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 Hunger games. (Cheyenne)

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MessageSujet: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyDim 13 Jan - 23:22

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesA travers la vitre de la voiture, Desmond est témoin des avancées architecturales et des nouvelles constructions de la ville, qui ne cassent pas l’harmonie et le charme qu’il a toujours trouvé à San Francisco. Il détecte les changements frappants ou moins flagrants d’un simple coup d’œil, reste attentif pour faire disparaître ses pensées désordonnées. Il tente de se concentrer sur l’extérieur pour éviter de songer à ce qui se bouscule à l’intérieur de lui. Pourtant l’angoisse le domine de manière si violente, qu’il ne peut pas ignorer longtemps son ventre contracté. Les émotions qui l’assaillent le dépassent, forment un véritable désordre dans son corps. Elles refont surface puisqu'il n'a plus de raison de les éloigner ; plus rien ne vient agir comme un frein dans ce qu'il ressent ou pense. Maintenant qu'il revit, il se prend tout dans la figure. La fatigue se mêle alors à la nostalgie et la tristesse pour laisser la morosité s’emparer de lui.

C’est une succession d’images qui défilent et se mélangent dans sa tête, tandis que ses yeux balayent les alentours. Il revoit Tony qui égayait les journées par des boutades ou lectures de passages de magazine ; James et sa réserve naturelle, que l’on entendait qu’à travers ses morceaux d’harmonica, et puis Abigail. Et tous les autres. Le pincement au cœur ne peut qu’être ressenti, avec tous ces souvenirs partagés qui reviennent le hanter. Maintenant qu’il retrouve son pays d’habitation, la sensation de laisser tous ces gens loin de lui se manifeste davantage. Il ne pouvait pas faire plus en guise d’adieu, c’était le moment de partir. Alors il a transmis toutes les données nécessaires à ses supérieurs et s'en est allé. Il s’est détourné de cette mission exténuante, parce qu’il a déjà trop sacrifié. Il n’en a rien tiré d’autre que de la justice, mais s’il n’avait pas recherché les assassins de ses amis, ça aurait été une enfreinte à ses valeurs. Il sait toutefois qu’il y a parfois un prix à la loyauté, et c’est surtout sa famille qui l’a payé. Sous un toit bien particulier de San Francisco, les perturbations du quotidien ont dû être d’autant plus brutales. Avec plus qu’une seule figure parentale, Desmond est conscient qu’ils ont été dans l’obligation de réorganiser leurs vies. Leur appartement est sans aucun doute encore empli de chaleur humaine, de rires, mais le bonheur doit sûrement être feint pour garder le sourire des enfants intact. Il s’en veut de leur avoir infligé la douleur du deuil, d’avoir manqué les moments ordinaires de leurs vies : leurs élans de doute, leurs petites victoires. Il a beaucoup à rattraper : des Disney à regarder avec la gamine ; des parties de football à remporter contre le môme. Mais l'impatience de les retrouver n'est pas assez forte pour effacer la peur.

A force de travailler en solitaire, à se fondre dans la masse pour reconnaître les têtes familières, meurtrières, Desmond a même perdu sa faculté à faire la conversation avec aisance. Il ne cherche pas à communiquer avec le conducteur, alors qu’il aurait probablement étalé sa sociabilité par un engouement qui, en général, parvient à emporter même les plus réservés. Dans ce taxi, Desmond arrête plutôt le temps, repense à ces années passées à étouffer les sentiments et réflexions. Il réalise combien il a cessé de vivre, en devenant le messager de la justice et une ombre en Syrie. Avec cette volonté de demeurer loyal à ces âmes balayées par quelques coups de kalachnikovs, il ne reste maintenant plus qu’un homme complètement fragilisé. Il sent que ses nerfs n’ont fait qu’être tendus pendant deux ans ; il sent les douleurs qui se sont propagées, imprégnées de chacun de ses muscles. Il les avait oubliées, d’une façon presque aussi efficace que quand il a chassé toute la contrariété et le chagrin qui le consumaient. L'épuisement finit par l’emporter ; il est tellement éreinté que même la nervosité ne l’empêche pas de s’assoupir contre le carreau.

- Monsieur, nous sommes arrivés.

Pour seule réponse, un grognement.
C’est seulement lorsqu’on secoue son bras que ses yeux s’entrouvrent de nouveau. La résidence apparaît devant lui, et soudainement, Desmond est tiraillé entre son envie de déguerpir et celle de s’empresser jusqu’au cocon familial. Il observe un instant, tentant vainement de s’armer de courage. Il demeure absent, dépassé par les interrogations qui deviennent des sources d’appréhension. Ce sont ces craintes qui monopolisent son esprit et le pétrifient sur ce siège. Il redoute la réaction de son époux, l’oubli de ses gosses… l’apparition d’un inconnu à la porte. Et s’ils étaient parvenus à se reconstruire finalement, à laisser une autre personne investir ces lieux, leurs cœurs ? Il réalise que les retrouvailles seront chargées d'émotion, de rage aussi. Il doit admettre avoir peur de se confronter aux regards indifférents des enfants, et surtout à cette masse musculaire. Il a déjà eu l’occasion de constater la force effrayante que détient Cheyenne, et sait pertinemment qu’il n’aura même pas la résistance suffisante pour se défendre.

Il ne parvient pas à neutraliser la peur, il sent même la pression augmenter, la boule d’émotion se former dans sa gorge. La seule vision de ce bâtiment familier suffit pour que ses mains deviennent moites et que son ventre se crispe instinctivement. L’angoisse est réelle lorsqu’il quitte l’automobile pour franchir les derniers pas qui le séparent de la porte de leur appartement. Par chance, il ne croise pas de voisins dans les couloirs et peut directement se diriger à l’étage supérieur. Le chemin lui semble être d’un effort surhumain. C’est comme si une entité extérieure venait de lui arracher son énergie indispensable pour avancer. Il se maintient aux murs par sécurité, les vertiges menaçant de le faire chuter, pour s’introduire dans l’ascenseur. L’anxiété prend désormais la forme de battements irréguliers et virulents, de ce cœur qui heurte frénétiquement sa cage thoracique. Desmond inspire profondément pour calmer et atténuer cette inquiétude qui prend de l’ampleur, mais sent que ses poumons tremblent quand l’air passe. Et lorsque ses yeux découvrent un clair aperçu de son apparence actuelle, grâce aux glaces qui recouvrent les parois de l’ascenseur, cela ne fait qu’empirer. Il n’avait pas fait attention jusque-là, même dans la base militaire où on l’a conduit. L’image qui se reflète devant lui est une vision d’horreur. Son teint est livide, son visage marqué par les cernes et recouvert d’une barbe qui a densément poussé, si bien que sa mythique moustache ne se distingue plus vraiment. Il ne s’est pas entretenu, n’a pas essayé de paraître attirant ou de soigner la réalité. Tout ce qu’il voulait, c’était de sauter dans le premier avion pour se casser de ce pays. La seule idée qui le traversait durant ces derniers jours, c’était de rentrer.

Il attend quelques secondes devant la porte avant d’oser frapper. Toujours aussi terrifié à l’idée de tomber sur le nouveau compagnon de Cheyenne, ou sur son gamin qui lui demanderait « Bonjour ! Vous êtes qui ? », Desmond sent encore cette crampe envahir son ventre. Il se sent presque soulagé quand c’est Cheyenne qui lui ouvre. Desmond est loin de faire le fier ou le plaisantin, alors qu’il aurait pu dans d’autres circonstances, s’il n’avait pas été déclaré mort. S’il était simplement revenu d’une mission ordinaire, des mots pleins d’humour auraient pu s’échapper : « Surprise ! Cadeau de noël en retard, le père noël a eu un problème de livraison. Un renne un peu capricieux, paraît-il ! » Aucun mot ne sort. C’est le silence qui s’impose. Desmond le scrute avec ce mélange de culpabilité, joie, tristesse, sans ne plus savoir exactement quoi ressentir devant lui. Il se laisse seulement emporter par l’envie de le retrouver, lui, celui pour qui un manque évident s'est formé. Alors il profite du choc émotionnel que Cheyenne doit sûrement vivre, et avance vers lui sans lui laisser le temps de réaliser la vérité. Il n'a plus que la force de s'effondrer dans ses bras fermes, de se caler contre lui, se retenant à peine à sa taille épaisse. En se blottissant contre lui, contre cette chaleur protectrice, c'est l’apaisement qui tapisse son âme. Il a conscience qu’il n’est que de courte durée, que ce sentiment de bien-être va disparaître aussi rapidement qu’il est apparu. Tant pis si l’étreinte ne s'éternise pas ; plonger dans ses bras est la seule chose qu’il a envie d’entreprendre.
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyMer 16 Jan - 23:24

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger games« Est-ce que vous avez recommencer à sortir ? Cela fait deux ans maintenant, je suis bien consciente que vous n’avez pas encore fini votre période de deuil, mais justement. Sortir vous permettrait de voir de nouveaux horizons, de changer votre quotidien, en votre faveur et pour vous accordez un peu de temps, pour vous seul. »

A l’étroit, comme d’habitude, dans le fauteuil de la psychologue de l’agence du FBI de San Francisco, Cheyenne observait la professionnelle sans rien laisser paraître. Depuis la mort tragique de son époux, ses supérieurs l’avaient poussé à la consulter, au minimum une fois par mois. Ce qu’il faisait de mauvaise grâce. Il ne voulait pas faire tout ça, ce travail sur lui, faire le tri dans son chagrin et sa colère pour aller de l’avant. S’il avait été seul, il s’en serait donner la peine, sauf que deux bouts de chou comptaient sur lui, se reposaient sur leur solide papa pour avoir un quotidien équilibré. S’il s’écroulait, Tyee et Dakota n’auraient plus personne. Alors certes, pour la psychologue, l’homme avait déjà fait un grand pas en avant en retirant son alliance, ce qu’elle ne savait pas c’était qu’il la portait en pendentif sous sa chemise. L’idée de sortir, il savait qu’elle entendait par rencontrer quelqu’un, ne lui plaisait pas. Son temps libre, il le consacrait à ses enfants, et c’était aussi bien. Son deuil, il le faisait à sa manière, à son rythme et en l’état actuel des choses, il n’éprouvait aucunement le besoin de rencontrer quelqu’un, son quotidien lui convenait bien ainsi.

