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 Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS)

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MessageSujet: Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS)   Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS) EmptyDim 9 Juin - 22:08

Why couldn't it be minigolf ?
Romewis

« Am I pretty ? » Ma question, posée pour la cinquième fois en quelques dix minutes certes, n’obtient pas de réponse. Pire, PIRE, mon meilleur ami ne relève même pas les yeux de son écran d’ordinateur. Ah, le numérique, le fléau des temps modernes. Vous pensez que la planète qui est en train de mourir à cause du monde industriel et du manque d’actions prises sera la fin de notre humanité ? Que nenni, chers camarades. Nous serons morts bien avant parce qu’un virus de type intelligence artificielle se sera développé et nous aura bouffé. Genre… Détraqueurs de Harry Potter, mais version petites fourmis informatiques. Je ne sais pas, c’est assez confus et ce n’est pas tellement mon domaine d’expertise. « Oswald. » Je le rappelle à l’ordre, et le fourbe a l’audace de pousser un soupir avant de bien vouloir me regarder. « Yes, Rosie, you’re pretty. »  Ça, il l’a déjà dit, mais je ne le crois pas. Je plisse les yeux – pas cool pour les rides qui commencent à s’installer par ici, fuck me – pour témoigner de ma dubitativité. « Okay, but how pretty do you think I am ? Pretty : pinch my cheek, pretty : I would totally make out with you if you asked me – don’t look at me like that Oz you know it’s not that gay come on -, pretty : would bang with consent of course ? » J’ai besoin de précisions. Et vous savez de quoi d’autre j’ai besoin aussi ? De dormir. Ça fait presque une semaine que je n’ai le luxe de dormir qu’à peine quatre heures par nuit. Eh, écoutez, c’est deux cycles de sommeil, ça passe crème. À peu près. Ça passerait crème si je ne faisais pas du café mon aliment de base. Mes systèmes nerveux n’en peuvent plus, Oswald et Poppy également. « Yeah, come on Oswald, would you bang him or not ?! » Glousse notre troisième membre derrière moi. Je me retourne vers elle – je l’ai un peu ignoré parce que j’ai besoin d’un avis masculin sur la chose – avec un sourire. « Would you bang me ?! » Et ça la fait rire. Ce n’est pas drôle, là, les copains, on est en situation de crise !!! Avec trois points d’exclamations, oui, absolument !!! J’ai un rendez-vous ce soir, je ne peux pas me permettre de d’être juste pretty : would pinch my cheek. Et non, je ne veux pas forcément que ce rendez-vous se termine par une relation sexuelle – je n’oserais pas – mais j’ai une réputation à tenir ! Merde. « Asked so nicely, I would, no homo of course. » See ? Poppy gets me. « I love you. »

Je me re-retourne. Oswald. Vous êtes le maillon faible.

« Oz ? » Il lève les yeux au ciel, comme si on ne pouvait pas très clairement voir le coin de ses lèvres s’étirer en un début de sourire. « Rome, never drink both Coca-Cola and coffee again to try some weird facts you found on the internet. » JIEOJFOI WHATEVER I NEED THE CAFFEINE DUDE. Mon système nerveux toujours pas, mon rythme cardiaque non plus, je vais mourir avant la fin de l’année, mais là n’est toujours pas la question. « Would. You. Bang. Me ? » AM. I. PRETTY ? Parce que si Oz trouve que non, j’annule tout. Je laisse mes copains prévenir Lewis de ma mort soudaine et fichtrement triste, je change de numéro de téléphone et de nom de famille et je fais peut-être un peu de chirurgie esthétique pour changer d’apparence afin de ne pas top être reconnu dans la rue. C’est extrême comme solution ? Vous savez ce qui est encore plus extrême ? Développer un béguin un tantinet ridicule pour Purple Man, que j’ai vu exactement trois fois, que j’ai rencontré en le renversant avec ma voiture et avec qui j’échange régulièrement des messages depuis un mois. Un béguin c’est cool et mignon et c’est surtout parce que je n’arrive pas à appréhender les capacités et les limites de l’esprit de Lewis – il me fascine – un tantinet ridicule parce que je glousse comme une adolescente de 15 ans à la moindre attention qu’il m’apporte et que je suis en train de me préparer à notre rendez-vous de ce soir comme une de 16. C’est assez commun, que j’ai le béguin pour quelqu’un, on ne va pas se mentir. Ce qui ne l’est pas, en revanche, c’est mon attitude aussi peu sûr de moi et un tantinet immature. Je suis un mâle alpha de 30 ans passé, foutre Zeus, et ce n’est pas le premier rencard où je vais. Mais j’ai l’impression que c’est différent, ce soir, ou avec Lewis, je ne sais pas, je panique un peu, et savoir si Oswald accepterait d’avoir une relation sexuelle avec ma personne parce que je suis assez joli est devenu beaucoup trop important. « I would. No homo but you’re already a pain in my ass anyway. » … Il nous faut de longues, très longues secondes, pour que les mots s’inscrivent et se traduisent dans nos esprits. Oswald soutient mon regard, sachant très bien ce qu’il vient de dire, et mes yeux finissent par s’écarquiller. C’est le rire de Poppy qui résonne le premier, le mien suivant rapidement, et un fou rire collectif qui dure plusieurs minutes. Ça fait du bien, j’avais besoin de ça, j’accepte, merci les copains. « I fucking love you. » Poppy finit par venir m’embrasser une joue, et me voilà presque mis à la porte de chez elle. « You’re gonna be okay, just don’t do anything stupid. » Mmh, je ne promets rien mais okie dokie.

