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 Art museum and chill. (Olsa)

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MessageSujet: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptyDim 23 Juin - 19:18

In a room full of art,
I would still stare at you.
Oswald & Elsa

Pourquoi est-ce que personne ne veut me croire lorsque je dis que je n’ai pas un date avec Oswald Landolt ? D’abord Ivy, ensuite Lewis, et maintenant Seth. Si même mon frère qui vit à plus d’une centaine de kilomètres de moi s’y met, je ne sais plus quoi faire. « C’est pas un rendez-vous galant, c’est un rendez-vous professionnel, malotru. » Et envoie moi plus de photos de ma nièce, merci. C’est vraiment un rendez-vous professionnel, je vous signale. Le fait que je porte ma plus jolie robe indique juste que les températures commencent à grimper à San Francisco. Point. Je dois écrire un article sur l’exposition Pop, Minimal and Figurative Art (clic) du SF Moma pour un site internet de conseils en voyage, et je n’y connais fichtrement rien. J’ai donc demandé à Oswald de m’accompagner, parce que je me suis vu remettre deux billets et qu’il s’y connaît beaucoup plus que moi qui n’ait fait que lire la page Wikipédia de ces mouvements. C’est aussi une manière de me racheter – toujours – pour lui avoir volé internet pendant deux ans. Et c’est aussi parce qu’il existe une autre exposition avec des statues d’araignées géantes (berk) et que si jamais je venais à faire une crise cardiaque, j’aimerais qu’on s’occupe de mon cadavre. C’est tout. Seth se met à rire sur mon écran, et je plisse légèrement les yeux pour témoigner de mon mécontentement. « T’es vilain, et j’arrive, donc je te laisse. A plus dans l’bus. » Je raccroche, avant de descendre du bus. L’ironie de la blague, badum tss please.

Je parcours les marches d’un pas rapide pour rejoindre l’entrée du Moma où Oswald m’attend déjà, d’après son dernier message. Et effectivement, mon voisin est là, dans toute sa splendeur de sa grande taille, de ses lunettes de grand-père qui accompagnent à merveille sa canne, de sa coupe de cheveux sortie d’un comic et. De son short, d’une couleur que je n’ai même pas envie d’analyser, et je ne sais pas mais les hommes en short ça m'amuse. Un rire moqueur m’échappe, fort heureusement je suis toujours à une distance respectable de l’individu, devant lequel je me plante avec un immense sourire sur les lèvres. « Hello hello ! » Ignorant comment le saluer en dehors de nos points de rencontres habituels – la maison et le boulot – j’hésite de longues secondes avant de lever une main en l’air pour un high five. « Ne me mets pas un vent, s’il-te-plaît. » Et 1, j’aurais peut-être dû plus réfléchir à la manière de le saluer et ne faire aucun geste pour lui laisser prendre les devants, 2, vous êtes sûrs que ce n’est pas un date, quand même ? Professionnel, on a dit, eh oh.

« Tu vas bien ? Tu ne t’es pas battu avec un crocodile sauvage qui a mangé le reste de ton pantalon, à tout hasard ? » Je suis : une fille sympathique. Je me retiens de baisser le regard pour observer la monstruosité qui l’habille, parce que je sais que mon regard risque de croiser une cicatrice et que je n’ai pas envie de rendre la situation gênante et de le mettre mal à l’aise. Mais non, pas de crocodile, c’est simplement l’été et c’est l’heure de montrer ces jolies gambettes. Bon, c’est aussi l’heure d’entrer si on veut avoir le droit à la visite guidée et commentée de l’exposition. On se met en mouvement, je tends les billets à une réceptionniste souriante qui nous fait signe de rejoindre un petit groupe qui commence à s’amasser devant un type à peine plus âgé que moi. « J’ai lu plein de pages Wikipédia et je suis absolument en train de mélanger tout ce que j’ai lu. Je ne sais même plus quel est mon prénom, c’est pour te dire. » Je m’adresse à Oswald, l’humour facile, pour lui faire comprendre qu’il va avoir besoin de sauver les meubles. S'il veut, le mois prochain il y a une exposition sur la photographie et là, je serais beaucoup plus calée, on pourra échanger nos rôles. Ah, et aussi. « Je suis contente que tu sois là, c’est toujours plus drôle à deux les expositions. » Professionnalisme, chut.


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptyDim 7 Juil - 13:54

In a room full of art,
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Oswald & Elsa

Qu'est-ce que je faisais là, déjà ? Ah. Oui. Elsa Harrington avait la fâcheuse manie d'envahir mon espace personnel et tant qu'être masculin de type alpha, je n'avais pas la moindre volonté de lui refuser quelque chose. Tu es un être faible, Oswald Landolt. Rome m'avait observé avec un regard en coin, lorsque je lui avais annoncé que je l'accompagnais à une exposition d'art moderne pour un article du journal. "Pour un article, hein ?" m'avait-il demandé, en secouant ses sourcils d'une manière absolument ridicule et j'avais soupiré. Pourquoi est-ce que la terre entière s'imaginait que c'était un rencard ? Et pourquoi est-ce que j'avais décidé de sortir mon plus joli polo, nom d'un chien ? Un rendez-vous -professionnel, rappelons-le- avec une femme et je ne savais déjà plus comment me comporter avec la gente féminine. Mais Elsa n'était pas n'importe qui. Résumons la chose : de jolis yeux mordorés, une crinière indomptable dans laquelle il était impossible de ne pas vouloir glisser ses doigts, une sorte de maladresse étrangement touchante ainsi qu'une vilaine manie de voler le wifi de ses voisins et crocheter les serrures des boîtes aux lettres. Et même si ma colère avait reflué depuis longtemps déjà, elle avait tenu à s'excuser avec cette visite au Moma, liant ses excuses à une opportunité d'en savoir plus à mes côtés. Et savoir qu'elle avait décidé de se tourner vers moi, pour cela, avait le don d'orner mes lèvres d'un sourire insupportablement niais.

Pourtant, ça ne m'empêche pas de tirer de ma seule main libre sur mon short de manière automatique, à son approche. Il faisait incroyablement chaud à cette période de l'année et je n'avais pas pu faire autrement, mais je supportais toujours pas la vue de la cicatrice qui ornait mon genou et la canne dans ma paume gauche, qui me rappelait mon infirmé à chaque jour qui se levait. Je sens mon coeur se mettre en mouvement à son arrivée, détaillant longuement la texture de sa robe légère qui glisse sur ses jambes et je m'arrache difficilement à cette vision avant de me racler la gorge et de me redresser lorsqu'elle se présente devant moi. « Hey. » je souffle, avec un petit sourire, instantanément réchauffé par sa présence vivifiante et ensoleillée. Haussant un sourcil devant son poing qui se lève pour m'intimer de la saluer, à l'instar des adolescents et l'image de Romeo s'impose à mon esprit quelques secondes. « Je n'oserais pas, surtout devant des salutations aussi distinguées. » je rajoute, amusé avant de faire rencontrer nos phalanges ramassées. Ses yeux brillent d'une lueur scintillante et je ne peux m'empêcher de déglutir.

Baissant les yeux sur mon habit à sa remarque, essayant de dépasser rapidement le stigmate rosé qui s'étend sur ma rotule pour dévaler mes mollets et atteindre mes chaussures blanches. « Il n'y a que les femmes qui puissent dévoiler leurs jambes en été ? J'ai presque envie de dire que c'est du sexisme, mademoiselle Harrington. » je contre, avec un petit sourire en coin, m'appuyant un peu plus sur ma canne pour reposer le poids sur ma jambe valide. « Le crocodile va très bien, à propos, on s'est réconciliés en chemin. » Puis finalement, nous nous mettons en marche pour rejoindre l'intérieur du bâtiment, où nous entrons après échange des billets et quelques indications concernant le lieu de rassemblement pour la visite. Et Elsa babille déjà à propos des innombrables pages internet dévorées et le méli-mélo auquel elle s'était confrontée. Et sa manière de s'expliquer à grand renforts de gestuelle et de mimiques m'amusait énormément. On ne s'ennuyait jamais, avec elle. « Je vais faire de mon mieux et essayer de ne pas être aussi ennuyant qu'une page Wikipédia. » je glisse, avec malice avant de me figer devant son ultime remarque, sentant quelque chose remuer dans mes entrailles. Je laisse mon regard dériver plus loin dans le grand hall, évitant de poser mes yeux sur la jeune femme à mes côtés. « Je...Moi aussi. Allons voir de quoi, mmh "Jamie" est capable. » je rajoute, en zieutant sur l'étiquette accrochée à sa chemisette frappée du logo du musée.

