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MessageSujet: put the gun down   put the gun down EmptyVen 9 Juin - 20:58

Put the gun down

ft. Ashton Walker & Noa Wilson


La vue sur le ciel et les étoiles n’est pas appréciée à sa juste valeur en raison de cette impression d’être prise dans un manège qui me fait tourner à m'en donner le vertige. Pourtant, les rires partagés avec la personne à mes côtés me font oublier l’état dans lequel je suis. La promesse de rester sage avait vite disparu suite aux divers jeux d’alcool qui avaient été proposés. Je me souviens plus du nombre de fois où mon verre s’est porté à mes lèvres pour contrer les défis proposés qui m’aurait mis dans une position inconfortable si je les avais réalisés devant mon jumeau. C’est d’ailleurs, avec un autre jeu que je continue la soirée avec un certain dénommé Austin. « Ok je sais. » dis-je dans un ton de voix beaucoup trop élevé et surexcité. « Tu préférerais savoir quand ou comment tu meurs ? » Je tourne la tête rapidement pour jauger sa réaction et regrette aussitôt le mouvement brusque. « Ni un, ni l’autre. Je ne veux pas savoir, je veux profiter de la vie chaque jour comme si c’était le dernier. » Mon visage se crispe dans une tentative de grimace. « Ok Kroeger, sors de ce corps. » Je ris à sa pauvre imitation de la chanson et sans m’y attendre, un cri nous sort de notre bulle. Je me redresse sur les coudes pour voir la fêtée de la soirée se faire poursuivre par son copain. Une fois attrapée, il ne se gêne pas pour la pousser à l’eau, sous nos encouragements, avec tous ses vêtements. Elle en sort rapidement et se dirige directement vers nous avec un air faussement outrée sur le visage. « ho. ho. » Je ne réfléchis pas et me lève rapidement pour m’enfuir afin qu’elle ne tente pas un plan foireux de m’entraîner dans ses mésaventures. Sauf qu’elle m’a prise pour cible et quand je pense que je peux m’en sortir, j’heurte quelqu’un qui me retourne et me prends à l’envers tout en se dirigeant vers l’océan. « Non, dépose-moi. J’ai mon cellulaire dans mes poches. » Il ne se gêne pas pour aller le chercher et le lancer dans le sable à côté d’un vêtement qui traînait. « Je vais être malade si tu ne me déposes pas. » BINGO, mon stratagème a marché et il me redépose sur mes pieds me donnant juste le temps de m’enfuir en courant. Malheureusement pour moi, Austin fait aussi partie du coup et, ayant réussi à repousser Sara dans l’eau, il s’approche maintenant dangereusement de moi. Je ne peux l’esquiver et je n’ai que le temps de prendre une grande respiration avant de sentir l’eau froide me submerger. Je remonte à la surface fière de moi quand je constate que j’avais réussi à l’entraîner avec moi dans ma chute. Nous étions maintenant un petit groupe à être dans l’eau. Enfin, seulement les personnes qui étaient restées jusqu'à cette heure tardive.

Le feu commençait tranquillement à s’affaiblir alors que mes vêtements étaient encore trempés. Je décide de sortir du cercle que nous avions formé devant la seule source de chaleur pour aller récupérer mon téléphone ainsi que le contenu de mes poches qui avait tombé plus loin dans le sable. Une fois les objets en main, j'en profite pour me diriger vers le stationnement afin de voir si un chandail sec ne pourrait pas trainer dans ma garde-robe mobile, c’est-à-dire mon auto. Une fois l’objet désiré sous la main, j’enlève directement le vêtement mouillé histoire de me changer, sauf qu’un bruit de pas me fait sursauter. Je me retourne hâtivement vers la silhouette qui s’approche en tentant tant bien que mal de couvrir le plus de peau possible avec le deuxième chandail. Je plisse légèrement des yeux pour habituer mon regard au contraste de la lumière émanant du lampadaire à mes côtés et de la noirceur dans laquelle l’individu se tenait. Quelques pas de plus de sa part me confirment que ce n’est pas une personne qui avait fêté avec nous ce soir, mais quelqu’un de bien familier quand même. « Ashton ? » Un frisson me traverse le corps et je n’ai aucune idée si c’est à cause de la brise qui venait de fouetter mon dos nu ou de sa présence à mes côtés. « Que fais-tu ici ? »


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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptyVen 9 Juin - 22:09

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ft. Noa Wilson & Ashton Walker


C’est assez fascinant à quel point le concept de temps qui passe est relatif, une minute ou même une heure peut s’éterniser ou traîner en longueur selon l’activité associée. Cette nuit, j’ai l’impression de voir les chiffres lumineux s’égrener au ralenti sur l’horloge de mon réveil. Un par un. Ce  n’est pas la première fois que je suis victime d’insomnie, c’est même devenu une récurrence depuis quelques temps. Que ce soit à cause d’idées de paroles, de mélodies, un vers ou un accord fleurissant au beau milieu de la nuit, ou tout simplement mon esprit qui refuse de se mettre en veille, tourmenté par des pensées diverses et des visages que j’aimerais oublier. J’ai toujours eu du mal à dormir seul. Même petit je ne pouvais trouver le calme sans l’aide d’une veilleuse ou d’une porte entrouverte sur un couloir éclairé. En grandissant, cette peur de l’obscurité s’est peu à peu transformée en angoisse de la solitude, ce sentiment si oppressant qu’il m’étouffe et me garde en alerte, incapable de fermer les yeux. Je pensais m’être débarrassé de ce problème en arrivant à San Francisco en intégrant un nouveau cercle d’amis, en faisant de nouvelles rencontres, mais mes insomnies sont revenues en force depuis près de dix mois. La raison n’en est pas compliquée à deviner. Il y a aussi cette chanson que je n’arrive pas à terminer, qu’importe le temps que j’y consacre. Les mots se bousculent dans ma tête sans que je puisse former des vers cohérents, tout s’embrouille, ça m’agace. Le petit carnet de cuir aux pages noircies gît au centre de la pièce où je l’ai abandonné un peu plus tôt dans la nuit. Etendu sur mon lit au milieu des draps défaits, je fixe le plafond comme pour y chercher une réponse à toutes les questions qui me tiennent éveillé. Un coup d’œil jeté à mon réveil me tire un soupir frustré, étouffé par le frottement de mes mains sur mon visage fatigué. Il est encore relativement tôt mais, vu mon état, ce n’est pas en faisant la crêpe que j’arriverai enfin à trouver le sommeil. J’ai besoin de prendre l’air, de retrouver ce calme qui me fait défaut. Renonçant à la chaleur des couvertures, je me redresse et pose pied à terre avant de me lever pour chercher de quoi me couvrir. Mon dévolu se porte sur un simple hoodie vert à l’effigie du groupe The Clash que j’enfile par-dessus un short de sport qui trainait sur le parquet. Machinalement, j’attrape mon portable et mes clés avant de sortir de la maison en faisant attention de ne pas réveiller mes collocs assoupis.