Promis, je garde mon téléphone très loin de moi et fais bien attention à regarder tous mes rétroviseurs lorsque je conduis jusqu’à l’immeuble de Purple Man, cette fois. Est-ce que je suis un gentleman qui a prévu moult choses romantiques dégoulinantes d’hétérosexualité pour notre premier rencard ? Non. Non, parce que c’est Lewis, et que je pense le connaître un tantinet assez pour savoir qu’il me rirait au nez si je me ramène avec des fleurs, et si je lui apprends qu’on va manger dans un restaurant de luxe ou autre. Concrètement, tout ce que j’ai prévu c’est qu’on aille manger des pâtes là où elles sont mieux faites, après chez Maman Flowers évidemment – et croyez-bien que j’ai testé à peu près tous les restaurants de San Francisco pour savoir où que c’est. Si cette phrase est française. Après, on est free du slip, c’est lui le patron. On sent que j’ai envisagé environ trois-mille scénarios pour tous les jeter à la poubelle, ou pas ? Bref. J’observe mon reflet dans la baie vitrée de son immeuble, essaie de cacher ma mèche de cheveux blancs derrière les autres mais rien à faire, avant d’appuyer sur l’interphone de l’appartement de Lewis. C’est Cyrus, son colocataire que j’ai pu rencontrer lorsque j’ai déposé un nouveau portable pour remplacer celui brisé par mes soins, qui me répond. « Hi, it’s Rome, I’m supposed to pick up Lewis ? » D’un côté, il est possible que cela m’arrange un peu, si Lewis me pose un lapin. D’un autre, je serais triste. D’un autre encore, je comprendrais. Et encore encore d’un autre, Oswald said he would bang me so... « LEW YOUR FUCKBOY IS HERE » L’interphone grésille, de l’autre côté, et j’en suis outré. « Hey I’m not a fuckboy. » J’essaie de me justifier, bêtement, mais le bonhomme est occupé de l’autre côté et ne m’écoute pas. Ça a l’air de s’agiter, là-dedans, Cyrus finit par m’informer que Lewis arrive. Bon. Fort bien. Cool cool cool cool cool. Je glisse mes mains dans les poches de ma veste en jean, me balançant légèrement en alternant la répartition de mon poids d’une jambe sur l’autre. Peut-être que le combo Coca + café était une mauvaise idée, j’ai l’impression que mon cœur va exploser et je n’ai pas envie de mettre ça sur le fait que je risque – c’est un risque probable à 99 % mais un risque quand même – de me retrouver en présence de Lewis dans quelques secondes. Fufu, comme dirait l’autre. Mon neveu de six ans, l’autre, oui.


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MessageSujet: Re: Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS)   Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS) EmptyLun 26 Aoû - 12:43

Why couldn't it be minigolf ?
Romewis

« Awwwww, I’m uglyyyyy… » Mon pathétique geignement résonne sur les quatre murs de la pièce carrelée jusqu’à me le renvoyer en écho ténu. J’attends quelques secondes qu’un de mes colocs se manifeste et vienne à ma rescousse à grands renforts de compliments pour ma personne, mais rien. Nada. Queue d’chique. Bande d’ingrats. Les coins de ma bouche se plissent vers le bas dans une moue triste tandis que le miroir que me fait face me renvoie un reflet décevant. Vestige d’une sieste qui s’est un peu trop éternisée, un vilain épi décoiffe le côté droit de mon crâne dont les mèches récemment colorées en vert néon semblent défier les lois de la gravité. Je me refuse à piocher dans les affaires de Cyrus pour y dénicher du gel, because I’m not a douche, mais quand même. En d’autres saisons, j’aurais simplement enfilé un bonnet cache-misère et ça serait passé comme une lettre à la Poste. Pas au mois de juin. Alors je tente de dompter mes tifs avec de l’eau, et ça ne marche pas, ça m’agace, puis je finis par tout ébouriffer avec un gémissement d’animal blessé. « Tragic. » Au bout d’une bataille vaillante et au prix de quelques injures lancées à Franck Provost – c’est le seul coiffeur qui m’est venu en tête, il prend pour tous les autres i don’t care – j’obtiens un résultat pas hyper convaincant mais un résultat quand même et à ce stade, ça me suffit.