Sachant que le silence n’était pas une réponse pour la psy, Cheyenne prit un certain temps pour trouver les bons mots pour ne pas s’entendre dire qu’il était sur la défensive ou qu’il avait une réaction passive-agressive. Ramenant un pan de sa longue chevelure vers l’arrière, il prit une profonde inspiration, n’hésitant pas à la regarder dans les yeux.

« Je sors assez peu, c’est vrai, et quand c’est le cas, mes enfants sont avec moi. Ils ont besoin de moi et j’ai besoin d’eux. J’ai besoin d’eux pour rester debout, pour garder un peu de joie. Je suis bien conscient que c’est revenir à un cercle vicieux et qu’il serait mieux de prendre du positif sur quelque chose de nouveau et de plus sain, que ce serait aussi bon pour moi, et c’est sans doute ce que je ferai dans un futur proche. »

Avant qu’elle ait eut le temps de répondre qu’il essayait bassement de la manipuler comme un de ces types qu’il malmenait pendant un interrogatoire, l’agent s’était levé, lui avait serré la main et avait quitté son cabinet/bureau. Il ne lui avait pas fallut longtemps pour sortir du bâtiment, saluant ses collègues au passage. Une fois dehors, là sur le trottoir, Cheyenne se permit de pousser un juron, et aussi de demander une cigarette à un passant. Qui n’avait sans doute pas osé refuser en voyant la taille de ses bras. Cela faisait des années qu’il avait arrêté de fumer, depuis la naissance de Tyee à la réflexion, sauf que chaque séance avec cette psychologue réveillait son ancien vice et… il lui était impossible de lutter. Parce que ça faisait du bien de sentir la fumée dans ses poumons, même si ce n’était que pour quelques instants, comme si le temps se suspendait.

Ce n’était évidemment qu’éphémère, puisque le temps allait venir de passer à l’école chercher les enfants, de sourire même si c’était un peu forcé, de reprendre le quotidien. Une main d’enfant dans chacune des siennes, un cartable sur chaque épaule, ils firent tous les trois le chemin à pied, les deux petits se faisant un plaisir de lui raconter les dernières bêtises faites par les copains, ce qui a pût se passer dans la cour de récréation… mais pas tellement sur leur journée ou même sur ce qu’ils avaient mangé à la cantine. Le mystère de l’école. Comme tous les jours, ils prirent le goûter dans la cuisine, débattant sur le choix du jeu qui allait suivre. Cheyenne en profitait pour leur donner quelques mots de vocabulaire en italien, leurs cerveaux fertiles pour les langues acceptaient sans effort cette nouvelle possibilité. Pour eux, c’était un nouvel apprentissage ludique, une nouvelle découverte et surtout une nouvelle possibilité de se créer des codes pour que leurs enseignants et leurs camarades ne les comprennent pas. De temps à autre, les deux monstres tentaient de mélanger l’anglais et l’espagnol pour éviter de se faire comprendre par leur père. Alors parfois, il leur laissait croire qu’il était totalement hermétique à ce nouveau langage.

Ils étaient tous les trois dans le salon, autour de la petite table basse qui depuis toujours accueillait leurs jeux, et cette après-midi là, c’était un jeu qui faisait rire les enfants à tous les coups : un jeu où le but premier était de tricher. Cheyenne déclenchait leur hilarité en cachant ses cartes dans sa tignasse, comme si de rien n’était. Et puis, on avait frappé à la porte. Il y avait une similarité presque cruelle avec ce qui était arrivé deux ans auparavant, même s’il était loin de le réaliser. C’était dans les mêmes conditions, lui en train de jouer avec Dakota et Tyee dans le salon, des coups frappés à la porte et un haut gradé de l’armée qui vient lui apporter ses condoléances ainsi que les plaques militaires de son époux. Depuis bien longtemps, il s’était préparé à cette éventualité, c’était malheureusement une certaine fatalité dans l’armée. Sauf que face à lui, c’était le mort lui-même cette fois-ci. Desmond était là. Le lieutenant Desmond Morales était juste à quelques centimètres de lui. Celui qu’il avait enterré il y a deux ans, celui dont on avait gardé le cercueil fermé tant son corps avait été blessé pendant sa dernière mission, dixit le gradé. L’homme qui avait toujours hanté ses pensées depuis leur adolescence, celui avait qui il avait fondé une famille, celui dont il avait cessé de douter qu’il ne le reverrait plus jamais… La période où Cheyenne avait tant espéré le voir surgir d’un coup était finie depuis longtemps. Parce qu’il avait fini par accepter, parce qu’il n’avait pas d’autre choix, comme quoi, il avait fait un plus gros pas dans son travail de deuil qu’il ne le pensait. Deux ans. Deux ans à reconstruire leur famille, leur foyer. Deux putains d’années.

Totalement pétrifié, la main toujours sur la poignée, Cheyenne ne parvenait pas à détacher son regard du revenant. Il ne parvenait pas non plus à parler, les mots ne se formaient même pas dans son esprit. Le temps avait l’air de s’être suspendu, du moins la bulle autour de lui, parce qu’il entendait toujours les enfants derrière lui qui avaient continué le jeu pendant son absence. Avant d’avoir pût envisager de faire le moindre geste, ne serait-ce que pour sortir de son immobilité, Desmond se jeta dans ses bras. Encore plus figé, l’agent lâcha cependant la poignée, mais ses bras restèrent suspendus en l’air, réalisant que son défunt époux était bel et bien en chair et en os. Il était amaigri, bien plus qu’avant quand il rentrait de mission, Cheyenne l’aurait soulevé sans le moindre effort. Son visage aussi avait changé, bien plus mince qu’avant, et surtout caché sous une barbe beaucoup trop épaisse et fournie. Et malgré les traces du soleil sur sa peau, il paraissait bien pâle. Pour autant, il ne pouvait pas ne pas reconnaître l’homme qui avait partagé sa vie pendant tant d’années.

Cette immobilité attira finalement l’attention des enfants, qui ne comprenaient pas pourquoi leur père mettait autant de temps répondre et à les rejoindre. D’un même mouvement, ils se présentèrent eux aussi à la porte, ce qui eut l’effet de sortir Cheyenne de sa torpeur, le faisant alors reculer, se souciant tout juste de savoir si Desmond allait rester stable sur ses pieds sans son soutien. Pendant l’espace de quelques secondes, les deux petits dévisagèrent l’homme dans l’encadrement avant de le reconnaître et de se jeter ensemble dans ses bras. Dakota n’arrêtait pas de répéter, surtout à l’intention de son frère qu’elle avait raison de dire que Papa allait revenir. Tyee n’en croyait pas ses yeux, il avait posé ses mains sur son visage, ne le lâchant plus. Et se tourna soudainement vers son papa ours, lui demandant en fronçant les sourcils :

« Pourquoi tu nous a dit que Papa était mort ? »

Même si ce n’était pas son intention, l’homme se sentit blessé par les mots de son fils, recevant cette question comme l’ultime reproche. Ce qu’il pourrait à la limite comprendre s’il avait su ce qui était en train de se passer. Le fait est qu’il ignorait autant que ses enfants pourquoi est-ce que Desmond… était vivant. Il revoyait encore et encore ses funérailles, où certains des supérieurs du Lieutenant étaient présents, rien ne pouvait plus être réel que ça. Alors… pourquoi ? Mais les mots refusaient toujours de sortir, ils se formaient, en masse dans son cerveau, ils se bousculaient en réalité, mais ses lèvres les retenaient. Fortement. Elles étaient si pincées que ses joues en devenaient douloureuses. Sa vision commençant à devenir trouble, l’agent du FBI s’agenouilla pour être à leur hauteur à tous les deux et caressa la joue de son aîné.

« Pardonne moi. »

C’était tout ce qu’il avait pût dire. Il se sentait tremblait de tout ses membres, si bien qu’il se releva bien vite, leur tournant le dos.
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyDim 27 Jan - 11:44

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesPétrifié, Desmond reste bloqué devant la porte quelques instants avant de cogner son poing dessus. La peur se coince dans son ventre lorsqu'il attend qu'un des habitants lui ouvre. Il ne sait pas la gérer, elle lui donne la sensation d'une crampe. Le poids de la culpabilité suffit à nourrir l'angoisse, à craindre la réaction de ceux qui ont été fourvoyés par un mensonge. C'est Cheyenne qu'il aperçoit en premier. La crampe se renforce, jusqu'à ce qu'il fasse une place au creux de ses bras et qu'il ne ressente alors plus que le soulagement intense. Il se retient à lui avec peine, la force lui manquant, mais ne sent pas les mains fermes de son époux se refermer sur sa taille. Il n'est qu'un corps vidé, une épave, qui se rattache au souffle d'espoir que la simple vision de Cheyenne a insufflé en lui. Rapidement pourtant, le contact est balayé. Cheyenne se détache de lui, recule, pour que ce soit au tour des enfants de retrouver celui qui vient de revenir d'entre les morts. Ils n'hésitent pas une seconde pour s'accrocher à lui avec un engouement sincère. Tyee laisse toutefois sa stupeur éclater, sous la forme de reproches cinglants envers Cheyenne. Il le cible comme responsable, l'accuse d'avoir menti sur son décès. Desmond est tellement consterné en entendant cette phrase qu'il ne réagit pas tout de suite, laissant le Papa Ours s'abaisser au niveau de leur fils pour s'excuser. Ce qui se déroule sous yeux, et qu'il observe avec émotion, le terrasse immanquablement. Il ne peut pas rester impassible devant cette scène causée par une idée erronée et injuste. Desmond finit par intervenir en entendant ce pardon prononcé, qui lui est insoutenable. « Votre père n'a pas eu le choix de le penser. » Il aimerait préciser que c'est seulement ce qu'on lui a fait croire et qu'il était aussi ignorant qu'eux, mais le remord est trop présent pour l'évacuer par quelques explications aussi rapidement.
 
