AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% sur les sacs à dos pour ordinateur portable Urban Factory ...
19.99 € 39.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyJeu 7 Juin - 21:56

I'm dying and I'm trying,
but believe me I'm fine.
(But I'm lying, I'm so far from fine.)

ft. Oliver & Sophie


Mes oreilles bourdonnent, mon rythme cardiaque n'a plus rien de rythmé et n'est qu’affolements, ma gorge me serre, mon estomac est noué, j'ai envie de pleurer, le monde autour de moi tourne. Je n'ai pas besoin de taper mes symptômes sur internet pour savoir ce qu'il m'arrive : je panique, tout simplement. Je lutte de longues secondes avec la serrure de la porte arrière de la boutique. Mon angoisse m'empêche de penser et d'agir correctement, et j'ai presque envie d'appeler Tom à la rescousse. Ce serait idiot, Tom ne travaille pas aujourd'hui et il ne va pas faire le chemin juste parce que je n'arrive pas à fermer une porte. Je me sens particulièrement bête, toujours mal lorsque la victoire contre la porte est prononcée. Il est déjà tard, mais je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Pas dans cet état, je ne suis pas certaine de pouvoir affronter la gentillesse d'Emma sans me mettre à pleurer et devoir expliquer ce qu'il m'arrive.

Un mirage, c'est ce qu'il m'arrive.

Je ne sais pas à quel moment mon esprit a commencé à me jouer des tours. Je n'ai pas le souvenir d'avoir trop songé à mes parents ces derniers temps. Il m'arrive de rêver d'eux, d'une réalité alternative où ils sont toujours en vie et nous avons toujours été une famille heureuse et soudée. Cela ne m'est pas arrivée depuis longtemps. Tout comme mes crises de colère excessive ont disparu depuis quelques mois de mon quotidien. Tout allait bien. Jusqu'à cet après-midi où j'ai cru reconnaître mon père lorsqu'un client est venu dans la boutique. Il lui ressemblait, vraiment. Je crois. Je ne sais pas ce à quoi ressemblerait mon père aujourd'hui, à vrai dire. Je n'ai plus de photos de mes parents, et les seules auxquelles j'avais accès appartenaient à mon oncle. Mais il y avait une familiarité presque insolente chez cet homme, quelque chose dans ses airs, dans sa voix, dans son regard. Quelque chose me rappelant mon père décédé, et brisant cette bulle en moi où j'avais réussi à recaler cette information en arrière plan.

Maintenant, je n'arrive à penser qu'à ça et suis incapable de fonctionner normalement. Je meurs d'une vague de tristesse, de solitude, de désespoir. De sentiments trop refoulés. Je sens une larme commencer à couler alors que je n'ai même pas commencé à marcher pour aller... Je ne sais où. Je n'ai nul part où aller, ou plutôt je n'ai envie d'aller nul part. La traîtresse est vite suivie de ses sœurs. C'est dans un automatisme que je décide de retourner à l'intérieur du CBS, pour m'y cacher le temps de. D'aller mieux, d'arrêter de pleurer, de penser à autre chose. Mais c'est peut-être trop, le temps devient indistinct, l'affaire de quelques minutes s'éternise en quelques heures. Je reste seule à pleurer, me maudire et m'énerver, à essayer de me distraire de quelconques manières qu'il soit. A arpenter la boutique, l'arrière boutique, à ranger les cartons, à ré-arranger des étagères, à me souvenir de pourquoi je suis encore ici pour recommencer à pleurer.

Mon portable n'a plus de batterie et on n'a jamais changé les piles de la seule horloge de la boutique, aussi je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est exactement. J'envisage sérieusement de rester ici jusqu'à demain, ou plus tard, mais j'ai une migraine, je dois avoir une tête épouvantable et je n'ai pas de vêtements de rechange pour demain. Je pousse un soupir, me lève du sol et rassemble le peu de courage qu'il me reste pour tenter une nouvelle fois de rentrer, cette fois plus calme. J'ai l'impression d'être vide d'avoir trop pleuré, mais j'ai au moins pu trouver une certaine sérénité dans ce vide. Il fait nuit noir dehors et les rues sont désertes. Ce cadre me rassure plus qu'il ne m'inquiète. Je marche tout de même d'un pas rapide pour regagner l'appartement. Je n'ai pas l'habitude de découcher sans prévenir, j'espère que mon absence n'aura pas affolé les Grimm. Cela m'arrangerait si je pouvais être oubliée pour une fois.

Je fais attention à faire le moins de bruit possible en rentrant dans l'appartement. Si la pénombre m'accueille, mes espoirs sont vites déçus lorsque je vois que la télé est allumée dans le salon. Sois endormi.e, s'il-te-plaît. Je m'avance dans le salon et m'attire immédiatement le regard d'Oliver. Forcément. Je ferme les yeux, le temps de prendre une inspiration et me préparer à trouver une quelconque excuse pour rentrer tard sans prévenir. Sauf que lorsque je les rouvre pour porter mon attention sur mon frère, une nouvelle vague m'assaille.

Ma gorge me serre, mes oreilles bourdonnent, il ne me faut qu'une seconde pour me mettre à pleurer cette fois. Je cache mon visage derrière mes mains tandis qu'un gros sanglot s'échappe malgré moi. Je me sens particulièrement stupide, n'arrive qu'à bégayer des sons incohérents pour justifier de mon état et de la situation. Peut-être que j'aurais dû appeler Tom ou bien rester à la boutique. Parce qu'être faible devant Oliver pour des raisons si futiles me fait me sentir nulle. Parce que parler de nos parents avec lui risque de me brûler de l'intérieur. Parce que je pensais que j'avais surpassé tout ça mais de toute évidence, non, je suis toujours cette enfant perdue, en colère et misérable.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité
Invité





Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyVen 8 Juin - 17:29

I didn't want to lie, just protect you
Sophie & Oliver

Il n'est pas rare que je me retrouve en tête-à-tête avec Emma pour le dîner. Ça n'a d'ailleurs rien de bien exceptionnel. Je soupçonne un peu Sophie de m'éviter. Allez savoir pourquoi. Sans doute parce que mon faciès l'agace en ce moment et je crois que je peux comprendre pourquoi. Rien n'a changé ici. Tout le monde est égal à lui-même et moi le premier. Mais comme on dit ; chassez le naturel, il revient au galop. Mais revenons à notre repas. Même s'il n'y a rien d'étonnant dans ce tableau sympathique d'un frère et d'une sœur prenant leur souper ensemble, tout semble fade. Disons plus fade que d'habitude. Après avoir observé Emma, j'ai la certitude qu'elle ne me cache rien et qu'elle ne s'est pas liée à Sophie pour me rendre dingue ou Dieu seul sait quoi encore. Cette fois, aucun de nous deux ne sait où se trouve la cadette et si ma petite sœur ne semble pas encore prendre son absence pour quelque chose de grave, moi, c'est tout le contraire. Je ne peux pas m'empêcher de me faire de nombreux films et je vais finir par mourir d'un infarctus avant le lendemain matin si elle ne réapparaît pas.

Il est vrai que mes liens fraternels avec Sophie ne sont pas les meilleurs qui puissent exister. On passe la plupart de notre temps commun à se chamailler pour une raison ou pour une autre. Ok, c'est souvent à cause de mes conneries que je ne cesse pas, mais dans le genre emmerdeuse, elle est plutôt douée. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, j'ai bien peur que mes bêtises soient la cause de son retard. Et si c'est réellement le cas, je ne pourrais jamais me le pardonner. Si James est derrière tout ça, je jure ici et maintenant que je vais lui faire regretter d'être né.  

L'heure tourne et toujours aucune nouvelle de Sophie. Emma fait les cent pas dans le salon, l'air déboussolée et perdue. Je sais qu'elle s'inquiète et voir autant de stress sur son visage me rend dingue. Ce n'est pas dans les habitudes de notre sœur d'oublier de nous prévenir lorsqu'elle pense rentrer tard ou ne pas rentrer du tout. Elle s'est toujours débrouillée d'une manière ou d'une autre pour appeler ou envoyer un texto et même si je refuse de céder à la panique, je commence sérieusement à m’inquiéter aussi, comme peut le témoigner le mouvement incessant de mon pied frappant le sol. Je serre les poings avant de me lever. Je pose les mains sur les épaules d'Emma et lui montre d'un mouvement de tête la porte de sa chambre. « Va dormir, je vais attendre son retour. Je te préviens si j'ai des nouvelles. » Je sens qu'elle va protester, je peux le lire dans ses yeux, mais je soutiens son regard jusqu'à ce qu'elle finisse par céder. Je sais bien qu'elle est fatiguée et je n'ai pas besoin d'être le frère le plus doué pour me douter qu'elle aura du mal à émerger demain matin si elle passe une nuit blanche. Je la regarde partir et refermer la porte derrière elle. Une fois seul, je me laisse tomber sur le canapé et passe mes mains sur mon visage. Maintenant, j'ai le choix. Soit j'attends bien sagement ici que Sophie revienne ou que les larbins de James viennent me prévenir qu'on doit négocier, soit je prends le taureau par les cornes. Pendant un court instant, j'hésite à quitter l'appartement pour régler leurs comptes à toutes ces têtes de lard, mais je décide finalement de la jouer fine et d'attendre. Avec un peu de chance, tout va pour le mieux.