Reste à tacler l’autre éléphant au milieu du magasin de porcelaine – what – aka, les valises qui ont élu domicile sous mes yeux depuis deux semaines. Et elles payent même pas de loyer, ces gueuses. J’ai beau essayer de rattraper le coup en multipliant les micro-siestes dés que j’ai le temps, mon emploi du temps de ces-derniers temps est ce qu’il est, et il est féroce. Bien que je n’ai pas eu à débourser quoi que ce soit suite à mon accident de voiture, il a bien fallu que je compense mes quelques jours de repos forcé et leur manque à gagner. C’est pourquoi j’ai eu la merveilleuse idée de me porter volontaire sur une demi-douzaine d’articles au Chronicle, passant le reste de la semaine à vadrouiller dans les rues de San Francisco et photographier ce qu’on me demandait sans compter mes heures ; et puis j’avais toujours quelques vidéos à tourner et éditer pour le compte d’un groupe de rock indépendant qui m’avait contacté le mois dernier ; un ou deux concerts par-ci par-là… Sans compter la perte non moins tragique de mon téléphone portable, mort au champ de bataille, qui n’a pas aidé dans ma transformation progressive en personnage de Tim Burton. Je suis pas loin de prendre ma retraite à vingt-sept ans, vous serez prévenu.

« UUUUUUGH. » Je vais bien, tout va bien. Peut-être que je suis nerveux aussi, un peu. Ça fait trois siècles et demi que je ne suis pas allé à un date et environ jamais je n’ai été la personne invitée au fameux date. Je suis de l’autre côté de la barrière en principe, je suis le mâle alpha et c’est moi qui invite parce que #virilité. Et comme si ça ne suffisait pas pour me plonger dans un puits de confusion, c’est aussi mon premier pas dans une relation avec un autre homme et sjkdfghdwhf how do I do thaaaaat !? Parce que je fais le malin dans nos échanges SMS, mais la vérité c’est que je n’en mène pas large. J’ai pas l’habitude d’être courtisé, m’voyez. C’est nouveau, c’est étrange bien que pas désagréable, mais je sais pas trop où me placer là-dedans. Pour le moment, j’ai décidé de me laisser porter par le flow comme disent les jeunes, et advienne que pourra. Yolo, quoi. « MAZE, I’M STEALING YOUR MAKEUP ! THANKS ! » Je n’attends pas la permission de la blonde pour ouvrir son tiroir et fouiller à l’intérieur, attrapant un tube d’anti-cernes que j’espère être de la bonne teinte… eeeet c’est un match, youhouuuu ! Vive les Etats-Unis d’Amérique, terre de Liberté et d’inculture profonde. Le point de crème appliqué et estompé de sorte à uniformiser les dégâts, j’observe mon reflet sous tous les angles afin de vérifier si je n’ai pas oublié trois poils en me rasant ou que mon t-shirt est bien repassé et à l’endroit. C’est qu’il se ferait presque beau pour le fuckboy, dites donc. Et en parlant du loup… « LEW, YOUR FUCKBOY IS HERE ! » La douce voix de Cyrus me parvient depuis le salon et je grince des dents, mon cœur entamant un petit sprint digne d’Usain Bolt. Evidemment, je l’avais briefé pour répondre à l’interphone si Romeo venait à sonner, et me prévenir dans le cas où. Lui, et pas moi. J’suis ni une demoiselle en détresse, ni romantique désespéré, et faudrait pas que Casanova se fasse des idées non plus. In fewer words : I’m a coward. « DON’T OPEN THE DOOR ! » Manquerait plus que Romeo soit invité à papoter avec mes colocs autour d’une tasse de thé, merci mais non merci.

Un dernier coup d’œil au miroir taché de vieilles traces de dentifrices, des finger guns pour la route et j’attrape mon portable posé en équilibre précaire sur le rebord du lavabo avant de couper la musique et de sortir de la salle de bain. Quand faut y aller… Dans l’entrée de l’appartement, Cyrus me regarde avec ce petit air amusé qui lui fout des paillettes dans les yeux. Je lui présente mon majeur sans un mot, enfile une parka bariolée assortie aux lacets de mes baskets, vérifie le contenu de mes poches. Avant de refermer la porte derrière moi, je jette un dernier coup d’œil à mon colocataire de la façon la plus dramatique et sérieuse possible. « If I’m not back before midnight, call the police. Cyrus, you can get my scented candle collection. Ok byeeee ! »

