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| Behind the words | Billy&David | |
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| Sujet: Behind the words | Billy&David Mer 24 Juil - 0:42 | |
| Behind the words @Billy Duncan & David Wright
Si on lui avait dit quinze ans plus tôt qu'il aimerait passer du temps avec papier et stylo en mains, il ne l'aurait certainement pas cru. Pire, il aurait probablement émis un rire sonore, qui ne s'étendait pas jusqu'à ses yeux le moins du monde. Il aurait pensé qu'il s'agissait là d'une façon de l'insulter, et que la bravade demandait réparation. Et pourtant. Il avait pris le pli en prison. D'abord pour prendre quelques notes, lorsqu'il s'était senti perdu face à ses premiers cours. Quelques mots griffonnés à la va-vite, presque cachés, comme honteux, avant d'être finalement assumés. Une écriture laborieuse, constituée de vermicelles purement masculines, qu'il compensait aujourd'hui par un soin tout méticuleux apporté à son tracé. Aux premières annotations brouillonnes avaient succédé les fiches organisées, et finalement les courriers. C'était probablement une chose que l'on ne se figurait pas, en le voyant simplement évoluer dans la rue : il aimait à rédiger ces aides-mémoires, plus encore à composer ses lettres, d'autant plus qu'elles restaient un fait somme toute assez singulier. Depuis sa remise en liberté, il en avait envoyé régulièrement à l'attention de Billy, et avait espacé leur départ une fois que celui-ci avait rejoint sa famille, sans parvenir à se résoudre à arrêter tout à fait. Chaque réponse de l'intéressé lui donnait une excuse pour continuer, peut-être. En tout cas était-il qu'une fois n'est pas coutume, il avait été ravi de reconnaître l'écriture du Duncan dans sa boîte aux lettres. Il avait pris le temps de s'installer sur son jardin terrasse, au sommet du monde, laissant Rosie prendre le soleil non loin de lui tandis qu'il dépliait le papier avec délicatesse. Au plaisir premier avait succédé l'interrogation, néanmoins, et une sorte de malaise sur lequel il ne mettait pas de nom
Si David écrivait à Billy, ce n'était pas par simple plaisir, mais aussi parce qu'il se faisait du souci. Un souci simple, bien que peut-être égoïste par certains aspects, gardés sous silence. Il avait veillé à remettre le gamin sur pied pendant près de deux ans, le poussant à prendre soin de lui et de son avenir. Mais s'il était à présent libre et entouré d'une famille qu'il savait nombreuse, David connaissait les challenges du retour en liberté pour les avoir vécu lui-même. Alors, autant que sa forme physique, c'était aussi la sobriété de Billy qu'il espérait savoir conservée. Garder ce lien postal lui permettait de veiller, au moins de loin, même s'il souhaitait le laisser faire sa vie, son chemin. Cependant, les derniers écrits reçus l'avaient laissé avec ce petit je-ne-sais-quoi qui ne lui plaisait pas le moins du monde. L'impression de moins en moins vague que le gamin tournait autour du pot, faisait du remplissage pour ne pas répondre clairement à ses questions concernant, notamment, l'avancée de sa rééducation. Et ça, ça n'était pas possible. Pas possible, parce qu'il était trop investi dans cette affaire pour laisser filer la chose comme s'il ne l'avait pas vue, comme s'il n'avait pas compris. Certes, il était peut-être trop investi pour un gars qui n'était pas supposé se mêler de sa vie, mais cela, c'était finalement devenu secondaire. Il n'avait pas foncé, pourtant. Il s'était donné le temps d'y réfléchir réellement pour ne pas agir dans l'urgence, sous l'impulsion première. Et finalement, posément, c'est quelques jours plus tard qu'il avait décidé d'agir.
Il avait déjeuné chez lui après une matinée passée dans les jardins publics à tailler des haies, s'était changé pour un combo jean-tee-shirt puis il avait naturellement passé son harnais à Rosie avant de descendre avec elle, direction le garage. Le clebs sur le siège passager, toute contente de partir en balade, il s'était éloigné de la ville, empruntant une route qu'il ne connaissait pas, l'ayant seulement repérée sur une carte avant de partir. Il n'eut pas trop de mal à trouver, au final, tout doute s'évaporant lorsqu'il avisa dans un champ une nana dont l'air de famille était l'équivalent d'un panneau "vous êtes bientôt arrivé à destination". Ce qui le surpris d'ailleurs tant qu'il se retrouva à la fixer du regard tout en la dépassant (et il espéra par la suite ne pas avoir trop eu l'air d'un psychopathe). La vieille voiture trouva une place à l'ombre d'un bâtiment dans la cour. David fit attention en descendant, car Rosie s'excitait au bout de la laisse, les odeurs de la ferme lui étant probablement encore plus inconnues qu'à son maître. Ce dernier avisa ce qui semblait être la porte d'entrée de la maison, mais la chienne avait d'autres plans en tête, à en croire l'enthousiasme qu'elle mettait à tirer sur sa laisse. « Okay, okay. » Message reçu. S'il savait que sa chienne n'avait pas un tempérament bagarreur avec les autres animaux, David préféra néanmoins saisir la laisse court, pour ne laisser la place à aucun problème. Puis il se dirigea vers la barrière qui semblait retenir toute l'attention de son animal. C'est ainsi que l'un et l'autre allèrent jeter un oeil à ce qui se révéla être un enclos à chevaux (l'odeur était certes un bon indice, mais quand on n'a connu que la ville, on n'a connu que la ville !). Leur venue attira rapidement l'un d'eux, probablement venu vérifier s'il y avait de la distribution de nourriture à la clef. Les deux animaux se reniflèrent mutuellement sous le regard attentif du presque quarantenaire, qui se hasarda bientôt à caresser le front de l'animal de sa main libre, sourire aux lèvres. Le moment de quiétude fut percé par Rosie, dont le changement subtil d'attitude indiqua que l'enthousiasme laissait place à une méfiance prudente ; un humain approchait. Alors David se retourna, se préparant mentalement à devoir expliquer ce qu'il foutait sur une propriété privée.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Mer 24 Juil - 13:08 | |
| Behind the words Billy Duncan & David Wright
De toutes les personnes sur cette satané planète, dont la famille Duncan faisait partie rappelons-le, il n’y en avait qu’une avec laquelle Billy parlait à cœur ouvert. Ça n’avait pas toujours été facile, loin de là, il lui avait fallut un certain temps pour parler, tout simplement parler, et de fil en aiguille, c’était devenu la seule chose à laquelle il se raccrochait. C’était ce qui l’avait fait tenir pendant deux ans, qui lui donnait la force d’essayer, d’envisager un avenir. Si ça avait été une personne extérieure à la prison, il ne se serait pas autant investit. Il n’y avait qu’à voir avec sa famille, avec les membres de la famille qui étaient venue le voir. Bien sûr qu’il avait pensé à eux, bien sûr qu’il espérait avait espérait les rejoindre au plus vite… mais ça n’empêchait pas la culpabilité de s’insinuer en lui et de lui souffler à l’oreille que son absence, bien que temporaire, ne pouvait que leur faire du bien, leur retirant un poids, une bouche à nourrir et des emmerdes. Bon, ça jouait aussi sur sa volonté d’avancer, c’est vrai. Mais… David était là. Et il s’y accrochait, il l’écoutait, lui faisait confiance, et lui parlait, sans chercher à cacher quoi que ce soit, lâchant tout ce qu’il pouvait avoir sur le cœur. Aujourd’hui encore, alors que cela faisait neuf mois, enfin bientôt, qu’il était sorti de prison, et qu’il ne s’était pas relevé comme il l’avait imaginé ou même comme on lui avait vendu. Pour commencer, les gus qui engagent des ex-taulards, y en a pas des masses, mais en plus des ex-taulards handicapés… Une espèce en voie d’extinction qui n’avait malheureusement pas croisé la route de Billy. Enfin, si. Il y avait bien un type qui l’avait pris, un professeur d’université et comédien amateur, entre autre, parce que le mec avait quand même un sacré CV, en tant que technicien dans sa troupe amateur. Avec tout ce qu’il avait pût toucher au ranch, et même dans la maison familiale, le Duncan savait se débrouiller, bien que ce ne soit pas non plus phénoménal. C’était un poste plutôt sympa, mais le problème restait le même : il était cloué dans une putain de chaise roulante, conséquence de quoi, il y avait toujours des trucs qu’il ne pouvait pas faire. Bref, aujourd’hui encore, David était le seul à qui il parlait franchement, même si ce n’était plus que par lettre à présent.
Chacune de ses lettres étaient conservées, lues plusieurs fois, et gardées précieusement dans cette chambre qu’il avait toujours autant de mal à s’approprier. L’ancienne chambre parentale, paternelle. Une ou deux fois, il avait dû virer son propre père du lit qui, ivre mort mais surprenamment tenant sur ses jambes, avait suivit ses vieilles habitudes. Ce qui l’avait par ailleurs empêché de dormir toute la nuit, complètement alerte au cas où l’épave de service réessayerait de regagner son ancien lit. Ces mêmes lettres auxquelles Billy répondait toujours, quasi dans l’instant, bien qu’il évite toujours de répondre à une question précise : où en était sa rééducation ? Pour ça, la prison était une bonne chose, il avait eu accès à des soins gratuitement, accès à ce dont il avait besoin après l’accident, et tout ce qui lui permettait d’envisager un avenir plus ou moins positif : retrouver l’usage de ses jambes. Dehors, en liberté… il ne pouvait pas se l’offrir. Loin d’être assurés comme Billy en aurait besoin, les Duncan n’avaient pas les moyens, et il était de toute façon hors de question que sa fratrie paye pour ses erreurs. Son salaire n’était de toute façon pas suffisant pour qu’il couvre ne serait-ce qu’une séance en clinique ou à l’hôpital. Et ça… il ne pouvait pas se résoudre à le dire à David. Vraiment pas. Il serait forcément déçu, peut-être en colère contre lui de le voir baisser les bras aussi facilement. Sauf que c’était une putain de boucle infernale, pour pouvoir retrouver l’usage de ses jambes il devait avoir un bon boulot, mais pour avoir un bon boulot il devait avoir l’usage de ses jambes. Et encore, « bon boulot » auquel il pourrait accéder, ça ne fait pas partie de ceux qui payent le plus.
« Je vais faire un tour voir les chevaux, appelez-moi en cas de soucis ! » avait-il lancé depuis la porte d’entrée, pour ses sœurs cadettes… toutes les deux à l’étage.
