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 Never Ending (ft. Sophie)

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MessageSujet: Never Ending (ft. Sophie)   Never Ending (ft. Sophie) EmptySam 5 Jan - 18:21

Never Ending
Sophie Grimm

Les cauchemars ont repris. Plus intensifs, plus dévastateurs encore. Cette fois, il n’est plus question de Maxime, de Stella, de ce que j’ai dû faire pour poser un point final à cette histoire, non. Sophie est le centre de mes mauvais rêves, James l’accompagne, plus cruel que jamais. Et il n’y a pas un soir où je ne m’imagine pas ce qu’elle a traversé durant son kidnapping, pas un soir où je ne suis pas qu’un simple spectateur, incapable de protéger une des personnes qui compte le plus à mes yeux. Je vois les coups partir. Son être se briser. Et nos cris transpercent l’obscurité terrifiante de la nuit. Puis je me réveille, le cœur battant, les yeux humides et le corps tremblant. La simple idée de me rendormir m’angoisse et je donnerais n’importe quoi pour faire disparaître cet état de fatigue dans lequel je me trouve depuis plusieurs jours, pour faire disparaître la peur et les craintes que l'un d'entre nous se perde à jamais, de nos vies. Et j’ai beau essayé de me convaincre que le pire est derrière nous, je n’arrive pas à effacer cette tension, cette phobie qui me paralyse, de voir mes sœurs se laisser corrompre par la noirceur, de les voir se débattre vainement contre des démons bien trop puissants pour qu’on puisse s’en sortir. Mais on va s’en sortir, pas vrai ? On va se serrer les coudes, être présent, être simplement cette fratrie, soudée et inséparable, comme toujours. Mais en suis-je seulement capable ? Vais-je réussir à faire face à tout ça, à surmonter la culpabilité et ce sentiment d’avoir tout échouer qui me rongent de l’intérieur ? Je ne sais pas. Je ne crois pas. Je n’ai pas la force d’affronter les ténèbres une fois de plus et, la fuite, c’est ce que je maîtrise le mieux. Finalement, je ressemble bien plus à mes parents, à mon père, que ce que je laisse sous-entendre. Il semblerait que l’abandon soit un gène récessif dans la famille. Maudite famille. La vie, le karma, le destin, tous autant qu’ils sont, ils n’en ont pas marre de toujours nous mettre à l’épreuve ? Est-ce si amusant de nous voir nous déchirer, nous entre-déchirer, pour finalement recoller les morceaux, de façon maladroite et disparate. Putain de vie.

Sophie est de retour, Sophie est à la maison… Tout est censé être fini, mais n’est-ce finalement pas le début d’un nouveau calvaire ? Celui qui, finalement, durera toute une vie, celui de la reconstruction. Après la maladie d’Emma, une page s’est tournée, et il a fallu tout recommencer à zéro. Il en a été de même à chaque nouvel obstacle qui se perd sur notre route et que l’on se doit d’affronter, la tête haute et l’esprit vaillant. Mais on n’est pas invincible. Peut-être que Sophie et Emma le sont, sûrement, je n’en sais rien, mais moi, je ne le suis pas. Et tout ça, absolument tout, c’est en train de me bouffer, de me rendre fou. Et ne pas savoir, ne pas être capable d’entretenir un semblant de discussion avec ma cadette, c’est la pire des tortures. Je comprends son silence, au même titre que j’ai pu comprendre celui de ma meilleure amie, mais son mutisme me fait mal. J’ai besoin qu’elle me parle, qu’elle vide son sac, me dise absolument tout ce qu’elle a sur le cœur. Qu’elle m’insulte, me balance la multitude de reproches qui doit lui brûler les lèvres, parce que oui, c’est de ma faute si elle s’est retrouvée la cible parfaite pour James. Je sais qu’il lui faudra du temps, que je ne serais sans doute pas la personne vers qui elle ira se confier, mais j’aimerais qu’on cesse de s’éviter, j’aimerais arrêter de la regarder que du coin des yeux, par peur que mon regard soit trop insistant et qu’elle se mette à me fuir. Je ne veux pas que Sophie s’éloigne, je ne veux pas voir ma sœur partir à cause de moi. Je voudrais être là pour elle, mais je n’y arrive pas. J’ai l’impression d’avoir perdu ce droit, de n’être qu’un imposteur quand je tente de trouver mes mots pour lui parler. Parce que je suis le fautif, le seul responsable de tout ce merdier et qu’elle, elle en a payé le prix. A ma place. Toute cette histoire me dégoûte. Je me dégoûte et j’en viens même à me demander si je serais capable de me regarder en face… J’ai besoin d’une échappatoire, n’importe lequel. Si je reste une minute de plus, je vais étouffer. Je quitte le confort de ma couverture en laine pour enfiler un jogging et un sweat. Je dois prendre l’air, tout évacuer, juste partir… Pour quelque heures, rien de plus. Juste, respirer.

Mais ce qui devait n’être qu’un simple jogging pour me vider l’esprit, s’est transformé en lamentation autour d’un verre. Puis d’un deuxième, d’un troisième et j’ai fini par arrêter de les compter. Est-ce que ça me fait du bien ? Non, clairement pas. Le pire, c’est que je le sais, l’alcool ne m’aide pas, l’alcool me rend encore plus vulnérable, mais la tentation s’est avérée bien plus forte que ma bonne conscience. Vice du passé, qui me suis encore et toujours, je ne suis que le cliché du mec paumé qui noie ses problèmes et son chagrin dans l’alcool. Je ne sais même pas comment je tiens encore debout, ni comment j’ai fait pour me ramener en un seul morceau jusqu’à mon domicile – ah non, pardon, celui de ma sœur. Même si cette longue marche au milieu de l’air glacial de ce début d’année, m’a permis de retrouver quelques peu mes esprits, le mal de tête carabiné auquel je suis sujet est en train de puiser dans le peu de force qu’il me reste. Quand je passe enfin la porte de l’appartement, la refermant dans un bruit sourd derrière moi, je peste après le trop-plein de lumière qui m’agresse la rétine. Depuis quand fait-il jour ? Mais ce que je prends, à tort, pour le soleil, n’est que le luminaire du hall qui vient de s’allumer, me laissant apercevoir la silhouette de ma sœur. Ses yeux me fusillent du regard et mon cœur se serre. Une fois de plus, je sais que j’ai merdé.


