Il nous aura fallu plus d'un mois, mais ! On aura enfin réussi à synchroniser nos agendas et à organiser notre petite sauterie pour célébrer la victoire de l'équipe de foot féminine USA à la coupe du monde 2019. Ouiiiiiiiiiii. C'est fou, ce que la technologie peut faire. Betty a piraté mon compte Google pour trouver mon agenda et l'ajouter à la liste de notre équipe, et j'ai eu également trois rappels aujourd'hui sur mon téléphone et 1. ça me donne encore plus envie de le jeter à la poubelle même si 2. ça m'a rendu impatiente toute la journée donc 3. vive la technologie ! Et vive les Etats-Unis d'Amérique, le football, Megan Rapinoe ET la tequila. Tequilaaaaaa. Cela fait un petit moment que je n'ai pas eu l'occasion de sortir avec mes amis, et de m'amuser comme dans ma jeunesse, alors j'en profite un peu. Surtout qu'on célèbre une victoire, avec un poil de retard et des regards de jugements des inconnus qui nous entourent certes. Les premiers shots permettent de délier les langues et lâcher les rires gutturaux ridicules, je sens l'ivresse lentement s'emparer de mon corps et ça fait du bien. On décide de quitter le bar qui commence à être un peu plus rempli pour rejoindre une boîte de nuit et rocker notre mémé jusqu'au bout de la nuit - d'après Noah. J'ai beau lui dire que je n'ai pas de mémé et que je ne sais pas danser, autrement que sauter sur place, il a usé du terme tout le chemin et ça nous a fait tous rire.

Je ne connais pas un quart de la musique diffusée à un volume excessivement fort, mais ça n'a pas d'importance. Mon style de danse consiste vraiment à sauter un peu partout et faire des mouvements de bras étranges. Mes camarades se moquent très allègrement de ma pomme et essaient de m'instruire tout type de danse. Il me faut environ deux chansons et un verre plus tard pour maîtriser le secouage de crinière intense. Britney Spears n'a qu'à bien se tenir. « I don't do salsaa oh my goood. » Il a fallu qu'une musique typée cubaine ne sorte pour que Noah ne décide d'être un Dieu de la salsa et me torture en me faisant tourner dans tous les sens. Rappelons qu'il y a de l'alcool sans modération dans mon sang, et que je n'ai plus tellement l'habitude de ce genre d'exubérances physiques. Il calme les tournades lorsque je le menace de lui vomir dessus, la salsa n'est pour moi qu'une sauce épicée rappelons-nous. On se retrouve donc collés l'un à l'autre, et je le laisse guider mon corps sans m'inquiéter de l'ambiguïté de nos postures. Je ne m'en inquiète toujours pas lorsque sa bouche vient près de mon oreille. « Maybe we can finish this night at my place, later? » And it's sweet, really, but. Mes lèvres s'étirent en un sourire amusé tandis que je me recule légèrement. Il n'est vraiment pas laid à regarder, Noah, et il est gentil et j'ai parfaitement conscience qu'il me propose un rapport sexuel protégé j'ose espérer mais il le fait comme il pourrait me proposer un cupcake à la pause déjeuner. Cordialement, gentiment, j'ai presque envie de dire oui, mais. « No thank you, I have a boyfriend! » Non. Attendez, non. Je fronce les sourcils, le temps que je comprenne où est le problème. « Wait no I don't have a boyfriend. BUT I might have a crush on one particularly tall sequoia. » Mon collègue rit et acquiesce et on continue de danser, le plus naturellement du monde.

C'est Betty qui me ramène chez moi, alors que nous ne sommes plus samedi mais déjà dimanche. Je la remercie en embrassant sa joue, qui se trouve être son oreille parce que j'ai un peu de mal à viser. Je ne suis pas ivre, je suis encore capable de marcher, de former des phrases entières et de compter jusqu'à au moins 12. Je me fais un petit pep talk dans l'ascenseur, chaussures à la main et cheveux plus ébouriffés que jamais, afin de tenter de ne pas faire trop de bruit en rentrant. J'ai quatre énergumènes à la maison et une réputation à tenir. Et si je suis plutôt froide et réservée en temps normal, ce n'est plus tellement le cas maintenant que les voiles des inhibitions ont été levées. J'ai quand même un peu de mal à faire rentrer ma clé dans la serrure, mais je ne fais pas de bruit. Points pour moi, victoire de l'équipe Rogers ! J'abandonne mes chaussures dans l'entrée, plisse les yeux lorsque je remarque de la lumière venir du salon. Tel un nouveau-mort je suis la lumière, et retrouve le sequoia mentionné plus tôt dans cette réponse sur le canapé, devant la télé, en train de marmonner des instructions dans un casque.

Rah, les jeux vidéos, fléaux de l'espèce humaine masculine.

Un sourire s'inscrit sur mes lèvres lorsque mon regard croise brièvement celui de Cyrus, qui reporte bien trop vite à mon goût son attention sur l'écran. Eh. Oh. EH OH. Pardon, mais je mérite un poil plus d'attention de sa part, quand même. Lewis sort de ce corps. Je porte une robe, même si ce n'était au départ pas tellement pour lui... Meh. Je pousse un léger soupir, laisse traîner ma veste en cuir sur le canapé que j'escalade en relevant légèrement ma robe. Je prends ensuite place derrière Cyrus, alors qu'il y a effectivement de la place partout ailleurs mais partout ailleurs il n'y a pas le blondinet qui - je m'en souviens maintenant - m'évite depuis une bonne semaine pour une raison que j'ignore. Mes jambes prennent place d'une part et d'autre de l'arbre, mes bras viennent entourer son tronc alors que je me presse contre son dos, mon visage trouvant un peu de repos entre ses omoplates étonnamment musclées. « Hiii I'm druuuunk. » Je glisse dans un souffle apaisé, un poil euphorique. Je suis bourrée et un koala, désormais. Je ne l'ai jamais su mais c'était ça ma destinée. « I missed ya today. I wanted to salsa with you, but you weren't theeeere. » Je me plains, comme s'il y était pour quelque chose alors que je ne l'ai pas vraiment invité à ma soirée de débauche à la base. « Y'smell good. »

Une semaine.


Une semaine que ça me taraude l’esprit tout ça.