Mon cœur loupe un ou deux battements lorsque j’aperçois Romeo derrière la vitre, mains fourrées dans les poches de sa veste en jean. Il a l’air passionné par sa lecture de la liste des habitants de l’immeuble, au niveau de l’interphone, et ne m’a pas encore remarqué. Une de ses bouclettes lui tombe négligemment sur le front sans qu’il ne prenne la peine de l’écarter, c’en est presque indécent. Fufu. C’est pas juste d’être joli comme ça, ça devrait être interdit. Le brun se retourne vers moi lorsque je pousse la porte et je lui souris, mobilisant tous les muscles de mon visage pour ne pas ressembler à une d’adolescente pleine de niaiseries. « Hi. » La salutation se voulait désinvolte, elle finit coincée au fond de ma gorge et se transforme en quinte de toux. 10/10 pour l’entrée en matière Lewis, you’re doing great sweetie. « Hi ! » Je retente, feignant un détachement naturel somme toute tout à fait honorable. Houston, how do you human again ? Est-ce qu’on se serre la main maintenant ? Un side-hug ? Un petit coucou ? Heureusement pour moi et mon cerveau en surchauffe, Romeo fait mine d’écarter un bras pour m’étreindre et thank Goood tout revient à la normale. Je réponds à la salutation sans me faire prier, son eau de Cologne musquée emplissant brièvement mes narines dkjfghsjio, jusqu’à ce que je m’écarte. « How are you doing ? Oh and FYI, you’re the first man to ever pick me up at my place. Be honored. »


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MessageSujet: Re: Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS)   Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS) EmptyMer 4 Sep - 21:36

Why couldn't it be minigolf ?
Romewis

Je suis un type cool. Si. Si, je vous l'assure. Ou plutôt, je vous en convaincs pour m'en convaincre. Là, présentement, je suis plutôt un type dopé à de la drogue légale et dont le cœur bat trop vite à cause de cet excès de caféine mélangé à l'anxiété du moment supposé se passer ce soir. « Eaeaeaheaheaheah. » That cry for help in the it is wednesday my dudes vine, y'know? Je ne sais même pas qui blâmer de cette anxiété : les normes hétéronormées de la société, Monsieur invite Madame et Monsieur domine toute la relation et qu'est-ce que le consentement et les relations homosexuelles ? don't know them ; Maman Flowers qui me rappelle toujours avec douceur et gentillesse que Julio n'est pas le seul Flowers dans la capacité de procréer et que le temps passe, don't get political on me Romeo Pompei Flowers, you can love a man and still be a father it's 2019 yes even my mom is an aware person, a 60ish Italian woman, can you believe?! ; le fait que je n’ai pas pratiqué l’exercice du date depuis quelques mois, et que ce n’était pas aussi compliqué les dernières fois parce que 1. je savais déjà que je plaisais à peu près à la personne que je voyais et 2. j’étais un poil entiché de ces personnes, mais pas autant que je me suis entiché de Lewis. La nature même de notre relation qui a surtout consisté en des échanges de messages et un manque de sommeil mutuel, si, un manque de sommeil peut être mutuel, ok, pardon, le mot est commun, a rendu la chose aussi intense que nouvelle, exaltante.

C'était un long paragraphe et avant qu'on ne meurt tous, je vous propose de prendre une petite pause et une grande inspiration. Toi d'abord, Romeo.

J'expire avant d'inspirer pour chasser les tensions, mes mains commencent à devenir moites et je me concentre sur la première activité que je trouve pour attendre Purple Man. Je lis donc les noms sous l'interphone, plissant les yeux sur les écritures gribouillées et me plaisant à imaginer quelques vies de la cinquantaine de personnes qui résident ici. Un sourire étire mes lèvres sur la ligne de l'appartement de Lewis, que je n'ai trouvé que grâce au numéro, parce que pas moins de sept noms sont gribouillés, dont plusieurs barrés. Il faudrait que j'informe mon rendez-vous que les étiquettes existent, mieux, les machines à étiquettes qui permettent aussi d'utiliser des caractères imprimés qui permettent d'être lisibles par tous en ce vingt-et-unième siècle technologique. Gutenberg n'aura pas chômé pour rien, paix à son âme. Mais mon rendez-vous ne daigne pas montrer le bout de son joli nez, et je commence sérieusement à penser qu'il est en train de me poser un lapin. Et s'il n'a accepté ma proposition de dîner juste parce qu'il a eu pitié de mes avances pauvres en subtilité mais riches en calcium, parce qu'il était trop poli pour les refuser ? Je suis presque tenté d'appuyer à nouveau sur l'interphone, hi, it's fuckboy again, am I being stood up?, quand la porte de l'immeuble et que Pur- Green Man apparaît. Je retiens de justesse un juron parce que j'ai beau avoir vu une photo, STALKER je n'étais pas prêt à voir la triste réalité avec mes rétines jusque-là pures. Lewis n'a plus les cheveux lilas mais verts fluos, et c'est un peu agressif et somehow ça lui va terriblement bien.