Les deux plus jeunes étant en vacances, elles étaient d’autant plus souvent à la maison, mais ce n’était pas pour autant qu’il les croisait plus. Chacune dans leur chambre, l’une à fuir la réalité dans les livres, l’autre à s’enfermer de ses frères et sœurs… il était peu probable qu’elles cherchent à le joindre en cas de problème, particulièrement lui, mais bon… L’espoir faisait vivre. Presque neuf mois donc qu’il avait retrouvé le chemin de la baraque familiale et du ranch, neuf mois qu’il avait appris à gérer les chemins de terre et la boue avec son fauteuil. Les clients du ranch s’amusaient souvent de le voir laisser ses traces de roues un peu partout, beaucoup lui faisant la blague que lui-même avait tellement faite qu’elle n’était plus drôle, à savoir qu’il s’attelle à deux chevaux pour se faire un char et se déplacer plus vite. Ha ha ha, les bonnes barres. Heureusement, Neil lui avait aménagé quelques rampes aux endroits les plus difficiles d’accès pour qu’il puisse aller n’importe où. Le jeune homme fronça les sourcils en découvrant une voiture garée dans la cour alors qu’il se laissait glisser en dehors de la maison, quelques morceaux de pains sur les genoux qu’il envisageait de donner aux chevaux. Une voiture inconnue, et pas de trace de propriétaire dans les parages. Les visiteurs du ranch avaient tendance à confondre leur domicile et le véritable ranch, mais généralement, ils venaient aussi frapper à la porte, tout contents d’eux. Allons bon, qu’est-ce qui se passait ? Les services sociaux ? Un contrôleur qui venait s’assurait qu’il n’était pas tombé dans l’illégalité ? Il identifia assez rapidement une silhouette en faisant un rapide tour dans la cour, près de l’enclos des mêmes animaux qu’il avait prévu de voir. Son estomac se contracta à mesure qu’il s’approchait, à son rythme de l’homme, reconnaissant peu à peu cette silhouette, ce corps. Et quand son visage se tourna vers lui, c’est aussi son cœur qui s’emballa. Et c’est à peine s’il réalisait que David était accompagné d’un chien. La joie de la voir était tout aussi forte que sa surprise de sa présence ici. S’il avait pût, il se serait levé de son fauteuil pour le prendre dans ses bras. Qui eut cru qu’il soit aussi heureux de voir un ancien taulard ? Ouais, mais pas n’importe lequel.
Toujours à son rythme, et avec un sourire légèrement nerveux, il le rejoignit, enfin les, et se gara à quelques centimètres de l’enclos pour tendre la main vers le cheval, qui n’avait pas bougé, et qui tendait de plus en plus le cou pour attraper un morceau de pain. Billy lui caressa le front avant de lui donner le plus petit.
« C’est Maximus, un glouton. Enfin, ce n’est pas vraiment son nom, ils en ont tous des tas, mais je trouve que ça lui va bien. »
Les salutations et les conversations sur le beau temps, ces discussions gênées, le jeune homme en avait trop bouffé depuis son retour. Il préférait éviter tout ça, et fatalement, éviter de parler de l’éléphant dans la pièce. Ses yeux se posèrent sur le chien aux côtés de son maître, méfiant.
« Les chevaux ont l’habitude des chiens, tu peux lui enlever la laisse si tu veux. Il y a tellement d’animaux ici que ça ne leur fait plus rien. Tu veux donner quelque chose au glouton ? Il t’aimeras d’autant plus. »
Quand bien même Billy sentait sa gorge se serrer, tremblant intérieurement, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire là, pourquoi venait-il le voir maintenant et pas plus tôt, et toutes ces petites questions, il n’avait aucun mal à lui parler comme si… comme si ça ne faisait pas plus d’un an qu’ils ne s’étaient pas vus.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Sam 27 Juil - 15:13 | |
| Behind the words @Billy Duncan & David Wright
Il n'était pas mécontent d'avoir laissé Rosie satisfaire sa curiosité, lui-même n'étant pas habitué à ce type de rencontres. Les deux animaux firent connaissance gentiment, avant que lui-même n'ose toucher l'animal, rassuré sur le fait qu'il ne semblait pas y avoir de drame en vue. Le moment était assez unique dans la vie de l'ex-taulard qui n'avait guère connu que le béton et le métal comme décor pendant la plus grande partie de son existence. C'était d'ailleurs peut-être une des raisons pour lesquelles il s'était naturellement tourné vers le soin du jardin comme centre d'intérêt principal lorsque le choix lui fut donné, derrière les barreaux. A nice change of scenery. Nice change of pace too. Ici, l'espace de quelques secondes, la main posée sur l'élégant animal, il lui sembla ne plus être sur la même planète. San Francisco était bien loin. Puis, Rosie pointa son museau dans l'autre direction, une oreille se dressant à moitié, la queue cessant de battre joyeusement pour adopter un rythme plus indicatif de la méfiance. David cessa ses attentions auprès du canasson pour se retourner, dans le plus grand des calmes.
Il s'attendait à tomber sur un des frangins, devoir expliquer qu'il venait voir Billy. Peut-être même se faire refouler, s'il n'était pas là. Mais non. Le coin de sa lèvre eu un rictus qu'il ne put empêcher, s'étirant à la vue de celui qu'il était venu voir s'avançant dans sa direction. Il le laissa s'approcher à son rythme, sans chercher à le rejoindre pour lui réduire l'effort (ce qui aurait de toute manière été vain au vu des bouts de pain qu'il pouvait deviner sur ses genoux). Au contraire, il se contenta de lever légèrement une main, doigts simplement écartés en un bref "hey" muet. Il accueillit la vision, l'absorbant même. Il avait beau être venu dans le but même de le revoir, il y avait là quelque chose qu'il n'aurait pu prévoir. Oh, le fauteuil était toujours présent, il s'en doutait, et en soit Billy était toujours le même, probablement. Mais le paysage avait changé, ainsi que leurs fringues, et... l'atmosphère. Tout était dans l'atmosphère. Alors l'un dans l'autre, malgré les circonstances, les doutes qui l'emmenaient ici, David était profondément heureux d'avoir choisi de venir. Pas parce qu'il venait de caresser un cheval pour la première fois de sa vie, mais simplement parce que ça faisait du bien de voir Billy, ici. Sans l'uniforme, sans horizon coupé de béton, sans rien de tout ça. Et pendant quelques secondes, il en oublia presque tout le reste, se baignant dans la simple satisfaction de les savoir libres sous le soleil, et celle de le revoir.
Une fois arrivé près de lui, le gamin fit les présentations comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, ce qui ne l'étonna pas plus que ça. Lui-même appréciait ne pas faire tout un pataquès de certaines choses, même si dans son cas il n'avait guère de connaissances qui l'attendaient quand il était sorti et s'était donc évité bien des conversations non désirées. Quoi qu'il en soit, la première pensée qui lui vint fut que Maximus était un nom d'empereur.
« Maximus, empereur des gloutons ? »
C'était bien le cas en l'occurrence, car ce dernier ne perdait pas le nord et venait presque se servir en pain sur les genoux de Billy, qui l'indulgea en lui en donnant un bout accompagné d'une caresse. Sur l'invitation de son ami, David s'accroupit un instant pour venir caresser puis défaire la laisse de la chienne, qui en profita pour lui lécher les mains au passage avant de filer derrière la barrière sitôt libérée. Les humains, c'était moyennement son truc tant qu'elle ne les avait pas côtoyés suffisamment pour s'en faire une idée. David pouvait comprendre le sentiment.
« D'autant plus ? Tu veux dire qu'il n'a pas encore complètement succombé à mon charisme ? »
Il lança la réplique d'une voix presque égale, comme on pourrait parler du beau temps, mais le sourire accompagné d'un petit éclat pétillant dans le regard soulignait l'autodérision évidente. Saisissant un quignon dur comme du bois, il avisa la créature (et ses dents, surtout) avant de lui tendre son dû du bout des doigts, tout ignorant qu'il était du bon usage mais prêt à tenter l'expérience. [merci de le corriger on va encore avoir besoin de ses doigts, herm →].
« C'est chouette ici. » Rosie avait l'air d'apprécier en tout cas, à la voir courir dans l'enclos, langue tirée et oreilles battant dans le vent. « Par contre votre arbousier est en train de crever. » ajouta-t-il, autant parce qu'il fallait qu'il le dise depuis qu'il avait vu le pauvre arbre bouffé par les champignons que parce que cela permettait de ne pas faire tout un plat de son commentaire précédent.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Dim 28 Juil - 8:34 | |
| Behind the words Billy Duncan & @David Wright
Ça ne datait plus d’hier maintenant, pourtant Billy s’en souvenait encore très clairement du dernier jour de David en prison. En dehors de ce sentiment traître d’abandon à voir son mentor partir, il était convaincu que c’était la dernière fois qu’il le voyait, qu’il voyait là partir ce qui se rapprochait le plus d’une figure parentale. Il adorait Lewis, ce n’était pas la question, mais ce n’était clairement pas lui la figure parentale des aînés Duncan. David, c’était un mélange de tout ça, et quand il s’était pitoyablement agrippé à lui avant qu’il ne franchisse la grille, le plus jeune avait ressentit comme un déchirement. Mais il s’était promis de s’accrocher malgré son absence, et de répondre à ses lettres. Ce qu’il avait fait… jusqu’à sa sortie de prison. Le voir là, dans ce qui se rapprochait le plus de son propre élément, c’était un peu rassurant. Et étrange aussi. Surtout qu’il savait que ce n’était pas exactement ce à quoi le plus vieux était habitué. Peut-être est-ce qu’il allait pouvoir lui apprendre quelques trucs à son tour ?
« Empereur, j’en sais trop rien, mais ça se pourrait bien. »
L’idée lui plaisait bien. Que parmi tous les chevaux qu’il pouvait bien y avoir ici, ce cheval-là, spécifiquement, soit leur empereur. Ça sonnait bien. Rapprochant son fauteuil pour pouvoir tendre à David le pain sans se déboîter l’épaule, même s’il n’avait pas suivit les règles de bienséance de la conversation quand on retrouve un proche après pas mal de temps, le jeune homme avait gardé une certaine distance pour ne pas se montrer envahissant. Tout un art dans leur famille, ce à quoi il avait fallut qu’il se ré-habitue d’ailleurs. Billy avait ricané, juste un peu, et il aurait bien répliquait sur le charisme en question de son ancien mentor, mais en voyant comment il avait l’intention de nourrir le canasson glouton, il attrapa son avant-bras pour le faire reculer. Il n’avait pas réfléchi, c’était instinctif, s’étonnant lui-même de sa propre vitesse de réaction. Presque aussitôt, il relâcha son bras, notant cependant mentalement que la liberté ne lui avait pas fait perdre sa musculature. Peut-être même plus.
« Ouais alors, on repassera pour le charisme, parce que tu t’y prends comme un manche. Enfin, sauf si ton but c’est de te la jouer Chevalier Oignon. »
Voilà ce que c’était quand on suivait l’exemple de ses petites sœurs et qu’on se lançait dans les grandes sagas littéraire lors des nuits d’insomnie. David n’aurait sans doute pas la référence, mais c’était la première chose qui lui était venue à l’esprit. Avant de se rappeler que l’homme n’avait jamais fait ça de sa vie en toute logique et qu’il ne savait tout simplement pas comment s’y prendre. Comme quoi, oui, il allait bien lui apprendre quelque chose. Avec un sourire amusé, il prit le morceau de pain, le posant sur sa propre main, gardant les yeux sur lui. Alors c’était ça qu’il avait ressentit en lui apprenant à ne pas faire n’importe quoi dans les douches ?