C'est Dakota qui le sort de son état d'abattement, car elle sautille et tente de trouver un point d'appui pour grimper dans ses bras, manifestant une forte envie de câlin. Etant sur le point de trébucher, Desmond lui recommande d'être moins expansive par un ton qui révèle quand même son attendrissement : « Doucement ma puce, Papa est fatigué. » Il tente seulement de calmer l'euphorie, à laquelle il n'est pas capable de répondre convenablement à cause de l'épuisement. La situation le désole, d'autant plus qu'il aimerait bien les porter tous les deux pour les envahir de tendresse. Quand il était exténué en rentrant de mission, il lui arrivait de faire semblant de s'effondrer et de s'écrouler sur le sol du salon. Les enfants ne tardaient pas à en faire de même et à s'étaler sur lui. Il riait alors aux éclats sans ne plus se soucier de rien d'autre que de les serrer contre lui et embrasser chaque parcelle de leurs visages.

Aujourd'hui il n'a plus cette joie d'antan, celle qui animait ses dialogues et l'appartement. Tout l'optimisme a été bouffé par l'obscurité à laquelle il a été confrontée. Il a seulement la force de s'agenouiller devant eux, sans savoir s'il aura vraiment l'énergie pour se redresser. Il pose ses deux mains aux extrémités des têtes de ses gamins et embrasse leurs joues. Il les enserre contre lui ensuite, fermant doucement les yeux pour profiter de cette étreinte réconfortante. Il a seulement besoin de les sentir contre lui pour être revigoré. Il se sent bêtement heureux et reçoit leur tendresse comme une bénédiction. Les enfants sont des sources inépuisables d'amour, et il réalise à travers leur douceur, qu'il pourra s'en abreuver pour remonter la pente. Il absorbera leur énergie, leur optimisme pour reprendre lentement les habitudes qui rythmaient leur quotidien. La routine qui s'était installée dans cette famille ne l'avait jamais lassé, au contraire de certains qui étaient constamment en quête d'une touche de piment. Elle mettait même de l'harmonie dans sa vie. C'était ce qui lui avait manqué, et ce qu'il est heureux de retrouver.

Il met fin à l'étreinte pour embrasser leur front et les regarder avec prévenance, quand il leur demande de leur accorder un moment de tranquillité avec Cheyenne : « Je vais tout vous expliquer, mais laissez-moi deux minutes avec Papa Ours d'accord ? » Il les reprend une seconde fois dans ses bras, ayant de la difficulté à desserrer son emprise après avoir été privé d'eux pendant deux ans. Il les relâche tout de même une fois qu'il s'est redressé sur ses jambes en prenant appui sur les fines épaules de son fils, pour les laisser courir avec joie jusqu'au salon. Le bonheur ne pouvait pas être plus puissant dans sa poitrine, même si la crainte d'avoir perdu Cheyenne à tout jamais s'implante de plus bel lorsqu'il constate que ce dernier lui a tourné le dos. Il est resté planté dans le couloir, débordant sûrement de colère et d'étonnement. Cheyenne semble sous le choc, abasourdi. Cette vision suffit pour qu'un picotement de culpabilité se fasse de nouveau sentir. Il referme la porte d'entrée, avant de plaquer sa main contre le mur pour s'aider dans son avancement et s'approcher de son époux. Le cœur serré, Desmond prend le risque de coller délicatement son torse contre son dos. Ses bras se referment autour de sa taille, ses mains se logeant contre son ventre, tandis que sa tête s'appuie sur son omoplate. Il ferme les yeux, savoure simplement la proximité avec cet homme... son homme ? « Toi, pardonne-moi. » Il reprend les propos que Cheyenne a déclaré à leur fils. Il voudrait aussi préciser qu'il a été contraint : par les ordres transmis, par conscience personnelle, mais ce n'est pas évident de communiquer lorsque l'angoisse s'installe en lui. Effrayé de sa réaction, et de l'avoir perdu, Desmond se contente d'excuses qui signifient plus qu'une phrase banale. S'excuser, ça revient à mettre en évidence le fait qu'il a bien conscience du chagrin qu'il a engendré ; de la difficulté de vivre en tant que veuf et père célibataire. Il réalise aussi qu'il a dû s'impliquer dans l'éducation et l'acquisition du bien-être des enfants, seul, alors que les efforts fournis au quotidien auraient pu être évités. Il sait qu'il mérite d'être repoussé, réprimandé ; il sait qu'il a échoué dans son rôle de père et de mari, et est résigné à payer le prix de sa loyauté.
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyDim 27 Jan - 16:57

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesLe dos tourné dans  l’entrée, Cheyenne écoutait, entendait la choix de ses enfants, leurs enfants de retrouver leur père, après deux ans d’absence, il était enfin là. Et même si Desmond avait plus ou moins prit sa défense face à Tyee et sa question lourde de reproches, l’agent du FBI ne s’en sentait pas moins responsable. Il entendait cette voix. Cette voix qu’il avait tant voulu entendre à nouveau, qui parfois hantait ses rêves, qui parfois le faisait sursauter quand les petits mettaient un de leurs nombreux films de famille et que le lieutenant passait à l’écran ou tout simplement se faisait entendre tout restant bien caché derrière son appareil. Elle se faisait de nouveau entendre entre ces murs, et non plus artificiellement. Il était là. Cette voix profonde et grave que les accentuations de son accent faisaient aller dans les aigus. Et les enfants qui le couvrent d’affection, de baisers, et de tout ce dont ils avaient été privé. Il ne pouvait pas leur reprocher cette réaction, bien au contraire, même s’il l’aurait comprit, il n’aurait pas encouragé une réaction froide envers leur père disparu. Quelque soit la raison d’une telle absence, l’amour au sein de leur famille ne pouvait pas s’éteindre. Enfin, en ce qui le concernait, c’était surtout une multitude de questions, de doutes et d’incompréhension qui l’occupaient et qui faisaient barrage à tout ce qu’il aurait pût laisser éclater. A les entendre pourtant, on pourrait croire que c’étaient des retrouvailles comme il y en avait tant eu… Si la fatigue n’était pas aussi apparente dans la voix de Desmond.

Et puis, le soldat demande au deux petits monstres de les laisser entre adultes. Ce qu’ils acceptent sans difficulté, retournant le plus tranquillement possible dans leur état d’excitation et de joie dans le salon, Dakota glissant encore en chantant qu’elle avait raison. Toujours sans se retourner, Cheyenne fixait le mur un face de lui. Il tremblait. Il lui était devenu difficile de se retenir, c’était bien pour cette même raison qu’il s’était détourné de sa progéniture, pour ne pas qu’ils le voient comme ça. Pas alors qu’il s’était battu pendant deux années pour rester fort devant et pour eux. Sa vision était totalement brouillée par les larmes qu’il s’efforçait de retenir, pour cette même raison, bien que les petits soient à l’écart. C’était comme si sa vie s’écroulait une nouvelle fois autour de lui, comme si le sol n’était plus et qu’il tombait de nouveau sans pouvoir s’arrêter. La chute était sans fin et rien ne pouvait l’empêcher de sombrer. Peut-être qu’il commençait à hyper ventiler ou était-ce parce qu’au contraire il avait cessé de respirer, sa vision s’assombrissait. Du moins jusqu’à ce qu’il sente un corps chaud contre son dos, et rapidement, deux bras autour de sa taille. Par réflexe, il eut envie de poser ses mains sur cette peau qui lui avait manqué, mais il se stoppa en plein mouvement, les bras légèrement écartés et pliés. Voilà tout l’accueil physique dont il était capable pour l’homme de ses rêves. Tout ce qu’il pouvait lui donner sans le repousser et faire éclater la pire des choses : sa colère tant retenue. Et puis… sa voix se fait de nouveau entendre, pour lui.

Le pardon. Ça n’avait pas de sens. Avec tout ce qui était arrivé, avec tout ce qu’on avait pût lui dire, comment est-ce qu’il pourrait pût ne serait-ce qu’en doutait. L’armée faisait partie du gouvernement américain, lui-même faisait parti de l’institution américain, du gouvernement, comment est-ce qu’il aurait pût mettre en cause ce qu’on lui disait ? C’était pourtant là la seule explication, une vaste machinerie. Une manipulation. Il savait bien que ce n’était pas une légende, il avait même participer à ce genre de couverture extrême pour des témoins, il lui était même arrivé d’être face à ce genre de situation quand il cherchait un de ses disparus… Sauf que jamais Cheyenne n’aurait songé que ce genre d’action puisse y mêler sa famille. Voilà qui justifiait le cercueil fermé, qu’on ne lui ai jamais permit de voir le corps de son époux, pas même au retour par avion de tous les morts. Ni aucun des autres d’ailleurs, il n’avait pas pût voir non plus Abigail. Une certaine forme de paranoïa l’envahit alors : est-ce qu’aucun de l’unité n’était mort en fin de compte ? Est-ce que leur amie allait elle aussi réapparaître et il devrait être le seul à faire comme si ces deux dernières années n’étaient rien tandis que le reste de la famille vivrait comme avant ? Mêler des dizaines de familles, les plonger dans un chagrin innommable… ce n’était pas comme si l’état américain n’en était pas capable… Pas sans une raison. Pourquoi ? Pourquoi avoir fait tout ça ? Pourquoi avoir utiliser autant de moyen ? Pourquoi est-ce qu’on lui avait caché, à lui, que son époux n’était pas dans cette tombe au cimetière militaire de la ville ? Pourquoi ? Et c’était le seul mot qui franchit ses lèvres parmi tous ceux qui se bousculaient dans son esprit.

« Pourquoi ? »

Sa voix avait éclaté plus fort qu’il ne l’avait pensé. C’était le chaos pour le père de famille. Il ne comprenait plus. Il s’était tant de fois répété que Desmond n’était plus, que plus jamais il ne l’aurait dans ses bras, que plus jamais il n’aurait la chance de sentir son odeur au réveil, de se moquer de cette petite moustache qu’il prenait soin de tailler devant le miroir de la salle de bain, de changer les pansements qu’il rapportait chez eux après une nouvelle mission, ou même de faire cette course remplie de testostérone à la fin de leur jogging qui se finissait toujours en étreinte sous la douche. Se convaincre et se résoudre, c’est une chose. Accepter que tout n’était que mensonge, que la douleur et la souffrance étaient inutiles en était une autre. Des larmes avaient percé sa carapace pour couler sur ses joues et se perdre dans sa barbe dont il chassa les traces brutalement, ne réalisant pas qu’il aurait pût donner un coup au lieutenant. Baissant cette fois la voix pour ne pas inquiéter les enfants, Cheyenne se décala pour pouvoir le regarder dans les yeux.