La nuit est calme sur San Francisco, les astres se découpent aisément sur le ciel sombre, telle une fresque abstraite recouverte d’une multitude de petites lanternes scintillantes. Une légère brise vient soulever une mèche de cheveux tombée sur mon front, mais ce n’est que le bruit de voix lointaines qui me faire dresser la tête en direction de la plage, ajustant les lunettes sur mon nez pour tenter d’y apercevoir quelques silhouettes. Quelques mètres plus loin, sur le parking, la lumière tamisée des lampadaires révèle l’ombre d’un individu, probablement l’un de ceux qui participent à la fête se déroulant en contre-bas. Ce n’est que lorsque je m’approche encore de quelques pas que j’arrive enfin à distinguer la personne qui se tient devant moi. Je la reconnaîtrais entre mille. « Ashton ? » Un petit sourire retrousse le coin de mes lèvres au son familier de sa voix. « Salut Noa. » Je ne devrais probablement pas ressentir ni même penser ce genre de choses, mais sa présence a quelque chose de rassurant, comme un point de repère fiable dans ma nuit agitée. « Que fais-tu ici ? » Une question légitime à laquelle je réponds en haussant les épaules d’un air décontracté. « Promenade nocturne. » Devant n’importe qui j’aurais pu me contenter de cette explication, mais Noa me connaît par cœur et je n’ai rien à lui cacher. Ce serait inutile de toute façon. « J’arrivais pas à dormir. » Ce n’est qu’à ce moment que je remarque la situation dans laquelle elle se trouve, un pull recouvrant pudiquement le haut de son corps dénudé. Je hausse un sourcil amusé, faisant le lien avec ses longs cheveux mouillés. « Ta soirée s’est finie à l’eau ? » Après un instant d’hésitation, je tourne la tête vers la plage, détournant mon regard le temps qu’elle se rhabille, et avise le feu de camps presque éteint et les nombreuses bouteilles d’alcool gisant dans le sable. « Est-ce que quelqu’un te ramène ? » Je ne peux pas m’en empêcher. Il me faudra bien plus de dix mois avant que cet instinct protecteur cesse de refaire surface alors qu’il n’a plus lieu d’être.

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptyVen 9 Juin - 22:14

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ft. Ashton Walker & Noa Wilson


L’effet de surprise se dissipe aussitôt que sa voix si familière se fait entendre au travers de l’obscurité. C’est perturbant de le revoir après ce qui s’est passé entre nous la dernière fois, mais je ne relève rien, bien que mon corps parle pour moi. Au lieu, je tente d’engager un minimum de conversation pour satisfaire ma curiosité. « Promenade nocturne. » Ma tête s’incline légèrement sur le côté attendant qu’il explique son désir soudain de se promener seul la nuit. En écho à mes paroles gestuelles, Ashton ne tarde pas de répondre à mon questionnement prouvant une fois de plus que nous n’avons jamais eu besoin de se parler pour nous comprendre. « J’arrivais pas à dormir. » Je hoche la tête et observe la véracité de ses propos dans ses yeux où je reste accroché plus longtemps que ce qui pourrait être qualifié de normal. Mon esprit est torturé entre l’envie de lui demander les raisons ou de simplement lui montrer mon soutien. Cela fait quelques semaines que j’ai autant de difficultés à dormir et je suis parfaitement consciente du pourquoi même si je ne veux pas me l’avouer concrètement.  « Ta soirée s’est finie à l’eau ? » Sa question me tire de mes pensées et me fait pencher la tête pour observer le chandail toujours tenu aussi serré autour de moi. Je souris devant le ridicule de la situation. Je me donne énormément de mal à cacher quelque chose qu’il a déjà vu plusieurs fois. « Oui, effectivement et malheureusement parce que maintenant mes vêtements m’aident très peu à garder un minimum de chaleur. » Je profite du moment qu’il m’accorde pour enfiler le vêtement. Un vieux t-shirt qui traînait dans mon auto depuis tellement longtemps qu’il me fait même douter quant à l’identité de son vrai propriétaire. Dans un mouvement de mains efficaces, je ressors mes cheveux de sous le chandail et essaie de les tordre encore un peu pour éviter de mouiller le seul truc encore sec sur moi. « Est-ce que quelqu’un te ramène ? » Mon sourcil s’élève sous l’étonnement que soutire sa question. Je jette un coup d’œil vers le feu de camps et les gens assis autour puis mon attention se recentre sur le jeune homme. Décidément personne ici n’est en mesure de pouvoir conduire légalement. « Logan est déjà parti. » Mon jumeau, qui m’avait fait si plaisir d’avoir accepté de nous accompagner était parti un peu plus tôt dans la soirée et si je me souvenais bien, il était accompagné. Cette simple pensée me fait sourire puisque je doute qu’il ait du simplement raccompagné la jeune fille pour qu’elle entre saine et sauf et non pour pouvoir en profiter. Cet être est si soucieux du bien-être de tout le monde que c’est à se demander s’il est vraiment de ma famille, s’il est vraiment mon jumeau. « Enfin, pour répondre à ta question, je ne sais pas. » Je n’ai pas l’habitude de me questionner sur le moyen de mon retour avant d’être prête à m’en aller. « Je ne pense pas. » Je hausse les épaules sous son air peu convaincu de la réponse que je venais de lui donner.  « Dans le pire des cas, je marcherai… » Je ferme la portière de ma voiture et prend appui sur celle-ci tout en relevant la tête vers le ciel étoilé. « ou je dormirai à la belle étoile. » Mes lèvres s'étirent une fois de plus en un sourire en réalisant que c’est le genre d’idée spontanée qui nous arrivait d’avoir et la majorité du temps l’autre suivait sans poser de questions. « Peut-être que la vue sur les étoiles et le ciel pourrait t’aider dans ta quête du sommeil. Qui sait ? » Je me ravise aussitôt avoir prononcé ces mots. Cela sonnait comme une proposition et c’était fortement déplacé et même si j’avais l’alcool pour m’excuser, ce n’est pas suffisant. C’est d’ailleurs ce qui a fait fuir Ashton il y a 10 mois. Je tente de me reprendre et de changer de sujet après un éclaircissement de gorge. « Tu te promènes souvent comme ça ? » Question détournée peu subtile, autant être directe. « Il y a quelque chose qui te tracasse ? »


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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptySam 17 Juin - 2:22

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ft. Noa Wilson & Ashton Walker