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Sophie Grimm

Sophie Grimm
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≡ POSTS : 1502 Never Ending (ft. Sophie) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




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MessageSujet: Re: Never Ending (ft. Sophie)   Never Ending (ft. Sophie) EmptyLun 7 Jan - 0:45

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Je suis épuisée. De toutes les fatigues possibles, avec aucun moyen de me reposer de nulle part. Mon corps est en train de guérir mais toujours douloureux. Les antidouleurs prescrits par les médecins n’y changent pas grand-chose, et me rendent plus amorphe qu’autre chose, ce pour quoi je ne les prends qu’avant d’aller me coucher le soir. J’arrive à recoller les morceaux de ce qu’il s’est passé. Du matin du premier de l’an, alors que je rentrais chez moi. De James, de ses mots brûlants, de ses coups tordants, de ses menaces et faux coups encore plus tordus. De cette fuite folle, inespérée, dont j’ignore encore comment j’ai fait pour en être l’actrice principale. Mettre des mots sur ce qu’il s’est passé me permet de l’accepter. J’ai été enlevé. Ce n’était pas de ma faute. J’ai été détruite mais je peux me reconstruire. Je le dois, même si je n’en ai pas envie sur le moment. Parce qu’il y a des gens qui tiennent à moi, et que je tiens assez à eux pour pouvoir continuer de vivre. Même si ce que la vie a à m’offrir est quelque chose de gluant, grisâtre et fortement déplaisant. J’ai cru qu’avec un peu d’optimisme et beaucoup de hargne je pouvais lever mon majeur en direction du karma des Grimm, et il s’est fait un plaisir pour me rappeler que non. Je n’ai plus qu’à accepter ce triste destin, qu’à laisser le temps guérir les blessures en espérant que je puisse retrouver un peu de goût de vivre et de panache plus tard.

Cela ne fait que deux jours que je suis de retour à la maison, et j’en ai marre. D’être confinée ici car la seule idée de mettre un pied dehors me panique. De ne pas supporter d’être seule trop longtemps. De devoir m’absenter une nouvelle fois du travail. De me mettre à pleurer inopinément, de chouiner dès qu’on m’accorde un peu d’attention ou qu’on me dit un mot gentil. D’avoir encore peur des bruits trop soudains comme l’ouverture ou la fermeture d’une porte. J’ai peur des portes, maintenant. Vive la vie. Tout ce que je désire, déjà, c’est de pouvoir mettre cet épisode derrière moi. Mais il est trop frais, et je sors à peine de ma léthargie. Le médecin m’a prévenu que je pouvais souffrir de stress post-traumatique, et c’est bingo, d’après une recherche internet vite écourtée car trop réelle. Je n’aime pas être faible, je n’aime pas n’avoir aucun pouvoir sur la situation, je n’aime pas blesser mes proches sur mon passage. Alors je passe ma journée à faire des allers-retours entre ma chambre où je préfère être seule, et le salon ou la cuisine où se trouve Oliver. Emma est en cours. Et c’est mal de le dire, ça me fait du mal de simplement le penser, mais je préfère largement la présence de ma sœur à celle de mon frère. Elle est moins douloureuse, moins stressante. Oliver me rappelle trop vivement ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas de sa faute. Mais il reste tout de même intimement lié à l’affaire, et je vois et sens qu’il veut en parler et je ne peux juste pas. J'ai réussi à parler sans mal aux détectives sous le coup de l'adrénaline. Je n'ai réussi à raconter ce qu'il s'est passé à Alex qu'avec de nombreuses larmes, pauses et embrassades, parce que j'avais besoin de le dire au moins à quelqu'un et que j'ai confiance en lui. Mais je ne peux pas raconter ça à ma fratrie. Pas à Emma, encore moins à Oliver. Alors je vais mine de rien quémander un peu d’affection de sa part avant de repartir comme une voleuse. Parfois, je préfère aller grattouiller Merguez, même. La soirée, je la passe avec Emma, ne la quittant à regret lorsque la fatigue s’empare de nous deux. J’ai l’espoir fou de pouvoir faire une nuit complète, ou bien une nuit sans cauchemar, car je vais au lit avec le cœur relativement léger.

Mais c’est loupé, évidemment.

Je me réveille en sursaut, les muscles tendus et ma chaleur corporelle qui a considérablement augmenté. Je retiens un cri de justesse, alors que mon rythme cardiaque s’emballe et que le rire forcé et dégoûtant de James résonne encore à mes oreilles. Je ne peux rien pour les larmes qui glissent aux coins de mes yeux, et j’enfonce ma tête dans mon oreiller dans un geignement étouffé. J’en ai marre. Lorsque j’arrive à faire taire mes sanglots et à calmer mon cœur, je me lève et rejoins le salon pour chercher une nouvelle fois du confort auprès de mon aîné. Mais le salon est vide, de lumière et de chaleur et de mon frère. Je… Je me force à prendre une grande inspiration, ne cédant pas à la panique de suite. Il a dû sortir prendre l’air. Emma m’a dit que le rouquin passait son temps à aller courir pour se dépenser. Il n’y a pas de mal, en soi. Il ne s’est pas fait kidnapper par James, celui-ci étant actuellement en prison. Mais lorsque je retourne dans ma chambre pour regarder mon portable, gentiment et inespérément ramené aujourd’hui par un des enquêteurs qui est passé donner des nouvelles de l’affaire et prendre des miennes, je me rends compte qu’il est minuit tout juste passé et que Oliver devrait déjà être rentré. Et la panique commence à s’emparer sérieusement de mon pauvre corps qui se met à trembler. J’allume toutes les lumières, le rire de James me revient à l’esprit et je frissonne. Je pourrais aller réveiller Emma, mais ma petite sœur a cruellement besoin de sommeil. J’hésite de longues minutes, mais mon état demeure et je finis par appuyer sur le téléphone vert affiché à côté du nom d’Alex. Et je regrette presque immédiatement, il doit être en train de dormir, je vais le réveiller, il va me détester... « Yeah ? » Alex m’accueille d’une voix rauque et étouffée et mon estomac fait plusieurs parce que damn, his voice mais aussi parce que je pense effectivement l’avoir réveillé et ça me donne envie de pleurer. Mais si je me mets à pleurer, ça risque d’être compliqué. Je chuchote des excuses, confuses. Je viens de me réveiller, et je dors mal, et Oliver a disparu. « I’m scared, Alex. » Et c’est à Alex d’être la voix de la raison, après que je lui ai dit que non, promis, je n’ai pas besoin qu’il vienne. L’écouter me rassurer a au moins le don de me calmer, je finis par chouiner évidemment. Renommez-moi Sophie la chouineuse, merci. « Soph, you’re okay ? » Je me rends compte que ça fait quelques minutes que je suis silencieuse, maintenant, et qu’il parle un peu seul. Lui qui n’est pas tellement fan des conversations… Mon cœur loupe encore quelques battements, mais ce n’est pas à cause de la peur cette fois-ci. « Mmh, yeah. I’m fine, thanks. Sorry. You can go back to sleep now. » Il a probablement raison, en plus. Soit Oliver est chez Kinga, bien qu’il nous prévient généralement lorsqu’il visite la polonaise, soit il est dans un bar. J’espère pour le rouquin que c’est la première solution. J’entends le soupir du tatoué de l’autre côté de l’appareil. « I’ll come over tomorrow. » Je ne refuse pas, parce que je sais que ça ne servirait à rien et que je n’en ai pas envie. Il y a un silence, de quelques secondes, qui remplacent les mots qui me brûlent la gorge. I love you. Je finis par lui souhaiter une bonne nuit, avant de raccrocher.

