« Mila, tu DOIS aller au jardin des plantes, question d’vie ou d’mort. » Aaah, Leo King, grand ami de la nature. C’est peut-être l’un des premiers trucs qu’il m’a dit avec beaucoup de conviction, ça et « touche pas mes parties sur la console stp », « si tu as besoin de te détendre appelle-moi parenthèse tkt rien de sexuel je parle de drogue ici parenthèse » (Leo King est du genre à dire « parenthèse » à haute voix) et « je kiffe ta meilleure amie alors on doit être pote ». Un sacré personnage. Il ne m’a pas reparlé du jardin des plantes jusqu’à aujourd’hui, photo à l’appui. « Y’a des biquettes. » Ami de la nature ET des animaux, donc. Maintenant que le parc a réouvert, et maintenant que je sors d’une petite garde, je me dis que pourquoi pas. Ça peut être le moyen de décompresser avant de rentrer manger et pioncer. La folle vie de Mila Kowalski.

C'est donc accompagnée de Mumford and Sons dans les oreilles que je foule l'entrée du jardin, pour être tendrement agressées d'une multitude de couleurs et de senteurs. Au passage : chacun ses goûts musicaux, ok ? Il fait doux, le printemps arrive bientôt, j'enlève rapidement ma veste et mes écouteurs et continue d'avancer - laissant mon esprit vagabonder entre les restes de l'adrénaline de ma garde, entre ma fatigue, entre les nouveautés qu'offre le jardin. Pas de biquettes en vue, cela dit. Une demoiselle avec une guitare, qui j'imagine va nous accorder un petit spectacle. J'ai bien fait d'enlever mes écouteurs. Mes écouteurs. Quant je tâte ma poche de jean où je les range d'habitude, ils n'y sont pas. Pas dans celles de ma veste, pas dans mon sac. « Ah bordel de- » Reste polie, Mila, reste polie. Je fais demi-tour, les yeux rivés sur le sol pour chercher les fils fourbes. Pas que j'y tiens et qu'ils sont irremplaçables, mes écouteurs, mais je n'apprécie pas l'idée de polluer et de devoir aller en racheter. Quoi que. Je peux éventuellement blâmer Leo et lui demander d'y aller pour moi. On va dire que c'est le plan de secours.