« Faut que tu lui tendes, main à plat, et tous tes doigts bien rangés. Sinon, il ne va pas réfléchir et chopera absolument tout ce qui dépasse. Et on ne peut pas lui en vouloir, entre un doigt et un quignon de pain dur comme du bois, difficile de faire la différence. Vas-y, essaye. Main à plat. »
Billy lui rendit alors le morceau de pain et recula, reprenant une certaine distance. Même si ça n’avait été que furtif, au touché de sa peau, de ses tatouages, il avait frissonné, se remémorant peut-être un peu trop bien certains souvenirs de prison. Hé, ce qui se passe en prison, reste en prison. C’était derrière lui. Bien que ces mêmes souvenirs revenaient régulièrement le visiter pour foutre un peu plus le bordel dans son esprit. Bien que gardant un œil sur sa façon de faire, il ne devrait pas y avoir de problème, mais sait-on jamais, il leva les bras pour désigner l’enclos et la cour de la propriété.
« Alors d’abord, j’ai aucune idée de ce qu’est un arbousier, mais en même temps, aucun de nous ne se préoccupe vraiment de la verdure. A part peut-être Angus, mais je n’en suis même pas sûr. Et ensuite… j’imagine que pour un citadin, c’est pas mal… changeant. Pour nous… c’est… une différente sorte de prison. »
Sa voix s’éteignit légèrement sur la fin de sa phrase. Il ne l’avait jamais réalisé avant, il n’avait encore jamais fait le rapprochement. Le domicile familiale, l’affaire familiale, ce n’était qu’une cage pour ses yeux d’adolescents, une cage éducative par moments, mais une cage quand même dans laquelle leurs parents les avait enfermer et s’étaient barrés en jetant la clef derrière eux. Chacun avait sa façon de vivre avec, Billy avait tenté de s’en évader, avec l’alcool, les fêtes, la drogue… Ce qui l’avait ensuite conduit dans une autre prison. Une véritable prison. Aoutch. Secouant la tête, le jeune homme se détourna quelques secondes, assimilant cette pensée, observant le chien de David s’éclater avec les autres chevaux avant de revenir à sa question première en le voyant ici.
« Mais dis-moi, je me doute que tu n’es pas venu ici pour faire une petite balade champêtre ni même éducative. Encore que… si tu veux, on peut la faire, je serais ton guide. Enfin, bref, ma question c’est : qu’est-ce que tu fais là ? Je ne m’attendais pas à ce que tu viennes me voir. Pas… autant de temps après ma sortie en tout cas. »
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Mar 30 Juil - 10:34 | |
| Behind the words @Billy Duncan & David Wright
Billy avait ricané, le petit vaurien. Mais c'était bien le but premier de sa remarque et David avait souri, pas mécontent de l'entendre faire. Cependant, il fut coupé dans ses pensées par un geste brusque dont il n'avait pas prévu l'apparition soudaine, et qu'il aurait probablement contré s'il n'était pas en la seule présence de Billy. S'il s'était laissé faire, un sourcil s'arqua néanmoins face au réflexe soudain déployé. Oui ? Son bras fut relaché quasiment aussitôt, et l'explication s'en suivit. Si on pouvait appeler ça une explication, parce que très franchement, à part le traiter de manche il n'avait rien compris.
« ...Chevalier quoi ? »
Désolé, ce n'était pas le type de lectures qui traînaient chez lui. Ni celles du salon, ni celles de la chambre, d'ailleurs... Hum. Bref. Avec trois points d'interrogations clignotant en néons au dessus de la tête à cause de cette histoire d'oignons (ça mange les oignons un cheval ?), David le laissa expliciter le problème, et compris très bien la chose une fois illustrée. Sans les doigts, donc. Okay. Il hocha la tête, reprit son morceau de pain, enfin celui de Maximus plutôt, et le lui tendit à nouveau. Main à plat et doigts serrés cette fois-ci, donc, suivant bien les instructions qui lui avaient été données. Le presque quarantenaire observa le cheval croquer dedans le crouton tout en lui caressant le front, et se permit une, puis finalement deux remarques sur le ranch. Cependant, la réaction de Billy ne fut pas vraiment celle escomptée, si ce n'était le fait qu'il n'y connaissait toujours rien en dendrologie.
A l'époque, lorsqu'il lui avait demandé ce qu'il comptait faire une fois sorti, Billy avait vaguement évoqué le ranch. David n'avait pas pensé une seule seconde qu'il puisse s'agir là d'une forme d'obligation familiale. Il n'avait jamais eu de ces choses-là, lui. A présent, forcément, il voyait la chose sous un jour nouveau, bien moins plaisant tout à coup. Parce qu'un ex-taulard n'utilise pas ce genre de vocabulaire par hasard, et certainement pas à quelqu'un qui a passé dix ans de sa vie enfermé. La réponse de Billy en disait donc très long sur son état d'esprit actuel... Et laissa David Coi un instant. C'est qu'il n'était pas naïf, cette part de lui s'étant envolé depuis longtemps. Alors, ce n'était pas lui qui irait sortir des discours à la con du genre "mais c'est pas grave mec, allez, avec de la volonté tout arrive, tu vas te sortir de là rapidement, paf un tour de baguette magique et tout est résolu". Pour les mecs comme eux, la magie ça n'existe pas. L'ambiance assombrie, il observa Billy se détourner pour regarder au loin, regard fixé sur Rosie, sachant très bien dans quel type d'endroits son esprit était parti pour y avoir passé un certain temps lui-même. Il s'approcha sans mot dire, prêt à simplement poser sa grosse patte sur l'épaule du gamin, à offrir le peu de réconfort qu'il pouvait lui donner, à défaut d'avoir la moindre solution à lui offrir dans l'immédiat. Mais il n'eut pas le temps d'esquisser son geste que déjà, Billy revenait à la réalité, changeait le sujet, probablement réveillé par son approche. Fidèle à lui-même, de ne pas s'attarder sur le négatif. Pas en face des autres, en tout cas. Mais David savait que ce n'était qu'une façade. De plus, le changement de sujet, savoir ce qu'il foutait là, ne tournait pas réellement en sa faveur. Puis la précision suivante était venue l'achever. Si elle n'avait pourtant pas le ton du reproche, David ne pouvait qu'en entendre l'écho résonner dans ses oreilles à présent. Expirant un presque soupir, il lissa sa barbe du bout des doigts. Okay....
« Je suis désolé. » fut ce qui sortit en premier de sa bouche. Vraiment. Il n'avait pas pensé que sa venue aurait pu avoir quoi que ce soit de positif pour lui. A dire la vérité, il s'était au contraire fait violence pour rester détaché. Il se souvenait encore de la façon dont Billy s'était accroché à lui, avant qu'il ne parte. Le souvenir l'avait remué assez longtemps comme ça... « Je ne pensais pas que garder un ex-taulard dans tes connaissances puisse être une bonne idée. » expliqua-t-il.
Tout ce qu'il lui souhaitait, c'était un nouveau départ. S'immiscer dans sa vie n'aurait été qu'un rappel incessant d'un passé qu'il lui fallait laisser derrière lui. Ou du moins c'était ce qu'il pensait jusque là. Mais il se disait maintenant qu'il aurait mieux fait de suivre son instinct, celui qui lui murmurait que peut-être que seul un ex-taulard pouvait savoir ce qu'il allait traverser.
« J'ai fini par venir parce que je m'inquiète. » lâcha-t-il finalement d'une voix un peu rude, comme s'il s'attendait à entendre des reproches en guise de réponse.
Il se retint de soupirer, ses yeux bleus fixés sur l'objet de son inquiétude du moment. Malgré le ton devenu bourru, il y avait dans son regard toute la sincérité du monde. Oui, Papa Ours se faisait du souci, et ce n'est pas cette conversation qui allait l'apaiser. Inutile de se rebiffer, ou de monter sur ses grands chevaux, c'était bien trop tard pour ça. Il se gratta la tête, posa la laisse qui l'encombrait sur la barrière, contre laquelle il s'appuya tout en demandant finalement :
« Ça se passe comment ? La vie, la famille, la drogue, la rééducation ? »
Clairement, il n'allait pas tourner autour du pot une fois le sujet mis sur la table.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Mer 31 Juil - 17:14 | |
| Behind the words Billy Duncan & @David Wright
Ce n’est qu’après que Billy se rendit compte que ses propos pouvaient être mal interprétés. Qu’il pourrait y voir une forme de reproche qui n’existait nullement. Oui, il se posait des questions. En sortant, et peu avant sa propre sortie à lui, David lui avait dit qu’il ne chercherait pas à le voir, parce qu’il fallait qu’il continue de l’avant, qu’il ne voit pas la prison ou les repères de la prison comme un réconfort, un endroit plus rassurant que la vie réelle. Sur le moment, le Duncan avait trouvé ça idiot, comment est-ce qu’il pourrait voir cet endroit autrement que comme une privation de liberté, et un lieu pas vraiment sûr ? Sauf que l’idée ne lui était plus apparue aussi stupide que ça après avoir découvert ce qu’était le retour à la réalité, et certainement pas le « retour à la normale ». Alors, il s’était fait à l’idée qu’il ne le reverrait sans doute pas, que les lettres seraient alors leur seul contact, même s’il avait toujours espéré que son mentor (ancien mentor?) ne change d’avis. Ce n’était pas la première fois qu’il ne partageait pas son opinion et qu’il restait persuadé qu’il y avait une meilleure solution, mais il avait accepté, après tout, il n’avait pas tellement eu le choix. Il l’avait accepté, s’était fait à l’idée. C’était pour ça qu’il était aussi surpris de le voir, mais sincèrement heureux. Et en apprenant pourquoi il était là, même si c’était un sujet d’inquiétude, il était un sujet d’inquiétude, il se sentait rassuré. Parce que ça voulait dire que même à distance, même par le biais de ces fameuses lettres, il restait une petite partie de lui dans la vie de David.
Soupirant à son tour, et lâchant ses roues, il était clair à présent qu’ils n’allaient pas quelque part pour le moment, le jeune homme donna un nouveau morceau à Maximus, beaucoup trop proche de lui pour que le pain ne soit pas son unique motivation, tout en cherchant ses mots, ceux qui ne lui donneraient pas l’image d’un gros dépressif chronique ou pessimiste… ou l’air d’être son géniteur avec son avis pâteux sur la vie. Il avait là un interlocuteur qui pouvait comprendre beaucoup de choses qu’il traversait, qui pouvait vraiment comprendre sa situation, ses états d’âmes. Ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait, il pouvait vraiment l’exprimer avec lui, sans craindre d’être jugé. Mais en même temps, il ne voulait pas non plus qu’il le pense autant en désarroi que quand ils s’étaient connus derrière les barreaux.