Une semaine qu’elle à prononcer les mots non je ne faisais rien d’important, en accueillant sa sœur jumelle. J4avais passé la soirée à lui apprendre à jouer aux échecs, pour que s’en au final un d’échec, j’avais à peine réussi à lui faire intégrer tous les déplacements de tous les pions du jeu. Mais je passais du temps avec elle et c’était quelque chose que j’appréciais et qui avait le don de me mettre un peu de baume au cœur. Mais il faut croire que le sentiment n’était pas partagé, puisque ce n’est pas quelque chose d’important à ses yeux. Comme si moi, je n’étais pas important à ses yeux. Je ne le suis sûrement pas, je me fais probablement des films, et c’est ainsi que les choses se font, mais j’ai été blessé. On avait passé vraiment un bon moment, malgré la frustration de Maisie de perdre autant, bien que j’aurais voulu la laisser gagner volontairement à plusieurs reprises, mais bon. Ce n’était pas important, enfin. Sa sœur était arrivée en plein milieu d’une partie qu’encore une fois, je gagnais, malgré toute ma bonne volonté. Puis elle a juste déserté comme ça. Sans même se retourner, ou s’excuser, juste me dire que sa sœur avait besoin d’aide et j’aurais compris, je ne suis pas idiot et encore moins un tyran. Bref, j’ai été blessé, et ce n’est pas une question d’égo. J’aurais juste aimé entendre autre chose de sa part. Mais à croire que j’aurais dû m’y attendre. C’est pas la première fois, que j’encaisse ce genre de remarques, enfin, c’est pas tant des remarques, c’est juste comprendre que je ne compte pas autant pour elle, qu’elle peut compter pour moi. Et oui d’accord, perdre aux échecs c’est pas drôle, mais c’est pas une raison. J’avais juste ranger notre bazar, fait un brin de vaisselle, de ce que nous avions utilisé, et puis j’avais rejoint ma chambre, peiné. Yes, the man has a heart.


Et comme je suis quelqu’un d’affreusement mature, j’ai décidé de l’ignorer. Puisque je ne suis pas important ma présence ne devrait, en théorie, pas lui manquer, nos petits rendez-vous sur le toit non plus, et nos soirées télé ou à lire, tout autant. Moi ça me manque un peu, mais je suis encore très en colère contre Maisie. Je ne sais pas si c’est vraiment de la colère, ou juste de la peine, mais j’ai du ressentiment, et bien que je n’aime pas ça, je n’ai clairement pas envie de me reprendre encore un râteau dans la poire. Ca commencerait clairement à faire beaucoup, et j’ai pas le temps pour être encore déçu. J’ai été beaucoup déçu par le passé et c’est encore difficile de faire confiance, et pourtant, ça passait tout seul avec Maisie, et j’ai du mal à comprendre pourquoi ça me rends aussi aigri et triste, d’avoir entendu que je n’étais pas important, parce que oui, ça aurait pu être de la partie d’échec en elle-même qu’elle parlait, mais je l’ai clairement pris pour moi. D’autant que son silence en avait dit long. Bref moi, pas content, et moi être triste, et donc, moi bouder Maisie. très mature, oui oui

Ce soir l’appartement est étonnement calme. Elie devait rentrer tard, elle était partie faire une course, pour je ne sais quoi, et devait rentrer relativement tard, Lewis était au téléphone dans sa chambre, et pour une fois, soyons ravi, il ne hurle pas, et ne glousse pas comme la dernière des dindes, et Maisie, elle est sortie avec des amis, je crois. Elle portait une jolie robe quand elle est partie. J’ai beau être en colère, et l’éviter, ce n’est pas pour autant que je ne me permets pas de veiller à ce qu’elle aille bien, d’un regard, par-ci par-là, mais ça ne va jamais plus loin. Bref, c’est calme et j’ai le salon pour moi, alors j’organise une petite partie de jeux vidéo en ligne, parce que c’est amusant, et que ça fait longtemps que je n’ai pas profiter d’une soirée comme celle-ci. Une fois le casque visé sur la tête, pour ne pas déranger mes camarades, je disparais et me laisse happer par le monde virtuel.


La seule chose qui m’en sors – et soyons clairs, facilement des heures plus tard, c’est cette impression de ne plus être seul dans la pièce, je me retourne pour voir Maisie entrer dans la pièce, mais mon attention est bien trop vite ramenée sur l’écran. Elle a sourit pourtant, Maisie, et j’aurais aimé lui sourire en retour, mais ce putain de sentiment de déception fait tout disparaître, et je suis incapable de lui rendre. La télé m’appelle, et j’ai envie de finir cette partie, et je fuirais dans ma chambre après. Mais j’ai même pas le temps d’être totalement focus à nouveau, quand elle vient se poser dans mon dos, et serrer ses bras autour de moi. Et ça me perturbe tellement, que mon personnage réussi à se faire massacrer, et je perds salement la partie. J’ôte mon casque et pose la manette à mes côtés. Dans mon dos, Maisie sent l’alcool à plein nez, ce qui explique le côté tactile de la jeune femme ce soir. Surprenant de sa part, mais ma foi, que voulez-vous. J’ai du mal à ne pas me faire surprendre par Maisie. « Hi… Yeah i think i noticed that.» Soufflais-je, alors que son état d’ébriété reposer doucement entre mes omoplates, et je suis plus concerné par son état, actuellement, que par le fait, que je suis toujours en colère. « I missed ya today. I wanted to salsa with you, but you weren't theeeere. » Mon cœur s’emballe quand j’entends que j’ai pu lui manquer aujourd’hui, et j’essaie de refréner ça, mais j’ai l’impression que c’est impossible. Sa voix est plaintive, presque triste, et je ne suis pas très à l’aise avec le fait qu’elle soit triste parce que je n’étais pas là, bien que quelque part, ça me rende un peu heureux. « I wasn’t invited, Maisie, and i’m pretty sure you had fun with someone that matters more than I do… » Ma voix à moi, est presque trop froide, et manque un poil d’empathie, je devrais être un peu plus gentil, mais je sais pas, c’est plus fort que moi. « Y'smell good. » Okay, donc elle est vraiment drunk. Bon, il va falloir deal with it. « Mmh, thank you ? I think ? » Je rajoute, ne sachant comment prendre son compliment. Fin j’ai pris une douche donc forcément. « You smell like Vodka, or Tequila. » Je murmure, presque pour moi, j’aime pas qu’elle soit aussi ivre, parce qu’elle pourrait faire des choses qu’elle pourrait regretter demain. Mes sourcils se froncent et je soupire rapidement. J’imaginais pas notre réconciliation comme ça, mais visiblement, rien ne se passe jamais comme prévu. Otherwise Maisie and I would have already dated a long ago. « Maisie, I’m sorry but, do you need something, or want something ? I was busy I case you haven’t noticed yet…» C’est pas sympa. Peut-être que je lui ai vraiment manqué… Peut-être que j’ai merdé. Mais j’ai vraiment été blessé. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis partagé, et l’alcool qu’elle émane, n’aide pas.

