleman, attrape ma valise. Alban râle qu'il aurait pu prendre la sienne. Et on file jusqu'au parking en se chamaillant, en racontant déjà quelques aventures qui nous sont arrivées. Ce qui est bien, avec les garçons et avec le squad en général, c'est qu'on peut ne pas se voir pendant un petit temps et se retrouver comme si de rien n'était. J'attends d'être dans la voiture pour vérifier si j'ai des messages sur mon portable. Et j'en ai. Mais pas d'Alex, et je retiens un petit soupir frustré avant de lui en envoyer un nouveau. Hey Alex, I'm back in safe territory. Can I come over later, please ? The sound of hearts breaking. (Sophander) 1887575387 « J'espère que vous m'avez apporté du bon vin, sinon vous rentrez à pieds ! » Jude interrompt mes pensées et je lève légèrement les yeux au ciel alors qu'on laisse l'aéroport derrière nous. « T'inquiète paupiette, we've got you covered. » On est peut-être des gueux, mais on est quand même des bons amis, il ne faut pas croire.

J'ai eu le temps de défaire ma valise et de montrer les photos du Louvre à Emma avant de recevoir des nouvelles du brun. Je me suis occupée en racontant mes aventures à la rouquine, mais il faut dire que le silence d'Alex a quand même eu le don de m'angoisser un tantinet. Yeah, you can come over. Bon. De toute évidence, ça ne va pas. Il n'est jamais très loquace, je ne m'attendais pas à un message avec plein de points d'exclamations et de cœurs, mais tout de même. Ce n'est pas tranquille que je quitte l'appartement. Mon rythme cardiaque s'emballe encore quand je passe la porte de l'immeuble du brun. C'est plus de l'inquiétude que de la lassitude qui m'assaille. Je n'ai pas envie de me disputer avec Alex, et pourtant j'ai l'impression que c'est inévitable. Je le sens, en tout cas. J'aurais aimé pouvoir rentrer de France et venir le retrouver, heureuse et apaisée et enfin prête d'aller de l'avant. J'espère vraiment que débouder Alex est mon dernier combat, parce que je suis prête à aller mieux et que j'aimerais assez retrouver la sécurité de ma relation avec lui. Le squattage de son appartement qui n'a plus lieu d'être parce que j'ai le mien, les repas épiquement mal préparés et la montagne de vaisselle qui nous attend après, les moments à câliner de Salem jusqu'à ce que moi aussi je ne veuille de son attention, les nuits à m'endormir dans la chaleur de ses bras et au rythme de son cœur. Ce n'est pas que je suis un peu amoureuse de cet imbécile, en plus, mais il y a de ça. Il a vraiment été un des éléments essentiels à ma guérison, une lumière, et j'ai envie de le remercier maintenant que ça va mieux. Pas de me disputer pour rien. Mais.

Mais même si j'ai un sourire aux lèvres et mon estomac qui fait ses habituels bons en la présence d'Alex, c'est à peine s'il me regarde lorsqu'il vient m'ouvrir la porte de son appartement. Il n'attend même pas que je le salue qu'il disparaît déjà, la laissant ouverte, me laissant le loisir ou non de le suivre. Mon sourire s'en va aussi rapidement qu'il est arrivé, je retiens une grimace mais ma gorge se noue déjà. C'est fini, le temps ou je me mets à pleurer à la moindre contrariété, mais sur le coup je dois dire que c'est une belle claque dans la figure que je me prends. Et ça me fait mal, clairement. Je m'efforce à prendre une grande inspiration et ne me laisse pas abattre si facilement. Je ferme la porte derrière moi, laisse mon manteau dans le couloir, le sac contenant les cadeaux ramenés de France dans l'entrée du salon où il se trouve. Sa posture n'est pas des plus ouvertes, je prends quelques secondes pour l'observer. Ce n'est pas que j'attendais une parade pour mon retour, loin de là, mais un accueil un peu plus chaleureux n'aurait pas été de refus. Mon regard finit par se poser sur son visage, et je hoche légèrement la tête dans l'attente d'une quelconque parole ou réaction de sa part. Rien. Un bref soupir m'échappe. « Okay. Obviously, you're still mad at me but... Can you at least greet me properly, and then we can talk about it ? » Un câlin ne serait pas de refus, mais le strict minimum serait au moins un bonjour. « I missed you. » Même si je ne lui ai pas demandé de m'accompagner en France, pour des raisons que je peux lui expliquer et qu'il peut décider de ne pas comprendre, il y a un fait qu'il ne peut pas argumenter et c'est celui-là. Il m'a manqué, vraiment. J'espère lui avoir manqué un peu aussi, mais en voyant son attitude hostile, je ne suis sûre de rien.

@Alexander Black The sound of hearts breaking. (Sophander) 1887575387
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MessageSujet: Re: The sound of hearts breaking. (Sophander)   The sound of hearts breaking. (Sophander) EmptyMer 8 Mai - 19:26

please don't say you love me
'cause i might not say it back
sophie & alexander


Je déteste ça. Ces silences pesants, lourds de non-dits, qui m’étouffent autant qu’ils m’angoissent. L’affrontement muet de la raison moralisatrice et d’une défiance bornée que les mois passés ont encore du mal à amadouer.

Contrairement à son patient, le docteur Martell est un grand fan de ces silences assourdissants : il les disperse stratégiquement dans ses grands discours, mains souvent jointes sous son menton rasé de près lorsque ses doigts ne sont pas enroulés autour d’un stylo à plume, grattant presque fiévreusement sur le papier des observations sur le sujet d’études que je suis. J’exagère sûrement – rien qu’un peu – mais j’ai beau me dire et me répéter que Monsieur DeLaMèche ci-présent ne cherche qu’à m’aider à mettre de l’ordre dans le bordel qu’est mon cerveau, je ne peux m’empêcher de le voir comme un scientifique condescendant auquel je n’inspire que pitié et désapprobation.

Il dit pas que des conneries pourtant, je dois bien le lui accorder. Certaines de ses remarques m’ont fait ouvrir les yeux sur pas mal de choses, comprendre les origines de mes maux et leurs répercussions sur mes actions. Corriger ces mécanismes psychologiques ancrés profondément dans mon esprit n’est néanmoins pas chose aisée : c’est un paquet de nœuds emmêlés dont seul un savant mélange de patience et de volonté arrivera peut-être à bout. Ya pas de miracle. Nombre de fois où j’ai voulu abandonner, je ne compte plus les séances qui ont tourné court suite à un accès de colère ou de frustration de ma part. Mais hormis la somme d’argent relativement conséquente déjà versée au psychiatre, j’ai une promesse à tenir envers Sophie. Je lui ai promis d’essayer, d’accepter l’aide qu’on m’offre et de me battre encore un peu pour sortir de ce qu’on m’a – aisément – diagnostiqué comme une dépression chronique.

Ça fait bizarre de voir dépressif d’écrit à côté de son nom et prénom sur un bout de papier. Encore un truc que j’ai mis un peu de temps à accepter. Trop officiel, trop réel, trop cerveau malade. Encore une faiblesse exposée au grand jour, malgré ce que peut en dire Sophie pour me rassurer.

Sophie.

Sophie qui se trouve actuellement à Paris, après avoir sauté dans un avion du jour au lendemain en compagnie de son pote Alban. Qui n’a pensé à me prévenir qu’une fois arrivée en France. Sophie qui m’a explicitement fait comprendre qu’elle préférait s’éloigner de moi, que j’étais trop protecteur pour son bien-être.

C’est quoi ces conneries, sérieusement ?