« Ne t’excuse pas, vraiment, » murmura Billy en relevant les yeux sur David.
C’était la première chose qu’il voulait lui dire avant tout, parce ses excuses n’avaient vraiment pas lieu d’être. Se serait plutôt à lui de le faire, mais là tout de suite, l’homme pourrait prendre ça comme une nouvelle tentative de fuir ses questions. Non pas qu’il ait l’habitude avec lui, mais ce serait vraiment trop peu subtil. Lançant le dernier morceau de pain à un nouveau cheval qui faisait timidement son apparition, la plus vieille jument qu’ils aient, avec une magnifique robe blanche tachetée de noir, il reprit la parole, d’une voix un peu plus forte.
« Je vais essayer de te répondre dans l’ordre, accroche toi, ça peut être assez long. Enfin, je vais essayer dans l’ordre. La famille, ça va, je reprends lentement mais sûrement ma place. Mes deux plus jeunes sœurs ont tellement grandit en deux ans, j’ai l’impression d’avoir manqué toute une part de leurs vies. Elles me parlent à peine, surtout la petite dernière à vrai dire. Merida en veut à tout le monde, pas seulement à moi, elle nous en veut à tous pour diverses raisons, et… on ne peut même pas dire que ce ne soit pas justifié. Ewen… c’est comme ça qu’elle s’appelle maintenant, elle a changé de prénom pendant mon absence, je commence à m’y faire aussi, je ne me plante plus. J’essaye d’aider Neil autant que possible à la maison, autant que le fauteuil me le permet, je me surprends à être inventif pour faire le ménage. Optimiser au maximum. Ça amuse beaucoup ma nièce, Charlie. Elle aussi a beaucoup grandit, j’ai failli ne pas la reconnaître quand je l’ai revu la première fois. Les services sociaux sont passés plus souvent depuis ma sortie que toutes ces dernières années, je vais finir par croire que c’est parce que je fais une bonne maîtresse de maison avec mon café et mes blagues. Malgré mon casier, et surtout parce que notre sœur aînée est incroyable, ils n’ont rien à nous reprocher, heureusement. Ah ouais, aussi, j’ai pris la chambre de mon paternel. Mon ancienne est à l’étage, et du coup, ben… je ne peux pas monter quoi. C’est extrêmement bizarre, d’ailleurs, mais je crois que ça va maintenant. Quoi d’autre sur la famille ? »
Billy fit une pause, mais il savait parfaitement ce qu’il n’avait pas encore mentionné à ce sujet, qu’il devrait sans douter réellement aborder, plus que ce qu’il faisait dans ses lettres, autrement que effleurer la surface. Par bonheur, ce n’était pas son après-midi de l’avoir.
« Ruby. Elle n’est pas là aujourd’hui, mais sa mère l’amène régulièrement. Comme j’étais encore sous probation jusqu’à juin, je ne pouvais pas aller la chercher, mais ça va sûrement changer à partir de Septembre… Enfin, je t’ai déjà écrit ça… Je… C’est compliqué avec elle. Enfin, pas elle, c’est une gamine adorable et sage, en plus elle adore sa cousine, mais… c’est compliqué pour moi. Si jamais tu trouves un bon mode d’emploi pour être un père plus ou moins correct, je veux bien un exemplaire. »
Nouveau soupir. David n’aurait pas pu choisir des sujets un peu moins délicats sur lesquels se faire du soucis ? Enfin, si, il y avait le prochain point, et ça, c’était plutôt positif et serait un bon moyen de le rendre un peu fier.
« Pas d’alcool, pas de drogue depuis ma sortie. Enfin, depuis l’accident même, et c’est aussi à cause de ma probation… ouais, non, je n’ai plus rien touché. Même pendant les fêtes, je me suis tenu à carreau. J’essaye d’ailleurs de faire freiner un peu ma sœur là-dessus, sans trop lui faire la moral, j’essaye de l’empêcher de faire la même connerie que moi. Je ne peux pas jurer que ça fonctionne vraiment, mais au moins pour ça, je suis devenu un exemple. »
Et puis, ce n’était pas non plus comme s’il avait eu une véritable dépendance par le passé, à une quelconque substance que ce soit. Pendant les fêtes, les longues soirées avec ses amis, il se laissait aller, il touchait à ce qu’on lui donnait, mais rien de vraiment sérieux. Et surtout, étant donné qu’il ne participait plus à ce genre de soirées, adieu les amis après la case prison, il n’avait plus vraiment l’occasion.
« Pour ce qui est de la vie en général… elle suit son cour. J’ai plus ou moins un boulot, dans un théâtre, pour une troupe amateur, je m’occupe de la technique. On me paye plutôt bien pour ce que je fais, honnêtement, ce serait presque trop, mais je ne vais pas m’en plaindre. C’est loin d’être un gros salaire, pour te dire. Le reste de mon temps, je le passe ici, à r… traîner ma carcasse un peu partout. »
Rouler. Sauf que Billy ne voulait pas parler de l’évident. Il faisait de son mieux pour ne pas parler de son fauteuil, et de la rééducation. Tout, sauf ça. Pourtant, il savait que c’était ce que David attendait en particulier, ce n’était pas pour rien qu’il l’avait mit à la fin de sa liste. Profitant de la présence de la jumeau à côté de Maximus qui furetait son nez vers le quasi quarantenaire à la recherche de quoi se mettre sous la dent, le jeune homme tendit le doigt vers l’animal.
« Voici Jane. Là encore, ce n’est pas son vrai nom. Je la connais depuis que je suis petit. Je crois qu’elle nous a tous eu comme cavalier. »
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Ven 2 Aoû - 17:16 | |
| Behind the words @Billy Duncan & David Wright
Le murmure ne l'aida pas forcément à mieux se sentir, ce pourquoi il préféra ne pas répliquer, mais il fut apprécié néanmoins. David avait oublié à quel point il pouvait parler, tout seul. Le genre de monologues risqués ; "plus tu l'ouvres, plus t'as de chance de dire une connerie". Pas de connerie ici cependant, juste un aperçu de la vie de famille à laquelle le jeune homme était retourné depuis quelques mois. Les changements, la difficulté des ados, le creux formé par l'absence et les activités de tous les jours. Billy ne s'apitoyait pas, malgré les difficultés qu'on pouvait entrevoir dans son discours. Son nouveau statut de père, en revanche, semblait plus difficile à assumer. Comme il demandait conseil à mi-mots sous la forme d'un potentiel manuel, David croisa les bras un instant.
« Chapitre un, être présent et en avoir au moins un peu quelque chose à foutre. Contre exemples : nos géniteurs respectifs. Fin du bouquin. »
David n'avait jamais vraiment évoqué sa situation familiale avec précision, si ce n'était peut-être pour dire qu'il était fils unique, à contrario de la fratrie nombreuse présente chez les Duncan. Il avait néanmoins lui aussi connu la vie en communauté, bien malgré lui, même s'il n'était pas certain d'avoir ne serait-ce que mentionné en passant ces familles d'accueil à Billy ; tout cela n'était pas franchement le type de souvenirs sur lesquels il aimait à s'appesantir, ayant encore un ressentiment particulièrement brûlant envers sa mère pour l'avoir laissé là-bas sans un regard en arrière. Quoi qu'il en soit, il était à présent très clair qu'il ne portait pas ses parents en son coeur. Et si la façon dont Billy avait évoqué sa fille jusque là, que ce soit par écrit ou maintenant, laissait à penser qu'il se sentait largement dépassé par la situation, David espérait qu'il saurait prendre ses responsabilités. Accueillir la gosse régulièrement comme il le faisait était à son sens ce minimum ; à priori, Billy était donc déjà parti pour être un meilleur père que ce que David avait connu. Théoriquement.
La suite des annonces fût déjà nettement plus positive, lui plaisant autant par le fond que par la forme, son aspect catégorique. Pas d'alcool, pas de drogue. L'ours hocha la tête légèrement pour signifier son approbation. Son propre alcoolisme n'était pas un secret ; en effet, il ne s'était jamais caché de ses visites régulières dans le groupe de soutien de la prison. Beaucoup seraient surpris de savoir à quel point il était facile de trouver de l'alcool même derrière les barreaux, quand on en a envie... alors, le chemin personnel accompli vers la sobriété était plus une fierté qu'autre chose. Malgré tout, résister à la tentation une fois embourbé dans la merde de tous les jours n'avait pas forcément été aisé. Alors, il avait naturellement craint pour son protégé, au vu de ses propres moments de faiblesse. L'entendre ainsi écarter complètement ce souci était un soulagement.
Pour finir, Billy évoqua le petit boulot qu'il avait décroché au théâtre et qui lui permettra sans nul doute de sortir un peu de sa bulle. Il ne pouvait qu'espérer que ce travail lui soit aussi bénéfique que le sien l'était pour lui. Puis, le jeune homme oublia "tout naturellement" la dernière question à l'ordre du jour pour effectuer de nouvelles présentations, profitant de la présence de Jane à leurs côtés pour tenter de faire diversion. Malheureusement, le seul fait qu'il contourne à nouveau le sujet était déjà une réponse en soi. Réprimant son réflexe premier, qui était de laisser son irritation prendre le dessus, David préféra garder l'attention de la jument à lui, venant flatter son encolure en silence. C'était une possibilité à laquelle il s'était préparé mais qui n'en était pas moins difficile à avaler. Comme le cheval le reniflait encore et semblait chercher de quoi manger, il lui murmura « Cherche pas, y'a plus de pain. » Plus de pain, plus de rééducation. Chacun sa déception. Il caressa le grand front quelques instant, faisant un peu le calme, avant de reprendre la parole :
« Ça te manque ? de monter. »
Grandir au milieu des animaux, des chevaux, même si tout n'avait pas été rose, cela avait bien quelques avantages, comme celui-ci. Peut-être était-ce là une activité de plus sur laquelle Billy avait fait une croix, après son accident. Cependant, David n'avait pas dit son dernier mot. Il ne s'était pas emmerdé à le motiver pendant plus de deux ans pour le voir baisser les bras comme ça. D'ailleurs, son impatience finit par avoir raison de lui et, estimant qu'il lui avait laissé assez de temps de répit comme ça, il finit par s'approcher d'un pas décidé.