Pour faire passer le temps, j'allume notre vieille télé, cherchant un programme intéressant à regarder, mais rien ne semble suffisamment captivant pour mon cerveau en surchauffe. Je change de chaîne au bout de deux minutes à peine, je zappe et re-zappe et je fini par jeter mon dévolu sur un reportage animalier. Je suis maintenant devenu incollable sur les araignées de type Seothyra qui vivent dans le désert de Namibie. Qui l'aurait cru ? Ces bestioles sont époustouflantes. Elles tissent une toile à l'aide du sable afin de se créer une sorte de tapis et se cacher dessous pour attraper en toute discrétion leurs proies. Fascinant. Tellement fascinant que j'entends à peine la clef dans la serrure. Ce n'est que lorsque des bruits de pas parviennent jusqu'à mes oreilles que je réagis enfin. Je relève la tête et découvre Sophie. Elle n'a pas l'air dans son assiette, mais ce n'est rien comparé à son état après le savon que je vais lui passer. Je m'apprête à lui demander où est-ce qu'elle était et surtout pourquoi elle n'a pas pris la peine de nous prévenir quand elle éclate en sanglot. Bah merde alors. « Wow… » Ouais, c'est tout ce que je trouve à dire et c'est misérable, j'en conçois. Je quitte le canapé pour m'approcher de ma sœur, mais je ne sais quoi faire ou quoi dire. Je n'ai pas l'habitude des larmes de mes sœurs et ce genre de situation, je savais les gérer quand elles avaient encore des couches, maintenant, tout est différent et tout me dépasse. Je suis censé faire quoi ? Lui demander si ça va ? Il est clair que non. Lui demander si elle veut parler ? Aura-t-elle seulement envie de parler avec moi ? Arrête de réfléchir Oli et agit ! Et puis merde, c'est ce que je fais. Mes gestes sont un peu maladroits, mais j'attire ma sœur contre moi et la serre dans mes bras. C'est sans doute la situation la plus étrange dans laquelle on a pu se retrouver tous les deux, mais je m'en fiche. Voir Sophie dans cet état, je ne le supporte pas. « Soph, qu'est-ce qui s'est passé ? » Parce qu'il s'est forcément passé quelque chose aujourd'hui. Et si ce quelque chose est de type masculin, il est mort.
Revenir en haut Aller en bas
Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyVen 8 Juin - 21:06

I'm dying and I'm trying,
but believe me I'm fine.
(But I'm lying, I'm so far from fine.)

ft. Oliver & Sophie


Si un sentiment de culpabilité de ne pas avoir prévenue de mon absence m’avait titillé sur le chemin jusqu’à l’appartement, en plus de tous les autres de perdition, il est désormais présent puissance 1000. Peut-être étais-je trop fatiguée pour avoir le fol espoir de ne pas avoir grand-père Oliver qui s’inquiète de tout généralement pour rien sur le dos. Je vois qu’il est fâché d’un simple regard. D’habitude, je trouverais une excuse, lui rappellerais en grognassant qu’il n’est pas mon père et que je suis une femme libre. Mais justement. La femme libre que je suis est ce soir particulièrement sensible face au sujet de la paternité et la supervision des parents, et je n’y arrive pas. Depuis cet après-midi, je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à ça. Et je n’arrive pas à refouler mes émotions trop violentes comme je le fais d’habitude. Il n’a pas le temps de commencer ses reproches que je me mets à pleurer, un peu bruyamment, à chaudes larmes, sans glamour aucun. Et j’ai honte, j’ai terriblement honte de ça. On a vécu des tas de trucs difficiles et on s’en est remis, alors pourquoi est-ce que je me mets à craquer maintenant ? Des années plus tard, alors que ma vie a un semblant d’ordre presque paisible ?

La réponse à cette question est assez évidente, en réalité. L'histoire du vase et de sa petite goutte d'eau.

L’idée d’aller me réfugier dans ma chambre sans demander mon reste me traverse l’esprit, mais je n’arrive pas à faire avancer mes pieds. Quelques secondes plus tard, les bras d’Oliver viennent se fermer autour de moi et mes sanglots doublent. J’ai la décence de penser à mettre une main devant ma bouche pour les camoufler, pour ne pas réveiller ma petite sœur. En vérité, j’ai terriblement mal. A l’âme comme au corps. J’ai du mal à respirer, ma gorge est tellement contractée que je suis presque sûre de mourir. Et peut-être que jusqu’ici, je choisissais la colère parce qu’elle était aveugle, sourde, ne puisait pas mon énergie entière pour me dévorer, n'était jamais vraiment dirigée contre moi-même. Avoir Oliver près de moi ne fais qu’empirer la chose. Qu’il soit témoin de ça… C’est horrible. On se ressemble trop, on lutte toujours pour savoir lequel de nous deux est le plus fort. Dans le fond il n’y a pas de plus fort, j’ai beau répéter que je suis plus mature que lui je suis tout aussi perdue et détruite. J’ai juste réussi à mieux le cacher jusqu’à présent.

« Soph, qu'est-ce qui s'est passé ? » Je ne parviens qu’à hocher la tête, au début. Entre deux hoquets, deux respirations suffoquées, je lui réponds. « Rien. » Il ne s’est rien passé, pas vraiment, je me suis juste effondrée sans aucune raison valable. Lorsque j'arrive à être plus calme, à être silencieuse, à respirer normalement ; lorsque le plus gros de cette nouvelle crise de panique, d'angoisse ou d'anxiété est passée, j'essaie de répondre moins vaguement. Mais c'est dur. D'admettre ce qu'il s'est passé. D'admettre que je n'ai peut-être pas terminé mon deuil de la mort de nos parents. D'aborder simplement ce sujet avec lui. C'est quelque chose de tabou entre nous, qui fait mal. On n'en parle jamais, comme on parle jamais de notre oncle et notre tante. Cela fait revivre trop de souvenirs, c'est un manque trop douloureux à avouer. On a beau être différents, s'engueuler souvent, râler pour rien, la fratrie Grimm c'est tout ce qu'on a sur cette fichue planète et c'est suffisant. Ça devrait être suffisant. « Ils me manquent... Nos parents... Je... » Je précise, pour qu'il ne s'imagine pas que je parle d'une peine de cœur ou d'un quelconque idiot à qui aller casser le nez. Mais rien que dire ça, c'est déjà beaucoup. Beaucoup plus qu'une dizaine d'années où on a évité le sujet. Qu'une dizaine d'années de vérités ignorées, reléguées en arrière plan pour un mirage de bonheur ridicule.

Je me défais de son étreinte trop protectrice, évite son regard. Je n'ai pas besoin de son jugement, de sa pitié ou je ne sais quoi. J'essuie rageusement mes joues d'une main tremblante, renifle et hoche la tête à plusieurs reprises. « J'suis désolée, mais ils me manquent et mon portable n'a plus de batterie et il y avait ce type à la boutique cet après-midi qui ressemblait en tous points à Papa et tout s'est brisé et j'ai l'impression de mourir et je suis désolée. » Je divague et panique à nouveau plus que je ne lui donne des explications, mais je n'y peux vraiment rien. Je n'y arrive pas au final. J'ai juste envie de me trouver un coin et d'y rester un long moment. J'espère qu'il ne m'en voudra pas, d'avoir parlé de nos parents, d'y penser, d'être aussi... Fragile, maintenant, des années trop tard alors que je devrais être passée à autre chose depuis longtemps.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité
Invité





Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptySam 9 Juin - 0:14

I didn't want to lie, just protect you
Sophie & Oliver

On en a vécu des coups durs depuis qu'on est gamin. A commencer par la disparition de nos parents, suivi de près par l'éducation de notre oncle et de notre tante qui laissait vraiment à désirer, mes rebellions, puis notre départ pour cette vie plus que merdique, la maladie d'Emma… Et pourtant, je ne me souviens pas d'avoir vu Sophie pleurer. Oh, je sais qu'elle l'a fait, plus d'une fois, mais jamais devant moi. Et je pense pouvoir affirmer sans me tromper qu'on l'a fait tous les deux. On craquait chacun de notre côté, loin du regard de l'autre. Prouver qu'on est fort, plus fort et qu'on sait tout encaisser. Mais la vérité, c'est que nous sommes tous les deux des humains et on ne peut pas toujours tout contrôler. J'aimerais lui dire de lâcher prise, que je ne pourrais jamais la juger là-dessus et que, promis, je ne la ferais pas chier avec cette nuit-là jusqu'à ce qu'on soit vieux et ridés, mais je n'en suis pas capable. Non pas que je ne saurais pas tenir cette promesse, mais plutôt parce que je ne me sens pas capable de lui dire une pareille chose. J'aurais l'impression que ça ne me ressemble pas ou que je n'ai pas le droit de lui dire ça…