Mon état d'ébriété et moi nous allons bien, on vous remercie. Je n'ai jamais vraiment été aussi bourrée depuis mon arrivée à la coloc'. Je suis déjà allée à des soirées, à des anniversaires ou autre, mais c'était resté jusque-là gentillet. Parce que je n'avais pas le cœur à laisser ma raison de côté, que je n'avais rien de fou à célébrer, que j'avais volontairement pris le rôle de celle qui devait faire en sorte que tout le monde rentre à la maison sain et sauf. Bien que je commençais à me faire des copains plus fréquentables que ceux de l'époque lycée au sein de la police, je n'avais pas non plus des personnes en qui je pouvais avoir confiance pour me laisser aller. Mon équipe de foot, c'est différent. On s'est lié d'amitié en dehors du travail, autour d'une passion, c'est déjà un peu mieux et un peu plus. Bref. Ce soir était le soir parfait pour briser cette règle d'auto-contrôle. Cyrus devrait être fier, eh, je relâche la pression. Mais Cyrus m'ignore juste lorsqu'il remarque ma présence, et c'est : non. Cyrus m'ignore depuis une semaine et c'est franchement nul, je n'aime pas du tout ça. Ce qui est contradictoire quand on sait qu'un pas en avant de mon côté veut dire deux du sien puis trois pas en arrière du mien, et que quoi que j'ai pu faire je mérite sans doute son humeur grognon. Mais pas ce soir. Ce soir je suis bien, heureuse de vivre, et j'ai envie qu'il m'accorde de son attention. Also: I'm a clingy and needy drunk, flash news.

Je suis prise d'une certaine satisfaction lorsqu'il pose son casque et sa manette à côté, et un sourire glisse sur mes lèvres bien qu'il ne puisse pas le voir. That's right, pay attention to ME, I'm cute, drunk and needy. Lewis would be proud. Je l'informe que je ne suis pas tellement dans mon état normal, et un gloussement immonde m'échappe lorsqu'il me répond qu'il l'avait remarqué. Maisie sobre et hangover se chargera de m'en vouloir pour ça demain. Je me plains ensuite qu'il n'était pas là ce soir, alors qu'il n'avait pas tellement à être là ce soir parce qu'il ne fait partie ni du SFPD, ni de notre équipe de foot, qu'il n'est pas mon petit-ami, que Betty n'a pas hacké son téléphone pour l'inviter et que je ne l'ai pas fait non plus - et en même temps il m'évite depuis une semaine alors bon. C'aurait été plus amusant s'il avait été là, quand même. Noah était un bon danseur de salsa, mais j'aurais préféré que ce soit Cyrus qui me montre ses pas de danse. Je l'imagine très bon danseur, mais piètre enseignant, et trop modeste aussi. Il aurait fini par prétendre ne pas savoir danser pour que je ne complexe pas trop. « I wasn’t invited, Maisie, and I’m pretty sure you had fun with someone that matters more than I do… » En attendant, Cyrus me répond à peine par cordialité et je ne retiens pas un grognement alors qu'il reste tout tendu contre moi. Y'know who needs a drink? Cyrus Damwell. « Yeah I had fun. I like having friends. » J'échappe, un sourire sur les lèvres, it's a nice feeling. Et j'ai très envie de leur envoyer un message pour les informer que je les aime et que je suis contente de les avoir dans ma vie, mais mon portable est dans ma veste et elle est loiiiin. Je préfère me presser un peu plus contre Cyrus, m’enivrant de sa chaleur et de son odeur que je complimente dans le fol espoir qu'il arrête d'être fâché. Arrête d'être fâché. Et je ne suis pas télépathe, donc il ne reçoit pas le message. Mes mimines viennent tripoter l'avant de son tee-shirt, près de sa ceinture abdominale, et j'arrive à me rattraper à temps pour ne pas essayer de le tripoter lui au passage. Nom de Zeus, Maisie. « You smell like Vodka, or Tequila. » Ça me fait penser à la vidéo que Lewis m'a montré, du type qui fait du karaoké à America's Got Talent. La petite chanson joue dans ma tête, avant que je ne réponde « Tequila! » d'un air plus joyeux que nécessaire. Je ne me sens pas hilarante, bien que Lewis a décidé que ce type était un génie. Il sera ravi d'apprendre que je suis une pale copie de lui, quand je suis bourrée, Lewis. Talking memes and needing attention.

« Maisie, I’m sorry but, do you need something, or want something ? I was busy I case you haven’t noticed yet… » Ça fait beaucoup d'informations à traiter, il va falloir patienter, pardonnez-moi. La dernière me fait réagir immédiatement, he's giving me the cold shoulder again and I don't like it. « Urrrf fuck ya stupid games. » Avec tout l'amour que je porte pour ces petites choses, c'est à dire absolument aucun. « And stop being rude or I'll kill you when you sleep. » J'ai l'impression d'être aussi menaçante qu'une enfant de trois ans, mais je le pense vraiment. Enfin. Non, pas vraiment. Parce que je risque de finir en prison et d'être triste si Cyrus meurt de ma main. Mais j'agirais, en tout cas. Il ne le verra jamais venir. And did I wanted something? Je pousse un bref soupir, défaisant mon emprise autour du jeune homme. « And yeah, I want you. » Je gigote avec un peu de difficulté parce que j'ai les membres engourdis et que le réseau Wifi intra-Maisie est embrouillé. J'arrive quand même à m'extirper de derrière lui, et je manque de tomber du canapé mais Cyrus a la galanterie d'attraper mon bras et de me retenir avant que me face n'atteigne le sol. Merci. Mais plutôt que de m'asseoir à côté de lui, je préfère m'asseoir sur lui, prenant place sur ses genoux mais en face de sa personne - m'interposant avec l'écran. We said clingy so I clinge. C'est sans doute la première fois qu'on est aussi proches, outre notre baiser à son anniversaire, et l'idée m'arrache un léger rire alors qu'elle devrait me rendre inconfortable. « Look at that, you're super handsome too! » Il sent bon, il est joli et un peu musclé. Vraiment, Cyrus est un beau parti, je ne sais pas pourquoi il est encore sur le marché des célibataires. Enfin, je connais une raison : je ne l'ai pas enlevé du marché. Mes yeux se plissent légèrement pour pouvoir observer son visage, à peine éclairé par la télé maintenant, et je finis par poser mes mains sur ses épaules pour me maintenir un tantinet. « We should have sex. » Je n'ai pas tellement d'autre argument, outre le fait qu'il est beau et que j'en ai envie, mais eh. L'idée n'a pas l'air de lui plaire, et j'en suis presque vexée. Presque. Je me redresse un peu, passe une main dans mes cheveux pour agiter ma crinière avant de la ramener d'un seul côté. I'm seducing him, why are you asking me what I'm doing. Je me rapproche de lui une nouvelle fois, ensuite, dans l'optique de l'embrasser mais ses lèvres fuient à l'opposée des miennes. Maintenant je suis vexée. « Say you want me. » Je fais la moue, maintenant, excusez-moi mais eh, oh, I'm your dream girl don't reject me. Maisie sobre va avoir du boulot au réveil, oui.