Repenser à la colère bouillonnant dans mes veines à la lecture de son texto me fait serrer les dents tandis que je tripote nerveusement le gros anneau métallique autour de mon index gauche. « And how does that make you feel ? » Il aime bien ce genre de questions vagues et évidemment stupides, Martell. À ton avis, Ducon ? Je me mords la langue, réprimant le sarcasme qui me brûle les lèvres, et détourne les yeux avec impatience. L’autre laisse passer quelques secondes stratégiques avant de reprendre la parole, se renfonçant dans le dossier de son fauteuil en cuir en croisant les bras sur son torse. « I think you feel abandonned. Betrayed, even… Because if she cared enough, why would she leave without a word, right ? » Ma mâchoire est tellement contractée que j’entends presque mes dents grincer. Je sens son regard chercher le mien mais je résiste, feignant un soudain intérêt pour la décoration murale. « You’re allowed to feel these things, Alex. Your emotions are valid. » Je ricane, acerbe, secouant la tête en réaction à cette formulation classique de psy. Ça n’empêche pas l’autre de continuer sur sa lancé, imperturbable. « You care about her, it’s completely normal to- » « Do I, though ? » Contraire à ma volonté de garder le silence, la question rhétorique s’échappe, acide, d’entre mes dents serrées avant même que l’homme ne puisse finir sa phrase. Le médecin referme la bouche, visiblement surpris par mon intervention, et plisse les yeux. « What do you mean ? » This fucker. Pas question que je tombe dans ton piège. « No, you tell me. What do you think I feel about her ? You’re very good at reading minds, apparently. » Il est déstabilisé, je peux très clairement observer la confusion danser dans ses yeux bruns et le petit plis au milieu de son front. Nos regards s’affrontent quelques secondes sans que je ne cède, haussant même un sourcil insolent en signe de défi. Il finit par soupirer, une ombre de sourire venant retrousser le coin de ses lèvres lorsqu’il retrouve son attitude confiante de scientifique diplômé. « Alex. I know what you’re trying to do but it won’t work. You’re hiding behind aggressiveness, once again, and I’m not going to play that little game with you. I told you that already. » « What am I hiding ? » Je le presse, borné, et bien décidé à obtenir ce que je veux. Le stylo laqué tourne de plus en plus rapidement entre ses doigts avant de retomber lourdement sur la pile de documents devant lui. Il s’impatiente. « Your true emotions. Your feelings. For Sophie, mostly. Either you like it or not, you cannot keep ignoring how you feel ! » Ah, on y vient. Mes lèvres s’entre-ouvrent dans un début de réfutation butée, sans grand effet. « The way you talk about her, how her decisions affect you… Look at you ! Admit it, despite the walls you built and this bad boy attitude you got going on, you care about her maybe more than you’ve ever cared about anyone before. » Une vérité campée qu’il m’est impossible de réfuter, pas après tout ce que j’ai pu traverser ces derniers mois. Septembre, janvier. Deux tournants qui ont fini de détruire le peu de forces mentales et émotionnelles que j’avais. Un château de cartes dissimulé derrière l’illusion d’une forteresse en béton armé. Et pourtant, la seule chose qui m’a fait tenir, encore et encore, c’est Sophie. Alors que j’étais prêt à mourir, elle était là. Alors que j’avais perdu tout espoir, elle était là. Et même lorsque les rôles se sont inversés et que j’ai cru perdre la raison après son enlèvement, c’est sa vulnérabilité, si loin de sa force naturelle, qui m’a élevé. Pour l’épauler, lui rendre la pareille. C’est un petit peu égoïste peut-être, tant son bien-être est devenu indispensable au mien.

Et puis la claque.
I think you would have been too protective.
C’est ça le résultat ? Suis-je devenu le type d’individu que j’ai toujours eu en horreur ? La limite autorisée a-t-elle été franchie à mes dépends ?

Do I care too much ?

« The control you’re maintaining over your life is keeping you from living your life. But it doesn’t have to be that way if you let go of things. Do you understand ? » Plongé dans mes réflexions, je n’écoute plus que d’une oreille le discours du Docteur Martell, réduit à un vulgaire bruit de fond. C’est ça qu’elle voulait dire en me qualifiant de trop protecteur ? Je suis trop impliqué ? Je sens les battements de mon cœur accélérer tandis qu’une vague d’angoisse s’empare de mon corps. J’aurais dû m’en rendre compte plus tôt. J’aurais dû faire demi-tour. C’était pas censé se passer comme ça, je ne le voulais pas. Bordel. Quel idiot. « Maybe that’s why you keep away from relationships aswell ? Because you fear that your potential partner wouldn’t be able to reciprocate what- » Stop. Stop, ferme-la. C’est trop, j’ai l’impression d’être à deux doigts d’imploser. « I think we’re done for today. » D’une voix blanche, je coupe la parole au médecin avant de me lever précipitamment et de sortir de la pièce, ignorant ses appels. Vite, la sortie. Sous les regards surpris de la secrétaire installée à son bureau, je traverse le vestibule jusqu’à atteindre la porte. Ce n’est qu’une fois à l’extérieur que je ne lâche plusieurs expirations saccadées, comme si je remontais d’une apnée. Bien qu’aidé par le bâton blanc allumé et fumé rapidement, il me faut quelques minutes pour retrouver un rythme cardiaque normal.

Fuck.

* * *

Quelques jours plus tard, je reçois le texto de Sophie m’annonçant son retour sur le sol américain. Elle veut qu’on se voit. Je serre les dents, mes pouces hésitant un instant au-dessus de l’écran avant de verrouiller le portable sans avoir envoyé de réponse. Ces derniers jours de silence ont été pour moi une occasion de réfléchir sur notre relation et la direction qu’elle est indéniablement en train de prendre. Ça me hante. Ça m’empêche de dormir. Je lutte contre moi-même et c’est épuisant. Je tourne le problème dans tous les sens, cherche des excuses, dédaigne les évidences. La solution me fait peur, je la déteste. Mais c’est la seule que j’ai trouvé pour mettre fin à ce bourbier dans lequel je me suis enfoncé avant qu’il ne soit trop tard.

J’attends de finir ma journée en fermant le Daddy’s à clefs pour répondre à Sophie. Yeah, you can come over. Je l’invite, mais j’ai presque envie qu’elle ne vienne pas finalement. Qu’on oublie tout, qu’on revienne à ce petit bonheur naïf qu’on arrivait à entretenir entre nous. C’était plus simple. Mais la vie n’est pas simple et il y a des gouffres que je ne serai jamais capable de franchir.

* * *

Mon estomac se serre lorsque j’ouvre la porte de mon appartement alors que mon regard, lui, évite soigneusement de croiser celui de Sophie. Je ne dois prendre aucun risque. Sans même la saluer, je me retire donc à l’intérieur, laissant la porte ouverte dans une silencieuse invitation à me suivre dans le salon. Les phrases toutes préparées de mon discours se mélangent dans ma tête, je commencerais presque à regretter mon choix et une clope ne serait vraiment pas de refus. J’essaye pourtant de ne laisser entrevoir aucun millimètre de mon débat intérieur, adoptant une attitude fermée et froide lorsque je vais m’adosser contre le comptoir de la cuisine, bras croisés sur mon torse. Sophie m’a suivi, silencieuse lorsque je m’autorise enfin à la regarder. Elle a l’air… reposée. En bonne forme. Bien mieux que la semaine dernière, après le procès. « Okay. Obviously, you're still mad at me but... Can you at least greet me properly, and then we can talk about it ? » Si tu savais… Je crois pas que t’aies vraiment envie qu’on en parle, Soph. « I missed you. » Je baisse les yeux sur cette dernière phrase. Elle aussi m’a manqué. Tellement. Mais ça aussi, ça fait parti du problème. Alors au lieu de lui retourner l’affirmative, je choisis de changer de sujet après quelques secondes de silence tendu. « How was your trip ? » Ça me fait gagner du temps aussi. Parce que chaque seconde qui passe en sa compagnie affaiblie considérablement ma volonté de tout détruire.