« Qu’est-ce qui justifie ça ? Deux ans. Deux ans putain, Desmond ! Pourquoi ? »

Si l’état de son époux n’était pas aussi… misérable, il aurait pût croire qu’il avait mené la belle vie de son côté. Sauf qu’il était sévèrement amaigri, il tenait à peine sur ses jambes. Il en avait bavé. Et quelque part, l’agent du FBI s’en réjouit. Au moins, les enfants et lui n’avaient pas été les seuls à en souffrir. De l’autre côté du mur, ces derniers avaient allumé la télé, et pendant les quelques instants de silence, la petite voix de leur fille se fit entendre :
« Papí, est-ce que je peux reprendre du chocolat et du lait ? »

« Oui, bien sûr chérie, sers-toi. »

Même si Cheyenne essayait de donner beaucoup plus de chaleur dans sa voix que dans son expression, ses mots tremblaient, autant que lui un peu plus tôt.
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyLun 28 Jan - 14:30

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesMalgré l'épuisement, Desmond tente de manifester le bonheur qu’il ressent en recouvrant les enfants d’une bonne dose d’amour. Il est moins visible que certaines fois, mais le militaire s'évertue à ne pas faire de sa fatigue un frein dans l’affection qu’il tente de leur procurer. Les retrouvailles sont intenses en émotions, pleines de contradictions. Si les enfants lui transmettent ce sentiment d’apaisement et l’espoir qu’ils pourront assurément se reconstruire ensemble, la réaction de Cheyenne fait renaître sa culpabilité plus brutalement encore. L’apercevoir de dos dans le couloir forme une entaille au niveau de son cœur. Quand les enfants s’éloignent du couple, Desmond en profite alors pour s’approcher de lui et accorder à lui aussi des gestes affectueux. Il ignore si le contact est bénéfique pour lui, ou s’il accentue plutôt la rancune. L’étreinte est peut-être pratiquée avec égoïsme, Desmond ayant un besoin viscéral de sentir son corps contre le sien. Juste le sentir, là, contre lui, comme il l’a désiré fortement depuis deux ans. Il ne peut pas s’empêcher de vouloir le retrouver, même s’il s’efforce de ne pas tomber dans de la tendresse trop poussée. Sa démarche est simplement évocatrice du bonheur réel de rentrer à la maison.

L’incompréhension de son époux ne tarde pas à lui secouer les tripes. La voix grave et froide questionne pour être éclairci sur les raisons de cette mort feinte. Rien de plus logique que de vouloir comprendre ce qui a pu motiver ce choix cruel. C’est seulement difficile de se confronter à la hargne évidente de l’amérindien. Ça provoque toujours une douleur au niveau du ventre, comme une angoisse soudaine qui se fige à cet endroit. Desmond agit avec tellement d'optimisme et de jovialité au quotidien, qu’il ignore comment s’y prendre pour régler intelligemment les crises conjugales. Il s'est trop souvent appuyé sur une parade, pour faire disparaître l’agacement de Cheyenne quand il avait titillé ses nerfs pour des broutilles. Il faisait diversion avec ses plaisanteries et son sourire communicatif, s’aidant même des gamins parfois, dans l’objectif de retrouver l’atmosphère chaleureuse dans laquelle il s’épanouit. Aujourd’hui pourtant, il n’a pas vraiment la force de rire, de sourire tout au plus. Et il a conscience que cette fois, l’espièglerie n’aura pas d’influence autre que négative sur les émotions de Cheyenne.

Un mouvement de bras puissant parvient à secouer le corps de Desmond encore attaché à celui de Cheyenne. Ses bras se détachent quelque peu de sa taille, tandis que ses yeux s’ouvrent enfin. Il constate surtout que son mari semble essuyer les traces de la tristesse qui l’accable. Cette vision lui écorche le cœur, crée une déchirure inévitable. Une de plus. Il réalise de plus en plus les épreuves endurées, la souffrance contre laquelle il n’a pas eu le choix de se battre. Desmond aimerait le remercier, lui déclarer qu’il a fait preuve d’une force psychologique exemplaire. Mais les mots remplis de douceur, ce n’est pas ce que veut entendre Cheyenne. Il veut la vérité aussi déchirante soit-elle. Il se délivre même de son emprise pour se retourner et planter ses yeux dans les siens. Les questionnements éclatent encore, s’exposent pour que les réponses ne tardent pas à être données. Seule l'intervention de leur fille lui permet un court moment de réflexion.

Desmond garde les bras le long de son corps, même s’il meurt d’envie de créer le contact en caressant le dos de sa main de ses doigts. Au début il n’ose pas soutenir son regard, il baisse la tête parce qu’il a honte d’être le responsable de cette douleur. Puis quand vient le moment d’étaler un résumé de ce qu’il a vécu, Desmond s’arme de courage et la relève. Se confronter au regard étincelant de larmes n’est néanmoins toujours pas une tâche aisée, le pincement au cœur s'intensifie. « C’était une mission. » Une banale mission comme une autre… si seulement il n’avait pas renoncé à la vie pour son métier. C’est la première chose qui est prononcée, dans une volonté de lui faire comprendre le contexte et les impératifs professionnels, au-delà des personnels qu’il s’était fixés. « Abi’, Tony, James, et tous les autres… ils sont… » Il s’arrête un instant, à cause de cette émotion qui s’empare déjà de lui. Le vivre et le raconter sont deux expériences bien distinctes. Poser des mots sur ce qu’il a vu ou vécu rend la réalité que plus effroyable et poignante. Desmond n’était pas encore parvenu à se défaire de cette incapacité à l’admettre tout haut. Il a encore de la difficulté à accepter le fait qu’il ne reverra plus Abigail et ses autres camarades. Il peut donc comprendre la douleur infligée à son époux, car lui aussi a perdu des proches. Ils ne sont pas juste morts. Ils ont perdu la vie devant lui, sans qu’il n’ait pu s’opposer à cette finalité. « Je les ai vus mourir sous mes yeux. » Il confie avec cette amertume dans la voix, la tristesse dans le regard. En racontant le bout de son histoire, Desmond revoit leurs visages et replonge dans ces souvenirs qui sont devenus sources de tourments. Son visage se décompose totalement. Les larmes ne coulent pas, même si le chagrin l’inonde avec puissance.

Il ne veut pas dépeindre cette scène, ce tableau sanglant composé de lambeaux de chair. Cheyenne n’a sûrement pas besoin ni envie de savoir. Il voudrait tellement qu’il réalise que lui aussi a trimé durant ces deux ans, que ce n’était pas une partie de plaisir de subir la souffrance sans avoir le soutien familial. Il s’était tenu écarté volontairement, parce que sa conscience ne pouvait pas faire autrement que rendre justice à ceux qu’il se représentait comme une famille. Il s’était senti terriblement impuissant, s’en voulait de ne pas avoir assuré son rôle ou protégé assez. Souvent il se mettait à penser qu’il aurait préféré mourir à la place d’un membre de son équipe, mais la seconde suivante il repensait à ceux qui l’attendaient à San Francisco et se sentait incroyablement chanceux d’avoir été l’unique survivant.

« Je devais chercher les responsables, savoir s’ils avaient établi un plan et prémédité notre massacre. Ils me croyaient mort et ne devaient savoir d’aucune façon qu’ils faisaient erreur. C’était seulement un avantage pour me fondre plus facilement dans la masse, grapiller les informations là où je pouvais... » Il délaisse ainsi l’épuisement pour tenter de construire un monologue explicatif et compréhensible. Il s’applique, cherche ses mots la plupart du temps. « … une couverture comme tu en as vu tant d’autres. Tu es le mieux placé pour connaître son importance capitale. C’était trop dangereux de procéder autrement. » Il n’avait pas accepté tout de suite, avait même été offusqué qu’on lui fasse une telle proposition. Il avait rétorqué sans réfléchir qu’il ne pouvait pas faire croire à sa famille qu’il était mort. Son supérieur avait déployé sa stratégie, expliqué tant bien que mal l’importance de le protéger derrière sa nouvelle identité. Desmond Morales, il avait dû le négliger, le mettre de côté. Sa personnalité sociable et joviale avait été balayée, en même temps que les fortes affections qui donnaient à son cœur une telle vigueur. Il s’était efforcé à devenir quelqu’un d’autre avec le temps, une ombre à peine visible dont on ne soupçonnait pas la dangerosité. « J’avais le choix de refuser la mission, de vivre avec des regrets. Mais je ne pouvais pas juste rentrer tranquillement à la maison alors qu’ils les ont tous exterminés sans aucune pitié. » Il n’aurait pas pu profiter convenablement du cocon familial en sachant qu’il n’avait pas rendu justice à ses frères d’armes. A Abi’. Sa perte avait probablement influencé ses choix. « Je ne pouvais pas. » Il répète, insiste sur son incapacité à oublier ou manquer de dévouement. « Et je ne crois pas que tu aurais su me regarder en face, si je n’avais pas agi ou rendu honneur à Abi’. Après tout ce qu’elle a fait pour nous ! En tout cas je n’aurais pas pu me supporter. »
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyMer 30 Jan - 17:59

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesIl lui fallait une réponse, c’était évident, il avait besoin de réponse. Il fallait qu’il comprenne pourquoi sa famille avait souffert pendant deux ans, qu’il y ait une bonne raison à tout cela. Alors, Cheyenne écouta. Attentivement. Entendre Desmond dire lui-même ce qu’il soupçonnait, qu’il mette des mots sur toute cette souffrance. Que ce soit une mission, il en fut à peine surpris. L’amour que portait le lieutenant pour son métier était aussi fort que son amour pour ses proches, il n’avait jamais rechigné à la tâche, et ça, l’ancien flic le savait et l’avait toujours accepté, c’était comme ça qu’il l’avait connu. Ce qui le surpris en revanche beaucoup plus, c’est d’apprendre que toute l’unité avait bel et bien été tué, sauf lui. Maintenant qu’il l’avait sous les yeux, Cheyenne était persuadé qu’il y avait d’autres survivants, c’était une mission, alors ça devait être une mission pour toute l’équipe, tous les cercueils avaient été clos, alors… il y en avait forcément d’autres… non ? Et bien non. Tous. Sauf lui. Sauf son époux, ils avaient tous été tué. Aussi en colère pouvait-il être, l’agent en été abasourdi. Il les avait pour ainsi dire tous connu, ils étaient tous passés à l’appartement, tous connaissaient les enfants, ils étaient des proches. Pas comme Abigail, mais suffisamment pour que leur perte sois douloureuse. Une seconde fois.