Je sais à l'instant même où elle prend la parole qu'elle me ment. On ne rentre pas en larmes sans aucune raison et elle pourra inventer toutes les conneries du monde pour me faire croire que tout va bien, je ne la croirais pas. Alors je soupire, resserrant un peu mon étreinte. « Évidemment. Ça crève les yeux… » Je préfère jouer la carte du sarcasme plutôt que de l'encourage à me parler. De toute façon, si elle n'en a pas envie, elle ne dira rien et je ne pourrais rien y faire. Si il y a bien une chose que j'ai apprise en étant le grand-frère c'est que lorsqu'une de mes sœurs ne veut pas parler, tenter de les en dissuader ne marche pas et ne fait que les braquer un peu plus. Et comme je ne souhaite pas de troisième guerre mondiale ce soir et encore moins ne jamais savoir le fin mot de l'histoire, il vaut mieux que je la laisse décider elle-même quand elle voudra tout m'expliquer. Et il s'avère que l'occasion se présente plus rapidement que je l'espérais. « Ils me manquent... Nos parents... Je... » Mon cœur se serre sous ses paroles, mais je ne bronche pas. J'essaie de ne rien laisser transparaître, mais c'est plus fort que moi. « Ils me manquent aussi. » Même si c'est difficile à avouer, parce que je les déteste plus que je ne les aime, oui, ils me manquent aussi. Et j'aurais aimé qu'on soit une vraie famille, unie et là les uns pour les autres. C'est, certes, ce qu'on est dans la fratrie. On se soutient comme on peut, même si c'est souvent bancal, mais avec une figure parentale, tout serait différent et on n'aurait jamais eu à endosser des responsabilités bien trop grandes pour des adolescents tout simplement paumés.

Ma sœur se détache de mes bras et je recule d'un pas pour la regarder. Elle évite mon regard et je fronce les sourcils. Nos parents, c'est un sujet tabou, celui qu'on évite à tout prix. J'imagine qu'à partir du moment où j'ai pris la décision de leur mentir, parler d'eux est devenu délicat et un jour, on a simplement arrêté. J'ai simplement arrêté. Emma était trop jeune pour comprendre ou se souvenir et du plus loin que je me souvienne, je n'avais plus la force d'honorer leur mémoire. « … et il y avait ce type à la boutique cet après-midi qui ressemblait en tous points à Papa et tout s'est brisé et j'ai l'impression de mourir et je suis désolée. » Cet aveu me fait sursauter et pâlir. « A papa… ? Tu… Tu te souviens de lui ? » Et quant bien même ce ne serait pas le cas, notre oncle est une copie quasi conforme de notre paternel, ce n'est donc pas bien difficile de se souvenir. Et c'est d'ailleurs ce qui m'effraie. Impossible qu'il s'agisse d'une erreur et même si je crois aux sosies, je doute fort que ce soit le cas. « Ok… Euh… » J'hésite à lui dire que c'est impossible, mais je ne me sens pas capable de lui mentir une fois de plus. Et aujourd'hui, je ne suis pas certain que ce mensonge soit une bonne chose et la protège de quoi que ce soit. « Tu es sûre que ça pourrait être lui… ? » Je me laisse tomber une nouvelle fois sur le canapé, m'enfonçant dedans en espérant disparaître. Je ferme les yeux et pousse un long soupir tout en passant une main dans mes cheveux. « Fait chier. » Je n'avais pas pensé qu'ils pourraient revenir un jour. Ni lui, ni notre mère. Et clairement, je suis dans la merde jusqu'au cou.
Revenir en haut Aller en bas
Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyDim 10 Juin - 22:58

I'm dying and I'm trying,
but believe me I'm fine.
(But I'm lying, I'm so far from fine.)

ft. Oliver & Sophie


J’ai eu beau me le répéter pendant plusieurs heures, je ne vais pas bien et quelque chose s’est passé. Mais c’est beaucoup trop difficile, j’ai pas envie d’affronter la vérité, j’ai pas envie de tout avouer à Oliver. Mais je suis certaine que ne pas en parler est ce qui explique, en partie, mon état de ce soir et je ne peux juste plus reculer maintenant. Alors je le dis. Avec difficulté, les mots s’articulent mais j’y arrive. Mes parents me manquent, maintenant plus que jamais, et c’est nul et illogique et j’ai l’impression de mourir mais c’est comme ça. Et il reprend mes mots, me dit qu’ils lui manquent aussi et je… Je ne sais pas. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’on n’en parle pas ? A quel moment dans notre évolution on s’est dit que c’était mieux de faire semblant, de prétendre que tout allait bien ? Pourquoi notre fierté nous empêche de nous avouer qu’on a le droit d’être malheureux de ce qu’il nous est arrivé ?

Je m’échappe un peu, essaie de lui expliquer ce qu’il s’est passé. Il ne s’est pas rien passé, mais c’est tout comme. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’était aujourd’hui. Alors que c’était une journée banale à la boutique. Tout ça à cause d’un client qui avait trop de points communs avec notre père… Je sais que c’est stupide. Il me semble avoir lu quelque part qu’on doit avoir sept personnes qui nous ressemblent énormément, comme des sosies, sur terre. Sept. Si on cherche les sosies de mes parents… On peut commencer par sa famille. Des lointains cousins, je ne sais pas. Je sais que ma réaction est démesurée, et c’est surtout pour ça que je me sens idiote. J’attends à ce qu’Oliver me réprimande, m’affirme qu’il s’agissait de rien, quelques fausses paroles réconfortantes et on arrête là. Ça me suffirait, vraiment. Pour ce soir. J’ai déjà beaucoup pleuré, et je n’ai aucune envie de réminiscer ce qui a été et fantasmer ce qui aurait pu être, ce serait remuer le couteau dans la plaie.

« A papa… ? Tu… Tu te souviens de lui ? » Je hausse les épaules. « Vaguement, oui ? » Je n’avais que neuf ans lorsque nos parents sont décédés. Et je ne me souviens pas de tout, pour sûr. Mais j’ai quelques bribes de souvenirs. D’un soir où ils ont essayé de jouer une histoire pour nous amuser. De Maman qui a cramé le gâteau d’anniversaire de Papa. Et de leurs rires. Je suis incapable de me souvenir de leurs voix, mais j’ai encore le son de leurs rires dans les oreilles. Mes souvenirs ne sont malheureusement pas plus nombreux que ça. Le reste, ce sont des histoires que j’ai entendu mon oncle raconter. Peut-être que si on en avait parlé, avec Oliver… « Ok… Euh… » Je pose mon regard sur lui, enfin. Il n’a pas l’air de savoir où se mettre. Il ne sait pas quoi dire. Et je comprends, je ne m’attendais pas à ce qu’il se transforme en sagesse incarnée d’un battement de cils. Son étreinte réconfortante était déjà beaucoup, j’en ai conscience. « T’as pas besoin de dire quelque chose, je… J’ai juste réagi excessivement, c’est pas grave et eum… Je vais aller me coucher ? » J’ai le sentiment que je me gronde à sa place, comme il avait prévu de le faire avant que je ne mette à pleurer. Mais s’il faut que je fasse les questions et les réponses, ça risque d’être compliqué, en fait ?

« Tu es sûre que ça pourrait être lui… ? » Mes sourcils se haussent légèrement à sa question. Je le regarde aller s’échouer sur le canapé, l’air un peu ébahie. Non. Non ? La conversation devrait se terminer en un « bonne nuit Sophie », pas en un « hé oh, t’es sûre que tu n’as pas vu notre père décédé ? ». Quand même, on sait jamais ? « Mais t’es con ou quoi ? » J’ai parlé avant de réfléchir, et maintenant je me mords les lèvres parce que je viens d’insulter mon frère et que c’était pas le but recherché. Mais s’il veut me faire pleurer à nouveau, il est bien parti. Je sais pas ce qu’il me fait, mais j’aime pas ça. Il se met à soupirer et me sort son tic nerveux de main dans les cheveux. « Fait chier. » MAIS QU’EST-CE QU’IL FAIT ? Mon coeur commence à s’affoler, une nouvelle fois une vague de stress m'envahit et je sens une larme rouler sur ma joue. J’en ai marre. C’est tout. « Pourquoi tu dis ça ? » Je ne parviens qu’à chuchoter. Je ne sais pas s’il m’a entendu, mais peu importe. Je vais à mon tour m’asseoir sur le canapé, tournée vers lui. Je me sens particulièrement faible. Je n’ai pas mangé, j’ai donné un bout de mon être ce soir. Je ne suis pas prête à affronter plus. « Est-ce que je peux aller me coucher, s’il-te-plaît ? » Ne me dis pas qu’il y a plus, s’il-te-plaît.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité
Invité





Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyJeu 28 Juin - 2:20

I didn't want to lie, just protect you
Sophie & Oliver

L'entendre prononcer le mot ''papa'', s'en est presque trop pour moi. Depuis combien de temps ces deux syllabes ne s'étaient pas échappées de notre bouche ? Une éternité, je crois. J'ignorais même que Sophie se souvenait de lui, d'eux. J'ai presque honte de l'avouer, mais j'aurais préféré le contraire. Parce qu'il suffit d'une fois pour que tout bascule. Tel un cataclysme.
J'aimerais que les choses soient aussi simples que ça. Que ma cadette aille se coucher en s'imaginant qu'elle a simplement vu un sosie de notre père. Que ce ne soit rien. Juste un petit coup de moue passager parce que les émotions remontent, parce qu'on a perdu nos parents jeunes et que parfois, on aurait bien besoin d'une vraie figure parentale. Ou encore parce qu'on ne parle jamais d'eux, comme s'il s'agissait d'un sujet tabou alors que non, il ne l'a jamais été. Ou peut-être un peu. J'aurais aimé que tout ça s'arrange autour d'une discussion, demain, lors d'un repas, mais ce ne sera pas le cas. Je le sais. Rien n'est simple avec les Grimm, jamais.