Et quelques minutes après, le jeune homme s'éclaircit la voix et nous sommes invités à le suivre à travers un couloir pour rejoindre l'exposition qui nous intéresse. Je suis directement frappé par l'intensité des couleurs et l'amoncellement de créations de formes et natures variées, typiques du pop art. Et mon esprit enclenche directement son mode critique, à l'affût des informations, le regard rivé sur les oeuvres, jetant des regards que j'espère discrets en direction de la brune que j'accompagne. Elle était vraiment toute petite.  


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptyMar 30 Juil - 18:12

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C'est purement professionnel. Je vous jure ! Je vous rappelle que je suis une jeune entrepreneure indépendante qui a besoin de gagner de l'argent pour acheter du pain et nourrir Ivy à la maison. Une sombre histoire dans le genre. Je n'ai techniquement pas ma petite entreprise, autre que la Elsa brand, et c'est déjà suffisant. Mais je cumule plusieurs petits boulots, j'arrive en ce moment à me débrouiller pour faire ce que je sais faire - à savoir la photo et l'écriture - plutôt que des petits trucs ingrats de type garde d'enfants, de chiens ou de serpents. C'est plutôt très chouette, et j'en suis ravie. Mais le blog de voyages pour qui je dois rédiger un bref article sur l'exposition sur le Pop Art du SF MOMA n'a pas envisagé une chose en m'embauchant pour la pige : je suis une perfectionniste et j'aime les choses justes. Si je sais que les photos prises devraient ne pas être de trop mauvaise qualité, j'aimerais que l'écrit soit aussi correct. C'est pour ça que j'ai besoin de l'expertise d'Oswald pour m'en assurer. Et la jolie robe, c'est pour joindre l'utile à l'agréable, absolument ! Non mais, j'ai bien fait de mettre une robe, si j'avais mis un short on aurait eu l'air d'un frère et d'une sœur européens et ça aurait été encore plus bizarre. Bref.

Vous savez ce qui est bizarre, en plus du plus ? Oswald qui répond à mon high five en serrant le poing pour un fist bump. My god the dude is old. Un court rire amusé m'échappe, il moque mes salutations mais les fait foirer, en conséquences : tout est de sa faute. Je récupère ma mimine en l'air et ferme mon poing également, bam, believe in the Shield. « Ne serais-tu pas un fan caché de divertissement de type hommes à moitié nu qui se battent pour le plaisir de vivre ? » Avant que je ne fasse une référence inattendue et ne doive tout lui expliquer de A à Z. Ma question sonne un peu étrange, en y réfléchissant. J'ai l'impression de lui demander s'il n'est pas un immortel né en Grèce Antique - il a le physique et le charme, mine de rien - et s'il n'organise pas des jeux olympiques tels qu'ils étaient pensés à l'époque en secret. Je laisse couler et ne me rattrape pas, avec le temps il a l'habitude, et on a une exposition à visiter. Mais avant. Je dois commenter sa tenue frivole. C'est écrit dans le livre des règles de Elsa, « se moquer des hommes en short », on est obligé oui. « Il n'y a que les femmes qui puissent dévoiler leurs jambes en été ? J'ai presque envie de dire que c'est du sexisme, mademoiselle Harrington. » Il s'offusque mais il sourit, donc il ne s'offusque pas tant que ça en fait. Un rire, gloussement enfantin, m'échappe et je hausse les épaules. « J'ai bien conscience que c'en est, et j'en suis navrée Monsieur Landolt. » Mais c'est trop ancré en moi pour que je fasse autrement. Ça doit être à cause de Seth et de ses goûts de mode sensationnels, de qui je me suis moquée un été entier pour ses shorts plus colorés les uns que les autres. J'avais 14 ans, ça forge l'éducation, c'est ainsi. « Le crocodile va très bien, à propos, on s'est réconciliés en chemin. » Allright tough guy. Un autre rire m'échappe, femme qui rit, et cette fois-ci on est en marche.

Je pense qu'il regrette déjà d'avoir accepté de m'accompagner, je me sens insupportable à le prévenir que je ne comprends plus rien à la vie et que je mélange tout. « Je vais faire de mon mieux et essayer de ne pas être aussi ennuyant qu'une page Wikipédia. » Est-ce que tu as compris pourquoi on vit et comment on remplit ses impôts, en plus, parce que j'ai besoin d'elle là-dessus aussi et Wikipedia n'aide pas du tout. Il est trop fort cet Oswald, je vous jure. Il risque aussi de me laisser tomber quand je vais commencer à pointer des trucs du doigt pour eh ça je connais parce que j'ai brièvement vu le Pop Art dans un court de communication ou que les œuvres sont parfois utilisées comme décors de sombres jeux télé sur l'amour que je regarde en plein milieu de la nuit lorsque mon cerveau ne veut pas coopérer avec le sommeil. Ça, enquiquiner mon pauvre partenaire d'exposition, c'est une chose que je ne peux pas faire si je n'en ai pas. Alors parce que j'aime dire les choses vraies et exprimer ma reconnaissance, de vivre et des autres, je l'informe très aimablement que je suis heureuse qu'il soit là. Et il se fige, et je me demande quelques secondes si c'est parce que ce n'est vraiment pas le cas pour lui et qu'il n'a pas envie d'être ici - avec moi, surtout. Sa réponse est foutrement vague et il ne me regarde même pas, change le sujet même.

Définitivement professionnels, donc.

Et mon cœur se pince légèrement à sa réaction, aussi, mais je fais en sorte de ne pas relever. On a des choses à faire, la visite dure une heure, et ce sera terminé après. Je ne sais pas pourquoi j'ai voulu croire que Oswald m'appréciait, alors que j'ai bien conscience d'être une épine dans son pied depuis que je l'ai rencontré. Je blâme la pression des autres, et ma solitude qui commence à peser, mais ça pique un peu quand même. Bon ça suffit, tout le monde n'est pas obligé de m'aimer non plus. J'approuve donc, mollement d'un simple hochement de la tête, et on rejoint la troupe menée par ce brave Jamie à la bataille. La salle de l'exposition est immense, très spacieuse et les murs sont blancs. Ça contraste avec les couleurs des œuvres, et c'est fichtrement joli et satisfaisant à regarder et y évoluer. L'envie de sortir mon appareil photo me démange déjà, mais je me retiens et lance l'application pour prendre des notes sur mon portable. Oswald reste silencieux à mes côtés, observant ses alentours comme une bête sauvage observe sa proie, prêt à attaquer. En l'occurrence, j'espère que attaquer veut dire critiquer, je pense que le rouge ne connote non plus le sang et la douleur, mais la maladie, l'ivresse et le surplus de la société de consommation, parce que s'il se met à manger les œuvres, on est mal.