A ce simple, aussi simplement pouvait-on réduire la mort d’une dizaine de personnes, constat, Cheyenne se sentit coupable. De toutes les familles éplorées, la sienne avait certes souffert inutilement… mais elle retrouvait l’être perdu. Sans un mot, il continua d’écouter l’explication, trouvant alors la confirmation à son hypothèse, et pendant un infime instant, il se reprocha alors de ne pas y avoir pensé, ne pas avoir ce petit doute et d’avoir au moins essayé de faire des recherches. Bien sûr qu’il connaissait les couvertures, qu’il en avait déjà vu… Et bien sûr qu’il savait ce que ça voulait dire, les risques et les aboutissants, comment est-ce qu’il aurait pût contester ça ? La vengeance, la couverture, la mission. C’était justifié. Et c’était peut-être bien ce qui lui faisait le plus mal. S’il n’y avait rien de tout ça, il aurait pût lui en vouloir, lui reprocher d’avoir abandonné les siens pour rien rien. Mais ce n’était pas rien. Gardant toujours le silence même après que Desmond eut fini de parler, il ne su comment réagir. Rendre hommage à ses camarades oui, est-ce que cela valait pour autant d’infliger une mise en scène aussi sordide à des enfants, dont l’un était en bas âge à l’époque ? L’homme en était beaucoup moins sûr. Cependant, il se sentait comme dépossédé de son droit de s’indigner, de protester. C’était comme s’il n’avait pas le droit d’être en colère, pas alors qu’il y avait une unité entière de décimée.

« Je vois. »

Que pouvait-il dire d’autre ? Lui était resté chez eux, avait dormi confortablement dans leur lit. C’était aussi ce qu’il entendait… qu’il n’avait pas le droit de se plaindre, ni de lui faire le moindre reproche. Pour lui, la vie avait continué, dans le même confort qu’avant. Il fallait qu’il accepte, c’était tout. Sauf que ce n’était pas possible de tirer un trait sur ces deux années de douleur et de solitude. Merde, ce n’était pas rien ! Couverture ou non, il avait perdu l’amour de sa vie, il avait dût continuer d’avancer et de croire, parce qu’il n’avait rien d’autre à croire, que s’en était fini à jamais de leur vie à deux. Tout ce chemin parcouru et finalement devoir tout reprendre. Maintenant que son fils le prenait pour un menteur. Poussant un profond soupir, le papa ours passa ses mains sur son visage, puis dans sa longue chevelure pour laisser retomber ses bras le long de son coeur.

« Viens avec moi sur le balcon. »

Comme tous les appartements de la résidence, la grande baie vitrée du salon donnait sur un balcon plutôt large, qui accueillait surtout les vélos de la famille et autres jeux d’extérieur. Ils l’utilisaient assez peu pour manger dehors, c’était plus le QG des parents quand les enfants jouaient dans le salon, leur permettant de discuter tranquillement et de garder un œil sur eux. Ça rassurait aussi les petits de voir leurs papas à travers la vitre. L’agent avait justement besoin de parler librement, de laisser éclater sa voix s’il le fallait, sans que Tyee et Dakota l’entendent. Quittant enfin le couloir, il ne préféra pas regarder Desmond et s’engouffra rapidement dans le salon. En passant devant le canapé, Cheyenne embrassa le crâne de ses enfants, tous les deux s’étant allongés l’un contre l’autre devant un de leur Disney favori. Ce à quoi ils répondirent par un baiser sur sa joue en passant leurs petits bras autour de son cou. Et en réclamèrent un aussi chacun à Desmond. Se souciant assez peu de la température quand bien même fraîche de ce mois de janvier, il fut donc le premier sur le balcon, les bras croisés sur son torse, il attendit aussi patiemment que possible son époux. Il ne savait pas d’avance ce qu’il voulait lui dire, il n’y avait même pas réfléchi. En se retrouvant seul à seul avec lui, la frustration remonta d’un coup jusqu’à pratiquement suffoquer.

« Qu’est-ce que je suis censé faire ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? Que je t’accueille à bras ouverts comme si de rien n’était ? Ça ne va pas être possible. J’ai bien compris ce que tu as dit, je vois bien que tu en as chier… sauf que tu nous as laissé derrière, pendant deux ans. J’en déduis que si tu es revenu, c’est que tu leur as rendu justice. Et ta famille dans tout ça ? Nos enfants ? Ils ont perdu deux parents d’un coup, Dakota avait à peine trois ans ! Pendant des mois elle a refusé de retourner au jardin d’enfants, parce qu’elle voulait t’attendre. C’est sûrement un détail pour toi, mais je crois bien que Tyee a cessé de croire au Père Noël l’année même de ta disparition, parce qu’il lui avait demandé que tu reviennes. Il fait semblant d’y croire pour me faire plaisir. Sans parler des cauchemars qu’ils ont fait après les obsèques. »

C’était loin d’être tout ce qu’il avait sur le cœur, il avait bien envie aussi de lui parler de ce que ça avait été pour lui, ce que lui avait traversé… mais Cheyenne se douter que les enfants auraient bien plus de poids que lui-même. L’homme n’essayait pour autant pas de le culpabiliser, il ne pouvait pas cacher qu’il lui en voulait, c’était bien le cas, mais il lui semblait nécessaire de bien lui faire comprendre que ces enfants, qu’ils avaient tant désiré, avaient eux aussi souffert.

« Je ne pense pas non plus que Abi aurait accepter que tu abandonne ses enfants. Nos enfants. »

Là, effectivement, c’était une accusation dont il aurait pût se passer. L’amour que Desmond portait à Tyee et Dakota était sans borne, il le savait parfaitement. C’était une pique inutile, mais elle lui avait échappé. Soupirant, Cheyenne se tourna pour poser ses bras nus sur le rebord du balcon, frissonnant au contact de la surface froide sur sa peau. La cour de la résidence accueillait les autres enfants qui habitaient dans là, vaguement surveiller par leurs parents en bas qui discutaient entre eux, sachant de toute façon qu’ils étaient là en sécurité. L’agent du FBI sentait un horrible vide en lui, un vide qu’il avait dût supporter à l’annonce de son veuvage, qu’il avait plus ou moins comblé… jusqu’à maintenant. En réalité, il aurait adoré pouvoir le prendre dans ses bras, l’accueillir comme il le faudrait, de l’embrasser… On ne peut pas oublier l’amour de sa vie, et encore moins son premier amour, ni la douleur qui accompagnait sa perte. Ses sentiments pour Desmond étaient bien là, toujours là, mais recouvert par une épaisse armure et une grosse couche de chagrin.
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyDim 3 Fév - 13:30

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesDesmond étale le raisonnement qui fut à l’origine de ses choix. Il lui fait part de tout ce qui a pu lui passer par la tête, parce qu'il n'a définitivement rien à lui cacher. Il balance tout ce qu’il a sur le cœur, partage les craintes et les idées qui l’ont traversé en cette période décisive. Avec Cheyenne, c’est facile de s’exprimer, malgré la colère qui noie le regard de ce dernier et le pétrifie parfois. Il sent bien que certaines choses prononcées ont de la difficulté à être assimilées ou tolérées dans son esprit tourmenté. Tout ce qui sort d'ailleurs de sa bouche, ce sont deux mots qui camouflent à peine les zones de flou. « Je vois » Voit-il vraiment ce qu’il a vécu de son côté ? Il comprend probablement sans pour autant accepter. Desmond veut en savoir davantage sur ce qu’il ressent ou pense de ce qu’il vient de lui dire. Alors il ne peut que le suivre à travers l’appartement lorsqu’il l’invite à l’accompagner jusqu’au balcon. Épuisé, c’est avec difficulté qu’il s’abaisse vers les enfants demandeurs de bisous, et qu’il rejoint l’extérieur.

Une fois seuls, la bombe lui explose à la figure. Des interrogations sont posées, avant que la réalité ne s’interpose dans leur conversation. Cheyenne prend le soin de lui expliquer les épreuves qu’ils ont dû surmonter et la profonde douleur qui a envahi les enfants en son absence. Il éclate sa colère pour dénoncer le chagrin qu’il a retenu depuis trop longtemps. Maintenant qu’il le sait vivant et que la souffrance des gamins semble avoir été inutile, la hargne s’en mêle aussi. Cheyenne défend, présente une vérité que Desmond ne soupçonnait pas. Il avait conscience que leur quotidien serait entravé par un abattement sincère, mais n’avait pas évalué suffisamment l'intensité de leur détresse. Quand il apprend que la magie et la croyance de Noël s’est dissipé de l’esprit de leur aîné, et que leur fille a perdu l’envie de retourner au jardin d’enfant pendant des mois, Desmond se sent minable. Ils s’étaient arrêtés de vivre un moment avec espièglerie, naïveté, parce que la mort avait assombri leurs âmes gaies. Leurs nuits avaient même laissé place aux cauchemars selon les dires de son époux, alors que leurs rêves auraient dû être chargés d’optimisme. Il avait été trop victime de cauchemars pour savoir qu’un enfant n’avait pas à en subir. L’émotion le prend à la gorge, terrasse le bonheur qui commençait à renaître doucement en lui au contact de sa famille. Savoir que ses enfants en ont souffert et ont été chamboulés plus qu’il le pensait aggrave la culpabilité qui s’était déjà figée en lui. Ses yeux débordent de larmes, mais il les maintient, ne les laisse pas couler. Il n’a pas le droit de pleurer.