Après lui avoir laissé le temps nécessaire pour se changer, je quitte la plage des yeux pour immédiatement les poser sur le t-shirt qu’elle vient d’enfiler. Sensation inexplicable au creux de mon ventre lorsque je reconnais le vêtement comme un des miens, depuis longtemps oublié, mais dont l’existence constatée ravive une pluie de souvenirs teintés d’émotions paradoxales. Je ne pensais pas qu’elle l’aurait gardé après ce que l’on a vécu mais la vue du contraire retrousse mes lèvres en un demi-sourire entendu, sans que j’estime nécessaire d’ajouter un commentaire. « Logan est déjà parti. » Je hausse un sourcil, surpris par sa réponse inattendue. Je connais son frère depuis très longtemps et sais qu’il n’a jamais été friand de soirées entre amis comme peut l’être Noa. A moins qu’il n’ait accompagné sa sœur uniquement pour la surveiller, ce serait bien son genre. Sur ce point, on se ressemble un peu lui et moi. « Logan Wilson a accepté de laisser tomber une soirée jeux-vidéos pour une fête sur la plage ? Combien tu l’as payé ? » Je ne peux cacher mon étonnement amusé provoqué par l’image d’un Logan complètement perdu au milieu d’étudiants noyant leur jeunesse dans la bière et les cocktails hasardeux. « Enfin, pour répondre à ta question, je ne sais pas. » Mon regard se pose de nouveau sur la plage, analysant rapidement l’état des fêtards restant. La plupart ne sont plus que des corps évanouis dans le sable, quelques uns titubent encore autour du feu de camps ou au niveau de la mer, mais aucun ne semble assez sobre pour pouvoir prendre le volant en toute sécurité. « Je ne pense pas. » Le soulagement est évident lorsque je déduis de ces quelques mots que Noa n’a pas l’intention de se faire raccompagner par un type dont l’ivresse n’aurait d’égal que l’irresponsabilité. Rien que de l’imaginer blessée dans un accident de la route me tord l’estomac de façon désagréable. Hell, plutôt lui servir de chauffeur privé que de voir une telle situation se produire. « Dans le pire des cas, je marcherai… ou je dormirai à la belle étoile. » Un fin sourire étire le coin de mes lèvres alors que je baisse brièvement les yeux. Images de nuits semblables passées à observer les constellations, allongés sur un toit ou enlacés dans une couverture lorsque la brise se faisait trop fraiche. J’ai l’impression que c’était hier. Ou il y a des années, je ne saurais dire. « Peut-être que la vue sur les étoiles et le ciel pourrait t’aider dans ta quête du sommeil. Qui sait ? » Noa semble se raviser aussitôt ces mots prononcés alors que je réalise au même moment l’insinuation qu’ils pourraient porter. Mettant cette apparente proposition sur le compte de l’alcool, je balaye vivement toute pensée inappropriée de mon esprit, faisant barrage tant bien que mal au souvenir de notre dernière rencontre et de son issue inattendue. Un coup d’œil au ciel sombre et un pauvre soupir rapidement mué en léger sourire vient mourir sur mes lèvres. Je sais parfaitement ce qu’il me manque et dont j’ai désespérément besoin pour enfin parvenir à fermer les yeux. Et aucune étoile, aussi brillante soit-elle, ne pourra combler ce vide immense qui ne cesse de me ronger de l’intérieur. « Pourquoi pas, je n’ai plus rien à perdre à ce stade. » Un laïus dont l’air voulu détaché ne parvient pas à masquer le manque de conviction. Heureusement, Noa change de sujet, m’évitant ainsi de devoir fournir de potentielles explications. « Tu te promènes souvent comme ça ? » J’aimerais pouvoir répondre à la négative et lui dire qu’habituellement je dors comme un bébé, sans problème aucun ni songe agaçant venant peupler mes nuits, mais évidement, la réalité est toute autre. « Il y a quelque chose qui te tracasse ? » Si tu savais. Je ne peux rien lui dire évidemment, ce serait complètement déplacé, alors je me tais et opte pour une répartie banale, générale. Tout cacher et espérer oublier. Un jour. « Beaucoup de choses en fait. C’est comme si tout ce à quoi j’évite de penser la journée revient en force la nuit tombée. » Les mains fourrées dans les poches de mon short de sport, je fais quelques pas en avant de sorte à imiter la position de Noa, adossée à la voiture, veillant sagement à conserver une relative distance entre nos deux corps. « Peut-être que je devrais me mettre à la méditation. Ou au yoga. » Un petit rire s’échappe de mes lèvres. Sans m’en être rendu compte jusque là, mes muscles auparavant tendus se sont petit à petit relaxés. Dans le silence de cette nuit estivale, je me sentirais presque apaisé. C’est à ce moment que les dernières silhouettes présentes sur la plage décident enfin de lever le camp, remballant leur affaires dans de vagues mouvements fatigués. « On dirait que la fête est terminée. » Je leur adresse un signe de tête en guise de salut lorsqu’ils nous passent devant, mon regard s’attardant sur la masse importante de bouteilles vides qu’ils embarquent dans leurs bras. Soirée arrosée. Sans quitter des yeux les individus visiblement intoxiqués, je reprends la parole sans prendre le temps de réfléchir. « Est-ce que… Hmm. Tu veux que je te dépose chez toi ? » Je détourne enfin les yeux pour les poser sur la brune, notant machinalement la beauté de ses iris lorsque la lune se reflète dans leur bleu perçant. « En fait je ne te donne pas vraiment le choix puisque je vais le faire quelle que soit ta réponse. » Un ton qui sonne plus autoritaire que prévu, adouci par un sourire entendu.

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptyJeu 29 Juin - 9:16

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ft. Noa Wilson & Ashton Walker