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≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
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MessageSujet: Re: The sound of hearts breaking. (Sophander)   The sound of hearts breaking. (Sophander) EmptyLun 27 Mai - 22:26

It’s 2 am and I’m still trying to figure out how everything
went so wrong so fast.
alexander & sophie


Est-ce que j’ai franchi une limite lorsque j’ai décidé de partir en France, sur un coup de tête, sans prévenir personne ? Lorsque je n’ai pas demandé à Alex de m’accompagner, mais à Alban ? Lorsque j’ai essayé de justifier ce choix avec des mots qui n’ont visiblement fait que donner un peu plus de raisons à Alex d’être en colère ? Les réponses sont multiples. Ça dépend des points de vue, ça dépend du contexte qu’on veut bien prendre en compte. La semaine dernière, j’étais un parfait bazar sans nom. Je n’ai toujours pas envie de le reconnaître, parce que ça me terrifie qu’une personne ait autant de pouvoir sur moi de cette manière, mais revoir James au procès m’a une nouvelle fois détruite. J’aimerais être plus forte que ça, mais je ne le suis pas. Plus, si je l’ai déjà été un jour, mais même ça je n’en suis pas si sûre. Si une chose l’est, en tout cas, c’est que je vais mieux aujourd’hui. Et c’est grâce à mon départ, grâce à Paris et grâce à Alban. J’aimerais que mon retour soit aussi simple que cette semaine en terre de Napoléon, mais il ne l’est pas. J’aimerais qu’Alex essaie de comprendre, un peu, avant de se mettre en colère, mais c’est Alex. Il est buté, quand il s’y met, et s’il a décidé qu’il est fâché, alors il est fâché. Je ne sais pas la raison exacte, il y en a sans doute plusieurs. Emma ne m’a pas fait une pareille crise parce que je ne l’ai prévenu que d’un post-it de mon départ, et n’a rien dit quant au fait que je ne sois pas partie avec elle alors qu’elle aussi pourrait avoir envie de venir en France. Et elle aurait des raisons de m’en vouloir. Alex aussi, mais je n’aurais jamais imaginé sa réaction aussi démesurée. J’aurais dû, sans doute, mais le problème est que je n’ai pas tellement la force de me protéger et de le protéger lui. Je l’ai prévenu, pourtant. Et il a été d’un soutien imparable ces derniers mois, peut-être trop. Peut-être qu’il en a marre, de me protéger, sans doute que ce n’est pas le rôle qu’il veut jouer. Et je le lui ai demandé, pour le lui reprocher ensuite. Je ne sais pas comment me reconstruire sans me blesser, je ne sais pas comment l’aider sans le blesser, et c’est compliqué d’essayer de vivre ensemble alors qu’au fond nous ne sommes que deux animaux fragiles et abîmés. Ça marchait lorsque l’un de nous deux allait mieux que l’autre, mais de toute évidence, ce n’est plus le cas. Toute aussi têtue et pas prête à abandonner quoi que ce soit, je lui ai envoyé un message avant mon départ de France et après mon arrivée à San Francisco, mais il lui a fallu encore plusieurs heures pour me répondre.

Maybe I’m not a mess he is willing to deal with, after all.

Je me convaincs d’un semblant d’optimisme pour ne pas laisser l’occasion à la vague d’angoisse qui menace de déferler lorsque j’entre dans l’immeuble d’Alex. Mais ça ne dure pas longtemps. Il me suffit de retrouver cet imbécile de deux mètres, froid et qui ne me regarde même pas, pour que l’ennui et le doute viennent gratter ma cage thoracique. Superbe. Be the bigger person and all that. Si on ne parle pas, on ne résoudra rien, et je n’ai pas très envie que cette situation dure. Alors j’entre, je ferme la porte derrière moi, je le suis sans trop en avoir envie parce que mon cœur se brise un peu au passage. Maintenant, finalement, on se regarde. Il ne dit rien, je prends les devants. Sans m’agacer, sans l’accuser, enfin pas trop. Il est fâché, je le vois, je suis peinée, il le voit. Il m’a manqué. I’m stating facts, here. Mon semblant de confession ne le fait pas tellement réagir, il baisse les yeux, mon rythme cardiaque s’accélère. Say you missed me too, please, say you missed me. Ai-je été si égoïste que ça, à vouloir partir, changer d’air, aller mieux ? Est-ce que j’ai fait les choses si mal, à ne pas prendre le temps de le prévenir – je ne l’ai pas eu, c’est que je me dis, mais peut-être que je n’ai pas voulu prendre le temps ? –, à lui dire qu’il était trop protecteur ? Je reste silencieuse, attendant une réaction de sa part. J’ai agité le drapeau blanc et tendu la main, c’est à lui de décider d’en faire autant ou non. « How was your trip ? » Ou non, donc. J’ai l’impression d’être assaillie d’une centaine d’émotions, des plutôt négatives, de la douleur à l’énervement en passant par l’agacement. Je garde mes lèvres fermement pressées l’une contre l’autre, le temps que ça passe. Avant de ne dire quelque chose de regrettable, encore une fois. Je finis par avaler difficilement ma salive, et la peine qui vient nouer ma gorge au passage, mais déjà mon estomac se contracte et je sens l’agacement naissant me coller des frissons dans le dos. Ça, ou autre chose. « It was fine. » J’articule, les yeux ancrés dans les siens, l’animosité emplissant l’air d’une certaine tension de défi. Parce que, sérieusement ? Est-ce qu’il en a vraiment quelque chose à faire, de mon voyage ? Alors qu’il m’ignore depuis une semaine et qu’il me reçoit ainsi ?

J’attends toujours mon bonjour.

Et le dragon se réveille, mais je l’ignore pour l’instant. Pacifisme, maturité… Je suis venue ici pour en parler, alors on va en parler. « How long is it gonna take for you to tell me the reasons why you’re mad at me ? Just so I know if I should sit or not. » Pacifisme, maturité et sarcasme. Alex est peut-être le maître en la matière, mais j’ai appris des meilleurs, là-dedans on peut faire entrer une certaine personne aux cheveux roux. La colère, elle est amère, mais elle est toujours là. Tapie, au fond, et prête à bondir à la moindre occasion. C’en est une. Je suis en colère. Après moi-même, et après lui. Pourquoi, est-ce qu’il choisit maintenant pour me faire une crise ? Maintenant que je vais mieux, après des mois de brouillard, après des mois à me battre contre tous les démons dont je n’ai jamais voulu et sans doute pas mérité ? Pourquoi maintenant, alors qu’il a été d’un soutien infaillible ces derniers temps, et qu’on pourrait enfin être un peu heureux ? « Is it because I didn’t warn you ? I haven’t warned no one, Alex, I didn’t have the time. Is it because I went with Alban ? Alban doesn’t got a job, you do, you have responsabilities and I don’t want you to fuck them up because of me. » Un miaulement m’interrompt, avant que je ne passe au dernier argument, le plus délicat. Une fourrure blanche et brune vient se frotter contre mes mollets et je baisse le regard pour voir Salem littéralement me ronronner dessus. At least someone is happy to see me. Je relève les yeux sur Alex, prenant le temps d’une inspiration avant de continuer. « And for… the rest. I said I was sorry, but if that’s not enough… Well, I’ll say it again. I’m sorry. But I needed time, away, and alone. » Enfin, seule, non, mais avec une compagnie légère et drôle. Non pas que Alex ne soit pas léger et drôle. Mais je partage une intimité avec Alex que je ne partage pas avec Alban. Alex sait tout de ce qu’il s’est passé, avec James, et c’est le seul à qui j’en ai vraiment parlé. Alex sait à quel point ça n’allait pas, ça ne va pas, Alex était là pour mes moments de silence trop longs, pour mes sursauts à cause de bruits trop violents, pour mes réveils brusques en plus milieu de la nuit. Il a eu le droit à tous les mauvais côtés, alors que Alban n’en a eu qu’une version édulcorée, ce qui l’a poussé à développer un côté protecteur. J’en avais besoin, peut-être que lui aussi, et je ne vois pas en quoi c’est quelque chose de mal et pourquoi ça le fait autant tiquer. Mais le côté protecteur, ça peut vite devenir trop. Oui, c’était à cause du procès, non, je n’ai pas envie d’en parler. « I’m… Feeling better, now. But your shitty attitude is kinda nuancing that feeling a lot. » Je cède à l’agacement, si ça peut le faire réagir, qu’on en finisse. Retirer le pansement d’un coup, une sombre histoire dans le genre, quitte à ce que ça fasse mal…