Il peut quand même exprimer sa sensibilité lorsqu’elle est titillée avec un sujet encore source de chagrin pour lui. Cheyenne plante là où ça blesse, pile au bon endroit, avec un dernier argument qui pèse immanquablement son cœur. « Je ne pense pas non plus que Abi aurait accepter que tu abandonne ses enfants. Nos enfants. » Alors Desmond n’a pas le temps de répondre au reste car la colère éclate et il ne peut pas la contrôler. Il est contraint d’intervenir alors que ce n’est sûrement pas le moment. « Abi est morte ! » Il ne peut pas s’empêcher de lui rappeler en haussant le ton pour manifester son mécontentement. Comme si son avis ne compte plus maintenant qu’on lui a ôté la vie. C’est son seul moyen de défense pour lui montrer que son attaque n’est pas justifiée. C’est surtout qu’il s’était trop répété cette vérité au moment de décider s’il allait réaliser la mission. Il ne veut plus l’entendre, plus qu’on lui rappelle cette douleur vive chaque fois qu’il pense à Abi. « Et évidemment qu’elle m’aurait dit d’être là pour vous, elle m’aurait même fait comprendre de ne pas perdre mon temps avec cette mission ! Est-ce que j’aurais dû l’écouter pour autant ? Je ne crois pas. »

La rage s’insinue dans sa voix lorsqu’il prononce les mots, mais c’est seulement une représentation du déchirement qu’il a ressenti lorsqu’il a perdu son équipe. Il ne sait que trop bien qu’elle était comme ça Abi, elle pensait aux autres avant elle-même. Elle aurait fait tout son possible pour que cette famille connaisse un bonheur réel et éternel. « Parce qu’elle aurait oublié un élément essentiel dans sa réflexion. Le fait que j’aurais été incapable de me remettre de sa mort, si je n’avais rien fait pour la venger. Je me serais arrêté de vivre parce que je n’aurais pas pu m’enlever de la tête que ses assassins vivaient tranquillement en liberté là-bas. Ça m’aurait obsédé, et toi ou les enfants n’auraient pas pu changer cette réalité. » Desmond n’exagère pas ses propos, il a vraiment de la difficulté à chasser les soucis de son crâne, à ne pas faire preuve de loyauté. Même s’il commence à réaliser qu’à vouloir trop en accorder à des morts, il en a manqué pour sa propre famille délaissée. Il a justement essayé de ne pas penser à eux pour écarter ces idées qui l’auraient freiné dans la réalisation de son objectif. « Je ne sais pas quelle version est la plus idéale, celle que tu aurais préféré. Me croire mort ou avoir un mort-vivant pour époux. » Il réfléchit tout haut, se questionne. Il reconnaît qu’il a peut-être eu tort, mais il n'est pas en capacité de changer le passé. Par contre il peut espérer leur offrir un avenir rayonnant.

La hargne s’est dissipée au fil des mots prononcés, pour le laisser maintenant être en proie au vide refroidissant. La température de l’extérieur ne fait qu’intensifier cette sensation. « Je reviens. » Alors il se faufile de nouveau dans l’appartement pour enfiler le premier vêtement qui lui tombe sous la main. Un pull en laine de Cheyenne, évidemment. C’est surtout un moyen de réfléchir à tout ce qu’il vient de lui confier à propos de leurs gamins, de faire une courte pause pour suivre convenablement cet échange débordant de ressentiment et de peine. Les enfants réclament encore des bisous à son passage, et il embrasse leurs joues dans des pressions longues et appuyées. Il s’en veut de s’être résolu à laisser le chagrin les dévorer, tient à l’éliminer par sa tendresse. Il attrape un plaid sur le canapé, pour le poser sur les épaules larges de Cheyenne quand il retourne sur le balcon. « Tu vas attraper froid. » Desmond n’a pas perdu ses vieilles habitudes de prévenance envers ce grand gaillard, pas plus fort ou résistant qu’un autre contre le temps frisquet.

Il s’assoit sur le fauteuil de jardin bas posé dans un coin, laisse le silence s’installer avant de trouver ses mots. Simples mais efficaces. « Je suis désolé. » Ses yeux tentent de se planter dans les siens, mais Cheyenne observe les alentours en appuyant ses bras contre la rambarde. Il révèle quand même qu’il se sent responsable de leur douleur et qu’il prend conscience de tous les torts qu’il lui a attribués. Il ne regrette pas son choix, mais est sincère dans son pardon concernant la douleur endurée par son absence. « Je ne te demande pas de m’accueillir à bras ouverts, même si toi tu ne peux pas m’empêcher de l’espérer. » Evidemment qu’il s’était imaginé que l’amour le submergerait en rentrant ; que le chagrin et la colère seraient dépassés, effacés, au moment où ils le verraient sur le pas de la porte. Il se sent déjà heureux et chanceux que ce fut le cas avec Tyee et Dakota. Jamais il ne pourrait reprocher à son mari de ne pas en avoir eu la capacité.

Il n’existe pas de mots assez puissants pour contrer la réalité que Cheyenne a décrite. Il tente alors de transmettre à son tour les raisonnements qui ont motivé ce choix, sans aucunement préciser ce qu’il a traversé durant ces deux années. « Je savais que quelqu’un était là pour eux, que tu étais là pour eux. J’étais certain qu’ils étaient en sécurité, même si je ne remets pas en cause la tristesse vécue ou le fait que ça a été difficile pour toi. » Bien que Cheyenne ne partage pas son ressenti passé, Desmond sait qu’il a démontré une force psychologique étonnante pour le bien-être de leurs enfants. « Je ne tenais pas non plus à vous abandonner ou vous blesser. Mais je n’avais pas le choix de le faire si je voulais leur rendre justice. Je pensais surtout que la mission ne durerait que quelques semaines ou mois. » Il explique finalement son point de vue concernant l’affection qui les liait et dont il doit rester encore quelques traces, en déterminant l'amour de manière idéaliste. « Je suis parti du principe que vous finiriez par comprendre mon choix et que même si je ne peux pas rattraper deux années de vie, je peux au moins espérer que l’amour est ineffaçable et malléable, qu’il peut traverser le temps et les épreuves sans disparaître. Il n'est pas parti de mon côté en tout cas. Alors que le remord reste jusqu'à la mort, lui. » Desmond n’éloigne pas ses intentions de son récit, dévoile sa volonté et son envie de reprendre sa place. Au moins dans le cœur de de leurs enfants. Et même s’il a conscience qu'il faudra beaucoup de patience pour effacer les deux années de chagrin permanent, il luttera coûte que coûte contre la rancune.
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyVen 8 Fév - 23:47

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesIl ne savait plus tellement comment il se sentait, Cheyenne n’était plus qu’une boule de nerfs, d’émotions confuses et d’une terrible et irrépressible envie de pleurer. La colère alors de l’homme qui avait été à ses côtés pendant des années se fit entendre, elle éclata autant que la sienne, sauf qu’il l’avait bien chercher. Oui, Abigail Johnson était morte, il avait besoin de l’entendre quelque part. Pour de vrai. Que ce soit cette association de mots, pas une autre, qui étouffe l’espoir, infime espoir, dans l’œuf. Elle, elle ne reviendrait pas. Tout comme il était vain de croire que si elle avait pût donner un ordre à Desmond, il aurait obéit. Desmond avait ses valeurs, il y était fermement attaché et il ne s’en détournait pas. Une autre des nombreuses raison de pourquoi il l’avait épousé. L’agent du FBI n’avait pas plus besoin d’entendre ses raisons d’agir, pas plus que le lieutenant d’entendre ce que la mère de leurs enfants aurait dit. Mais il l’avait cherché, il l’avait provoqué. Tout ce qu’il disait était juste, mais ses derniers propos le heurtèrent de plein fouet. La version la plus idéale ? Qu’il l’ait comme il avait toujours été. Ah, on a dit idéal. Son conjoint le laissa alors là sur ses réflexions, pour revenir quelques minutes plus tard, l’enroulant dans un plaid. Deux ans d’absence mais il avait toujours les mêmes gestes tendres envers lui, même pendant ou après une dispute. Quand Cheyenne se tourna à moitié vers lui, il fut à peine surpris de voir Desmond avec un de ses gros pull en laine. Bordel qu’est-ce que ça lui avait manqué tout ça… Restant alors appuyé contre la rambarde, mais faisant maintenant face au soldat qui s’était assis, il tenta une action alors impossible: se détendre tout en restant bien ancré sur ses gardes. S’il n’avait pas capté son regard au moment de ses excuses, il l’avait en s’entendant dire l’évidence, il n’avait pas baissé les bras.

La gorge nouée, l’agent éprouvé un certain soulagement qu’on reconnaisse les épreuves qu’il avait traversé, la douleur écrasante. Encore plus de la bouche de son époux. Si bien qu’entendre la suite l’ébranla bien plus qu’il l’aurait souhaité. Encore une fois, il aurait aimé pouvoir l’accueillir comme il se devait, pouvoir effacé comme le lieutenant le désirait tout ça pour le couvrir d’amour et lui montrer combien il était important… mais encore, c’était facile pour lui de dire ça. Bon, il y avait aussi une petite part d’agacement à s’entendre presque reprocher que son amour n’était pas aussi fort qu’il l’avait juré dans ses vœux. Ce n’était pas exactement ce que Desmond avait dit, c’était en tout cas ce que lui percevait dans ses mots. Qu’il n’était plus capable de lui vouer un amour « ineffaçable et malléable ». Comment ne pas le prendre pour une attaque personnelle ? Surtout que c’était encore plus injuste que sa propre pique. En plus d’être faux. S’il s’était un peu plus détendu, Cheyenne se braquait de nouveau totalement, se retournant face à la cour.

« Les enfants comprendront peut-être ton choix dans quelques années, ils sont encore loin de savoir ce que c’est la loyauté d’un soldat envers ses camardes. »

Le père de famille s’abstint de souligner que ce qu’ils comprenaient surtout, c’était qu’il leur avait mentit. Et à leur place, c’est tout ce qu’il retiendrait. Les yeux fixés en bas, il préféra alors rester sur son ressentit le plus profond et garder toutes ses gardes, toutes ses barrières. Là, il allait lui donner des raisons de douter de son amour.

« Contente toi alors que je ne te mette pas dehors et que je reconnaisse que tu es ici chez toi. Surtout parce qu’il y a les enfants. Je t’ai déjà dit ce que je pensais de ton choix. Je l’accepte, je ne le comprends pas pour autant. Pour toi, c’est facile de revenir en espérant que tu auras tout comme avant. Oui, tu en as bavé, oui, tu as vu mourir tes amis. Mets toi seulement à ma place. Comment est-ce que tu aurais réagi si pendant deux ans on m’avait déclaré mort, te laissant tout seul avec les enfants ? Est-ce que honnêtement, tu aurais toujours pensé que l’amour est ineffaçable et malléable ? »

Les mots faisaient trop mal pour qu’il ne les répète pas. Dans tous les sens qu’il les tournait, à chaque fois, il comprenait toujours la même chose. Difficile de ne pas se sentir encore plus accablé. Se recouvrant davantage avec le plaid, Cheyenne soupira. Il aurait tout donner pour avoir une cigarette entre les doigts. Vraiment tout. Non, en fait, il avait surtout envie de fuir, de partir un moment seul. Ou même de retourner travailler. N’importe quoi plutôt que de rester dans l’appartement. C’était la toute première fois qu’il avait envie de fuir sa famille. Peut-être que là, effectivement, il aurait parlé avec sa thérapeute. Il se décolla finalement de la rambarde, faisant mine d’ouvrir la baie vitrée, mais au dernier moment, il se retourna vers Desmond. Avec ce qu’il lui avait dit, avec ce qu’ils avaient échangé, il lui été difficile de laisser sortir ce qu’il ressentait profondément pour le lieutenant. Et c’était sans doute ce qui lui faisait le plus mal, de lui donner raison dans un sens de douter de lui. Et ce qui le mettait encore plus en colère.