Je ne sais pas quoi penser de son état d’ébriété. Je ne sais pas si je dois en être content, parce que ça prouve qu’elle sait relâcher la pression de temps en temps, ou alors être complètement excédé, parce que ce n’est pas forcément la meilleure des solutions pour se détendre. Mais en même temps, il y a sûrement le fait que je suis un peu en colère contre elle qui pèse dans la balance et qui fait que je ne sais pas vraiment, que peut-être que oui, peut-être que non. De toute manière, je n’ai pas mon mot à dire sur la question/ Maisie est une grande fille et elle sait ce qu’elle fait. Quoi que peut-être plus maintenant, que l’alcool à lever tout voile de retenue. Drunk Maisie, aurait pu me faire rire, dans un tout autre contexte, parce que soyons honnête, elle est quand même foutrement mignonne, mais non. Je suis colère. Pas tout rouge comme le personnage des dessins animé, mais je suis colère pas mature, et je boude comme un adolescent. Parce que c’est parfois comme ça que je me vois, comme un ado attardé, accroché à la fille pour qui il craque. Mais ce soir j’ai pas envie de lui accorder mon attention, parce que justement, en étant ivre, elle se rends compte que j’existe, et me trouve digne d’intérêt, et je suis pas d’accord. Je suis bougon, et greuh, comme dirait l’autre. De toute façon, je finis toujours par prendre une veste, alors ce n’est pas utile. Je sais très bien que demain, j’aurais à faire face à la Maisie pour qui je ne compte pas vraiment, et je n’ai pas envie.


J’ai pas envie, mais je pose tout de même ce que j’étais en train de faire pour lui prêter une oreille le temps qu’elle finisse par aller se coucher, ou tomber de fatigue, parce que l’ivresse, ça fait dormir au bout d’un moment. Mais dans mon dos, accrochée à moi comme un koala à un arbre, elle glousse salement, et ça me tire un sourire, tant c’est risible. bougresse Mais je me reprends vite, quand elle se plaint que je n’étais pas là. C’est uniquement de sa faute. Elle ne m’a pas invité, et j’ai pas cherché à être invité. Ca aurait été sympa de passer la soirée avec elle, de rencontrer son cercle d’amis, et de danser la salsa, avec mes piètres talents de danseurs. Mais elle m’a vexé, et elle a pas cherché à comprendre le pourquoi du comment cette semaine, alors tant pis pour elle. Elle a dansé la salsa sans moi. Et mon ton sec le lui fait bien comprendre. Je le sais parce que ça vibre contre mon dos, et je perçois un grognement mécontent. « Yeah I had fun. I like having friends. » Ca me tire un soupire presque triste. Remue bien le couteau dans la plaie, Maisie, je t’en prie. Mais elle se colle et me sert encore plus dans ses bras, heureusement que je sais respirer correctement. Elle fait tout pour que je cesse d’être grognon, et ça va même jusqu’à tripoter mon buste. Alors, oui, mais non, Maisie, ça c’est pas très fair-play. I’m a man, you are very pretty, also very drunk and i’m supposed to be mad at you. Et vous savez ce qui me ramène beaucoup trop vite sur terre ? Le fait qu’elle cite un meme et ça me fait penser à Lewis, et autant dire que c’est foutrement efficace. Bref, i’m back being mad.


Je ne suis même pas sympa avec elle. Mon ton est froid, et je suis las de cette situation. J’ai juste envie de recommencer une partie, et oublier que j’ai l’amer sensation de compter quand ça l’arrange. « I’m not being rude, and as drunk as you are, you won’t even be able to hold something to kill me…» On dirait un chaton, je peine réellement à la prendre au sérieux sur ce type de menace. Sorry not sorry « And yeah, I want you. » 404 ERROR. CYRUS’ BRAIN IS NO LONGER AVAILABLE C’est injuste, injuste, parce que mon cœur loupe un battement. On dit souvent que l’alcool fait ressortir les vérités, mais celle-ci, elle fait boom boom dans mon buste. Mais encore une fois, j’ai pas cinq secondes pour y penser, que Maisie fait déjà une nouvelle bourde, et manque de se ratatiner au sol. Mais en bonne personne je lui évite de se briser la nuque en la rattrapant. insert roll eyes gif here. I don’t like it when people are drunk Elle manque pas de ressources Maisie ce soir, et elle est foutrement déterminée à recevoir un peu d’attention de ma part. Lord saves me. I won’t be mad at her any longer, if it goes like this, and it pisses me off.


Très vite, je la retrouve assise sur mes genoux, à me faire face. Elle me cache la télé, et je sais que c’est mort, je ne jouerais pas plus longtemps ce soir. Mais aussi elle est en contre-jour, et du coup, je ne vois pas bien son visage et ça m’embête. Et on est proches à nouveau, presque autant qu’à mon anniversaire et ça fait remonter des bons souvenirs. Cette soirée tenait une place spéciale dans ma tête, et dans mon cœur. J’ai cœur à lui en vouloir encore, mais le reste ne coopère pas, et je suis plus ennuyé qu’autre chose actuellement. Elle va salement regretter demain, et je vais prendre un revers, je le sais, je le sens. Elle me fait des compliments je ne trouve pas mieux que de soupirer las. Elle se maintient à mes épaules, et fort heureusement, j’ai le reflex de poser mes mains sur sa taille, pour lui donner un peu plus de sécurité pour pas qu’elle tombe. « We should have sex. » AHERM PARDON ? Alors autant j’en aurais envie, autant je ne compte pas profiter de son ivresse pour ça. Mon front se plisse, et mes sourcils se froncent. « Maisie ! No, we should absolutely not, because you’re drunk and you might regret it. » Que je réponds un poil trop vite et un poil trop fort. Oops, pardon les colocs. Elle enchaîne les tentatives de séductions, et même un baiser, mais c’est non. J’ai pas envie. Ca m’agace. « Say you want me. » I swear she’s driving me crazy when she’s drunk. Je me recule pour m’appuyer contre le dossier du canapé, et passer mes mains sur mon visage, un souffle étouffé dans ces dernières. « I can’t. » Prononçais-je avant de me redresser, pour fixer son regard du mien. « I can’t because if i say so, i give you another chance to break my heart.» Répondis-je trop honnête, et las de recevoir le plateau sur lequel je fais l’effort d’ouvrir mon cœur, dans la figure à chaque fois. « You tell everyone, that i’m not important, why should I say that I want you, even if it’s true ? » Je vais le regretter, elle est pas en état d’avoir cette conversation, mais j’ai pas envie de lui donner ce qu’elle veut, parce que ce serait trop simple, et un peu trop naïf, et que de toute manière, elle aura tout oublié au réveil, et moi non. Alors non. Je ne lui ferait pas ce plaisir, parce qu’elle me regarde avec sa petite moue et ses yeux de biche, brillants d’ivresse. C’est trop simple, et je veux pas, je veux plus. Triste et vexé.