La voix rugueuse de Jamie résonne des phrases familières à mes oreilles, et je commence à m'inquiéter. Ai-je appris autant en quelques recherches Internet ? « Il importe de distinguer très nettement le pop art Anglais de son cousin Américain. » Un soupir outré m'échappe lorsque je comprends l'origine de mon trouble. Je me souviens avoir ri de cette tournure de phrase, la veille, en lisant l'article sur le Pop Art : peut-on vraiment distinguer quelque chose de façon floue ? Mais la question n'est plus là, la question est que Jamie est une fraude et nous récite l'article Wikipedia ! Pour confirmer mes soupçons, je pianote fiévreusement sur mon téléphone jusqu'à trouver la bonne page. Je jette un regard noir au guide, avant d'attirer l'attention de mon voisin. « Oswald ! Il récite Wikipedia ! » Que je m'indigne, comme s'il pouvait y faire quelque chose. Un coup de canne, et on repart. Je commence à chuchoter / réciter l'article, prononçant les mots en même temps que le guide. « Le pop art constitue également une réintroduction du réel et du populaire dans le champ pictural après l'expressionnisme abstrait. Je ne sais pas lire dans les pensées, Oswald, ce type nous arnaque. » Je suis révoltée. S'il n'a rien d'autre à m'apprendre que ce que j'ai pu lire hier, à quoi bon ? Quelle est cette nouvelle manière de présenter ma culture, je m'insurge ? « Tu crois qu'on peut faire un procès ? » Je ne suis pas dramatique, mais j'ai grandement besoin d'argent, alors si je peux révolutionner la culture et payer mon prochain loyer en même temps, je prends.


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptySam 3 Aoû - 16:12

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Oswald & Elsa

Est-ce qu'on peut applaudir l'homme le moins à l'aise en compagnie de la gente féminine ? Merci bien. Je pensais qu'à trente ans, on gagnait de la confiance en soi, du sex-appeal et une capacité à communiquer de manière concise avec ses congénères femelles ? Apparemment pas. Restons donc dans l'optique "j'ai du mal avec les relations sociales, ne m'en veux pas, stp". Surtout qu'elle me saluait avec des manières qui renvoient plutôt aux adolescents et je suis perdu, tout d'un coup. Avait-on traversé un millénaire sans que je ne le sache ? Doux Jésus. Pourtant, un rire m'échappe à sa remarque et le catch ne m'a jamais paru aussi poétique qu'à cet instant. « Mon secret a été découvert, miséricorde. » je réponds en haussant les épaules, faussement intéressé, mais l'air rapidement démenti par l'amusement qui devait primer dans mes prunelles. À tel point que j'en utilisais des mots passés depuis bien 1967. Mais la dame m'achève avec un petit commentaire sur mon short, que j'apprécie bien, moi. J'aime bien les motifs, c'est funky. Et ça détourne le regard de mon genou, au passage. « Mon short et moi, nous rentrons dans le musée, si vous voulez bien nous suivre. » je rajoute avec un petit sourire rusé, tel un majordome que je ne suis pas. Mais disons que ma soeur a toujours monopolisé la télévision et que Batman a rapidement du devenir mon dessin-animé favori.

Un vrai mâle en possession de ses moyens, vous dis-je.

Finalement, après un moment de latence suite à sa petite déclaration de bien-être à mes côtés -auquel je ne sais comment réagir, cf. le début la réponse- nous finissons par rejoindre le petit groupe présidé par Jamie. Je fais rapidement le tour de l'immense pièce, tandis qu'il donne les consignes de base "on ne mange pas, on ne touche pas les oeuvres, on évite de détruire des millions de dollars et des heures de travail fastidieux merci" avant de se mettre en route. Le troupeau suit, par logique et nous commençons la visite. Elsa est à mes côtés, pianotant sur son téléphone et je n'écoute même pas les explications du guide, le regard porté un tableau qui doit être signé Roy Lichtenstein d'après le style. Puis la brune s'agite soudainement, au bout de quelques minutes, alpaguant qu'il récite Wikipedia. Je hausse un sourcil, avant de tendre l'oreille. Mais détendons-nous, jeunes gens. « C'est toujours comme ça au déb- » Sauf que la dame synchronise ses paroles au millimètre près avec celles de notre bon Jamie et c'est à l'identique. Aucune originalité, aucune information supplémentaire apportée. Ridicule. Pitoyable même. Quel était le but de guider des curieux si ce n'était que pour leur rapporter des connaissances qu'ils pouvaient dénicher sur internet ? « Oh, le bougre. » je souffle, déçu. Avant qu'un demi-sourire ne s'esquisse sur mes lèvres, à la question ma voisine. « Si seulement. Mais je crains que "le guide récite Wikipedia" ne soit pas une preuve suffisante pour embarquer Jamie dans un procès. » je rajoute, avec une mine contrite. Après, je peux toujours proposer à la direction d'engager des gens plus compétents. Autant utiliser le peu de reconnaissance que je possède à bon escient.

Je m'arrête soudainement, appuyant mon bras sur ma canne avant de chercher un endroit approprié pour continuer la visite. Et je trouve l'oeuvre idéale, attrapant la main d'Elsa pour l'attirer à ma suite, le cerveau déjà en ébullition à l'idée de transmettre ma passion et mon savoir. Mes pas se font aussi rapides que possible d'après l'état de ma jambe semi-invalide et que je termine mon chemin en face d'une sérigraphie. Mais pas n'importe laquelle : la fameuse Campbell's Soup Can d'Andy Warhol. Pas l'originale, mais l'une de ses nombreuses copies volontaires, en négatif. Le noir et le turquoise tranchant l'un avec l'autre, donnant une vive impression à l'oeuvre. Je tourne la tête vers Elsa, avec un léger sourire, avant de m'appuyer à nouveau sur le pommeau de mon aide boisée. « Qu'est-ce que tu vois ? »

    


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptySam 3 Aoû - 23:27

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Oswald & Elsa

Jamie a beau avoir une voix agréable à écouter, ça ne fait pas tout. Je ne paie pas une visite guidée pour qu’on me récite un article Wikipédia lu la veille. En l’occurrence, on m’a offert les deux billets mais peu importe, l’argument est le même. Est-ce qu’on embauche des acteurs aujourd’hui, pour être guides, plutôt que des gens compétents avec le savoir adéquat ? Je suis outrée, et j’ai besoin qu’Oswald le soit également – d’autant plus qu’il est un scientifique d’art. Il ne me croit pas, lorsque je lui apporte l’information. Eh, M’sieur, vous êtes un scientifique d’art mais je suis une scientifique du journalisme. J’enquête. Et si je dis que le guide récite Wikipédia, c’est que le guide récite Wikipédia. Mais soit, je veux bien faire une démonstration et attrape au vol les prochains mots dictés par Jaimie, lus par mes soins. « Oh, le bougre. » Et toc, never doubt me again Landolt. Ça m’embête encore plus, non seulement je l’ai traîné au musée et il n’a pas envie d’être là, mais en plus on doit se coltiner une fraude pendant une heure. Je cherche un moyen de remédier à la situation, et d’accord, peut-être qu’un procès c’est un peu extrême. Mais je vous rappelle que j’ai un tantinet de l’anxiété sociale et que je rêverais de le dénoncer ici et maintenant, mais ça implique s’attirer l’attention de trop de personnes et potentiellement des problèmes et j’ai quand même un article à rédiger. Il y a des risques que je suis prête à prendre, d’autres non. Est-ce que je connais des personnes qui ont fait des études de droit ? … Ça devrait se trouver, dans mon entourage. Ou dans le sien. Dans le sien il y aura sûrement des personnes plus qualifiées. On le fait, ce procès ?! Est-ce que je rêve de déclamer haut et fort CeT hOMmE eSt CoUpAbLe ? Non, et oui. Malheureusement, l’idée n’emballe pas le blond. « Si seulement. Mais je crains que "le guide récite Wikipedia" ne soit pas une preuve suffisante pour embarquer Jamie dans un procès. » Je pousse un léger soupir, essayant de réfléchir. « Mais c’est du plagiat, non ? Wikipédia est une ressource collaborative, mais sauf s’il a écrit le texte, il appartient à quelqu’un d’autre ? » Je dois avouer que je ne connais pas les modalités d’utilisation de Wikipédia. Il faut que je me renseigne, diantre. « Et sinon, le MOMA ne s’engage-t-il pas dans une démarche de qualité ? Y a-t-il des conditions de vente qu’on peut contester, avec cette- » Je n’ai pas le temps de m’emballer plus que ça sur les conditions de vente – eh je vous jure que j’aurais fait une avocate de folie, si je ne menaçais pas de pleurer dès qu’on élève un peu la voix après ma personne – que Oswald s’empare de ma main et m’attire à sa suite, loin de notre troupeau de sots.