« Allez, debout. »
Non, ce n'était pas une question. Le ton ne laissait aucun doute là-dessus, d'ailleurs. Joignant le geste à la parole, il présenta ses mains comme appui si besoin était, l'une d'elle décrivant un petit mouvement vers le haut, tant pour l'encourager que pour lui dire que ce n'était pas une option et qu'il ferait mieux de se grouiller. Il lui avait fallu un an, pour parvenir à se mettre debout avec de l'aide. Un an de douleur et de travail régulier. Est-ce que Billy avait cette aide ici, est-ce qu'il osait seulement la demander à un de ses frangins, David n'en était pas sûr du tout . Ce qu'il savait en revanche, c'est qu'il pouvait lui rappeler qu'il en était capable. Le fauteuil n'était pas une fatalité, pas pour lui et il se refusait de le croire. Et quoi qu'il en soit, il avait envie de le voir faire, égoïstement peut-être, pour s'assurer qu'il n'avait pas régressé, à défaut d'avancer.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Sam 3 Aoû - 18:02 | |
| Behind the words Billy Duncan & @David Wright
Le sujet avait été évité, et on ne pouvait pas dire que ça avait été fait avec subtilité. La subtilité, ce n’était pas le fort de Billy, il n’était pas aller à l’école, tout ça, tout ça. Mais au moins, il était bien conscient que sa tentative de fuite avait été remarqué par David, et qu’elle ne passerait certainement pas, et encore moins comme il l’avait espéré. D’autant plus que l’homme avait utiliser sa diversion pour remonter le sujet à la surface, mettant le doigt sur une des choses qui lui manquait le plus en travaillant à nouveau au ranch : monter. Cela faisait bien des années qu’il avait arrêté de jouer au cavalier ou au cow-boy, mais il n’empêchait que c’était un énorme privilège qu’ils avaient là, et dont il n’avait que trop peu profiter alors quand il en avait l’occasion. Quand il voyait sa fratrie se faire ce plaisir, qu’il accompagnait les visiteurs dans les écuries pour les préparer, c’était frustrant. Mais comme énormément de choses depuis qu’il était cloué à ce fauteuil. Et il avait envie de le lui dire, mais ce serait tomber dans le panneau et il serait obligé de parler du sujet qui fâche.
« Ouais, un peu… Autant que le reste. »
Encore une réponse floue, mais qui passa assez vite à la trappe alors que son ancien mentor s’approcha de lui. Debout. Bordel. Vraiment ? Comme ça ? Sans échauffement au préalable ? Même pas un petit câlin d’encouragement avant ? Même la fuite physique n’était pas envisageable, le temps qu’il manœuvre pour se tourner, même si son fauteuil était suffisamment malléable et qu’il l’utilisait avec fluidité, David serait plus rapide que lui et le rattraperait bien vite. En fait, il n’aurait pas tant à le rattraper, juste l’arrêter en tirant les poignets vers lui. Oh, il aurait bien tout donner pour courir au loin. Même si dans ce cas, il n’aurait pas vraiment eut besoin de courir pour fuir l’ancien taulard. Il l’avait alors face à lui, lui tendant les mains comme avant, quand il lui montrait où il en était, ou quand il le forçait à le faire pour ne pas perdre espoir. Fermant les yeux un court instant, le jeune homme tenta une dernière fois de retarder le moment, et répondant enfin, et sincèrement à la question initiale, même s’il savait que c’était trop tard et que David ne changerait sans doute pas d’avis.
« Je n’ai pas les moyens pour les séances de rééducation. Même pas pour une séance de kiné de temps en temps. Tout ça, ça coûte une blinde et… tu sais qu’on n’a pas de mutuelle pour ça. Ce que je gagne, je ne peux pas le mettre de côté pour la rééducation, c’est du non-négociable. Je te jure que c’est la première chose que je suis allé voir après avoir trouvé ce boulot. Je ne sais pas si je pourrais un jour reprendre la rééducation, et ce n’est même pas une question de volonté. Enfin, si, mais c’est clairement parce que je ne peux pas en faire que ça me fout un coup, et par conséquent… la volonté n’y est pas. »
Il y avait sans doute un moyen, c’était toujours ce que les médecins lui répétaient après ses séances avant qu’il ne retourne à la prison. Les gardiens qui l’accompagnaient, jamais le même, c’était un roulement, l’aidaient parfois, servaient de cobaye pour les plus téméraires et intéressés, certains s’ajoutaient aux encouragements. Ceux-là même tentaient de lui donner des idées d’alternatives pour poursuivre au quotidien, même si c’étaient des visions à long terme. Mais cela voulait dire encore plus adapté la maison Duncan, s’ensuivrait sans doute des frais supplémentaires pour la famille, et c’était exactement ce qu’il refusait de leur imposer. Un putain de cercle infernal, une boucle sans fin et impossible à faire sauter. Soupirant et fermant à nouveau les yeux, Billy s’avoua vaincu. Pas de besoin de poser la question, il savait que l’homme était déçu, quand bien même il avait pu lui donner de bonnes nouvelles juste avant. Résigné, et enclencha les freins de son fauteuil pour éviter que ce dernier ne glisse pendant sa tentative. Depuis sa sortie de prison, il n’avait plus essayé de se mettre debout. Son quotidien, ses gestes du quotidien avaient mis du temps à s’installer, à devenir une habitude, à devenir naturels, mais maintenant, tout se faisait sans qu’il y réfléchisse. Se mettre debout n’en faisait pas partie. N’en faisait plus partie. Et à vrai dire, avoir le réflexe de se mettre debout en sortant du lit pour ensuite se mettre sur son fauteuil, il ne l’avait plus depuis que David était sorti. Est-ce que ses jambes allaient seulement supporter de le tenir ?
Le palpitant agité dans sa cage thoracique, Billy attrapa les mains de David, c’était plus qu’une nécessité à vrai dire, mais pendant quelques secondes, il resta là, sans faire mine d’essayer. Quand bien même il appréhendait la suite, le contact de sa peau, moins « sauvetage de doigts éclair », plus concrète lui faisait du bien. C’était un vrai contact cette fois. Un contact rassurant. Qui lui rappelait combien c’était bon d’avoir ses bras autour de lui, ces moments où ils étaient juste assis sur un lit, où il avait sa tête sur son épaule et qu’une de ses mains était simplement posée sur son dos. Ça lui manquait. Ravalant cependant ces souvenirs, le jeune homme se concentra enfin sur ce qu’il lui demandait. Mais pour ça, il du relâcher les mains de l’homme, pour descendre ses pieds du fauteuil, les posant bien à plat sur la terre, pour le reprendre assez rapidement. Lui serait son appui, plus stable que son moyen de locomotion, plus solide. Il avait oublié à quel point ça lui demandait de la force et de la concentration. Un geste qui pour n’importe qui ayant l’usage de ses jambes se faisait facilement et naturellement, devenait un effort considérable. Et il se souvenait à présent pourquoi il avait cessé de le faire au départ de son mentor, pour qui est-ce qu’il ferait cet effort maintenant que personne n’était pour le voir ? Il faillit flanché, tout son corps contracté par l’effort pour s’empêcher de tomber, il serrait à présent les mains de David. S’il n’avait pas encore renoncé, c’était pour ne pas le décevoir un peu plus. Pas même alors que les muscles de ses jambes se tendaient douloureusement, délaissés depuis beaucoup trop de temps pour accepter d’être autant solliciter sans en montrer leur désaccord. Les médecins le lui avaient déjà dit par le passé, c’était une question de temps et d’habitude. De réapprendre à réveiller ses muscles, de leur rappeler qu’ils avaient une fonction. C’était une chance énorme qu’il avait, d’avoir échapper à la perte totale de ses jambes. En rééducation, il avait croisé des paraplégiques, des personnes clouées à vie dans un fauteuil, qui n’avaient pas la moindre chance de remarcher un jour, et ce même si eux aussi utilisaient les mêmes machines que lui, bien que pour eux, ce soit plus expérimental. Lui, c’était dans le but de l’aider, de le remettre sur la bonne voie. Il était sorti de l’hôpital avec une longue cicatrice dans le dos et un fauteuil, oui, mais l’affirmation que ses jambes étaient encore bonnes. Quand enfin, elles acceptèrent de le tenir, Billy leva les yeux sur son mentor, ancien mentor, qu’il avait refusé de regarder pendant toute l’opération, et eut un timide sourire.
« Voilà, debout. Et en moins d’une heure ! »
L’humour avait toujours été sa bouée de secours quand il était affreusement mal à l’aise, et en prison, il avait fait preuve de BEAUCOUP d’humour. Son malaise augmenta cependant alors que ses jambes ne pouvaient plus le soutenir, trop d’effort d’un coup, le faisant s’effondrer dans les bras de David. Il s’accrocha à ce dernier vivement, la panique s’emparant l’espace de quelques secondes, cette sensation désagréable de chute vive qui repartie sitôt venue.
« WOW ! Désolé… je crois qu’il vaut mieux que je redescende... »
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Lun 5 Aoû - 10:23 | |
| Behind the words @Billy Duncan & David Wright
Du coin de l'oeil, il surveillait Billy tout en caressant la jument qui lui réclamait du pain. Il avait répondu de façon neutre, évasive, que monter lui manquait autant que le reste, un peu. Mais David n'était pas persuadé qu'il s'agisse là de toute la vérité. Peut-être à cause de l'ombre qui s'était immiscée sur son visage un instant, peut-être parce que venir donner du pain aux chevaux n'était pas une tâche obligatoire, et qu'il était donc venu se traîner jusqu'ici de lui-même. Il aimait ses chevaux, il voulait leur faire plaisir. Ne plus avoir le même contact avec eux qu'avant devait forcément être frustrant. Ce qui le frustrait, lui, c'était que son ami préfère masquer la vérité et tourner autour des sujets délicats plutôt que d'être honnête avec lui. Il avait alors décidé de ne plus prendre de gants et il lui avait demandé de se lever, là tout de suite maintenant, sans vraiment lui laisser le choix d'accepter ou non. Et non, la fuite n'était pas envisageable non plus, et elle n'était pas franchement recommandable car elle aurait eu tôt fait de l'irriter davantage encore. Paumes présentées en guise d'appui, il attendait. Pendant un instant, il vit les yeux de Billy se fermer et cru qu'il allait argumenter contre sa demande. Mais le jeune préféra, enfin -enfin !- répondre à ses interrogations concernant sa rééducation. Et malheureusement, c'était tout ce qu'il craignait d'entendre : pas d'argent, pas de séances, pas de motivation. Manquait plus qu'un ajout sur le fait de ne pas pouvoir demander d'aide à sa famille et il faisait un combo. David ne bougea pas, refusant de le laisser penser qu'il pouvait changer d'avis sur le fait de vouloir le voir debout. Toutes ses pleurnicheries n'y changeraient rien, et Billy devait le savoir pour s'être déjà frotté à sa tête de bois par le passé. Il n'avait rien répondu, attendant, patiemment. De longues secondes s'étiolèrent avant que l'autre ne se décide à enclencher ses freins puis que des mains ne rejoignent les siennes, en un geste étonnamment familier. Bien. D'autres secondes passèrent sans que rien ne se passe vraiment. Rien, si ce n'est le fait que David ne comprenne à quel point Billy manquait d'entraînement. Une telle hésitation, un tel besoin de concentration. Cela lui en disait long, très long, sur la façon dont il avait pris soin de ses jambes dans les derniers mois. Et il ne pouvait qu'espérer qu'il n'ait pas trop régressé. Enfin, Billy le relâcha pour placer ses jambes, ses pieds, et reprendre la position initiale. L'effort fut rude, très rude. Il pouvait le sentir, depuis ses propres bras jusqu'à la crispation des mains tenant les siennes, la contraction des muscles du plus jeune, la tension de son visage. « Allez... ...tu peux le faire.... » D'une voix particulièrement basse, par habitude de l'absence d'intimité sans doute, il avait murmuré quelques encouragements. Vigilant, il avait craint un moment que Billy ne parvienne pas au bout de la tentative et qu'il ne doive le rattraper avant une chute. Mais non, il était bel et bien parvenu à se mettre debout et, le souffle visiblement perturbé par l'effort, il avait enfin accepté de le regarder, et d'ajouter une blague avec ça ! Au sourire timide de l'un avait répondu celui, plus franc et satisfait, de l'autre.