Même s’il ne va sans doute rentrer que demain matin, je vais quand même m’installer au salon pour attendre mon frère. Au mieux, j’arrive à me rendormir sur le canapé qui n’a même pas été déplié pour la nuit. Au pire… Ce ne sera qu’un peu plus de fatigue. J’allume la télé, à défaut de la lumière du salon, et mets le son au niveau minimum que je trouve encore trop fort. Ce n’est suffisant ni pour me distraire, ni pour me rendormir. Je pense, à la place. À James. À mes côtes qui me font mal. À Alex. À Oliver. Ça cogite, ça panique, ça s’énerve. Et je sursaute lorsque j’entends des clés tourner le verrou, le palpitant reprenant sa course qui est devenue habituelle. La porte claque, et j’échappe un cri affolé. J’ai peur des portes, bordel. Je regarde l’heure, deux heures passées maintenant, avant de faire les pas qui me séparent jusqu’à l’entrée. Pas de doute sur qui ça peut être à cette heure-là. Et c’est un Oliver puant l’alcool et tenant à peine debout que je découvre, une fois la lumière allumée. Il a l’air confus. Mes sourcils se froncent sur mon front, mon nez se plisse et je le regarde avec mécontentement. Parce qu’il rentre tard, parce qu’il a claqué la porte, parce qu’il n’a pas prévenu de son absence, parce qu’il n’était pas là quand j’avais besoin de lui, parce qu’il a bu. Égoïstement, je refuse que mon frère soit misérable à cause de ma situation. C’est trop tard. C’est à moi d’être triste. Lui, il faut qu’il arrête les conneries. Qu’il passe à autre chose, qu’il aille mieux. Il est grand temps qu’il arrête d’agir comme un gamin. Il va être père. Bon sang. J’inspire et expire lentement par le nez, essayant tant bien que mal de chasser la colère qui s’empare de moi à la vue de l’épave qu’est mon frère. C’est difficile. « Viens t’asseoir, il faut qu’on parle. » Oui, maintenant, oui, alors qu’il est dans cet état, oui, alors que j’évite soigneusement tout sujet de conversation depuis deux jours. Il est temps, pour moi de lui dire ce que je pense vraiment de son comportement, pour lui de remettre ses idées et ses priorités en place.


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Dernière édition par Sophie Grimm le Dim 13 Jan - 19:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Never Ending (ft. Sophie)   Never Ending (ft. Sophie) EmptyMer 9 Jan - 2:59

Never Ending
Sophie Grimm

Sophie se tient devant moi, on se regarde en chiens de faïence et j’ai presque honte de me montrer dans un tel état. Qu’elle me voit couvert d’ecchymoses, en train de pleurer, ou complètement démuni, c’est une chose, mais qu’elle me voit ivre, c’en est une autre. Et j’aurais préféré qu’elle ne découvre jamais cet aspect de ma personnalité. C’est humiliant, et j’ai le sentiment que cette fois-ci, c’est la connerie de trop, celle qui fait déborder le vase déjà plein, celle qui va faire imploser en un milliard de morceaux notre famille. Ou du moins, notre fratrie, parce que notre famille, c’est nous trois, juste nous trois, et ce, depuis presque toujours. Et cette vision m’effraie. Je peux supporter l’idée d’avoir une famille bancale, d’avoir des parents trop lâches pour assumer trois enfants et les difficultés qui vont avec, de haïr mon oncle et ma tante qui sont bien trop cons pour avoir un peu de ma considération, tout ça, ce ne sont que des détails secondaires. J’ai grandi ainsi, je n’ai connu que ça et finalement, j’ai accepté cette vie, mais la poursuivre loin de mes sœurs ou simplement l’une d’entre elle, je ne le supporterais pas. J’ai besoin d’elles pour avancer, même si aujourd’hui, j’ai l’impression que même avec leur soutien, je ne suis plus capable de rien. Je suis misérable, pris au piège dans des sables mouvants et plus j’essaie de m’en sortir, plus je m’enfonce. Même si je ne suis pas parfait, même si j’enchaîne les faux pas, je ne veux pas les perdre. Pourtant, si ça vient à arriver, je ne pourrais m’en prendre qu’à moi-même et je le sais bien. J’ai trop souvent tiré les ficelles de l’acceptable, trop souvent joué avec le feu et avec la patience de Sophie ou même d’Emma, même si cette dernière à la gentillesse de ne jamais rien dire. Je ne suis pas idiot, je sais que mes actes l’ont blessé plus d’une fois, qu’elle a dû me maudire en silence à de nombreuses reprises. Et ça fait mal. Mais le plus douloureux, c’est de voir les yeux rougis de ma sœur, signe qu’elle a pleuré, ou qu’elle pleurait encore, quelques secondes avant que je n’arrive. Et où étais-je, quand ma petite sœur avait besoin de moi ? Dans un bar, en train d’essayer de noyer mes problèmes et mes angoisses dans des shots de vodka, parce que, putain, c’est tellement plus facile d’oublier tout ce bordel, de se foutre dans ce putain d’état second où on se croit invincible, où on a l’impression que la vie vaut la peine d’être vécue, alors qu’au final, elle n’est qu’un ramassis de conneries. Mais je ne l’ai jamais ressenti, cet état second tant convoité, pas une seule fois. C’est ironique, n’est-ce pas ? Je lâche un rire sans joie, épuisé de chercher un moyen de sortir la tête de l’eau. « Viens t’asseoir, il faut qu’on parle. » Je relève le regard vers Sophie, surpris, avant de secouer la tête de droite à gauche, las. « Non… Non. » Quelques heures plus tôt, j’aurais adoré l’entendre me dire ça, qu’on puisse se confier, mais c’est trop tard à présent. Je ne veux pas discuter, pas maintenant, pas quand je ne suis plus maître de rien et qu’un mal de tête commence à montrer le bout de son nez. Je ne suis vraiment pas en état pour parler de quoi que ce soit et, de toute façon, j’ai la certitude que rien de bon ne pourra sortir de cette discussion. Il est beaucoup trop tard pour ça. « Je suis fatigué, je veux juste dormir, ok ? On discutera demain… De tout ce que tu veux, mais pas ce soir, s’il te plaît. » Je passe à côté de Sophie, essayant de l’ignorer du mieux que je peux, d’oublier que je foire toujours avec elle et qu’un jour où l’autre, elle va finir par me haïr. Je retire ma veste, bataille plusieurs secondes avec les manches de celle-ci, avant de la jeter sans ménagement sur une des chaises du salon. Je sais que ma sœur n’a pas bougé et je ferme les yeux un instant, pesant le pour et le contre. Et puis merde. Elle a raison, on doit parler. Alors autant le faire maintenant, au beau milieu de la nuit, alors qu’Emma dort et qu’on a tous les deux, Sophie et moi, les nerfs en pelote. Mais ça aussi, c’est une spécialité des Grimm. On attend toujours d’être au plus bas pour discuter, on attend toujours de bien avoir encaissé, de bien avoir ruminé pour tout reprocher à l’autre. Je me tourne vers ma cadette, soupirant bruyamment. « Je suis désolé. » Encore une fois. Comme toujours. Rien ne change de ce côté-là. J’agis toujours comme un imbécile, espérant que mes actes passeront inaperçus, puis je me heurte à un mur, ma sœur finie par l’apprendre et je dois m’excuser. Sauf que les excuses, ça ne marchent pas éternellement, il serait grand temps que je m’en rende compte. « Même si j’imagine que tu t’en fiches de mes excuses… Alors de quoi tu veux parler ? Tu veux peut-être remplacer le rôle de nos parents et me faire une nouvelle leçon de morale ? » Les reproches fusent, destructeurs, dévastateurs. « Je n’en peux plus, Sophie. Je n’y arrive plus, tu comprends ? Mais non, je suis sûr que tu ne peux pas comprendre, parce que le problème, il est bien là… On n’est pas capable de se comprendre dans cette putain de famille ! » Je ne mesure pas la portée de mes paroles, je n’ai pas conscience du mal que je suis susceptible de faire autour de moi. Je n’ai plus qu’une seule idée en tête, avouer tout ce que je garde en moi depuis des mois, même si l’alcool ne fait que grossir mon ressenti, même si la moitié de mes paroles ne sont qu’à moitié vraies. « Tu ne te rends même pas compte que je n’arrive plus à te regarder en face… »