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MessageSujet: Re: The sound of hearts breaking. (Sophander)   The sound of hearts breaking. (Sophander) EmptyLun 1 Juil - 19:03

please don't say you love me
'cause i might not say it back
sophie & alexander


Si sa semaine d’absence lui a permis de se ressourcer loin de ses problèmes, la mienne n’a fait que les faire ressortir à la surface. Jamais je n’ai autant cogité de toute ma vie. Mon cerveau est en surchauffe constante,  analysant chaque geste, chaque mot et chaque ressenti à la loupe et dans tous les sens, créant des questions là où je cherche des réponses et faisant surgir de nul part des obstacles d’apparence infranchissable qui me collent le vertige. J’en serais même à préférer le sommeil et ses cauchemars tantôt redoutés, aux heures interminables d’insomnie pendant lesquelles le poids du monde m’écrase la cage thoracique jusqu’à m’empêcher de respirer.

C’est si dur parfois, quand la lâcheté me commande de mettre un terme à ma vie, quand je songe à ce futur terne et monotone où je finirai par me noyer complètement, sans plus rien pour me retenir… Et puis il y a Sophie, grâce à qui je peux fermer les yeux sans craindre d’être assailli par les sombres fabrications de mon putain de cerveau. Sophie qui remet un peu de couleurs dans ma vie. Ça me fait peur autant que ça m’apaise. Car ce qui se construit avec Sophie – parce qu’il y a bien quelque chose, je ne peux plus le nier – je finirai irrémédiablement par merder et par le détruire. Je le sais. Quel sera le prix à payer pour ces courts instants de bonheur ? Parce que n’est-ce pas ce que je fais le mieux ? Repousser tout ceux qui oseraient s’approcher de trop près ? Mes parents, Andy, et même Oliver en ont fait les frais, ce n’est qu’une question de temps avant que ma relation avec Sophie ne prenne le même chemin. C’est inévitable.

Elle m’a souvent dit que j’étais trop passif, et j’ai mis quelque temps avant de comprendre où elle voulait en venir. Je n’attends pas grand chose de la vie, me complais dans mon ennui et ma solitude parce que c’est la solution de facilité. Trop passif pour espérer quoi que ce soit, trop lâche pour m’aventurer sur un autre chemin. J’suis une vieille horloge mécanique dont les engrenages rouillés ralentissent à chaque seconde et qui refuse de se faire réparer. L’image est un brin pathétique, je me souviens m’être vexé moi-même lorsque la réflexion a eu fini de faire son chemin. Alors peut-être qu’aujourd’hui je vais enfin accepter d’appliquer les conseils de Sophie.

Peut-être que c’est le moment de prendre les choses en main.

Il n’est pas encore trop tard pour réparer mes conneries sans y laisser trop de plumes. Du moins pour elle, puisque c’est tout ce qui compte à mes yeux maintenant. Fuck, I’m already in too deep, aren’t I ? Elle va me détester mais c’est pas grave, je peux encaisser beaucoup, et il n’en sera que plus facile pour elle de prendre la fuite sans se retourner.

Malgré tout, j’ai beau être convaincu qu’il s’agit de la bonne décision, je ne peux m’empêcher de gagner du temps. Comme si repousser l’échéance allait rendre la chose plus facile. Alors on pose les questions basiques tout en esquivant plus ou moins subtilement celles qui pourraient faire faiblir ma volonté. Mon intérêt pour la qualité de son voyage est ridicule à côté de l’ouragan qui fait rage dans ma tête et de la tension palpable dans la pièce. Sophie n’est pas dupe non plus, sa réponse n’aurait pas pu se montrer plus froide. « It was fine. » Je soutiens son regard – surtout ne pas flancher – avant de le fixer quelque part au-dessus de sa tête lorsqu’elle reprend la parole. Elle n’a jamais été très patiente face à ce genre d’attitude. Pas facile quand on décide de s’attacher à un maître dans l’art de la communication dans mon genre. « How long is it gonna take for you to tell me the reasons why you’re mad at me ? Just so I know if I should sit or not. » Le sarcasme me fait grincer des dents. Sophie s’impatiente et j’ai soudain l’impression d’être un gamin en faute de qui on attend des aveux. « I’m not mad at you... » Je grogne à contrecœur mais d’un ton si faible que je ne suis pas certain qu’elle aie entendu. C’est pourtant la vérité : je ne lui en veux pas d’être partie. Au contraire : maintenant que la vexation première s’est atténuée, je comprends plus ou moins son raisonnement et ça ne fait que me conforter dans ma décision. Elle se porte bien mieux sans moi et ses blessures guériront bien mieux loin de mon influence toxique. Est-ce que ça me rassurait de la côtoyer lorsque je la croyais aussi bousillée que moi ? Peut-être. Et maintenant qu’elle va visiblement mieux grâce à mon absence, que dois-je en conclure ? Pas besoin d’être un génie pour additionner deux et deux. « Is it because I didn’t warn you ? I haven’t warned no one, Alex, I didn’t have the time. Is it because I went with Alban ? Alban doesn’t got a job, you do, you have responsabilities and I don’t want you to fuck them up because of me. » Ma langue claque contre mon palais en signe d’impatience. Je m’en fous tellement de ça, d’Alban et de mes pseudos responsabilités. Le problème dépasse de loin toutes ces futilités, ne le voit-elle pas ? Malgré l’agacement que me provoquent ses questions rhétoriques, je me borne à garder le silence, passant même derrière le comptoir de la cuisine pour attraper mon paquet de clopes histoire d’occuper mes doigts nerveux. J’ai besoin de m’en griller une avant de totalement perdre le contrôle de la situation en balançant une connerie. Mais aucun bâton blanc ne sort lorsque je secoue le paquet si ce n’est mon briquet, me faisant jurer entre mes dents serrées avant de le reposer un peu trop brutalement sur la surface carrelée. Merde, c’était mon dernier. J’ai perdu le compte de ma consommation ces derniers jours et j’ai oublié de refaire mes stocks, ça craint. Comme si j’avais besoin que le manque de nicotine vienne s’ajouter à mes emmerdes du moment. « And for… the rest. I said I was sorry, but if that’s not enough… Well, I’ll say it again. I’m sorry. But I needed time, away, and alone. » Le reste. Ce petit bout de phrase qui pique un peu plus que le reste. You’re too protective. Il faut pas grand chose pour allumer la mèche, quand on y pense. Mon passage chez le psy n’a fait que raviver la flamme en mettant en évidence les questions que je tentais d’ignorer sous un bonne dose de déni, le reste s’est fait tout seul. Plus qu’à compter les minutes avant l’explosion finale. « I’m… Feeling better, now. But your shitty attitude is kinda nuancing that feeling a lot. » Ça y est, elle s’agace. Commencerait-elle à comprendre ? Tu touches au but, Soph. Ouvre les yeux et réalise qu’il n’y a plus rien de bon à tirer de moi. Ce serait presque trop beau qu’elle résolve l’équation d’elle-même sans que je n’ai à ouvrir la bouche. Encore un bon moyen de me planquer, c’est tentant, mais ça m’étonnerait que le sort se passe d’un petit coup de pouce.