Plus les secondes défilent, plus je réalise à quel point mon mensonge risque de tout détruire. Détruire le semblant de relation que j'ai avec Sophie. Briser mon lien avec Emma. M'enlever la seule famille qu'il me reste. Je ne peux, certes, pas prédire la réaction de mes sœurs, mais qui réagirait positivement à un mensonge aussi important ? Qui plus est, un mensonge ayant duré de longues années et sur un sujet aussi délicat que la mort de nos parents. Cette version de l'histoire, aussi fausse soit-elle, est, au fil du temps, devenu aussi réelle que la lune peut l'être. Je crois que j'avais fini par croire qu'ils avaient réellement disparu tragiquement dans un accident de voiture cette nuit-là. Et ma vie était plus simple quand c'était encore le cas. Aujourd'hui, j'ai l'impression de réveiller des morts, d'assister à un retour de fantôme parmi les vivants et ça me fait peur. Toute cette histoire me donne la nausée. Je me rends compte seulement aujourd'hui que je n'aurais jamais dû détourner la vérité. J'ai décidé de les rayer définitivement de ma vie parce que la simple idée de les croire de l'autre côté m'était bien moins difficile que des les imaginer loin et heureux sans nous. C'était égoïste de ma part de croire que c'était la même chose pour mes sœurs. Mais visiblement les problèmes et les mauvais choix se transmettent de génération en génération chez nous.

Je passe pour un con avec ma question, mais je m'en fiche, je devais la poser, même si je me doutais pertinemment que j'obtiendrais ce genre de réaction. Je lève les yeux vers le plafond, ne prenant pas personnellement l'insulte de ma sœur pour en faire tout un drame, mais assez pour me montrer agacé. En temps normal, j'aurais riposté, mais vu la situation, j'ai plutôt intérêt à me faire petit. Tout petit. Mais c'est peine perdu, je ne peux plus garder ce secret pour moi et encore moins si notre géniteur est de retour en ville. Autant éviter de faire un faux remake de Star Wars et avouer la vérité avant le drame… Mais je panique, je perds mes moyens et ma nervosité monte en flèche. Je jure entre mes dents et je finis par me laisser retomber sur le canapé, dépassé par les événements. Sophie me rejoint quelques instants après et je crois que je peux déceler une once de peur dans ses iris. « Est-ce que je peux aller me coucher, s’il-te-plaît ? » Oui, tu peux. Passe une bonne nuit. Mais ce ne sont pas ses phrases que je prononce, bien au contraire. « Non. Il faut qu'on parle. » Des mots qu'on déteste. Des mots qui font peur. Je ne sais pas comment m'y prendre, je ne sais pas par quoi commencer. « C'est à propos de nos parents. » La bombe vient d'être amorcée. Tic Tac. Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux. Je retourne mes paroles plusieurs fois dans mon cerveau, mais aucune ne mérite d'en sortir. Il y a-t-il seulement un moyen d'avouer le plus gros mensonge de sa vie ? « Quand ce matin-là, notre oncle est venu nous chercher, je savais que quelque chose s'était passé… Quoi que ça pouvait être, je voulais l'entendre me le dire. Je voulais le savoir pour pouvoir vous l'annoncer moi-même pour… vous protéger. Je suis désolé. Je suis sincèrement désolé. » Seul mon ego m'empêche de pleurer, mais la culpabilité me ronge de l'intérieur. « Je vous ai menti. Il n'y a jamais eu d'accident de voiture… Il n'y a jamais eu d'accident tout court. Ils sont juste partis. » Tic Tac. La bombe est prête à exploser.  « Ils ne sont pas morts, Sophie. » Boum.
Revenir en haut Aller en bas
Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyMer 4 Juil - 20:05

I'm dying and I'm trying,
but believe me I'm fine.
(But I'm lying, I'm so far from fine.)

ft. Oliver & Sophie


« Non. Il faut qu'on parle. » Ses mots résonnent quelques secondes, quelques longues secondes, à mes oreilles. Un sentiment de nausée m'assaille presque immédiatement, par automatisme. Mais qu'est-ce qu'il fait ? J'ai envie de me rouler en boule et de mourir sur place. Je peux pas. Je ne peux juste pas. Quoi qu'il ait à me dire, c'est trop. Je suis trop fatiguée, tellement que s'en est de l'épuisement. J'ai déjà trop pleuré. Je ne suis plus qu'un nœud d'émotions et je ne peux pas affronter plus. « C'est à propos de nos parents. » Je hoche négativement la tête. Des larmes viennent de nouveau couler le long de mes joues sans que je ne puisse rien y faire. A vrai dire, je ne pense plus être capable de contrôler mon corps entier. « Non, s'teuplait. » Je trouve quand même la force de le supplier. J'ai déjà trop pleuré nos parents ce soir, je n'ai pas envie de plus. Il pourra m'expliquer sa réaction idiote, à me demander si je suis certaine qu'il s'agissait de notre père que j'ai vu, plus tard. Mais c'est comme une tragédie. Le sort s'acharne, se joue devant mes yeux et je ne peux rien y faire. On savait déjà qu'Antigone allait vers sa mort, trop loyale envers ses frères. On sait déjà que Sophie va vers un gouffre, trop grand pour elle.

Un silence s'installe, mais il n'est que bref. J'ai encore la force d'observer Oliver. Ses cheveux sont ternes parce que l'éclairage de notre appartement est médiocre. Son visage est plus blafard que d'habitude. Il n'a pas l'air d'être à sa place. Il n'a pas l'air d'être très à l'aise non plus, mais j'ai à peine le temps d'être désolée pour lui qu'il me balance une montagne dessus. Quelque chose s'est passé. Oui, un accident de voiture. Ils sont morts, on est orphelins, fin de l'histoire. « Je suis désolé. Je suis sincèrement désolé. » Je pousse un énorme soupir, mécontente. Agacée. Il m'agace. Il joue avec mes sentiments, il me tourmente, il pourrait me brûler vive que j'aurais aussi mal. « Arrête d'être désolé, tu m'fais chier. » Je me lève, pensant encore pouvoir fuir avant de récolter plus. C'est peine perdue.

« Je vous ai menti. Il n'y a jamais eu d'accident de voiture… Il n'y a jamais eu d'accident tout court. Ils sont juste partis. » Je le regarde, aussi méfiante que choquée. J'ai l'impression d'être un animal blessé, il me faut une bonne minute pour comprendre et analyser les mots qu'il a alignés. Oliver a menti. Sur le fait que nos parents ont eu un accident de voiture. Parce qu'ils sont juste partis, en fait. Comment est-ce qu'on peut être, juste parti ? On se lève pas un matin en se disant, tiens, je m'en vais et ah oui j'ai trois enfants ? non, peu importe, je pars. Ma respiration s'amoindrie, je ne suis pas loin de suffoquer. Je ne peux juste plus respirer, peu importe. « Je te demande pardon ? » Quel genre de discussion nous avons, présentement ? Une où il m'explique calmement que l'événement qui a bouleversé ma vie et mon être entier n'a pas eu lieu ? Qu'il a menti pour me protéger, dit-il, comme si un adolescent de 12 ans pouvait savoir ce qui était le mieux ? Que l'homme que j'ai vu tout à l'heure, qui m'a complètement bouleversé, était possiblement et réellement mon père ?

« Ils ne sont pas morts, Sophie. »

Un rire nerveux m'échappe. Je m'en mords immédiatement les lèvres, de cette seule pauvre réaction que j'ai à offrir. Mais à quoi il s'attend ? J'ai autant envie de disparaître que de le frapper que de hurler. Ma vie entière est un mensonge, et ce n'est pas une vérité arrangeante qui se cache derrière. Simplement la lâcheté de mes parents, l'hypocrisie de mon frère qui était pourtant la seule personne en qui je pensais pouvoir avoir une confiance absolue. Je ne pleure même pas, cette fois. C'en est vraiment trop. « Putain, c'est juste... Non mais tu t'entends ? » C'est la colère qui sort, finalement. C'est toujours elle qui gagne, à la fin. « Tu te rends compte ? De ta connerie ? Tu crois que nos vies étaient pas assez... Ridiculement misérables comme ça ? Tu t'es dis qu'un deuil c'était plus supportable qu'un abandon ? T'as jamais pensé à quel point tu pouvais gâcher nos vies avec un mensonge aussi gros ?! » J'essaie de garder ma voix relativement basse pour ne pas réveiller Emma. Sauf que ma voix basse est grave, dégoulinante de haine et que je m'effraie moi-même. Je me rapproche de lui, l'air menaçant. Ça m'énerve de le voir si passif, avachi sur le canapé, comme s'il ne venait pas de lâcher une bombe plus grosse que son ego déjà surdimensionné. « T'es trop con, bordel ! Maintenant en plus de détester nos parents, je dois te détester également. T'avais pas le droit de faire ça, c'est juste... » Juste. Je hoche la tête. « C'est de ta faute. Si on est si détruits et anormaux dans cette famille. » Nos parents ont peut-être versé l'essence, mais Oliver a allumé le briquet et foutu le feu à nos vies. Je ne suis pas sûre ni de vouloir pardonner aux uns, ni d'être capable de pardonner à l'autre pour ça.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité
Invité





Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyJeu 5 Juil - 0:17

I didn't want to lie, just protect you
Sophie & Oliver

J'ai l'impression de sombrer dans les abysses sans n'avoir aucun moyen de remonter à la surface. Je voudrais hurler, mais je manque d'air, mon cœur s’affole. Voir Sophie dans cet état me fait mal, bien trop mal. Je préférerais recevoir un millier de coups de couteaux en plein cœur plutôt que de lire la peine sur le visage de ma cadette. Mon corps tout entier tremble et je serre les poings, m'enfonçant les ongles dans mes paumes, jusqu'au sang s'il le faut. Je suis enchaîné à cette culpabilité qui me traîne encore plus vers le fond. Ma respiration s'emballe, mes poumons me brûlent. A cet instant précis, je crois que je préférerais être mort pour ne pas avoir à subir tout ça. Je ne suis qu'un lâche. Depuis cette nuit tragique je fais preuve de lâcheté. Et la lâcheté est synonyme de mensonges. Ma vie entière n'est bâtie que sur un mensonge, depuis toujours. J'ai menti à des amis proches, j'ai menti plus d'une fois à notre oncle et notre tante, mais le pire de tout, c'est que je leur ai menti, à elles. On dit souvent que pour obtenir le pardon, il faut d'abord apprendre à se pardonner soi-même. Mais je crois qu'au stade où j'en suis, il n'y en aura jamais.

Les mots de déferlent telle une tempête. J'encaisse chacune de ses phrases en silence parce que je sais qu'elle a raison et que je mérite son énervement. Ne serais-je pas qu'un connard fini si je venais à la contredire ? Alors, je me contente de baisser la tête, honteux, et parce que je suis bien incapable de la regarder dans les yeux ou de soutenir son regard. « Tu t'es dis qu'un deuil c'était plus supportable qu'un abandon ? T'as jamais pensé à quel point tu pouvais gâcher nos vies avec un mensonge aussi gros ?! » Ses mots ont l'effet d'une bombe et un grognement plaintif s'échappe de ma bouche. J'aimerais lui faire comprendre que je n'étais qu'un gosse de douze ans, complètement perdu et sans repères. Un gosse qui venait de se prendre la réalité en pleine face et qui, sur le coup, aurait préféré que ses parents soient morts. Oui, c'était un choix égoïste de ma part. Putain oui ! Mais je n'étais qu'un môme qui voulait protéger ses sœurs à tout prix. Un môme qui espérait bien faire parce qu'il n'était pas encore capable de comprendre qu'on ne réagit pas tous de la même manière face à une perte aussi grande. Juste un môme. Et aujourd'hui, j'ai de nouveau l'impression d'être ce môme, dépassés par les événements et seul. Encore plus seul qu'avant. Mais le mal est fait. J'aurais tellement de choses à dire pour ma défense et en même temps, aucun argument serait suffisamment important pour que mes actes soient légitimes. Quoi que je pourrais expliquer, Sophie ne comprendrait pas. Puis comment pourrait-elle comprendre alors que je ne le comprends pas moi-même ? Alors je me tais. Je garde le silence parce que j'estime que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Je me concentre sur mes ongles dans ma chair, sur cette douleur physique et non celle de cœur. Je n'entends qu'à peine l'insulte de Sophie, mais lorsqu'elle dit devoir me détester, c'est l'électrochoc. C'est la phrase de trop, celle qui me fait défaillir et qui m'oblige à briser toute la carapace dans laquelle je me suis enfermée. C'est la première fois que je pleure devant elle. Et sans doute la première fois que je pleure depuis leur départ. « C'est de ta faute. Si on est si détruits et anormaux dans cette famille. » C'est le coup de grâce. Je redresse la tête dans sa direction, les yeux baigner de larmes. « Tu peux me reprocher tous les maux du monde Sophie, mais pas ça ! » Ma sœur s'est rapprochée de moi sans même que je m'en sois rendu compte et ce rapprochement m'effraie. Je me redresse d'un bon, mettant une certaine distance entre le canapé et moi. « Tu as le droit d'être en colère, de me détester et même de me haïr si tu veux. Oh et tu peux même me coller ton poing dans la tronche si ça te permet de te sentir mieux, mais dire ça, non, tu ne peux pas. » Parce que je n'ai jamais autant aimé quelqu'un qu'elles. Je tiens à mes sœurs bien plus qu'à ma propre vie et même si je m'y prends comme un manche, que je suis le pire frère de l'univers et même de la galaxie tout entière, j'ai toujours essayé de faire de mon mieux. Même si honnêtement, ça n'a jamais vraiment marché. « Je n'ai pas détruit notre famille… » Ma voix est brisée, enrouée. « Je ne l'ai pas détruite… » J'ignore si j'essaie de convaincre Sophie ou moi-même en répétant cette phrase. Nous deux sans doute. « Je le jure… » Ma voix se perd comme un lointain écho.

Il y a quatorze ans, je perdais mes parents. Maintenant, c'est ma sœur que je risque de perdre. Et la douleur n'est pas comparable. Elle est bien pire. Et cette douleur se transforme en rage. Envers moi. Je suis le seul à blâmer ici. Je suis le seul qui mérite toute cette colère. Mon poing vient rencontrer le mur du salon. Seulement, j'ai l'impression d'être anesthésié, de ne plus rien ressentir alors je recommence jusqu'à ce que mes forces me quittent entièrement. Les yeux clos, mon front vient se poser contre la cloison. J'halète.

Si j'avais mes parents en face de moi, je crois que les mots me manqueraient pour leur dire à quel point je les déteste. Et même si je les avais, ils ne seraient jamais assez forts pour exprimer mon ressenti envers eux. Mon père si souriant, ma mère si douce. Tous ses souvenirs, je les balaie de ma mémoire, je les efface. Je ne veux plus rien avoir de positif d'eux. Rien. J'ai ma part de responsabilité dans cette histoire, je le sais, mais tout est de leur faute. Je n'ai abandonné personne, moi. Ils étaient où quand Emma est tombée malade ? Quand elle a eu son accident de voiture ? Quand il fallait gérer les crises de colères, les disputes et les drames familiales ? Il n'y avait que nous trois. Et aucun de nous n'a pris la fuite. Pas même moi. Notre famille a volé en éclat à la seconde même où ils ont franchi cette porte avec la ferme intention de ne jamais revenir.
Ils étaient morts pour moi. Morts, morts, morts. Mais il faut croire que non. Du moins, pour l'un d'entre eux. Papa. Ça sonne tellement faux pour moi. Je te retrouverais. Et sache que je te ferais regretter d'être revenu dans nos vies.

Ma rage canalisée, je me laisse glisser le long du mur, n'osant toujours pas regarder ma sœur dans les yeux. Je n'ai jamais autant flanché devant elle et je refuse tout simplement de lire la peur en plus de la haine dans ses yeux. Notre vie est un putain de merdier.
Revenir en haut Aller en bas
Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyJeu 5 Juil - 20:28

I'm dying and I'm trying,
but believe me I'm fine.
(But I'm lying, I'm so far from fine.)

ft. Oliver & Sophie


Dès qu'il arrivait quelque chose, j'ai toujours réagit avec colère. J'en ai toujours voulu à beaucoup de personnes de ce qui nous arrivait, souvent au monde entier, mais je n'en ai jamais voulu à Oliver ou Emma. Ce sont les deux seules personnes contre lesquelles je n'ai jamais pu me mettre vraiment en colère. J'ai pu me chamailler à de nombreuses reprises avec mon frère, mais il y avait toujours un amour inconditionnel derrière. Pas ce soir. Ce soir, je déteste Oliver presqu'autant que j'ai pu détester mon oncle lorsque je vivais sous son toit. Je pourrais détester nos parents, ce sont eux qui ont tout déclenché en nous abandonnant. Mais c'est Oliver que j'ai en face de moi. Oliver qui a menti pendant des années, ne faisant qu'aggraver une situation déjà coriace. Mes paroles ne sont pas tendres, mais elles sont libératrices et elles viennent du cœur. D'un cœur blessé, qui espère en trouvé un en écho.

Ses yeux commencent à s'humidifier, les miens sont brûlants de fatigue. « Tu peux me reprocher tous les maux du monde Sophie, mais pas ça ! » Mes sourcils se haussent lentement et je me contente de le fixer, le souffle fort. Il se lève du canapé et met quelques pas entre nos corps. J'ose croire qu'il est un tantinet effrayé par ma colère. Il peut l'être. Et je peux lui reprocher tous les maux du monde et les tourments de notre famille si je le veux. La majeure partie de nos problèmes, nos troubles du comportement, sa tendance à chercher les embrouilles, mes excès de colère, la naïveté excessive d'Emma... Tout part de là. Tout part du mensonge d'Oliver. Un mensonge trop lourd à porter pour lui. Un deuil à accomplir pour nous. Ce n'est pas une enfance facile, et il nous l'a imposé. Au lieu qu'on se remette aux mains d'adultes comme on était supposé le faire.