« Hi. » Qu'il me salue, avant de se mettre à toussoter et je fronce les sourcils, hésitant à aller lui tapoter le dos. Il s'en sort comme un chef, tout seul, et répète. « Hi ! » Un bref rire m'échappe, j'acquiesce légèrement alors que mes lèvres restent étirées en un sourire. « Hey. » Un sourire que j'espère être charmant, mais la petite image de ma tête est une vague parodie du requin de Nemo. Bruce ? Bon, ça fait un petit moment que je n'ai pas vu le dessin animé avec Eliott, mais. Vous avez l'idée. Je coupe la maigre distance entre nos deux corps pour lui donner une brève accolade, plaisantant au passage : « Can you please not almost die every time we see each other? » Je vais commencer à me sentir coupable, pour commencer, et une relation d'amants maudits n'est pas une relation que j'ai envie de vivre - contrairement à ce qu'indique mon prénom. « How are you doing ? Oh and FYI, you’re the first man to ever pick me up at my place. Be honored. » JIOEEJ WHAT? Que suis-je censé comprendre de ce fun fact ? Que Lewis n'a pas l'habitude de sortir avec des messieurs ? Que d'habitude il est celui qui fait le déplacement ? Autre chose ? Les neurones cogitent, prêts à s'indigner et s'agiter pour à peu près tout et rien, et je fais de mon mieux pour garder mon calme. « I am honored. And I guess I'm also the first man to ever have ran you over with my car... Any other first you want me to be? » Mon moulin à paroles va plus vite que mon esprit, je sens mon œil droit se fermer dans un clin d'oeil appuyé et le temps que l'information remonte au cerveau, il est trop tard. Je suis en train de flirter beaucoup trop ouvertement et sans aucune délicatesse ni subtilité, l'homme est lancé, l'alpha cherche son perfect match, OULALA. « Okay wow! » Je suis moi-même choqué de mon comportement, si, je vous jure. « Sorry, hi, I drank a lot of coffee and cola today so to answer your first question: I am very tired and have absolutely no control. I'm sorry. Feel free to flick me when I get too weird. » Comme Ant-Man, Rome va tendre son fessier et flick me. We need Jesus. Grande inspiration. Tout va bien, on gère, on va juste manger des pâtes et ça va bien se passer. He makes me nervous this is ridiculous.

« How are you?! » Je lui demande, alors qu'on se met en mouvement pour rejoindre ma voiture garée sur le parking non loin. Ma voiture va bien, si vous vous demandez, elle a très bien vécue sa rencontre avec Lewis. « En route, l'ami. » Les meilleures pâtes de San Francisco sont dans un restaurant français, et sachez que ça me fait mal physiquement d'annoncer cette vérité. « Wanna drive? » Si jamais il me pense être un danger au volant, ce qui serait une inquiétude légitime de sa part je l'admets. Lorsque nous sommes installés dans la voiture, selon la configuration conducteur/passager décidé à la prochaine réponse, je lance la conversation comme je peux. Pas d'contrôle, rappelons-le. « So! Have you chose neon green to be sure that you're seen when you cross the street? » Have I traumatized the poor man? « Oh and I brought you back your ring. » Que j'ai embarqué après l'avoir ramené chez lui, n'étant pas là la priorité de quitter mon costume de nouvel époux après ces événements. J'ai oublié de la mettre avec le petit paquet téléphone, et ça fait quelques semaines qu'elle est dans la poche intérieure de ma veste. Comme une relique.


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MessageSujet: Re: Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS)   Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS) EmptyDim 29 Sep - 18:59

Why couldn't it be minigolf ?
Romewis

C’était l’info du jour, moi-même je ne saurais vous dire quelle était l’intention ou l’objectif d’un tel fun fact outre le fait d’éviter un silence gênant, mais ce qui est fait est fait. Deal with it. Maisie me dit souvent qu’avoir une conversation avec moi c’est un peu comme jouer à la balle, mais que la balle en question est enflammée et douée d’une conscience propre. Et le fait est que je ne suis jamais sorti avec un individu de sexe masculin, voilà. Non pas que je sois sorti avec beaucoup de monde, certes. Il n’y a pas de réelle raison à ça sinon, juste que l’occasion ne s’est jamais vraiment présentée… À moins que je ne me conforte honteusement dans les cases préfabriquées et hétéronormées de la société qui m’évitent d’avoir à sortir de ma zone de confort ? Et c’est carrément réducteur voir régressif comme concept mais mon esprit a tendance a davantage associer les femmes à la romance, en opposition aux hommes qui seraient plus tournés vers le sexe et donc meh. Je ne développerai pas, le reste est réservé à la seule oreille de mon psy, mais l’idée est là. Tout ça pour dire que j’ai beau avoir un bon gros crush des familles sur le bellâtre italien, j’suis pas hyper serein.