« T'aurais mis une heure, je t'aurai botté le cul ! »
Non, probablement pas, mais c'était une façon comme une autre de masquer la profondeur de son soulagement. Soulagement qui s'éclipsa bien vite en voyant les jambes de Billy flancher soudainement. Ce n'était pas leur premier rodéo, cependant, même si ça n'était plus tout récent, et David eut le réflexe de le rattraper immédiatement, tandis que le jeune tombait dans sa direction. Il referma ses bras autour de lui, le sécurisant contre son torse.
« Quoi, déjà ? Moi qui croyais que tu voulais une danse... »
Non, Billy n'avait pas le monopole de l'humour. Ajoutant un léger rire vocal à sa phrase, il avança néanmoins prudemment pour le replacer dans son fauteuil, peu désireux de le voir se faire mal ou simplement s'épuiser juste pour lui faire plaisir. Quand il fut installé, David lui tapota légèrement la joue de la paume de la main, pour lui signifier qu'il s'était bien battu. Derrière lui, Rosie était revenue pour voir ce qu'il se passait et elle se risqua à renifler une roue.
« T'es jalouse ? » Elle redressa la tête lorsque son maître lui caressa une oreille pendante, puis trotina un peu plus loin, s'intéressant à un piquet qui lui donnait manifestement envie de marquer son territoire. « Passe-moi ton téléphone. » demanda David presque dans la même foulée, tandis qu'il se redressait.
Oui, il allait lui donner son numéro. Se contenter de repartir comme si de rien n'était, ce n'était plus vraiment dans ses possibilités. Il s'était piégé tout seul, comme un bleu. Parce qu'il était trop investi dans cette affaire, et qu'il venait de replonger dedans, les deux pieds en avant.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Mar 6 Aoû - 18:21 | |
| Behind the words Billy Duncan & @David Wright
S’il détestait tout particulièrement quand ses jambes faiblardes cédaient sous lui, en son fort très intérieur, Billy était soulagé d’être contre ce torse musclé et non face contre terre. La vraie terre. Terre poussiéreuse en plus. Là encore, il y eut des souvenirs qui tentèrent de se frayer un chemin, qui manquèrent de le faire rougir au passage, ce qui ne fut heureusement pas le cas, dignité sauvée. Si on pouvait appeler ce qui lui restait de la dignité. N’empêche qu’il était bien dans les bras de David, et pendant les quelques secondes où il demeura là, il avait totalement oublié que ses jambes ballottaient sous lui. Mais bien rapidement, il retrouva son cher fauteuil, retrouvant sa taille enfant les bras levés. Machinalement, le jeune homme releva les freins et eut un petit sourire à son geste affectueux, pour le féliciter. La déception ne serait pas totale au moins.
« Me lance pas dessus ou je serais bien capable de te demander une danse le jour où j’aurais retrouver l’usage de mes jambes. En tout bien, tout honneur la danse. »
S’il arrivait à retrouver l’usage de ses jambes, c’était ce qu’il se retenait de dire. Mais lui était toujours resté positif dans les pires moments, et qui ne voulait vraiment pas remuer le couteau dans sa propre plaie, alors autant aller dans son sens. Mais ça ne lui déplaisait pas non plus de se dire qu’il pouvait lui faire cette surprise de danser avec lui, dans cette éventualité. Après, on ne parlait pas non plus d’un slow ou un truc du genre, bien sûr que non enfin, mais… c’était drôle à envisager. Billy laissa son attention être détourné par le chien de David qui sembla faire preuve d’une curiosité toute relative de sa personne en s’approchant pour sentir son fauteuil, pour repartir bien vite dans son exploration des alentours.
« Je ne te savais pas ami des chiens. Ça fait longtemps que tu l’as ? »
La question lui avait échappé alors qu’il lui tendait son téléphone comme il le lui avait demandé, loin d’être high tech, l’objet lui permettait les fonctions de base de ce genre d’appareil, et en option d’écouter la musique et de s’enregistrer quand il jouait et chantait au ukulélé. Ça ne le surprenait pas tant que ça de voir David avec un compagnon à quatre pattes, il avait en lui la douceur nécessaire et la bonté pour s’en occuper, c’était malgré tout étonnant d’avoir cette image-là après ces deux années d’enfermement. Et il se rendait seulement compte d’une chose qu’il n’avait pas encore réalisé : lui aussi était libre. Ils étaient tous les deux libres, plus de cage, plus de règles strictes. Enfin si, sa probation et la loi évidement pour Billy, et sans doute aussi pour David, mais plus celles de la prison en tout cas. Même s’il était encore mué par beaucoup de réflexes, de conditionnement de l’établissement pénitencier, le Duncan comprenait peu à peu que rien ne les obliger à rentrer chacun chez soit après un dîner à dix-sept heures. Et il était encore loin d’être dix-sept heures, mais c’est un détail.
« Tu sais, ma proposition de visite du ranch tient toujours. A moins bien sûr que tu ais autre chose à faire, si c’est le cas, je ne te retiens pas, mais de mon côté, je n’ai rien à faire, mes petites sœurs sont enfermées dans leurs chambres et il n’y a pas de visiteurs prévus pour le ranch aujourd’hui. Bon, va falloir marcher un peu aussi, mais c’est trois fois rien. Et ton fidèle compagnon pourra voir d’autres bêbêtes. »
Il y avait aussi le fait que Billy n’avait pas envie de se retrouver tout seul dans la maison, sa visite aux chevaux avait été un moyen de fuir cette solitude, entre autre. Plus d’un an et demi qu’il ne l’avait pas vu, et franchement, après lui avoir mis autant la pression pour qu’il se lève, son mentor lui devait au moins ça. A son tour de ne pas trop lui laisser le choix, même si le jeune homme gardait en tête que lui avait un vrai boulot avec de véritables heures de travail, il s’avança vers le chemin de terre qui longeait l’enclos des chevaux pour rejoindre le ranch, s’arrêtant en travers pour lui lança un regard amusé.
« Ne m’oblige pas à ressortir les classiques Disney qui te sortaient par les yeux. Surtout que mon chant s’est carrément amélioré, en plus j’ai agrandi mon répertoire. »
Chacun ses menaces. Après tout, ce n’était pas comme si lui pouvait lui botter de le cul. Au pire, il pouvait lui rouler sur les pieds, et encore. Le prendre de vitesse ? Non plus. A moins qu’ils soient sur une pente bétonnée, là ouais, il battait tout le monde haut la main. Ça faisait tellement longtemps qu’il ne s’était pas sentit si… libre en réalité. Avec David, il retenait assez peu de choses, il souriait bien plus que ce que depuis sa sortie, c’était comme s’il respirait de nouveau après avoir fait de l’apnée pendant presque deux ans. Le jeune homme n’allait pour autant pas le supplier, mais son regard en disait suffisamment long. Juste un petit peu.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Jeu 8 Aoû - 18:12 | |
| Behind the words @Billy Duncan & David Wright
La réplique lui vola un léger rire, tandis qu'il répondait déjà :
« Fais gaffe, je vais m'en souvenir. »
Si c'était pour fêter le fait qu'il ait retrouvé le plein usage de ses jambes, il danserait avec lui pendant la totalité de la durée du cd s'il voulait. (Comment ça, les cd c'est dépassé maintenant ? Non mais tout se perd je vous jure...). David ne s'attarda pas sur le "tout bien tout honneur", bien plus content de l'entendre discuter de la possibilité d'un futur où il serait capable de danser. De toute façon, ce n'était pas comme s'il n'était pas capable de repousser des avances indésirables, si elles se présentaient alors... pourquoi même s'attarder là-dessus ? Poursuivant plutôt son chemin de pensée, il lui demanda son téléphone tout en regardant la chienne vaquer à ses occupations, encore manifestement peu certaine de vouloir s'approcher trop de l'énergumène qu'était Billy.
« Je l'ai récupérée plusieurs mois après ma sortie. On était tous les deux tout seuls, alors on s'est adoptés. Elle était encore bébé à l'époque. »
Tous les deux tous seuls et battus à blanc par la vie, devrait-il dire. Mais il n'avait pas forcément envie de rentrer dans ces détails-là, même s'ils en viendraient probablement à en parler un jour Billy connaissait probablement assez bien les bêtes pour pouvoir, à terme, identifier quelques petites choses dans le comportement de la chienne, même si elle était à présent beaucoup plus ouverte et curieuse qu'elle n'osait l'être au début. Pendant un instant, il regarda Rosie avec un petit sourire qui en disait long sur l'affection qu'il portait à la bestiole avant de reporter son attention à la tâche en cours. Alors, oui... Avec patience, il pianota de ses gros doigts sur l'écran tactile (en se disant qu'il ne s'habituerait jamais parfaitement à ces trucs...), trouvant le répertoire pour y ajouter un contact. Il nota simplement son prénom et y ajouta son numéro de téléphone portable, quand bien même il s'agissait techniquement de sa ligne professionnelle, son chef devant pouvoir le contacter quand il travaillait dans les parcs de la ville.
« Voilà. Tu m'appelles quand tu veux. »
Déclara-t-il sobrement en rendant l'objet à son propriétaire, comme s'il s'agissait d'un acte banal, alors qu'il était pourtant celui qui avait mis de la distance entre eux jusque là. D'autant plus que ce "Quand tu veux" était assez littéral. Déjà parce qu'il s'agissait de Billy, et qu'il était spécial, au cas où il n'était pas déjà au courant. Ensuite parce que parmi le peu d'autres personnes qui possédait ce numéro, il y avait son filleul aux alcooliques anonymes et qu'il était donc déjà préparé psychologiquement à recevoir des appels à des heures impossibles. Et cerise sur le gâteau, l'appel ne coûtera pas un mois de labeur ni n'aura besoin d'être surveillé. Et ça, c'est quand même suffisamment beau pour être souligné. Comme pour tourner la page sur ce qu'il venait de se passer, Billy changea de sujet en proposant à nouveau une visite du ranch. Chose qui, maintenant qu'il avait eu réponse à ses question, était déjà plus acceptable par David. Marcher n'était pas un problème, et à vrai dire le temps non plus puisqu'il avait déjà fait ses heures de la journée. Mais sans vraiment attendre sa réponse, Billy commença à rouler dans la direction opposée, avant de se mettre à... proférer des menaces d'un genre vraiment horrible.