Une seule question avait été posée qui nécessitait qu’une réponse à la négative à la vue des circonstances. Pourtant, c’est un flot de parole qui est sorti de ma bouche essayant de suivre le fil de pensé qui défilait aléatoirement dans ma tête. Cela ne semble pas gêner mon interlocuteur puisque celui-ci répond à mes affirmations d’un air détaché ou peut-être irrité. À ce stade, je n’arrive pas vraiment à décrypter les émotions dans son visage tellement je peine à me concentrer sur les miennes. « Beaucoup de choses en fait. C’est comme si tout ce à quoi j’évite de penser la journée revient en force la nuit tombée. » La tête légèrement baissée je comprends qu’il cherche à éviter d’élaborer le sujet. Alors, je n’insiste pas, même si ma curiosité est loin d’être rassasiée. Peut-être que de savoir que je ne suis pas la seule qui ait essayé d’éliminer les images du dérapage dans l’ascenseur m’aurait soulagé. « Peut-être que je devrais me mettre à la méditation. Ou au yoga. » Un sourire étire mes lèvres à l’image que me donne ces quelques mots prononcés. Imaginé le batteur dans une position qui requiert une flexibilité et équilibre impeccable m’amuse légèrement. « Je payerais pour voir ce que ça donnerait. » Je payerais aussi pour réentendre le rire qui venait de sortir d’entre ses lèvres. Ce son réconfortant m’apaise aussitôt. « On dirait que la fête est terminée. » Je fais demi-tour pour observer les fêtards se diriger tranquillement vers nous. Certains ont l’air de zombie à marcher lentement, les mains pleines de sacs et de bouteilles. La fatigue étant probablement le facteur principal à cette démarche, accompagné de l’alcool, évidemment. Je remarque la fêtée s’approcher et j’en profite pour lui souhaiter une dernière fois un joyeux anniversaire avant de poser mes yeux sur la personne qui la suivait. De son regard méfiant vers Ashton, je tente tout de suite de calmer la légère tension qui s’était créée en lui adressant un sourire alors qu’il se penche pour me serrer dans ses bras, me demandant par la même occasion dans l’oreille si j’allais être correct. C’est en le relâchant que je réponds d’un hochement de la tête. « Ça ira, merci. » Après avoir vérifié ma crédibilité, le jeune homme finit par s’éloigner et c’est en me grattant le bras que je recentre mon attention sur mon ancien copain. L’air intello que lui procure le port de ses lunettes le rend encore plus séduisant, ne m’étant d’aucune aide à arrêter ce flux de pensées qui ne cesse de ressurgir. « Est-ce que… Hmm. Tu veux que je te dépose chez toi ? » La surprise provoquée par sa proposition me fait hausser un sourcil. Mon premier réflexe est de vérifier s’il est sérieux ou si le sentiment de regret l’empare pour ne pas avoir réfléchi avant de parler. Son regard soutenant le mien semble me prouver qu’il ne plaisante pas. « En fait je ne te donne pas vraiment le choix puisque je vais le faire quelle que soit ta réponse. » Un rire se fait entendre dû à l’amusement provoqué par son ton autoritaire. Je tente cependant de reprendre mon sérieux en replaçant une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille. « Inutile de te dire de ne pas te déranger pour moi alors ? » Son expression faciale me confirme la négative et ma main vient se glisser directement dans ma poche arrière pour en sortir les clés de ma voiture. « Ok ça va, d’accord. » Je déclare forfait en lui balançant les clés avant de faire demi-tour et aller du côté passager. « T’es encore le seul à être capable de me donner des ordres. » Je lève les yeux au ciel de façon dramatique avant qu’un nouveau sourire vienne gâcher l’effet désiré. Une fois confortablement assise, les pieds repliés sur le siège, des souvenirs similaires à ce moment refont surface. Il n’était pas rare que je laisse Ashton conduire ma voiture, pas seulement parce que je n’étais pas en état de conduire, mais aussi parce que l’image du brun concentré sur la route à taper sur le volant au rythme des chansons me fascinait. Le temps où on chantait à tue-tête nos chansons préférées durant des balades nocturnes, ne se préoccupant pas de déranger qui que ce soit me rend nostalgique. Sentiment que je tente d’évacuer en me concentrant sur la chanson qui se met à résonner dans l’habitacle. Si mes yeux se concentrent sur la route dans un premier temps, ma tête vient vite se pencher par en arrière et mes yeux se ferment tranquillement, profitant de ce moment. Mes doigts bougent au rythme du son jusqu’à ce que la chanson se termine et passe de façon aléatoire à la suivante. Aux premières notes, je reconnais le prochain morceau et m’empresse de cliquer sur suivant. Il a probablement dû reconnaître sa propre œuvre, mais je m’empresse de parler avant qu’il ne pose quelconques questions. « Est-ce que… » Je regarde finalement dans sa direction. « J’ai envie de faire un arrêt, ça te dérange ? » Je remarque tout de suite le questionnement dans son visage alors que je sais que ce n'est qu’une question de secondes avant qu’il comprenne où je nous dirige. « Tourne à droite juste là. » J’indique du doigt la prochaine rue et mon estomac semble apprécier cette idée soudaine puisqu’il se fait entendre par un bruit non loin d’être subtile. Je croise mes bras sur celui-ci tentant d’en camoufler le bruit, même si le mal avait déjà été fait. « Quelques habitudes ne changent pas. » Dis-je avec un sourire innocent une fois arrivée près d’un restaurant plutôt familier, ouvert 24 heures. « On peut passer par le drive-thru si tu préfères. »

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptyDim 16 Juil - 18:58

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ft. Noa Wilson & Ashton Walker


D’un geste vif, j’attrape au vol le trousseau de clé lancé dans ma direction, satisfait de ne pas avoir eu à batailler davantage pour que Noa accepte ma proposition. Tandis que je m’installe au volant du véhicule, une remarque de sa part a pour effet de me faire me mordre l’intérieur de la joue, coupant court à toute réplique mal venue menaçant de trahir la vague de plaisir provoquée par ces simples mots. A la place, un sourire vient retrousser le coin de mes lèvres, et il ne disparaît pas avant que la voiture ne soit lancée sur la route, la musique emplissant l’habitacle venant me distraire de toute pensée déplacée. Machinalement, mes doigts viennent doucement taper sur le volant au rythme d’une mélodie de Led Zeppelin. Les rues sont désertes en cette heure avancée de la nuit, les jeux de lumières des lampadaires rendant la scène semblable à celle d’un film. Silence propice aux songes nostalgiques de jours antérieurs où tout semblait plus facile. Des souvenirs d’aventures nocturnes et de road trips spontanés, un vieil album de rock dans le lecteur, chaque parole chantée à tue-tête vitres baissées, la lueur des étoiles comme seul témoin de notre bonheur naïf. Je donnerais gros pour retrouver ne serait-ce qu’une parcelle de cette allégresse. Un bras négligemment posé sur la console centrale, je jette un coup d’œil à la jeune femme à côté de moi, inconsciente de la mélancolie qui trouble mon esprit. J’aime la voir ainsi, paisible, les yeux fermés, la tête appuyée contre le dossier, aucun soucis ne venant froncer ses sourcils. Avant que je ne m’apitoie encore un peu plus sur le merdier qu’est devenu ma vie sentimentale, mon regard se recentre sur la route faiblement éclairée à la recherche de ma concentration perdue. Sans même que je ne réalise ce que je suis en train de faire, ma main se retrouve à quelques centimètres de sa jambe, réflexe involontaire stoppé de justesse par un riff de guitare bien connu se faisant entendre à la radio. Il ne me faut pas plus d’une seconde pour reconnaître l’un des titres des Space Boots provenant de notre seul et unique EP, mais je n’ai pas le temps d’émettre d’autre réaction que Noa se précipite pour passer à la chanson suivante. « Est-ce que… » Un léger sourire jouant sur mes lèvres, j’attends la suite, curieux de savoir comment elle compte masquer le fait qu’elle continue à écouter mes chansons. « J’ai envie de faire un arrêt, ça te dérange ? » Fair enough. Sa demande me prend de court et je marque un instant d’hésitation avant de lui répondre à l’affirmative. « Aucun problème, où ça ? » Le quartier m’est familier et j’ai déjà ma petite idée de l’endroit où l'on se dirige mais je préfère avoir confirmation avant de faire un faux pas. « Tourne à droite juste là. » Constatant la validation de mon hypothèse, j’exécute ses indications sans poser de question, une étrange sensation faisant son apparition au creux de mon ventre lorsque le panneau publicitaire du restaurant se profile au détour d’un feu de circulation. Au même instant, un gargouillis révélateur issu de l’estomac de ma passagère me tire un rire franc et amusé. « Quelques habitudes ne changent pas. » Ça, je ne te le fais pas dire. « C’est ce que je vois. » « On peut passer par le drive-thru si tu préfères. » Je secoue la tête, rejetant l’idée, avant de me garer à quelques mètres de l’entrée éclairée aux néons colorés. « Pour que l’odeur alléchante de tes frites me déconcentre au point de planter la voiture dans le fossé ? Mieux vaut éviter. » Un rire à moitié sérieux vient conclure mon argument tandis que j’ouvre la portière et sors du véhicule, attendant que Noa en face de même avant de me diriger vers l’enseigne familière de restauration rapide. Mon humeur en prend cependant un coup lorsque je pénètre à l’intérieur, l’endroit évoquant une flopée de souvenirs au goût amer. Du décors inspiré d’un drive-in des années cinquante à l’odeur de hamburgers, jusqu’au visage jovial de Johnny, le propriétaire, venu nous accueillir à l’entrée comme s’il ne nous avait pas vu depuis des lustres. « Hey, les enfants ! Ça faisait un bail ! » Dix mois, pour être exact. « Vous avez trouvé meilleur service chez la concurrence ou quoi ? » Je lève les yeux au ciel, sensible au sarcasme du moustachu au tablier tâché de sauces. « Salut Johnny. Une table pour deux, s’il-te-plaît. Comme d’habitude. » Ignorant ses grognements dans lesquels les mots "génération ingrate" et "trahison" sont des thèmes récurrents, je conduis Noa à la banquette indiquée, près de la fenêtre. La salle est vide mis à part un employé s’affairant à passer la serpillère entre les allées, un titre d’Elvis Presley en fond musical. Le restaurateur parti préparé notre commande, je m’installe en face de la brune, faisant de mon mieux pour chasser la nervosité que je ressens depuis que mon pied s’est posé dans ce lieu trop familier. « Comme au bon vieux temps... »