Je déteste les jeux vidéos presque autant que je déteste les portables. Je déteste la technologie. Et maintenant que j’ai un peu bu, je suis une boule de rage intense. D’autant plus parce que Cyrus préfère jouer à son jeu tout pourri que de m’accorder de son attention. Et d’accord, ce n’est pas juste ce soir qu’il m’ignore complètement. Ça fait une semaine, environ. Le temps que je m’en rende compte, que je réfléchisse à ce que j’ai pu faire ou ce qui a pu se passer pour qu’on en soit là… Avec mon boulot et mes missions de surveillance bonus, je n’ai pas tellement eu l’occasion de le confronter sur la situation. Et si elle ne détestait pas autant la technologie elle aurait pu lui envoyer un message, mais non, Pride and Prejudice 2.0. Je ne compte pas le faire ce soir, mais j’ose au moins adresser à quel point il est rude. Ce à quoi il répond que : non. Ma menace ne semble pas l’atteindre pour un sou, et j’aurais le courage que je lui apprendrais que je connais des TAS de manière d’assassiner quelqu’un, que je n’ai pas forcément besoin de tenir quoi que ce soit pour, et si jamais je peux demander de l’aide à Lewis. Mais je n’ai pas le courage, je n’ai pas vraiment envie d’avoir cette discussion quand il y en a une beaucoup plus intéressante derrière. Je profite du semblant de témérité que l’alcool m’aide à avoir pour statuer ce que je veux – lui – et pour agir en conséquence. Venir le câliner pour avoir son attention était une idée agréable, mais c’est compliqué d’en sortir. Je manque de mourir, mais il veut bien me sauver la vie. Cyrus, mon sauveur. Si on était dans une satire du quinzième siècle, il serait le parfait chevalier. Il soupire lorsque je lui dis qu’il est beau, et je tente de le réprimander d’un regard. « You are! » Look at him, his pretty eyes and cute dimples and that very little beard jaoijazod fufufu I can’t breathe I need help.

La prochaine proposition est un peu osée, certes, mais dans le thème. D’après moi. D’après aucun autre critère que j’ai envie et il est beau et j’ai grave envie de ken depuis que j’ai dansé la salsa. C’est beau, c’est poétique, merci Maisie. Cyrus n’a pas l’air d’accord, et est déjà en train d’appeler un exorciste. J’ai secoué les puces de la prude, attention, il est offensé. « Maisie ! No, we should absolutely not, because you’re drunk and you might regret it. » Je lève les yeux au ciel, passablement ennuyée par ses airs de Monsieur Parfait – je fais les choses bien dans l’ordre de la vie parce que je suis un gentleman. On est au vingt-et-unième siècle, bon sang. Si je dois supporter ces monstruosités de téléphone, je peux au moins avoir des rapports sexuels avec qui je veux et quand je veux. « Oh please, this is not my first rodeo. I wouldn’t ask if I didn’t want it. » Alors c’est bon, il peut arrêter d’être si lui et laisser son cowboy sortir et me prendre right here right now. Mes maigres tentatives de séduction sont vaines, de toute évidence, puisqu’il finit par me pousser et se reculer dans le canapé. Je lâche un soupir, excédée, alors que j’ai un peu de mal à me redresser dans tous les coussins. « Cy’. » J’emploie son surnom pour la première fois, trop fatiguée et frustrée pour garder mes bonnes manières. « I can’t. » Il n’est pas seulement rude ou impoli, il est carrément blessant et son rejet commence à faire brûler un petit feu très désagréable à l’intérieur de mon corps. « It’s just three little words you prude fuck. » Mon ton est acerbe, mais je suis la pauvre cruche qui est en train de se prendre une tornade donc j’ai le droit.

« I can’t because if I say so, I give you another chance to break my heart. » De quoi ? Mes sourcils se froncent, et je ne sais pas si c’est parce que j’ai trop bu mais je ne comprends rien à ce qu’il me dit. Ça fait sens, mais je ne comprends pas. « You tell everyone, that I’m not important, why should I say that I want you, even if it’s true ? » Je comprends juste qu’il veut de moi, mais préfère me rejeter, et c’est beaucoup trop confusant et douloureux. « I don’t understand. » Il est peut-être tombé sur la tête, c’est la seule explication que je trouve sur l’instant. Ou bien il n’a pas vraiment envie d’être avec moi, d’une quelconque manière, et j’ai peut-être empiré les choses d’un coup d’un seul. Je ne sais plus qui blâmer, dans cette histoire, et je commence à être fatiguée. J’ai compris le message, en tout cas. Mes lèvres s’étirent dangereusement vers le bas, mes paupières se font plus lourdes alors que des perles salées menacent de s’y former. Non non non, je ne vais pas pleurer. J’ai un semblant de dignité à garder, pour ce qu’il en reste. « I should’ve go home with Noah. » Je marmonne, dans un semblant d’esprit vengeur, avant de me relever avec difficulté. Et je le regrette presque immédiatement, mais peu importe. He doesn’t want me, why should I still want him. « You’re not my boyfriend anyway. » Et je n’aide pas à arranger les choses, j’ai plus l’impression de me disputer avec moi-même qu’avec lui. « Ay, goodnight. » Il faut juste que je me souvienne quelle porte est celle de ma chambre, histoire de ne pas m’embarrasser devant un autre de mes colocs.

Elle dit que je suis méchant, mais en même temps, je n’ai pas envie de répondre à ces avances de cette manière, ça me semble bien trop simple, et puis, c’est pas tant de la méchanceté, mais simplement de la responsabilité. Sur le coup, j’ai l’impression qu’on a échangé nos places. Que je suis celui qui pense trop, et elle, qui vit l’instant. Je me dis même qu’être ivre rendrait les choses beaucoup plus simples, et moins difficiles. Mais non. Mon esprit reste bloqué, et je refuse, peut-être un peu trop vite. Parce qu’elle est ivre et que je ne peux pas profiter de la situation pour renouer avec Maisie. On n’est même pas capable d’avoir une vraie conversation actuellement avec son état d’ébriété, c’est juste impossible, elle assimile le non mais pas le reste et c’est absolument frustrant et agaçant. Soyons honnête, dans un tout autre contexte je n’aurais même pas pris la peine de dire oui, on aurait juste pris la peine de se rendre dans sa chambre ou la mienne, et il se serait passé, ce qu’il se serait passé. Mais je ne veux pas que ça se passe parce qu’elle a dansé la salsa avec un autre homme, et que l’alcool coule dans ses veines. Non. Je suis un homme responsable. Au fond, je pense que j’ai juste peur qu’elle regrette que ce soit avec moi, qu’elle ait passé la nuit. Alors non. J’ai essuyé trop de revers, pour laisser ça arriver encore et encore. C’est juste blessant, et lassant. « Oh please, this is not my first rodeo. I wouldn’t ask if I didn’t want it. » Jesus, did I just hear that ? Mais même le fait qu’elle le veuille vraiment, ne suffit pas à me décider de céder à ses avances. Maybe i should relax, but oh well J’abandonne, et prends le temps de souffler, en m’appuyant contre le dos du canapé. « Cy’ » C’est mon surnom qui s’échappe de ses lèvres, et mon cœur oublie de battre régulièrement, pendant quelques secondes. C’est petit ça, Maisie. Mais ça reste non. C’est plus fort que moi que de refuser. Je préfère mille fois qu’elle soit en pleine conscience de ce qu’elle fait. Même si, au fond, j’aime le caractère désinhibé qu’elle arbore actuellement, peut-être que dans un autre mindset de mon côté, ce serait plus simple. « It’s just three little words you prude fuck. » Je souffle bruyamment, ça commence à être méchant là. Drunk !Maisie, n’aime pas le refus. Je note. « It’s just three words for you, but it matters to me. And don’t insult me, Maisie. » Répondis-je un peu excédé par son ton acerbe. Chacun son tour


Et je ne cherche pas à me venger de tous les revers, juste à lui faire comprendre que c’est blessant, et que je ne suis pas d’accord. Not the best timing but oh well.