Alors je panique, je manque de m’étouffer, j’en fais trop – shocking, I know – et dfvhiloj. En gros. Heureusement, Romeo semble accuser le coup et me répond d’un sourire que j’espère tranquille et dénué de jugement. Ouf. « I am honored. And I guess I'm also the first man to ever have ran you over with my car... Any other first you want me to be ? » LZKEFJHG. J’aurais eût de l’eau dans la bouche que je lui aurais tout recraché à la figure dans la seconde. Dois-je blâmer mon esprit mal placé ou bien c’était très très tendancieux ça, Monsieur ? En réaction, mes yeux s’écarquillent façon poisson hors de l’eau – sexey – mais c’est finalement le clin d’œil ultra beauf de l’italien qui me fait éclater de rire pour de bon. « DZTFEVGR EW CALM DOWN COWBOY, THE DATE HAS BARELY EVEN STARTED YET ! » J’arrive à peine à articuler entre mes gloussements borderline hystériques et l’air scandaleusement embarrassé du beau brun. Dans le fond, ça me rassure qu’il soit aussi nerveux que moi, même si je sens déjà la tension se retirer progressivement de mes épaules. « Okay wow ! » Mon fou rire s’est calmé pour laisser place à un grand sourire de neuneu. Rome, quant à lui, se confond en excuses approximatives et rejette la faute sur une consommation douteuse de café et de Coca. Ce n’était donc pas une question de nerfs, en fin de comptes. « Dude I’m pretty sure your heart can like, explode from that much caffein at once. I’m serious, look it up. And I would know, I’m a caffein expert like, PhD level. » Ou alors on peut essayer de lui faire avaler un mentos et voir ce que ça fait. Si jamais on manque d’idées pour ce date… « I'm sorry. Feel free to flick me when I get too weird. » Je glousse, encore, tandis qu’on se dirige vers sa voiture garée en bas des marches. « Oh no I won’t, I’m pretty sure you’d like that. » LEWIS-1, FUCKBOY-1, THIS IS A TIE ! Restez connecté pour la suite de cette battle de bas étage.

« I’m exhausted, if I’m honest, but when am I not really ? I have a lot of work, which is a good thing in a sense so I shouldn’t be complaining… but I’m definitly complaining. What about you ? » D’après ses messages, lui aussi traverse une période plutôt chargée professionnellement parlant parce qu’il est prof et que juin c’est la période des partiels si je n’m’abuse et qu’il a aussi une troupe de théâtre à faire tourner – ce qui est assez stylé, il faut le noter – et que ça lui prend pas mal de temps. J’écoute sa réponse lorsqu’on arrive au niveau de la voiture et que Monsieur le Polyglotte ramène sa fraise : « En route, l'ami. » « In English, please. I don’t speak Europe. » Redescends d’un cran, veux-tu. I’m a dumbass. « Wanna drive ? » La proposition me surprend – agréablement ou pas, je ne saurais dire. Un mâle qui accepte de prêter sa voiture, la perle de ses yeux, à un presque inconnu aux cheveux verts ? That’s some progressive shit. « Not really ? Thanks for asking though, but I haven’t driven anything other than a tractor in over a small decade, so I’ll pass. » Même si d’un autre côté… « Just,… Don’t crash the car. I know how much you love bowling with pedestrians but hold back a bit, okay ? » Oui, j’ai totalement l’intention de l’emmerder avec ça jusqu’à la fin des temps et à la moindre occasion. Je suis un être  un poil persistant.

Je prends place sur le siège passager tandis que Romeo s’installe derrière le volant, et nous voilà partis. « So! Have you chose neon green to be sure that you're seen when you cross the street? » En même temps s’il ne cesse de me tendre des perches comme ça… Il cherche un peu, le bonhomme. J’acquiesce en riant, détournant un instant les yeux de la fenêtre. « That could be a reason, yeah ! That and the fact I’ve always dreamt about being a tennis ball. » Chacun ses raisons. Les miennes sont assez fumeuses comme toujours, mes colorations capillaires ont rarement un autre sens que satisfaire mes envies du moment. Also neon green literally screams « give me attention » and that’s very on brand for me. « Oh and I brought you back your ring. » Plaît-il ? Je fronce les sourcils pendant une demi-seconde le temps que mon cerveau fasse les connexions nécessaires, et eureka. Ma bague. La bague qu’il m’avait honteusement dérobé puis transformé en alliance. La bague qui a servi à notre stratagème de fraude à l’assurance à l’hôpital. Cette bague. Oui, en effet. J’avais complètement oublié, pour être honnête et il aurait pu la garder indéfiniment que je m’en serais à peine rendu compte. « Oh right ! Thanks ! » Il fouille dans sa poche intérieure avant de déposer le bijou orné d’un gros œil violet dans ma paume, bijou que j’enfile à mon propre annulaire gauche sans vraiment réfléchir. « Thank you for the new phone as well, by the way. It’s tight. »

La conversation continue sur un ton léger pendant tout le trajet jusqu’au restaurant – une sobre devanture peinte en noire, des lettres dorées et un grand lampadaire stylisé devant l’entrée. « God I’m soooo hungry ! I hope these pastas are as good as you say they are. » Je claque la portière derrière moi, levant le nez pour admirer le lierre grimpant au mur. L’intérieur est tout aussi classique bien que rehaussé par une ambiance indubitablement conviviale. Et puis mon œil curieux tombe sur un bouquet de petits drapeaux disposés dans un vase, sur le bureau de l’hôtesse. « Wait. I know I’m dumb but that’s a French restaurant, right ? Ain’t Italia the place with the best pasta, supposedly ? Ohohoooo, I bet your pride is in a baaaaad shape, isn’t it ? » Un sourire de hyène est apparu sur mes lèvres tandis que j’appuie mes taquineries d’un petit coup de coude dans les côtes de l’italien.