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptyJeu 27 Juil - 7:15

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ft. Noa Wilson & Ashton Walker


Je n’avais pas remarqué à quel point j’avais faim jusqu’au moment où l’idée d’aller manger me parvienne dans une tentative peu subtile de distraction. Une habitude qui n’avait pas changé avec le temps. Il faut avouer qu’à chaque fois qu’il y avait consommations, mon estomac finissait toujours par faire des caprices. Un fait qu’Ashton avait fini par accepter après un moment. Ne voulant, cependant, pas lui tordre la main à entrer dans ce restaurant si familier, je lui propose une alternative qu’il ballait à l’aide d’une réplique qui m’amuse.  « Pour que l’odeur alléchante de tes frites me déconcentre au point de planter la voiture dans le fossé ? Mieux vaut éviter. » Une main sur la poignée de porte, je me contraints à sa décision sans faire de remarques pour une deuxième fois de la soirée.  J’imite son geste pour sortir du véhicule et m’empresse de le rejoindre alors qu’il m’attendait pour entrer dans la bâtisse. C’est une fois au seuil de la porte qu’un doute vient s’établir dans mon esprit. Venir ici n’était peut-être pas la meilleure des idées, cet endroit renfermait tant de souvenirs que ça pouvait soit être douloureux, soit inconfortable. Dans tous les cas, je n’ai pas le temps d’hésiter que la voix du propriétaire me ramène à la réalité, m’obligeant à entrer à mon tour. Heureusement, l’odeur de la nourriture ainsi que Johnny, qui n’a jamais vraiment eu la langue dans sa poche, me change les idées. « Johnny, Franchement ! Comme si c’était possible… » Un sourire de plus en sa direction pour essayer de le calmer sur les allusions douteuses alors qu’il n’était pas au courant de tous les détails nous concernant.  « Salut Johnny. Une table pour deux, s’il-te-plaît. Comme d’habitude. » Si la voix plus monotone d’Ashton aurait tendance à me donner froid dans le dos, c’est plutôt ses deux derniers mots qui me font cet effet. Je sais que j’aurais donné cher pour qu’ils soient vrais. Malheureusement, ce n’était plus le cas et c’est une chose que je croyais avoir accepté jusqu’à ce que je sente mon estomac se tordre, en toute contradiction. Bien évidemment, l’homme nous faisant face était complètement inconscient de la situation et s’attelle simplement à nous diriger à notre table au fond du restaurant. Je prends place dans le fond de la banquette alors que le brun s’installe en face de moi. Mes bras croisés instinctivement devant moi viennent se déplier seulement pour venir attacher mes cheveux, encore légèrement mouillés, dans un chignon vite-fait pour ne pas avoir encore plus froid dans cette salle à manger climatisée.  « Comme au bon vieux temps... » Le malaise dans sa voix n’est pas passé inaperçu, il est donc difficile d’en faire abstraction. Surtout que même sa posture en dit beaucoup sur l’état dans lequel il est. Chose qui ne m’aide pas à rester calme de mon côté.  « Et pourtant, c’est loin d’être pareil. » Ce n’est peut-être pas ce qu’il fallait dire dans cette situation pour atténuer le malaise, mais c’est sans aucun doute la vérité. Je tente cependant de détourner le sujet, rien ne sert d’être nostalgique ou triste présentement, ce sont des émotions qui sont déjà bien assez présents lorsque je me retrouve seule. « Merci. » Un autre silence vient s’infiltrer alors qu’il devait surement se demander pourquoi, ce que je ne tarde pas à expliquer. « Tu n’étais pas obligé de me ramener, encore moins de faire un arrêt. » Le sourire qui retrousse mes lèvres pourraient porter à confusion quant à la sincérité de mes mots. Alors, je tente d’expliquer mon raisonnement d’une simple affirmation. « Personne ne veut s’arrêter habituellement à cette heure-là. » Mes bras viennent se recroiser naturellement devant moi alors que mon regard cherche à éviter le sien. C’est en me concentrant sur une affiche peu importante accrochée sur le mur du fond que je reprends la parole. « J’ai le droit de te poser une question ? » Mes mots étaient hésitants puisque je n’étais pas complètement convaincue de vouloir la poser. Mon esprit n’a pas vraiment le temps d’entendre sa réponse que les mots sortent dans un débit rapide. « Es-tu heureux ? » Même si j’avais soigneusement évité la question la dernière fois, une partie de moi était toujours à la recherche de cette information manquante parce que c’est loin d’être des photos sur Instagram ou des tweets qui allaient vraiment m’informer.