Et ça sort tout seul, ce que j’avais sur le cœur, et qui m’empêche d’être avenant avec elle. Oui je veux d’elle, bien sûr que je veux de Maisie. Mille fois, je veux de Maisie, parce qu’elle fait battre mon cœur différemment, et qu’elle met mes émotions sans dessus dessous. Alors évidemment que je veux d’elle, mais elle, non, pas sobre. Alors non. Juste non. C’est plus simple de me protéger. Même si c’est oui, ça sera non. « I don’t understand » qu’elle réponds, confuse. Et je vois son visage passer de l’euphorie à la colère, et à la tristesse, et je ne peux pas faire autrement que de m’en vouloir. J’étais trop focus sur mon ressentiment, et ça fout tout en l’air. Quand ce n’est pas elle, c’est moi. On est vraiment deux idiots. Je souffle, prêt à reprendre, quand elle marmonne des paroles que je ne comprends que trop bien. « I should’ve go home with Noah. » Et Presque automatiquement, mes sourcils se froncent, alors qu’elle se relève difficilement de mes cuisses. « You’re being unfair, here Maisie. You know that’s not true. » Du moins j’espère, et ça me tue de penser qu’un autre homme ait pu lui faire des avances. Qu’un autre homme soit évoqué dans cette situation, pour cet acte. Non, clairement, j’ai un peu la haine. Et c’est pas juste, de me lancer ça comme ça, juste parce qu’elle est en colère. « You’re not my boyfriend anyway. » Bordel. Elle le fait exprès. « Yeah, that’s exactly what’s wrong. » J’aimerais bien être son petit ami, moi. Mais guess what. Je ne suis pas suffisant pour Maisie. It hurts. Badly. Je passe mes mains sur mon visage alors qu’elle me souhaite bonne nuit, en se dirigeant maladroitement vers sa chambre.


Et ça ne peut pas se finir comme ça. Je me lève et la rattrape par le bras. « Maisie… Listen. I’m sorry. » Je suis dos à la télé, et enfin, ça éclaire son visage, marqué par la tristesse. Ca me tue. Sincèrement. Je déteste savoir que c’est ma faute tout ça. « Believe me, I do want you. But not tonight, not like this.» Je lâche son bras, pour replacer une mèche blonde qui tombe maladroitement devant son visage. « You’re beautiful tonight, and in another situation, I’d have liked to spent the night with you, but not tonight. » C’est tellement difficile de rester contrarié, quand je sais que je l’ai blesse. Et son moral, bien qu’influencé par des substances illicites, passe avant le mien. « I’m sorry, Maisie. Don’t go like this. I’m just an idiot.» On parlera de ce qui me rends con plus tard, c’est pas du tout le bon moment ce soir, mais je veux qu’on s’explique sur cette dernière semaine, et la soirée avec sa sœur. A un autre moment. On ne peut pas se quitter fâchés, on n’est déjà pas au top. J’ai pas envie. Je ne la supplie pas du regard, mais j’espère vraiment, qu’elle ne partira pas aussi triste. Je veux pas qu’elle m’en veuille. Ce serait la goutte d’eau en trop.

Même en refusant mes avances pourtant très polies et fondées sur des semblants de sentiments et d’attraction, Cyrus est rude. Pire que ça, blessant. Je sais prendre un refus et remettre l’agréable à plus tard, même avec de l’alcool dans le sang. Mais il préfère faire sa prude, me repousser, et il n’est même pas capable d’admettre que je lui plais juste un petit peu. Je suis vexée, plus que je ne le devrais sans doute. Je ne pense pas avoir mal interprété la situation depuis des mois, je pense avoir été certes un peu déplacée mais le type m’ignore depuis une semaine et c’est à moi de faire des efforts – pour me prendre un vent de plein fouet. Cool, merci, mais j’ai quand même des sentiments et une carapace que je ne laisse pas de côté si facilement, mais je l’ai fait pour lui et ça me donne juste envie de remettre mon armure et de doubler la sécurité. « And don’t insult me, Maisie. » « You stupid, fucking prude. » Je répète, appuyant les jurons, le regardant droit dans les yeux. Je n’aime pas qu’on me dise quoi faire, je suis blessée, et c’est dans ces moments là que ressort peut-être mon jeune âge et j’en n’ai rien à cirer. Cyrus Damwell est une prude, une belle personne, qui ne couche pas avec les demoiselles lorsqu’elles ont trop bu. L’un de mes problèmes avec lui reste qu’il n’est pas un connard, mais s’il pouvait être au moins un homme et assumer ses désirs ça m’arrangerait un peu. Au lieu de ça, il préfère m’accuser de choses dont je ne comprends pas le sens. À quel moment, exactement, je lui ai brisé le cœur ? Ai-je dit qu’il n’est pas important ? Est-ce qu’il commence à entendre des voix, est-ce que je suis entrée dans une dimension parallèle ? Je commence à être confuse et fatiguée, et je n’ai plus très envie d’avoir affaire à Cyrus et sa grossièreté envers ma personne.

Je me relève donc, avec une certaine difficulté, et laisse l’amertume prendre le dessus en mentionnant Noah. J’ai envie de blesser Cyrus et lui rendre la monnaie de sa pièce, et en même temps je le pense un peu. Noah est gentil, a un certain charme, et contrairement à d’autre il n’hésite pas à dire ce qu’il veut. And he wouldn’t have say no to sexual intercourse, also. « You’re being unfair, here Maisie. You know that’s not true. » Oh it’s true, it’s damn true. Je hausse les épaules, retenant à peine un soupir. T’es pas télépathe, Cyrus, et t’étais pas là. Et si je me trompe et que tu es télépathe, sache que je pourrais être en train de m’envoyer en l’air avec un sosie de Nick Jonas et que t’es un gros con. « He was way nicer than you. » C’est suffisant pour me faire regretter mon choix, en plus de la tournure entière de cette fin de soirée. Je fais remarquer que Cyrus n’est pas mon petit-ami, de toute évidence j’oublie bien vite cette vérité, et il préfère réagir au lieu de laisser couler. « Yeah, that’s exactly what’s wrong. » Je tique dans un bruit de bouche, excédée, et lève les yeux au ciel – ce qui manque presque de me faire perdre l’équilibre, pas la meilleure idée qu’il soit. « Oh fuck off, if you really wanted to be my boyfriend you would have done something by now. » Pour m’exprimer comme Lewis, et dans un langage que Cyrus peut comprendre : BE [CLAP] A [CLAP] MAN [CLAP] TAKE [CLAP] WHAT [CLAP] YOU [CLAP] WANT [CLAP]. Ça fait des mois qu’on se fait les yeux doux, et notre baiser échangé remonte à début juin. Je sais que j’ai plus ou moins demandé à ce qu’on prenne les choses doucement, mais tout de même. N’importe qui d’autre aurait rebondit sur l’occasion avant ça.