Ah oui, pardon, mais quoi ?

Mon rythme cardiaque s’emballe – de ce contact soudain, du fait qu’on ne suive plus le chemin tracé de la visite, qu’on ne fasse rien pour Jamie si ce n’est que décider de l’ignorer… D'Oswald Landolt qui a décidé de prendre ma main. Dans la sienne. Et d’accord, je marche souvent main dans la main avec Ivy, mais c’est Ivy. Pas Oswald Landolt, pas lors d’un rendez-vous professionnel, pas alors que je viens de déduire que l’individu ne m’apprécie pas autant que ça. Je n’ai même pas le temps de protester qu’on est déjà posé devant un mur, avec le nom de Warhol qui ne danse pas loin, et que je récupère la liberté de ma mimine. Bon. On se calme, fiou. Mes joues sont prises soudainement de chaleur et j’ai l’impression d’avoir fait une course folle, alors que la seule course folle est celle de mon cœur qui a décidé qu’il était temps pour moi de rendre l’âme. Tout ça n’était que purement professionnel, un changement de place, tout va bien. On ne panique pas. Le petit sourire et l’air heureux et entendu d’Oswald, maintenant qu’on a quitté la visite et qu’il peut entrer en mode professeur, ont le don de faire bondir mon estomac en plus et merde merde merde. Je vis une vie de regrets. « Qu'est-ce que tu vois ? » Je vois que je pense sérieusement que s’il avait été mon professeur à la fac, j’aurais soit adoré ses cours ou absolument rien écouté – et j’ai envie de lui demander comment ça marche pour lui cette affaire mais je me retiens. Professionnels. Je pose donc mon regard sur l’oeuvre en face de nous, plisse les yeux dans un faux air entendu. Bon. BON. Concrètement ? Ce sont des boîtes de conserves. Mais le sont-ce vraiment ? S’il décide de me faire une Magritte, je prends sa canne pour lui taper dessus, je préviens.

Je décide de prendre l’exercice avec humour, esquissant un sourire et adoptant une voix un peu plus aiguë que d’habitude. « Alors ça, Oswald, c’est une boîte de conserve. Mais pas vraiment, parce que c’est une représentation picturale d’une boîte de conserve. Ceci n’est pas une pipe, un truc comme ça, tu ne m’auras pas avec tes questions pièges. » Et je me trouve aussi hilarante qu’intelligente, oui oui oui absolument. Pour votre information, mon cœur ne s’est pas remis de sa course. La situation vient de m’échapper, salement, et je n’ai plus le contrôle de rien du tout. Et ça m’effraie autant que ça m’amuse. Sortir de ma zone de confort, c’est le combat de ma vie. Je ne pense pas tomber de haut avec Oswald, et en même temps la peau de ma main a toujours en mémoire son toucher et j’ai peur de tomber très bas. « Si tu me dis que je suis censée voir un symbole phallique dans ta boîte de conserve, parce que le truc est cylindrique, sache que je t’abandonne sur le champ. » Si on part comme ça, tout ce qui est long et un peu rond est un sexe d’homme et tout ce qui est triangulaire un sexe de femme et tout le monde n’est que perversité et Freud avait raison et eeeeew, noooooooooooooo. Endless amount of « o » please. « Je sais que c’est censé représenter la société de consommation, et c’est pas faux. Mais je pense que ça fonctionnait mieux à l’époque, alors que les supermarchés n’étaient pas une chose aussi commune qu’aujourd’hui. Maintenant, c’est tellement banal que ça ne fait plus le même effet. » Ces boîtes de converses, on en voit tous les jours dans les magasins ou nos placards. Si l’art de l’époque était dénonciateur, aujourd’hui il n’est qu’une représentation de la triste réalité. Ola, idée. « Est-ce que le Pop Art d’antan est le Instagram d’aujourd’hui, professeur Landolt ? » Je demande, en relevant la tête dans sa direction. Parce que le Pop Art reproduit à plusieurs reprises des objets modernes, comme Instagram avec ses millions d'utilisateurs qui prennent tous le même plat pour être #swag en fait autant ? Pourquoi est-ce que j’ai l’impression de chercher à l’impressioner pour obtenir une bonne note, aussi ? Une bonne note ou un autre rendez-vous professionnel ? Chut, on se concentre.


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptyDim 4 Aoû - 11:59

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En réalité, c'était assez courant de commencer par des faits établis et à la portée de tous, simplement pour poser les bases. Histoire que tout le monde se comprenne avant d'enchaîner sur des informations plus pointues. Je faisais de même, lorsque je donnais cours, histoire de capter l'attention des élèves qui ne dormaient pas déjà. Triste de vie que celle de professeur, je vous le dis. Bref, ça aurait pu être normal jusqu'à ce qu'Elsa termine les phrases de notre bon Jamie avant qu'il ne le fasse lui-même et le scandale pointe le bout de son nez. Le but d'une visite guidée, surtout dans un musée aussi diversifié que le MOMA était de ravir les visiteurs avec de nouvelles connaissances, de préciser certains mouvements, certaines idées, de surprendre les curieux avec des anecdotes dont ils n'avaient jamais entendu parler. Et c'était le rôle du guide en lui-même, de faire des recherches, de s'informer, de parcourir les tréfonds des écrits, de dénicher des petites choses qui feraient briller les mirettes et vrombir les cellules grises. Venir dans un tel endroit pour se voir rabâcher des choses que l'on pouvait trouver en quelques secondes sur son téléphone, ça n'avait strictement aucun intérêt. Autant rester chez soi et ça, ça me rendait triste par rapport à l'avenir de notre culture. Shame on you, Jamie. Je vois le cerveau de la brunette s'engager dans des réflexions qui même si elles sont logiques et très bien rodées, ne mèneront nulle part. Mais voir une flamme de combativité miroiter dans ses jolis yeux bruns me mettait le coeur en joie, à vrai dire. Je déglutis à cette simple idée, avant de baisser les yeux vers son visage encadré de longs cheveux sombres, parsemés de mèches plus claires, plus ensoleillées. « Laisse tomber, Harrington. J'ai une autre idée. Autant que je serve à quelque chose, non ? » je souffle, avec un demi-sourire amusé.

Puis je lui prends la main, dans une surprenante impulsion, avant de la tirer à ma suite dans le sens contraire à celui de la visite. Essayant de ne pas trop penser à la douceur de sa peau contre la mienne, à ses minuscules petits doigts enfermés entre les miens. La guidant à travers l'allée pour rejoindre la création qui m'intéresse, le coeur battant. À cause de l'activité physique inattendue, évidemment. Mais je suis content, parce qu'on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses. (Ceci n'est pas une alerte concernant un potentiel épisode contenant moult papouilles, passez donc votre chemin, bande de gueux.) Je devais avouer que je préférais largement mener la barque et pouvoir lui conter quelques petites histoires à propos de l'art, plutôt que d'écouter des choses futiles venant d'un homme dont le professionnalisme atteignait le zéro pointé. Et pour la distraire de mon battant qui doit avoisiner l'arythmie, je lui demander d'étudier ce qui se trouve en face de nous. Jetant un coup d'oeil que j'espère discret en direction de ma main, qui me paraît encore brûlante. Et je laisse échapper une sorte de petit rire surpris lorsqu'elle me réponde, évoquant Magritte et ses œuvres fascinantes. Ravi qu'elle soit un tant soit peu intéressée par ce genre de choses. Je découvrais une jeune femme avec une culture plus étendue que ce qu'elle n'y laissait paraître et c'était fichtrement plaisant. Je lève les mains, en signe de reddition. « Ce n'était pas une question piège, promis. » J'aimais simplement avoir l'avis premier de mon interlocuteur sur ce qu'il voit, pour diriger mes explications et tenter de percer quelques potentielles réflexions.