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MessageSujet: Re: Never Ending (ft. Sophie)   Never Ending (ft. Sophie) EmptyLun 14 Jan - 1:35

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Non seulement il rentre tard, éméché, mais en plus il claque la porte. Et c'est finalement ça qui a le don de me faire réagir, avec un certain ennui, une lassitude profonde et une colère sourde. Je suis fatiguée, d'un manque de sommeil et d'autre chose, et je n'ai pas plus envie de faire ça que lui. Mais le rouquin est ridiculement courbé, le regard un peu perdu, l'air hébété. Une épave. Il se met à rire bêtement, je puise dans mes maigres forces pour ne pas me mettre à lui crier dessus de suite. Mais il faut qu'on parle, maintenant. Alors qu'il est dans cet état, alors que je suis dans cet état. Si on ne fait rien, si on continue à appliquer la méthode Grimm à éviter toute confrontation et tout étalage de sentiments, on sera toujours ainsi. Il n'y a, bien que j'aimerais beaucoup, malheureusement pas de formule magique qui résout tout. « Non… Non. » Mes sourcils viennent lentement se hausser sur mon front, on inspire, je retiens un vilain juron, on expire, espèce d'imbécile de Grimm. « Si, Oli. » Mon ton est catégorique, il n'y a pas à discuter. Mais mon aîné me contourne, maladroitement, refusant la discussion. Ok ? Non. Je tends une main vers lui, mais ne la referme pas sur son avant-bras comme initialement prévu, coupée d'un frisson de déjà-vu d'une situation trop récente et inverse. Je reste figée sur place, le souvenir de James m'assaillant une nouvelle fois, on inspire, et je dois lutter pour m'accrocher aux paroles de mon frère, on expire, qui ne me font pas plaisir. « On discutera demain… De tout ce que tu veux, mais pas ce soir, s’il te plaît. » Cet imbécile. « Demain quand ? Tu sais quelle heure il est, au moins ? » Clairement pas l'heure de rentrer d'un simple jogging, activité initialement prévue j'imagine, vu sa tenue. Il lutte avec les manches de sa veste, eh oui l'alcool ça n'aide pas à la mobilité grande nouvelle, et je lutte contre mon estomac qui commence sa danse habituelle de colère. Danse qui s'accélère lorsqu'il continue à m'ignorer, et qu'il jette finalement son vêtement sur une chaise. En plus de jouer au con, il est irrespectueux. « Oliver Aiden Grimm. » L'emploi de son patronyme entier montre à quel point je suis sérieuse, d'une part, et à quel point je risque de m'énerver s'il continue son comportement puéril.

Mais enfin, il comprend. Ou se résigne, je ne sais pas. Mais il finit par me regarder, avant de se mettre à soupirer. Fucking finally. Je retiens une remarque quelconque, pas de suite. « Je suis désolé. » Et je n'ai même pas le cœur à rire ironiquement, ou à m'agacer et lui demander de quoi. De rentrer si tard, d'avoir bu, de ne pas avoir prévenu, d'avoir claqué la porte ? De ne pas être capable d'être le pilier des Grimm comme il l'a été toutes ces années, d'être un soutien infaillible quand j'en ai le plus besoin ? Je sais, pour avoir passé le mois de décembre à ses côtés, qu'il a vécu des choses compliquées dont il se remet à peine. Je sais que mon enlèvement par James a été aussi mal vécu de mon côté que du sien. Mais j'ai besoin de lui, maintenant. Et tout ce qu'il m'offre, c'est une pauvre créature qui tient à peine debout. Ce serait pardonnable si on n'était pas seul dans cette histoire. Mais il y a d'autres personnes qui évoluent autour de nous, et c'est pour ces autres personnes qu'on se doit d'être un minimum bancal, à défaut d'être droit. Alex, Emma, Kinga, son futur enfant. Et ça me tue, parce que j'ai l'impression d'être la seule à m'en rendre compte. Ça devrait être acquis, à ce stade-là. Mais de toute évidence, mon frère est trop égoïste pour penser à qui que ce soit d'autre. « Même si j’imagine que tu t’en fiches de mes excuses… » Je hoche la tête. Non. Ce n'est pas que je m'en fiche, de ses excuses. C'est juste que j'aimerais qu'elles soient sincères. Assez sincères pour qu'il n'ait pas à les répéter régulièrement, assez sincères pour qu'il arrête les conneries une bonne fois pour toutes.

Mais c'est trop demander, de toute évidence.

Alors il en rajoute. Parce que c'est Oliver, et qu'il ne sait jamais quand s'arrêter. Parce qu'il est blessé, alors qu'il cherche à blesser au passage. Et si j'ai pu pardonner à Alex d'utiliser ma faiblesse de notre famille lorsqu'il essayait de me repousser quand je l'ai retrouvé à l'hôpital, je ne peux pas pardonner à Oli lorsqu'il le fait. Parce que le but n'est pas le même, parce qu'il fait partie de cette famille et qu'il sait à quel point ça me blesse. Il m'a vu, toutes ces années, à ne pas savoir faire mon deuil et à devoir lutter contre la colère. Il m'a vu grandir, devenir la personne que je suis aujourd'hui, modelée maladroitement des suites d'un abandon de nos parents masqué en un accident. Le fait qu'il n'a bu n'arrange et n'excuse rien. Il faut croire que la leçon de cet été et nos mois passés séparés n'ont pas suffi pour savoir que ce n'est vraiment pas le sujet à aborder. Surtout pas maintenant. « T'es con, ou tu le fais exprès ? » A ce stade-là, un peu des deux, je dirais. Ma gorge se noue dangereusement, mais je lutte pour ne pas me mettre à pleurer. Ou à lui crier dessus. Encore une fois, Emma n'a pas besoin de finir au cœur de nos disputes. Mais j'en ai marre, vraiment marre. Marre de voir se répéter le même schéma, marre de devoir essuyer les attaques permanentes des personnes à qui je tiens le plus. C'est bon, ça suffit, j'ai compris Oli, merci. Pourquoi est-ce que c'est toujours à moi qui dois être la voix de la raison ? Pourquoi est-ce que c'est toujours à moi de ramasser les pots cassés, alors que c'est lui qui les casse ?