Do it, coward.

Un rire sans joie s’immisce entre mes lèvres tandis que je me décide enfin à la regarder dans les yeux. Alexander Black, connard absolu : le retour. « Oh I’m sorry, did you expect a welcome home with flower option attitude ? Or maybe the sex on the kitchen counter to cure your jetlag attitude ? Yeah, I’m out of stock for these ones. » Je finis par jeter le paquet de clopes vide à la poubelle, grattant encore quelques secondes avant de me replacer contre le comptoir, bras croisés, dans une attitude aussi fermée que possible. Le masque est verrouillé. « I’m not mad at you. If anything, I’m more mad at myself. » Progressivement, je reprends mes marques, retrouvant peu à peu familiarité et confort dans l’arrogance affichée. Les vieux réflexes ont la vie dure. Sophie reste muette, épaules tendues et sourcils froncés, et j’interprète cette attitude défensive comme un encouragement à poursuivre. « I let myself become someone that I’m not, that exact type of person that I’ve always despised. Fuck, how did that happen ? » À quel moment ai-je décidé d’abandonner tous mes principes ? Garder ses distances, ne pas développer de sentiments… c’était une base solide pourtant, jamais je ne m’y étais dérobé. Et je refuse de le faire. Ce code que je m’impose depuis si longtemps, il est devenu partie intégrante de mon identité. « I almost lost myself here, can you imagine ? Me, as an over-protective douchebag ? Thanks for keeping things straight by the way, clearly I needed a reality slap. » Je n’aime pas le ton que j’emploie, ce n’est pas naturel. Je ne me reconnais plus, ou plutôt, j’ai l’impression de retrouver le Alex paumé de mon adolescence. Et pourtant, bien que la pique me brûle la langue de son venin, la douleur n’est en rien comparable à celle que je perçois dans les yeux gris de la jeune femme. « I mean, we don’t owe each other shit, do we ? » Putain, ça sonne si faux. Je lui dois tellement, et elle le sait. J’entends presque le petit démon sur mon épaule gauche se marrer en s’enfilant une bouteille de Jack. Come on kid, you can do better than this.


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Sophie Grimm

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≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
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≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
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MessageSujet: Re: The sound of hearts breaking. (Sophander)   The sound of hearts breaking. (Sophander) EmptyVen 5 Juil - 23:00

It’s 2 am and I’m still trying to figure out how everything
went so wrong so fast.
alexander & sophie



Je ne suis pas la Sophie que j’étais avant de partir en vacances imprévues en France, et il n’est pas le Alex que j’ai quitté le matin de cette décision inattendue. M’ignorer une semaine parce que je ne l’ai pas prévenu et que j’ai dit des choses malvenues, je peux comprendre et le justifier. M’offrir un accueil aussi froid et ignorer mes tentatives – avec un qualificatif à ajuster selon le point de vue – de réconciliation ou au moins de discussion, non. Ça me blesse. Je sais que j’ai pu avoir un comportement excessif, mais il y avait des circonstances. J’étais à fleur de peau, à bout, une extrémité que j’avais réussi à éloigner les semaines avant le procès. Et il le sait très bien, Alex. C’est parce qu’il le sait trop bien, d’ailleurs, que je ne lui ai pas demandé de m’accompagner et que je l’ai accusé d’être trop protecteur. Ce n’est pas une tare, en soi, ça m’a été plutôt très bénéfique en réalité. Mais là, c’était trop, et j’avais besoin d’autre chose. Maintenant que ça va mieux, j’ai besoin que les choses redeviennent comme avant. Mais l’autre imbécile a dû avoir un caillou dans sa chaussure toute la semaine, et mon retour et mes excuses ne sont de toutes évidences pas suffisants pour qu’il décide de l’enlever.

T’es putain de chiant, Black.

Et je commence à m’énerver, parce qu’être la voix de la raison ça va bien cinq minutes. « I’m not mad at you... » And I can see that very well, yeah, sure. J’ai des vieux souvenirs de conversations épuisantes et sans fin avec un Oliver aussi têtu. Et ce n’est pas la première fois qu’on s’embrouille avec Alex, mais c’est la première fois que ça compte vraiment. Parce qu’auparavant, ce n’était pas aussi important. Il n’était pas aussi important, et mon bien-être ne tournait pas autant autour du sien. Beaucoup de choses ont changées ces derniers mois, principalement causées par des épreuves de la vie dont je me serais bien passée. Les choses changées ne sont pas tellement un mal, et on peut presque sortir cette sale excuse de un mal pour un bien. Il reste silencieux, s’agite, passe dans la cuisine, soutiens mes regards alors que je monologue un semblant de dialogue. Qu’est-ce que je suis en train de faire, qu’est-ce qu’il est en train de me faire, qu’est-ce Paris m’a fait pour que j’ose croire que ce serait si facile de comprendre et débouder Alexander Black ? Mes poumons se contractent douloureusement lorsque j’essaie de le provoquer, qu’on en finisse et qu’on passe à autre chose, et qu’il se met à rire froidement. Ça me colle une trouille horrible, des frissons désagréables parcourent ma nuque lorsque mes yeux se posent dans le bleu électrique des siens. C’était facile, d’affronter James, à côté de ça. L’adrénaline et le désespoir m’habitaient à l’époque. Voir le visage d’Alex s’étirer en des traits fermés me dégoûte, ce n’est pas un souvenir que j’avais envie de former dans mon esprit. Je tiens bon, pourtant. Reste plantée fermement sur mes deux pieds, mes positions, le menton légèrement relevé. Hit me with your best shot. « Oh I’m sorry, did you expect a welcome home with flower option attitude ? Or maybe the sex on the kitchen counter to cure your jetlag attitude ? Yeah, I’m out of stock for these ones. » Yeah, since when? Je lève les yeux au ciel, expirant bruyamment par le nez. Je suis presque autant surprise de cette réaction qu’énervée. Sérieusement, Alex ? Je m’attendais à un truc un peu plus chaleureux, ouais, clairement, un bonjour aurait suffit. « Fuck off, what’s wrong with you ?! » Pourquoi est-ce qu’il me sort sa carte de gros connard alors que j’essaie d’avoir une conversation un tantinet construite, constructive et mature avec lui ? Je me suis excusée, je me suis expliquée, et ce pauvre crétin décide juste de m’attaquer un peu plus. J’aurais auparavant avorté toute tentative de discussion pour l’envoyer chier, mais apparemment, j’ai envie de connaître le pourquoi du comment et d’être un peu blessée au passage. Ça se développe vie, les tendances masochistes, il faut croire.

« I’m not mad at you. If anything, I’m more mad at myself. » J’avale ma salive avec difficulté, me retenant d’un commentaire au passage. Ah bon, de quoi, pourquoi ? Il décide de m’ignorer et de m’accueillir aussi odieusement alors qu’il n’est pas fâché après moi. Il se moque de moi, ou comment ça se passe ? Je reste silencieuse, lutte quelques secondes pour ne pas croiser mes bras contre ma poitrine et essayer de rester ouverte. Mais il faut qu’il parle, vite, parce que la tension commence à m’habiter de toute part et que je ne vis pas très bien cet échange. « I let myself become someone that I’m not, that exact type of person that I’ve always despised. Fuck, how did that happen ? » Il me faut quelques secondes pour entendre et comprendre ces mots, et mes sourcils finissent par se lever sur mon front lorsque je vois où il veut en venir. Wow. C’était de toute évidence une très mauvaise idée, que de partir loin de lui une semaine. Ce n’était pas un caillou mais une montage, qu’il y avait dans sa chaussure. Ou alors il s’est pris un coup sur la tête. Parce que, wow, bordel, à quel moment Alex a décidé de se mettre à regretter la personne qu’il était avant – avant désignant son presque passage dans le tunnel blanc, avant qu’il ne décide de se reprendre en main – était finalement meilleure et plus intéressante que celle qu’il est aujourd’hui ? On a fait tellement de pas en avant que je ne pensais pas qu’il y avait la possibilité de régresser, mais il tient à me prouver le contraire, de toute évidence. « Are you serious ? » Je souffle, un tantinet blasée et excédée d’en être là. J’aurais préféré qu’il me fasse la gueule parce que je suis partie sans lui. Qu’est-ce qu’il cherche, au juste ? Où est-ce qu’il veut aller, avec…

Et c’est là que ça me frappe.