Déformation professionnelle, sorry not sorry.

Elle m'arrache un rire plus sincère lorsqu'elle évoque des sous-entendus parfois représentés au travers de formes typiques. Il était difficile de résister à un humour aussi naturel et tranchant, que voulez-vous. « Tu vas pouvoir rester encore un petit moment, dans ce cas. » je réponds, avec un clin d'oeil. Wow, qui êtes-vous et qu'avez-vous fait d'Oswald Landolt ? Je me sentais à l'aise, en vérité, de me trouver dans un environnement qui m'était cher, dans lequel je nageais comme un petit poisson bienheureux. Et ça levait quelques barrières, apparemment. J'étais largement plus détendu que lorsque je me trouvais au travail, entouré d'oreilles indiscrètes et de regards plein de jugements. Et ça jouait énormément sur mon humeur, ainsi que sur mon comportement en société. « En effet. Mais l'un des buts premier des pop artists était de ramener l'art à un plus large niveau, de l'offrir à un cercle social plus large. » j'explique, en levant les yeux sur la sérigraphie qui nous fait face. « Le propre de ce mouvement réside dans l'envie de populariser l'art et de l'offrir à des spectateurs qui n'avaient pas les moyens de s'offrir ce genre de culture, à l'époque. En plus de revenir à des sujets plus réels, plus matériels. » Je fais quelques pas pour me dégourdir la jambe, avant de pivoter sur moi-même. « L'expressionnisme, comme allait nous l'expliquer Jamie, était réservé aux riches et aux gens cultivés, en plus de largement dévier de la réalité. Pour faire un pied de nez à ces artistes élitistes, le pop art a décidé de dire que l'oeuvre d'art peut représenter les choses les plus simples de la vie, en de nombreux exemplaires et rester ce qu'elle est, dans le même temps. » je termine, en remontant mes lunettes sur l'arête de mon nez. Observant l'air concentré d'Elsa qui me fixe intensément, pianotant machinalement sur son téléphone. Je passe une main gênée sur ma nuque, désormais conscient d'avoir déblatéré quasiment d'une seule traite. « Désolé, j'ai tendance à m'emporter, quand je commence à parler d'art. J'espère que je ne suis pas trop barbant. »
    


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptyDim 4 Aoû - 22:17

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Je note qu'Oswald n'a pas l'âme belliqueuse et n'est pas prêt à me rejoindre dans mon combat contre Jamie. Soit. J'osais croire que son amour pour les arts le passionnerait plus que ça, mais il préfère me prendre en otage et rage-quitter cette mascarade de visite guidée. Autant qu'il serve à quelque chose, qu'il dit. Si le quelque chose est essayer de m'assassiner et mettre un bazar pas possible dans mes pensées, c'est réussi. Ma chambre était pourtant bien rangée jusqu'à présent, c'est pas cool. J'essaie de calmer l'affolement qui s'est emparé de mon corps et de me plier à l'exercice, à savoir informer professeur Landolt de ce que je vois. C'est une boîte de converse, Oswald, il n'y a pas grand chose à voir. Je suis à demie sérieuse, parce que j’ai clairement perdu la main dans la situation et que je n’ai que mon humour pour me cacher maintenant. Je suppose le piège tendu, tout de même, à sa question un tantinet vague qui ne doit être que l’ouverture de son cours. Je mentionne donc la boîte de conserve, représentation de la boîte de conserve, et je pourrais lui décrire la forme ovale et le manque de perspective et les couleurs et le fait que je n’aime pas la soupe à la tomate mais je m’arrête avant. Je préviens que je le plante là, tout de même, avant qu’il ne décide de m’informer de tous les sous-entendus expliqués sur la primauté de la nature qu’il y a dans l’œuvre. On m’a fait analyser plein de publicités en cours de communication, où le seul jeu était de tracer les cylindres et les triangles et de conclure que la société de consommation est menée par le bout du nez par la sexualité, et merci mais je suis traumatisée. Ça le fait rire, et c’est au moins ça. Un sourire un poil trop satisfait s’inscrit sur mes lèvres tandis que je relève la tête vers lui. « Tu vas pouvoir rester encore un petit moment, dans ce cas. » Cool, parfait, je- Je « !! » parce que Oswald a gagné une centaine de points dans sa barre de confiance en lui et vient de me faire un clin d’œil. Mes sourcils s’élèvent sur mon front sous la surprise, j’ignore le petit bond qu’a fait mon estomac et préfère en rire. Wow. Est-ce là donc ce à quoi ressemble Oswald Landolt dans son habitat naturel ? Le rire facile, la mine attentive, les yeux brillants ?

Un sourire reste ancré sur mes lèvres alors que mon corps commence à être douloureux tellement il réagit à cette nouvelle facette de mon voisin, et j’essaie de me souvenir de trucs pour analyser un tantinet le Warhol sous mes yeux et impressionner le scientifique d’art. Ça marche, à peine. En effet, qu’il dit avant de partir en explication, je crois que mon analyse me vaut à peine la moyenne et je suis un peu déçue – je dois l’admettre. Je fronce les sourcils, écoutant la voix presque mielleuse d’Oswald commenter le mouvement. Et franchement ? Il y a un truc qui se passe. Je ne sais pas quoi, mais c’est une étrange sensation de bien-être qui s’empare de moi, et je finis par lever la tête pour observer l’individu plutôt que la boîte de conserve en face de moi. Il est bien plus plaisant à regarder. Plus vivant, chaleureux. Son visage est très symétrique, carré, et me fait penser à une statue antique – à l’exception qu’il est plus coloré, que sa peau n’est pas lisse et présente une imperfection ici et un semblant de barbe naissante là. J’ai envie de faire un arrêt sur image, pour pouvoir mieux l’observer sans que ses iris changent de point de concentration et sans que ses lèvres n’enchaînent des mots que je n’écoute à peine. Je m’en rends compte lorsqu’il mentionne Jamie, sortant de la presque transe dans laquelle j’étais plongée, petit retour à la réalité. La réalité étant que j’ai toujours un article à écrire, et que Oswald Landolt est définitivement une personne charismatique et séduisante. Ça y est, il m’a fallu du temps, mais je l’ai compris. J’ai compris les allusions d’Ivy et de toutes les personnes auxquelles j’ai pu mentionner mon voisin. Je crois aussi comprendre que les signaux envoyés par mon corps veulent dire que je ne suis pas insensible aux lunettes, il fallait juste qu’il commence à me parler d’art pour que ça se débloque. Foutre de Zeus, we’re in deep shit now. Je tente de me concentrer sur ma prise de notes plutôt que sur la chaleur qui commence sérieusement à grimper alors que les étoiles s’alignent – il faut chaud, fiou. Oswald s’arrête, je relève la tête à temps pour le voir remonter ses lunettes sur son nez. Je serais tombée dans la catégorie « incapable d’écouter », c’est un peu le cas, sans effort de mon côté. Je mérite clairement à peine la moyenne.