« Si tu te mets à chanter l'air du vent, je me casse de suite. »
Oui, oui, chacun ses menaces, justement ! David menaça en retour, mais se mit néanmoins en marche pour le suivre. Il ne voulait même pas savoir quelles nouvelles chansons étaient venues s'ajouter à son répertoire. Nope. Nope nope nope. Ce n'était pas que Billy chantait mal ou quoi que ce soit dans ce genre, pour être honnête. Il lui trouvait plutôt une voix plaisante, au contraire. Mais clairement les Disney n'étaient pas la tasse de thé de David. Ou plus précisément, ils n'étaient associés à rien qui ne lui soit sympathique et avaient donc tendance à sincèrement lui taper sur les nerfs, surtout quand une certaine personne s'amusait à les brailler en boucle. Enfin. Sauf que maintenant, il avait tendance à moins penser au passé lointain et plus à Billy quand il entendait quelqu'un se mettre à chanter ce genre de choses. Ce qui était mieux en un sens. Mais ça, il ne lui ferait certainement pas le plaisir de le lui dire dans l'immédiat.
« La prochaine fois qu'on se voit, je te ramène de la vraie musique, mec. »
Ouais, la prochaine fois, car il y en aurait une. C'est qu'il allait le tenir à l'oeil, maintenant. Il allait devoir passer un peu de temps sur le youtube mais il lui ferait une jolie playlist, il allait voir. Des trucs qu'il pourrait chanter, même.
« Vous avez quoi d'autre comme bestiaux ? » demanda-t-il soudain, ramenant la conversation à son sujet d'origine.
Il était sincèrement curieux. Et puis, Billy avait beau considérer le ranch comme une prison, il voyait bien que par certains aspects, il pouvait s'y montrer attaché. Pourquoi lui proposer par deux fois de le visiter, sinon ? Les animaux semblant être une part de ce qu'il appréciait, il s'y intéressait donc.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Jeu 8 Aoû - 23:14 | |
| Behind the words Billy Duncan & @David Wright
Billy fut soulagé de le voir avancer vers lui, même s’il le menaçait à son tour. Allons bon, des menaces aux menaces qui étaient elles-mêmes des menaces… ça pourrait durer longtemps ce genre de conneries. Avec un petit sourire au coin des lèvres, il attendit que David le rejoigne pour reprendre le chemin, faisant un vague geste de salutation aux chevaux qui faisaient mine de les suivre. Il faudrait qu’il fasse au moins un petit comptage des bêtes pour s’assurer que tous étaient bien là où il le faudrait… d’autant plus qu’il avait des bras en plus, et des jambes surtout, pour l’aider à ramener les fuyards et squatteurs chez eux. Mais ce serait peut-être un peu trop demander à un gars de la ville en pleine découverte. Roulant donc tranquillement sur le chemin de terre, il tourna légèrement la tête vers son mentor avec un petit sourire. C’est vrai que pendant deux ans, il n’avait pas fait vraiment preuve de goût en matière de musique, préférant chanter un répertoire qui pourrait apporter un peu de joie, aux autres détenues et à lui-même, innocent et niais à souhait, mais qui au moins ne pourrait pas tellement faire remonter des souvenirs difficiles ou toucher une situation qui parlerait un peu trop. Même s’il y avait toujours un enfoiré pour le couper dans ses solos et lui faire des leçons d’histoire ou de logique concernant les grands classiques Disney. Hé, on ne peut pas plaire à tout le monde.
« Quoi, tu vas me sortir du vieux rap genre Tupac ou les premiers tubes d’Eminem ? Non, attends, laisse moi deviner… Du Metallica ? »
Il n’y avait bien qu’avec lui que le jeune homme se montrait presque insolent. Parce qu’il savait que l’homme ne le prendra pas autrement que comme de l’humour, une provocation gentillette pour lui dire qu’il était vieux. Mais le pire, c’est qu’il aimait bien les artistes qu’il avait cité, et fort heureusement, sa culture musicale ne s’arrêtait pas à des dessins animés, la curiosité l’avait toujours poussé à aller de découverte en découverte, et surtout en pratiquant son instrument. Même si justement, en faisant ses reprises, il cherchait justement à montrer à sa nièce, sa fratrie, sa fille, ceux qui voulaient bien l’écouter jouer, que le ukulélé ne se limitait pas juste à une seule chanson d’un Hawaïen obèse, avec tout le respect qu’il avait pour ce même artiste, paix à son âme. A la réflexion, il ignorait tout des goûts musicaux de David, mais il n’était pas du tout contre l’idée de savoir ce qu’il pouvait bien aimé. Ce qu’il appelait « la vraie musique ».
Ils avançaient lentement mais sûrement, au loin on pouvait commencer à voir l’entrée des véhicules pour les visiteurs du ranch, petit parking vide. De l’autre côté du-dit parking, il y avait les écuries, mais ils étaient encore trop éloignés pour ça. La taille de la propriété était raisonnable, ni trop grande ni trop petit, bien qu’elle soit bien assez vaste pour leur donner beaucoup de boulot, et assez pour accueillir toutes les petites âmes que les uns et les autres récupéraient et ramenaient avec des yeux de chiens battus à leur sœur aînée. La question de David lui arracha un petit rire, amusé par ses mots, par sa curiosité qui en sortait mais aussi du tableau qui se dessinait petit à petit. Si Billy doutait au départ, maintenant il était sûr que c’était bien la première fois qu’il mettait les pieds dans un tel endroit. Faire une liste de toutes les âmes qui vivaient ici pourrait bien vite devenir un casse-tête.
« On a un peu de tout. Je t’épargne les chats et les chiens errants qui trouvent chez nous nourriture et affection quand ils en ont besoin, on a donc chevaux, chèvres, des lapins… J’ai bien essayé de récupérer un bébé éléphant quand j’étais petit, mais à mon grand désespoir, ils ne courent pas les rues de San Francisco. »
Et c’était véridique, petit Billy, âgé de neuf ans, avait demandé à ses aînés, dans l’hypothèse où il trouverait un éléphanteau abandonné comme les chatons qu’ils avaient trouvé, s’il pouvait le garder et le ramener au ranch. Était-ce pour préserver son rêve d’enfant, ou parce qu’ils savaient que ce ne serait pas demain la veille, ils avaient accepté. Et il avait cherché, longtemps. Très longtemps. Il ne s’était pourtant pas avoué vaincu pour autant… jusqu’à ce qu’il commence à fréquenter des jeunes plus vieux que lui, et que son idée d’animal de compagnie soit étouffé par d’autres désirs et idées moins enfantines. Mais cette histoire, il ne la raconterait sans doute pas à son ami. Pas tout de suite en tout cas. Ça lui donnerait trop de matière pour se foutre de sa gueule, et lui n’en avait pas encore assez pour tenir ce petit duel. Quand enfin ils atteignirent le parking, le Duncan s’arrêta, faisant un long tour sur place pour s’assurer que tout était à sa place, et qu’ils étaient bien seuls, pour faire de nouveau face à David, les pneus de son fauteuil crissant légèrement à cause de la terre.
« Alors, par quoi est-ce que tu veux commencer ? Il y a encore d’autres chevaux à rencontrer si tu veux rester sur des équidés. Sinon on à des ânes aussi. Attention, avec eux aussi, faut leur donner à bouffer avec la main à plat, hein. »
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Sam 10 Aoû - 23:30 | |
| Behind the words @Billy Duncan & David Wright
Il prit le chemin de terre sur lequel Billy s'était avancé, laissant sciemment la laisse de Rosie sur la barrière où il l'avait posée. Il pourrait la récupérer avant de repartir. Déjà, il promettait au jeune homme de lui ramener une playlist digne de ce nom, indiquant implicitement qu'il lui trouvait des goûts de chiottes en matière musicale. Il faut dire qu'en effet, il l'avait majoritairement entendu chanter du Disney et compagnie, ce qui n'avait pas franchement aidé à supposer qu'il avait effectivement une quelconque culture musicale. Et comme, en retour de bâton, Billy laissait à son tour sous-entendre qu'il avait des goûts de vieillard, David lui assena une petite tape derrière la tête. Rien qui ne puisse véritablement lui faire mal, bien sûr, juste de quoi appuyer ses mots.
« De un, on ne dit pas de mal de Metallica. De deux, j'ai une excuse pour mes dix ans de retard en culture musicale... Mais franchement, quand j'entends la daube que les jeunes écoutent de nos jours je me dis que j'ai pas dû louper grand chose à part la déchéance musicale de votre génération. »
Dit comme un vieux con, avec le petit grognement qui va avec et tout. Pour autant, il n'avait pas réellement mal pris la petite pique de Billy. A ses yeux, il avait plutôt de la chance d'être né dix ans plus tôt, et n'enviait pas vraiment les petits jeunes. En bref, il assumait son âge. Par contre, il était sûr qu'il avait un certain retard à rattraper, et pas seulement dans le domaine musical. Les films, les livres, les séries, tout. Il était passé à côté d'un monde, derrière les barreaux. Alors, il tentait de profiter de sa liberté retrouvée pour rattraper tout ça, tout en profitant des bons vieux classiques qui lui avaient manqué. Tout en avançant, il avait sorti un paquet de clopes de sa poche arrière et en avait extirpé cigarette et briquet. Allumant la première avec ce dernier, il tira une bouffée avant d'interroger Billy sur les animaux présents au ranch. Ecoutant, sa réponse, il se mit à rire à la mention de l'éléphanteau désiré.
« C'est sûr que vous auriez eu la place, mais bon... à moins de braquer un cirque je vois pas trop. » Non, ce n'était pas une proposition ! Gardant un oeil sur Rosie afin de s'assurer qu'elle restait dans les parages, il ajouta : « C'est marrant, à chaque fois que tu parlais du ranch j'imaginais que t'avais des vaches. Ça doit être les steaks qui me manquaient ! »
C'est sûr que la bouffe de la prison ne présentait pas vraiment de menus étoilés, ou tout simplement présentant de la bonne viande. (Ou de bons légumes, en fait, mais bref). Ils atteignirent le parking et David laissa l'autre faire sa manoeuvre, bizarrement toujours habitué à son rythme et au fonctionnement du fauteuil. A la question suivante, il ne put s'empêcher de répondre d'un ton qui sous-entendait bonjour je ne suis pas totalement stupide, merci.