Et mes yeux s’écarquillent, mon estomac se contracte, ma gorge se noue et je sens mon nez picoter alors que des larmes menacent de monter et s’écouler presqu’immédiatement. Je n’ai pas simplement le droit à Alex le crétin, j’ai le droit à Alex le connard. C’est le petit numéro qu’il sortait aux demoiselles qu’il chassait dans les bars, c’est la vie de loup solitaire qu’il se plaisait tant à avoir. C’est Alexander « I don’t do feelings » Black que j’ai devant moi. Quelle chance. « I almost lost myself here, can you imagine ? » Je porte une main devant mon visage pour cacher mes lèvres qui s’étirent dangereusement vers le bas. Je le foudroie du regard, prenant ses paroles comme des coups. Le menton n’est plus levé. Arrête ça tout de suite, putain. « Me, as an over-protective douchebag ? Thanks for keeping things straight by the way, clearly I needed a reality slap. » Un rire qui ressemble plus à un hoquet nerveux m’échappe, clearly I needed one too. Je sens mes yeux s’humidifier dangereusement, et je bats plusieurs fois des paupières pour ne pas laisser les perles salées passer. « Fuck you. » Ça ressemble plus à une plainte pathétique qu’à une véritable insulte. J’ai l’impression de perdre toute force pour me porter, et je me sens plutôt que je ne décide de reculer pour pouvoir m’appuyer contre un meuble. J’ai envie de revenir en arrière, d’arracher mon portable de mon moi du passé pour le jeter dans la Seine et ne jamais employer le mot maudit. Protective. Parce que c’est mal, de tenir à quelqu’un. Parce que c’est mal de ne pas être un pauvre con égocentrique. Parce que c’est mal de bien vouloir abandonner un peu de soi et faire confiance aux autres. Putain de bordel de merde, Alex. « I mean, we don’t owe each other shit, do we ? » Et j’aurais pu m’immoler que ça aurait été aussi douloureux. Ma réaction est immédiate. La chaise contre laquelle j’ai pris appui racle contre le sol alors que je donne un coup dedans dans un tressautement rageur. « Yeah, no, I believe we do, Alexander. » C’est pas à lui de décider que ces derniers mois ne voulaient rien dire et qu’on n’est rien l’un pour l’autre, alors que lui comme moi savons très bien qu’il ment. Comment est-ce qu’il peut ne serait-ce que vouloir prétendre qu’il ne s’est rien passé, qu’on n’est rien l’un pour l’autre, que je ne suis pas complètement amoureuse de lui et qu’il ne m’aime pas en retour ? Il ne l’a jamais dit, pas les trois mots exacts, alors qu’ils m’ont échappés à plusieurs reprises, mais on se connaît assez pour savoir qu’il l’est. Je n’ai aucun espoir à me faire là-dessus, je le sais, c’est tout.

Je fais les quelques pas jusqu’à lui, brisant la séparation physique et l’espace de sécurité instauré jusqu’à présent. Il est toujours beaucoup trop grand, et je déteste de ne pas pouvoir être au moins à sa taille et d’avoir l’air aussi inoffensif. Mon regard est fureur lorsqu’il se plante dans le sien, nos visages rapprochés alors que j’envahis complètement son espace vital. Pas la meilleure tactique, sans doute, mais j’en ai rien à cirer. J'ai plus rien à perdre, apparemment. La dernière fois qu’il m’a fait aussi mal, c’est lorsqu’il voulait me repousser après s’être réveillé à l’hôpital de son overdose. Je suis dégoûtée d’en être à nouveau là, et je refuse toujours que ça arrive. « What the fuck do you think you’re doing ? » Je grogne, le cœur battant trop fort dans ma poitrine, la colère dans le ton alors que j’arrive enfin à chasser toute envie de pleurer. « What the fuck, how can you be that much of a dick ? Because I said you were too protective, yeah, and what, how is that a bad thing ? You’ve helped me so much over the last few months, you think you can fuck that up ? Go back to your old self ? I love you, you stupid fuck, and you love me. » Mon débit est rapide, incohérent, grossier, haché. Je n’arrive pas à croire qu’on a cette conversation, je n’arrive pas à croire ce que je traduis comme de la haine dans son regard. Je le déteste, je me déteste, putain putain putain. « You think you can break up with me, after everything we’ve been through ? » We wouldn’t last a week without each other, we’ve got multiple examples to testify that. Le souffle me manque, parce que tout remonte, parce que le bien-être de Paris s’efface, parce que je dois me battre encore une fois et que ce combat est bien plus compliqué, que je n’étais pas prête, que j’ai envie de lui hurler dessus de me faire une pareille chose maintenant mais que je n’arrive même plus à respirer correctement. Il est fort pour m’aimer, Alex, mais il est aussi sacrément doué pour me blesser. C’est dans un geste désespéré, et irréfléchis, que j’attrape un bout de son tee-shirt pour le tirer vers moi avant de le repousser immédiatement, essayant de le secouer pour qu’il retrouve un peu de sa raison. « I love you, fuck. » Que je chuchote, une nouvelle fois à bout, le regard baissé. C’est pire que tout, pire que le procès, parce que c’est Alex. 

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MessageSujet: Re: The sound of hearts breaking. (Sophander)   The sound of hearts breaking. (Sophander) EmptyMar 27 Aoû - 12:36

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Je le vois dans ses yeux, le moment où mes mots touchent leur cible. Je le vois dans ses épaules menues qui se tendent, dans sa main qui se lève doucement au niveau de ses lèvres qui se sont mises à trembler et dans toute la douleur qu’exprime son corps lorsqu’elle recule de quelques pas en arrière, comme si je venais de la frapper. Le venin me brûle la gorge, faible pénitence comparée à ce que je lui inflige.

Ça ne m’empêche pourtant pas de continuer, les mots traversant étrangement aisément la barrière de mes lèvres malgré le regard blessé de Sophie qui me hurle de me taire. Mais je ne peux pas, je ne peux plus. Tout ça, tout ce qu’il s’est passé durant ces derniers mois, toutes ces épreuves affrontées et ces sentiments inconnus qui grouillent sous ma peau comme des parasites… C’est trop. Je n’ai plus de contrôle et ça me terrifie. J’ai l’impression d’avancer dans le noir, m’attendant à tout moment à connaître l’assaut d’un démon embusqué et capable de me réduire à néant. Le risque est trop grand, je ne peux pas. Je n’en ai pas le courage. Je me suis bercé d’illusions en me laissant porté par un bonheur naïf auprès de Sophie et de cette routine qui s’est installée terriblement rapidement. Je l’ai laissé se créer une place dans ma vie et je me suis attaché, bien plus que ce que je ne l’aurais voulu au départ.

Ce discours, il me hante tous les jours depuis bientôt un an. Il m’obsède, me tourmente dans mes cauchemars et s’insinue dans les plus innocentes de mes pensées. C’est con… J’y avais cru, au départ. J’pensais que le soutien de Sophie, les séances de psy hebdomadaires et les médocs règleraient mes problèmes, j’sais pas. Qu’un jour je me réveillerais et qu’ils auraient tous disparus. Que j’aille mieux. Mais c’est quoi, mieux ? Ça fait si longtemps que je vis avec cet espèce de vide intérieur et ces barrières autours de mon cœur. Sans elles, que reste-t-il d’Alexander Black ? Qui est-il sans cette part sombre de son identité ? J’ignore si je veux le savoir. En vérité, je ne suis même pas certain de vouloir aller mieux.