« Si tu as besoin de prendre une douche, de dormir vas-y. Comme j’ai dit, c’est toujours chez toi ici. Il reste des vêtements à toi, dont je n’ai pas pût me séparer. Ton uniforme d’apparat notamment. Il y en a encore dans les placards, le reste est dans la cave. »

Réalisant alors de ce que ça avait l’air, l’agent du FBI secoua la tête, ramenant au passage sa crinière en arrière, la voix beaucoup moins posée et froide, tremblante pour ainsi dire.

« Je suis désolé… je… tu étais mort… Je ne pouvais pas tout conserver… Tout tes objets de valeur sont dans des boîtes à la cave. Je voulais les conserver pour les enfants. »

C’était absurde, qu’il se sente coupable d’avoir fait ce qu’on lui avait répété de faire pendant des mois, sous prétexte d’avancer. Ce qu’il devait faire. Ça donnait l’impression qu’il avait tourné la page. Alors que pas du tout. Et autant il faisait un effort sur lui-même pour ne pas se montrer faible au point de tout pardonner en si peu de temps, autant il ne supportait pas que Desmond pût croire qu’il n’avait plus aucun sentiment pour lui. Même s’il ne le lui dirait sans doute pas avant un très, très, long moment.

« Tu peux prendre ce que tu veux dans mes vêtements. Ce qui peut t’aller. Je suis vraiment désolé... »

C’était stupide. Vraiment stupide qu’il soit au bord des larmes pour si peu. Prenant une profonde inspiration, Cheyenne tenta de reprendre un air un peu plus serein, un calme apparent alors qu’il se sentait de nouveau trembler des pieds à la tête.

« Sers toi aussi dans le frigo. Tu… tu es chez toi. »
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyJeu 21 Fév - 22:30

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesSur le balcon, les deux hommes exposent leur propre réalité et tranchent le cœur de l'autre par des paroles blessantes. Les insultes sont épargnées, pourtant les explications qui découlent de leurs visions divergentes accentuent les sentiments néfastes éprouvés. Ils ne saccagent qu'un peu plus ce couple déjà brisé et éloigné. Desmond écoute attentivement les propos de celui qu'il perçoit encore comme son époux, son âme sœur, mais ils sonnent péniblement à ses oreilles. Ils anéantissent le bonheur brut qu'il avait ressenti ne serait-ce qu'une minute au contact de cette famille, restée unie malgré les épreuves et la souffrance qui se sont abattues sur eux. Cheyenne lui donne la sensation de ne pas être le bienvenu, en agissant avec autant de hargne à son égard. Il reconnaît toutefois qu'il est ici chez lui, mais sans oublier de préciser qu'il s'agit presque d'une obligation. Les enfants semblent être la seule raison qui le pousse à l'accueillir avec le minimum de bienveillance qu'il est capable de lui accorder. Il enchaîne les remontrances en affirmant que c'est facile pour lui de revenir, d'espérer que l'amour peut tout endurer, mais que ça l'aurait été beaucoup moins s'il avait été à sa place. Son homme est remonté contre lui, laisse clairement apparaître la rage qui commence à l'envahir. Desmond se fait remettre à sa place pour avoir été un poil trop naïf, en ayant espéré des retrouvailles basées sur l'amour éternel qu'ils s'étaient promis. Complètement dépassé par ses phrases dévastatrices, il ne réussit pas à le contredire. Il comprend surtout qu'il l'a blessé sans le vouloir, par une déclaration maladroite mal interprétée ; et qu'il est loin d'imaginer les efforts et la souffrance endurés par Cheyenne. « Ce n'est pas ce que je voulais dire. » Non, ce n'était définitivement pas ce qu'il voulait sous-entendre. Il voulait seulement lui transmettre ses espoirs pour leur couple. Être optimiste, comme il l'avait toujours été et ce qu'il avait espéré redevenir en revenant chez eux.

Il essaye de ne pas trahir ses émotions, mais ses yeux se teintent naturellement d'un chagrin évident. Ce semblant d'indifférence de la part de Cheyenne comprime sa poitrine, si bien qu'il ne prononce plus un mot. Il ne rectifie pas ses propos pour les rendre plus cohérents et compréhensibles pour lui, il préfère se taire au lieu de donner l'impression de faire pire que mieux. Il a sûrement raison puisque son mari semble s'adoucir. Lorsqu'il s'apprête à rejoindre l'intérieur de leur appartement en ouvrant la baie vitrée, il déclare quelques mots réconfortants qui le font sentir à sa place. Il comptait lui proposer de loger dans un hôtel quelque temps, pour éviter de le déranger ou de se confronter à sa colère, mais Cheyenne efface vite cette idée. Il ne répond pas lorsqu'il lui annonce qu'il a gardé seulement les affaires qui avaient de la valeur dans son existence. Il ne sait pas quoi lui dire et ne possède pas suffisamment de temps pour y réfléchir, puisque son époux reprend rapidement la parole. Sa voix se transforme, devient plus calme et laisse entendre clairement son malaise. Il a gardé les objets importants, semble s'en vouloir de ne pas avoir conservé davantage. Quand il a été déclaré mort, Desmond savait qu'une partie de leur histoire se dissiperait et serait balayée par le rangement et le tri nécessaires aux endeuillés. Il s'était fait à l'idée, n'avait pas pensé que ce serait aussi douloureux pour Cheyenne. Ce dernier n'arrête pas de s'excuser, de camoufler sa culpabilité sous une hospitalité soudaine et apparente. Il perçoit qu'il est à deux doigts de pleurer, que le chagrin le terrasse complètement.

Desmond est indéniablement dévasté d'apercevoir l'émotion dans les yeux de son époux, de sentir à quel point il est bousculé par les événements. Alors il abandonne le siège d'extérieur pour s'avancer vers lui, le rattraper avant qu'il s'en aille. Il attrape son visage entre ses deux mains, tandis que sa bouche s'accapare la sienne dans un baiser furtif mais apaisant. C'est une nécessité qu'il ne peut plus écarter maintenant qu'il le sait si triste. « Désolé d'avoir fait ce qui était logique ? » Il l'interroge pour lui démontrer de manière détournée qu'il n'a aucune raison de s'en vouloir autant. « Je vais être ravi de porter tes pulls ou chemises deux fois trop grandes. » Un sourire qu'il espère complice souligne l'humour de ses propos. L'épaisseur de son corps ne s'était pas atténué au cours du temps, sa silhouette musclée impressionnant toujours. Desmond avait l'air d'une brindille à côté, surtout qu'il avait quelques kilos à reprendre. « C'est matériel, superflu. Je suis sûr que tu as gardé ce qui était le plus important pour moi parce que tu n'as pas été capable de t'en séparer. Le reste m'importe peu. Là tout de suite, je pourrais vivre avec un unique boxer sur le cul, tant que je peux rester auprès de vous. » C'est le plus important pour lui. C'est ce qu'il essayait de lui faire comprendre il y a quelques secondes, avant que ses mots soient compris de travers. Desmond veut le soulager, faire disparaître les larmes qui restent coincées dans ses yeux, alors il use de petits touches d'humour pour effacer la contrariété. Il a conscience qu'il en faudra beaucoup plus pour qu'il lui accorde son pardon. Ses doigts se mêlent même à ses cheveux longs et bouclés – une des principales actions qui avait nourri son manque de lui. Il ne se détache pas de lui, profite de cette proximité pour satisfaire son besoin de le toucher. S'il doit s'écarter, ça viendra de Cheyenne, pas de lui. Il le fixe même dans les yeux, sans peur ni honte, pour rendre ses propos plus sincères : « Merci pour tout ce que tu as fait et de me permettre de rester ici. » Les objets vendus ou jetés n'ont pas la moindre importance à côté de ce que Cheyenne a entrepris durant trois ans et ce qu'il continue de faire aujourd'hui, uniquement pour le bonheur de leurs enfants.
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptySam 23 Fév - 0:41

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger gamesQuiconque le connaissant un minimum savait que Cheyenne n’était pas qu’une montagne de muscles avec beaucoup de cheveux. Depuis toujours, il contenait ses émotions, ne les montrant qu’à peu de gens, et surtout gardait un sourire impossible à décrypter pour tous. A partir du moment où il passait les portes de son chez lui, qu’il retrouvait ses deux petites boules d’énergies ou même quand il était avec celui qui partageait sa vie, il les laissait toutes ressortirent, sans la moindre retenue. Et puis… Desmond fut déclaré mort. Et il avait dût se montrer fort pour leurs enfants, ne pas leur montrer combien tout ça l’affectait lui aussi. C’était aussi pour ça qu’on le forçait à voir la psy de l’agence. Se laisser submerger devant son revenant d’époux, c’était difficile à gérer. Parce qu’il y avait quand même une part de fierté là-dedans, parce qu’il ne voulait pas lui montrer combien il était affecté, parce que jouer les glaçons, c’était plus facile que d’affronter ses deux sentiments contraires. Même si c’était douloureux, pour les deux camps. Jusqu’à ce que le lieutenant dévore l’espace qu’il y avait entre eux, l’arrêtant dans son geste pour retourner dans le salon. Si leur seul contact auparavant avait été surtout absorbé par le choc des retrouvailles, mais maintenant… c’était différent. Les deux mains du militaire tout autour de son visage, à même sa peau, l’agent du FBI frissonna, et ça n’avait strictement rien à voir avec la température extérieure.