« Désolé, j'ai tendance à m'emporter, quand je commence à parler d'art. J'espère que je ne suis pas trop barbant. » Je hoche négativement la tête, absolutely not. Certes il enchaîne vite et il y a plein d’informations à prendre en compte – mais ça se voit qu’il est passionné et compétente et il n’a pas à s’excuser pour ça. « Du tout, c’est très intéressant et tu fais ça très bien. » Et il ne m’a jamais vu parler de ma passion pour The Rock, quand je fais ça je pars dans les aiguës et parle encore plus rapidement que d’habitude, et c’est plutôt insupportable. Oswald fait ça bien, est plus apaisant qu’ennuyant. « J’aime bien. Les choses simples de la vie. Et les imperfections. Je préfère photographier ça, un instant ou une émotion, que la superficialité d’une posture qu’on copie des magazines de mode. » Et ça n’a pas tellement à voir avec le Pop Art, pour le coup, mais je ne suis pas assez calée en mouvements artistiques pour savoir avec lequel je m’aligne le mieux. « Je ne fais pas sens, pardon. » Le sens à prendre, en revanche, c’est qu’il faut aussi des images pour aller avec les mots de l'article – que je peux écrire plus tard. Je sors donc mon appareil photo de sa sacoche, range mon téléphone à la place, et de suite ça va beaucoup mieux. Oswald comme moi retrouvons notre élément, au final, dans cette exposition. « Est-ce que ça te dérange, si je te prends en photo ? » Sans forcément tirer son portrait, bien que l’envie est présente, il est possible qu’il se retrouve dans le champ de ma caméra et il faut que je sache si je dois faire attention à ce qu’il y soit ou non. Et je ne sais pas comment le droit à l’image fonctionne aux USA donc ceci est la fin de mon argument jusqu’à ma prochaine réponse, merci. On continue à parcourir l’exposition, et je fais attention à être plus attentive à Oswald. À ce qu’il me raconte, pour commencer, venant compléter mon savoir volé à Wikipédia. Mais à la manière dont il se présente, et se tient, et outre une apparence décontractée je finis rapidement par comprendre que la posture debout n’est pas celle qu’il préfère Rome get the fuck outta here with your sneaky sexual comment et qu’il peine. « Est-ce que tu veux qu’on fasse une pause ? » Je propose, au bout d’un moment, cherchant du regard un banc où on pourrait prendre quelques minutes et observer de loin. Mais l’art moderne ne prend pas de pause, de toute évidence, parce qu’il y a effectivement un objet qui ressemble à un banc mais j’ai bien l’impression qu’il s’agit d’une œuvre. « Tu peux t’appuyer sur moi, sinon. J’ai pas l’air, mais je suis costaude. » Et surtout, je me sens un peu mal de l’avoir traîné à cette expo – même s’il n’a plus l’air tout grincheux.


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptyLun 5 Aoû - 12:32

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J'essaye de passer outre ma gêne de déblatérer devant Elsa, me concentrant sur les informations que je tente de lui transmettre, désespéré par la vitesse avec laquelle je m'exprime. J'ai toujours eu peur d'ennuyer les gens, de ne pas être assez intéressant pour garder leur attention alors j'avais cette sale manie de parler trop vite pour avoir le temps de terminer mes explications. Une habitude dont je n'arrivais décidément pas à me défaire, malgré les années et mon nouveau statut d'enseignant. Seduction methode n°983475465 : talk fast to keep the girl interested. Mais je sens déjà l'énergie vibrante de ma passion qui coule le long de mes veines, l'ébullition qui émerge dans ma cervelle et je suis désormais tout entier focalisé sur les idées que je veux faire passer à la journaliste. Je ressentais cette joie familière à la sensation de pouvoir parler de choses qui m'attiraient. Déblayant les montagnes de données qui siégeaient dans ma mémoire pour retrouver celles dont j'avais besoin, dans une sorte de carte mentale toute établie. Surtout que le pop art était un mouvement que j'affectionnais tout particulièrement, autant pour l'idée qu'il véhiculait que pour les œuvres qui y avaient été créées. J'aimais cette simplicité, ces couleurs chatoyantes, vives, ces jeux de contrastes. Ces reprises de visages connus de tous, utilisés à un autre escient. Les paroles s'échappent quasiment seules de mes lèvres, dans un discours que j'essaye de faire aussi précis qu'accessible, sans trop axer mon argumentation sur des termes techniques.

Si elle retenait plus de la moitié des informations, c'était déjà ça de gagné, parce que je n'avais toujours aucune estime pour la manière dont je m'expliquais, rappelons-le.

Et je finis par des excuses à son intention, la main derrière la nuque. Mais lorsque je lève la tête, je tombe sur le visage de ma voisine, aux pommettes largement rosies. Qu'est-ce que ? Ses yeux sont vissés dans les miennes et sa bouche légèrement grimaçante, avant qu'elle ne se reprenne rapidement, sous mon regard suspicieux. Un soupir de soulagement remonte pourtant à la surface quand elle m'assure que je me débrouille bien et je suis content. Quand je suis content, moi je vomis. « Tu ne dis pas ça pour me rassurer, j'espère ? » je l'interroge, amusé. Mais elle embraye sur ce que je comprends être un parallèle avec sa propre passion, qui est la photographie. Et je fais la moue quand elle pense ne pas avoir été claire. « Plutôt pop artist qu'impressionniste, alors. » je murmure, avec un sourire. Et ça lui allait comme un gant, avec son naturel désarmant et son visage mutin. Elle me faisait penser à une petite fée, une petite fée au franc parler et à l'humour douteux, on s'entend. Mais c'était agréable et rafraîchissant. Et sa robe était très jolie. Mais ce n'était absolument pas la question. La question était de savoir si je voulais être dans le champ de son appareil et je hausse les épaules. « Si ça ne te dérange pas d'avoir un canard boiteux sur tes clichés. » Un canard boiteux vêtu d'un short laid, apparemment. Mais on ne peut pas tout avoir dans la vie, hein ? J'avais au moins un gros cerveau rempli de connaissances artistiques, thanks god. Ce qui nous amène à continuer la visite privée et commentée en direct par Oswald Landolt, malgré le tiraillement incessant que je ressens dans mon genou, peu importe l'aide de ma canne. Me tenir debout pendant une certaine période venait toujours réveiller cette carne de blessure et je ne finissais toujours par m'effondrer lamentablement quelque part. Je préférais donner l'impression d'être un flemmard, à m'asseoir autant que possible plutôt que d'un homme incapable de tenir sur ses propres jambes. Déjà que le port de la canne avait toujours le don de m'agacer, malgré sa précieuse utilité. Et ça finit par se remarquer, lorsque Elsa me demande si je souhaite faire une pause. Je mords ma lèvre inférieure, les yeux tournés vers le banc factice qui se trouve être une oeuvre. La raison voudrait que j'accepte sa proposition, pour reposer ma jambe mais ma fierté se refuse à s'arrêter.

« Tu peux t'appuyer sur moi, sinon. » Mes yeux descendent à nouveau sur son visage délicat et mon estomac se noue. Je crois que j'ai même raté un battement de coeur. Je fais la moue et je considère quand même notre différence de taille. Je devais avoir au moins vingt centimètres de plus qu'elle, voire même plus. Mais répartir mon poids sur plusieurs endroits, grâce à son aide, allait alléger la douleur et me permettre de continuer à me promener en sa compagnie dans le musée. « Je- c'est d'accord. Mais tu me préviens tout de suite si jamais ça devient inconfortable pour toi. » je lui intime, les sourcils froncés. Je ne voulais pas lui faire mal, alors que c'était déjà gentil de me proposer son soutien. Puis je glisse mon bras libre autour de ses épaules, agrippant le pommeau de ma canne de l'autre main. Et avouons-le, j'étais complètement perturbé par cette nouvelle proximité. Nos flancs étaient collés l'un contre l'autre, de la hanche à l'aisselle et je pouvais sentir glisser ses cheveux soyeux sur mon épiderme. Je sentais même un petit parfum fleuri approcher de mes narines. Le problème était que ce n'était pas déplaisant. Mais je secoue la tête, retournant à mes divagations artistiques. Pointant le fameux banc que je fixais ultérieurement, de mon bâton stylisé. « C'est une oeuvre de Donald Judd. Un sculpteur plasticien du vingtième siècle. Il a toujours aimé l'idée d'installer des oeuvres permanentes dans des lieux fréquentés par la population américaine. Ses créations sont toutes structurées de manière très mathématique, avec des rapports très pointilleux entre les pleins et les espaces. » je souffle, en passant à côté, fusillant l'installation du regard. C'était comme un gâteau dont on crève d'envie et que l'on ne peut pas manger.       
     