Alors je retrouve mes bonnes vieilles habitudes d’enfoiré de première, ignorant les appels désespérés de mon cœur pour mieux écouter ceux de la raison. Ce qu’on a avec Sophie, ce n’est rien de plus qu’une amitié avec bénéfices en nature qui a dérapé. Une malheureuse erreur de parcours. Rien de plus. On ne se doit rien, pas vrai ?

La question rhétorique fuse et sa réaction ne se fait pas attendre. Sophie se redresse en repoussant bruyamment la chaise contre laquelle elle avait trouvé appui, une lueur rageuse dans ses iris clairs. « Yeah, no, I believe we do, Alexander. » Ma mâchoire se serre immédiatement tandis que je lui rends son regard, farouche, me forçant à ignorer les larmes qui font briller le sien. J’ai toujours admiré le courage et la ténacité de cette femme qui a connu l’Enfer, pourtant aujourd’hui, j’aurais tout donné pour la voir abandonner la bataille et tourner les talons sans un regard en arrière. Sans rien laisser paraître de mon combat intérieur, je bombe le torse et me recentre sur mon rôle. « Oh do we now ? Is that really what you expected from… that ? » rétorqué-je d’un air moqueur en désignant les quelques mètres séparant nos deux corps. La tension est telle que l’air autour de nous semble vibrer d’électricité. « What did you expect for us ? More ? There’s not even an us to begin with, never has been. » Et plus je m’emporte, plus se brouille la séparation entre mon cœur et ma raison. Non seulement je prends confiance dans mes décisions, mais mes paroles qui n’avaient pour but que blesser prennent finalement tout leur sens. La vérité est crue, elle fait mal, mais je ne crains plus de la formuler à haute voix. There’s no us. On n’est pas ensemble, on ne le sera jamais. Je n’ai jamais voulu d’une vie de couple, jamais. Elle le sait.

Ses lèvres pincées en une fine ligne résolue, Sophie s’avance de quelques pas et verrouille son regard dans le mien malgré la différence de taille qui lui fait lever le menton. Mon cœur résonne sourdement dans ma poitrine, l’instinct me poussant à me redresser en réponse à l’invasion de mon espace vital. Je ne crois pas avoir déjà vu autant de fureur dans ces prunelles orageuses qui me foudroient sur place. « What the fuck do you think you’re doing ? » Disparus les tremolos et la peine, c’est une vague de colère qui s’abat sur moi et me prend de court. Je n’avais pas prévu d’en arriver là. Après ma vaine tentative à la repousser lors de mon passage à l’hôpital en automne dernier et les mois qui ont suivi, j’aurais pourtant dû m’y attendre : quand elle a une idée en tête, Sophie s’accroche et ne lâche rien. Pourquoi s’entête-t-elle ? L’hôpital, mon overdose, tout ça paraît tellement loin et pourtant si proche, je peine à m’en souvenir, les mots et promesses échangées dans cette chambre blanche s’entremêlent et se confondent avec ceux de Martell et ceux de mes cauchemars, à tel point que je ne parviens plus à discerner le vrai du faux. Un vent de panique me glace les os tandis que mon palpitant reprend sa course folle. La tension de la pièce attise ma propre colère, mon incompréhension et mes peurs. Je perds le contrôle. Toutes mes cellules s’enflamment alors que, devant moi, je ne reconnais plus le visage de celle qui étreignait mon corps de toutes ses forces pour l’empêcher de s’effondrer. « You’re just like the others. You saw me at my worse, picked me up from the ground and tried to fix me up like a broken car. And you did, you fucking did. I was such a fool… But then you expected more, didn’t you ? Just like all these fucking girls who think they can fix Alexander Black and his broody fucking mood with some patience and fairy dust ! You thought I’d change for you ? You’re no better than any of them, Sophie. No fucking better. » Etait-ce un jeu depuis le début ? Une farce cruelle ? Rien que d’imaginer les réponses fait bouillir le sang dans mes veines. Je ne sais plus quoi penser. « What the fuck, how can you be that much of a dick ? » éructe Sophie de toute sa hauteur, la force de mes mots ne faisant que doubler son indignation. « Because I said you were too protective, yeah, and what, how is that a bad thing ? You’ve helped me so much over the last few months, you think you can fuck that up ? Go back to your old self ? I love you, you stupid fuck, and you love me. » Je secoue la tête, refusant d’écouter un mot de plus. « Shut up ! You don’t know shit about how I feel. » Ça claque comme un fouet. La violence de la morsure faisant danser des étoiles devant mes yeux. Shut up. Je ne veux pas l’entendre, elle ment, elle ne sait pas de quoi elle parle. Je n’aime pas, personne. Je ne le mérite pas, je ne le permettrai pas. Yes, yes you do. You’re weak. Tentacule infernal à la voix doucereuse. Cruel et irrésistible. Fuck. « You think you can break up with me, after everything we’ve been through ? » Sophie me dévisage, à bout de souffle, et je jurerais discerner une miette d’espoir dans son timbre courroucé. Et il y a autre chose aussi, dans ses yeux, une émotion que je n’arrive pas à reconnaître mais qui fait se dresser les poils derrière ma nuque. « Break up with you ? We were never a thing, Sophie. » que je finis par lâcher, tel un bagage trop lourd dont je viens de me débarrasser. Peut-on parler de rupture pour deux entités séparées entre lesquelles on dresse un mur ? Pour la même raison que je ne considère aucune de mes aventures comme des exes, la réponse est non.

J’imaginais qu’après lui avoir balancé tout ça, tout ce qui pèse sur mon cœur, je me sentirais plus léger, comme délivré d’un poids sur mes épaules. J’imaginais que les rouages se remettraient en place et que tout reviendrait à la normale, dans l’ordre des choses. Ce truc entre nous, cette relation, ça me demande de trop grands sacrifices : baisser ma garde, perdre le contrôle, inviter une autre dans mon jardin secret et lui donner toutes les armes pour me détruire, si ça lui chante un jour. La regarder s’éloigner, irrémédiablement, abandonnant une carcasse vide dans son sillage. Je ne peux pas. Alors j’enterre au plus profond mes émotions et mes faiblesses, si profond que je finirai par les oublier, et je barricade le reste.

Je m’attendais à ce que Sophie se rebiffe et m’envoie chier avec sa rhétorique implacable, mais j’étais loin de me douter de la voir s’avancer pour brutalement attraper le col de mon t-shirt. « I love you, fuck. » Le chuchotement n’atteint pas mes oreilles. Pris par surprise par la vivacité du geste, mon instinct dopé par la colère prend le dessus : mon bras se lève, cherchant à lui faire lâcher prise dans un mouvement de balayage. Je ne réfléchis pas à mon geste et encore moins à l’interprétation qu’on peut en faire, ça va trop vite. Sophie me repousse avant de localiser la menace apparente au-dessus de sa tête. Ses yeux s’écarquillent et elle me lâche immédiatement, manquant de trébucher lorsqu’elle se recule précipitamment. Je la vois se recroqueviller, ses mains remontant au niveau de son visage comme pour se protéger.

Se protéger de moi.