Je finis par lui souhaiter une bonne nuit, dans l’espoir fou de rejoindre ma chambre et de mettre cette discussion derrière moi. C’est sans compter sur le blondinet qui vient m’attraper le bras. Mon estomac fait ses petits bonds, et j’ai l’espoir fou qu’il agisse, mais il n’en fait rien. Il s’excuse. Il tripote mes cheveux et je n’ai même pas la force de lui demander de ne pas me toucher, alors que je n’ai qu’une envie c’est qu’il me laisse tranquille. « Believe me, I do want you. But not tonight, not like this. » Et. C’est. Pire. Comme si ce soir était un jour maudit par un drame, comme si le ça de la situation était quelque chose de dégoûtant. Je suis juste sortie, j’ai bu avec mes amis, j’ai eu le malheur d’être trop heureuse de le retrouver et de vouloir agir sur mes désirs plutôt que ma raison pour une fois. Rappelons que c’est lui qui a décidé d’avoir un comportement rustre, et lui qui ne me parle plus depuis une semaine. « Are ya serious ? » Je souffle, excédée, lorsqu’il ose me dire que je suis jolie et qu’il veut bien me pécho dans un autre contexte. Je suis ravie de le savoir. Et je ne me sens pas du tout dégradée dans ma personne, il n’est pas du tout condescendant parce que j’ai bu, je ne suis plus une adulte qui assume ses choix et est capable de s’occuper d’elle-même. Ses excuses sont fades, plates, ridicules et franchement pas attendues. Elles me mettent plus en colère qu’autre chose, et il me faut quelques secondes pour que je me redresse et que mes pensées ne se mettent en place. He’s so fucking dead. « You know what, I may be drunk and a little out of place but between the both of us here I don’t think I’m the one who’s wrong. Don’t try to make amends now and be the good guy once again, you’re a prick. » Je commence à être véritablement fatiguée de penser que Cyrus est trop bien pour moi et que je dois faire les choses différemment cette fois, quand Cyrus n'est qu'un pauvre imbécile qui ne pense qu'à lui et que les choses doivent aller uniquement dans son sens. La suite est plus compliquée à sortir, et je lève une main en l'air pour le prévenir. « Don't interrupt me. » La connexion interne reste lente, mais j'ai besoin de dire ce que j'ai sur le cœur. Ça va être long, tant pis pour lui, tant pis pour moi et ma voix qui part trop dans les aiguës alors que je fais attention à ma prononciation pour qu'il comprenne tout. « You ask me to loosen up and be less myself and when I do you don’t want me. You’re being rude and you're avoiding me for no reason since a week and somehow it is my fault and when I try to make this right you. don’t. want. me. But when I leave and give up you suddenly want me but not like this, as if this is something bad. Guess what, this is in a lot of ways more of Maisie than what you see everyday, and this is the Maisie I am more used to be than I should, so fuck you. » Je suis grossière, et c'est avec un peu trop de rage que je prononce les derniers mots. Mais je n'ai pas fini, et à ce stade je m'en fiche de savoir si je le blesse, me blesse, et si je gâche tout entre nous. Pour le peu que ce nous a existé, de toute façon. Moi aussi, j'ai le droit de dire ma vérité, il n'est pas seul dans l'histoire. « Just get your act together, Cyrus. Either you want me or not, and not just in a sexual way, make up your mind. But for now you've made the situation only about yourself and hurt my feelings, and sorry isn't enough. » Et j'ai fait le tour, cette fois. Ma voix tient à peine l'émotion, mes yeux me brûlent à nouveau, il est temps pour moi de fuir. Je me retourne lentement, le laissant dans mon dos, mais je me retrouve confrontée au même problème que précédemment : j'ignore laquelle est la porte de ma chambre. On aurait dû accepter la proposition de Lewis et décorer nos portes avec nos prénoms de façon kitch. « Just tell me which room is mine, please, because I need to go cry now. »

On est tous les deux blessés, et ça ne fait qu’empirer la situation. Moi parce que je vis dans le passé, et elle parce que je lui dis non, et que ça la blesse. C’est un beau boxon tout ça, et ça commence sérieusement à m’agacer tout ça. Elle est violente dans ses paroles, et je pense que quelque part, je l’ai mérité, j’ai mérité qu’elle me parle comme ça, parce que je n’ai pas été cool avec elle, et clairement j’aurais pu foutre mon égo de côté, pour arranger les choses. Mais non. Non, parce que j’ai été vexé moi aussi, et même blessé et que merde à la fin. Je crois que je suis un poil rancunier, mais ça c’est un autre détail. J’ai l’impression d’etre aussi drama queen que Lewis, et ce constat m’effraie. J’ai ouvert plusieurs fois mon cœur à Maisie, pour prendre des revers à chaque fois. Quand on avance de trop, c’est moi qui trinque, et c’était plus supportable. Ca fait chier clairement. Parce que je l’aime foutrement bien Maisie. Peut-être trop bien, même, mais ça peut plus continuer comme ça. Un jour où l’autre, il va falloir poser cartes sur tables. On se cherche mais on se fait du mal en même temps. C’est plus durable. Je crois que je sais juste plus comment m’y prendre, et que je me suis juste pris les pieds dans le tapis, encore une fois.


Puis j’en prends un autre, de coup de poignard, quand elle prononce le nom de ce Noah qui lui a fait des avances très probablement. Et c’est la jalousie et l’amertume qui remplace tout le reste. Je le prends mal, et ça me fout les boules, qu’elle puisse penser à un autre. On tire à balle réelles, l’un sur l’autre, à croire que c’est à celui qui va faire le plus de mal à l’autre. J’espère cependant qu’aucun de nos camarades colocataires n’est levé pour nous entendre nous  battre comme des chiffonniers, parce que sinon on va en entendre parler, et sincèrement, après cette soirée, j’aimerais fortement l’oublier, histoire d’oublier que parfois, je me comporte comme le dernier des idiots. « He was way nicer than you. » Elle me fait hausser les sourcils, et j’ai Presque envie de rire de frustration et de jalousie. On dit merci les sentiments encore une fois, hein. « Fine, go, join him then. » Je réponds plus que sec dans mes paroles, bouffé par la jalousie. Mais elle remue encore et toujours le couteau dans la plaie tout à fait béante. Faut croire que ça l’amuse. Moi beaucoup moins. Evoquer le fait que je ne suis pas son petit ami, est une vérité absolue, mais c’est petit et mesquin, et ça me plais moyen cette histoire. « Oh fuck off, if you really wanted to be my boyfriend you would have done something by now. » J’hallucine. C’est une mauvaise blague. Plus elle parle, plus j’ai l’impression d’avoir sauter à pieds joints dans un autre univers. « You better be kidding me right now Maisie. When I take a step towards you, you’re always ruining away. Always ! » Elle est tellement en contradiction avec ses propres actions que s’en est perturbant. C’est pas faute d’avoir essayé. A chaque fois, elle finit par me repousser. Make up your mind.