« Tu as le droit d'être en colère, de me détester et même de me haïr si tu veux. Oh et tu peux même me coller ton poing dans la tronche si ça te permet de te sentir mieux, mais dire ça, non, tu ne peux pas. » Un son railleur m'échappe. Je ne vais pas le frapper. Ça ne ferait de bien à personne, ce serait montrer une faiblesse de ma part. « C'est de ta faute. » Je répète, insistant sur le pronom personnel. Je peux le dire et je le fais. Et je m'en fiche si ça lui fait mal. Sur l'instant, c'est la seule vérité qui me semble juste. Et il l'a peut-être évité des années, mais il est grand temps qu'il l'affronte. « Je n'ai pas détruit notre famille… » Il a l'air suppliant, terriblement assombri. Ce sont mes mots qu’il répète, mais pourtant je n’arrive qu’à le blâmer lui pour son état. Je n’arrive pas à être désolée, trop aveuglée par ma propre douleur. Il se répète, et je hoche négativement la tête même s'il ne peut me voir. Je n'ai pas envie de le croire. C'est le juste retour de bâton qu'il mérite, c'est tout.

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il se met à frapper le mur. Je ferme les yeux quelques secondes, n'entendant que ses coups contre la paroi. Je finis par pousser un soupir, avale ma salive en même temps que ma haine. Je vais poser une main contre sa nuque, attrape son avant bras de l'autre. « Arrête. » Il a peut-être besoin de cette douleur physique pour amenuiser la douleur de l'âme, mais c'est idiot. Aussi, on n'a pas les moyens de détruire les murs de notre appartement. Je le relâche immédiatement lorsqu'il cesse, essoufflé. Il se laisse littéralement tomber par terre et je le laisse faire, ahurie. Mais je ne peux pas gérer sa peine et la mienne. Je préfère causer la sienne pour atténuer la mienne, même si je sais que je le regretterai plus tard. Je m'accroupis devant lui, pose une main sur son genou dans un geste qui n'a rien de réconfortant. « T'es pathétique, Oliver. » Je n'ai jamais été aussi cruelle avec lui, mais je n'en ai plus rien à faire. Je mords brièvement mes lèvres, cherchant à capter son regard mais il évite soigneusement de me regarder. « D'accord, ok. Tu n'as peut-être pas détruit notre famille. Mais tu nous as détruit nous. » Je resserre légèrement ma poigne sur lui, pour qu'il me regarde enfin. Affronte-moi, merde. « Tu t'es détruit toi. Tu as voulu porter quelque chose de trop grand pour toi et tu t'es puni chaque jour pour ça. Ta vie est misérable parce que tu la rends misérable. Tu n'veux juste pas être heureux. C'est pour ça que tu cherchais tout le temps notre oncle, c'est pour ça que t'es pas capable de garder un job longtemps et que tu te fous toujours dans des emmerdes pas possibles. » Je le lâche et me relève. « Et j'ai jamais réussi à faire le deuil de nos parents, je n'arrive à avoir confiance qu'en peu de personnes et... Et j'en ai marre, tu comprends ? De devoir toujours me battre, pour être ne serait-ce qu'un peu heureuse. Je suis fatiguée. » Je suis fatiguée aussi de lutter avec lui, incessamment, pour rien. « On ne pourra jamais revenir en arrière sur ça, on ne pourra peut-être jamais se reconstruire. Et c'est entièrement de ta faute. » Il a toute mes félicitations, il a réussi l'impossible. Je le déteste.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité
Invité





Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyVen 6 Juil - 0:35

I didn't want to lie, just protect you
Sophie & Oliver

Je crois que je n'attends plus rien de quiconque ou de qui que ce soit. Ni de Sophie, ni de la vie. Et pourtant, quand elle m'empêche de réduire ce mur en tas de plâtre, je me remets à espérer. Oh, ça ne dur pas très longtemps, seulement quelques secondes, parce qu'après, la réalité me rattrape. Il n'y a rien de compatissant dans ses gestes et encore moins dans ses paroles. Je suis pathétique. Et mon cerveau ne cesse de me passer cette phrase en boucle, comme si je risquais de l'oublier alors que non, je ne pourrais pas. Jamais. Ces mots-là, c'est la première fois qu'elle les prononce. Je n'ai jamais omis le fait qu'elle pouvait les penser, mais je n'étais pas préparé à l'entendre me le dire de vive voix. Et ça fait d'autant plus mal, parce que finalement, ça rend les choses bien plus réelles. Je crois que cette fois-ci, je pleure vraiment, sans aucune retenue et je sais que ça me rend encore plus pitoyable que je ne le suis déjà, mais je ne contrôle plus rien. Ni mon corps, ni mes pensées. Rien. Je ne suis qu'un putain de pantin désarticulés, incapable de réfléchir soi-même. « D'accord, ok. Tu n'as peut-être pas détruit notre famille. Mais tu nous as détruit nous. » Je sens ma sœur resserrer sa poigne et je relève enfin les yeux vers elle. C'est dur. Bien plus que l'abandon de nos parents, bien plus que toutes les merdes qui nous sont tombées sur le coin du nez. Même tous nos problèmes réunis ne sont rien comparativement à ça. Parce que cette fois, je sens que c'est la fin. Je n'ai pas besoin que Sophie me parle pour comprendre que quelque chose vient de se briser à vie entre nous. Si j'ai toujours cru qu'on s'en sortirait, qu'à nous trois on pourrait déplacer des montagnes, je sais que tout seul, je n'y arriverais pas. Je ne pourrais plus jamais avancer si je n'ai pas mes deux sœurs à mes côtés. Sans elles, je n'ai plus rien à perdre. « Ta vie est misérable parce que tu la rends misérable. » Suis-je obligé de dire à quel point elle a raison ? Non, je crois qu'à l'heure qu'il est, tout le monde le sait. C'est une des spécialités de Sophie, depuis toujours. Elle avait, elle a et elle aura toujours raisons. J'ai changé, je me suis planqué derrière une forteresse infranchissable pour camoufler mes sentiments, parce que je trouvais ça bien plus "cool" à l'époque d'être le petit rebelle de la famille plutôt que le garçon orphelin et pleurnichard. « Tu n'veux juste pas être heureux. » Non, je ne sais simplement pas ce que c'est d'être heureux, ni comment faire pour l'être. Je sais qu'avant, je l'étais. Quand on avait encore un père et une mère. Quand nous étions tous les trois réunis. Ouais, là, on était heureux. Parce qu'à l'époque, mon bonheur se résumait à pas grand-chose. Un gâteau au chocolat, un jeu de société en famille. Les rires d'Emma, les sourires de Sophie, l'air complice de nos parents… Mais depuis combien de temps n'ai-je pas entendu le rire cristallin de ma petite sœur et les sourires pleins de vie de Sophie ? Ce qui faisait mon bonheur est parti en fumé et je n'ai jamais eu le courage de changer la donne. Pourquoi essayer ? Pourquoi recommencer si c'est pour tout perdre de nouveau ? Je l'ai supporté une première fois, mais je n'étais pas capable de le supporter une seconde fois.

Sophie se relève et mon cœur se serre. Pourquoi ne m'a-t-elle jamais parlé de tout ça ? Pourquoi n'est-elle jamais venu me dire que ça n'allait pas ? Pourquoi est-ce qu'il y a cette foutue barrière dans notre famille ? Pourquoi diable personne ne se parle jamais ? On se disait tout, avant. Avant. Je pensais la connaître, mais c'est faux. J'étais bien loin d'imaginer à quel point elle pouvait être brisée. Moi aussi je suis las, épuisé. Je prends mon visage entre mes mains, essuyant les sanglots qui me barre la vue. Je pensais qu'on en avait fini. Qu'on allait en rester là, mais non. « On ne pourra jamais revenir en arrière sur ça, on ne pourra peut-être jamais se reconstruire. Et c'est entièrement de ta faute. » Mon cœur explose. Je sais que je suis en train de la perdre, de tout perdre. « Je n'ai jamais voulu ça. » Non, je ne l'ai jamais voulu et pourtant, c'est en train de se produire. Mon pire cauchemar, ma pire crainte. Je me redresse, les jambes tremblantes. Je ne peux pas rester là sans rien dire. Je ne peux la laisser me haïr et garder le silence comme le misérable coupable que je suis. « J'ai attendu toute la nuit qu'ils rentrent. Toute la nuit, Sophie ! J'ai continué d'espérer, même le lendemain matin en me réveillant sur la banquette et ce jusqu'à ce que la sonnerie de la porte retentisse ! Et tu veux savoir ce qu'on été les paroles de notre oncle ? » En vérité je ne lui demande pas vraiment son avis. Qu'elle le veuille ou non, elle saura. « Vos parents ne reviendront pas. En même temps, quand on te voit, je comprends pourquoi ils vous ont abandonnés. » Je n'avais que douze ans et je venais de me prendre mon premier coup de poignard en plein cœur. « Je ne pouvais pas le laisser vous dire ça… Je ne pouvais pas le laisser vous mettre en tête que c'était de votre faute s'ils étaient partis. Je ne pouvais pas, Sophie, tu comprends ? » Je n'aurais pas accepté de le voir les briser à leur tour. Non. Je crois que si cela avait été le cas, ni lui, ni moi ne serions encore en vie. « Je voulais que vous gardiez une belle image de notre famille. Une famille unie… Parce que je tiens à vous et que je vous aime. » Mon corps a cessé de trembler, contrairement à ma voix qui manque toujours autant d'assurance. Je n'avais pas le droit de porter ce fardeau tout seul et encore moins de leur mentir, mais ça partait sincèrement d'une bonne attention. Même si aujourd'hui, je crois que je regrette d'avoir haïs nos parents, seul, une très grande partie de ma vie. La haine m'a permis de tenir et m'a surtout permis d'accepter plus facilement cette fausse mort. Parce qu'il méritait de mourir dans d'atroces souffrances et de payer pour tout le mal qu'ils nous avaient fait. L'abandon était une chose, mais vivre chez notre oncle et notre tante, c'en était une autre.