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptyLun 5 Aoû - 21:51

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J’ai presque envie de taquiner Oswald sur son manque de confiance en lui, et de lui offrir des autocollants étoiles pour qu’il s’auto-attribue des bons points après ses cours. Je ne sais pas ce que ça donne, en classe ou dans un amphithéâtre, mais je sais que si je n’étais pas aussi perturbée par mes épiphanies je serais capable de l’écouter pendant des heures. Non, je ne complimente pas ses talents d’orateurs pour gagner quelques points et augmenter ma note, ni pour le brosser dans le sens du poil. Nous n’avons pas ce genre de relations, voyons. Je le pense, donc, mais avant de lui offrir un autre semblant de compliment et me récolter un vent, je reprends sur ce qu’il vient de m’être enseigné. Je ne suis finalement pas si calée que ça, en Pop Art et courants artistiques. Parfois, Wikipédia ne suffit pas, il vous faut un Oswald Landolt sur pattes. « Plutôt pop artist qu'impressionniste, alors. » Je fronce les sourcils, essayant de replacer le mouvement impressionniste par rapport au reste. Post Van Gogh, et plutôt européen ? Je n’arrive qu’à penser à Monet et son obsession pour ses Nymphéas, à vrai dire. J’ai vraiment besoin d’un cours entier d’histoire de l’art pictural. « Je prends ça comme un compliment ? » Est-ce qu’on aime les pop artistes ? Est-ce qu’on aime Elsa l’artiste, s’il-vous-plaît ? Sans vouloir me coiffer d’un béret et parler en de longues métaphores incompréhensibles, oui c’est un cliché et alors, je sors mon appareil photo pour continuer la visite. L’article, je peux faire jouer ma mémoire pour l’écrire, les photos c’est plus compliqué. Parce qu’il risque d’avoir mon appareil sous le nez et qu’il y environ 96 % de chances qu’il apparaisse au moins sur l’une des photos, je lui demande si ça le dérange. Il y a des gens qui me font des allergies de la caméra, je n’ai pas envie de le rendre plus inconfortable que nécessaire. « Si ça ne te dérange pas d'avoir un canard boiteux sur tes clichés. » Mon inner Fab 5 est outré de la manière dont il se désigne, oui tous mes personnages LGBT+ sont fans de Queer Eye, I don’t make the rules, et je suis obligée de m’indigner un peu. « Alors déjà, tu n’es pas un canard boiteux mais une jolie mésange. Et sache que ce serait un honneur de t’avoir sur mes clichés, en toute objectivité je suis même convaincue que ça apportera plus de clics sur l’article. » Parce qu’il est plaisant à regarder et que les gens aiment les choses belles. Aussi parce que le site pour lequel j’écris est plutôt destinée à la population féminine. Surtout parce qu’il a l’air d’appartenir à ce lieu, mais là ça va faire trop de compliments, wololo, beaucoup d’autocollants étoiles. « Love yourself. » J’ai l’air presque menaçante, d’un coup. Je me note de lui envoyer le vine love yourself plus tard pour désamorcer la petite bombe que je viens de maladroitement enclencher.

On continue la visite, enchaînant des Warhol et des Lichtenstein, « Tu savais que Warhol a abandonné l’idée de faire de la BD en voyant l'oeuvre de Lichtenstein ? », il savait – évidemment. Je prends quelques clichés, des oeuvres mais surtout des personnes devant, attendant qu'elles soient de dos la tête en l'air, qu'une main soit levée en direction d'un bidule qui dépasse. J'arrive aussi à prendre Oswald, ignorant son explication sur un tableau quatre couleurs, qui a finalement été écoutée par une grand-mère qui nous suit plus ou moins. Mes lèvres sont rehaussées d'un sourire, qui m'échappe quelque peu lorsque je remarque que si Oswald est entièrement dans son élément, il n'est physiquement pas le plus à l'aise. J’hésite quelques minutes avant de mettre en avant le fait qu’on peut prendre une pause, parce qu’il a vraiment l’air de peiner et que j’aimerais que sa canne survive la visite. Mais l’exposition, bien que dans un grand espace, n’offre pas de bancs où se poser pour contempler les œuvres. On peut commettre un crime et s’asseoir sur celui exposé, ou piquer le caddie de la réplique de la Supermarket Laddie, mais on n’a même pas voulu faire un procès à Jamie alors… J’envisage une solution plus pratique, à savoir qu’il m’utilise comme canne bis. Et il n'a pas l’air tellement convaincu de ma capacité à supporter un peu de son poids, en vue de sa moue dubitative. J’ai presque envie de m’outrer, sachez que j’ai exactement deux frères – dont un tout en muscle – à supporter à tous les Noël et une Ivy à traîner lorsqu’elle me fait des crises de désespoir. I can take it. Je suis prête à tendre mon bras pour lui montrer un semblant de muscle inexistant, oui mais il finit par accepter. Le cœur a ses raisons que la raison gagne tout le temps, M’sieur. « Mais tu me préviens tout de suite si jamais ça devient inconfortable pour toi. » Un bref rire m’échappe, et je hausse les épaules. « Je suis costaude, j’te dis. » Je relève ma masse capillaire en un semblant de queue de cheval, histoire de ne pas en perdre la moitié si elle se retrouve coincée sous une montagne suisse, et pour ne pas mourir encore plus de chaud, et c’est reparti mon kiki.

Pour la course folle du palpitant, et la visite de l’exposition.

Ivy va me rire au nez lorsque je vais tout lui raconter. C’est donc littéralement collés l’un à l’autre qu’on continue, passant à côté du banc qui aurait pu soulager mon voisin quelques minutes s’il n’était pas une œuvre d’art. « Si tu veux mon avis, ça ressemble plus à un meuble Ikea qu’autre chose. » Yep, I’m having beef with a bench, yakoi. Oswald commente l’oeuvre, comme à son habitude, mais je remarque bien le regard mauvais qu’il lui jette ensuite et ça me fait rire. « Oswald, on ne peut pas faire confiance aux personnes qui s’appellent Donald. » Plusieurs exemples, à commencer par un canard, un nom de chaîne de fastfood et en finissant par le président actuel de notre pauvre pays. Alors qu'on avance et qu'on commence à trouver un rythme de marche le plus naturellement du monde, et que le bras d'Oswald commence à peser sur mes épaules mais plus pour son toucher électrisant que sa lourdeur, je vérifie que tout baigne pour lui. « Ça va, la jambe ? » Et la vie, en général ? Outre une légère tachycardie et une chaleur corporelle un poil trop élevée, tout roule de mon côté. J'ai oublié de préciser depuis un petit moment que notre rendez-vous est purement professionnel, alors n'oublions pas : tout ceci est pour la science. Et je commence à peine à m'embrouiller. On avance et je me rends compte qu'on arrive rapidement à la fin de la pièce. Je ne sais pas si l'exposition continue ailleurs, mais je prends quand même le temps de faire une pause pour prendre des dernières images. Après ça, je range mon appareil dans sa sacoche, et passe un bras autour de la taille d'Oswald pour trouver un semblant d'équilibre. Costaude, mais quand même. « C'est laquelle, ton oeuvre favorite dans la pièce ? » Je demande, curieuse, pour chasser la normalité inquiétante car un tantinet intime de notre posture. Je précise dans la pièce, parce que je pourrais élargir au Pop art, au musée ou au monde entier mais que je décide de lui rendre la tâche facile - ou difficile, selon le point de vue.

Si ce sont les boîtes de conserve, j'ai trouvé son cadeau de Noël.