« Je n’en peux plus, Sophie. Je n’y arrive plus, tu comprends ? » Oui, je comprends, on inspire, comment peut-il utiliser une pareille rhétorique avec moi maintenant, on expire, il est vraiment trop con. Et l'alcool semble avoir un effet dévastateur sur lui, il s'emballe. Les décibels augmentent, mon corps se souvient des réflexes à adopter dans ces cas-là et je frissonne une nouvelle fois, pense de justesse à ne pas faire de pas en arrière devant ses paroles. « Je ne peux pas comprendre ? » Je répète, beuglant dans un chuchotement crispé. J'arrive à me rapprocher de lui, peut-être instinctivement, pour mieux entendre les prochaines paroles. « On n’est pas capable de se comprendre dans cette putain de famille ! » Et c'est trop. Toute ma vie, je me suis battue pour les Grimm. Toute ma vie je me suis convaincue qu'on n'avait pas grand-chose mais qu'on était au moins soudé, et parce qu'on est soudé on est capable d'affronter n'importe quoi. Certes, les autres avaient leurs parents, une maison, quelque chose de stable et de pas trop dégueulasse. Mais nous, on avait nous et c'était suffisant. Et certes, c'est toujours tordu et instable, parce qu'on a dû grandir seul et que la maison est malbâtie. Mais c'est suffisant. Alors non, je ne peux pas le laisser dire ça. Je ne peux pas le laisser insulter ce en quoi je crois sans rien dire, sans rien faire. J'oublie même que j'ai peur de tout, peur de blesser ceux que j'aime sans faire exprès, peur de dépasser les limites qui ont incroyablement rétrécies depuis ma rencontre avec James. J'oublie même que mon corps est en train de guérir, et mes côtes se font un plaisir de me le rappeler mais je les ignore également, allant pousser une épaule au rouquin pour le faire réagir. « On n'est pas une putain de famille, espèce d'enfoiré. » On est les Grimm, et la putain de famille c'est celle que tu as fait grandir, pauvre crétin.

Je finis par retirer ma main de son épaule, le geste me donnant des relents de violence amers et clairement inutiles. J'en ai le souffle coupé, un peu, et les larmes aux yeux. Enfin, non, les larmes aux yeux elles sont là depuis un moment maintenant, si j'en crois mes joues humides que j'essuie rageusement. Je renifle bruyamment, en colère contre mon frère. Il a gagné, je n'ai plus envie de parler. Pas maintenant, et peut-être pas plus tard non plus. Si c'est ce qu'il pense vraiment de nous... Je ne sais pas si j'ai encore très envie qu'il en fasse partie. J'ai besoin de croire en quelque chose, et c'est en train de voler en éclat par sa faute. « Tu ne te rends même pas compte que je n’arrive plus à te regarder en face… » Alors je me mets à chouiner, vraiment, maintenant. Parce que j'ai envie de l'insulter, parce que je le sais, parce qu'on en revient au point de départ. Et que je ne veux pas, qu'il se sente coupable pour ce qu'il s'est passé. Parce que ce n'est pas de sa faute, mais. Parce qu'on a tous les deux besoins qu'il passe au-dessus de ça, mais qu'on sait aussi tous les deux qu'il en est incapable parce que c'est un parfait imbécile. « Je sais. » On était deux, à s'éviter de façon presque subtile, ces deux derniers jours. Je cligne des yeux pour en chasser les larmes, avant de chercher à capter son regard. « Mais il faut que tu arrêtes de te morfondre, Oliver. T'es plus un gamin. Et j'en ai franchement marre de devoir jouer le rôle de l'adulte à chaque fois. » Parce qu'il avait quand même raison, un peu, même si ça me brûle de l'admettre. Ce n'est pas tant le rôle de nos parents que je veux endosser. Mais celui de l'adulte responsable que lui n'arrive pas à acquérir. Ça me fatigue, autant que lui. Pour une fois, je n'en veux pas, de ce rôle. Pour une fois, j'ai envie d'être la chose fragile qui a besoin de temps pour penser à soi et se reconstruire. Mais je ne peux pas le faire si lui aussi le fait. Il faut au moins un adulte responsable dans cette famille, et les circonstances ont fait que ce doit être lui. En plus de l'impératif d'être l'aîné, évidemment. « Tu vas être père, Oli. Tu ne peux pas te permettre d'être aussi... D'être comme ça. Il y a des gens qui comptent sur toi, maintenant. » J'aimerais dire que moi la première, mais non. Moi aussi, je vais devoir grandir et arrêter de vouloir compter sur Oliver, parce que d'autres auront besoin de lui. Mais. On a encore quelques mois, à profiter de notre famille bancale avant qu'elle ne s'agrandisse. Quelques mois à essayer de la rendre moins bancale, pour que le petit être qui la rejoigne ne subisse pas tous les tourments qui nous habitent nous.

Je m'assieds sur le canapé, tire sur la manche de mon frère pour qu'il en fasse autant.

« Ce n'était pas de ta faute. » Autant commencer par panser la plus grosse plaie, celle pour laquelle je vais mettre du temps à guérir et pour laquelle il ne doit pas se blâmer. Mais. C'est difficile, de devoir blâmer quelque chose qu'on ne contrôle pas, mais c'est le meilleur moyen de rester à flot.


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MessageSujet: Re: Never Ending (ft. Sophie)   Never Ending (ft. Sophie) EmptyDim 20 Jan - 0:16

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Est-ce si difficile de comprendre que je n’ai pas envie de parler maintenant ? Il faut croire que oui. Ou alors, Sophie comprend très bien, mais se fiche pas mal de ce que moi, je peux bien vouloir. Ça fait des jours qu’on s’ignore alors que j’aimerais juste pouvoir discuter avec ma petite sœur, juste entendre un peu le son de sa voix, mais je respecte son silence, parce que je n’ai pas le choix et que je ne peux pas la forcer à quoi que ce soit. Par contre, pour me faire la moral sur mes sorties nocturnes, là, sa langue est toute déliée, pas de soucis. C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. Et non, je ne sais pas quelle heure il est et honnêtement, je m'en cogne. Je sais qu'on doit être au beau milieu de la nuit, je sais que je suis rentré trop tard, et merde à la fin. Je ne veux pas le savoir, je ne veux pas entendre ma sœur me faire une quelconque leçon de moral, parce que je ne le supporterais pas. Je veux juste dormir, faire passer le mal de crâne qui commence à me rendre dingue, je veux juste qu'on m'oublie pendant quelques heures. « Tu as très bien compris. Ne joue pas sur les mots, Sophie. Demain quand j'aurai dormi, quand tu auras dormi, quand le soleil sera levé et qu'il fera jour. C'est suffisant comme indication ? »  J'aimerais la supplier. La supplier de me laisser tranquille, de contenir son agacement et sa colère juste pour quelques heures, lui faire comprendre que j'accepterais tous ses reproches tout à l’heure, que si on discute maintenant, je risque de m'emporter, mais je me tais. Parce que je suis beaucoup trop con. Parce que j'espère silencieusement qu'elle comprenne ma position. « Oliver Aiden Grimm. » Elle a gagné et ça me fait grincer des dents autant que d’entendre mon deuxième prénom accompagné de mon patronyme. Sophie a gagné, elle est têtue quand elle a raison. Et puisqu’elle a si injustement raison, parlons.