Qu’est ce que j’aurais rêver de faire taire tout ça. De juste l’embrasser après l’avoir rattrapée, et de mettre fin à cette querelle d’adolescents vexés. D’un autre côté, elle aurait très bien pu me gifler, pour avoir été rude avant, et me reprocher de ne pas savoir ce que je veux, alors je n’en fais rien, alors que ça me démange fort. Mais comme d’habitude, je mets les deux pieds dans le plat, d’une telle maladresse, que ça me reviens tout frais dans la tronche. When will i learn ? J’essaye de m’excuser, de lui faire comprendre que c’est pas contre elle, que oui mais non, parce que c’est comme ça. Mais non, ça fonctionne pas. « You know what, I may be drunk and a little out of place but between the both of us here I don’t think I’m the one who’s wrong. Don’t try to make amends now and be the good guy once again, you’re a prick. » First of all, aoutch. Un jour je saurais comment agir avec Maisie. Un jour. J’allais répondre, et rétorquer, pour tenter d’apaiser les choses, mais elle me demande de ne pas l’interrompre, et erf, je vais passer à la casserole, et pas dans le bon sens du terme, les gars. « You ask me to loosen up and be less myself and when I do you don’t want me. You’re being rude and you're avoiding me for no reason since a week and somehow it is my fault and when I try to make this right you. don’t. want. me. But when I leave and give up you suddenly want me but not like this, as if this is something bad. Guess what, this is in a lot of ways more of Maisie than what you see everyday, and this is the Maisie I am more used to be than I should, so fuck you. » Seems like on a tous les deux nos tords, et ça fait mal d’entendre tout ça, parce qu’elle à absolument raison et que je me suis comporter comme le dernier des abrutits ce soir. Mais elle continue. End me. « Just get your act together, Cyrus. Either you want me or not, and not just in a sexual way, make up your mind. But for now you've made the situation only about yourself and hurt my feelings, and sorry isn't enough. » J’ai l’impression d’être dans une mauvaise comédie. Ca a remplacé le parfait roman il faut croire. Mais ça n’a jamais été plus évident, que je ressentais bien plus que de l’amitié pour Maisie, ses mots ne me ferait pas tant de mal, si ce n’était pas le cas. C’est fou, les conneries qu’on peut faire à cause d’un égo mal placé. Elle me tourne le dos, et ça me fout les boules de finir la dessus. Je veux pas qu’on se sépare fâchés, mais j’ai déjà fait assez de dégâts comme ça. C’est de ma faute. J’ai tout foutu en l’air, une fois encore. « Just tell me which room is mine, please, because I need to go cry now. » Et je crois que c’est ce qui m’achève. C’est à cause de moi qu’elle va se retrouver à passer un moment à pleurer. C’est uniquement de sa faute si ses beaux yeux seront souillés de perles salées. « First door on the left in the corridor…» Soufflais-je, abattu, mais totalement conscient que je le méritais. « Maisie, one last thing, before you go… I’m sorry I’m such a douch, sometimes. I just don’t know how to do things properly. I’m deeply sorry. I was just a selfish prick. And being in love isn’t such an easy thing. So yeah. I’m sorry, I know it’s not enough, but yeah. Good night, Maisie…» J’avais ouvert mon coeur une dernière fois, avant d'aller éteindre la télé, et ranger mon bazar, triste et fatigué. J'avais cherché tout ça. J'étais le seul à blâmer, j'avais voulu me montrer respectueux, mais en même temps, affirmer le fait que mon égo ait été blessé. Un soupire m’échappe. I'm an absolute prick.

J'ose espérer, alors que je déblatère consciencieusement et avec difficulté quand même les sentiments et le coté sensible que j'essaie presque autant d'avoir que de cacher, que j'ai ingurgité assez d'alcool pour oublier tout ça demain. Mais je sais que mes espoirs sont vains, que mon cœur est trop contracté et pas à cause du poison dans mes veines mais du tournant qu'a pris la soirée. Du rejet de Cyrus, de ses accusations, des miennes. J'en ai ras-le-bol d'avoir toujours l'impression de faire les choses mal. Peut-être que j'agis de façon maladroite mais jusqu'à peu je n'ai pas l'impression d'avoir volontairement blessé l'individu - contrairement à lui qui m'ignore depuis une semaine. J'en ai marre de cette situation dont je suis en partie responsable, marre de ne pas savoir ce que je veux, ce qu'il veut, ce qu'on fait. J'ai du mal à me décider mais il n'a pas l'air non plus très ferme sur ses intentions. Qu'il me dise que je le repousse tout le temps me blesse, par le peu de compréhension qu'il semble avoir de la situation alors que je lui ai tout dit de ma personne. He wants me but not like this. J'ai le regret de lui annoncer que cette Maisie est celle que j'avais l'habitude d'être. C'est facile de redevenir celle que j'étais, ce pourquoi je ne l'ai pas fait depuis un long moment, fixant mes priorités ailleurs. Je me dis qu'on se serait connus quelques années plus tôt, il n'aurait jamais fait attention à moi - si on passe la légère différence d'âge évidemment. Je pense aussi sincèrement que Cyrus ne ferait toujours pas attention à moi dans le contexte actuel, et que nous ne partageons visiblement qu'un appartement, une salle de bain et une attirance pour le toit. C'est tout, et ça doit sans doute s'arrêter là.

Mais j'en ai trop fait et trop dit ce soir et je suis fatiguée, j'aimerais rentrer chez moi. Dans ma chambre, dans ma tanière, là où il n'est pas supposé être en tout cas. J'ai juste oublié laquelle de porte cache cet endroit. « First door on the left in the corridor… » Which left? J'aurais juré que ma chambre était plus loin, j'espère qu'il ne m'envoie pas chez Lewis dans un acte d'ultime vengeance. Je commence à me diriger vers ma chambre, ne retenant plus le sillon qui s'échappe de mes yeux, mais il décide que maintenant est le moment propice pour une ultime bafouille. J'aurais le cœur à réveiller mes colocs que je lui intimerais de se taire, mais j'ai un instinct de survie. Je ne retiens que des excuses qui ne veulent plus rien dire, à ce stade, et des frissons de presque dégoût lorsqu'il prononce le mot interdit commençant par un L. He's being so unfair to me, as if it is my fault for that now. Mais il ne comprend toujours pas, et un premier sanglot m'échappe lorsqu'il prononce mon prénom. Je me retourne légèrement pour capter une dernière image de sa figure longiligne dans l'obscurité. « It's not that you're not enough, Cyrus, it's that you're too much. » Ça n'a pas les mêmes conséquences, mais je ne sais pas ce qui est le pire. Cette fois, je ne cherche plus à débattre et ignore mon estomac derangé pour rejoindre en vitesse ma chambre - première porte à gauche, effectivement. Le reste est humide, des sanglots étouffés contre mon oreiller, et une gueule de bois qui rencontre un cœur fissuré au matin.