Il ne s’y attendait pas, mais leurs lèvres se retrouvèrent, après trois ans d’absence. Il n’y était vraiment pas préparé, vraiment pas. Bon sang, ce que ça lui avait manqué. Cela dit, il n’était pas capable d’en profiter, de savourer ce court instant, Cheyenne resta là, complètement immobile, d’autant plus confus. Encore plus confus alors que Desmond reprenait la parole, qui tenta, non sans son sens de l’humour bien à lui, de le réconforter. Malgré lui, il avait sourit, le rire restant coincé dans sa gorge, bien que l’image de ce dernier dans ses vêtements avait de quoi le faire rire. Et ce ne serait pas la première fois dans leur relation. Il écoutait simplement alors, peut-être de façon égoïste, parce qu’il entendait enfin des paroles rassurantes après tout ça. Eux deux s’étaient lancés dans cette aventure, dans la vie, sans quoi savoir faire, sans savoir dans quoi ils se mettaient, eux qui avaient fondé leur propre famille, sans même pouvoir compter sur leurs propres parents, eux qui n’avaient pas eu d’autres soutiens qu’eux-mêmes… Ces mots avaient d’autant plus d’écho en lui. Ces mots ne venaient pas de n’importe qui. Les mains du lieutenant avaient à présent quitter son visage pour aller dans ses cheveux, comme elles avaient toujours eu l’habitude. C’était comme faire le plein d’oxygène après avoir retenu sa respiration jusqu’au bord de l’évanouissement. Comment pouvait-il ne serait-ce que refuser le contact ? Comment pouvait-il se reculer et faire comme si tout ceci ne lui avait absolument pas manqué ? C’était impossible.

« Ne me remercie pas… C’est ton foyer. Et… même si je le voulais, je ne pourrais pas te mettre dehors. Ce n’est pas ce que je veux, hein. Mais… enfin, ne me dis pas merci, c’est normal. »

Cheyenne fini par poser une main sur la joue de son époux, effleurant sa peau pour la première fois depuis qu’il avait passé le pas de la porte. C’était de plus en plus difficile de le lâcher, de remettre de la distance entre eux. Pas maintenant qu’il reconnaissait, sans pour autant le dire, combien c’était bon de pouvoir le toucher, d’assimiler physiquement qu’il était bel et bien là, juste en face de lui. Ce qui ne faisait que le submerger encore plus par l’émotion. La colère se maintenait éloignée, noyée par la douleur et le chagrin, mais l’agent du FBI la sentait toujours présente. Présente certes, mais silencieuse. Elle acceptait de laisser place au soulagement. Ce qu’il ne s’autorisait pas à faire depuis le début allait pourtant bel et bien arriver, même s’il tentait de toutes ses forces de lutter. De lui-même, l’homme posa ses lèvres contre les siennes, pour un nouveau baiser, mais plus lent et encore plus doux. Un véritable baiser de retrouvailles.

« Mh… tu devrais vraiment aller prendre une douche et manger quelque chose. Il va falloir que je prépare le repas en plus. »

Il allait ajouté qu’ils avaient tout le temps pour reparler de tout ça… mais à l’intérieur, les enfants s’étaient rapprochés de la baie vitrée et les observaient tous les deux avec un grand sourire. Culpabilisant aussitôt en voyant les visages de Tyee et Dakota de flancher aussi facilement, Cheyenne recula enfin d’un pas et ouvrit, pour finalement entrer comme il l’avait prévu au préalable. Avec un léger pincement au coeur, il vit les petits tirer leur père à l’intérieur par les manches du pull bien trop grand, lui demandant de venir regarder la télé avec eux, ou alors de continuer le jeu qu’ils étaient en train de faire juste avant son arrivée, quitte à faire une nouvelle partie avec tout le monde. Ils étaient tellement heureux de le retrouver, on ne pouvait pas refuser quoi que ce soit à ces petits amours qui mettaient tout derrière eux pour reprendre où ils l’avaient arrêté leur vie avec leur deux pères. La montagne de muscle comprenait trop bien. Mais refusa quand même de se joindre à la partie, s’en tenant à ce qu’il avait dit au militaire sur le balcon : faire la cuisine. Et reprendre ses esprits. Seul. Une idée lui vint aussi, en même temps que le flot de pensées revenait maintenant qu’il se tenait loin de Desmond. En l’état actuel des choses, il ne se voyait pas reprendre le boulot, comme si de rien n’était. Par ailleurs, il allait devoir faire des pieds et des mains avec certaines administrations pour leur dire que non, finalement, il n’était plus veuf. C’était un détail, qu’il lui faudrait malgré tout réglé. Plus tard. S’appuyant contre le frigo, Cheyenne observa le mur face à lui pendant quelques secondes, écoutant d’une oreille ce qui se passait dans le salon.
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MessageSujet: Re: Hunger games. (Cheyenne)   Hunger games. (Cheyenne) EmptyLun 4 Mar - 19:29

❝ Desmond & Cheyenne ❞Hunger games
Les retrouvailles s’annoncent douloureuses et pleines de rage, jusqu’à ce que Desmond fasse disparaître la distance qui s’est installée entre eux durant la crise conjugale. Il refuse l’idée de le laisser repartir à l’intérieur avec des idées erronées et le visage imprégné d'une tristesse évidente, sans même avoir rétabli au moins une proximité entre eux. Il s’autorise alors un baiser furtif et quelques blagues pour que le chagrin s’estompe. La rage semble être chassée par ses tentatives humoristiques, puisque Cheyenne se met à sourire à ses propos. Un sourire qui comble le rescapé éreinté et meurtri. C’est la petite lueur d’espoir, le bonheur réel rien que de l’apercevoir. Il se sent tout de suite moins tendu et nerveux à l’idée que le froid ou l’indifférence puisse désormais rythmer leur quotidien. Cheyenne emploie d’ailleurs une voix beaucoup plus calme que celle qu’il a utilisée lors de leur altercation, pour lui indiquer qu’il est libre de rester dans son foyer et que des remerciements sont accessoires. Pourtant Desmond a conscience qu'il aurait pu lui interdire l'accès à leur habitation. Il aurait le droit de refuser sa présence auprès de lui, même si cela signifiait de négliger les envies des enfants. Combien de parents se détestaient, s'éloignaient, devant les regards perturbés de ceux qu'ils avaient élevés ensemble ? Combien d'entre eux se fichaient de la douleur de ces êtres non responsables, trop occupés à ne ressentir que la leur ? Desmond a la sensation qu'il n'a plus sa place ici - pas parce que sa famille lui donne cette impression, non, plutôt parce qu'il ne l'a jamais considérée comme acquise. Alors c’est une joie réelle quand il entend son époux prononcer ces mots qui prennent une signification particulière. Il ne cherche pas à le convaincre de sa gentillesse, de contredire ses propos. Il sera reconnaissant, un autre jour ; même s’il n’est pas surpris de sa capacité à ne démontrer aucune touche d’égoïsme ou de rancœur dans cette décision. Parce qu’au-delà de sa silhouette baraquée, Cheyenne a ce grand cœur contenant beaucoup d’amour et de bienveillance. Desmond se doute que les épreuves endurées ne l’avaient pas saccagé – c’était le bien-être psychique qui avait été altéré, pas sa capacité à aimer. Desmond reconnait qu’il a eu tort de transmettre son précédent message, de douter ; parce que c’est seulement à lui de lui donner la force et la volonté de le pardonner.

Sa grande main effleure même sa joue. C'est agréable, apaisant, vital ; ce contact le ressource complètement, si bien qu’il se laisse faire sans bouger. C’est d’autant plus surprenant quand il sent sa bouche s’accaparer la sienne avec envie, pour prolonger le premier baiser initié. Il est beaucoup plus intense, réalisé avec une lenteur sensuelle qui lui donne vraiment le temps d’en profiter. Satisfait, Desmond se sent déjà plus en confiance pour leur avenir. Tout est loin d’être gagné, mais le militaire a au moins obtenu le léger rapprochement qu’il désirait, avec celui qu’il aurait souhaité retrouver avec plus de fougue encore. La complicité est déjà une première étape pour leur reconstruction, c’est pourquoi il en abuse pour soutirer quelques sourires francs à son amant. « Pourquoi, je sens mauvais ? » Il sait toutefois qu’un long moment d’entretien l’attend demain. Il a envie de le faire rire, encore, de sentir que tout est possible entre eux. La bonne humeur est de courte durée, Cheyenne se faufilant rapidement dans l'appartement. Desmond le laisse disparaître à contrecœur, le suit mais se laisse attirer jusqu’au canapé, par les enfants qui s’amusent à tirer sur les manches de son pull. Ils essayent d’obtenir son attention à leur tour, de le divertir par des propositions de jeux de société. Desmond n’a pas la force de jouer pour le moment, décline l’offre en la mettant seulement de côté. « On jouera plus tard, quand papa aura fini. » Il ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de diriger de temps en temps quelques regards vers la cuisine, où se trouve Cheyenne. « Vous en prenez de la place. » Ils avaient d’ailleurs bien grandi depuis qu’il les avait vus pour la dernière fois. Leur taille actuelle n’est qu’un reflet pénible de ce qu’il a manqué ces dernières années.

Il s’allonge finalement sur le canapé, posant ses jambes sur celles des enfants. Ils se mettent à rire, avant de prendre une position identique à la sienne, pour que leurs têtes soient posées contre son torse et qu’un câlin de groupe les réussisse. Un bras entoure le corps de son gamin, tandis que l'autre se fige dans les cheveux ébouriffés de sa fille, qu'il caresse dans une poigne délicate. Leur position devient presque confortable quand ils parviennent enfin à trouver leur place, malgré le genou de sa fille coincé au niveau de ses côtes et le coude de son fils dans son ventre. Il ne manque que Cheyenne, mais il ne reste plus la moindre place. « Pousse-toi, je vois rien ! » La touffe de cheveux gênante est secouée pour que la tête de Tyee trouve un autre emplacement. Desmond est placé au milieu, Tyee installé au bord du canapé, retenu par le bras ferme de son père, et Dakota, elle, complètement étalée contre son thorax et le dos collé au dossier. Même les chamailleries des enfants participent au cocon qui se forme lentement autour de lui. Leur présence contre lui détend ses nerfs, suffit à lui procurer un apaisement essentiel. Il s’intéresse au programme télé quelques instants, lutte pour sentir ce bonheur l’envahir, avant de s'endormir paisiblement.

(FIN)
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