Je m’emporte et c’est injuste pour elle. Sophie n’a rien fait, si ce n’est vouloir se comporter comme une adulte mature et responsable. En échange, elle se prend ma mauvaise foi, mon humeur morose et un ramassis de conneries que je ne pense même pas, mais que j’ai besoin de sortir. Comme-ci me montrer odieux envers elle allait me permettre de me sentir mieux… « T'es con, ou tu le fais exprès ? » Je lève la tête dans sa direction avant de secouer la tête de droite à gauche, un rire nerveux s’échappant de mes lèvres. « Oh, je suis sûr que tu connais déjà la réponse à cette question. » Alors, sœurette, je suis con ou je le fais exprès, hein ? « Pourquoi tu me le demandes alors que même moi, je sais très exactement ce à quoi tu penses ? » Le pire dans tout ça, c'est que je n'arrive même pas à m'en vouloir. Je cherche à la provoquer, je cherche à lui faire mal, parce que je ne sais plus quoi faire d'autres pour atténuer la douleur. Et je pourrais m’arrêter là, m’excuser une nouvelle fois, et lui demander de tourner la page, mais ce serait tellement facile… La colère me consume de l’intérieur et au lieu de l’étouffer, je la laisse exploser. Je ne contrôle plus rien, ni mes actes, ni mes paroles et j’en viens à insulter ma propre famille. Son geste me surprend, mais ses paroles sont bien pires. « On n'est pas une putain de famille, espèce d'enfoiré. » Enfoiré. C'est la première fois que je l'entends dans la bouche de Sophie, la première fois qu'elle m'insulte véritablement. Malgré toutes les conneries que j'ai pu faire, malgré tous les coups foireux qu'il a fallu réparer, jamais elle ne m'a parlé de la sorte. Et ses mots ont l'effet d'un électrochoc. Qu'est-ce que je fous, putain ? Ma famille, aussi bancale soit-elle, je l'aime et je ne peux pas continuer de jouer à ce petit jeu pour ensuite la regarder se déchirer en me mordant les doigts. On est loin d’être des modèles, mais on a toujours été là les uns pour les autres. Ma sœur retire sa main de mon épaule et je détourne le regard quelques secondes, avant d’entendre ses reniflements et de la voir, du coin des yeux, essuyer son visage strié par les larmes. Mais quel crétin… « Je ne voulais pas te faire pleurer… Sophie, je… » Non, les excuses, ça ne sert plus à rien. Je passe mon temps à en prononcer et je n’en tire pas la moindre leçon, c’est risible. « Je ne pensais pas ce que je disais… C’est compliqué. » Tout est devenu beaucoup trop difficile ces derniers temps, j’ai l’impression que tout m’échappe et que je ne reprendrais jamais entièrement le contrôle de ma propre vie. C’est effrayant de se considérer comme un simple pion, subissant les épreuves que le destin s’amuse à semer sur sa route, sans rien pouvoir faire, si ce n’est se casser la figure, encore et encore, et regarder ce désolant spectacle, comme un vulgaire spectateur.

Et si seulement il n’y avait que ça…

Je ne sais plus comment gérer ma culpabilité, comment me comporter avec Sophie, parce que dès que je croise son regard, je l’imagine entre les mains de James et cette vision d’horreur me révulse. Je n’ai jamais souhaité qu’on en arrive là. J’ai toujours assumé mes dérapages, j’ai toujours fait en sorte qu’il n’arrive rien à mes sœurs par ma faute, mais là aussi, j’ai échoué. Mais quand on réfléchi, c’est une habitude récurrente de tout faire foirer. On refait deux pas en arrière, revenant au problème de départ, mon évitement, notre évitement. Et j’avais tort de croire qu’elle n’avait rien remarqué. Ce qui, par ailleurs, ne change rien au débat. Je dois arrêter de me comporter comme un enfant, je dois prendre mes responsabilités, je dois être là pour Sophie… Et on ne peut pas vraiment dire que j’ai été un frère très présent et à l’écoute dernièrement. Et parce qu’il y a cet enfant qu’on n’attendait pas, cet enfant qui va venir tout chambouler et qui aura horriblement besoin de stabilité. Mais je ne suis pas prêt et je ne crois pas que je le serai un jour. Je suis terrorisé rien qu’à l’idée de devenir père et je ne peux pas m’empêcher de me dire que ce gosse sera sans doute bien mieux sans moi. « Et si je ne peux pas être autrement que comme ça ? » Comment est-ce que je pourrais être un pilier pour lui, alors que je ne tiens déjà pas debout moi-même ? Je suis incapable de prendre soin de moi, alors d'un bébé... Je n'ai pas grandi avec une figure paternelle idéale, je ne me souviens qu'à peine des moments heureux, tous ensemble. Je ne sais pas ce que c'est d'avoir des parents aimants et sur qui on peut se reposer. On a toujours pu compter que sur nous-même et ma vision de la famille est complètement biaisée. On n'est peut être pas une putain de famille, mais moi, je suis un putain de type pitoyable. « Et si je suis un père horrible ? Et si je ressemble bien plus à Conrad que ce que je crois… Et si ce gosse fini par me détester, lui aussi… ? »

Sophie s’assoit sur le canapé, puis tire sur la manche de mon pull pour que je fasse de même. J’hésite quelques secondes avant de capituler. « Ce n'était pas de ta faute. » Mon cœur se serre, ma respiration devient saccadée. « Ne dis pas quelque chose que tu ne penses pas, Soph... » Je n'ai pas envie qu'elle me mente, qu'elle se mente pour faire disparaître ma culpabilité, parce que c'est tout le contraire qui est en train de se produire. On sait tous les deux que je suis l'élément déclencheur de toutes ces conneries. Finalement, je n'ai pas fait un seul bon choix depuis que nos parents sont partis. Si j'avais pris sur moi, ravalé ma fierté et mon envie déplacée de liberté et de rébellion, si je n'avais pas pris la décision d'entraîner mes sœurs avec moi, dans une aventure aux paramètres plus que hasardeux, on n'en serait pas là. « Ça n'aurait jamais dû se passer comme ça... Tu n'aurais jamais dû avoir à vivre ça et payer pour mes erreurs... » Et moi, j'aurai simplement dû être le grand-frère qu'elle a toujours attendu. Et que je ne serai jamais. « Quoi que je fasse, je finis toujours par blesser ou trahir les personnes que j'aime. Même Alex, putain. Et j'ai beau essayer de changer, le résultat est toujours le même. Quelqu'un souffre au bout du compte. »  Et il est hors de questions qu'une de mes sœurs souffrent de nouveau par ma faute. Et je ne peux pas me dire que tout ça est terminé, que James ne fera plus jamais de mal à personne, qu'il ne s'en prendra plus à l'un d'entre nous, parce qu'au moment où j'ai commencé à baisser la garde, la vie nous a rappelé que finalement, on ne pourra jamais dormir sur nos deux oreilles.