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptySam 5 Aoû - 19:50

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Une sage décision aurait été de ne même pas lui avoir adressé la parole, là-bas sur le parking de la plage, mais personne n’a dit que j’étais quelqu’un de raisonnable. C’est pourquoi je balaye ses remerciements d’un vague geste de la main, ne tenant pas à m’attarder sur des actions peu réfléchies. « T’avais besoin d’un chauffeur et moi d’une distraction donc vraiment, il n’y a pas de quoi. » Mimant son expression, je lui adresse un sourire dans le but d’appuyer la sincérité de mes paroles. « Personne ne veut s’arrêter habituellement à cette heure-là. » Mes sourcils se froncent instinctivement en réaction, une émotion que je n’avais pas ressenti depuis longtemps refaisant son apparition au creux de mon ventre dans une sensation désagréable. Peut-être suis-je parano et vois-je des fantômes où il n’y en a pas, mais je ne peux empêcher la jalousie de me serrer la poitrine à l’idée que d’autres mecs puissent raccompagner Noa chez elle après une telle soirée. C’est complètement dingue comme réaction, et le pire c’est que j’en ai parfaitement conscience. « Oh. » Un simple son sort de mes lèvres alors que je lutte pour ne pas me dévoiler davantage. Un silence devenu presque familier s’installe une fois de plus entre nous, accentuant encore ce malaise dans lequel je nage depuis plusieurs minutes et je me prends à espérer le prompt retour de Johnny avec notre commande. Ma main vient nerveusement fourailler dans ma tignasse de boucles indomptées alors que mon regard fait le tour de la salle comme si une idée de conversation se trouvait inscrite sur l’une des affiches parsemant les murs.  « J’ai le droit de te poser une question ? » Le son de sa voix hésitante me fait relever les yeux vers la jeune femme et je lui réponds aussitôt, reconnaissant qu’elle brise enfin ce silence trop pesant. « T’as pas besoin de ma permission, je t’écoute. » « Es-tu heureux ? » Totalement pris de court, la surprise doit paraître évidente sur mon visage alors que je laisse échapper un petit rire nerveux. « C’est une question piège ? » Vaine tentative de détendre l’atmosphère car en réalité, je n’en mène pas large. C’est le genre de question qu’on te pose au lycée avant qu’on te demande de disserter quatre heures sur le sujet en prenant soin d’envisager les pours et les contres. Suis-je heureux ? Je devrais, en théorie. Malgré quelques imprévus, ma carrière de musicien est sur la bonne voie, j’ai une poignée d’amis que je considère comme de la famille, je ne manque de rien clairement. Aucune raison de me plaindre, j’ai tout pour être heureux… Si je me le répète assez, peut-être que mon cerveau finira par y croire ? La réalité est en effet tout autre, mes insomnies régulières me le prouvent suffisamment. Depuis presque un an, je ressens ce vide encombrant qui me bouffe le cœur, et je pensais qu’en me séparant de Noa, je pourrais enfin aller mieux. Quel naïf j’étais. C’est tout le contraire qui s’est passé, cette douleur sourde se répandant bientôt à mon corps entier alors que je tentais désespérément de l’oublier. Alors évidemment, je pourrais prendre cette question comme une attaque dissimulée, une manière de me rappeler que c’est de ma faute si j’ai perdu la seule chose capable de me rendre pleinement heureux dans la vie. Un miroir présenté dans lequel je suis forcé d’admettre mes échecs. Une façon détournée de me demander d’un air plein de sarcasme si je suis fier de moi au bout du compte. C’était ton choix, Ashton. Assume maintenant. Plus facile à dire qu’à faire. Surtout lorsque notre dernière entrevue n’a pas manqué de me rappeler de quoi je suis en train de passer à côté. Je soupire finalement, cherchant à former une réponse cohérente parmi toutes ces pensées disparates. « J’essaye de l’être, même si toute la volonté du monde n’a pas l’air d’être suffisante… » Je grimace. Même moi je ne suis pas convaincu par ces mots à la tournure beaucoup trop pompeuse. Qu’est-ce que j’essaye de prouver ? « Non, je ne suis pas heureux. Plutôt hypocrite de ma part, pas vrai ? » Un pauvre sourire vient retrousser le coin de mes lèvres tandis que je lui révèle mon état, attendant presque qu’elle s’en moque. Je ne lui en voudrait pas, je suis plutôt pathétique. Heureusement pour moi, c’est ce moment que Johnny choisit pour nous apporter notre nourriture, disposant le plateau entre nous à grands renforts de commentaires dont lui seul a le secret. J’attrape une frite qui dépasse du sachet et remercie le restaurateur, patientant encore quelques minutes le temps qu’il s’en aille pour reprendre la parole d’une voix hésitante. « Et toi ? » Je n’ai pas spécialement envie d’entendre sa réponse, en moins si elle est positive, mais je me sens tout de même obligé de lui retourner la question.

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptySam 12 Aoû - 7:02

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« C’est une question piège ? » Je remue la tête de gauche à droite en signe de négation alors que je sens tout mon corps se raidir, pas encore prêt à entendre sa réponse. Je me mentirais à moi-même si je disais que j’étais capable de supporter ce qu’il allait dire, peu importe ce que c’était. La vérité est que c’est probablement le reste d’alcool coulant dans mes veines qui me donne cette semi-confiance pour affronter ce que j’ai toujours fui jusqu’à maintenant. Ashton prend son temps pour réfléchir à la question ce qui a pour effet de me stresser encore plus, une émotion démontrée par ma jambe tremblante sous la table et mes mains moites. Une partie de moi aurait voulu qu’il n’entende pas cette question, mais à l’opposé, j’avais besoin de savoir s’il était heureux de sa décision. Il n’y avait aucun malice dissimulé à travers ces quelques mots, seulement une curiosité qui ne nous mènerait pas forcément sur le bon chemin. Je n’ai aucune idée à quel genre de réponse je m’attends. Dans les deux cas, il n’y a aucun moyen que j’apprécie ce qui allait en sortir. Pourtant, j’avais besoin de savoir. Peut-être étais-ce un moyen pour finalement essayer d’avancer ? Même si je doute que de remuer le couteau dans la plaie soit une solution efficace. « J’essaye de l’être, même si toute la volonté du monde n’a pas l’air d’être suffisante… » Accompagné d’une grimace, je comprends que cette question le torture alors je n’ose pas demandé davantage d’informations sur ces paroles suggestives. « Non, je ne suis pas heureux. Plutôt hypocrite de ma part, pas vrai ? » Un coup au cœur m’empêche de former une quelconque forme de protestation. Est-ce le moment où je suis supposée être soulagée ? Étant donné que c’est loin d’être la sensation que je ressens. Avant d’avoir la possibilité de placer un mot, le propriétaire arrive avec nos commandes qu’il dépose en face de nous. Je regarde l’assiette attentivement réalisant que je n’avais plus aussi faim, mais je prends quand même ma fourchette pour piquer dans la nourriture. « Merci Johnny. » J’attends que celui-ci s’en aille pour regarder Ashton à nouveau. « Et toi ? » Je prends finalement une bouchée pour me laisser le temps de réfléchir à ma réponse puis dépose la fourchette en face de moi pour me reculer vers le fond de la banquette. « Parfois j’ai l’impression que oui. » Un rappel de toutes les fois où je suppliais littéralement n’importe qui pour ne pas avoir à passer la soirée seule défile devant mes yeux alors que je tente d’expliquer le désordre dans ma tête le plus clairement possible. « Puis ça dure qu’un moment avant qu’un événement, un coin de rue, une personne ou une parole me rappelle que ce n’est que superficiel, passager. » Je soupire et reprends la fourchette dans mes mains pour jouer avec la nourriture devant moi. Un simple geste qui m’évite d’affronter le regard de mon ex-copain à qui je suis en train d’avouer toute ma vulnérabilité.  « Quand la vie te rappelle régulièrement ce que tu as perdu, c’est difficile. J’ai longtemps souhaité tout oublier parce que c’est l’option facile, mais je sais que pour avancer il faut simplement que j’accepte que ces souvenirs soient du passé et… je ne te le cacherais pas, je n’y arrive pas. » Une confession que j’avais déjà fait à moitié dans l’ascenseur. Un soupire sort d’entre mes lèvres alors que des images reviennent me hanter sans que j’aie la force de les bloquer. « Encore moins depuis la dernière fois… » Une flopée de question ressurgit dans mon esprit à propos de ce dérapage momentané. Le regrette-t-il ? M’aurait-il arrêté si les portes ne s’étaient pas ouvertes ? Est-ce qu’il y repense parfois ? Toutes des questions que je me retiens de poser pensant être plus sage de changer de sujet. « Enfin bref, je m’excuse d’avoir plombé l’ambiance. Il se fait tard et c’est généralement à ces heures-ci que je me mets à penser à trop de choses à la fois. » Une excuse fraîchement sortie qui crie le pathétisme dans lequel je nage présentement.