Un silence pesant s'installe entre nous. J'ai de nouveau la sensation de me noyer, de suffoquer. Et dans une dernière bouffée d'oxygène, j'ose enfin lui dire : « Je ne veux pas te perdre toi aussi. »
Revenir en haut Aller en bas
Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyLun 9 Juil - 21:20

I'm dying and I'm trying,
but believe me I'm fine.
(But I'm lying, I'm so far from fine.)

ft. Oliver & Sophie


Honnêtement, si vous me demandiez ce qui me fait le plus mal entre l’abandon de nos parents et le mensonge d’Oliver, je ne saurais pas vous répondre. Sur le moment, peut-être, Oliver. Plus tard, sans doute, les parents. Mais la seule chose que je suis capable de comprendre, c’est mon monde entier a pris feu. Que les seules choses que je pensais inchangeables viennent de partir en fumée. Que je suis fatiguée, j’ai mal, j’en ai ras le bol. Que je suis particulièrement cruelle mais que je ne peux pas m’en empêcher. Mes mots s’échappent de ma bouche pour venir s’enfoncer dans le coeur de mon frère sans que je n’arrive à les contrôler. Je les pense, sans aucun doute. Je crois ce que je dis, même si je ne suis pas certaine de toute la véracité de mes paroles. J’ai juste envie de faire mal, d’abîmer encore plus, gratter la plaie. J’énonce tous les points que j’ai pu comprendre auprès d’Oliver en grandissant. Il ne veut pas être heureux. Je comprends pourquoi maintenant. Mais surtout, il a tort. Il a beau voulu se justifier, ce qu’il a fait est inexcusable. Il nous a détruit. Il tient même pas debout, je sui sà deux doigts de m’écrouler. Et Emma… Peut-être qu’Emma est la plus forte de nous. J’ignore ses larmes, ignore les miennes qui menacent de s’échapper à tout moment. Je suis trop en colère pour pleurer. Auparavant, c’était la tristesse qui parlait, mais cette fois c’est différent. « Je n'ai jamais voulu ça. » Apparemment, il faut réfléchir aux conséquences de nos actions pour qu’elles n’aient pas de trop mauvaises répercussions. Bienvenue dans la vie, Oliver. Je hoche négativement la tête. C’est trop facile, d’accord ? Il ne peut pas briser mon appréhension entière de mon existence et me dire qu’il n’a jamais voulu tout foutre en l’air. Il a voulait surtout que je n’apprenne jamais la vérité, ça l’aurait bien arrangé.

« J'ai attendu toute la nuit qu'ils rentrent. Toute la nuit, Sophie ! » Et moi j’ai cru plus de la moitié de ma vie qu’ils étaient morts. Je me tais. Son regain d’énergie me cloue littéralement le bec. De toute façon, j’en ai assez dit. Je n’ai pas envie d’avoir sa version. Je n’ai pas envie de ressentir de la pitié pour lui, pour sa version de gosse de douze ans paumé. Mais il ne me laisse pas le choix. « Vos parents ne reviendront pas. En même temps, quand on te voit, je comprends pourquoi ils vous ont abandonnés. » Un bref rire nerveux m’échappe. Bien sûr que notre oncle aurait dit ça, c’est un parfait abruti, what’s new. Ce que je comprends ? « Tu n’sais même pas pourquoi ils sont partis. » Ce n’est pas une question, mais une affirmation. Il a tourné toute son aversion sur les paroles de notre oncle. Est-ce qu’il sait seulement pourquoi nos parents sont partis ? Ma bouche devient pâteuse. J’en ai vraiment assez, j’ai juste envie d’aller m’écrouler dans mon lit et de mourir. « Je voulais que vous gardiez une belle image de notre famille. Une famille unie… Parce que je tiens à vous et que je vous aime. » Encore une fois, je me contente d’acquiescer. « Oliver, tout ce que tu as réussi à faire c’est nous donner des souvenirs à pleurer. » Pas à chérir. Pour le peu de souvenirs qu’on a, on a aussi à côté une montagne de et si.Et si nos parents n’étaient pas morts, et si nous ne vivions pas avec notre oncle, et si, et si, et si. Si Oliver nous avait dit la vérité… On n’aurait des souvenirs à pleurer, mais un coupable à blâmer. On pourrait peut-être chercher à faire un futur meilleur plutôt que se noyer dans un passé coupable de n’offrir que des possibilités fantasques.

« Je ne veux pas te perdre toi aussi. » Les larmes tombent, cette fois. Je ne sais pas. Je ne sais pas si je l’aime ou si je le hais. Ma rage est trop immense pour que ce soit, sur le coup, la première solution qui gagne ce soir. Je ne sais pas si c’est déjà trop tard. Je ne sais pas si je pourrais pardonner ça un jour. Je ne sais pas s’il peut me retrouver alors que je me suis perdu moi-même. Je ne sais pas comment formuler ça à voix haute alors je lève les mains en l’air, paumes vers le plafond, dans un geste d’incompréhension. Je ne sais pas Oliver. Et parce que je n’ai plus rien à rajouter, parce que j’en ai ni l’envie ni la force, je préfère le laisser là. Je gagne ma chambre, silencieusement et sans un regard pour lui. Avant, je pensais pouvoir compter sur lui pour affronter le monde. Mais je me rends compte que je suis seule, peut-être que je l’ai toujours été et c’est terriblement douloureux.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité
Invité





Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptyJeu 9 Aoû - 23:25

I didn't want to lie, just protect you
Sophie & Oliver

« Tu n’sais même pas pourquoi ils sont partis. » Elle a raison. Je ne sais pas pourquoi ils sont partis. Mais est-ce que le savoir aurait changé quelque chose ? Non, bien sûr que non. Parce qu'aucune raison au monde n'est suffisamment valable pour expliquer qu'ils nous aient abandonnés. Nous étions heureux, tous les cinq et ce même si les parents manquaient cruellement d'argents, on ne méritait pas cet acte de lâcheté. Ouais, c'est ce qu'ils sont. Des lâches. Et je me fiche bien de savoir s'ils sont partis parce qu'ils ne nous aimaient plus ou si c'est parce qu'ils espéraient qu'on aurait une vie meilleure chez notre oncle et notre tante. Quel genre de parents part sans se retourner, sans même laisser une lettre ou que sais-je ? Le genre de connards qui ne méritent même pas qu'on verse une larme pour eux. Et je ne voulais pas pleurer pour eux. Je voulais pleurer les parents que j'avais toujours connu, pas ceux qui venaient de partir comme des voleurs sans penser aux répercutions qu'il y aurait. On n'était que des gosses et on avait besoin d'eux, mais ça, ils s'en foutaient éperdument. « Qu'est-ce que ça peut faire de connaître la raison de leur départ… ? Tu crois qu'ils avaient une bonne raison de le faire, peut-être ? » Ma voix est sèche, presque cassante. Tout ce que je ne voulais pas, mais c'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi elle s'est sentie obligée de faire cette remarque. Est-ce sérieusement un reproche ? J'essaie une nouvelle fois de lui faire comprendre pourquoi j'ai fait ce choix-là, mais je me heurte à un mur. Encore. « Oliver, tout ce que tu as réussi à faire c’est nous donner des souvenirs à pleurer. » Peut-être, oui. Mais elle croit sincèrement que c'était facile pour moi de prendre une décision ? D'arriver devant mes sœurs et de leur dire qu'ils étaient partis sans même nous dire au revoir parce qu'ils n'avaient peut-être simplement plus envie de s'occuper de trois enfants ? « Je… » Mais je ne termine pas ma phrase, ça ne servirait à rien. Sophie ne veut plus rien entendre et je n'arriverais jamais à lui faire prendre conscience que tout ce que je voulais, c'était les protéger. La vérité, aussi difficile soit-elle, valait très certainement mieux que ce mensonge. Mais je n'acceptais pas cette vérité et la haine qu'elle engendrait. Rien ne nous assure que notre vie aurait été meilleure si elles avaient su dès le début… Et pourtant, c'est aussi ce que ma sœur me reproche.