« Ouais, j'ai bien compris... J'ai peut-être pas vécu dans une ferme mais je visualise encore le fait que c'est relativement proche en termes de dentition... » Néanmoins, il n'était pas mauvaise tête et il en fallait plus que cela pour le vexer... à présent. « Merci quand même, pour tout à l'heure. Je tiens à mes mains. »
C'était pas peu dire. Elles étaient un outil formidable, et il serait bien en peine de vivre sereinement s'il lui manquait un doigt ou deux... Mais pour en revenir à la question, il ne savait pas vraiment.
« Je sais pas, tu préfères lesquels toi ?... Est-ce que t'as donné des noms aux lapins et que tu leur fais des calins quand personne regarde ou c'est réservé aux canassons ? »
Il expulsa un nuage de fumée en riant, se foutant légèrement de sa gueule. Mais très sincèrement il pouvait bien parler, vu la façon dont il se comportait habituellement avec sa chienne. A son sens, c'était plutôt bon signe de se soucier des animaux. Lui, c'est ce qui l'avait fait tenir dans les moments difficiles. Avec de la chance, ceux du ranch pouvait avoir un effet similaire sur Billy.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Dim 8 Sep - 18:06 | |
| Behind the words Billy Duncan & @David Wright
Pendant quelques secondes, Billy avait figé son regard sur les mains de David, pas seulement parce que même si elles étaient loin d’être comme celles des mannequins de Playboy, nettement plus épaisses et caleuses, mais surtout à cause du paquet de cigarettes qu’il avait tenu entre elles. Il avait arrêté de fumer en même temps qu’il avait arrêté de consommer des substances, à savoir, en prison. Même si certes, ce n’était pas si difficile de s’en procurer, là-bas, le jeune Duncan préférait se tenir à carreau. Mais ce serait mentir que de dire que ça ne lui manquait pas. Il aurait très bien pu reprendre en sortant de prison, mais ne l’avait pas fait. Parce qu’il craignait vraiment que cela n’ouvre de nouveau les vannes au fêtard inconscient qu’il avait été. Même si David ne se laisserait clairement pas entraîné par son éclopé de protégé, et que personne n’embarquerait un mec en fauteuil dans une rave… son esprit pourrait vriller malgré tout. Billy reprit cependant ses esprits, faisant à la fois preuve de violence envers lui-même et de volonté, enchaînant assez vite sur le questionnement de son mentor sur la population animale du ranch.
« On a eu des vaches. Et ce n’est pas dit qu’on n’en ait pas de nouveau un jour ou l’autre. Les animaux vont et viennent ici. »
Inconsciemment ou non, le jeune homme grimaça au souvenir de la bouffe de la prison. Ah ça, il était bien content de retrouver la cuisine de sa sœur aînée. Est-ce qu’il oserait inviter David à dîner un de ces quatre avec eux ? Ça serait tentant. Dans l’hypothèse où sa fratrie accepterait d’avoir u autre taulard à table, bien sûr. Merde, rien que d’y penser, il avait la dalle. Et pour toute réponse à ses remerciements pour la sauvegarde de ses mains, ce fut à son tour de lui mettre une petite bourrade dans l’épaule. Même si à sa taille enfant, il dû beaucoup lever le bras pour l’atteindre. Quand il serait capable de tenir debout, il se ferait un plaisir de poser le bras sur sa tête en guise d’accoudoir… mais sûrement pas par manque de respect ! Cette idée se fit un peu plus insistante alors que l’homme se foutait littéralement de sa gueule par la suite. Bah, ce n’était pas méchant, c’était comme ça qu’ils fonctionnaient.
Croisant les bras sur son torse, usant de sa mine de gamin vexé, qui fut crédible l’espace de sept secondes très précisément, Billy eut du mal à retenir son rire. Là, ce que David venait de lui dire, c’était une pensée que beaucoup de citadins pouvaient avoir sur les petits gens de la campagne, qui vouent un amour sans bornes à tous les animaux qu’ils avaient. Dans un sens, c’était un cliché, mais le Duncan ne pouvait pas dire non plus que c’était complètement faux. Pas forcément en ce qui le concernait, mais pour l’ensemble de la famille. Ils avaient tous des faiblesses face à certains animaux, surtout les petits en fait. Des bébés petites choses trop mignons, souvent délaissés par leurs mères – et le parallèle avec la leur est vite fait – dont ils doivent s’occuper pour garantir leur survie, alors forcément, ça donne envie de s’accrocher. Faisant claquer sa langue contre son palais, il fit une petite moue en répondant.
« Je n’ai pas de préférence, de petits préférés, et par extension, je n’ai pas de petits doudous vivants à qui faire des gros câlinous. Mais c’est vrai, je leur donne parfois des petits noms. Quand j’étais môme, j’dis pas. Dès que j’ai commencé à sortir avec des copains, tout ça à perdu beaucoup de son intérêt pour moi. »
Et puisque son mentor parlait des lapins, ce serait leur premier arrêt. Il y avait tellement de choses à avoir au ranch, une fois lancés, ils auraient l’embarras du choix, le plus difficile étant toujours de se décidé par quoi commencer. C’est donc sans lui dire où ils allaient que Billy avait remis ses roues en route, ne se donnant vraiment plus la peine d’attendre David, et lança par dessus son épaule :
« Alors, comme ça, tu trouves que nos arbres sont moches ? Tu crois que tu pourrais faire quelque chose ? Bon, par contre, je te le dis toute suite, on n’aurait pas de quoi te payer, mais on peut s’arranger avec un échange de service, quoi que je puisse faire pour toi. Comme au bon vieux temps. »
Si on pouvait qualifié le temps d’incarcération comme du bon vieux temps. Après, lui-même n’avait pas vraiment vécu l’enfer en prison, son fauteuil ayant beaucoup aidé. Et David aussi.
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| Sujet: Re: Behind the words | Billy&David Sam 14 Sep - 12:50 | |
| Behind the words @Billy Duncan & David Wright
Lui, n'avait jamais cessé de fumer. L'arrêt de l'alcool avait déjà été un assez grand problème comme ça, et il n'avait jamais considéré la cigarette comme un problème, jugeant qu'elles ne s'attaquaient qu'à sa santé et son porte-monnaie, là où l'alcool faisait de lui un problème pour les autres. Bien sûr, il lui avait fallu diminuer sa consommation, au vu du prix de la tige, mais il était toujours parvenu à s'en procurer par un moyen ou un autre, une entente ou une autre. Ce n'était vraiment pas compliqué d'y parvenir... bien moins que de se fournir en gnôle. Lorsqu'il sortit sa clope du paquet, c'était tout naturellement. Un geste répété des milliards de fois et jamais abandonné, donc. Il avait ressenti le regard du gamin (qui n'en était pas un) sur ses mains, mais n'avait pas relevé la chose. Il n'avait jamais donné une seule cigarette à Billy pendant les années passées derrière les barreaux, ce n'était pas pour commencer maintenant ; Ce dernier avait voulu un clean break et David le respectait pour ça. Il passa donc outre tout ça, comme s'il s'agissait d'un non sujet. Après tout, Billy s'était repris de lui-même assez rapidement.
Il acquiesça à sa réponse, imaginant facilement du bétail s'épanouir sur leurs terres. Mais pour le moment, il était question de chevaux, d'ânes et de lapins. Ce à quoi il répondit d'abord qu'il avait bien compris la leçon, merci, avant de le remercier tout de même et de prendre une bourrade dans l'épaule, qui le fit sourire et le poussa à se foutre de sa gueule en représailles. En réalité, avec sa manie de chanter du Disney et son côté jovial, mais aussi parce qu'il lui connaissait une autre facette, que Billy préférait cacher, il le voyait plutôt bien se comporter de la façon décrite, à donner des noms aux bestiaux et leur faire des câlins en secret. Peut-être pas maintenant, certes, mais plus jeune, en tout cas. Ce fut au tour du plus jeune de jouer les vexés, mais David n'était pas dupe, et quand bien même, il n'aurait pas manqué de le titiller encore plus sur le sujet si cela avait été le cas. Mais Billy finit par laisser filtrer un rire et répondre un peu plus sérieusement. Pas de doudou pour les câlins, donc, mais bien une manie de donner des petits noms à certains d'entre eux. David acquiesça en silence, cependant, à la note moins sympathique qui faisait à son sens clairement écho à la remarque précédente. Tout cela, n'avait que peu d'intérêt pour lui. N'était pas un choix.
Un peu plus grave, il se remit en marche à la suite de son ancien protégé, tandis qu'il l'interrogeait sur leurs arbres et formulait une proposition d'échange, monnayer un service contre un service... Proposition à laquelle il ne put que répondre par un rire, expulsant sa fumée au loin.
« Ah oui ! Tu vas me louer une de tes soeurs pour la nuit ? J'espère qu'elles sont mignonnes ! »
Ou un de ses frères. Ou... bref. C'était une blague. Hétérocentrée, toujours, par la force de l'habitude plus qu'autre chose. Mais juste une blague. Sérieusement... Comme s'il avait besoin de ça, d'un échange. A l'époque, tout se monnayait, bien sûr, même le plus petit des services. C'était une question de survie, de gagner en confort, aussi moindre que ce soit. Mais ils n'en étaient plus là. Ils étaient libres, ils étaient amis. Et il lui fallut quelques secondes pour cesser de rire, tant l'idée lui paraissait naturellement stupide. Et s'imaginer Billy vendre sa soeur contre une bouillie bordelaise était tout aussi idiot.
« Ils sont pas tous moches, mais vous avez des problèmes de champignons, ouais. Faut brûler les feuilles, traiter. Pour le moment j'ai plein d'après-midi libres, donc... je peux passer le faire, ça m'occupera et ça fera plaisir à Rosie. »
Bien sûr, c'était assez transparent, cela lui ferait plaisir à lui aussi. Même s'il n'avait guère envie de se retrouver confronté à la famille (quoi que maintenant il se demandait ce à quoi ils pouvaient bien ressembler), l'idée de pouvoir revenir profiter du Ranch et revoir Billy lui plaisait. Pouvoir s'assurer qu'il reprenait sa rééducation, même seul, aussi.
Tandis qu'ils poursuivaient leur visite, David songeait qu'il ne pourrait revenir aux écrits, à présent. Le temps des mots couchés sur le papier était fini. Il n'avait plus de raison d'être, même. Si les écrits restaient (et les lettres seraient assurément conservées, classées dans une boîte à chaussures), ils n'étaient plus suffisants, plus assez pour lui. Il lui fallait s'assurer que son ami n'ommettait pas certains faits. Mais il ne s'agissait pas que de le surveiller, loin de là. Le revoir lui avait fait du bien, lui rappelait à quel point il était important de partager avec ceux qui vous connaissent. Parfois, les mots ne suffisaient pas. Les sourires, les regards, les rires, les accolades. David les emporterait avec lui en quittant le ranch, sûr que certaines choses ne peuvent être que vécues, ressenties. Partagées. Et il reviendrait en partager de nouvelles avec lui.
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