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptyMer 23 Aoû - 15:44

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« Parfois j’ai l’impression que oui. » À partir de là, je comprends déjà que je ne vais pas aimer la suite. Je me renfonce dans mon siège, appréhendant ce fameux "mais" qui ne tardera pas à tomber tel un couperet me rappelant mes échecs. « Puis ça dure qu’un moment avant qu’un événement, un coin de rue, une personne ou une parole me rappelle que ce n’est que superficiel, passager. » Tout ça sonne tellement familier, c’est comme si elle me décrivait ma vie quotidienne. Et ce n’est pas pour me rassurer, au contraire. J’ai envie de tendre la main, de caresser sa joue, d’effacer d’un geste du pouce ce pli soucieux entre ses sourcils. Mais je n’en fais rien, préférant baisser les yeux et la laisser continuer. « Quand la vie te rappelle régulièrement ce que tu as perdu, c’est difficile. J’ai longtemps souhaité tout oublier parce que c’est l’option facile, mais je sais que pour avancer il faut simplement que j’accepte que ces souvenirs soient du passé et… je ne te le cacherais pas, je n’y arrive pas. » Un discours que je reconnais sans mal puisqu’il s’agit de mes propres encouragements prononcés lors de notre dernière rencontre. Je me rappelle ce que je lui avais dit à ce moment-là : « Tu peux le faire, je sais que tu peux. » Mais à qui ces mots étaient-ils vraiment destinés ? Ils me paraissent si vides de sens aujourd’hui, si creux. Comme en écho à mes pensées muettes, Noa reprends la parole après un doux soupir. « Encore moins depuis la dernière fois… » Un flot de souvenirs et de sensations me frappe telle une vague tandis que je suis replongé dans un moment passé qui me hante depuis des semaines. Le contact de sa peau, de ses lèvres sur les miennes. La tendresse, le désir. L’amour. La bouffée d’oxygène au terme d’une apnée insupportable. Ce baiser qui devait être le dernier. Je n’ai même plus la force de les balayer alors je me racle la gorge, faisant de mon mieux pour rester ancré dans l’instant présent. « Ouais… C’était pas le truc le plus raisonnable qu’on ait fait. » La raison, la morale, les principes. Aucune de ces conneries n’importaient alors. Je n’avais même pas eu le temps de réaliser ce qu’il se passait avant que les portes de ce foutu ascenseur ne s’ouvrent finalement. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour retourner dans cette cabine et ne plus en ressortir… « Enfin bref, je m’excuse d’avoir plombé l’ambiance. Il se fait tard et c’est généralement à ces heures-ci que je me mets à penser à trop de choses à la fois. » Je secoue doucement la tête de droite à gauche comme pour balayer ces excuses qui n’ont pas lieu d’être. Le silence nocturne exacerbe les esprits troublés, multipliant les pensées et les idées dans un tourbillon parfois étouffant. C’est bien pour cela que  je me retrouve attablé dans un restaurant en plein milieu de la nuit au lieu d’être au lit. Les paroles de Noa reviennent flotter entre nous, confessions lourdes d’un chagrin qui me perce le cœur. « Je suis désolé. » Et je le suis, vraiment. J’ai envie de m’excuser pour ce que je lui inflige encore aujourd’hui alors que nous ne sommes même plus ensemble. Trois petits mots si faibles, ridicules presque, par rapport à la situation. Je les lui avais déjà dit sur un ton désespéré dans l’ascenseur, aujourd’hui c’est plutôt la tristesse et la mélancolie qui font craquer ma voix. « Je ne pensais pas que ce serait si difficile de tourner la page, d’aller de l’avant. C’est tellement… » Ma phrase incomplète se perd dans un soupir frustré tandis que je détourne les yeux vers la fenêtre donnant sur le parking. Je reprends la parole après quelques secondes de réflexion, ma voix plus posée qu’avant. « On essaye, on s’acharne, on lutte. Et au moment où on pense enfin toucher au but, il suffit d’un coup de vent pour revenir à la case départ. Parfois je me dis que… » Les mots sortent en même temps que mon cerveau travaille, sans filtre. « Peut-être qu’on ne fait que se voiler la face, j’sais pas. » Comment lutter contre l’inévitable ? Après tout, dix mois se sont écoulés et aucun progrès n’a été accompli de nos deux côtés. Zéro. Nada. On stagne encore au même point, enchaînés par ces sentiments réciproques dont on n’arrive pas à se défaire. Plus j’essaye d’oublier Noa et plus mes pensées me ramènent vers elle, je ne peux la chasser. Renoncer à ma décision semble être l’unique solution, céder à cette solution de facilité me semble tout à coup tellement attrayant. Cependant nous savons tous les deux à quel point notre relation à ses limites, elle est vouée à l’échec. Et pourtant… Bordel, je suis totalement paumé. Parmi le chaos qui règne dans ma tête, une seule chose ressort néanmoins, claire comme du cristal. « Je n’ai aucun regret. Pour ce qu’il s’est passé dans l’ascenseur. » Je précise. « Je devrais, j’imagine, pourtant si c’était à refaire je n’en changerais pas une seconde. » Cette fois je ne détourne pas les yeux, transmettant dans cet échange toute la sincérité dont je suis capable. Tout l’amour aussi, mais comment pourrais-je faire autrement ? Dix mois, un an, cinq ans… Peu importe la durée, je me sais incapable de renoncer totalement à ces sentiments ancrés si profondément. Pour la première fois depuis dix longs mois, alors que mon regard est plongé dans le sien, je suis empreints de doutes quant à la légitimité de cette décision qui me paraît aujourd'hui tellement futile et égoïste.