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MessageSujet: Re: Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS)   Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS) EmptyLun 7 Oct - 21:36

Why couldn't it be minigolf ?
Romewis

Parfois, la vie c’est comme une chanson de One Direction. Surcotée, plein d’hormones, trop d’énergie, ça reste en tête et ça n’a pas de contrôle. No control. Parfois, c’est pas une bonne idée de vouloir cumuler peu d’heures de sommeil, le café et le coca-cola, un rendez-vous avec votre crush que vous gérez comme un neuneu depuis des semaines et tout ça la même journée. Non mais j’vous jure, pour avoir des idées à la con… Si la vie était aussi facile qu’une chanson de One Direction, j’aurais déjà chanté le refrain et Lewis m’aurait déjà hurlé son amour dans les oreilles. Et en relisant j’me dis que c’est hyper tendancieux mais promis, je ne parlais pas de rapport sexuel mais bel et bien de groupies à un concert. Mais ce ne sont pas des hurlements adorateurs qui m’accueillent - quoi que - mais plutôt le rire de Lewis qui se moque clairement de moi. Qu’ai-je dis, encore ? Je rembobine, attendez. « DZTFEVGR EW CALM DOWN COWBOY, THE DATE HAS BARELY EVEN STARTED YET ! » Ah shit ! Non seulement j’ai le droit à un « ew » mais aussi à un nouveau sobriquet qui dénonce mes tendances sexuelles élaborées et élaborantes, je ne sais pas il est tard. Mais c’est clairement justifié, je n’ai pas seulement dépassé le Rubicon je l’ai traversé, à la nage et j’ai fait un record de vitesse. Je m’excuse, rapidement, parce que je suis peut-être indécent mais je reste poli. Je blâme la caféine, et franchement c’est largement suffisant comme excuse.

Je ne rajoute pas qu’il me rend nerveux, même si c’est un peu le cas, je vais essayer de garder les 3% de coolitude qu’il me reste et on fera avec.

« Dude I’m pretty sure your heart can like, explode from that much caffein at once. I’m serious, look it up. And I would know, I’m a caffein expert like, PhD level. » Lewis semble m’excuser et, comme pour prouver ses dires, mon petit cœur décide de s’emballer encore. Is now a good time to play doctor?? Why is everything slightly sexual with Romeo, Jesus. « Well, thank you Doctor PhD in caffein. » Ma vie est sauvée, peut-être, même si j’avais bien conscience que j’étais déjà foutu. Je ris nerveusement, je sais que je ne vais pas couler de vieux jours si je continue comme ça, et si je meurs jeune ça veut dire bientôt et ça veut dire que j’ai loupé ma crise du milieu de vie et ça me rend triste. « You can have my car when I die. And all of my socks and my collection of Madame Bovary’s movie adaptation. » AND ALL OF THEM ARE BAD BUT THAT’S ANOTHER DEBATE. Je lui propose de me pichenette si jamais je deviens hors de contrôle, on en revient aux One Direction, toujours et ça le fait glousser, encore. J’espère qu’il croit au proverbe femme qui rit, qu’on peut re-saucer en Purple Man glouping… « Oh no I won’t, I’m pretty sure you’d like that. » Maintenant c’est à moi de m’esclaffer dans un son très féminin - fair enough, point pour lui. Don’t kinkshame me tho. J’ose à peine penser à l’image qu’il doit avoir de moi, être dépravé au chapeau de cowboy, mais soit. « Maybe so. » J’reste cool, 4% cool.

Lewis est également fatigué mais, Doctor en caffein qu’il est, ne semble pas avoir fait la même erreur que moi. En même temps, pour le peu que je connais l’individu, il a assez d’énergie comme ça et son esprit a besoin de thé pour dormir plutôt que de café. Je juge. Il y a des messages qui ne s’effaceront malheureusement jamais de mon esprit. « But I’m definitly complaining. What about you ? » Okay, bon, peut-être qu’il a besoin de café. Didn’t I just say that I was tired? « Well, complaining is a sign of good health so keep going. And busy, tired, same old soup just reheated. » Yep, j’aime bien les petites expressions sales et j’ai un carnet rempli de celles entendues auprès de mes adorables élèves. Romeo est la réincarnation de Platon, I just figured it out, OMG. On arrive à ma voiture, j’essaie de le séduire en parlant français mais ça ne fonctionne pas. Evidemment, c’est Lewis, step up your game Rome. MY NAME IS LITERALLY ROME POMPEI WHAT CAN I DO. « In English, please. I don’t speak Europe. » I’ll teach you babe, worry not. « Just get in the damn car. » Reste à savoir s’il veut conduire, mais apparemment il a une préférence pour les gros engins. J E S U S J’écris ça à la bibliothèque and I’m grinning like an idiot just fuck me. « Just,… Don’t crash the car. I know how much you love bowling with pedestrians but hold back a bit, okay ? » Please insert the John Mulaney « oh come oooon », thank you. Je ne relève même pas et prends la place de conducteur.