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≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
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MessageSujet: Re: Never Ending (ft. Sophie)   Never Ending (ft. Sophie) EmptyDim 17 Fév - 21:50

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Il est con et il le fait exprès, c'est une évidence. Je n'ai pas eu souvent l'occasion de voir Oliver ivre, mais les rares fois où c'est arrivé il n'était pas aussi stupide et méchant. Les rares fois où c'est arrivé, je ne l'ai pas attendu toute la nuit parce que je n'arrivais pas à dormir, je n'ai pas eu peur lorsqu'il est rentré parce qu'il a claqué la porte, il n'allait pas être père dans quelques mois. Beaucoup de choses ont changées, et si on pourrait croire qu'Oliver aurait dû gagner en maturité, ce n'est pas le cas. Non, il préfère faire l'imbécile, il préfère appuyer là où ça fait mal, presser le bouton Grimm comme si on n'avait pas assez de soucis en ce moment. Je ne peux pas le comprendre, parait-il, et on ne se comprend pas dans cette putain de famille. Mon estomac gronde de colère, assez pour que j'en oublie à quel point la violence me fait peur maintenant, assez pour que j'aille pousser l'épaule du rouquin en clamant qu'on n'est pas une putain de famille, espèce d'enfoiré. Et c'est trop tard, je ne peux pas reprendre mon geste et c'est trop. Ses mots, ma réaction, des larmes m'échappent sans que je ne m'en rende véritablement compte. J'ai envie de le laisser tomber, de toute façon il ne mérite pas que je me batte pour lui. J'ai envie de fuir, encore une fois, cet appartement et cette vie, parce que ce en quoi je m'efforce à croire s'effondre sous mes yeux et que ça me fait beaucoup trop mal. J'en ai marre de devoir toujours me battre pour rien. « Je ne voulais pas te faire pleurer… Sophie, je… » Je lève une main, c'est gentil mais c'est trop tard, m'efforçant à respirer calmement pour ne pas me mettre à pleurer ou à lui hurler dessus des choses que je regretterai plus tard. « Je ne pensais pas ce que je disais… C’est compliqué. » Je hoche négativement la tête. « C'est pas compliqué. T'es juste con. » Et il le fait exprès, mais on a déjà eu cette discussion.

La suivante étant de lever le malaise qui nous pèse depuis mon retour, à savoir le fait qu'il se sente coupable de ce qu'il s'est passé. Je suis obligée de repousser l'habituelle voix mauvaise et le mais qui suit. Ça ne fait du bien à personne, et il faut qu'on passe à autre chose. Parce que je ne veux pas rester dans cet état douloureux très longtemps et que je veux guérir rapidement. Parce qu'il a d'autres responsabilités qui l'attendent dans quelques mois. Oliver ne peut plus se permettre son comportement passif et immature. Il ne peut plus se permettre d'aller boire on ne sait où parce qu'il est malheureux. Il y a trop de choses en jeu, maintenant, et trop de personnes qui comptent sur lui. Il est grand temps qu'il s'en rende compte et qu'il fasse quelque chose pour s'en sortir. « Et si je ne peux pas être autrement que comme ça ? » Je fronce les sourcils. Qu'est-ce que je viens de dire ? Arrête d'être un gamin, grandi. « Et si je suis un père horrible ? Et si je ressemble bien plus à Conrad que ce que je crois… Et si ce gosse fini par me détester, lui aussi… ? » Je hoche une nouvelle fois négativement la tête. Il m'énerve. « Pars pas perdant. T'es pas Conrad, ne te cherche pas d'excuses pour ne pas faire de ton mieux avec Kinga et ton enfant. » Il se cache derrière l'absence de figure parentale parce qu'il est effrayé. C'est normal, mais il faut qu'il passe outre. « N'oublie pas que tu nous as élevé, avec Emma. Accorde-toi au moins le bénéfice du doute. » On aura essuyé les pots cassés, mais il a une chance de tout recommencer et de faire mieux cette fois. Il faut qu'il la saisisse.

Je finis par m'asseoir sur le canapé, attends qu'il en fasse autant pour finalement prononcer les mots que nous avons tous les deux besoin d'entendre. « Ne dis pas quelque chose que tu ne penses pas, Soph... » Je relève la tête pour observer son visage, avant de la hocher légèrement. « Ce n'était pas de ta faute. » Je répète, têtue, en articulant chaque mot. Parce que même si ça l'était, ça ne sert à rien maintenant. Je n'ai pas envie qu'il vive dans sa culpabilité, je n'ai pas envie de vivre en lui en voulant de ce qu'il s'est passé. Je veux passer à autre chose, et je veux qu'il en fasse autant. Si on doit tirer au moins une chose de cette confrontation, il faut que ce soit ça. Un début de pardon, de moi à lui, de lui à lui-même. Alors je le laisse se libérer de ses pensées, relâcher ses regrets en espérant que ce soit suffisant. Et je peux sentir toute sa frustration, mais je ne dis rien. Il ne m'écoute jamais, de toute façon. « Quoi que je fasse, je finis toujours par blesser ou trahir les personnes que j'aime. Même Alex, putain. Et j'ai beau essayer de changer, le résultat est toujours le même. Quelqu'un souffre au bout du compte. » Je n'ai même pas le cœur à le taquiner parce qu'il vient de dire qu'il aimait Alex, plus ou moins. « Peut-être que tu n'essaies pas assez, ou bien pas de la bonne manière. » Try harder, do better.