Je ne l’ai pas touchée, ce n’était pas mon intention, mais le mal est fait. Tout mon corps se fige. Douche froide. J’ai l’impression qu’on vient de retirer mon cœur et mon estomac de leur cavité. La terreur que ses yeux ont reflétée pendant une fraction de seconde est gravée dans ma mémoire, faisant naître une vague d’horreur et de dégoût dans mes entrailles. La semaine de captivité de Sophie a laissé de profondes séquelles, notamment son extrême sensibilité aux bruits, aux portes qui claquent, aux tons de voix un peu trop forts et aux gestes un peu trop vifs. J’ai toujours fait très attention, prenant mille-et-une précautions pour ne pas raviver ses traumatismes et éviter à tout prix ce genre de réaction. Il aura fallut une seconde d’inattention pour tout foutre en l’air. What have I done. « I didnt… I- » Tout ressentiment subitement oublié, mon bras redescend à mes côtés, doucement, honteusement. Je voudrais m’excuser, je devrais m’excuser, mais rien n’arrive à passer la barrière de mes lèvres. En un instant, la tension électrique de la pièce s’est transformée en bourdonnement silencieux qui me vrille les tympans. Je finis par détourner le regard, incapable de croiser celui de Sophie. « I think you should go. »


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Sophie Grimm

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≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
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MessageSujet: Re: The sound of hearts breaking. (Sophander)   The sound of hearts breaking. (Sophander) EmptyJeu 19 Sep - 22:52

I don't feel like you're supposed when somebody sets you free
alexander & sophie


Il y a tout qui se brise, une nouvelle fois. Pas de la même manière. Ça ne se passe jamais de la même manière, de toute façon. Que ce soit Oliver qui rentre avec la figure esquintée, la tête faussement désolée d’un médecin alors qu’Emma est plus blanche que jamais sur un lit d’hôpital, le corps froid et les larmes d’Alex, l’appel parce que Oliver est prison, l’odeur âcre d’un service hospitalier quand on va visiter Conrad… Celle plus amer et prononcé de la planque de James, dont je me souviens encore. Sa voix et ses menaces. Son sourire satisfait au tribunal. Il y a toujours quelque chose, ça n’en finit jamais.

J’y ai cru, pourtant. Cette semaine en compagnie d’Alban à l’autre bout du monde m’a vraiment fait un bien fou, malgré l’ombre grise au tableau. Je pensais que je pouvais régler ce problème, avec un tant soit peu d’effort, mais Alexander Black est un être borné et têtu. J’en ai presque le souffle coupé d’assister à ça, d’entendre ça. On a dérapé et Alex a commencé a changé à cause de moi, il n’y a jamais rien eu entre nous, je me fais des idées depuis le début ? C’est débile, idiot, ça me crève le cœur. Je suis partie une semaine. Une seule petite semaine. Sans le prévenir, en me justifiant qu’il était trop protecteur et ça a suffi pour qu’il remette des barrières entre nous, pour qu’il me chasse comme il aurait pu le faire avec n’importe quelle nana auparavant. « Oh do we now ? Is that really what you expected from… that ? » Son air moqueur fait se tourner ma peine en une colère dure, celle qui part du creux de mon estomac et qui s’empare de mon être entier. Elle se traduit en un regard noir. Arrête, putain, arrête. « What did you expect for us ? More ? There’s not even an us to begin with, never has been. » Maintenant, ça devient juste pathétique. « You’re fucking stupid if you believe that. » There was always an us, a something. On ne serait pas devenus amis si ça n’avait pas été le cas, pour commencer. Et il semble oublier tous ces derniers mois, cette presque année à se rapprocher pour mieux se brûler les ailes, ces derniers mois à recoller les morceaux d’âmes perdues. Il n’a pas le droit de balayer tout ça en un clin d’œil, pas le droit de prétendre que ça n’a jamais existé et que j’ai tout inventé. Je n’ai pas inventé les nuits d’insomnies passées à discuter, étroitement serrés l’un contre l’autre ; les paroles et les gestes doux pour s’assurer que tout va bien, qu’on n’est pas seuls même quand ça va pas ; les moments plus joyeux, les rires sur des disputes enfantines, les désastres culinaires et les débats sans fin sur de stupides BD.

N’y tenant plus, je finis par me rapprocher de lui, non sans m’en prendre à son mobilier au passage. J’essaie de le raisonner, mais c’est à croire qu’il a perdu la raison en vu de la montagne de conneries qu’il me débite. « You’re just like the others. » Bullshit. « You really think that poorly of me? I never gave a shit about- » Il m’interrompt, haussant légèrement la voix pour me faire taire – et ça marche. Mais il m’énerve, j’ai envie de me mettre à hurler pour qu’il se taise, il ne comprend rien, il est reparti dans ses délires crétins. J’en ai jamais rien eu à cirer de son broody mood, m’en amusant plutôt. Je n’ai jamais voulu faire de lui une toile noire à blanchir, ça n’a jamais été un rôle que je voulais qu’être le sauveur. Putain ! « You thought I’d change for you ? You’re no better than any of them, Sophie. No fucking better. » Well, that kind of fucking hurts. Il m’insulte, j’en fais autant. He’s being a dick, facts. « You don’t understand, do you? You didn’t change for me, you changed for yourself. » Mais apparemment, il revient vite à ses bonnes vieilles habitudes. Après avoir vaincu certains de ses démons, après avoir commencé le combat du moins, après m’avoir aidé à en faire autant, après tout ce qu’il s’est passé et se passe entre nous – quoi qu’il en dise. En laissant nos sentiments s’échapper en fumée, comme s’ils pouvaient disparaître d’un coup, comme ça. I love him and he loves me. Facts. « Shut up ! You don’t know shit about how I feel. » Son ton est rapide et colère, le mien tout autant. « I fucking do! You love me! » Et j’ai presque conscience de paraître folle, mais il l’est tout autant avec les monstruosités qu’il enchaîne. I’m just like the others, he never loved me, we were never a thing. Le refrain commence à s’imprimer et pourtant je m’entête, « We are- », mais m’interromps moi-même.

Pourquoi je dois plaider ma cause, pourquoi est-ce que je dois garder mes sentiments secrets, pourquoi est-ce qu’il refuse les siens ? Pourquoi est-ce qu’il a besoin de tout briser, maintenant, après les épreuves traversées ensemble ? On n’a pas assez souffert, c’est ça ?

Je-

Je cesse de respirer alors que mon instinct de survie réapparaît, au pire moment, dans la pire situation qu'il soit. J'attrape le tee-shirt d'Alex, son geste pour se dégager est trop brusque et j'agis sans réfléchir. Un glapissement apeuré m'échappe, je me recule, cherche à me protéger en me cachant derrière mes bras. Mon sang se fait glace et mon rythme cardiaque s'accélère, j'ai la nausée.

J'ai peur.

Que brièvement. Je comprends vite mon erreur – la sienne ? – mais c'est trop tard. « I didnt… I-   » Un sanglot m'échappe au son de sa voix et je colle immédiatement une main devant ma bouche pour le faire taire. C'est trop, d'un coup. Alex qui décide de me rejeter, Alex qui est si violent dans ses paroles et brusque dans ses gestes, ma guérison qui n'était qu'illusoire et la sérénité parisienne qui ne dure pas. Je suis toujours la Sophie d'avant, je ne suis pas forte, j'en ai marre de me battre. Retour à la case départ, mais de la pire manière qui soit.

Et une case départ sans un pilier qui vient de s'écrouler, sans que je ne puisse rien faire.

« I think you should go.  » Ce n'est pas comme s'il voulait que je reste, et je ne suis pas certaine de le vouloir non plus. C'est le dernier coup de poignard, celui qui achève l'empereur. Ma vision est brouillée de larmes, il me faut encore quelques secondes avant de pouvoir reprendre le contrôle, mais je ne me fais pas prier. Tournant le dos à l'homme que j'aime, qui vient de me blesser comme jamais, et pourtant. « We're not done, Alex. » J'arrive à articuler, avant de prendre la fuite.

Je ne peux pas croire que ce soit réellement la fin, de ce nous qui vient à peine de commencer à exister.

fin
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