Heureusement que je ne l’emmène pas faire du bowling, j’en aurais pour toute la soirée.

« Aren’t tennis balls yellow ? » Ecoutez, je suis fan de l’Eurovision, pas de tennis, je n’en sais rien moi. Mais il me semblait quand même que c’était jaune – fluo certes. Pas loin du vert fluo, maiiiiis. What are colours anyway, right?! Bon peu importe, rien ne sera jamais mieux que le violet. C'est même pas ma couleur préférée, mais c'est ainsi qu'il a conquis mon cœur, je n'y peux rien. Je lui rends son bien - sa bague - et mets ainsi officiellement fin à notre faux mariage. C'étaient les semaines les plus heureuses de ma vie, évidemment. « Thank you for the new phone as well, by the way. It’s tight. » Je ne conduirais pas que je lui fais un clin d’œil, mais on va éviter une énième catastrophe au volant. « Con piacere, il mio piccolo pinguino. » I'll fucking teach him Europe, hasta luego.

J'veux pas crâner, mais je me suis garé en marche arrière du premier coup et j'ai presque envie d'en bomber le torse de bonheur. Mon exploit en mécanique ne semble pas impressionner mon rendez-vous pour autant. « God I’m soooo hungry ! I hope these pastas are as good as you say they are. » L'appel de la faim est plus fort que l'appel des voitures, paraît-il. Shook. « They are. Just trust me. » On arrive devant le restaurant, sobrement intitulé Le Petit Paradis, et j'observe du coin de l’œil les réactions d'un Lewis découvrant le lieu. Je lui pardonne les cheveux verts, les boutades sur ma conduite et son manque d'appréciation de mes prouesses techniques d'un coup d'un seul - il est quand même très agréable à regarder le bougre. Je salue l'hôtesse en français lorsqu'on se poste devant elle, sans avoir le temps de continuer parce que les étoiles s'alignent dans l'esprit de Lewis. « Wait. I know I’m dumb but that’s a French restaurant, right ? Ain’t Italia the place with the best pasta, supposedly ? Ohohoooo, I bet your pride is in a baaaaad shape, isn’t it ? » He's enjoying this way too much. Un sourire quand bien même trop amusé s'installe sur mes lèvres, et j'ignore Lewis - même avec son petit coup de coude pas subtil du tout - pour porter mon attention sur la demoiselle. « Hi. I booked a table for 2 but I changed my mind, I'm going to eat alone and this fine young man is going to walk home because he does NOT deserve my patience. » Mon ton est humoristique, évidemment, quoi que. Habitué des lieux, mon nom est coché dans la liste sans que j'ai à le donner et nous voilà assis face à face, avec Lewis.

Now it's getting serious.

Un léger soupir m'échappe et je commence à tâtonner mes poches, les sourcils froncés. « Don't panic, I'm not CIA I'm just deaf as shit. » Je le préviens, avant de sortir mon oreillette qui m'aide à entendre un tantinet mieux. Je suis obligé de me résigner, les sifflements dans mon oreille gauche sont quelques peu intensifiés à cause de mon état de fatigue et les conversations autour de nous n'aident absolument pas. Si je veux entendre Lewis, il faut que je m'équipe, même si je n'aime pas ça. Le son est déjà plus clair, je ne distingue que maintenant la petite musique d'ambiance diffusée dans le restaurant. « Anyway. » Avant que ça ne devienne inconfortable. « So yeah, I'm fucking mad but the best pasta in San Francisco are French. It's handmade, and the cheese they use comes from France. » Je me retiens de joindre le bout de mes doigts et de les embrasser pour ne pas tomber dans le cliché de l'italien, mais l'envie y est. J'attrape le menu que j'ouvre dans la direction de Lewis, le connaissant déjà. « They have three vegetarian meals, which is pretty cool. » J'ai retenu le 'not meat', et si jamais il est carrément vegan, je le jette à la poubelle. On n'rigole pas avec le parmesan. « When did you decide to not eat meat? I've got a very cute image of little Lewis in my mind, but- » Little Lewis with brown hair and in middle or horses and djieojie JEEZ I'm already in too deep ain't I? Je m'arrête avant que ça ne devienne gênant - pour lui. « What's your opinion on zoos? » C'est un sujet de conversation, d'accord ?

I'm trying to get to know better and to seduce the motherhuger here.



@Lewis Duncan Remember if we get caught, you're deaf and I don't speak English. (ROMEWIS) 3610622266
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