Je me tourne légèrement vers lui, hésitant un peu avant d'aller prendre sa main dans la mienne. « Mais tu as raison. Tu finis toujours par blesser quelqu'un au passage. Et je préfère protéger Emma et moi que d'aller dans ton sens, alors je ne me battrais pas pour toi cette fois. » Ça me peine, de prononcer ces mots, mais je suis vraiment lasse de son comportement et il faut que j'apprenne à me protéger aussi. « Je te laisse deux solutions, Oli. Soit tu arrêtes tes conneries et tu te reprends en main. Tu arrêtes toute cette mascarade de gars paumé, tu te trouves un boulot et tu te montres plus présent pour nous et surtout pour Kinga et le bébé. » Je ne lui demande pas de devenir quelqu'un de bien ou de parfait du jour au lendemain, je lui demande d'au moins essayer. « Soit tu rassembles tes affaires et tu pars d'ici. Oui, j'utilise la carte du c'est chez moi ici, parce que c'est chez moi ici, et que j'ai besoin d'un espace sain pour me remettre de ce qu'il s'est passé. Et je ne peux pas le faire si tu rentres bourré en plein milieu de la nuit et que tu claques des portes pour insulter notre famille deux minutes plus tard. » C'est un ultimatum, je me déteste de le lui poser mais il faut se rendre à l'évidence. Je n'ai ni le besoin, ni la force de m'occuper de lui et de moi en ce moment. Et pour une fois, je préfère me privilégier moi, égoïstement.


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MessageSujet: Re: Never Ending (ft. Sophie)   Never Ending (ft. Sophie) EmptyVen 5 Avr - 18:08

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« C'est pas compliqué. T'es juste con. » Si, c’est compliqué. Et elle a beau croire ou tenter de se convaincre du contraire, tout est compliqué depuis des mois et si j’écoute mon pessimisme habituel, je pourrais même dire des années, depuis qu’on se retrouve livrer à nous-même dans un monde sans aucune pitié. Mais pour les années passées, on s’en sortait plutôt bien, notre existence n’avait pour rythme que des conneries que je croyais sans répercussions, qui ne déclenchaient que des menaces et des avertissements sans aucune valeur et que j’essuyais d’un geste de la main, un sourire confiant sur le visage, accompagné d’un joyeux ‘T’inquiète, je gère !’. La vérité, c’est que je ne gérais rien et que la roue a fini par tourner… En quelques mois, on s’est pris un raz-de-marrée d’emmerdes, toutes plus importantes les unes que les autres. Stella, Maxime et son fantôme, la prison, James et… cette putain de soirée du nouvel an. On n’était pas préparé à affronter tout ça, à se relever sans aucune ecchymose, parce qu’on n’est pas des sur-hommes, juste des putains d’êtres humains qui essaient de survivre comme ils le peuvent. Et bien enseveli dans tout ça, il y a cette peur d’être père, cette peur de ne pas être à la hauteur et de tout faire foirer, comme d’habitude. Et c’est peut-être secondaire, qu’un simple détail parmi tant d’autres, mais pas pour moi. Et je me fiche pas mal de passer pour un faible ou de paraître pathétique aux yeux de certains. Et ouais, malgré tout, je n’avais pas le droit de me comporter comme un lâche, je n’avais pas le droit de parler à ma sœur comme je l’ai fait et j’avais encore moins le droit d’être celui qui flanche, mais je ne suis pas intouchable, putain. Alors je me répète, si, c’est compliqué. Pour elle, pour Emma, pour moi, pour nous tous. La seule différence, c’est que je ne suis pas capable de contenir toutes les émotions qui m’assaillent depuis ces événements, de ne pas vriller à la première occasion qui se présente et, que je me comporte comme le premier des abrutis. Pour ça, elle n’a pas tort, mais tout le monde semble le savoir. « Tu as raison, je suis juste con. »

Ce qui devrait apporter de la joie, m’offrir une possibilité de nouveau départ, m’angoisse plus que jamais. Je mentirais si je disais que je suis le gars le plus heureux de la Terre à l’idée de devenir papa. C’est une étape importante dans la vie d’une personne et on ne peut pas dire que cette étape, je l’ai voulu. Je ne me suis jamais imaginé père et pour être honnête, je ne pense pas que j’aurais souhaité l’être un jour. Mais c’est trop tard, les choses sont faites et ce bébé, il est là. Je n’ai rien demandé à personne, mais ce bébé non plus et c’est entièrement de ma faute. On ne s’est pas protégé, on connaissait les risques et je dois, moi aussi, en assumer les conséquences. Et si j’en ai bien conscience, je ne peux pas m’empêcher de m’imaginer les pires scénarios possibles et malheureusement, de me poser les questions qui vont avec. Je rappelle que j’ai hérité des gènes de Conrad et d’une mère toujours portée disparue, ça n’aide pas beaucoup pour la confiance en soi. « Pars pas perdant. T'es pas Conrad, ne te cherche pas d'excuses pour ne pas faire de ton mieux avec Kinga et ton enfant. » Et je ne veux pas ressembler à mon géniteur. Je veux que cet enfant ait la chance de grandir avec ses deux parents, je ne veux pas qu’il ressente ce que j’ai pu ressentir, qu’il s’imagine qu’il est seul… « N'oublie pas que tu nous as élevé, avec Emma. Accorde-toi au moins le bénéfice du doute. » C’est vrai, mais je n’ai jamais eu besoin de changer des couches, de savoir préparer des biberons et de porter une petite chose aussi fragile qu’un bébé. En revanche, il y a quelque chose qui ne changera pas. « C’est une fille. » Je l’ai appris il y a quelques jours et j’ignorais comment amener ce sujet, mais j’imagine que mieux vaut tard que jamais.

Je crois qu’il me faudra bien plus que ces six mots pour me faire changer d’avis. Et même si Sophie se veut insistante, la culpabilité ne s’envolera pas en un claquement doigt, tout comme le pardon. Un jour, j’arriverai à tourner entièrement la page, à me regarder de nouveau dans un miroir sans me haïr, à regarder ma sœur sans l’imaginer entre les mains de James, mais pour le moment, je n’en suis pas capable. C’est beaucoup trop récent, la plaie est encore à vif et les remords bien trop présents. Pourtant j’essaie de changer, sans grand résultat, mais comme le souligne si bien Sophie, ce n’est sans doute pas assez ou pas de bonne façon. Et parce que je ne dois plus blesser personne, parce que je ne dois plus blesser l’une de mes sœurs, je n’ai aucun mal à comprendre le tournant que prend notre discussion. Ma main dans celle de Sophie et son regard qui en dit long me fait prendre conscience que c’était ma dernière chance. Je n’en aurais pas d’autres. Ses mots me font mal, mais il n’y a que la vérité qui blesse, n’est-ce pas ? Alors j’encaisse, en silence, parce que je l’ai mérité, parce qu’elle a raison et que je ne pourrais jamais lui en vouloir de me poser cet ultimatum que j’ai toujours redouté. Et je sais qu’il n’est pas simplement question de faire mes affaires et de quitter l’appartement… C’est bien plus profond que du matériel. Le véritable choix, il se fait entre mon comportement et mes sœurs. Si je pars ce soir, ce n’est pas qu’un toit où dormir que je laisserais derrière moi. « Je vais changer, Sophie. » Je pourrais lui promettre, mais on sait tous comment se termine mes promesses et je n’ai pas l’intention de manquer à mes paroles, cette fois. Alors, pour appuyer mes propos, je presse délicatement sa main. « Je… Je t’aime p'tite sœur. »


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