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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptySam 10 Aoû - 20:21

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Est-ce que je me sens encore plus pitoyable que d'habitude ? La réponse est oui, messieurs dames. Parce que j'ai l'impression d'être un petit vieux handicapé promené par une aide-soignante. Même si je n'ai que trente ans et que ladite aide-soignante porte une très jolie robe très sey- Ahem. Bref, vous voyez l'idée. Sachez que j'étais vraiment contre cette idée d'utiliser Elsa comme une seconde canne. Ce qu'elle était actuellement, mais en plus drôle et en moins silencieux. Je n'aimais pas me retrouver dans cette situation parce que ça en foutait un coup à mon indépendance physique et que j'étais de ce genre de gens qui détestent demander de l'aide, qui préfèrent se traîner au sol comme un vétéran de la guerre du Vietnam que d'appeler au secours. Mes parents nous avaient toujours appris à être le plus autonome possible, afin de pouvoir voyager où bon nous semblait sans être dépendants des autres. Et j'avais cultivé cette indépendance pendant longtemps. Jusqu'à mon accident, en réalité. Maintenant, j'étais cloué au sol à cause de ce genou qui me causerait des problèmes jusqu'à ma mort et je ne pouvais même plus tenir une visite au musée sans sentir la douleur se réveiller. Même ma compagne de l'après-midi l'avait remarqué et c'était bien la dernière personne devant laquelle j'avais envie de faire l'éclopé.

Mais la vie ne m'aime pas alors je boîte comme un clochard et nous parlons pop art et minimalisme, tout va bien dans le meilleur des mondes.

Un rire m'échappe pourtant lorsqu'elle compare la création de Judd à un meuble en kit de la marque Ikea. Ce qui en soit, n'est pas faux, quand on le regarde. Même qu'il a eu le droit à un regard noir de ma part, parce que c'est un appât pour handicapés comme moi qui ne peuvent finalement pas s'asseoir. J'ai presque envie d'appeler ça de la propagande, en quelque sorte. « Sommes nous d'accord sur une moumoute blonde affreusement insupportable et sujette aux scandales, en plus d'être non-télégénique ? » je demande, avec un sourire amusé. Elle avait des goûts très sûrs, en tout cas. Puis l'on finit par avancer et j'essaye de porter le moins de poids possible sur la silhouette à mes côtés parce que je ne veux vraiment pas l'importuner. J'aurais du emprunter le fauteuil roulant d'Ava, la petite dame du rez-de-chaussée, à qui je tenais régulièrement la porte. Entre éclopés, on se comprends, m'voyez. Est-ce que ma jambe ça va ? « Imhotep. » je réponds, en essayant de garder mon sérieux. Enfin, autant que possible. Puis au fur et à mesure de notre ballade, je vois que l'exposition est bientôt terminée et je me rends compte que je n'ai pas envie qu'elle se finisse. Je me sentais détendu, malgré mon genou et l'ambiance était au beau fixe. Et Madame me demande mon oeuvre favorite -dans la salle, ouf, sinon on était parti pour une dissertation en douze parties sur l'ingéniosité de Dalí-. Est-ce que c'est trop tôt pour répondre "Toi, voyons, Elsa" ? Oui. Et je crois que la chaleur de la pièce combinée à la douleur commence à me faire perdre la tête. « Je préfère prendre les choses dans leur ensemble, mais j'aime bien l'oeuvre de Roy Lichtenstein. Parce que les lignes sont simples, épurées et colorées, ça me rappelle les bandes-dessinées que je lisais quand j'étais petit. » je finis par répondre, avec un petit sourire.  « Je n'aime pas vraiment les oeuvres où on se demande par où commencer et dans quel sens les appréhender. Même si ça possède aussi son intérêt, évidemment. J'aime bien quand ça touche droit au but. » Dit-il, avec une évident hypocrisie. Son appareil photo est rangé et nous touchons au but, même si je fais exprès de ralentir le pas, aussi discrètement que possible. Je ne veux pas retrouver le silence et la solitude de mon appartement. Pas aujourd'hui. Est-ce que j'ai été harringtonisé ? Peut-être un peu. En dépassant l'arche, après la dernière création exposée dans la pièce, nous retrouvons le fourmillement des visiteurs, dans le grand hall principal. Et je ne sais même pas quelle heure il est. « Et toi ? Ton oeuvre préférée ? » je demande, pour grappiller quelques minutes supplémentaires. « Tu as assez de contenu pour ton article ? On peut demander un déambulateur, au pire, si tu as besoin d'un deuxième tour. » je termine, en passant ma main libre dans ma nuque, une énième fois.

WHAT IS HAPPENING TO ME, FOR FUCKS' SAKE ?      
     


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MessageSujet: Re: Art museum and chill. (Olsa)   Art museum and chill. (Olsa) EmptySam 17 Aoû - 23:29

In a room full of art,
I would still stare at you.
Oswald & Elsa

Nous sommes donc en train de nous disputer avec un banc slash oeuvre d'art slash meuble Ikéa, inventé par un suppôt de Satan, un Donald. J'acquiesce vivement lorsqu'il me demande si nous sommes d'accord pour être contre la blague qui nous sert de président. Oui. Nous le sommes. Notre union peut avoir lieu, Oswald Landolt, allez me chercher un bouquet et ta-da-dadaaa c'est tipar. Je m'emballe, pardon. On finit gentiment l'exposition, dans un rythme plus lent - causé par le fait que nous marchons désormais à deux ou par le fait que je n'ai plus très envie de quitter Oswald tout d'un coup, je ne sais pas. J'hésite quant à répondre un à tes souhaits à son imhotep, mais ça doit avoir une sorte de signification pour lui et je n'ai pas envie de passer pour une ignorante donc je prends ça pour un pouce en l'air - version Landolt.

Oui, la réponse à l'oeuvre favorite était Elsa Harrington, Oswald Landolt vous êtes éliminé du jeu de l'amour, booouh, shame on you.

Roy Lichtenstein, droit au but. Je note pour d'éventuelles futures références dans l'horoscope. J'aime bien les oeuvres de Lichtenstein, malheureusement j'ai peur de ne l'associer plus qu'avec les Z'amours version US lolz plutôt qu'avec le génie qu'il doit sans doute avoir. « Et toi ? Ton oeuvre préférée ? » On est de retour dans le hall, maintenant, et il ne reste plus de l'exposition que nos souvenirs, les billets et mes photographies. Je réfléchis quelques instants, repassant les différentes oeuvres vues dans la pièce, avant de trouver un subterfuge à sa question. « Le Violon d'Ingres, de Man Ray. C'est l'une des premières photos qui m'a donné envie de m'essayer à cet art. » Je suis un peu en avance sur le pop art, par contre. « Tu n'as pas précisé un espace ou un temps, et on n'est plus dans l'expo. » J'ai donc le droit de choisir l'oeuvre que je veux, non ? Oui je me trouve maligne et charmante, yakoi. « J'aime bien Lichtenstein, aussi, ça fait un beau papier peint. » Pour de vrai, Laura avait un poster des supers-héros façon Lichtenstein dans sa chambre en fin d'adolescence, la grande classe.

Parce que nous sommes sur le départ, je me permets de m'extirper des pattes d'Oswald pour venir me placer à nouveau devant lui. Un rire un peu gêné m'échappe lorsqu'il parle de déambulateur, pas tellement pour me moquer mais parce ça implique un peu plus de douleur pour lui et que je me sens déjà assez coupable pour ça. « T'en fais pas, ça devrait aller. Merci d'être venu, et merci pour la visite aussi. » C'était chouette et j'ai appris plein de choses, pas que sur le pop art. L'aurevoir est aussi awkward que le bonjour, attendez. Je fixe Oswald quelques secondes, un sourire sur les lèvres et le cœur battant, hésitant avant d'ouvrir les bras et m'avancer une nouvelle fois vers lui. Sa main ne tenant pas sa canne vient me tapoter maladroitement le dos, un rire nous échappe, et il est grand temps pour moi de fuir. « Okay ! Encore merci, j'étais contente de vivre cette expérience avec toi, et à bientôt. » Awkward, awkward, send help. Un mouvement de cheveux plus tard, je disparais direction le Chronicle, pour aller rendre mes horoscopes du jour.

Ivy va être ravie des derniers potins, et je vais peut-être mettre fin à ma vie en me noyant dans la baignoire, c'est beaucoup trop d'émotions pour une journée.

FIN, LE BISOU

@Oswald Landolt Art museum and chill. (Olsa) 68958432
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