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptySam 4 Nov - 6:22

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Le souvenir encore frais des sensations ressenties dans l’ascenseur s’embrouille lorsqu’un frisson et les quelques mots d’Ashton me ramènent à la réalité. « Ouais… Ce n’était pas le truc le plus raisonnable qu’on ait fait. » J’attrape ma lèvre entre mes dents dans un prompt réflexe à vouloir étouffer un léger ricanement face à cette réplique qui a pour don de me remémorer plusieurs souvenirs. Ce n’est qu’une action irréfléchie parmi tant d’autres si on y pense bien… Pourtant, c’est celle qui ne cesse de me tourmenter ces temps-ci, c’est celle qui vient interrompre mes tentatives de trouver le sommeil plusieurs fois par semaine et c’est celle qui me tord l’estomac à chaque fois que j’essaie de passer à autre chose. J’attrape ma fourchette et pique une nouvelle fois dans la nourriture me faisant face afin de justifier la raison de notre présence dans ce restaurant si tard le soir ou tôt le matin, dépendant du point de vue. Je suis la seule à blâmer pour avoir écouté les caprices d’un estomac sans fond nous menant directement dans une scène que j’aurais eue du mal à imaginer il y a encore quelques mois. « Je suis désolé. » « Pourquoi ? » Un questionnement sincère qui s’inscrit jusque dans mes sourcils relevés. Il n’y avait pas de raison. J’ai longtemps tout mis sur son dos : cette séparation, cette douleur persistante, ce manque d’effort, mais c’était seulement pour camoufler l’impuissance à laquelle je faisais face. J’étais sans défense face à ce choix, c’était le sien et je ne pouvais rien faire. Aujourd’hui, je suis un peu plus consciente de ma part de responsabilité, même si je tente à chaque fois d’effacer ce passage de mes souvenirs. « Je ne pensais pas que ce serait si difficile de tourner la page, d’aller de l’avant. C’est tellement… » Frustrant. Le mot résonnant si fort dans ma tête fait écho à son soupir. Une émotion apparemment partagée qui témoignait de notre incapacité à se sortir d’un quotidien hanté de nos tourments. C’est avec une facilité déconcertante que j’arrivais à ne pas faire paraître ces moments de faiblesse devant des personnes en temps normal, il n’y a que Logan à qui je ne pouvais cacher un simple frissonnement. Mon jumeau ou celui qui m’avait soigneusement répété à quel point le temps allait tout arranger. Pourtant, ces simples paroles auxquelles je me suis accrochée pendant longtemps me paraissaient vide de sens aujourd’hui et ce, depuis quelques temps déjà. « On essaye, on s’acharne, on lutte. Et au moment où on pense enfin toucher au but, il suffit d’un coup de vent pour revenir à la case départ. Parfois je me dis que… Peut-être qu’on ne fait que se voiler la face, j’sais pas. » « Peut-être » Une confirmation loin d’être convaincante vient faire office de réponse à cette affirmation, trop lasse pour défendre un point de vue qui est légèrement brouillé par ces sentiments qui refont surface. Peut-être bien qu’on se mentait à soi-même, mais jusqu’à tout récemment, j’arrivais encore à me berner et ça m’allait très bien. « Ne t’excuse pas. Tu ne pouvais pas savoir. » Après tout, ce n’est pas comme si l’un d’entre nous était expert dans le domaine. Tout ce que je savais sur les relations sérieuses, je l’ai appris à ses côtés. « Je n’ai aucun regret. Pour ce qu’il s’est passé dans l’ascenseur. »  Un court moment à fixer ses iris me suffit à être déstabilisée, me faisant oublier que de respirer était une fonction vitale par la même occasion. « Je devrais, j’imagine, pourtant si c’était à refaire je n’en changerais pas une seconde. » Son regard cherche le mien et je prends le temps de bien ingérer ses paroles avant de céder. L’intensité et la connexion nous reliant me fait frissonner, mais je ne détourne pas le regard, pour une fois. Ma seule envie serait de me lever et d’aller m’installer à ses côtés sur la banquette, comme on en avait l’habitude. La distance me tue à petit feu et c’est à ce moment que je décide de rompre le contact visuel, seule emprise qu’il me reste avant de faire n’importe quoi.  « C’est vrai qu’on n’est pas très doués lorsqu’il s’agit de faire preuve de raison. » Agir en premier, réfléchir et subir les conséquences par la suite. Cela avait été notre mode de vie pendant si longtemps que les réflexes sont probablement restés. « On ne serait sans doute pas ici si c’était le cas. » Mes pensées sortent à voix haute dans un murmure presque inaudible. « Je ne sais pas ce qu’on essaye de faire… » Il n’y a aucun moyen que je ne vois Ashton qu’en tant que simple ami. Alors, que faisions-nous exactement ? « Regarde nous. » En plein milieu du restaurant, à encore moins comprendre ce qui nous arrive que lorsque nous étions coincés dans cet ascenseur.

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MessageSujet: Re: put the gun down   put the gun down EmptyMer 27 Déc - 13:20

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Un flot d’émotions me tord l’estomac lorsque ses iris bleus rencontrent les miens, trop pour les nommer. Ça dure à peine quelques secondes, le temps d’un battement. Mais parmi cette avalanche de confusion, il y en a une qui me frappe de plein fouet. Comme une évidence, je réalise soudain que jamais je ne pourrai tirer un trait définitif sur la jeune femme en face de moi. Peu importe les mois et les années qui défilent, c’est tout simplement impossible qu’une autre me fasse ressentir ne serait-ce que la moitié de ce spectre émotionnel infini dont Noa seule a le secret : confort, colère, amour, joie, jalousie. Ils sont tous là. Ce sont les meilleures montagnes russes du monde et je me maudis tous les jours pour avoir un jour choisi d’en descendre. Je suis amoureux, et il n’y a pas de marche-arrière. Mais c’est un bonheur à double tranchant. Je n’ai plus contrôle de mon corps, encore moins de mon esprit et je me surprends même à maudire cette table qui nous sépare. La distance me tue à petit feu ; je commence à m’agiter sur mon siège. « C’est vrai qu’on n’est pas très doués lorsqu’il s’agit de faire preuve de raison. » Un fin sourire étire le coin de mes lèvres tandis que je baisse les yeux vers mes doigts entremêlés sur la table. C’est vrai. On a toujours agi de manière plus ou moins impulsive, suivant nos instincts et nos sentiments sans se poser de question. Une nouvelle vague de souvenirs s’écrase dans mon esprit, mais cette fois-ci je n’essaye pas de la chasser. À quoi bon ? « On ne serait sans doute pas ici si c’était le cas. » Encore vrai. Si on y réfléchit, ce n’était peut-être pas la chose la plus raisonnable que de proposer de raccompagner Noa, encore moins de s’arrêter dans ce restaurant porteur de millions de souvenirs. ‘Faut vraiment que j’arrête de faire ça… Vivre dans le passé, ça me tuera un jour. « Je ne sais pas ce qu’on essaye de faire… » Sa voix devenue murmure me fait brièvement relever la tête. La jeune femme est aussi paumée que moi. Et je ne sais pas ce que je suis censé en déduire. « Regarde nous. » Je ne fais que ça. Deux âmes perdues, condamnées à avancer en traînant le lourd boulet de leur passé derrière elles. On est pathétiques, dignes de héros Shakespeariens au destin tragique. Et comme je ne sais pas quoi lui répondre qui ne soit pas irrémédiablement pessimiste, je me planque encore une fois derrière l’humour. « Ouais… Quelqu’un a sûrement oublié de nous fournir le manuel… "Les relations parfaites pour les nuls". » Je commence à regretter ces mots probablement déplacés à peine ma phrase terminée, mais une lueur nouvelle dans le regard de Noa et un sourire de sa part finissent par me rassurer. Son sourire m’avait manqué. Elle est tellement belle. Des joues légèrement roses, des yeux brillants où se reflète la lumière tamisée des néons… aucun artifice. « Est-ce que ça ferait de moi un abruti fini si je te disais que j’ai très envie de t’embrasser, là tout de suite ? » Mauvais timing ? Probablement. Une véritable marche arrière par rapport à ce que j’essaye d’accomplir depuis notre entrée dans ce resto ? Indiscutablement. Mais fallait que ça sorte. Sa seule présence suffit à saper tout mon self-control. Je finis cependant par secouer la tête après quelques secondes de silence – gêné, j’imagine – et par reprendre la parole avant qu’elle ne puisse répondre – ou m’en coller une. « Oublie ce que je viens de dire, c’était con. Pardon. » Reprends-toi en main Ash. Dans un reflexe de fuite instinctive, je finis par me lever – mais pour aller où ? Mon regard tombe alors sur le plateau à peine entamé entre nous deux et je le pointe de l’index. « T’as fini ? Il se fait tard… ou tôt ? On ferait peut-être mieux de rentrer. » Je sais bien qu’étant déjà debout, je ne lui laisse pas vraiment le choix, mais tant pis. J’ai besoin de sortir d’ici le plus vite possible si je ne veux pas faire une connerie que je regretterai toute ma vie.

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