Dans une énième plainte, j'avoue à voix basse que je ne veux pas la perdre. Je ne le supporterai sans doute pas, je le sais. Que ce soit Emma ou Sophie, mes sœurs sont les seuls piliers que j'ai et malgré tous nos différents, surtout avec ma cadette, je ne peux pas m'imaginer dans un monde où elle me déteste. On a toujours tout traversé ensemble, pu compter les uns sur les autres et le contraire m'effraie. Parce que je serais complètement paumé. Mais mes mots n'ont pas l'effet escompté. Sophie lève les mains vers le plafond, me faisant comprendre qu'elle ne sait pas si je l'ai définitivement perdu ou non. Et cette réalité me fait comme l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. J'aurais préféré qu'elle me rassure malgré sa colère, mais j'étais sans doute trop naïf. Évidemment qu'elle ne sait pas. Je ne viens pas de lui annoncer que le poisson n'est pas mort de vieillesse, mais qu'il s'est bien fait bouffer par le chat des voisins. Non, ce n'est pas un aveu aussi dérisoire. Elle regagne sans chambre sans un mot de plus et moi, j'envoie valser le premier objet qui se trouve à côté de moi. La chaise tombe avec fracas sur le sol et je me laisse glisser de nouveau le long du mur, la tête entre les mains, sanglotant comme un gamin de douze ans.

J'ignore combien de temps je suis resté là, assis, à pleurer. Quelques minutes ? Quelques heures ? J'ai perdu la notion du temps, mais ça me semble avoir duré une éternité. J'essuie mes larmes et frotte mes yeux sans doute rougis par les pleurs avant de me rendre compte qu'il reste quelqu'un à prendre en compte dans cette équation. Emma. Je me relève d'un bon, traverse le couloir à une vitesse folle et tambourine à la porte de Sophie. Tant pis si elle dort. Tant pis si je la réveille. On doit parler d'Emma. « Sophie, je ne te demande pas de m'ouvrir, je veux juste… » Je pousse un long soupir, posant mon front contre le bois marbré de la porte. « On ne doit rien dire à Emma… » dis-je en murmurant. « Pas maintenant. » Je ne veux pas mentir à notre sœur, mais je sais qu'elle est bien trop fragile pour entendre la vérité. « S'il te plaît. »
Revenir en haut Aller en bas
Sophie Grimm

Sophie Grimm
i'd love it if we made it

≡ POSTS : 1502 Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) 95cb69830bc999e69ef0dbbca6ec6e64e9b583c6
≡ ÂGE : 25 ans, déjà, elle va commencer à complexer. (01/06/95)
≡ SURNOM : Soph, Fifi, Grimm, les plus courants.
≡ OCCUPATION : Vendeuse de BD, presque incollable sur le MCU, team Iron Man. Elle est en pleine conception de son propre comic, aussi, rien de concluant pour l'instant. Elle a commencé les cours du soir pour se former au management, à voir.
≡ STATUT CIVIL : En couple, heureuse, elle respire, ça fait du bien.
≡ ATTIRANCE : Tout le monde, vraiment tout le monde. Elle est plus attirée par la personnalité de quelqu'un que par son genre. (Pansexuelle)
≡ QUOTE : Sometimes you put a bunch of misfits together and you get a family. Sometimes you get a bunch of assholes.
≡ LOGEMENT : #32, Castro District avec sa soeur et le chat.
≡ RPS :
≡ AVATAR : Bb Violett Beane
≡ CRÉDITS : bambi eyes (ava)
≡ INSCRIPTION : 12/07/2017




Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) EmptySam 18 Aoû - 23:26

I'm dying and I'm trying,
but believe me I'm fine.
(But I'm lying, I'm so far from fine.)

ft. Oliver & Sophie


Nos parents nous ont quitté, Oliver nous a menti, notre oncle et notre tante… Je ne sais pas. Je ne sais honnêtement pas vers qui diriger ma colère, ma douleur, quel personnage odieux haïr le plus. Ma peine se transforme en rage que j’exprime auprès de mon frère, ce soir. Parce que c’est de sa faute. Peut-être pas entièrement de sa faute. Mais c’est lui qui a créé un mensonge trop gros pour lui, qui nous l’a imposé alors que nous n’étions que des gamines et qui nous a élevé avec. Il aurait pu nous dire la vérité, un peu plus tard. Quand nous étions en âge de comprendre, surtout en âge de pardonner. Mais non. Il a gardé ça pour lui, et ça lui est retombé dessus. Surprise, le géniteur est potentiellement de retour en ville. Et me voilà, à l’âge adulte, à ce qu’on m’arrache le cœur et que la base même de la personne que je suis est un mensonge. Qu’est-ce que ça aurait changé ? J’en sais rien. Je n’ai pas envie de me noyer dans une mer de et si. Mais j’ose croire que j’aurais été une personne entièrement différente si j’avais su ce qu’il s’est réellement passé quelques années plus tôt. Mes insomnies passées à me morfondre sur la mort tragique de nos parents n’auraient pas été. J’aurais eu un autre « pourquoi » à élucider, un pourquoi qui n’est pas contre le destin mais contre ceux qui nous ont donné la vie. Mais même Oliver l’ignore, le pourquoi. « Qu'est-ce que ça peut faire de connaître la raison de leur départ… ? Tu crois qu'ils avaient une bonne raison de le faire, peut-être ? » Son ton est méchant, et j’expire fortement pour témoigner de ma colère. J’en sais rien. J’en sais rien, Oliver, ils ne m’ont pas laissé de petite lettre pour exprimer leur geste comme dans les films. Et tu ne m’as pas laissé l’opportunité de me poser la question, non plus. « Je suis obligée de croire qu’ils avaient une bonne raison, oui. Sinon, ça fait quoi de nous ? » Trois pauvres âmes, des regrets, un fardeau ? Et Oliver nous a menti pour nous protéger et qu’on garde des souvenirs d’une famille aimante ? C’est n’importe quoi. Il raconte de la merde. Il n’a pas réfléchi, clairement pas assez. On est malheureux, on se console comme on peut mais on ne peut pas se voiler la face. On se soutient, mais on fait pâle figure à côté des familles modèles. On s’embrouille toujours, on trouve le moyen de se rabibocher mais au bout d’un moment, le scotch ne marche plus. Je ne sais pas s’il marchera, cette fois. Il ne veut pas me perdre. Et je ne veux pas souffrir comme une malade à cause de ses mensonges alors que ma vie était déjà nulle à chier, et nous y voilà. C’est trop gros, ce qu’il me demande. Alors je ne trouve rien de mieux à faire que de me mettre à pleurer, lui faire un vague signe pour qu’il comprenne que je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe, dans ma tête et dans mon coeur, et je le laisse pour rejoindre ma chambre.

Seule, les larmes ne tarissent pas, bien au contraire. J’attrape un oreiller pour masquer mes sanglots et ne pas réveiller Emma qui, je ne sais comment, a réussi à ne pas être réveillée par notre dispute. Une nausée m’assaille, je suis épuisée mais encore une fois capable de rien d’autre. J’ai envie d’appeler Alban pour qu’il vienne me chercher. Mais je n’ai plus de batterie. J’ai envie de mourir, aussi. Mais je n’en ai pas l’énergie. Non plus. Je ne sais combien de temps je passe dans cet état léthargique. Des coups frappés à ma porte font s’emballer mon rythme cardiaque, mais je ne bouge pas. Non, c’est bon. Je n’en peux plus. « Sophie, je ne te demande pas de m'ouvrir, je veux juste… On ne doit rien dire à Emma… » Mes sourcils se haussent. Il est sérieux ? Bien sûr, qu’il l’est. Emma… Emma ne supportera pas la vérité. Elle a déjà trop à gérer, dans sa vie de tous les jours. Ça ne sert à rien de l’accabler d’un fardeau en plus. Mais en même temps… Je n’ai pas envie de lui mentir, d’être complice. J’avale difficilement ma salive, rassemble le peu de courage qu’il me reste avant de lui répondre. « D’accord. » Je ne dirais rien. C’est son mensonge, pas le mien. Mais alors que je prononce mon accord, une vérité claire s’installe dans mon esprit : il faut que je parte d’ici. J’en ai besoin, il est vital que je me retrouve. Me trouve, même, à ce stade là. Je suis détruite, et j’ai besoin de me reconstruire. Sans les Grimm. Ils seront toujours là, pour sûr. Mais ils ne peuvent pas être ce sur quoi je me reconstruis, pas cette fois. Les fondements sont trop faibles, j’ai besoin de stabilité et il n’y a qu’une personne chez qui je peux la trouver : Alban.

F I N

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé






Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty
MessageSujet: Re: Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)   Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Our brains are sick but that's okay. (Oliver & Sophie)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Never Ending (ft. Sophie)
» A fight ? One more. (Ft. Sophie)
» All i want for christmas is you - Oliver
» I’m fine, I just need time - Oliver
» World gone mad. (Sophie)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
FOGGED UP ≡ RP & CHILL :: MAN, I'M SO FOGGED UP :: DON'T STOP ME NOW :: SILVER LINES-